La Géorgie s’enfonce dans la crise avant l’élection d’un nouveau président
L’opposition pro-UE manifeste à nouveau vendredi en Géorgie à la veille de la désignation par un collège électoral du président, un poste promis à un ex-footballeur devenu un soutien radical du parti au pouvoir, en lieu et place de la pro-occidentale Salomé Zourabichvili.Ce pays du Caucase s’enlise dans une grave crise politique depuis les élections législatives du 26 octobre, remportées par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, mais contestées par l’opposition pro-européenne qui les juge truquées.Fin novembre, la décision des autorités de suspendre jusqu’en 2028 la question de l’intégration à l’UE a entraîné des manifestations émaillées de violences. Celles-ci sont entrées jeudi dans leur troisième semaine. Dans la capitale, Tbilissi, la principale manifestation antigouvernementale, comme chaque jour devant le Parlement, devrait à nouveau se prolonger dans la nuit. Et les tensions pourraient s’accentuer samedi, lorsque le Rêve géorgien compte faire désigner à la présidence du pays l’ex-footballeur d’extrême droite Mikheïl Kavelachvili, une figure loyale au pouvoir.- Zourabichvili “doit rester” -Un rassemblement est déjà annoncé pour samedi matin devant le Parlement, où un collège électoral contrôlé par le parti Rêve géorgien devra le désigner lors d’un vote boycotté par l’opposition.La présidente actuelle, Salomé Zourabichvili, qui ne dispose que de pouvoirs limités mais est en rupture avec le gouvernement et soutient les manifestants, avait annoncé auparavant qu’elle refuserait de rendre son mandat tant que de nouvelles législatives n’auraient pas été organisées.Salomé Zourabichvili “doit rester et, d’une manière ou d’une autre, nous guider dans cette situation très compliquée”, estime Dariko Gogol, venue vendredi comme d’autres protestataires devant le Parlement demander de nouveau scrutin.Cette femme de 53 ans croisée par l’AFP juge que Mikheïl Kavelachvili ne “peut pas représenter le pays”. Le président du Parlement Chalva Papouachvili a lui loué devant la presse un homme “dont le patriotisme ne fait aucun doute” et qui “ne tombe pas sous l’influence d’une force étrangère, comme c’est le cas de Mme Salomé” Zourabichvili.”Nous n’avons pas quitté l’Union soviétique juste pour être dirigés par Washington, Bruxelles, Kiev, Paris, ou qui que ce soit”, a abondé un homme venu dans la rue à la rencontre de l’AFP.Lors des deux premières semaines de manifestations, la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser les rassemblements quotidiens réunissant des milliers de personnes. Des protestataires ont, eux, utilisé des mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre.Plus de 400 manifestants ont été arrêtés, selon des chiffres officiels.De multiples cas de violences policières contre des manifestants et des journalistes ont été documentés par des ONG et l’opposition, une répression dénoncée par les États-Unis et les Européens.Le Rêve géorgien a accusé les manifestants et l’opposition d’être responsable des violences, relevant que les rassemblements étaient depuis plusieurs jours plus calmes, alors que des descentes de police ont conduit à la saisie de quantités de feux d’artifices.Vendredi, Washington a annoncé avoir interdit de visa une vingtaine de personnes accusées de “saper la démocratie” en Géorgie, parmi lesquelles des ministres en exercice et des parlementaires.- Légitimité écornée -Pas encore élu, M. Kavelachvili voit sa légitimité déjà remise en cause par des experts en droit constitutionnel, en particulier un des auteurs de la constitution géorgienne, Vakhtang Khmaladzé.Car le Parlement a ratifié les mandats des élus, en contravention de la loi qui exigeait d’attendre la décision de justice concernant la demande de Salomé Zourabichvili d’annuler les résultats du scrutin d’octobre.”La Géorgie est confrontée à une crise constitutionnelle sans précédent”, a déclaré Vakhtang Khmaladzé à l’AFP, ajoutant que “le pays se retrouve sans parlement ni pouvoir exécutif légitimes. Et le prochain président sera tout aussi illégitime”.La Géorgie est “sortie du système constitutionnel (…). Des lois sont adoptées qui ciblent directement nos droits et libertés”, a déploré auprès de l’AFP Ketty Makharashvili, directrice de l’association des cabinets d’avocats du pays, lors d’une manifestation vendredi devant la Cour suprême.Pour ces manifestants, l’élection de samedi ne changera rien. Mikheïl Kavelachvili “sera élu, et nous manifesterons encore”, affirme Mariam Kevlishvili, 28 ans, sifflet rose et drapeau géorgien autour du cou.Pour cette femme, “la violence ne vient que du gouvernement”, qui sera “tenu responsable de tout ce qui se passe dehors”.
Macron-Bayrou, un mariage de raison devenu, dans la douleur, un couple exécutif
Bayrou Premier ministre, oraison ou parachèvement du macronisme ? Depuis 2017, Emmanuel Macron s’était toujours refusé à nommer son premier et principal allié à Matignon. L’ex-président “jupitérien” s’y est résolu vendredi, non sans avoir cherché jusqu’au bout à l’éviter.”J’ai longtemps été dubitative sur la lucidité de François à l’égard du président. Maintenant, je suis rassurée”, expliquait, fin 2022, une proche du patron du MoDem. Pourquoi tant de mansuétude de la part du patron ? “Macron est un Bayrou qui a réussi”, s’amusait le député MoDem Richard Ramos.Fasciné par ce jeune président qui a réussi là où lui avait par trois fois échoué, atteindre le Graal de l’Élysée ? “Oui, complètement”, s’éclaire un autre membre de l’entourage du leader centriste.Longtemps, la macronie s’est gaussée des prétentions primo-ministérielles jamais satisfaites de cet allié expérimenté mais sentencieux, qui n’hésitait pas à faire la leçon politique, non pas tant au président, mais à ses soutiens et à son entourage.Au premier rang duquel l’inamovible secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, qui n’a “jamais croisé un électeur”, selon un mot doux d’un des lieutenants du MoDem.Ironie de l’histoire, ces derniers jours, le président du MoDem semblait avoir plus de soutiens chez Renaissance que les autres noms cités pour Matignon appartenant au parti présidentiel, Sébastien Lecornu et Roland Lescure.”(Gabriel) Attal ne veut pas de Lecornu car il ne veut surtout pas d’un concurrent potentiel”, expliquait en début de semaine une députée de son groupe. Ce que l’entourage de l’ancien Premier ministre dément.Pourtant, le président a tenté jusqu’au bout de trouver une alternative au patron du MoDem. “Ils essaient encore d’éviter l’inévitable” et “de garder le pouvoir” à l’Élysée et “tout ceci va vraiment mal finir”, expliquait jeudi une source proche des consultations.-“Circonstances exceptionnelles”-Entre Emmanuel Macron et François Bayrou, l’histoire avait plutôt mal débuté. Fin 2016, le patron du MoDem espère la victoire d’Alain Juppé à la primaire de la droite. Mais l’ancien Premier ministre est balayé par François Fillon et son programme de droite dure.Le maire de Pau joue la montre, prépare une quatrième candidature à l’Élysée. N’a pas de mots assez durs contre l’étoile montante Emmanuel Macron, accolée aux “puissances de l’argent”. Jusqu’à cette “offre d’alliance” qui renverse la table en février 2017. Assortie de “quatre exigences” pas encore toutes satisfaites sept ans plus tard.Si la loi de moralisation de la vie publique a bien été adoptée en 2017, et la rémunération du travail bel et bien élevée en priorité, la “véritable alternance” et les “pratiques” du pouvoir exécutif n’ont guère évolué. M. Macron, qui expliquait en avril 2017 vouloir “gouverner et non présider”, prenant bien rapidement les allures d’un “hyperprésident” à la Nicolas Sarkozy, alors impitoyablement pourfendu dans un livre par François Bayrou (“Abus de pouvoir”).La proportionnelle n’a toujours pas vu le jour, pas plus que la “banque de la démocratie” voulue par le maire de Pau pour le financement des partis.Un premier accroc est survenu dès l’élection de 2017: le nouveau parti macroniste dominant n’entendait pas satisfaire les exigences du MoDem pour les investitures aux législatives. Casus belli ! Le jour de l’investiture à l’Élysée, François Bayrou et Richard Ferrand, très proche du président, faillirent en venir aux mains.Pendant des années, le MoDem a pris son mal en patience, confronté au sort peu enviable du parti allié face à l’implacable logique hégémonique du parti dominant en Ve République.Mais François Bayrou n’a jamais renoncé à faire entendre sa petite musique, sur l’absence d’un “discours social” dès la rentrée 2017, ou plus récemment sur la réforme des retraites nécessaire mais “mal préparée, mal expliquée”. Avec un point culminant: son refus bruyant d’entrer dans le gouvernement du trop jeune Premier ministre Gabriel Attal.Ouvrir les portes de Matignon à son principal allié, le vrai avènement du macronisme ? “François disait: ça n’arrivera que s’il y a des circonstances exceptionnelles”, expliquait un proche cette semaine.En pleine crise politique, le Béarnais a enfin l’occasion de démontrer son art du “dépassement” droite-gauche, qu’il professe depuis des décennies. En gardant Bruno Retailleau (LR) au ministère de l’Intérieur ? L’option est sérieusement étudiée. En ouvrant davantage à gauche ? “Avec quelques poids lourds, vous embarquez les autres”, veut croire un de ses compagnons de route.
Un tapis rouge déroulé sans savoir, du vaudeville et pour finir… Bayrou
Emmanuel Macron a finalement nommé vendredi à Matignon François Bayrou, grand favori pour le poste, au terme d’une folle matinée d’atermoiements et de rumeurs en tous genres qui ont ébranlé le camp présidentiel.Un vaudeville, dans son style le plus pur. “Ca a été du Eugène Labiche ces consultations ce matin. Mais la logique, l’évidence, l’a emporté”, résume un fidèle du chef de l’Etat.Une évidence qui a toutefois mis du temps à s’imposer à Emmanuel Macron, qui n’a cessé de repousser les délais qu’il s’était pourtant lui-même fixés. A l’heure des croissants vendredi, pendant que le chef du MoDem est reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron, un tapis rouge est déroulé sur le perron de Matignon, préfigurant une prise de décision. On envisage alors une passation entre l’ancien et le nouveau Premier ministre en “fin de matinée”, selon des sources ministérielles, avec tous les ministres sortants et leurs cabinets.Il faut dire que le président avait promis d’annoncer “vendredi matin” le nom du successeur de Michel Barnier, censuré huit jours auparavant. S’octroyant quelques heures supplémentaires, après avoir brisé sa promesse de trancher d’ici jeudi après-midi.Comme à son habitude, Michel Barnier est arrivé à 08H00 à Matignon, et peaufine son discours, qui sera bref, comme son passage rue de Varenne, trois mois, le bail le plus court de la Ve République.Les techniciens continuent de s’activer dans la cour, installant des potelets et deux micros côte à côte. Mais ils s’interrogent sur la hauteur de celui réservé au successeur de Michel Barnier. “Si c’est Bayrou, il mesure combien?”. Avant de les mettre au même niveau, à défaut d’en savoir plus.- Cravate -Dans l’entourage de François Bayrou, reçu à l’Elysée le jour anniversaire de la naissance d’Henri IV, dont il a écrit une biographie intitulée “le roi libre”, c’est l’expectative. Car les coulisses du pouvoir bruissent de rumeurs contradictoires, alimentées par la valse-hésitation du président. Le maire de Pau et ancien ministre de l’Education nationale a déjà été reçu deux fois par le chef de l’Etat. Il a encore échangé au téléphone jeudi avec lui. Mais pourrait-il se faire doubler par le macroniste historique Roland Lescure, dont le nom est revenu avec instance jeudi, ou le ministre des Armées Sébastien Lecornu ?Un proche de M. Bayrou a mis sa cravate. Il est confiant.Si Emmanuel Macron “dit +je vois Bayrou pour le consulter à nouveau+” sans le nommer, “il se ridiculiserait”, avance un proche du chef de l’Etat. “Ce n’est plus le maître des horloges” depuis la dissolution, “c’est le maître d’une crise inédite sous la Ve République. Le temps n’est plus son allié”, ajoute le même.Ce serait “particulièrement cruel” de le convoquer pour l’éconduire, abonde un proche de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui ne croit plus aux chances de ce dernier.Entré par la grande porte de l’Elysée, François Bayrou ressort au bout d’1H45 par une porte dérobée de l’aile Madame et s’engouffre dans sa voiture. Il ne rejoint pas ses bureaux du haut commissariat au Plan, à quelques centaines de mètres de Matignon. Personne dans son cercle rapproché ne sait où il se trouve. Mutique.A Matignon, aucun nom n’a été transmis à Michel Barnier. “Au moins on est prêt” pour la passation dit son entourage.- Drame -Chez les macronistes, qui ne sont pas contre l’option Bayrou, pointe un certain désarroi: “Je ne vois pas ce que (Roland) Lescure a de plus que (François) Bayrou. C’est un délire”. Selon une source à droite, Emmanuel Macron a proposé à François Bayrou d’être le numéro 2 de l’ancien ministre de l’Industrie, provoquant un drame.En fait le président, selon un proche, a “enterré ce matin” l’option Lescure, poussée par le sécrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. “La levée de boucliers du RN a été trop forte”, explique un proche du Franco-Canadien.Reste que l’entretien avec François Bayrou “s’est très mal passé”, selon une source du camp présidentiel. L’option de Sébastien Lecornu “remonte”. Emmanuel Macron veut convaincre le maire de Pau “que ce n’est pas le moment de le nommer” parce que son “choix de coeur” c’est Sébastien Lecornu, détaille le proche du chef de l’Etat.Qui assure que François Bayrou a alors menacé de sortir du bloc central et “a mis le feu” en disant “+je brûle tous les vaisseaux+”.”C’est Sébastien Lecornu qui devait être nommé” renchérit une source proche des consultations. Mais le président “n’a pas eu le choix”, “il en a déduit lui-même que François Bayrou serait mieux à même de rassembler”.Le moindre indice sur les intentions du chef de l’Etat enflamme les réseaux sociaux. Un avion transportant potentiellement Bernard Cazeneuve est pisté. “C’est +L’enquête corse+”, ironise son entourage.Le proche de François Bayrou a enlevé sa cravate. “On est chez les dingues”.Et prévient : si François Bayrou “n’est pas nommé, il va tirer dans le tas”.Le président réunit sa garde rapprochée et finit par le nommer en disant “+sinon il me claque entre les doigts+”, assure une fidèle.En même temps que la diffusion du communiqué officiel, Michel Barnier s’est lui aussi rendu à l’Elysée… pour assister à la décoration du président du CIO Thomas Bach. Il a ensuite prévu de prendre un peu l’air en Savoie, son fief électoral, après la passation.
Parler à l’extrême droite ? Le dilemme des ONG écologistes à Bruxelles
La présence renforcée de l’extrême droite à la Commission et au Parlement européens embarrasse les ONG de défense de l’environnement, partagées entre leur volonté de peser à Bruxelles et leur combat contre toute forme de climatoscepticisme.Parler ou pas avec l’extrême droite ? La question agite les militants écologistes dans la nouvelle configuration bruxelloise. A la Commission, l’Italien Raffaele Fitto, membre du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, a obtenu une vice-présidence sur la cohésion des territoires et chapeaute les trois commissaires européens chargés de l’agriculture, de la pêche et des transports.Avant qu’il ne soit confirmé à son poste, des ONG avaient écrit – en vain – à la présidente Ursula von der Leyen pour qu’elle renonce à lui confier de tels dossiers. Las, elles doivent maintenant composer avec un interlocuteur difficilement contournable. Il va travailler sur des “sujets cruciaux pour la transition verte”, souligne Tycho Vandermaesen, du WWF, l’une des plus grandes organisations environnementales. Sa nomination a été “approuvée par la majorité des députés européens. (…) Nous ne pensons pas qu’il soit approprié de mettre son veto”, estime ce responsable associatif.L’ONG entend donc discuter avec Raffaele Fitto comme avec n’importe quel autre commissaire et “évaluera” son action en faveur de la transition.Chez Bloom, qui travaille sur la protection des océans, on a opté pour la position inverse. “On ne parle pas à l’extrême droite, on la combat”, prévient Claire Nouvian, la fondatrice de l’association. “On laisse tous ceux qui s’embourbent dans la légitimation de l’extrême droite face à leur conscience”.En pratique, cette ONG ne compte pas s’adresser à Raffaele Fitto mais aux autres commissaires seulement. Et suit la même règle au Parlement européen, où elle travaille avec les eurodéputés de “l’arc démocrate”, et pas avec les 187 parlementaires (sur 720) des trois groupes d’extrême droite, qui ferraillent régulièrement contre le “fardeau” des normes environnementales.Ces élus “refusent de reconnaître le changement climatique et remettent constamment en cause le consensus scientifique”, accuse Swann Bommier, un responsable de Bloom.- “Entre gens déjà convaincus” – Depuis les élections européennes du mois de juin, marquées par la poussée de l’extrême droite, les ONG redoutent un détricotage en règle du Pacte vert, adopté au cours de la précédente législature.Et elles espèrent peser dans une série de négociations à venir, dont l’objectif affiché par la Commission européenne d’abaisser de 90% les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne en 2040 par rapport à 1990.Chez l’ONG Surfrider, engagée elle aussi sur la préservation des océans, on se positionne avec prudence vis-à -vis de l’extrême droite. Pour un événement de sensibilisation au Parlement européen au mois d’octobre, l’association avait envoyé son invitation aux eurodéputés de gauche, du centre et de la droite mais aussi à  ceux d’un des trois groupes d’extrême droite, ECR, considéré comme moins radical et avec lequel les forces politiques traditionnelles discutent de plus en plus.Membre d’ECR et de Fratelli d’Italia, l’eurodéputé Michele Picaro était allé au rendez-vous et en avait fait la publicité sur les réseaux sociaux, non sans crisper certains militants écologistes… La controverse à Bruxelles fait écho à une polémique en France au printemps 2023 quand le journaliste et militant écologiste Hugo Clément avait débattu avec le chef du Rassemblement national Jordan Bardella, au cours d’une soirée organisée par l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuellesDes militants lui avaient reproché de servir de caution verte au RN ou de parler “avec l’extrême droite, chez l’extrême droite”. Hugo Clément avait balayé une “vision de la politique affligeante”, qui conduit à “ne parler qu’entre gens déjà convaincus” par la cause écologiste. “Qu’on le veuille ou non, Marine Le Pen a recueilli 41% des suffrages exprimés lors de la dernière présidentielle. Cela représente 13 millions de citoyens. Ne pas leur parler n’est pas une option envisageable”, avait-il martelé.Le journaliste a récemment poursuivi sur cette ligne pour appeler à la libération du militant écologiste Paul Watson, une figure emblématique de la lutte contre la chasse à la baleine, en détention provisoire au Groenland.Sur les réseaux sociaux, Hugo Clément a félicité tous les élus qui ont soutenu Paul Watson, y compris le maire RN de Fréjus David Rachline.Â
US and European stocks advance
US and European stock markets advanced Friday as traders shrugged off disappointment over China’s latest boosts to its beleaguered economy and reacted to political and business developments.Wall Street stocks opened higher, rebounding from losses following concerning inflation data.Shares in semiconductor manufacturer Broadcom jumped more than 19 percent on AI growth prospects and upscale home furnishing retailer RH around 16 percent on an improving demand outlook.”That is a nice combination for market participants to contemplate, as it has positive connotations for enterprise spending and consumer spending,” said Briefing.com analyst Patrick O’Hare.Investors were also looking ahead to the US Federal Reserve’s meeting next week, when it is tipped to cut borrowing costs for the third time.”While the markets still anticipate a rate cut from the Federal Reserve next week, the likelihood of a move in January has dropped,” said Patrick Munnelly, partner at broker Tickmill Group.There is growing concern over the inflationary pressures from president-elect Donald Trump’s pledges to cut taxes and impose tariffs, as inflation still stands above the bank’s target.European markets were mostly higher following interest-rate cuts the day before by the European Central Bank (ECB) and the Swiss central bank.Paris stocks rose after French President Emmanuel Macron named his centrist ally Francois Bayrou as prime minister, ending days of deadlock over finding a replacement for Michel Barnier.Frankfurt also gained, despite the German central bank sharply downgrading its growth forecasts on Friday for 2025 and 2026. It predicted a prolonged period of weakness for Europe’s biggest economy.London markets were flat and the pound dropped after official data showed that the UK economy unexpectedly shrank for the second consecutive month in October.The euro recovered after flirting with two-year lows against the dollar following a warning Thursday by ECB president Christine Lagarde that the eurozone economy was “losing momentum”, cautioning that “the risk of greater friction in global trade could weigh on euro area growth”.In Asia, Hong Kong and Shanghai both tumbled as investors panned Beijing’s pledge to introduce measures aimed at “lifting consumption vigorously” as part of a drive to reignite growth in the world’s number two economy.President Xi Jinping and other key leaders said at the annual Central Economic Work Conference they would implement a “moderately loose” monetary policy, increase social financing and reducing interest rates “at the right time”.The gathering came after Beijing in September began unveiling a raft of policies to reverse a growth slump that has gripped the economy for almost two years.”We’re still not convinced that policy support will prevent the economy from slowing further next year”, said Julian Evans-Pritchard, head of China economics at research group Capital Economics.Shares fell in Tokyo even as the Bank of Japan’s closely watched Tankan survey indicated a slight increase in confidence among Japan’s major manufacturers.Seoul extended to four days a rebound from the selling sparked by South Korean President Yoon Suk Yeol’s brief martial law declaration, as the focus there turns to a second impeachment vote planned for Saturday.The advance helped the Kospi briefly rise back above the level it sat at before Yoon’s December 3 shock.- Key figures around 1430 GMT -New York – Dow: UP 0.1 percent at 43,975.94 pointsNew York – S&P 500: UP 0.3 percent at 6,068.50New York – Nasdaq Composite: UP 0.5 percent at 19,995.18London – FTSE 100: FLAT at 8,311.13 Paris – CAC 40: UP 0.3 percent at 7,444.56Frankfurt – DAX: UP 0.2 percent at 20,469.53Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.0 percent at 39,470.44 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 2.1 percent at 19,971.24 (close)Shanghai – Composite: DOWN 2.0 percent at 3,391.88 (close)Euro/dollar: UP at $1.0498 from $1.0468 on ThursdayPound/dollar: DOWN at $1.2652 from $1.2669Dollar/yen: UP at 153.39 yen from 152.68 yen Euro/pound: UP at 82.99 pence from 82.59 penceBrent North Sea Crude: DOWN 0.1 percent at $71.05 per barrelWest Texas Intermediate: UP 0.4 percent at $70.32 per barrelburs-rl/jj
Macron nomme Bayrou à Matignon pour tenter de dénouer la crise politique
Emmanuel Macron a nommé vendredi François Bayrou Premier ministre, un défi immense pour le président du MoDem et premier allié du président, chargé de dénouer la crise politique majeure ouverte par la dissolution et aggravée par la censure de Michel Barnier.”Il y a un chemin à trouver qui réunisse les gens au lieu de les diviser. Je pense que la réconciliation est nécessaire”, a brièvement déclaré aux journalistes le nouveau Premier ministre qui devrait en dire davantage lors de la passation de pouvoirs prévue à 17H00. La nomination du dirigeant centriste est intervenue à la mi-journée, après une nouvelle matinée d’intenses spéculations et de bras de fer en coulisses. avait été reçu à 08H30 à l’Élysée pour un entretien de près de deux heures, suivi d’un long silence radio.A 73 ans, comme son prédécesseur Michel Barnier renversé le 4 décembre par l’Assemblée nationale lors d’une censure inédite depuis 1962, M. Bayrou devient le sixième locataire de Matignon depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017.Une tâche redoutable attend rue de Varenne le maire de Pau. Avec pour priorité le budget pour 2025, laissé en suspens par la censure. Dans un contexte de colère des agriculteurs et de multiplication des plans sociaux, le niveau du déficit et de la dette sera “une réalité qui s’imposera à tout gouvernement, quel qu’il soit”, a prévenu Michel Barnier.En attendant que ce nouveau budget soit adopté, un projet consensuel de loi spéciale permettant d’éviter une paralysie de l’Etat sera examiné lundi par l’Assemblée nationale.- “Gouvernement d’intérêt général” -Cette nomination intervient trois jours après une réunion inédite des dirigeants des partis, hors Rassemblement national et La France insoumise, sous l’égide du chef de l’État. Où se sont esquissés les contours d’un “accord de coopération démocratique”, selon la formule de M. Bayrou mardi: le gouvernement s’engagerait à ne pas recourir au 49.3 pour imposer ses lois, les opposants à ne pas le censurer, Emmanuel Macron évoquant de son côté son intention de ne pas dissoudre à nouveau l’Assemblée.Le nouveau Premier ministre, qui “s’est imposé” comme “le plus consensuel”, “aura pour mission de dialoguer” avec ces mêmes partis, des communistes à la droite, “afin de trouver les conditions de la stabilité et de l’action”, a déclaré l’entourage du président. Ce dernier l’a chargé de former un “gouvernement d’intérêt général”, “resserré”.Même si le centriste a régulièrement distillé des critiques contre la politique -trop à droite- et la pratique du pouvoir -trop personnelle- de son allié, ce ne sera donc pas une cohabitation, comme la gauche le réclame depuis les élections législatives. Comme prévu, le Nouveau Front populaire ne participera pas à ce gouvernement. Mais il se divise sur le degré de critiques envers François Bayrou.LFI déposera ainsi dès que possible une motion de censure, son coordinateur Manuel Bompard qualifiant ce choix de “nouveau bras d’honneur à la démocratie”. Pour prix de leur non-censure, les socialistes demandent de leur côté à François Bayrou à s’engager à renoncer au 49.3 et à procéder à une “réorientation de la politique gouvernementale”. Les communistes ont exprimé une position voisine.Entre les deux, la patronne des écologistes Marine Tondelier a listé ses exigences, dont la sortie du gouvernement de Bruno Retailleau, actuel ministre de l’Intérieur à la ligne très droitière. Son parti, Les Républicains, devrait quant à lui arrêter sa position dans l’après-midi. Côté RN, “il n’y aura pas de censure a priori”, a dit son président Jordan Bardella, même si Marine Le Pen a prévenu qu’un “prolongement du macronisme” avec François Bayrou “ne pourrait mener qu’à l’impasse”.- Autres noms jusqu’au bout -Le centriste a finalement été préféré à d’autres noms qui ont circulé jusqu’au bout, comme celui de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve ou du ministre des Armées Sébastien Lecornu, de l’aile droite de la macronie.Jeudi, c’est le profil de l’ex-ministre de l’Industrie Roland Lescure, un macroniste social-libéral, qui a été poussé par le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, selon plusieurs sources proches des consultations. Mais la droite et le RN sont montés au créneau pour lui faire barrage.C’est une arrivée à Matignon aux allures de consécration particulière pour le lointain ministre de l’Éducation (1993-1997) depuis longtemps tourné vers la plus haute fonction: inlassable défenseur d’un centre indépendant, François Bayrou a été trois fois candidat à l’élection présidentielle de 2002 à 2012, sans parvenir au second tour (18,57% en 2007).Son alliance avec Emmanuel Macron en 2017 a dégagé la voie pour l’élection du plus jeune président de l’histoire de France, porteur d’un “en même temps” droite-gauche en phase avec son projet politique.Mais le Béarnais, nommé ministre de la Justice, n’est resté que 34 jours place Vendôme en 2017, empêché par l’ du MoDem, jugée en première instance sept ans plus tard, en février 2024. Si le parti a été lourdement condamné, François Bayrou a été relaxé, mais le parquet a fait appel.
MSF pulls migrant search vessel from Med over Italy policiesFri, 13 Dec 2024 12:34:45 GMT
Doctors Without Borders (MSF) said Friday it was stopping its migrant search and rescue operation in the Mediterranean as the hard-right Italian government’s policies have made it “impossible” to continue.”We have ceased operations on board our search and rescue vessel, Geo Barents, which had been operational since June 2021,” the international NGO said in a statement.”Italian …
Macron nomme Bayrou à Matignon, pour tenter de dénouer la crise politique
Emmanuel Macron a nommé vendredi François Bayrou Premier ministre, un défi immense pour le président du MoDem et premier allié du président, chargé de dénouer la crise politique majeure ouverte par la dissolution et aggravée par la censure de Michel Barnier.L’annonce de la nomination du président-fondateur du parti centriste est intervenue à la mi-journée, après une nouvelle matinée d’intenses spéculations. avait été reçu à 08H30 à l’Élysée pour un entretien de près de deux heures, suivi d’un long silence-radio.A 73 ans, comme son prédécesseur Michel Barnier renversé le 4 décembre par l’Assemblée nationale lors d’une censure inédite depuis 1962, M. Bayrou devient le sixième locataire de Matignon depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017. Et le 28e Premier ministre de la Ve République.Une tâche immense attend rue de Varenne le maire de Pau, premier allié de M. Macron en 2017. Avec pour priorité le budget pour 2025, le projet de budget de la Sécurité sociale ayant été mis en échec par la censure. Dans un contexte de colère des agriculteurs et de multiplication des plans sociaux, les niveaux des déficit et de la dette seront “une réalité qui s’imposera à tout gouvernement, quel qu’il soit”, a prévenu Michel Barnier.En attendant que ce nouveau budget soit adopté, un projet consensuel de “loi spéciale” permettant d’assurer la continuité du fonctionnement de l’Etat sera examinée lundi par l’Assemblée nationale.La passation de pouvoirs est prévue dans l’après-midi.-“Gouvernement d’intérêt général”-Cette nomination intervient trois jours après une réunion inédite des dirigeants des partis, hors Rassemblement national et La France insoumise, sous l’égide du chef de l’État. Où se sont esquissés les contours d’un “accord de coopération démocratique”, selon la formule de M. Bayrou mardi: le gouvernement s’engagerait à ne pas recourir au 49.3 pour imposer ses lois, les opposants à ne pas le censure, Emmanuel Macron évoquant de son côté son intention de ne pas dissoudre à nouveau l’Assemblée.Le dirigeant centriste a finalement été préféré à d’autres noms qui ont circulé jusqu’au bout, comme celui de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, des ministres de l’aile droite de la macronie Sébastien Lecornu ou Catherine Vautrin.Jeudi, c’est le profil de l’ex-ministre de l’Industrie Roland Lescure, un macroniste social-libéral, qui a été poussé par le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, selon plusieurs sources proches des consultations. Mais la droite et le RN sont montés au créneau pour lui faire barrage.L’ancien chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, qui accompagne Emmanuel Macron depuis 2017, a lui carrément fait savoir qu’il avait “refusé” Matignon, jugeant que “ce ne serait sérieux” d’accepter à 77 ans.C’est une arrivée à Matignon aux allures de consécration particulière pour le lointain ministre de l’Éducation (1993-1997) depuis longtemps tourné vers la plus haute fonction: inlassable défenseur d’un centre indépendant, François Bayrou a été trois fois candidat à l’élection présidentielle de 2002 à 2012, sans parvenir au second tour (18,57% en 2007).Son alliance avec Emmanuel Macron en 2017 a dégagé la voie pour l’élection du plus jeune président de l’histoire, porteur d’un “en même temps” droite-gauche en phase avec son projet politique.Mais le Béarnais, nommé ministre de la Justice, n’est resté que 34 jours place Vendôme en 2017, empêché par l’affaire des assistants parlementaires du MoDem, jugée en première instance sept ans plus tard, en février 2024. Si le parti a été lourdement condamné, François Bayrou a été relaxé, mais le parquet a fait appel.Depuis 2017, le maire de Pau a régulièrement distillé des critiques contre la politique –trop à droite– et la pratique du pouvoir –trop personnelle– de son allié, sans jamais se départir de sa solidarité. -Pas de censure d’emblée ?-Peu après l’annonce de la nomination, le président du RN Jordan Bardella a assuré qu’il n’y aurait “pas de censure a priori”.M. Bayrou devrait en revanche subir une censure de la part de La France insoumise. “Faire tomber Bayrou sera faire tomber Macron”, a prévenu le coordinateur de LFI Manuel Bompard, qualifiant cette nomination de “nouveau bras d’honneur à la démocratie”.L’échec de M. Barnier, Premier ministre choisi en septembre par Emmanuel Macron alors que la gauche revendiquait Matignon, remet la pression sur le chef de l’État et le Premier ministre. La donne a-t-elle évolué? Si le Parti socialiste, et dans une moindre mesure les communistes et les Ecologistes, ont donné quelques gages de compromis, poussant leur alliance avec LFI au sein du Nouveau Front populaire au bord de la rupture, pas sûr qu’ils soutiennent franchement François Bayrou.Le centriste, qui plaide depuis des décennies pour des gouvernement Å“cuméniques, devrait tenter de conserver des ministres du parti Les Républicains côté droit, avec qui les relations sont historiquement tendues. Nicolas Sarkozy a notamment usé de son influence pour empêcher cette nomination à Matignon.M. Bayrou devrait également se tourner davantage vers la gauche, à défaut de convaincre les membres du Nouveau Front populaire de participer au gouvernement.Côté RN, le président du MoDem pourrait bénéficier du fait d’avoir apporté son parrainage à Marine Le Pen pour concourir à l’Elysée en 2022, dans un geste destiné à défendre le “pluralisme”.