Une semaine avant le conclave, le suspense reste entier

Quel nom pour le prochain pape? Une semaine avant le début du conclave, les discussions à huis clos s’intensifient au Vatican entre les cardinaux qui laissent filtrer peu d’indices sur leur choix mais évoquent un dénouement rapide.”L’atmosphère est très paisible, c’est un moment de dialogue”, a affirmé le cardinal colombien Jorge Enrique Jimenez Carvajal mercredi matin aux nombreux journalistes qui l’attendaient devant la salle Paul VI au Vatican.C’est là, derrière les grilles du plus petit Etat du monde que se tenait la septième “congrégation générale”, réunion à huis clos où plus de 180 “princes de l’Eglise” dont 124 électeurs ont débattu des priorités pour l’avenir de l’institution deux fois millénaire.Ils ont parlé de la situation économique et financière du Saint-Siège, a indiqué Matteo Bruni, le directeur du service de presse du Vatican.Puis 14 interventions se sont succédé jusqu’à 12H30, notamment sur la polarisation de l’Eglise, les vocations et l’évangélisation, a ajouté M. Bruni, en précisant que la prochaine congrégation générale aurait lieu vendredi à 09H00.Ces réunions permettent aussi de tracer le portrait robot du successeur du pape François, décédé le 21 avril à l’âge de 88 ans après 12 ans de pontificat.Parmi eux, un nombre record de 133 cardinaux électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – entreront le 7 mai dans la Chapelle Sixtine, deux cardinaux ayant annoncé leur absence pour raisons de santé.Dans les réunions préparatoires, certains cardinaux venus de très loin doivent déjà se familiariser avec les rouages de l’institution vaticane et apprendre à se connaître entre eux, dans un collège à la diversité inédite.Dans un conclave “on ne parle pas de pression, de polarisation, ni de manipulations”, a assuré Mgr Carvajal. Loin donc de l’image du film américano-britannique “Conclave” qui a suscité un engouement inédit pour l’élection du pape dans le grand public.- “Diversité” -Le successeur s’inscrira-t-il dans la continuité du pape François, défenseur des périphéries, et qui n’a pas hésité à bousculer l’Eglise avec sa parole tranchée et ses réformes? Dans ce collège d’électeurs, quelque 80% des cardinaux ont été désignés par le pape argentin.Toutefois le prochain pape “ne doit pas nécessairement être un François bis, un imitateur de François”, a nuancé dans un entretien à l’AFP le cardinal espagnol Cristobal Lopez Romero, archevêque de Rabat.”Je ne suis pas nerveux, mais je suis curieux”, a-t-il ajouté en confiant être “un peu inquiet” devant la responsabilité de la tâche.Interrogé sur la probabilité d’une continuité avec Jorge Bergoglio, le prélat salvadorien Gregorio Rosa Chavez a assuré mercredi: “C’est ce que je ressens, c’est ce que je perçois dans l’atmosphère”.Le poids croissant des évêques africains et asiatiques pourrait aussi peser dans cette élection.”Ce qui me frappe le plus, c’est la diversité: quand les Africains ou les Sud-Américains parlent, ce sont des mondes différents. Pas opposés mais nous, nous avons un regard très euro-centré (…) On voit que nous n’avons pas les mêmes priorités”, a confié mardi un cardinal électeur européen.Pour lui, les réunions sont “une phase d’analyse” où “on écoute, on essaye de comprendre”. Puis “le conclave sera une synthèse avec une personne”.Au conclave, qui sera présidé par le cardinal italien Pietro Parolin, les deux tiers des voix seront nécessaires pour désigner un pape, dont le nom sera ensuite annoncé “urbi et orbi”, autrement dit à la ville de Rome et au monde.Quant à la durée probable du processus, les rares cardinaux acceptant de répondre aux questions pressantes des médias semblaient tabler sur une décision rapide. “Au maximum trois jours”, a prédit le cardinal salvadorien Gregorio Rosa Chavez.En attendant le début du conclave, les préparatifs se poursuivent pour aménager la chapelle Sixtine, fermée depuis lundi au public.

Family mourn ponyman hero who died fighting Kashmir attacker

Slain Kashmiri Muslim horseman Syed Adil Shah’s grieving family say they are proud of his “sacrifice” after he wrestled with a gunman as he tried to save tourists in last week’s attack.Shah, 30, had taken visitors on his pony up to the meadows near Pahalgam, a lush green field nestled beneath snow-capped Himalayan peaks on April 22 when gunmen emerged from the treelines.Holidaymakers were enjoying the tranquil meadows when at least three gunmen, still at large despite a massive manhunt, raked the crowds with automatic gunfire, killing 26 men including Shah.”He showed his humanity and that allows us to live on,” his inconsolable father Syed Haidar Shah said from their modest home nestled on wooded slopes.”He sacrificed his own life while trying to save innocent visitors.”Shah was the only Kashmiri killed in the attack. All of the dead were Indians, except for one tourist from neighbouring Nepal, and most were Hindus.It was the worst attack on civilians for a quarter of a century in Muslim-majority Kashmir, for decades a touchstone for conflict between nuclear-armed neighbours India and Pakistan who both claim the region.Survivors said the gunmen separated the men, asked several about their religion, and shot them at close range.They also reported that the gunmen ordered some of the men to recite the Muslim declaration of faith.Those who could not were shot.”He left home that morning after three days of rain to take tourists around on his pony as usual,” Syed Haidar Shah said. “Who knew that this was the last time?”- ‘I am proud of my son’ -Indian police say the gunmen are members of the Pakistan-based Lashkar-e-Taiba (LeT), designated a terrorist organisation by the United Nations, and two are Pakistani citizens.Pakistan has denied any role in the Pahalgam attack and responded to India’s punitive diplomatic sanctions — including withdrawing visas and closing the main border — with tit-for-tat restrictions.Bellicose statements have prompted worries of a spiral into military action, with calls from several nations for restraint.Indians from Kashmir have reported harassment and intimidation in the wake of the attack.However, commentators such as Shashi Tharoor, writing in the Indian Express, pointed to the “heroism” of Kashmiris such as Shah — and others who helped in the aftermath — and said their courage should be an opportunity to build “national unity”, not division.Shah’s brother, Naushad Hussain, described his horror at hearing reports of the shooting. He set off for the nearest hospital fearing the worst after Shah did not answer his telephone.”Many injured and dead people were being brought to Pahalgam hospital, but I was not allowed to go in to look for my brother,” Hussain said, speaking in their home village of Hapatnar.”One Indian tourist, a woman outside the hospital, told me she was saved by a local ponyman when her husband was killed,” Hussain said.”She said the local man was shot while trying to hold the attacker back.”It was only hours later, after following ambulances carrying the dead to the main city of Srinagar, that he discovered that the dead ponyman was his brother Shah.”There, I saw my brother’s body lying on a stretcher with his shirt torn,” Hussain said.He said he could see “three bullet wounds on his body, one across his neck and two on his upper chest.”Hussain said he also saw marks on his brother’s body.”I could see bruises on his left arm and wrists, which to me clearly indicated he had fought with the attacker,” he said.His father said his son had a very “sharp sense of right and wrong”.”We are not alone in our grief,” Shah senior said. “There are 25 other families, but I am proud of what my son did”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Elevage: en Tasmanie, les saumons morts s’invitent sur les plages, et dans la campagne électorale

Fin février, les habitants de Verona Sands, sur l’île australienne de Tasmanie, ont vu s’échouer sur leur plage des centaines de morceaux de saumon mort, de quoi gonfler la contestation contre la salmoniculture en pleine campagne pour les élections législatives.Au large de la ville située au sud de Hobart, les enclos d’élevage sont nombreux, flottant dans les eaux de Tasmanie, région qui produit 75.000 tonnes par an de saumon (90% de la production australienne).Mais en ce jour de fin février, ce sont des centaines de morceaux de poisson pourri qui ont déferlé sur la plage, révélant une surmortalité dans les élevages.”Nous avons été alertés par des riverains”, raconte Jess Coughlin, de l’association Neighbours of Fish Farming (NOFF).”Dans le métier, ils appellent cela du +pop-corn+: quand les poissons meurent, ils coulent et quand ils se décomposent, des morceaux de chair et de graisse remontent à la surface sous forme de boules”, explique-t-elle. Le phénomène est “si fréquent que les ouvriers ont un terme pour le désigner”.”Ces +boules+ restent normalement piégées dans les enclos, mais là, on les a retrouvées sur nos plages”, poursuit-elle. De quoi créer l’émoi.”C’est extrêmement perturbant de se dire que cela fait partie du processus normal de notre production alimentaire, que régulièrement on laisse des poissons morts pourrir dans les enclos où on élève des animaux destinés à la consommation humaine”, poursuit Mme Coughlin. Derrière cette vague de poissons pourris, “les températures élevées de l’eau et une bactérie appelée +piscirickettsia salmonis+ ont provoqué une mortalité sans précédent” dans les enclos du canal d’Entrecasteaux, au sud-est de la Tasmanie, a expliqué l’Autorité environnementale de Tasmanie, reprenant les déclarations de Salmon Tasmania, représentant de la filière.”Le saumon et nos élevages ne sont pas à l’abri des aléas de l’ environnement naturel”, a souligné cette fédération professionnelle, assurant que ses membres faisaient “tout leur possible pour élever des poissons sains”.- Au nom de l’emploi -Au moins deux millions de poissons sont morts en l’espace de deux semaines, estime de son côté la fondation Bob Brown, dont les militants ont publié des vidéos de centaines de poissons morts pompés dans des enclos situés plus au nord, sur la base d’échanges confidentiels avec des employés de la filière.Au-delà de cet incident révélateur, la filière est accusée de ravager l’environnement marin.”Dans le passé, il y avait beaucoup plus de poissons et d’oiseaux migrateurs, on pouvait aussi régulièrement observer des baleines remonter dans nos fleuves. Ce n’est plus le cas” depuis l’essor de cette industrie dans les années 1990, décrit Jess Coughlin, racontant aussi les débris plastiques issus des fermes et le recours massif aux antibiotiques.Le principal point de friction se concentre sur la côte ouest de la Tasmanie, dans la baie de Macquarie, où se concentre 10% de l’activité salmonicole de l’île.L’endroit accueille le seul habitat sur la planète de la raie maugéenne (diputurus maugeanus), espèce menacée d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont il ne resterait que 40 à 120 spécimens adultes, pour une population totale estimée à 4.100 spécimens, selon l’Australian Marine conservation Society.Fin 2023, un avis scientifique au gouvernement, rendu public en vertu de la loi sur la liberté de l’information, relevait que les élevages de saumon “ont un impact significatif sur les raies maugéennes, accroissent le risque de leur extinction” et appelait, a minima, à réexaminer les autorisations d’exploitation accordées aux opérateurs dans cette région.Mais le 24 mars, le gouvernement travailliste a au contraire adopté une loi excluant la salmoniculture du contrôle du ministère de l’Environnement, au nom de la défense de l’emploi.Bob Brown, ancien député et pionnier du mouvement écologiste en Australie, ne décolère pas. Il estime qu’il aurait été possible de cesser cette activité dans la baie au vu de sa production limitée, d’autant que selon lui, dans la zone naturelle de Tasmanie, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, “le tourisme crée bien plus d’emplois que les fermes de saumon”.”Il y a un vent de colère et de détresse que je n’avais pas vu depuis des décennies et qui s’intensifie”, assure-t-il à l’AFP alors qu’approchent les élections fédérales en Australie, prévues le 3 mai.Dans les quatre circonscriptions de Tasmanie, des candidats indépendants et des Verts font campagne face aux grands partis, sur la promesse notamment de mettre un terme à la salmoniculture en pleine mer.”Beaucoup de jeunes s’engagent, c’est très encourageant”, poursuit Bob Brown. “Je crois que le vote contre les travaillistes et les conservateurs va battre des records”.

George Simion, celui qui se rêve en président MAGA de la Roumanie

Il place la Roumanie d’abord, crie à la “fraude” électorale et se vante d’une ligne directe avec Washington: le candidat à la présidence George Simion joue à fond la carte Trump pour récupérer l’élection selon lui “volée”.Pour le chef du parti nationaliste AUR, devenu le favori du nouveau scrutin organisé dimanche après l’exclusion de son allié Calin Georgescu, vainqueur du premier tour le 24 novembre, l’appui de Washington à son camp est pain bénit. “C’est un signal fort qui donne aux électeurs confiance pour suivre la route conservatrice”, dit-il à l’AFP, refusant l’étiquette d’extrême droite. Le vice-président JD Vance, très critique envers l’annulation du vote de l’automne sur fond de soupçons d’ingérence russe, a encore appelé cette semaine à respecter la voix des Roumains, l’ambassade des Etats-Unis à Bucarest dénonçant “la censure des opposants”. A l’unisson, George Simion estime que, même s’il y a des attaques hybrides, “cela ne veut pas dire que nous sommes faibles au point de devoir annuler les élections”. Redoute-t-il un autre rebondissement dans le feuilleton politique qui agite la Roumanie depuis plusieurs mois?Il n’imagine “pas une nouvelle annulation”. “Car nous avons le soutien des Etats-Unis”, souligne avec conviction l’élu de 38 ans, jonglant entre coups de fil et interviews, quand il ne voyage pas à l’étranger pour conquérir les suffrages de la diaspora. “Mais on peut s’attendre à tout, y compris à des fraudes électorales massives”, poursuit-il, reprenant une rhétorique non étayée chère à Donald Trump.- “Ouvrir des portes” -Après la décision de la Cour constitutionnelle, George Simion s’était insurgé contre un “coup d’Etat”, une démocratie piétinée. Sa première mesure à la tête de l’Etat serait d’ailleurs de “déclassifier” les discussions confidentielles ayant mené à un tel dénouement, rarissime dans l’UE.Candidat malheureux en novembre, il a refusé de participer aux débats télévisés cette semaine “par respect du peuple”, rappelant que M. Georgescu aurait dû normalement occuper sa place autour de la table.S’il est élu, il pourrait le nommer Premier ministre. “C’est une des options. Il doit prendre les rênes du pays”, avance-t-il, tout en disant ne pas avoir de plan précis alors que l’extrême droite ne dispose pas d’une majorité suffisante au Parlement.”Plus modéré” que son ancien rival, il est en revanche tout aussi souverainiste et a plaidé par le passé pour que des territoires de Moldavie et d’Ukraine reviennent dans le giron de la Roumanie. Il est interdit d’entrée dans ces deux pays.George Simion, sans pencher vers la Russie qu’il dit abhorrer, une différence de taille avec M. Georgescu, ne manque pas non plus une occasion de critiquer Bruxelles, comme son voisin Viktor Orban, préférant regarder de l’autre côté de l’océan.”Nous sommes les seuls à avoir des relations avec le Département d’Etat” et les autres ministères américains, assure-t-il, contrairement aux dirigeants roumains actuels “incapables d’ouvrir des portes”.Son ambition: bâtir au sein de l’UE une alliance de pays MAGA, du nom du slogan trumpien “Make America Great Again”, qu’il affiche parfois sur ses casquettes. Comme l’équipe Doge, chargée de traquer la fraude et les dépenses inutiles dans le budget des Etats-Unis, George Simion veut sabrer des postes “pour investir dans la défense” et quasiment doubler sur les cinq prochaines années le budget militaire de cet Etat membre de l’Otan voisin de l’Ukraine, à 4% du produit intérieur brut (PIB).De quoi satisfaire Donald Trump, qui ne cesse de faire pression sur les membres de l’alliance atlantique pour qu’ils accentuent leurs efforts.

Israel deploys army to control fire near Jerusalem

Israeli Defence Minister Israel Katz ordered troops to deploy on Wednesday to support firefighters battling rapidly spreading wildfires near Jerusalem, calling the situation a “national emergency”.The country’s Magen David Adom rescue agency reported hundreds of civilians were currently at risk from the fires.Sixteen people were being treated for minor injuries from smoke inhalation, the MDA said, adding the alert level had been raised to the highest level.Police closed the main Jerusalem-Tel Aviv highway and evacuated residents along the route as brushfires broke out again in an area ravaged by blazes a week ago.”We are facing a national emergency, and all available forces must be mobilised to save lives and bring the fires under control,” Katz said in a statement from his ministry.An AFP journalist at the scene said the fire was raging in wooded areas near the main road between Latrun and Beit Shemesh and that helicopters were working to extinguish the flames.Many drivers abandoned their vehicles in the middle of the road and fled as huge clouds of smoke billowed from the fire and the injured were evacuated.Communities located about 30 kilometres (19 miles) west of Jerusalem were evacuated, Israeli media reported, airing images of firefighting teams battling fierce flames.MDA emergency services said ambulance teams had been positioned near communities close to the fires and were ready to provide medical treatment and assist residents.A motorcycle unit was ready to offer medical assistance to citizens stuck in heavy traffic, the agency added.High temperatures and strong winds have allowed the fires in wooded areas to spread quickly, prompting evacuations from at least five communities, the police said in a statement.National Security Minister Itamar Ben Gvir, who oversees Israel’s fire department, visited the affected area, which is prone to wildfires at this time of year.In a video statement, he said work was being done to bring more assistance to the affected areas and evacuate stranded civilians.Israeli media reported that Israel had requested help from Bulgaria, Cyprus, Greece and Italy in fighting the fires.Due to the weather conditions, the Israeli minister responsible for arranging national ceremonies, Miri Regev, said the main Independence Day event planned for Wednesday evening in Jerusalem was cancelled.

L’archevêque de Rabat ne veut pas d’un pape “imitateur de François”

Le cardinal espagnol Cristobal Lopez Romero, archevêque de Rabat, confie être “curieux” et “inquiet” à l’approche de son premier conclave, mais plaide pour que le prochain pape ne soit pas un “imitateur de François”.Né en Andalousie, Mgr Lopez, bientôt 73 ans, a également obtenu la nationalité paraguayenne. Depuis 2017, il est archevêque de la capitale marocaine, où il assure avoir vécu “une conversion” dans la façon d’assumer son ministère.”Je confesse à peine une personne tous les six mois”, dans un pays où l’islam est la religion majoritaire, explique-t-il en souriant à l’AFP, en marge des réunions préparatoires du conclave à Rome. “Cela m’a aidé à découvrir que je n’étais pas là pour servir l’Eglise, mais qu’en étant l’Eglise, je devais me mettre au service du monde, dans ce cas du monde musulman”, observe-t-il.Il est l’un des 133 cardinaux électeurs qui participeront, à partir du 7 mai, au conclave qui élira le successeur de François. C’est d’ailleurs le jésuite argentin qui l’avait créé cardinal, en 2019.Il n’a pas encore décidé pour qui il allait voter. Mais le prochain pape “ne doit pas nécessairement être un François bis, un imitateur de François”, assure ce fin connaisseur du Vatican et des cardinaux.Il doit être “un bon imitateur du Christ, un bon chrétien, une bonne personne et attentif à ce qui se passe dans le monde”, assure le cardinal, qui figure lui-même sur certaines listes de “papabili” (favoris) dressées par la presse.- “Joie et curiosité” -Ces derniers jours, il participe avec les autres cardinaux aux congrégations générales (réunions préparatoires) à huis clos pour échanger sur le profil du futur pape et sur les défis auxquels l’Eglise est confrontée.Mardi, une vingtaine d’entre eux ont pris la parole. “Nous écoutons des personnes que nous n’avions peut-être jamais entendu parler auparavant (…) et cela nous oriente”, explique Mgr Lopez.”Quand une personne parle, elle se dévoile; disons qu’elle se montre, elle ne peut pas dissimuler”, estime le cardinal, qui a obtenu la nationalité paraguayenne après avoir vécu près de 20 ans dans ce pays.A l’approche du conclave, il affirme ne pas être nerveux mais “curieux”.”Un peu inquiet parce que je connais la responsabilité que cela implique, mais serein parce que je crois à l’Esprit Saint”, reconnaît-il. “Je l’aborde avec une certaine joie et une certaine curiosité de voir comment les choses vont se passer.”Comme d’autres cardinaux, il estime que le conclave “pourrait durer deux ou trois jours”, mais “pas plus”. “Cela fait déjà plusieurs jours que je suis loin du Maroc, et j’ai envie et besoin de rentrer”, confesse-t-il.Les deux derniers conclaves, qui avaient élu Benoît XVI en 2005 et François en 2013, avaient duré deux jours.  – “Tout est possible” -Le cardinal, qui a également oeuvré en Bolivie, soutient la vision d’une Eglise missionnaire, une ligne promue par François pendant ses 12 ans de pontificat, au cours duquel il a aussi créé des cardinaux dans des régions historiquement marginalisées par l’Église catholique.”Grâce au pape François, il est devenu beaucoup plus clair que l’Église est universelle, catholique, qu’il n’y a pas de frontières géographiques qui nous limitent”, souligne-t-il.”Après 50 ans d’un pape polonais, d’un pape allemand et d’un pape argentin, pourquoi ne pas envisager un pape venant de Birmanie, du Timor ou d’Australie, ou d’Amérique du Nord, ou d’Afrique. Tout est possible”, indique-t-il. Lui-même pourrait être élu, même s’il ne le souhaite pas : “C’est comme si on me disait que Messi allait prendre sa retraite et que je suis son remplaçant”.

“Clair Obscur”, le coup de fouet français qui réveille l’industrie du jeu vidéo

Plus d’un million de ventes en trois jours et des critiques dithyrambiques: le succès mondial du jeu vidéo français “Clair Obscur: Expedition 33″, première production d’une petite équipe de Montpellier (Sud), a pris par surprise ses créateurs et bouscule les certitudes du secteur.”Le jeu a explosé bien au-delà de nos prévisions”, confie Guillaume Broche, directeur créatif et cofondateur du studio Sandfall Interactive, à l’AFP mardi. Ce jeu de rôle au tour par tour, dans un univers post-apocalyptique mâtiné d’un esprit “Belle Epoque” très français, a suscité une rare unanimité depuis sa sortie jeudi.Avec un score de 92 sur 100 selon l’agrégateur d’avis Metacritic, “Clair Obscur: Expedition 33″ est le jeu le mieux noté de l’année par les critiques, saluant notamment son histoire et ses graphismes. Sur ce même site, il s’offrait aussi mardi la note record de 9,7 sur 10 selon les joueurs. Et bénéficie d’un bouche à oreille très positif sur les réseaux sociaux, où se multiplient les références et des photos de déguisements (cosplay) des personnages.”C’est un chef-d’oeuvre”, écrit ainsi un utilisateur de la plateforme de jeux en ligne Steam, tandis qu’un autre se dit “totalement époustouflé” par le jeu, dont une adaptation au cinéma est prévue.”On est un peu dépassé mais c’est vraiment fabuleux”, souffle Guillaume Broche, alors que le jeu, édité par le londonien Kepler Interactive, est en rupture de stock dans plusieurs grandes enseignes françaises.- “Choix radicaux” -Pour le spécialiste Benoit Reinier, connu sous le pseudonyme Ex Serv sur internet et qui a oeuvré comme consultant pour le jeu, ce succès s’explique par les “choix radicaux” pris par le studio, comme une direction artistique très marquée et une difficulté relevée.Sa proposition originale lui a permis de se faire rapidement remarquer au milieu d’un marché “bouché” par de très nombreuses sorties, affirme M. Reinier, face à des géants de l’industrie régulièrement critiqués pour leur tendance à enchaîner les suites et les remakes.Chose rare, plusieurs studios concurrents comme l’américain Bethesda (Elder Scrolls, Fallout) ou le japonais Square Enix (Final Fantasy) ont également salué le lancement du titre.”C’est un succès incroyable” sur lequel “tous les investisseurs vont se pencher”, prédit Marc Richter, analyste jeux vidéo au cabinet britannique d’Ipsos.Face au modèle des triple-A, ces blockbusters aux coûts de développement qui se chiffrent en centaines de millions d’euros, la trentaine de développeurs de Sandfall a prouvé, selon M. Richter, que “petites équipes passionnées, dotées d’une technologie de pointe, peuvent réaliser des choses incroyables”.- “Nouveau départ” -En utilisant les capacités de l’Unreal Engine 5, moteur graphique très performant pour créer des jeux vidéo, et en limitant la taille et la durée de leur création, “ils ont réussi à donner le change et à venir concurrencer les gros jeux”, affirme Benoit Reinier. Pour Marc Richter, “Clair Obscur” a également bénéficié de son prix attractif, autour d’une cinquantaine d’euros alors que les mastodontes du secteur se vendent en moyenne 20 à 30 euros de plus, et de sa disponibilité dès sa sortie sur le service d’abonnement Game Pass de Microsoft.Surtout, les développeurs ont joué à fond la carte de la “French Touch”, affublant leurs héros de bérets et de baguettes et faisant jurer en français son casting de doublage qui réunit entre autres les acteurs britanniques Andy Serkis et Charlie Cox.Selon M. Richter, certains éditeurs seront sans doute tentés de “répliquer” le succès de “Clair Obscur”, en portant des projets plus petits et plus originaux.”Il faut espérer que ce nouveau départ, cette nouvelle direction, donne un coup de fouet” à une industrie en difficulté depuis deux ans, marquée par des vagues de licenciements et des fermetures de studio, a-t-il ajouté.De son côté, Guillaume Broche souhaite que les récents succès “dans des genres un peu niches”, auxquels vient s’ajouter “Clair Obscur”, contribueront à “un changement de mentalité” d’une partie de l’industrie.”Si ça arrive et que ça trace la voie pour ceux qui viendront après, c’est merveilleux”, conclut-il, faisant sienne la devise des héros de son jeu.

Feu vert du Parlement à l’arrivée de Bernard Fontana à la tête d’EDF

Le Parlement a approuvé mercredi la nomination de Bernard Fontana à la tête d’EDF, ont annoncé les deux chambres, ouvrant la voie à la prise de fonction de l’actuel directeur général de Framatome, désigné par l’Élysée pour succéder à Luc Rémont. Les commissions des Affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale ont donné leur feu vert à cette nomination, avec un total cumulé de 55 voix pour et de 40 voix contre. M. Fontana avait été auditionné successivement par ces deux commissions dans la matinée. Les députés du groupe de La France insoumise se sont prononcés contre, les socialistes pour selon une source au sein du groupe et le Rassemblement national pour également, selon un cadre du parti d’extrême droite.C’est au Sénat que sa candidature a suscité le plus d’hésitations: les sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes, se sont majoritairement opposés à cette nomination, avec 14 voix pour et 28 contre.Seul un vote négatif d’au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés par les parlementaires de ces deux commissions aurait pu barrer la route du dirigeant, dont la nomination sera définitivement validée par un décret présidentiel, après une assemblée générale d’EDF prévue le 5 mai.Bernard Fontana, 64 ans, dirige depuis septembre 2015 le français Framatome, filiale d’EDF et l’un de ses principaux fournisseurs en équipements, services et combustible pour l’industrie nucléaire.Il succèdera à Luc Rémont, évincé après un peu plus de deux années en poste, avec l’objectif d’accélérer le chantier industriel pharaonique de la relance du nucléaire français. Il prendra les rênes d’EDF alors que de nombreux différends se sont accumulés ces dernières années entre l’entreprise publique et son état actionnaire: maîtrise du programme de construction de réacteurs EPR2, part de l’État dans le financement de ce nouveau nucléaire, bras de fer sur le prix de l’électricité pour les industriels énergivores…Durant son grand oral parlementaire mercredi, Bernard Fontana a voulu se montrer à l’écoute des problématiques de compétitivité de ces derniers: “J’aime l’industrie”, “je les connais bien”, a-t-il notamment lancé, promettant d’être “attentif à identifier rapidement les marges de manœuvre possibles pour conclure des contrats avec eux”.

Feu vert du Parlement à l’arrivée de Bernard Fontana à la tête d’EDF

Le Parlement a approuvé mercredi la nomination de Bernard Fontana à la tête d’EDF, ont annoncé les deux chambres, ouvrant la voie à la prise de fonction de l’actuel directeur général de Framatome, désigné par l’Élysée pour succéder à Luc Rémont. Les commissions des Affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale ont donné leur feu vert à cette nomination, avec un total cumulé de 55 voix pour et de 40 voix contre. M. Fontana avait été auditionné successivement par ces deux commissions dans la matinée. Les députés du groupe de La France insoumise se sont prononcés contre, les socialistes pour selon une source au sein du groupe et le Rassemblement national pour également, selon un cadre du parti d’extrême droite.C’est au Sénat que sa candidature a suscité le plus d’hésitations: les sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes, se sont majoritairement opposés à cette nomination, avec 14 voix pour et 28 contre.Seul un vote négatif d’au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés par les parlementaires de ces deux commissions aurait pu barrer la route du dirigeant, dont la nomination sera définitivement validée par un décret présidentiel, après une assemblée générale d’EDF prévue le 5 mai.Bernard Fontana, 64 ans, dirige depuis septembre 2015 le français Framatome, filiale d’EDF et l’un de ses principaux fournisseurs en équipements, services et combustible pour l’industrie nucléaire.Il succèdera à Luc Rémont, évincé après un peu plus de deux années en poste, avec l’objectif d’accélérer le chantier industriel pharaonique de la relance du nucléaire français. Il prendra les rênes d’EDF alors que de nombreux différends se sont accumulés ces dernières années entre l’entreprise publique et son état actionnaire: maîtrise du programme de construction de réacteurs EPR2, part de l’État dans le financement de ce nouveau nucléaire, bras de fer sur le prix de l’électricité pour les industriels énergivores…Durant son grand oral parlementaire mercredi, Bernard Fontana a voulu se montrer à l’écoute des problématiques de compétitivité de ces derniers: “J’aime l’industrie”, “je les connais bien”, a-t-il notamment lancé, promettant d’être “attentif à identifier rapidement les marges de manœuvre possibles pour conclure des contrats avec eux”.