Les Bourses européennes finissent sans impulsion

Les marchés boursiers européens ont terminé sans élan lundi, freinés par les dernières menaces douanières du président américain Donald Trump qui ont visé samedi l’Union européenne et le Mexique.Paris a perdu 0,27% et Francfort 0,39%. Milan a gagné 0,27%. Epargnée par ces annonces grâce à l’accord commercial déjà existant entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, la Bourse de Londres a connu une hausse plus marquée, prenant 0,64%.

UK to roll out red carpet for second Trump state visit

Britain will welcome Donald Trump for an unprecedented second state visit in September, Buckingham Palace confirmed Monday, saying he would stay as the guest of King Charles III at Windsor Castle.The US president, “accompanied by the First Lady Mrs. Melania Trump, has accepted an invitation from His Majesty The King to pay a state visit to the United Kingdom from 17 September to 19 September 2025,” said a palace statement.The visit will come only two months after Charles, and his wife Queen Camilla, welcomed French President Emmanuel Macron and his wife Brigitte to Windsor.Trump was invited by a personal letter from Charles, which Prime Minister Keir Starmer handed to him in February during a visit to Washington.Starmer has sought to woo Trump with a charm offensive to boost ties and gain better leverage for the UK in tough trade talks with Washington.A delighted Trump, who has long been a big fan of the British royal family, has called the invitation a “very great honour”, and opened the letter from the king in the glare of the world’s cameras.”This is really special, this has never happened before, this is unprecedented,” Starmer said in the Oval Office as he handed Trump the hand-signed letter from the monarch.”This is truly historic.”Security is likely to be tight for the September trip, after Trump’s earlier state visit in 2019 attracted large protests. The Stop Trump Coalition is already planning a large demonstration in London on September 17.The US president is widely unpopular in Britain, and a YouGov poll in March found that 78 percent of those surveyed had a negative view of Trump, compared to just 16 percent with a positive view.Britain rolled out the red carpet for Trump in 2019 when he met the late Queen Elizabeth II, King Charles’s mother. No foreign leader has ever had a second state visit.The Times daily said the king had however sought to put off the new visit until later in Trump’s second term, but “Starmer has gone against the wishes of the king” in bringing the visit forward.”The prime minister has expedited a full ‘bells and whistles’ visit in an attempt to capitalise on the president’s fascination with the royal family,” The Times said.- Canada concerns -Starmer will also meet with Trump this month when the Republican leader is expected to visit Scotland, where he has two golf resorts.The White House has not publicly confirmed the trip, but Downing Street said Monday Trump would be “visiting in a private capacity” and “the prime minister is pleased to take up the president’s invite to meet during his stay”.The devolved Scottish government said First Minister John Swinney would also meet Trump and it was working “on arrangements with partners including Police Scotland”.Trump’s threats against Canada have put Charles, who is the country’s head of state, in a delicate position.Trump has threatened to slap a 35 percent tariff on imports from Canada starting August 1 and has regularly mused that Canada should become the 51st US state.Reading the letter aloud in the Oval Office in February, Trump said he had been invited to the historic Windsor Castle, near London, one of the royal family’s ancient homes.Trump, whose mother was Scottish, said of Charles: “He’s a beautiful man, a wonderful man — I’ve gotten to know him very well, actually. First term and now second term.”Unlike Macron, who addressed the British parliament during his state visit last week, Trump is not currently scheduled to address the House of Commons which will be then on a break. During the French leader’s visit last week, Britain laid on a pomp-filled welcome, including a horse-drawn procession and a lavish banquet in the castle where the leaders hailed a new era in UK-France relations.

Fousseynou Cissé, qui a sauvé six personnes d’un incendie à Paris, invité au défilé du 14 juillet

Fousseynou Cissé, qui a sauvé six personnes piégées dans leur appartement par un incendie dans le XVIIIe arrondissement de Paris la semaine dernière, figurait lundi parmi les invités des festivités du 14 juillet, au cours desquelles il a été chaleureusement salué par Emmanuel Macron.Le président de la République a invité cet agent d’accueil contractuel dans les collèges de 39 ans, d’origine sénégalaise, ainsi que sa famille après son sauvetage, capté dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. “Fousseynou Samba Cissé a risqué sa vie pour sauver une famille d’un incendie. Médaillé d’honneur pour acte de courage et de dévouement, il est ce matin Place de la Concorde aux côtés de nos héros”, a écrit Emmanuel Macron sur X, en accompagnement d’une vidéo le montrant saluant Fousseynou Cissé.”Félicitations encore. Un très grand bravo”, lui a notamment dit le président au cours de leur échange. Le 4 juillet, un incendie s’est déclaré au deuxième étage d’un immeuble du XVIIIe arrondissement de la capitale. Au sixième étage, deux mères de famille se retrouvent bloquées par les fumées, tiennent leurs enfants à bout de bras aux fenêtres pour les protéger de la fumée. Dans les images prises par un habitant et devenues virales, on voit Fousseynou Cissé s’avançant sur une corniche, puis en équilibre dans l’angle entre les deux bâtiments de la résidence, faisant passer deux bébés, deux enfants et deux mères de famille de la fenêtre de l’appartement à un autre. Fousseynou Cissé assistait lundi au défilé militaire, auquel participent notamment 122 personnels à pied de la Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris, ainsi que quatre chiens et 13 engins.Dimanche, il a été décoré de la médaille du courage par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.Cette distinction “marque vraiment une nouvelle ère pour moi”, a réagi Fousseynou Cissé. “Il y avait des personnes qui étaient désespérées, en désarroi, qui cherchaient une aide. Du coup, je n’ai pas réfléchi. C’est un instinct”, a-t-il expliqué.

Une responsable de la Commission européenne plaide pour une “concurrence loyale” avec la Chine

L’Union européenne cherche une “concurrence loyale” avec la Chine et non un nivellement par le bas des salaires et des normes environnementales, a déclaré lundi à l’AFP Teresa Ribera, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, chargée de la transition écologique et de la concurrence.De profondes frictions tendent les relations économiques entre les 27 pays de l’UE et Pékin. Bruxelles craint qu’une production manufacturière surabondante, alimentée par des subventions publiques massives, n’aggrave un déficit commercial considérable et que l’UE soit inondée de produits chinois bon marché, au détriment des entreprises européennes. S’exprimant lors d’une visite à Pékin en amont d’un important sommet UE-Chine qui se tiendra dans la ville ce mois-ci, Teresa Ribera a rejeté les accusations de la Chine selon lesquelles l’Union se livrerait à du “protectionnisme”.”Nous, Européens, ne voulons pas nous lancer dans une course aux bas revenus, à la dégradation des droits du travail ou à la dégradation des normes environnementales”, a dit Teresa Ribera.”Il est évident que nous ne pourrions pas être en bonne position si nos marchés étaient inondés, ce qui pourrait nous affaiblir avec des prix qui ne reflètent pas les coûts réels”, a-t-elle ajouté. En octobre, l’UE a imposé des taxes supplémentaires à l’importation allant jusqu’à 35% sur les véhicules électriques chinois et a enquêté sur les fabricants chinois de panneaux solaires. Reconnaissant qu’en matière d’énergie verte, l’UE pourrait “bénéficier à très court terme” d’un accès à des produits bons marchés chinois, elle a surtout averti que “cela pourrait anéantir la possibilité” d’investissements à long terme dans l’avenir de l’Union. – Bras de fer avec les USA -La visite de Teresa Ribera intervient alors que Pékin cherche à améliorer ses relations avec l’UE pour faire contrepoids aux États-Unis, dont le président Donald Trump a lancé des menaces de droits de douane tous azimuts et a retiré son pays des accords internationaux sur le climat.”Je ne pense pas que nous ayons beaucoup vu par le passé une grande économie, un grand pays, qui décide de s’isoler de manière aussi nette”, a-t-elle relevé auprès de l’AFP.”C’est dommage. Les Chinois pensent peut-être que les États-Unis leur ont donné une excellente occasion d’être beaucoup plus importants sur la scène internationale”, a-t-elle noté. Cette visite a également lieu alors que l’UE est négociation avec les États-Unis en matière commerciale. Donald Trump a bouleversé des mois de négociations samedi en annonçant qu’il imposerait des droits de douane de 30% aux produits européens entrant aux Etats-Unis si aucun accord n’était trouvé d’ici au 1er août. Ce lundi, la Commission européenne a réagi en proposant aux 27 pays de l’UE des représailles possibles à hauteur de 72 milliards d’euros, si Washington impose cette surtaxe de 30%.- “Grande marge d’amélioration” -Une issue aux tensions commerciales liées aux préoccupations de Bruxelles à l’égard de la surcapacité industrielle chinoise “viendra” mais “pas aujourd’hui”, a fait savoir Teresa Ribera, après une réunion lundi avec le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang à Pékin.Teresa Ribera s’est félicitée d’avoir eu un échange “profond et positif” avec les responsables chinois, mais a jugé qu’il y avait encore “une grande marge d’amélioration”, lors d”une conférence de presse à l’issue de cette réunion. “Pour progresser, nous devons identifier quels sont les points d’inquiétude de chaque côté”, a-t-elle souligné. Interrogée un peu plus tôt sur la possibilité d’un accord, elle a répondu: “Qui sait? Nous ferons de notre mieux.” Elle a toutefois insisté sur le fait que les règles européennes de concurrence numérique – souvent dénoncées par Donald Trump comme des “obstacles non tarifaires” au commerce – n’étaient pas à l’ordre du jour.”C’est une question de souveraineté”, a relevé la responsable européenne. “Nous ne transigerons pas sur la manière dont nous entendons défendre nos citoyens, notre société, nos valeurs et notre marché.”

Une responsable de la Commission européenne plaide pour une “concurrence loyale” avec la Chine

L’Union européenne cherche une “concurrence loyale” avec la Chine et non un nivellement par le bas des salaires et des normes environnementales, a déclaré lundi à l’AFP Teresa Ribera, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, chargée de la transition écologique et de la concurrence.De profondes frictions tendent les relations économiques entre les 27 pays de l’UE et Pékin. Bruxelles craint qu’une production manufacturière surabondante, alimentée par des subventions publiques massives, n’aggrave un déficit commercial considérable et que l’UE soit inondée de produits chinois bon marché, au détriment des entreprises européennes. S’exprimant lors d’une visite à Pékin en amont d’un important sommet UE-Chine qui se tiendra dans la ville ce mois-ci, Teresa Ribera a rejeté les accusations de la Chine selon lesquelles l’Union se livrerait à du “protectionnisme”.”Nous, Européens, ne voulons pas nous lancer dans une course aux bas revenus, à la dégradation des droits du travail ou à la dégradation des normes environnementales”, a dit Teresa Ribera.”Il est évident que nous ne pourrions pas être en bonne position si nos marchés étaient inondés, ce qui pourrait nous affaiblir avec des prix qui ne reflètent pas les coûts réels”, a-t-elle ajouté. En octobre, l’UE a imposé des taxes supplémentaires à l’importation allant jusqu’à 35% sur les véhicules électriques chinois et a enquêté sur les fabricants chinois de panneaux solaires. Reconnaissant qu’en matière d’énergie verte, l’UE pourrait “bénéficier à très court terme” d’un accès à des produits bons marchés chinois, elle a surtout averti que “cela pourrait anéantir la possibilité” d’investissements à long terme dans l’avenir de l’Union. – Bras de fer avec les USA -La visite de Teresa Ribera intervient alors que Pékin cherche à améliorer ses relations avec l’UE pour faire contrepoids aux États-Unis, dont le président Donald Trump a lancé des menaces de droits de douane tous azimuts et a retiré son pays des accords internationaux sur le climat.”Je ne pense pas que nous ayons beaucoup vu par le passé une grande économie, un grand pays, qui décide de s’isoler de manière aussi nette”, a-t-elle relevé auprès de l’AFP.”C’est dommage. Les Chinois pensent peut-être que les États-Unis leur ont donné une excellente occasion d’être beaucoup plus importants sur la scène internationale”, a-t-elle noté. Cette visite a également lieu alors que l’UE est négociation avec les États-Unis en matière commerciale. Donald Trump a bouleversé des mois de négociations samedi en annonçant qu’il imposerait des droits de douane de 30% aux produits européens entrant aux Etats-Unis si aucun accord n’était trouvé d’ici au 1er août. Ce lundi, la Commission européenne a réagi en proposant aux 27 pays de l’UE des représailles possibles à hauteur de 72 milliards d’euros, si Washington impose cette surtaxe de 30%.- “Grande marge d’amélioration” -Une issue aux tensions commerciales liées aux préoccupations de Bruxelles à l’égard de la surcapacité industrielle chinoise “viendra” mais “pas aujourd’hui”, a fait savoir Teresa Ribera, après une réunion lundi avec le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang à Pékin.Teresa Ribera s’est félicitée d’avoir eu un échange “profond et positif” avec les responsables chinois, mais a jugé qu’il y avait encore “une grande marge d’amélioration”, lors d”une conférence de presse à l’issue de cette réunion. “Pour progresser, nous devons identifier quels sont les points d’inquiétude de chaque côté”, a-t-elle souligné. Interrogée un peu plus tôt sur la possibilité d’un accord, elle a répondu: “Qui sait? Nous ferons de notre mieux.” Elle a toutefois insisté sur le fait que les règles européennes de concurrence numérique – souvent dénoncées par Donald Trump comme des “obstacles non tarifaires” au commerce – n’étaient pas à l’ordre du jour.”C’est une question de souveraineté”, a relevé la responsable européenne. “Nous ne transigerons pas sur la manière dont nous entendons défendre nos citoyens, notre société, nos valeurs et notre marché.”

Royaume-Uni: une aristocrate et son compagnon reconnus coupables de la mort de leur bébé

Une Britannique issue d’une famille aristocratique et son compagnon, condamné dans le passé pour viol, ont été jugés coupables lundi de la mort de leur bébé qu’ils tentaient de soustraire aux services sociaux.Il y a un an, les jurés n’étaient pas parvenus à s’entendre après 72H de délibérations sur le rôle joué par cette héritière d’une famille historiquement proche de la famille royale, âgée de 38 ans, et son compagnon Mark Gordon, 51 ans, dans la mort de leur fille Victoria.A l’issue d’un nouveau procès devant la cour criminelle de l’Old Bailey à Londres, un jury les a reconnus coupables à l’unanimité d’homicide involontaire. Ils avaient déjà été condamnés, à l’issue du premier procès, pour cruauté infantile et pour avoir dissimulé la naissance d’un enfant.Tous deux ont été maintenus en détention et seront fixés sur leur peine le 15 septembre.En janvier 2023, la cavale de cette jeune femme et de son compagnon, qui avait auparavant purgé une peine de 20 ans de prison pour viol aux États-Unis, avait fait la Une des médias britanniques.Comme l’avait raconté Constance Marten au tribunal, le couple, qui vivait dans la marginalité, avait tenté de cacher la naissance de Victoria après s’être vu retirer la garde de leurs quatre autres enfants par les services sociaux.La découverte d’un placenta dans leur voiture abandonnée sur le bord d’une autoroute près de Manchester (nord), avait conduit la police à lancer un avis de recherche dans tout le pays. Après des semaines d’une fuite éperdue, dormant dans des hôtels, dans une tente en plein hiver, et dépensant des centaines de livres pour se déplacer en taxi à travers le pays, le couple avait finalement été arrêté le 27 février 2023 à Brighton, dans le sud de l’Angleterre.Le corps de la petite Victoria, âgée de seulement quelques jours, avait été retrouvé le 1er mars dans un sac de supermarché abandonné dans un hangar.L’autopsie n’a pas pu déterminer les causes exactes de la mort du bébé. L’accusation a estimé qu’elle était soit morte d’hypothermie, soit que sa mère l’avait étouffée en s’endormant sur elle. C’est cette thèse de l’accident que le couple a toujours défendue, affirmant que leur fille n’avait pas été victime d’actes de cruauté.Contrairement à leur premier procès en 2024, les jurés avaient cette fois été partiellement informés du passé violent de Mark Gordon.Outre sa condamnation pour viol en 1989 à l’âge de 14 ans, il a été reconnu coupable de l’agression de deux policières dans une maternité galloise en 2017, et soupçonné de violences conjugales sur Constance Marten, lui causant notamment une rupture de la rate alors qu’elle était enceinte.

Sur les marchés financiers, l’impact de plus en plus limité des menaces douanières de Trump

Les marchés financiers semblent s’accoutumer depuis des semaines aux annonces multiples et contradictoires de Donald Trump en matière de droits de douane, loin de la réaction de panique provoquée par l’offensive protectionniste du “Liberation Day”, début avril. Jusqu’à quand ?Alors que le président américain a annoncé samedi l’imposition dès le 1er août de droits de douane de 30% sur les produits provenant du Mexique et de l’Union Européenne importés aux Etats-Unis, les Bourses du Vieux Continent ne reculaient que modérément lundi.Ces “tarifs douaniers sont aussi élevés que début avril”, mais “la réaction des marchés est complètement différente”, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank, interrogée par l’AFP.Le 4 avril, après l’annonce par Donald Trump d’une rafale de “droits de douane réciproques” visant presque tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis, les Bourses européennes et américaines avaient perdu entre 4% et 6%, du jamais vu depuis le début de la pandémie de Covid-19 en 2020.- “TACO” -Malgré plusieurs annonces douanières ces derniers jours, visant plus d’une dizaine de pays et certains produits comme le cuivre, “les marchés semblent de plus en plus blindés”, résume Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.Les indices américains ont retrouvé des plus hauts historiques, tandis que les Bourses européennes attirent à nouveau les investisseurs. Le principal indice de la Bourse de Francfort, le Dax, grimpe en effet de plus de 20% depuis le début de l’année.Comment expliquer cette résilience? D’abord, les marchés ont l’expérience des revirements de Donald Trump. L’entrée en vigueur de la plupart des taxes douanières a été repoussée plusieurs fois, le temps d’aboutir à des accords commerciaux avec les pays concernés.La presse financière a même donné un nom à ces revirements incessants, relativisant le risque pour les investisseurs: le “TACO”( les initiales de “Trump Always Chickens Out”, c’est-à-dire “Trump se dégonfle toujours”, NDLR).”Les investisseurs continuent de parier sur le TACO, et sur le fait que les négociations se prolongeront”, estime Ipek Ozkardeskaya.L’absence de riposte européenne à ce stade a aussi rassuré les marchés. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour l’instant choisi de faire le dos rond dans l’espoir d’obtenir un accord qui s’avérerait moins douloureux.Finalement, les investisseurs ont pris en compte le fait que les annonces douanières de Donald Trump sont “davantage un levier tactique qu’une menace économique immédiate”, abonde Stephen Innes, de SPI Asset Management, interrogé par l’AFP.-  “Réagir violemment” -“Les marchés attendent que les négociations se poursuivent”, explique à l’AFP Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France. Mais cette complaisance pourrait ne pas durer. La date butoir du 1er août est scrutée. “Contrairement aux dernières dates qui ont été repoussées, celle-ci a l’air vraiment solide”, estime-t-il.”Si des droits de douane massifs sont vraiment appliqués le 1er août, en plein creux estival, les marchés pourraient réagir violemment”, renchérit Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.Les effets des droits de douane déjà mis en place par l’administration Trump sur l’économie américaine sont aussi scrutés. Les droits de douane, tous secteurs confondus, sont en moyenne à plus de 16% à l’entrée des produits sur le sol américain, contre moins de 5% avant l’élection du Républicain.”Il faudra surveiller les prochaines données sur le comportement des consommateurs et les résultats d’entreprises, qui donneront une idée des conséquences de cette politique sur l’économie”, estime Alexandre Baradez.Les marchés craignent notamment que les droits de douane n’accroissent le risque de “stagflation”, c’est-à-dire un ralentissement économique couplé à une flambée de l’inflation, qui empêcherait la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser ses taux pour relancer l’activité.”L’absence de réaction des marchés accroît l’écart entre la façon dont les investisseurs veulent voir la réalité et ce à quoi la réalité économique ressemblera”, prévient Ipek Ozkardeskaya.

Droits de douane: l’UE veut négocier mais s’impatiente face à Trump

L’Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump de lui imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais sa patience s’amenuise et sa riposte pourrait atteindre les 72 milliards d’euros, a indiqué lundi le négociateur en chef de l’UE.”Nous négocions d’abord, mais nous nous préparons en même temps”, a assuré le commissaire européen chargé du Commerce, Maros Sefcovic, devant la presse, à l’issue d’une réunion des ministres du Commerce de l’UE à Bruxelles. Il a souligné qu’il s’agissait d’une position commune des Vingt-Sept.Le commissaire européen, qui négocie avec Washington au nom des 27, a confirmé son intention de poursuivre les discussions jusqu’à la date butoir du 1er août décidée par Donald Trump, y compris dès lundi avec ses homologues américains.”Mais comme je l’ai déjà dit, il faut deux mains pour applaudir”, et donc l’UE doit aussi préparer d’éventuelles représailles en cas d’échec des discussions, a-t-il relevé. La liste de 72 milliards d’euros de marchandises américaines que l’UE pourrait cibler n’épuise pas le champ de toutes les possibilités, a-t-il dit.L’UE a déjà préparé une liste distincte d’importations américaines d’une valeur de 21 milliards d’euros qu’elle est prête à viser en raison des droits de douane déjà imposés par le président américain sur l’acier et l’aluminium. Ces mesures sont actuellement suspendues.La décision de Donald Trump, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.- “Changer de méthode” -Et certains pays jugent que l’UE doit désormais passer à la vitesse supérieure et montrer sa force.”Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode”, a ainsi affirmé à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. Et il ne faut avoir “aucun tabou”, a-t-il martelé.”Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+”, a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE.La présidente de la Commission européenne – qui négocie au nom des Etats membres de l’UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l’Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l’UE.Elle a annoncé dimanche que l’Union n’allait pas riposter pour l’instant aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, dans l’espoir d’obtenir un accord qui s’avérerait moins douloureux.”Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu’au 1er août”, a-t-elle déclaré.- 100 milliards d’euros -Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission à “défendre résolument les intérêts européens” et à “accélérer la préparation de contre-mesures crédibles”.Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit dimanche d’accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Ursula von der Leyen et avec Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s’impliquer “intensivement” pour tenter d’arriver à une solution. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d’une “guerre commerciale” au sein du monde occidental.”L’Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L’Italie fera sa part. Comme toujours”, a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l’accuse de manquer de fermeté face à Washington.Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d’un ralentissement économique mondial.