François Bayrou, premier allié de Macron, Premier ministre à l’usure

Sept ans qu’il attendait d’être Premier ministre. François Bayrou, nommé vendredi successeur de Michel Barnier, parvient enfin, à 73 ans, au premier rôle au côté d’Emmanuel Macron, dont il avait grandement contribué à l’élection à l’Elysée.Une membre de l’entourage de cet infatigable défenseur d’un centre indépendant, actif depuis plus de quarante ans dans la vie politique française, l’assurait pourtant cet automne: Premier ministre, “François est convaincu qu’il ferait le job. Mais il est aussi convaincu, depuis cet été, qu’il ne sera jamais nommé”.”Jamais”, François Bayrou? Le maire de Pau n’avait pas vraiment mégoté en septembre pour convaincre ses troupes, dont une partie était très réticente, de soutenir Michel Barnier. Lui, le président-fondateur du MoDem, le grand pourfendeur des prétentions hégémoniques de la droite. Parce qu’il savait le Savoyard voué à l’échec? Depuis plus d’un mois en tout cas, en privé, il pronostiquait sa chute.Depuis 2017 et cette alliance avec Emmanuel Macron, déterminante sur la route vers l’Elysée, aucun Premier ministre n’a vraiment trouvé grâce aux yeux du Béarnais, à l’exception peut-être de Jean Castex. Édouard Philippe? Trop à droite. Élisabeth Borne? Pas taillée pour le rôle dans un tel contexte politique. Gabriel Attal? Trop jeune…Et tous sous la coupe d’un chef de l’État qui veut tout diriger, tout contrôler, flanqué de son inamovible secrétaire général Alexis Kohler, qui concentrait fort opportunément les critiques – les deux hommes se sont rencontrés récemment à Pau.Raison pour laquelle jusqu’à vendredi matin, François Bayrou bien que convaincu d’être l’homme de la situation, doutait encore de sa nomination.”J’ai toujours pensé que si un jour j’avais cette responsabilité, c’est que ça irait très mal. C’est à peu près les paroles de Clemenceau. Quand ils sont venus le chercher (en novembre 1917), il avait 76 ans et il a sauvé le pays”, expliquait le centriste devant quelques journalistes en 2022.- De Giscard à Macron -Un rôle à la mesure de ce triple candidat à la présidentielle (2002, 2007 et 2012), qui n’a jamais renoncé à ses ambitions nationales.Celles-ci ont bourgeonné dès les années 1970 quand ce natif de Bordères (Pyrénées-Atlantiques), fils d’agriculteurs – son père est mort d’un accident il y a un demi-siècle -, marié et père de six enfants, a fait ses premières armes en politique. D’abord comme militant pour le compte de Valéry Giscard d’Estaing, avant d’intégrer le cabinet du ministre Pierre Méhaignerie en 1979.Élu député des Pyrénées-Atlantiques en 1986, il devient ministre de l’Éducation nationale du gouvernement de cohabitation d’Édouard Balladur en 1993 et fut profondément marqué par François Mitterrand.”Un bègue aussi éloquent, un centriste aussi ferme, un catholique aussi laïque, François Bayrou sera un jour un redoutable candidat à l’élection présidentielle”, avait déclaré le vieux président socialiste au journaliste Alain Duhamel (Libération, 2012).Malgré son soutien à Édouard Balladur, François Bayrou demeure rue de Grenelle en 1995 après l’élection de Jacques Chirac. Immobilisme? Gestion sans vague avec les syndicats? Son lointain successeur Jean-Michel Blanquer n’a pas de mots assez durs contre la “vanité du personnage”: “le verbe plutôt que l’acte, l’apparence plutôt que la réalité, les joies de Narcisse plutôt que les travaux d’Hercule”.”Le centre n’est ni de gauche, ni de gauche”, avait également dit François Mitterrand. Maxime que François Bayrou s’acharne depuis à démentir en tentant de donner au centre son indépendance vis-à-vis de la droite.- A Matignon, “prendre des risques” -Au plan partisan, cet agrégé de lettres classiques, auteur d’une biographie d’Henri IV – dont le 13 décembre est l’anniversaire de naissance -, devint en 1994 président du Centre des démocrates sociaux (CDS), composante de l’UDF de Giscard dont il prend le contrôle en 1998.Son refus d’intégrer l’UMP en 2002 lui valut de premières défections dans la famille centriste. Pendant sa première campagne présidentielle, il gifle un enfant qui tente de lui faire les poches et gagne en notoriété, mais récolte moins de 7%.Nouveau faux pas en 2007 avec son refus de soutenir Nicolas Sarkozy entre les deux tours, alors qu’il venait de réunir 18,57% des voix au premier. Nouveaux départs. François Bayrou fonde alors le Mouvement démocrate (MoDem), qui débuta son existence par une longue traversée du désert, son soutien “personnel” à François Hollande face à Nicolas Sarkozy entre les deux tours de 2012 ne lui évitant pas la défaite aux législatives à Pau.Après avoir vu en Emmanuel Macron un digne représentant des “puissances de l’argent”, qu’il pourfend régulièrement, François Bayrou change son fusil d’épaule en 2017 et lui propose une alliance. Pari réussi: voilà le chantre du “en même temps” gauche-droite installé, à 39 ans, à l’Elysée. Nommé garde des Sceaux, François Bayrou quitte la Place Vendôme au bout de 34 jours, mis en cause dans l’affaire des assistants des députés européens MoDem. Si le parti a été lourdement condamné en février, son fondateur a été relaxé. Mais le parquet a fait appel. Insuffisant pour lui barrer la route de Matignon aux yeux d’Emmanuel Macron. “Entre-temps, la calomnie et les rumeurs auront fait des dégâts irréparables”, dénonçait-il en avril dans une claire allusion à Marielle de Sarnez, première de cordée de son aventure politique, emportée par une leucémie en 2021.Une perspective insuffisante aux yeux d’Emmanuel Macron pour lui barrer la route de Matignon. Comment compte-t-il à présent réussir là où Michel Barnier a échoué? Un gouvernement de large union, ouvert à plusieurs personnalités de gauche? En mettant en place la proportionnelle à l’Assemblée, qu’il réclamait à Emmanuel Macron depuis des années? Devant la perspective d’une crise de régime, “il faut prendre des risques. Vous ne pouvez pas rester dans l’ordinaire”, expliquait-il récemment à l’AFP.

Fausses accusations contre Garrido et Corbière: l’ex-président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde mis en examen

Nouveaux démêlés judiciaires pour l’ancien président de l’UDI: Jean-Christophe Lagarde a été mis en examen dans l’enquête à Paris sur un article du Point en juin 2022 accusant indûment l’ancienne députée LFI Raquel Garrido et son conjoint le député Alexis Corbière (ex-Insoumis) d’exploiter une femme de ménage sans papiers.M. Lagarde, ancien maire de Drancy (Seine-Saint-Denis), a été mis en examen le 8 octobre pour “escroquerie en bande organisée et recel de biens provenant d’un vol”, a précisé le parquet de Paris, confirmant des sources proches du dossier.”Je ne comprends évidemment pas la mise en examen”, mais “d’une certaine façon je m’en réjouis parce que ça m’a permis enfin d’avoir accès au dossier et de comprendre ce qu’il y avait là-dedans”, a réagi auprès de l’AFP M. Lagarde, 57 ans.”Avec @alexiscorbiere nous saluons l’avancée de la procédure, qui devra in fine punir cette manipulation immonde et cette grave atteinte à la démocratie”, a posté Raquel Garrido sur X (ex-Twitter).L’avocat du couple Me Xavier Sauvignet a qualifié la mise en examen de “parfaitement logique au regard des indices recueillis”.”Mes clients estiment indispensable, depuis le début de cette enquête, que les véritables responsables de cette tentative de manipulation du public en période électorale, qui constitue une grave atteinte au fonctionnement de la démocratie, soient poursuivis et jugés”, a-t-il ajouté.L’affaire avait démarré en juin 2022, juste après le second tour des élections législatives, avec la publication sur le site internet du Point d’un article du journaliste Aziz Zemouri accusant indûment le couple d’avoir exploité une femme de ménage sans papiers. Raquel Garrido et Alexis Corbière avaient démenti ces accusations et porté plainte. Fait rarissime, l’article avait été retiré du site dès le lendemain et Le Point avait admis qu’il s’était “révélé faux” et “mensonger”. M. Zemouri avait également porté plainte.Le parquet avait ouvert une enquête préliminaire en juin 2022 puis une information judiciaire.- “Nuire” à Raquel Garrido -Depuis septembre 2022, Rudy Succar, un ancien chauffeur de M. Lagarde, présenté comme “une sorte d’homme de main” par une source proche du dossier, est mis en examen dans cette affaire.Il a reconnu devant les enquêteurs s’être fait passer pour la femme de ménage auprès du journaliste, assurant avoir “agi de sa propre initiative pour satisfaire son employeur” en “inventant cette histoire”.L’ancien chauffeur avait néanmoins relaté s’être “vu suggérer par l’ex-maire de Drancy de trouver une information susceptible de nuire” à Mme Garrido, qu’il affrontait dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis. “L’auteur des faits à cinq reprises, cinq auditions successives, a dit, affirmé et réaffirmé qu’il avait fait ça de sa propre initiative, que je n’ai jamais rien demandé”, a accusé Jean-Christophe Lagarde. Pour son conseil Me Gérard Zbili, les investigations confirment que l’ancien maire “n’est ni le concepteur, ni l’initiateur d’un procédé grossier dont on a peine à imaginer qu’il a pu avoir un quelconque bénéfice sur l’élection en cours”. M. Lagarde avait été battu par Mme Garrido après quatre mandats à la tête de cette circonscription (2002-2022).Un troisième protagoniste, un policier détaché à la mairie de Drancy, Anouar Bouhadjela, aussi appelé Noam Anouar, a lui aussi été mis en examen le 10 octobre.Les trois hommes avaient été placés en garde à vue en septembre 2022.Lors de sa garde à vue, M. Lagarde avait nié tout rôle dans cette affaire avant de reconnaître avoir été informé de cette histoire par M. Succar. Il avait ensuite transmis cette “bonne nouvelle” à M. Anouar.C’est Noam Anouar qui a ensuite transmis le tuyau frelaté à Aziz Zemouri, et selon les déclarations de ce dernier aux enquêteurs, insisté pour que l’article soit publié avant la fin des législatives.Ancien maire de Drancy (2001-2017), M. Lagarde a été condamné en décembre 2022 à deux ans d’inéligibilité pour avoir fourni un emploi fictif à sa belle-mère.Il a démissionné de son mandat d’adjoint de Drancy (70.000 habitants), dirigée depuis 2017 par son épouse, Aude Lavail-Lagarde.M. Lagarde avait quitté en octobre 2022 la présidence de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) qu’il occupait depuis 2014.sm-amb-gd-mk/meh/asl/djb

Markets diverge as China economic pledges disappoint

Stock markets diverged Friday as traders were disappointed by China’s latest boosts to its beleaguered economy and looked ahead to a key US Federal Reserve meeting next week.A tepid week was on course for a damp finish, with Wall Street offering a negative lead after fresh data pointing to a pick-up in inflation.Hong Kong and Shanghai both tumbled as investors shrugged at Beijing’s pledge to introduce measures aimed at “lifting consumption vigorously” as part of a drive to reignite growth in the world’s number two economy.President Xi Jinping and other key leaders said at the annual Central Economic Work Conference they would implement a “moderately loose” monetary policy, increase social financing and reduce interest rates “at the right time”.The gathering came after Beijing began unveiling in September a raft of policies to reverse a growth slump that has gripped the economy for almost two years.”We’re still not convinced that policy support will prevent the economy from slowing further next year”, said Julian Evans-Pritchard, head of China economics at research group Capital Economics.European markets fared better following interest rate cuts the day prior by the European Central Bank (ECB) and the Swiss central bank. Paris stocks rose with French President Emmanuel Macron set to name the new prime minister Friday, after days of deadlock over finding a candidate to replace the ousted Michel Barnier. Frankfurt also gained, despite the German central bank sharply downgrading its growth forecasts on Friday for 2025 and 2026 as it predicted a prolonged period of weakness for Europe’s biggest economy.London stocks edged up and the pound dropped after official data showed that the UK economy unexpectedly shrank for the second consecutive month in October.The euro was stuck around two-year lows against the dollar after ECB president Christine Lagarde warned the eurozone economy was “losing momentum”, cautioning that “the risk of greater friction in global trade could weigh on euro area growth”.All three main indexes in New York closed in the red, ahead of the Fed’s meeting next week, when it is tipped to cut borrowing costs for the third time.”While the markets still anticipate a rate cut from the Federal Reserve next week, the likelihood of a move in January has dropped,” said Patrick Munnelly, partner at broker Tickmill Group.There is growing concern over inflationary pressures of president-elect Donald Trump’s pledges to cut taxes and impose tariffs as inflation still stands above the bank’s target.Shares fell in Tokyo even as the Bank of Japan’s closely watched Tankan survey indicated a slight increase in confidence among Japan’s major manufacturers.  Seoul extended to four days a rebound from the selling sparked by South Korean President Yoon Suk Yeol’s brief martial law declaration, as the focus there turns to a second impeachment vote planned for Saturday.The advance helped the Kospi briefly rise back above the level it sat at before Yoon’s December 3 shock.- Key figures around 1100 GMT -London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 8,319.69 pointsParis – CAC 40: UP 0.4 percent at 7,449.73Frankfurt – DAX: UP 0.4 percent at 20,499.07Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.0 percent at 39,470.44 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 2.1 percent at 19,971.24 (close)Shanghai – Composite: DOWN 2.0 percent at 3,391.88 (close)New York – Dow: DOWN 0.5 percent 43,014.12 (close)Euro/dollar: UP at $1.0488 from $1.0468 on ThursdayPound/dollar: DOWN at $1.2652 from $1.2669Dollar/yen: UP at 153.49 yen from 152.68 yen Euro/pound: UP at 82.91 pence from 82.59 penceBrent North Sea Crude: UP 1.1 percent at $74.23 per barrelWest Texas Intermediate: UP 1.2 percent at $70.86 per barrel