Des photographes travaillant pour l’AFP finalistes du Pulitzer pour leur couverture du conflit Israël-Hamas

Quatre photographes travaillant pour l’Agence France-Presse (AFP) ont été sélectionnés parmi les finalistes des prestigieux prix Pulitzer, récompenses annuelles de la presse et de la littérature remises lundi par l’université Columbia à New York.Le jury a salué le travail des photographes de l’AFP pour “une série d’images puissantes, réalisées entièrement par une équipe de journalistes palestiniens, qui témoignent de l’humanité persistante du peuple de Gaza au milieu de la destruction et du deuil.”Les photographes distingués dans la catégorie “Breaking News Photography” sont Mahmud Hams, Omar Al-Qattaa, Saïd Khatib et Bashar Taleb.Le photographe du New York Times Doug Mills a remporté la mise dans cette catégorie pour ses photos de la tentative d’assassinat de Donald Trump, dont une image d’une balle qui siffle dans les airs alors que le candidat, devenu depuis président, parle à la foule.Pour Mahmud Hams, cette nomination s’ajoute à une série de distinctions ces derniers mois: il a été lauréat en 2024 du Visa d’Or News au festival Visa pour l’Image de Perpignan, ainsi que du Prix Bayeux Calvados des correspondants de guerre, deux des plus prestigieuses distinctions internationales en photojournalisme.Depuis l’attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’AFP assure une couverture ininterrompue du conflit Israël-Hamas, avec des équipes mobilisées de part et d’autre de la ligne de front. Alors que depuis cette date, quasiment aucun journaliste étranger n’a pu entrer à Gaza, frontalière d’Israël et de l’Egypte, les journalistes locaux de l’AFP travaillent dans des conditions extrêmement périlleuses pour documenter les conséquences de la guerre sur les civils.”Cette reconnaissance rend hommage non seulement au talent et au courage de nos photographes, mais aussi à l’engagement constant de l’AFP à rapporter les faits avec rigueur et intégrité, partout où l’actualité l’exige”, a déclaré Phil Chetwynd, directeur de l’information de l’AFP. “Nous sommes profondément reconnaissants envers Mahmud, Omar, Saïd et Bashar, dont le travail donne une voix à ceux qui se trouvent au cœur du conflit”, a-t-il ajouté.

Renée et Dédée, 18 ans en 1945: résistantes, déportées et toujours amies

“Dédée, c’est marrant de se revoir après toutes ces années, on est devenues de vieilles nanas!”, s’esclaffe Renée, 98 ans, devant son écran, depuis les Etats-Unis. De l’autre côté de l’Atlantique, en France, est connectée Andrée, 97 ans. La dernière fois qu’elles se sont vues, c’était en avril 1945, à la libération d’un camp de travail dépendant du camp de concentration de Buchenwald, en Allemagne, où elles ont été déportées en juin 1944, pendant dix mois, pour faits de résistance contre l’occupant allemand.Elles ont échangé de vive voix pour la première fois depuis 80 ans, lors d’un appel en visioconférence organisé en avril, auquel l’AFP a assisté. “Renée, je suis toute émue de te revoir”, confie Dédée, d’une voix chevrotante. “Je t’embrasse bien fort ma poulette”, lui dit-elle, envoyant un baiser de sa main.”Pour toi aussi, les souvenirs reviennent?”, demande Dédée à Renée, qui vit aux Etats-Unis depuis les années 1970. “Oh oui ! Et encore, je suis au loin, mais ça sort pas de ma tête, il y a trop de choses qu’on ne peut pas exprimer”. – “Agent de liaison” -Andrée Dupont est née dans la Sarthe, en 1927. Renée Guette naît la même année, à Paris, et grandit dans le Cher, à 350 km du village d’Andrée. En 1943, âgées de 16 ans, toutes deux issues de familles de résistants, elles rejoignent les réseaux de leur village: Assé-le-Boisne pour Dédée, Beffes pour Renée. Andrée, que l’on appelle déjà “Dédée”, est blonde et jolie, atout jugés précieux pour faciliter les opérations clandestines. En tant “qu’agent de liaison”, elle parcourt la Sarthe à vélo pour transmettre des messages et parfois même des armes. Un jour, “j’avais une serviette d’écolier, avec un revolver démonté à l’intérieur, et je suis passée tout sourire” devant les Allemands, se rappelle-t-elle.”Ca oui, tu avais de beaux cheveux blonds et longs!”, s’exclame Renée, du Texas, où elle habite avec sa fille. En 1943, Renée est brune, et tout aussi jolie. Elle est employée des postes et fait passer clandestinement des tickets de rationnement et des messages aux résistants des Forces Françaises de l’Intérieur et des Francs-Tireurs et Partisans communistes. – Déportation -Le 26 avril 1944, Dédée est arrêtée avec le réseau de son village, 16 personnes en tout, dont son père et sa tante. “Je pliais du linge, il était 10h du soir. J’ai entendu des portières claquer. J’ai compris tout de suite”, se remémore-t-elle.Quatre jours plus tard, Renée était arrêtée par un agent français de la Gestapo, lors de la rafle du maquis de Beffes. “Il m’a dit: +alors, jeune fille de bonne famille qui a mal tourné+”, se remémore-t-elle. “Et moi, j’ai répondu, pour lui faire comprendre, qu’il avait pas mieux tourné, et il m’a giflée!”.Les deux jeunes filles se rencontrent à la prison de Romainville, près de Paris, où elles apprennent le débarquement. “On a cru qu’on était sauvées ! Mais les Allemands avaient besoin de nous pour travailler dans les usines de guerre”, explique Renée. Le 25 juin 1944, Renée Guette, matricule 43.133, arrive dans le camp de travail dit “kommando HASAG-Leipzig”, dans le même bloc que Dédée – matricule 41.129 – où près de 5.000 femmes ont été déportées pour fabriquer des armes. Elles se souviennent du travail de nuit, du papier journal caché contre leur peau pour se protéger du froid, des cheveux infestés de poux, puis tondus, des passages à tabac par les Allemands, des corps nus entassés, puis envoyés aux fours crématoires, de celles qui n’ont pas survécu.”Ils nous en ont fait, des vacheries”, lâche Renée.De leur déportation, elles ont conservé des objets fabriqués en cachette: une broche en fil de fer, des barrettes à cheveux. – Hôtel Lutetia -Mi-avril 1945, les nazis évacuent le camp de Leipzig. Les déportées partent alors sur les routes et entament les “marches de la mort”. Renée raconte avoir marché des jours et des nuits durant, les pieds en sang, chaussés de galoches, se nourrissant de colza et de pommes de terre. Elle se souvient de l’Elbe, dans lequel elle s’est lavée pour la première fois depuis des mois, ainsi que d’une balle de pistolet, tirée près de son oreille gauche lors d’affrontements entre “Boches” et Américains. Arrivée à l’hôtel Lutetia, devenu un centre d’accueil à Paris pour les exilés de guerre, Dédée retrouve sa mère. Son père, déporté lui aussi, est revenu des camps. Sa tante, elle, est morte gazée. Quant à Renée, elle a pris le train pour rentrer à Beffes. “Il y avait des soldats français, j’avais peur. On était très marquées”, dit-elle. “Tu sais Dédée, quand je suis arrivée, j’étais pas sûre que j’étais chez moi. Toi aussi ?”. “Moi, j’ai su que j’étais revenue quand j’ai vu le clocher de mon village”, répond-elle. Renée ne se rend plus en France. Mais elle aimerait revoir Dédée, quitte à arriver “à quatre pattes”.”Je t’embrasse Dédée, on se retrouvera peut-être là-haut”, dit-elle avant de raccrocher. 

Grève: la SNCF propose une compensation aux clients touchés ce weekend

La SNCF a annoncé mardi qu’une compensation financière serait proposée aux clients touchés par des annulations de trains liées à la grève des cheminots ce week-end, tout en assurant que 90% des trajets seraient assurés.”On ne sera pas loin de 90% de trains qui vont rouler” ce week-end, malgré l’appel à la grève de plusieurs syndicats, a assuré le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, appelant les clients à ne pas annuler leur réservation.Deux syndicats de l’entreprise publique ont déposé plusieurs préavis de grève pour cette semaine comportant un week-end prolongé, durant lequel 1,8 million de personnes ont prévu de prendre le train.Les revendications syndicales portent principalement sur la revalorisation d’une prime et sur l’organisation du travail.”Tous les départs vont bien se passer puisqu’il n’y a quasiment pas de grève mercredi, jeudi” et “il y aura un train dimanche pour ramener tout le monde”, a affirmé M. Farandou sur France Inter. “N’annulez pas, votre train roulera”, a lancé le patron de l’entreprise publique, estimant que “la plupart des clients auraient vraiment le train pour lequel ils ont acheté un billet”, tandis que “quelques-uns devront peut-être se déplacer d’une heure ou deux”.Pour assurer ces neuf circulations sur dix, la SNCF a formé aux tâches de chef de bord des volontaires, “des cadres qui sont dans des missions différentes dans les bureaux”, a précisé Alain Krakovitch, le directeur de TGV-Intercités.- Compensation -La SNCF a promis d’informer les clients sur le maintien ou l’annulation de leur train au plus tard mercredi matin. Les conséquences sur les trains Intercités devraient être “très faibles”, a précisé M. Krakovitch lors d’une conférence devant la gare Montparnasse, à Paris, où seul un train Paris-Le Mans était perturbé mardi, avec un terminus exceptionnel à Chartres.Les trains internationaux seront tous assurés, ainsi que tous les trajets des enfants qui circulent dans le cadre de l’offre “Junior & Cie”.Tous les billets restent échangeables et remboursables sans frais sur les TGV Inoui comme les Ouigo pour la semaine du 5 au 11 mai.Par ailleurs, tous les passagers touchés par des annulations recevront un bon de réduction de 50% à valoir sur un prochain trajet, même s’ils décident de changer de train, a précisé M. Krakovitch.La première journée de grève lundi n’a pas perturbé les grandes lignes mais rendu les trajets compliqués sur certains réseaux régionaux, comme dans le Nord et en Ile-de-France.Mardi, le trafic était à nouveau “fortement perturbé” sur certaines lignes d’Ile-de-France, comme les RER B et C, selon le site Transilien.En ce qui concerne les TER et les Transilien, “on a bon espoir que le mouvement s’arrête assez vite et que le service public puisse reprendre ses droits”, a indiqué M. Farandou.- Collectif de contrôleurs -La CGT-Cheminots et SUD-Rail réclament une hausse des rémunérations et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d’après eux. Pour le pont du 8-Mai, un influent collectif de contrôleurs, baptisé Collectif national ASCT (CNA), s’est joint à l’appel à la mobilisation, lui donnant de l’ampleur.Après plusieurs négociations ces dernières années, “je crois que les Français ne comprennent pas bien pourquoi quelques catégories de cheminots revendiquent encore, en fait, de l’argent”, a estimé M. Farandou. Les négociations sont “ouvertes” et “ça ne sert à rien de faire des grèves catégorielles (…) qui embêtent tout le monde”, a jugé le PDG. “Il faut avoir une capacité à dialoguer tranquillement, à froid, sereinement, en écoutant tous les syndicats”, a-t-il ajouté. Des rendez-vous sont prévus début juin avec les représentants des conducteurs et des chefs de bord.En raison des appels à la grève, certains clients ont déjà commencé à chercher des alternatives.”Il y a déjà des gens qui ont annulé”, des “milliers” selon M. Farandou. “Nos concurrents rigolent. Il y a des trains qui sont archi-pleins. Et Blablacar, c’est plus de 20 ou 30%. La location de voiture, pareil”, a regretté M. Farandou.

Grève: la SNCF propose une compensation aux clients touchés ce weekend

La SNCF a annoncé mardi qu’une compensation financière serait proposée aux clients touchés par des annulations de trains liées à la grève des cheminots ce week-end, tout en assurant que 90% des trajets seraient assurés.”On ne sera pas loin de 90% de trains qui vont rouler” ce week-end, malgré l’appel à la grève de plusieurs syndicats, a assuré le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, appelant les clients à ne pas annuler leur réservation.Deux syndicats de l’entreprise publique ont déposé plusieurs préavis de grève pour cette semaine comportant un week-end prolongé, durant lequel 1,8 million de personnes ont prévu de prendre le train.Les revendications syndicales portent principalement sur la revalorisation d’une prime et sur l’organisation du travail.”Tous les départs vont bien se passer puisqu’il n’y a quasiment pas de grève mercredi, jeudi” et “il y aura un train dimanche pour ramener tout le monde”, a affirmé M. Farandou sur France Inter. “N’annulez pas, votre train roulera”, a lancé le patron de l’entreprise publique, estimant que “la plupart des clients auraient vraiment le train pour lequel ils ont acheté un billet”, tandis que “quelques-uns devront peut-être se déplacer d’une heure ou deux”.Pour assurer ces neuf circulations sur dix, la SNCF a formé aux tâches de chef de bord des volontaires, “des cadres qui sont dans des missions différentes dans les bureaux”, a précisé Alain Krakovitch, le directeur de TGV-Intercités.- Compensation -La SNCF a promis d’informer les clients sur le maintien ou l’annulation de leur train au plus tard mercredi matin. Les conséquences sur les trains Intercités devraient être “très faibles”, a précisé M. Krakovitch lors d’une conférence devant la gare Montparnasse, à Paris, où seul un train Paris-Le Mans était perturbé mardi, avec un terminus exceptionnel à Chartres.Les trains internationaux seront tous assurés, ainsi que tous les trajets des enfants qui circulent dans le cadre de l’offre “Junior & Cie”.Tous les billets restent échangeables et remboursables sans frais sur les TGV Inoui comme les Ouigo pour la semaine du 5 au 11 mai.Par ailleurs, tous les passagers touchés par des annulations recevront un bon de réduction de 50% à valoir sur un prochain trajet, même s’ils décident de changer de train, a précisé M. Krakovitch.La première journée de grève lundi n’a pas perturbé les grandes lignes mais rendu les trajets compliqués sur certains réseaux régionaux, comme dans le Nord et en Ile-de-France.Mardi, le trafic était à nouveau “fortement perturbé” sur certaines lignes d’Ile-de-France, comme les RER B et C, selon le site Transilien.En ce qui concerne les TER et les Transilien, “on a bon espoir que le mouvement s’arrête assez vite et que le service public puisse reprendre ses droits”, a indiqué M. Farandou.- Collectif de contrôleurs -La CGT-Cheminots et SUD-Rail réclament une hausse des rémunérations et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d’après eux. Pour le pont du 8-Mai, un influent collectif de contrôleurs, baptisé Collectif national ASCT (CNA), s’est joint à l’appel à la mobilisation, lui donnant de l’ampleur.Après plusieurs négociations ces dernières années, “je crois que les Français ne comprennent pas bien pourquoi quelques catégories de cheminots revendiquent encore, en fait, de l’argent”, a estimé M. Farandou. Les négociations sont “ouvertes” et “ça ne sert à rien de faire des grèves catégorielles (…) qui embêtent tout le monde”, a jugé le PDG. “Il faut avoir une capacité à dialoguer tranquillement, à froid, sereinement, en écoutant tous les syndicats”, a-t-il ajouté. Des rendez-vous sont prévus début juin avec les représentants des conducteurs et des chefs de bord.En raison des appels à la grève, certains clients ont déjà commencé à chercher des alternatives.”Il y a déjà des gens qui ont annulé”, des “milliers” selon M. Farandou. “Nos concurrents rigolent. Il y a des trains qui sont archi-pleins. Et Blablacar, c’est plus de 20 ou 30%. La location de voiture, pareil”, a regretté M. Farandou.