Deuxième jour de trêve à Gaza, les déplacés retournent dans des ruines

Des centaines de milliers de Palestiniens déplacés sont rentrés chez eux samedi dans le nord de la bande de Gaza pour découvrir l’ampleur des destructions causées par deux ans de guerre au second jour d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.Et alors que des dirigeants étrangers, dont les présidents américain Donald Trump et français Emmanuel Macron, sont attendus en Egypte lundi pour soutenir la mise en oeuvre de cet accord, un cadre du Hamas a indiqué à l’AFP qu’il était “hors de question” que le mouvement islamiste accepte de se désarmer.  Avant le désarmement, l’accord prévoit la libération d’ici lundi 9H00 GMT des derniers otages retenus à Gaza et de centaines de prisonniers palestiniens écroués en Israël. Samedi, les autorités israéliennes ont indiqué rassembler dans deux prisons les détenus devant être libérés contre les otages. Pendant que l’organisation de ces libérations se met en marche, la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a annoncé samedi que plus de 500.000 personnes, déplacées par la guerre, étaient revenues dans le nord du territoire depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Raja Salmi est ainsi parvenue, après un “voyage particulièrement épuisant”, à revenir dans son quartier d’al-Rimal, au coeur de la ville de Gaza, où les bombardements des dernières semaines ont détruit ce que l’armée israélienne a présenté comme des zones censées abriter des milliers de combattants du Hamas.Mais son appartement avait disparu: l’immeuble “n’existe plus, c’est juste un tas de décombres”.”J’étais debout devant (ces ruines) et je me suis mise à pleurer, tous les souvenirs ont été réduits en poussière”, a-t-elle raconté à l’AFP.- “Destruction, destruction” -“Je ne sais pas quoi dire, ce que je vois est plus fort que tous les mots… Destruction, destruction, et encore destruction”, a dit à l’AFP Saher Abu Al-Atta, un autre habitant de retour dans la ville, depuis les décombres de l’hôpital pédiatrique al-Rantissi.Sur la route Al-Rachid, qui s’étend en bord de mer sur toute la longueur de la bande de Gaza, la file de piétons et de véhicules continue d’avancer depuis l’annonce de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu par l’armée israélienne.A travers la bande de Gaza, des secouristes continuent de fouiller les décombres à la recherche de corps après le repli des troupes israéliennes derrières les lignes convenues, à l’intérieur du territoire, dans le cadre du cessez-le-feu.L’armée avait averti vendredi que plusieurs zones restaient “extrêmement dangereuses” pour la population civile. Plusieurs sources palestiniennes ont fait état de tirs sporadiques, notamment vers Khan Younès (sud), ce que l’armée n’a pas confirmé.L’entrée en vigueur du cessez-le-feu a déclenché une période de 72 heures maximum pendant laquelle le Hamas doit remettre les 48 otages restants, vivants ou morts, qui avaient été enlevés en Israël lors de l’attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. En échange, Israël doit libérer 250 “détenus pour des raisons de sécurité” dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1.700 Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.”Nous continuerons à crier et à nous battre jusqu’à ce que tout le monde soit rentré à la maison”, a déclaré samedi Eitan Zangauker, une des figures de la mobilisation pour le retour des captifs lors d’un rassemblement à Tel-Aviv pour le retour des otages.Son fils, Matan Zangauker, 25 ans, fait partie des 20 captifs présumés encore en vie.   – Désarmement? -Le président américain Donald Trump s’est dit confiant que le cessez-le-feu “tiendra”.Il doit se rendre ce week-end au Moyen-Orient, d’abord en Israël, où il doit s’adresser au Parlement, puis en Egypte où doit se rendre également Emmanuel Macron et de nombreux dirigeants pour discuter des prochaines phases de l’accord et l’avenir en général de la bande de Gaza. Sur le front politique, un responsable du Hamas, Bassem Naïm, a déclaré à la télévision britannique Sky News vendredi soir que les armes du mouvement ne seraient rendues qu’à une force palestinienne, alors que cette question est un enjeu crucial des négociations, notamment pour la deuxième phase du cessez-le-feu. “La remise des armes proposée est hors de question et n’est pas négociable”, a toutefois indiqué samedi à l’AFP un responsable du Hamas sous couvert de l’anonymat.Dans le cadre du plan Trump, un premier déploiement de 200 soldats américains doit arriver en Israël pour contribuer à la surveillance du cessez-le-feu à Gaza. Le nouveau chef du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), Brad Cooper, a annoncé samedi s’être rendu à Gaza pour discuter de la “stabilisation” de la situation, tout en assurant qu’aucune troupe américaine ne serait déployée sur le territoire palestinien. L’armée américaine doit plutôt coordonner une force opérationnelle multinationale qui se déploiera à Gaza. 

Palestinians return to devastated Gaza City as truce holds

Hundreds of thousands of war-weary Palestinians returned to a devastated Gaza City on Saturday, with families picking their way through rubble-strewn streets only to find many of their homes in ruins.On the second day of a ceasefire between Israel and Hamas, the scale of the recovery operation was daunting, even as negotiations and preparations for a prisoner swap continued.US President Donald Trump is due in the Middle East in the next two days to celebrate the promised release of Israeli hostages — still held in Gaza two years after Hamas’s October 7 attack — and to promote the next phase of his plan.But in an early sign that much political wrangling remains, a senior Hamas official told AFP that it was “out of the question” that the Palestinian Islamist movement would disarm, as required by the plan, even if it steps aside from Gaza’s government.- ‘Stood and cried’ -A part of Trump’s deal was completed on Friday when Israel agreed a ceasefire and withdrew its forces from parts of Gaza, allowing displaced families to begin trekking back to their homes, many of them wrecked by Israeli bombardments. According to Gaza’s civil defence agency, a rescue service operating under Hamas authority, more than 500,000 people had returned to Gaza City by Saturday evening.”We walked for hours, and every step was filled with fear and anxiety for my home,” Raja Salmi, 52, told AFP.When she reached the Al-Rimal neighbourhood, she found her house utterly destroyed.”I stood before it and cried. All those memories are now just dust,” she said.Aerial footage of the city filmed by AFP showed whole city blocks reduced to a twisted mess of concrete and steel reinforcing wire, the walls and windows of five-storey apartment blocks ripped off and left choking the roadsides as disconsolate residents returned.The United Nations humanitarian office says Israel has allowed agencies to start transporting 170,000 tonnes of aid into Gaza if the ceasefire holds.The top US officer in the Middle East, CENTCOM commander Admiral Brad Cooper, visited Gaza on Saturday to discuss setting up what he described on social media as a “civil-military coordination center” which will “support conflict stabilisation.”The US military will coordinate a multinational taskforce which will deploy in Gaza and is likely to include troops from Egypt, Qatar, Turkey and the United Arab Emirates — but no American boots on the ground inside the territory itself.Under the ceasefire deal pushed by Trump, Hamas has until noon on Monday to hand over 47 remaining Israeli hostages — living and dead — from the 251 abducted during its October 7 attack on Israel two years ago. The remains of one more hostage, held in Gaza since 2014, are also expected to be returned.In exchange, Israel will release 250 prisoners, including some of those serving life sentences for deadly anti-Israeli attacks, and 1,700 Gazans detained by the military since the war broke out.The Israeli prison service said Saturday it had moved the 250 national security detainees to the prisons of Ofer, in the occupied West Bank, and Ketziot in southern Israel’s Negev desert, ahead of the handover.  – ‘Ghost town’ -Many parts of the Trump proposal still have not been agreed, including its plans for post-war governance, and its insistence that Hamas disarm.At Al-Rantisi hospital in Gaza City, a facility for children and cancer patients, AFP footage showed wards reduced to heaps of overturned metal beds, gaping ceilings and scattered medical equipment.”I don’t know what to say. The images speak louder than any words: destruction, destruction, and more destruction,” said Saher Abu Al-Atta, a resident who had returned to the city.Men, women and children navigated streets filled with rubble, searching for homes amid collapsed concrete slabs, destroyed vehicles and debris.While some returned in vehicles, most walked, carrying belongings in bags strapped to their shoulders.Sami Musa, 28, returned alone to check on his family’s house.”Thank God… I found that our home is still standing, though it has suffered some damage that we can repair,” Musa told AFP.Nonetheless, the destruction in Gaza City left him shocked but determined to rebuild.”It felt like a ghost town, not Gaza,” Musa said. “The smell of death still lingers in the air.”Israel’s campaign in Gaza has killed at least 67,682 people, according to the health ministry in the Hamas-run territory, figures the United Nations considers credible.The data does not distinguish between civilians and combatants but indicates that more than half of the dead are women and children.The war was sparked by Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel, which resulted in the deaths of 1,219 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official Israeli figures.str-vid-al-jd/dc/jsa

Masters 1000 de Shanghai: réunion familiale au sommet pour les cousins Rinderknech et Vacherot

“Il n’y aura pas de perdant” quel que soit le résultat dimanche de la finale à Shanghai: les cousins Valentin Vacherot et Arthur Rinderknech se sont offert samedi des retrouvailles improbables en finale d’un Masters 1000, tournois les plus prestigieux hors Grands Chelems.Vainqueur 4-6, 6-2, 6-4 de l’ex-N.1 mondial Daniil Medvedev en demi-finales, le Français (54e mondial) a rejoint son cousin monégasque Valentin Vacherot (204e), qualifié plus tôt dans la journée en deux sets contre Novak Djokovic (5e), diminué physiquement.A peine la victoire de Rinderknech acquise, le Français s’est étalé de tout son long sur le court, aussi incrédule que son cousin venu l’enlacer quelques instants plus tard sur le Central.”C’est juste hallucinant de se retrouver en finale d’un Masters 1000″, a savouré Rinderknech dans son interview d’après-match.”Il y a deux vainqueurs aujourd’hui, il y aura deux vainqueurs demain, il n’y aura pas de perdant”, a ajouté le Français, les yeux humides et qui pourrait devenir le premier Français vainqueur d’un Masters 1000 depuis Jo-Wilfried Tsonga à Toronto en 2014.- Finale improbable -“Je dois me pincer pour y croire”, s’était émerveillé pour sa part Vacherot, joueur le moins bien classé à atteindre une finale de Masters 1000, après son exploit contre Djokovic, battu 6-3, 6-4.Pour l’ex-6e mondial Gilles Simon, “c’est un truc de fou. Je n’ai pas de souvenir d’une finale aussi improbable dans le tennis masculin”, a écrit sur X le finaliste de l’édition 2014.Premier joueur de la principauté à battre un membre du top 10 et à disputer une finale sur le circuit ATP, Vacherot, 26 ans, défiera dimanche un autre novice à ce niveau, de quatre ans son aîné.Quel que soit le vainqueur, “on a déjà tout gagné” en se hissant tous les deux à ce niveau, a jugé samedi Rinderknech.”Arthur a très bien servi dans les moments importants, ça a fait la différence”, l’a félicité Medvedev (18e mondial). Avec 11 balles de break sur le match (mais une seule convertie), “je n’étais pas très loin d’arriver à un meilleur résultat mais bravo à lui, il mérite d’être en finale”, a estimé le Russe, qui vient d’enchaîner deux demi-finales, à Pékin puis Shanghai.Entre Vacherot et Rinderknech, le seul duel officiel remonte à juillet 2018, lors d’un tournoi mineur (ITF) à Ajaccio, en Corse, où le Monégasque avait perdu en deux sets.”Ce match n’a pas d’importance. On s’amusera comme (…) quand on avait 12 ans”, a anticipé le cousin le plus âgé.Au-delà de la belle histoire familiale, Rinderknech et Vacherot sont assurés de grimper au meilleur classement de leur carrière dans le prochain classement ATP.Le premier atteindra au moins le top 30 et le second intégrera pour la première fois le top 60.- “C’est ton moment” -Malgré ses pépins physiques, Djokovic a jugé que “le meilleur joueur (avait) gagné” dans la première demi-finale de la journée.Massé dans le haut de la jambe gauche, à une fesse et dans le bas du dos dans le premier set, et parfois prostré sur sa raquette voire à genoux en fin d’échange, le Serbe de 38 ans a refusé de s’étendre sur ses ennuis de santé.Les prochains tournois à son programme sont en principe le Six Kings Slam, une exhibition organisée en Arabie Saoudite du 15 au 18 octobre, puis l’ATP 250 d’Athènes (2-8 novembre).”J’avais dit à +Val+ avant le match de se concentrer sur lui-même” plutôt que sur les pépins physiques de la légende serbe, déjà manifestes aux tours précédents, a raconté son entraîneur et demi-frère Benjamin Balleret.Un plan appliqué à la lettre par Vacherot, même s'”il y a eu quelques moments de tension”, reconnaissait le joueur monégasque.”Dans le dernier jeu, mes mains tremblaient un peu (…) Je suis très fier de la façon dont j’ai géré le match mentalement.””C’est ton moment, Valentin Vacherot. Tu as rendu Monaco fière”, l’a salué sur X Novak Djokovic après une accolade déjà chaleureuse au filet. Avant d’ajouter en français: “Bonne chance pour la finale”.

La mort dans l’âme, des Palestiniens de retour à Gaza, ville “fantôme”

La mort dans l’âme mais avec l’espoir de retrouver leur maison, des centaines de milliers de Palestiniens reviennent samedi à la faveur du cessez-le-feu à Gaza, ville devenue “fantôme” et désolation.”Je ne sais pas quoi dire. Les images sont plus fortes qu’aucun mot: destruction, destruction et encore destruction”, lâche Saher Abou al-Atta à l’AFP.Mi-septembre, l’armée israélienne a lancé une offensive terrestre majeure pour s’emparer de Gaza-ville, présentée par Israël comme un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.Dans la ville où selon l’ONU vivait environ un million de personnes en août, de nombreux immeubles sont aujourd’hui éventrés, sans fenêtres ou pour beaucoup réduits en poussière. Dans les rues dominées par le gris des débris, des piétons, dont beaucoup d’hommes marchent samedi, pour la plupart sans effets personnels avec eux, selon des images de l’AFPTV.L’hôpital Rantissi pour enfants et patients atteints de cancer est dévasté. Des salles de soin ne sont plus qu’amas de lits à barreaux renversés, plafonds éventrés et matériels épars.- “La belle Gaza” perdue -Samedi, à la faveur du repli de l’armée israélienne sur des lignes convenues à l’intérieur de la bande de Gaza, des centaines de milliers de Gazaouis continuent de remonter la route côtière Al-Rachid vers le nord, à pied ou dans des voitures chargées pour certaines de matelas et couvertures.Raja Salmi est l’une d’eux. Elle raconte combien les kilomètres (plus d’une quinzaine) entre Khan Younès, où elle était déplacée, et la ville de Gaza ont été “extrêmement épuisants” et la route “longue”. “Nous avons marché pendant des heures, et chaque pas était empreint de peur et d’angoisse pour ma maison”, raconte-t-elle depuis Gaza-ville. La Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a indiqué samedi en fin d’après-midi que plus de 500.000 personnes étaient revenues dans le nord du territoire palestinien depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu avec Israël, la veille à 09h00 GMT.Lorsque Raja Salmi a enfin atteint le quartier d’Al-Rimal, elle dit ne pas avoir retrouvé sa maison debout. “Elle n’existe plus, elle n’est plus qu’un tas de décombres”, dit-elle.”Je me suis tenue devant et j’ai pleuré. Tous ces souvenirs ne sont plus que poussière”, décrit-elle.Au printemps, l’ONU estimait qu’environ 92% des bâtiments résidentiels de la bande de Gaza avaient été endommagés ou détruits depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent en Israël du Hamas le 7 octobre 2023. Après deux ans de guerre, la ville de Gaza “n’est plus ce qu’elle était”, selon Raja Salmi, “tout en nous semble mort”.Sami Moussa, 28 ans, fait le même constat. Il y est retourné, sans sa famille, “pour évaluer la situation et l’état de (leur) maison”. Elle est toujours debout, même si endommagée, “mais ce que j’ai vu dans la ville est choquant”, assure-t-il depuis le camp de réfugiés d’al-Chati. “J’ai eu l’impression d’être entré dans une ville fantôme, pas à Gaza: les rues sont détruites et rasées, il y a du sable partout, et de nombreuses maisons sont effondrées ou complètement vidées”.Il décrit “l’odeur de la mort” et une “destruction” à ce point “totale” qu’il ne reconnaît plus les lieux. “Nous avons perdu la belle Gaza et nous avons encore peur de ce qui va arriver”, dit-il alors qu’Israël et le Hamas ont donné leur aval à la première phase du plan en 20 points proposé par le président américain Donald Trump pour mettre un terme à la guerre.Cette semaine, avant le cessez-le-feu, le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) décrivait une situation “catastrophique” dans le nord de la bande de Gaza “où la famine a été déclarée il y a deux mois”, une région “pratiquement coupée de l’aide alimentaire depuis” près d’un mois.

Tour de Lombardie: Pogacar, un peu plus près de Merckx

En remportant le Tour de Lombardie pour la cinquième année consécutive, Tadej Pogacar a conclu en majesté samedi une saison de classiques absolument phénoménale qui le rapproche un peu plus du plus grand cycliste de tous les temps, Eddy Merckx.Immense favori au départ, le Slovène de 27 ans n’a rien laissé au hasard en s’envolant à environ 38 km de l’arrivée pour s’imposer en solitaire à Bergame avec 1 min 48 sec d’avance sur le Belge Remco Evenepoel, une nouvelle fois deuxième.L’Australien Michael Storer, troisième à 3:14, complète le podium de cette 119e édition de la “classique des feuilles mortes”, alors que le jeune Français Paul Seixas, dont c’était le premier Monument, termine à une excellente 7e place.Avec ce nouveau succès en Lombardie, Pogacar égale Fausto Coppi, vainqueur en 1946, 1947, 1948, 1949 et 1954, mais devient le premier à remporter un même Monument cinq années de suite.”Gagner cinq fois de suite, à chaque fois depuis que je prends le départ ici, c’est juste fantastique. Cette course me convient tellement bien et aujourd’hui encore j’avais une équipe magnifique autour de moi”, a-t-il réagi.C’est sa dixième victoire dans l’une des cinq plus grandes classiques du calendrier, à une unité de Roger de Vlaeminck et neuf du record d’Eddy Merckx.- “Ma meilleure saison” -Si les comparatifs entre champions d’une époque différente sont souvent hasardeux, Pogacar a sans doute réussi la plus grande campagne de classiques de l’histoire avec trois victoires (Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, Lombardie), une deuxième place à Paris-Roubaix et une troisième place à Milan-Sanremo.Il devient le premier coureur à monter sur le podium des cinq Monuments sur une même saison et, avant lui, seul Merckx en avait gagné trois en une année.Si on y ajoute sa quatrième victoire dans le Tour de France cet été et son deuxième titre de champion du monde fin septembre à Kigali, le leader d’UAE renforce un peu plus sa candidature au titre de meilleur coureur de tous les temps, même s’il a un peu moins gagné que l’année dernière (20 succès contre 25 victoires en 2024).”Ca fait sept années de suite que je dis que c’était ma meilleure saison jusque-là, et je peux le dire une nouvelle fois aujourd’hui: c’est ma meilleure saison jusque-là”, a-t-il affirmé, catégorique.Samedi, il a assommé la course comme prévu dans le Passo di Ganda après un gros travail de ses équipiers Pavel Sivakov, Rafal Majka –dont c’était la dernière course et à qui Pogacar a donné une tape sur l’épaule pour le remercier de toutes ces années à son service– et enfin Jay Vine.- La foudre -Le rouleau-compresseur des UAE a mis tout le peloton au supplice et ils n’étaient plus que six (Pogacar, Vine, Del Toro, Evenepoel, Storer et Seixas) lorsque le champion du monde a lancé la foudre.Il a laissé tout le monde sur place et, en même pas deux kilomètres, a rattrapé Quinn Simmons, qui s’était lancé dans un long raid après s’être extrait de l’échappée matinale.L’Américain s’est accroché à sa roue pendant quelques dizaines de mètres avant de lâcher pour finir quatrième.Au sommet, placé à 31 km de l’arrivée, Pogacar comptait déjà 1:15 d’avance sur trois coureurs, Evenepoel, Simmons et Storer, alors que Seixas, puis Del Toro avaient craqué.Il a ensuite géré son avantage dans la descente, où Richard Carapaz a lourdement chuté contre la paroi rocheuse. Puis dans le final vers Bergame, menant à son terme, sous les acclamations des tifosi, une nouvelle chevauchée fantastique après ses récents solos aux Championnats du monde (66 km), d’Europe (75 km) et les Trois Vallées varésines (22 km).Derrière, Evenepoel, pour sa dernière course avec Soudal Quick-Step, s’est isolé à son tour pour finir une nouvelle fois deuxième, comme en Lombardie l’an dernier et comme à Kigali et en Ardèche ces deux dernières semaines.Le Belge se consolera avec l’idée qu’il a été battu par celui qu’il décrit lui-même comme “le coureur le plus fort de ces dernières décennies”, qui “domine comme Merckx en son temps.”

Ukraine: Zelensky exhorte Trump à mettre fin à la guerre, comme “au Moyen-Orient”

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté samedi son homologue américain Donald Trump à négocier la paix en Ukraine, après être parvenu à un accord sur Gaza, au moment où la Russie continue de bombarder le pays et son système énergétique.”J’ai félicité le président Donald J. Trump pour son succès et l’accord sur le Moyen-Orient qu’il a pu obtenir, ce qui est une réussite exceptionnelle”, a dit le président ukrainien sur Facebook, après un entretien téléphonique avec Donald Trump qu’il a qualifié de “très positif”.  “Si une guerre peut être arrêtée dans une région, alors d’autres guerres peuvent certainement aussi être arrêtées, y compris la guerre menée par la Russie”, a-t-il poursuivi.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain cherche à mettre fin rapidement au pire conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, lancé en 2022 par l’invasion russe de l’Ukraine. Ses efforts de médiation ont culminé avec un sommet avec son homologue russe Vladimir Poutine le 15 août en Alaska, puis trois jours plus tard la réception à la Maison Blanche de Volodymyr Zelensky et des alliés européens de l’Ukraine. Mais les positions des deux camps semblent toujours irréconciliables et les discussions, dans l’impasse.”Il doit y avoir une volonté du côté russe de s’engager dans une véritable diplomatie – cela peut être réalisé par la force”, a encore déclaré M. Zelensky.Donald Trump s’est montré ces dernières semaines de plus en plus frustré à l’égard de Vladimir Poutine. Le président russe a récemment accusé l’Europe d’empêcher un règlement de la guerre en Ukraine et de mener “une escalade permanente” du conflit.Parallèlement, une délégation ukrainienne, menée par la Première ministre Ioulia Svyrydenko, doit se rendre en début de semaine prochaine aux Etats-Unis pour des discussions portant sur de possibles sanctions, l’énergie, et la défense antiaérienne de l’Ukraine.- “défense aérienne” -Cet entretien s’est déroulé au lendemain de l’un des plus importants pilonnages russes du système énergétique ukrainien, qui a plongé dans le noir une grande partie de la capitale Kiev et neuf autres régions.”Nous avons discuté des opportunités de renforcer notre défense aérienne”, a dit le dirigeant ukrainien, sans plus de précisions. Il avait appelé vendredi les pays occidentaux à renforcer leurs sanctions contre Moscou.Samedi, une nouvelle attaque russe ayant visé le système énergétique a privé d’électricité plusieurs parties de la région d’Odessa, dans le sud du pays, selon les autorités.Depuis son invasion en 2022, la Russie cible chaque hiver le réseau énergétique ukrainien, privant d’électricité et de chauffage des millions de foyers et perturbant l’approvisionnement en eau, ce que Kiev qualifie de crime de guerre.La Russie nie prendre pour cible des civils et affirme viser des sites énergétiques alimentant “le complexe militaro-industriel” ukrainien.Au moins cinq personnes ont été tuées samedi par des frappes russes dans plusieurs régions, selon les autorités, dont celles de Kherson (sud) et de Kharkiv (nord-est).Selon un décompte de l’ONU rendu public vendredi, le mois de septembre a été particulièrement meurtrier pour les civils ukrainiens, confirmant “la tendance inquiétante à la violence intense” contre la population.