Foot: le défenseur anglais Trent Alexander-Arnold annonce son départ de Liverpool

Le défenseur international anglais Trent Alexander-Arnold a annoncé lundi sur X son départ cet été de Liverpool, avec lequel il vient de remporter la Premier League, sans préciser son nouveau club.”Après 20 ans au Liverpool FC, il est temps pour moi de confirmer que je partirai en fin de saison”, a-t-il écrit sur le réseau social, à propos de son club formateur. Le joueur de 26 ans est fortement pressenti au Real Madrid la saison prochaine.”C’est de loin la décision la plus difficile de ma vie, a assuré le latéral droit. Ce club a été toute ma vie pendant 20 ans”, ajoute-t-il.”Je prends cette décision pour connaître un nouveau défi, sortir de ma zone de confort et repousser mes limites sur les plans professionnel et personnel”, a expliqué Trent Alexander-Arnold.Une décision confirmée par le club anglais dans un communiqué. “Alexander-Arnold a rejoint l’Académie de Liverpool à l’âge de six ans et a gravi les échelons chez les jeunes avant de faire ses débuts en senior en 2016″, a rappelé Liverpool.”Il a disputé 352 matches pour les Reds à ce jour, marquant 23 buts et remportant huit titres, dont le titre de Premier League cette saison”, a ajouté le club.Alexander-Arnold est considéré comme l’un des meilleurs latéraux au monde, grâce notamment à sa vitesse et sa technique de passe. Il a été l’un des piliers du Liverpool de Jürgen Klopp avec qui il a remporté la Ligue des champions en 2019 et atteint la finale en 2018 et 2022, avant le remplacement du technicien allemand par le Néerlandais Arne Slot cette saison. Il quitte Liverpool au terme d’une saison qui a permis aux Reds de décrocher leur 20e titre de champion d’Angleterre, égalant le record des rivaux historiques de Manchester United.”Je sais que nombre d’entre vous ont pu se demander ou même ressentir de la frustration parce que je n’avais pas encore parlé de cela, mais mon intention a toujours été de rester pleinement concentré sur les intérêts de l’équipe, c’est-à-dire assurer ce (titre) N.20″, indique l’international anglais (33 sélections, quatre buts).Alexander-Arnold était l’un des trois joueurs majeurs de l’effectif des Reds dont le contrat arrivait à échéance cette saison. L’attaquant égyptien Mohamed Salah et le défenseur et capitaine néerlandais Virgil van Dijk ont prolongé. Les négociations menées avec “TAA” et ses agents n’ont en revanche pas abouti, même si les médias britanniques ont rapporté que le club était prêt à lui offrir l’un des salaires les plus élevés pour un défenseur dans l’histoire de la Premier League.

Le FC Barcelone a une semaine pour écrire l’histoire

L’Inter mardi en demi-finale retour de la Ligue des champions puis le Real Madrid, dimanche en Liga: le FC Barcelone d’Hansi Flick, en course pour un quadruplé historique, fait face à une semaine décisive et périlleuse pour confirmer son retour au sommet du football européen.Au bout d’une saison marathon, avec déjà 55 rencontres disputées, voilà le Barça tout proche, plus qu’il ne l’a jamais été depuis six longues années, d’effacer une décennie noire, remplie d’humiliations et de mauvais choix.Il lui reste six matches, dont deux énormes chocs, mardi face à l’Inter pour retrouver la finale de la C1, dix ans après son cinquième et dernier sacre, et le Real Madrid dimanche pour se rapprocher d’un 28e titre de champion d’Espagne qui lui tend les bras.En tête de la Liga avec quatre longueurs d’avance sur son grand rival à quatre journées de la fin de la saison, titré en Supercoupe d’Espagne et en Coupe du Roi et présent dans le dernier carré de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2019, le géant catalan, à un souffle d’un quadruplé historique, peut donc tout rafler… ou tout perdre.C’est la cruauté du très haut niveau européen, que la plupart des joueurs barcelonais, formés au club, découvrent. Contrairement à leurs adversaires italiens, qui ont fait trembler les hommes d’Hansi Flick comme jamais à l’aller (3-3).- Lamine Yamal en mission -Il faudra pourtant être grand mardi soir sur la mythique pelouse de San Siro – appelé Giuseppe Meazza lorsque l’Inter y joue – pour ne pas que le rêve blaugrana s’effondre, comme en 2019 à Anfield (4-0 après une victoire 3-0 à l’aller). Les Catalans, qui devront conserver toute leur folie offensive (plus de 3 buts par match en moyenne en C1 cette saison), auront surtout besoin de bien mieux défendre.Une tâche grandement compliquée par les absences des deux latéraux Jules Koundé et Alejandro Balde, cruciaux dans leur couloir par leurs qualités physiques et leurs dépassements de fonction.Pour le volet offensif, le club catalan a dans son arsenal un génie capable à lui seul de faire basculer le sort d’une rencontre… et peut-être même d’une saison.Le prodige catalan Lamine Yamal, 17 ans, étincelant à l’aller avec un but et une performance digne de son idole Lionel Messi, a lancé un message clair après la rencontre: il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et a activé sur Instagram le mode “Super Saiyen”, décuplant les forces de “San Goku” dans le manga Dragon Ball.”Nous allons tout donner à Milan, nous avons été supérieurs malgré le match nul (…) je suis sûr que nous passerons”, avait-il déclaré mercredi après l’aller.Le gaucher espagnol, qui pourrait devenir le plus jeune joueur à disputer une finale de C1, devrait – si le résultat l’exige – pouvoir compter sur l’expérimenté Robert Lewandowski, de retour dans le groupe deux semaines après une blessure à la cuisse gauche et pressenti pour commencer sur le banc.Vainqueur de la Ligue des champions en 2020 avec le Bayern, lui seul pour l’instant connaît le chemin vers Munich, lieu de la grande finale le 31 mai, avec le gardien allemand Marc-André ter Stegen, sacré aux côtés de Messi, Neymar et Suarez, en 2015. Une éternité, pour les supporters blaugranas.

Who are the Middle East’s Druze religious community?

The Druze are a prominent religious community of more than a million people spread mainly across Syria, Lebanon and Israel, who for centuries have sought to preserve a distinct identity.In Syria, Druze fighters recently clashed with forces loyal to the country’s new Islamist rulers, highlighting the struggles they and other minority groups have faced with shifts in regional power dynamics.”The Druze are a kind of an ultra-tribe which transcends space and geography,” said Makram Rabah, assistant professor of history at the American University of Beirut.Despite being a minority in a majority Sunni Muslim region, the Middle East’s Druze have played “a very important role”, Rabah said.Here is a look at the community:- Religion and customs -The Druze emerged in Egypt in the early 11th century as a branch of the Ismaili sect of Shiite Islam.They are monotheistic and call themselves “muwahhidun”, or unitarians.The sect is highly secretive and includes mystical elements like reincarnation.It does not allow new converts and marriage outside the community is strongly discouraged.A source familiar with Druze rituals, requesting anonymity to discuss matters considered sensitive, said the faith’s emergence was influenced by other religious and philosophical teachings, including those of Greek philosopher Plato.Some Druze religious occasions align with those of other Islamic sects.Traditional Druze garb is black, with men wearing white caps or turbans and women covering their heads and part of their faces with a flowing white scarf.- Where are they? -“The Druze don’t really recognise borders,” Rabah said.”You have marriages and you have standing relationships between the Druze across the region,” he said, adding that “clerics play a very important role in keeping this relationship alive.”Before Syria’s civil war erupted in 2011, the community was estimated at around 700,000 people.According to “The Druze Faith” by historian Sami Makarem, Druze have been migrating to southern Syria since the 16th century, to an area now known as Jabal al-Druze, meaning Druze Mountain, in Sweida province.Syria’s Druze are now mainly concentrated in their Sweida heartland, as well as nearby Quneitra province, with smaller pockets in the Damascus suburbs, notably Jaramana and Sahnaya, which recently saw sectarian violence.In Lebanon, an estimated 200,000 Druze are concentrated in the mountainous centre as well as in the south near Israel and Syria.In Israel, some 153,000 Druze are Israeli citizens, living mainly in the north. Unlike other Arab Israelis, Druze serve in the Israeli army.In the Israeli-annexed Syrian Golan Heights, more than 22,000 Druze hold permanent resident status. Only around 1,600 have become Israeli citizens, while others remain attached to their Syrian identity.Israel seized much of the Golan from Syria in 1967, annexing the area in 1981 in a move largely unrecognised internationally.The move separated extended families, though Druze in the annexed Golan were often able to cross into Syria to study, attend weddings or sell produce.Some Druze from southern Syria also settled in neighbouring Jordan, where the community is estimated at 15,000 to 20,000.Two delegations of Syrian Druze clerics have made pilgrimages to a holy site in Israel this year, even though the two countries are technically at war with each other.Outside the Middle East, Druze have migrated to regions including the Americas and Australia.Well-known Druze include prominent human rights lawyer Amal Alamuddin Clooney and Jordanian Foreign Minister Ayman Safadi.- Leading role -Despite their minority status, Druze “have filled an important and sometimes a leading role in the political and social life” of the Middle East, according to historian Makarem.In Syria, Druze Sultan Pasha al-Atrash led a nationalist revolt against the French mandatory power which had established a Druze statelet in southern Syria during the 1920s and 1930s.In Lebanon, Druze leader Kamal Jumblatt played a key role in politics from the 1950s until his 1977 assassination, and his son Walid is a powerful politician.Jumblatt last month urged Syria’s Druze to reject “Israeli interference”, after Israel warned the Islamist authorities who ousted president Bashar al-Assad against harming the minority.Druze leaders have declared their loyalty to a united Syria, though some have called for international protection following recent sectarian violence.Israeli Druze spiritual leader Sheikh Mowafaq Tarif has urged Israel to protect Syria’s Druze.Rabah said there was a Druze “power struggle across three states”, adding that he believes Syria’s community does not aspire to statehood.The Druze largely stayed on the sidelines of Syria’s war after it erupted in 2011, focusing on defending their heartland.Most Druze armed groups have yet to reach a settlement with the new authorities.

C1: Le Paris SG à un pas de la finale, suspense total entre l’Inter et Barcelone

Fort de sa victoire 1-0 sur la pelouse d’Arsenal, le PSG est tout proche de s’offrir devant son public la deuxième finale de Ligue des champions de son histoire, mercredi au Parc des Princes, l’autre demi-finale retour étant beaucoup plus indécise entre l’Inter et Barcelone, mardi à Milan, après le 3-3 de l’aller.. Le PSG en position de forceMalgré l’incertitude autour de la présence du buteur de l’aller, Ousmane Dembélé, le PSG a les cartes en main pour atteindre sa deuxième finale de C1 après celle perdue contre le Bayern Munich (1-0) en 2020.Sûr de sa force collective, l’entraîneur Luis Enrique assure que son équipe sera équilibrée même sans son meilleur buteur et perforateur, 33 buts et 12 passes décisives en 45 matches avec le PSG cette saison.Et une bonne surprise reste possible, si le champion du monde 2018 est remis à temps de son étirement musculaire des ischio-jambiers.Paris, déjà assuré du titre de champion, vient de perdre coup sur coup ses deux derniers matches de Ligue 1 mais reste favori après sa prestation à l’Emirates stadium où il a bien maîtrisé les “Gunners” et où son gardien Gianluigi Donnarumma a su sortir des parades décisives quand il le fallait.Si le PSG s’est incliné samedi à Strasbourg avec une équipe largement remaniée, Arsenal a fait de même à domicile contre Bournemouth (2-1) mais avec son onze-type.Le titre est toutefois déjà perdu pour les Gunners, devancés par Liverpool, et l’important pour l’entraîneur Mikel Arteta est d’avoir récupéré son véritable gestionnaire du rythme au milieu de terrain, le Ghanéen Thomas Partey, de retour de blessure.Arsenal aussi rêve d’une deuxième finale de Ligue des champions, après celle perdue en 2006 au Stade de France par la génération Thierry Henry guidée par Arsène Wenger contre le Barça de Ronaldinho et Samuel Eto’o (2-1).. Inter-Barça très ouvertPour revenir en finale dix ans après le triomphe de Lionel Messi-Neymar-Luis Suarez contre la Juventus (3-1), le Barça doit battre l’Inter, qui lui a donné du fil à retordre au stade Olympique dans une superbe manche aller fleurie de buts de légende, de la talonnade de Marcus Thuram à l’action solitaire de Lamine Yamal.La défense intériste, longtemps quasiment invincible en Ligue des champions, a cédé trois fois, mais la vitesse diabolique des “Nerazzurri” sur les contres a beaucoup gêné les “Blaugranas” à l’aller.Des quatre demi-finalistes, l’équipe de Simone Inzaghi est celle qui a le plus récemment joué une finale de Ligue des champions, perdue en 2023 contre Manchester City (1-0) avec la même ossature.Les Intéristes redoutent d’être privés de leur capitaine et meilleur joueur Lautaro Martinez, touché à la cuisse gauche et sorti à la pause à l’aller, mais sa situation avance favorablement et le champion du monde argentin pourrait finalement tenir sa place.L’Inter espère aussi retrouver son défenseur Benjamin Pavard, absent à Barcelone et encore incertain.Le Barça lui récupère son meilleur buteur Robert Lewandowski, touché à la cuisse gauche et qui a manqué le match aller.L’équipe d’Hansi Flick compte notamment sur les étincelles de son génie Yamal, pas encore 18 ans, et sur son élan. Elle vient de remporter la finale de la Coupe du Roi contre son vieil ennemi le Real Madrid (3-2 a.p.), qu’elle retrouve dimanche en Liga, et file vers le titre de champion d’Espagne.L’Inter en revanche cale un peu en Serie A, où il a été doublé en tête par le Napoli après deux défaites de rang. Mais il est intraitable en C1.ProgrammeMardi (21h00) Inter Milan (ITA) – FC Barcelone (ESP)(aller: 3-3)Mercredi(21h00) Paris SG (FRA) – Arsenal (ENG)(aller: 1-0 pour le PSG)

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Indonésie: le clou de girofle aussi victime du changement climatique

Longtemps objet de fortes convoitises entre les puissances coloniales, le clou de girofle produit en abondance en Indonésie aux Moluques dont il est originaire, subit à son tour le changement climatique qui rend les récoltes incertaines.Sur les contreforts fertiles du volcan du mont Gamalama, sur l’île de Ternate, Jauhar Mahmud s’accroche à son giroflier préféré mais il est désormais inquiet.”Aujourd’hui, les précipitations sont abondantes. Elles sont bonnes pour planter, mais cela rend la récolte incertaine. C’est souvent imprévisible”, confie cet agriculteur de 61 ans.Le changement climatique a de fait entraîné une diminution de la récolte de clous de girofle qui nécessitent des températures et une humidité particulières pour conserver leur parfum et leur goût.Si la saison est bonne, ses 150 girofliers peuvent produire jusqu’à 30 kilos de cette épice aromatique et lucrative utilisée en médecine, dans les parfums, les cigarettes ou les arômes alimentaires.Mais les cours de cette épice obtenue à partir des boutons floraux du giroflier, fluctuent entre 4,65 et 6,50 euros le kilo, selon la météo.”En fait, nous perdons de l’argent. Les girofliers ne portent pas de fruits chaque année. Cela dépend de la saison”, assure Jauhar, qui représente 36 producteurs.Le Portugal, l’Espagne et les Pays-Bas se sont battus pour le contrôle de Ternate à l’apogée du commerce mondial du clou de girofle entre le XVe et le XVIIe siècle.Les habitants ont dû défier les colons hollandais qui interdisaient aux locaux de cultiver leurs propres arbres dans le but de maintenir un monopole sur ce produit qui a fait la fortune de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC).Mais aujourd’hui, les producteurs doivent trouver un deuxième emploi pour boucler les fins de mois, en raison de la diminution des récoltes.- Certains abandonnent -Ainsi Jauhar vend-il des boissons infusées aux épices. Quant à certains de ses collègues, ils envisagent tout bonnement d’abandonner la culture de l’épice.Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur les deux dernières décennies, le rendement des girofliers en Indonésie a varié considérablement, davantage que celui des pays concurrents, notamment Madagascar.Le rendement en 2023 était ainsi inférieur de près d’un quart au pic de 2010.L’Indonésie représente encore plus des deux-tiers de la production mondiale de cette épice en grande partie consommée sur place. Mais depuis 2020 l’archipel a cédé à Madagascar sa place de premier exportateur mondial.La culture du giroflier demande de la patience et les arbres ont besoin de plus d’une décennie pour arriver à maturité.Le réchauffement climatique, causé principalement par les combustibles fossiles comme le charbon, très utilisé en Indonésie, a modifié les conditions météorologiques qui déterminent la croissance des clous de girofle.- Rendements en baisse -Le climat est globalement plus sec à Ternate mais une atmosphère plus chaude retient davantage l’humidité et la pluie tombe souvent en rafales extrêmement destructrices pour les fleurs.”Avant, je pouvais remplir 5 à 6 sacs en une seule récolte”, explique Lakina, 52 ans, qui doit désormais se contenter de deux ou trois sacs au maximum.Imba, une cultivatrice de 62 ans possédant 70 arbres, explique de son côté qu’en raison de la pluie, il faut désormais au moins cinq jours pour sécher les clous de girofle, contre trois jours et demi auparavant.Un constat empirique confirmé par les relevés scientifiques. En 2023, des chercheurs de l’Université de Pattimura à Ambon, ont en effet relevé que les rendements de clous de girofle diminuaient sur l’île de Haruku, plus au sud de Ternate, en raison d’une hausse des précipitations et la survenue de phénomènes météorologiques plus extrêmes.”Les communautés vivant dans les zones côtières et les petites îles sont particulièrement vulnérables”, a indiqué à l’AFP Arie Rompas, de Greenpeace.Dans un atelier de tri d’épices, le parfum âcre de l’épice flotte tandis que les ouvriers emplissent des sacs.La précieuse épice est ensuite transportée vers un entrepôt où un tri mécanique élimine les saletés et feuilles indésirables. La production du jour sera ensuite exportée vers la Chine.”S’il fait trop chaud, la récolte est mauvaise. Trop de pluie, il n’y a pas de récolte. Cette année, il a trop plu”, explique le négociant Rumen The, qui précise que les prix ont presque diminué de moitié depuis l’année dernière.Face à la diminution des récoltes, Jauhar lance lui un appel à l’aide à ceux-mêmes qui ont autrefois occupé ces terres.”Je demande aux pays amateurs d’épices de réfléchir aux problèmes climatiques mondiaux”, lance le cultivateur.”Sans cette richesse naturelle (…) les pays occidentaux n’en profiteraient pas. Nous devrions donc y réfléchir ensemble”.

Indonésie: le clou de girofle aussi victime du changement climatique

Longtemps objet de fortes convoitises entre les puissances coloniales, le clou de girofle produit en abondance en Indonésie aux Moluques dont il est originaire, subit à son tour le changement climatique qui rend les récoltes incertaines.Sur les contreforts fertiles du volcan du mont Gamalama, sur l’île de Ternate, Jauhar Mahmud s’accroche à son giroflier préféré mais il est désormais inquiet.”Aujourd’hui, les précipitations sont abondantes. Elles sont bonnes pour planter, mais cela rend la récolte incertaine. C’est souvent imprévisible”, confie cet agriculteur de 61 ans.Le changement climatique a de fait entraîné une diminution de la récolte de clous de girofle qui nécessitent des températures et une humidité particulières pour conserver leur parfum et leur goût.Si la saison est bonne, ses 150 girofliers peuvent produire jusqu’à 30 kilos de cette épice aromatique et lucrative utilisée en médecine, dans les parfums, les cigarettes ou les arômes alimentaires.Mais les cours de cette épice obtenue à partir des boutons floraux du giroflier, fluctuent entre 4,65 et 6,50 euros le kilo, selon la météo.”En fait, nous perdons de l’argent. Les girofliers ne portent pas de fruits chaque année. Cela dépend de la saison”, assure Jauhar, qui représente 36 producteurs.Le Portugal, l’Espagne et les Pays-Bas se sont battus pour le contrôle de Ternate à l’apogée du commerce mondial du clou de girofle entre le XVe et le XVIIe siècle.Les habitants ont dû défier les colons hollandais qui interdisaient aux locaux de cultiver leurs propres arbres dans le but de maintenir un monopole sur ce produit qui a fait la fortune de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC).Mais aujourd’hui, les producteurs doivent trouver un deuxième emploi pour boucler les fins de mois, en raison de la diminution des récoltes.- Certains abandonnent -Ainsi Jauhar vend-il des boissons infusées aux épices. Quant à certains de ses collègues, ils envisagent tout bonnement d’abandonner la culture de l’épice.Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur les deux dernières décennies, le rendement des girofliers en Indonésie a varié considérablement, davantage que celui des pays concurrents, notamment Madagascar.Le rendement en 2023 était ainsi inférieur de près d’un quart au pic de 2010.L’Indonésie représente encore plus des deux-tiers de la production mondiale de cette épice en grande partie consommée sur place. Mais depuis 2020 l’archipel a cédé à Madagascar sa place de premier exportateur mondial.La culture du giroflier demande de la patience et les arbres ont besoin de plus d’une décennie pour arriver à maturité.Le réchauffement climatique, causé principalement par les combustibles fossiles comme le charbon, très utilisé en Indonésie, a modifié les conditions météorologiques qui déterminent la croissance des clous de girofle.- Rendements en baisse -Le climat est globalement plus sec à Ternate mais une atmosphère plus chaude retient davantage l’humidité et la pluie tombe souvent en rafales extrêmement destructrices pour les fleurs.”Avant, je pouvais remplir 5 à 6 sacs en une seule récolte”, explique Lakina, 52 ans, qui doit désormais se contenter de deux ou trois sacs au maximum.Imba, une cultivatrice de 62 ans possédant 70 arbres, explique de son côté qu’en raison de la pluie, il faut désormais au moins cinq jours pour sécher les clous de girofle, contre trois jours et demi auparavant.Un constat empirique confirmé par les relevés scientifiques. En 2023, des chercheurs de l’Université de Pattimura à Ambon, ont en effet relevé que les rendements de clous de girofle diminuaient sur l’île de Haruku, plus au sud de Ternate, en raison d’une hausse des précipitations et la survenue de phénomènes météorologiques plus extrêmes.”Les communautés vivant dans les zones côtières et les petites îles sont particulièrement vulnérables”, a indiqué à l’AFP Arie Rompas, de Greenpeace.Dans un atelier de tri d’épices, le parfum âcre de l’épice flotte tandis que les ouvriers emplissent des sacs.La précieuse épice est ensuite transportée vers un entrepôt où un tri mécanique élimine les saletés et feuilles indésirables. La production du jour sera ensuite exportée vers la Chine.”S’il fait trop chaud, la récolte est mauvaise. Trop de pluie, il n’y a pas de récolte. Cette année, il a trop plu”, explique le négociant Rumen The, qui précise que les prix ont presque diminué de moitié depuis l’année dernière.Face à la diminution des récoltes, Jauhar lance lui un appel à l’aide à ceux-mêmes qui ont autrefois occupé ces terres.”Je demande aux pays amateurs d’épices de réfléchir aux problèmes climatiques mondiaux”, lance le cultivateur.”Sans cette richesse naturelle (…) les pays occidentaux n’en profiteraient pas. Nous devrions donc y réfléchir ensemble”.

Amendes et prison avec sursis pour cyberharcèlement envers Thomas Jolly

Le tribunal correctionnel de Paris a infligé lundi des peines d’amendes et de prison avec sursis à l’encontre de sept personnes poursuivies pour avoir envoyé des messages haineux à Thomas Jolly, maître d’oeuvre de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris-2024.Ces sept personnes, dont une seule était présente à l’audience, devront en outre chacune verser un euro de dommages et intérêts au directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des JO.Le tribunal a infligé des amendes de 2.000 à 3.000 euros assorties du sursis à trois des prévenus et des peines d’emprisonnement de 2 à 4 mois avec sursis aux quatre autres.Les sept prévenus, dont une femme, âgés de 22 à 79 ans, devront effectuer un stage de citoyenneté de cinq jours, a également décidé le tribunal qui a ordonné la suspension pour six mois des comptes X de deux des prévenus.La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a requalifié les faits reprochés aux prévenus, ne retenant finalement que le cyberharcèlement et injures aggravées pour la plupart d’entre eux. Elle n’a retenu la charge de menaces de mort qu’à l’encontre d’un seul prévenu qui a écopé d’une peine de 4 mois de prison avec sursis.Lors du procès, en mars dernier, la procureure avait requis des peines de 3 à 8 mois de prison avec sursis contre les sept prévenus.Dans ses réquisitions, la magistrate avait dénoncé le sentiment d’impunité des personnes qui réagissent à chaud et envoient si facilement des messages pour donner leur avis.”Or, on sait que ces propos peuvent ensuite armer une personne”, avait-elle souligné, faisant référence aux attaques physiques après des mises en cause sur les réseaux sociaux.- Profils “banals” -“Juif dégénéré”, “tantouze”, “Dieu ne t’oubliera pas”, “Tu vas payer pour avoir manqué de respect à notre seigneur Jésus Christ”… avaient notamment posté les prévenus, interpellés en octobre dernier en région parisienne, dans l’Hérault et les Alpes-Maritimes.Thomas Jolly, 43 ans, directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, avait déposé plainte le 31 juillet, quelques jours après le début des Jeux, affirmant “être la cible, sur les réseaux sociaux, de menaces et d’injures à caractère homophobe ou antisémite”.Alors que la créativité de la cérémonie d’ouverture a été saluée par de nombreux spectateurs, le tableau intitulé “Festivité” a alimenté l’été dernier une polémique dans des milieux conservateurs et d’extrême droite.Le tableau, représentant un groupe attablé, dont plusieurs drag queens célèbres, a été interprété par certains comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci.Thomas Jolly avait démenti toute volonté de choquer et expliqué avoir voulu représenter une “grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe”. Les messages haineux à son encontre n’avaient pas cessé et s’étaient même multipliés.