Au pays du maroilles, un éleveur parie sur le lait de chamelle
“Il faut aimer l’inconnu”: dans le Nord, Julien Job produit et vend du lait et du fromage de chamelle. Une démarche unique en France mais pas si incongrue, étant donné la croissance de la demande et les vertus écologiques du chameau.Des vaches paissent dans le vert bocage de Feignies, non loin de la zone de production du maroilles, l’emblématique fromage des Hauts-de-France. Mais dans le pré voisin, des dromadaires, chameaux et chameaux de Bactriane déploient leurs grandes silhouettes dégingandées. Ce troupeau de 80 têtes est de loin le plus important de France et l’un des plus grands d’Europe. Éleveur atypique de 43 ans, Julien Job travaillait comme transporteur d’animaux pour des zoos et des cirques avant de lancer sa “Camelerie” en 2015.Si la France compte d’autres élevages de camélidés, exploités surtout pour l’agrotourisme, celui-ci est le premier à avoir obtenu l’agrément sanitaire européen permettant de commercialiser lait et produits laitiers.Une prouesse: car il y a 15 ans encore, le lait de chamelle, qui ne caille pas naturellement, était considéré comme inadapté à la production de fromage.Sur son site internet, la Camelerie propose du lait de chamelle pasteurisé, du kéfir (lait fermenté) et même, plus ponctuellement, de la Bosse des Fagnes et du Camelhoumi: deux fromages développés avec le soutien de chercheurs qui ont valu à Julien Job une médaille aux “World Cheese Awards” au Kazakhstan en 2024. – Super-aliment – Bien plus riche en vitamine C que le lait de vache, plus facile à digérer pour les personnes intolérantes au lactose, riche en acides gras non-saturés, le lait de chamelle est souvent considéré comme un super-aliment. Des études explorent aussi ses possibles effets sur les cellules cancéreuses, la régulation de la glycémie chez les diabétiques et l’autisme. “Il y a autour de ce lait un mélange de légendes, d’observations empiriques et de vérités scientifiques”, sourit Bernard Faye, chercheur émérite au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Mais il souligne “des effets santé certains sur les consommateurs réguliers”.Alors que Julien Job s’apprête à traire ses chamelles, qui blatèrent bruyamment en raison de la séparation avec leurs petits, des clients à la recherche de lait arrivent à la Camelerie.  “J’en cherchais depuis 13 ans et je découvre qu’il y en a ici” s’exclame Mamadou Niakaté, un Maubeugeois originaire du Mali.Traditionnellement, le lait de chamelle était produit par des nomades dans des régions arides ou semi-désertiques et réservé à leur auto-consommation. Mais ces dernières décennies, des élevages intensifs sont apparus dans des pays du Golfe et la demande mondiale a explosé. Avec le changement climatique, de nouveaux pays misent aussi sur l’élevage de chameaux, de l’Afrique subsaharienne aux Etats-Unis.  – Produit de luxe -Capable de valoriser une végétation pauvre, le chameau consomme beaucoup moins qu’une vache du même poids, et comme il n’a pas de sabots, il endommage moins les sols. Il peut aussi être utilisé en écopaturage pour éliminer ronces, chardons et orties. “C’est l’une des seuls races d’animaux qui survivent entre -40°C et +40°C”, souligne Christian Schoettl, président de la Fédération Française pour le Développement des Camélidés. “Nos climats sont plutôt des climats heureux pour eux”. Les chameaux de Feignies arborent ainsi de belles bosses plus grasses que des chameaux du désert. Seul hic éventuel, l’humidité, un problème que Julien Job résout en leur administrant des vermifuges un peu plus souvent qu’il ne le ferait pour des bovins. Malgré une croissance annuelle de la demande de plus de 8% en Europe, à 17 euros le litre, le lait de ses chamelles reste un produit de luxe, pas près de supplanter le lait de vache. Le fromage, dont la fabrication exige de grandes quantités de lait, devrait rester plus marginal encore. “Une chamelle produit 2 à 3 litres par jour (dix fois moins qu’une vache normande, NDLR), un an sur deux”, souligne Julien Job tandis que le précieux liquide circule dans les tuyaux de sa machine à traire. L’interdiction d’importer des chameaux de l’extérieur de l’Europe, en l’absence d’une filière reconnue dans ce domaine, n’aide pas à améliorer la productivité. Aussi Julien Job tire ses revenus de la vente du lait, mais également du tourisme, avec des promenades à dos de chameaux, et de la vente des petits mâles. Â
Au pays du maroilles, un éleveur parie sur le lait de chamelle
“Il faut aimer l’inconnu”: dans le Nord, Julien Job produit et vend du lait et du fromage de chamelle. Une démarche unique en France mais pas si incongrue, étant donné la croissance de la demande et les vertus écologiques du chameau.Des vaches paissent dans le vert bocage de Feignies, non loin de la zone de production du maroilles, l’emblématique fromage des Hauts-de-France. Mais dans le pré voisin, des dromadaires, chameaux et chameaux de Bactriane déploient leurs grandes silhouettes dégingandées. Ce troupeau de 80 têtes est de loin le plus important de France et l’un des plus grands d’Europe. Éleveur atypique de 43 ans, Julien Job travaillait comme transporteur d’animaux pour des zoos et des cirques avant de lancer sa “Camelerie” en 2015.Si la France compte d’autres élevages de camélidés, exploités surtout pour l’agrotourisme, celui-ci est le premier à avoir obtenu l’agrément sanitaire européen permettant de commercialiser lait et produits laitiers.Une prouesse: car il y a 15 ans encore, le lait de chamelle, qui ne caille pas naturellement, était considéré comme inadapté à la production de fromage.Sur son site internet, la Camelerie propose du lait de chamelle pasteurisé, du kéfir (lait fermenté) et même, plus ponctuellement, de la Bosse des Fagnes et du Camelhoumi: deux fromages développés avec le soutien de chercheurs qui ont valu à Julien Job une médaille aux “World Cheese Awards” au Kazakhstan en 2024. – Super-aliment – Bien plus riche en vitamine C que le lait de vache, plus facile à digérer pour les personnes intolérantes au lactose, riche en acides gras non-saturés, le lait de chamelle est souvent considéré comme un super-aliment. Des études explorent aussi ses possibles effets sur les cellules cancéreuses, la régulation de la glycémie chez les diabétiques et l’autisme. “Il y a autour de ce lait un mélange de légendes, d’observations empiriques et de vérités scientifiques”, sourit Bernard Faye, chercheur émérite au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Mais il souligne “des effets santé certains sur les consommateurs réguliers”.Alors que Julien Job s’apprête à traire ses chamelles, qui blatèrent bruyamment en raison de la séparation avec leurs petits, des clients à la recherche de lait arrivent à la Camelerie.  “J’en cherchais depuis 13 ans et je découvre qu’il y en a ici” s’exclame Mamadou Niakaté, un Maubeugeois originaire du Mali.Traditionnellement, le lait de chamelle était produit par des nomades dans des régions arides ou semi-désertiques et réservé à leur auto-consommation. Mais ces dernières décennies, des élevages intensifs sont apparus dans des pays du Golfe et la demande mondiale a explosé. Avec le changement climatique, de nouveaux pays misent aussi sur l’élevage de chameaux, de l’Afrique subsaharienne aux Etats-Unis.  – Produit de luxe -Capable de valoriser une végétation pauvre, le chameau consomme beaucoup moins qu’une vache du même poids, et comme il n’a pas de sabots, il endommage moins les sols. Il peut aussi être utilisé en écopaturage pour éliminer ronces, chardons et orties. “C’est l’une des seuls races d’animaux qui survivent entre -40°C et +40°C”, souligne Christian Schoettl, président de la Fédération Française pour le Développement des Camélidés. “Nos climats sont plutôt des climats heureux pour eux”. Les chameaux de Feignies arborent ainsi de belles bosses plus grasses que des chameaux du désert. Seul hic éventuel, l’humidité, un problème que Julien Job résout en leur administrant des vermifuges un peu plus souvent qu’il ne le ferait pour des bovins. Malgré une croissance annuelle de la demande de plus de 8% en Europe, à 17 euros le litre, le lait de ses chamelles reste un produit de luxe, pas près de supplanter le lait de vache. Le fromage, dont la fabrication exige de grandes quantités de lait, devrait rester plus marginal encore. “Une chamelle produit 2 à 3 litres par jour (dix fois moins qu’une vache normande, NDLR), un an sur deux”, souligne Julien Job tandis que le précieux liquide circule dans les tuyaux de sa machine à traire. L’interdiction d’importer des chameaux de l’extérieur de l’Europe, en l’absence d’une filière reconnue dans ce domaine, n’aide pas à améliorer la productivité. Aussi Julien Job tire ses revenus de la vente du lait, mais également du tourisme, avec des promenades à dos de chameaux, et de la vente des petits mâles. Â
Au pays du maroilles, un éleveur parie sur le lait de chamelle
“Il faut aimer l’inconnu”: dans le Nord, Julien Job produit et vend du lait et du fromage de chamelle. Une démarche unique en France mais pas si incongrue, étant donné la croissance de la demande et les vertus écologiques du chameau.Des vaches paissent dans le vert bocage de Feignies, non loin de la zone de production du maroilles, l’emblématique fromage des Hauts-de-France. Mais dans le pré voisin, des dromadaires, chameaux et chameaux de Bactriane déploient leurs grandes silhouettes dégingandées. Ce troupeau de 80 têtes est de loin le plus important de France et l’un des plus grands d’Europe. Éleveur atypique de 43 ans, Julien Job travaillait comme transporteur d’animaux pour des zoos et des cirques avant de lancer sa “Camelerie” en 2015.Si la France compte d’autres élevages de camélidés, exploités surtout pour l’agrotourisme, celui-ci est le premier à avoir obtenu l’agrément sanitaire européen permettant de commercialiser lait et produits laitiers.Une prouesse: car il y a 15 ans encore, le lait de chamelle, qui ne caille pas naturellement, était considéré comme inadapté à la production de fromage.Sur son site internet, la Camelerie propose du lait de chamelle pasteurisé, du kéfir (lait fermenté) et même, plus ponctuellement, de la Bosse des Fagnes et du Camelhoumi: deux fromages développés avec le soutien de chercheurs qui ont valu à Julien Job une médaille aux “World Cheese Awards” au Kazakhstan en 2024. – Super-aliment – Bien plus riche en vitamine C que le lait de vache, plus facile à digérer pour les personnes intolérantes au lactose, riche en acides gras non-saturés, le lait de chamelle est souvent considéré comme un super-aliment. Des études explorent aussi ses possibles effets sur les cellules cancéreuses, la régulation de la glycémie chez les diabétiques et l’autisme. “Il y a autour de ce lait un mélange de légendes, d’observations empiriques et de vérités scientifiques”, sourit Bernard Faye, chercheur émérite au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Mais il souligne “des effets santé certains sur les consommateurs réguliers”.Alors que Julien Job s’apprête à traire ses chamelles, qui blatèrent bruyamment en raison de la séparation avec leurs petits, des clients à la recherche de lait arrivent à la Camelerie.  “J’en cherchais depuis 13 ans et je découvre qu’il y en a ici” s’exclame Mamadou Niakaté, un Maubeugeois originaire du Mali.Traditionnellement, le lait de chamelle était produit par des nomades dans des régions arides ou semi-désertiques et réservé à leur auto-consommation. Mais ces dernières décennies, des élevages intensifs sont apparus dans des pays du Golfe et la demande mondiale a explosé. Avec le changement climatique, de nouveaux pays misent aussi sur l’élevage de chameaux, de l’Afrique subsaharienne aux Etats-Unis.  – Produit de luxe -Capable de valoriser une végétation pauvre, le chameau consomme beaucoup moins qu’une vache du même poids, et comme il n’a pas de sabots, il endommage moins les sols. Il peut aussi être utilisé en écopaturage pour éliminer ronces, chardons et orties. “C’est l’une des seuls races d’animaux qui survivent entre -40°C et +40°C”, souligne Christian Schoettl, président de la Fédération Française pour le Développement des Camélidés. “Nos climats sont plutôt des climats heureux pour eux”. Les chameaux de Feignies arborent ainsi de belles bosses plus grasses que des chameaux du désert. Seul hic éventuel, l’humidité, un problème que Julien Job résout en leur administrant des vermifuges un peu plus souvent qu’il ne le ferait pour des bovins. Malgré une croissance annuelle de la demande de plus de 8% en Europe, à 17 euros le litre, le lait de ses chamelles reste un produit de luxe, pas près de supplanter le lait de vache. Le fromage, dont la fabrication exige de grandes quantités de lait, devrait rester plus marginal encore. “Une chamelle produit 2 à 3 litres par jour (dix fois moins qu’une vache normande, NDLR), un an sur deux”, souligne Julien Job tandis que le précieux liquide circule dans les tuyaux de sa machine à traire. L’interdiction d’importer des chameaux de l’extérieur de l’Europe, en l’absence d’une filière reconnue dans ce domaine, n’aide pas à améliorer la productivité. Aussi Julien Job tire ses revenus de la vente du lait, mais également du tourisme, avec des promenades à dos de chameaux, et de la vente des petits mâles. Â
Ukraine: 19 morts dans des frappes russes dans la région de Dnipropetrovsk
Au moins 19 personnes ont été tuées et près de 300 blessées mardi dans des bombardements russes dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), selon les autorités ukrainiennes, Kiev dénonçant le “message de terreur” envoyé par Moscou au moment où les négociations entre les deux camps sont au point mort.Ces nouvelles attaques meurtrières de l’armée russe contre une grande ville d’Ukraine, après une attaque d’ampleur à Kiev dans la nuit de dimanche à lundi, interviennent juste avant l’ouverture d’un sommet de l’Otan à La Haye. Arrivé au Pays-Bas, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte et espère recevoir, auprès des alliés de Kiev, de nouvelles promesses d’aide à son pays après près de trois ans et demi d’invasion russe.  Sur le terrain, les forces russes continuent leur poussée dans l’Est ukrainien face à une armée ukrainienne en difficulté et moins nombreuse, et multiplient les bombardements.Aux alentours de 11H10 mardi, selon la police nationale ukrainienne, l’armée russe a attaqué “avec des missiles” les villes de Dnipro et Samar, également située dans la région, détruisant notamment un bâtiment administratif dans la première. – “Poutine détruit des vies” -Mardi soir, le bilan à Dnipro, qui s’est aggravé au fil de la journée, est monté à 17 morts et 279 blessés, a annoncé le responsable de l’administration régionale, Serguiï Lyssak. A Samar, deux personnes ont été tuées et 14 blessées, selon la même source.”Poutine détruit des vies, c’est sa définition du contrôle. S’il peut tuer des gens, détruire des maisons, faire du chantage, il pense qu’il a le pouvoir”, a fustigé M. Zelensky mardi soir sur X, appelant à “forcer la Russie à la paix” et à une politique “d’isolement et de sanctions maximales” contre Moscou.D’après les autorités, les frappes ont touché des établissements scolaires et de santé, ainsi qu’endommagé un train, dont des passagers ont été blessés.”En termes de dégâts, il s’agit probablement de l’une des frappes les plus importantes contre Dnipro” depuis le début de l’invasion russe en février 2022, a affirmé le maire Boris Filatov.Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a rapidement dénoncé le “message de terreur et de rejet de la paix” envoyé, selon lui, par Moscou, dont l’armée avait annoncé il y a deux semaines mener une attaque terrestre dans la région de Dnipropetrovsk, une première depuis le début de l’invasion russe en 2022.- “Renforcer la pression sur Moscou” -“Il en va de la crédibilité des alliés de renforcer la pression sur Moscou”, a exhorté M. Sybiga, alors que Volodymyr Zelensky et des dirigeants des pays membres de l’Otan, dont l’Américain Donald Trump, se réunissent à partir de mardi aux Pays-Bas.Ce sommet de l’Otan doit valider la hausse spectaculaire des dépenses de sécurité des pays membres, dans un contexte diplomatique mondial tendu.Une réunion entre MM. Zelensky et Trump, dont les relations sont fluctuantes, est prévue mercredi, selon un haut responsable ukrainien, le président américain confirmant qu’il rencontrerait “probablement” son homologue ukrainien.Le locataire de la Maison Blanche pousse pour un arrêt des hostilités, mais son implication personnelle dans le dossier ukrainien n’a, à ce stade, pas permis de rapprocher les positions toujours très éloignées des deux belligérants.Pour ce faire, Donald Trump a repris langue avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il a également repris des éléments de langage du Kremlin sur les origines de la guerre, provoquant la colère de Kiev.L’Ukraine exige toujours que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à près de 20% par la Russie, tandis que Moscou souhaite que Kiev lui concède la perte des territoires ukrainiens annexés et partiellement occupés par les forces russes, tout en renonçant à rejoindre l’Otan. Des exigences inacceptables pour Volodymyr Zelensky.Et Vladimir Poutine maintient toujours ces demandes maximalistes, niant à nouveau, en fin de semaine dernière, la souveraineté de l’Ukraine: “Je considère les peuples russe et ukrainien comme un seul peuple. Dans ce sens, toute l’Ukraine nous appartient”, a-t-il lancé.Dans ce contexte, la Russie poursuit ses attaques contre son voisin.Trois personnes, dont un enfant, ont été tués dans des frappes de drones russes dans l’agglomération de Soumy (nord-est), selon l’administration régionale mardi matin.A Kiev et dans sa région, dix civils avaient péri dans la nuit de dimanche à lundi dans une série de frappes russes, une semaine après une attaque qui avait tué au moins 28 personnes dans la capitale ukrainienne.En réponse, l’Ukraine tente de frapper la Russie en profondeur, notamment pour perturber la logistique de l’armée de Moscou.
Ukraine: 19 morts dans des frappes russes dans la région de Dnipropetrovsk
Au moins 19 personnes ont été tuées et près de 300 blessées mardi dans des bombardements russes dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), selon les autorités ukrainiennes, Kiev dénonçant le “message de terreur” envoyé par Moscou au moment où les négociations entre les deux camps sont au point mort.Ces nouvelles attaques meurtrières de l’armée russe contre une grande ville d’Ukraine, après une attaque d’ampleur à Kiev dans la nuit de dimanche à lundi, interviennent juste avant l’ouverture d’un sommet de l’Otan à La Haye. Arrivé au Pays-Bas, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte et espère recevoir, auprès des alliés de Kiev, de nouvelles promesses d’aide à son pays après près de trois ans et demi d’invasion russe.  Sur le terrain, les forces russes continuent leur poussée dans l’Est ukrainien face à une armée ukrainienne en difficulté et moins nombreuse, et multiplient les bombardements.Aux alentours de 11H10 mardi, selon la police nationale ukrainienne, l’armée russe a attaqué “avec des missiles” les villes de Dnipro et Samar, également située dans la région, détruisant notamment un bâtiment administratif dans la première. – “Poutine détruit des vies” -Mardi soir, le bilan à Dnipro, qui s’est aggravé au fil de la journée, est monté à 17 morts et 279 blessés, a annoncé le responsable de l’administration régionale, Serguiï Lyssak. A Samar, deux personnes ont été tuées et 14 blessées, selon la même source.”Poutine détruit des vies, c’est sa définition du contrôle. S’il peut tuer des gens, détruire des maisons, faire du chantage, il pense qu’il a le pouvoir”, a fustigé M. Zelensky mardi soir sur X, appelant à “forcer la Russie à la paix” et à une politique “d’isolement et de sanctions maximales” contre Moscou.D’après les autorités, les frappes ont touché des établissements scolaires et de santé, ainsi qu’endommagé un train, dont des passagers ont été blessés.”En termes de dégâts, il s’agit probablement de l’une des frappes les plus importantes contre Dnipro” depuis le début de l’invasion russe en février 2022, a affirmé le maire Boris Filatov.Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a rapidement dénoncé le “message de terreur et de rejet de la paix” envoyé, selon lui, par Moscou, dont l’armée avait annoncé il y a deux semaines mener une attaque terrestre dans la région de Dnipropetrovsk, une première depuis le début de l’invasion russe en 2022.- “Renforcer la pression sur Moscou” -“Il en va de la crédibilité des alliés de renforcer la pression sur Moscou”, a exhorté M. Sybiga, alors que Volodymyr Zelensky et des dirigeants des pays membres de l’Otan, dont l’Américain Donald Trump, se réunissent à partir de mardi aux Pays-Bas.Ce sommet de l’Otan doit valider la hausse spectaculaire des dépenses de sécurité des pays membres, dans un contexte diplomatique mondial tendu.Une réunion entre MM. Zelensky et Trump, dont les relations sont fluctuantes, est prévue mercredi, selon un haut responsable ukrainien, le président américain confirmant qu’il rencontrerait “probablement” son homologue ukrainien.Le locataire de la Maison Blanche pousse pour un arrêt des hostilités, mais son implication personnelle dans le dossier ukrainien n’a, à ce stade, pas permis de rapprocher les positions toujours très éloignées des deux belligérants.Pour ce faire, Donald Trump a repris langue avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il a également repris des éléments de langage du Kremlin sur les origines de la guerre, provoquant la colère de Kiev.L’Ukraine exige toujours que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à près de 20% par la Russie, tandis que Moscou souhaite que Kiev lui concède la perte des territoires ukrainiens annexés et partiellement occupés par les forces russes, tout en renonçant à rejoindre l’Otan. Des exigences inacceptables pour Volodymyr Zelensky.Et Vladimir Poutine maintient toujours ces demandes maximalistes, niant à nouveau, en fin de semaine dernière, la souveraineté de l’Ukraine: “Je considère les peuples russe et ukrainien comme un seul peuple. Dans ce sens, toute l’Ukraine nous appartient”, a-t-il lancé.Dans ce contexte, la Russie poursuit ses attaques contre son voisin.Trois personnes, dont un enfant, ont été tués dans des frappes de drones russes dans l’agglomération de Soumy (nord-est), selon l’administration régionale mardi matin.A Kiev et dans sa région, dix civils avaient péri dans la nuit de dimanche à lundi dans une série de frappes russes, une semaine après une attaque qui avait tué au moins 28 personnes dans la capitale ukrainienne.En réponse, l’Ukraine tente de frapper la Russie en profondeur, notamment pour perturber la logistique de l’armée de Moscou.
Prosecutors of Sean Combs rest their case, eyes turn to defense
US prosecutors on Tuesday rested their case in the trial of Sean “Diddy” Combs, as the music mogul’s defense team prepared to present their own evidence to jurors.Combs’s lawyers have said they will not call their own witnesses to testify in the trial, now in its seventh week in Manhattan federal court.Closing arguments are tentatively expected to begin on Thursday, after which jurors will be tasked with deciding the fate of the 55-year-old Combs, who faces life in prison if convicted.Following the prosecution’s 34th and last witness, the jurors headed to lunch while the defense presented their acquittal motion — an argument that the prosecution has not met its burden of proof.Such efforts are common in these types of cases, but acquittals are almost never granted.Later in the afternoon the defense is expected to introduce some exhibits and then rest their likely brief case, potentially by the end of Tuesday.It’s not abnormal for defense teams to opt against presenting witnesses; the obligation to prove guilt lies on prosecutors, and unless jurors decide they have, the defendant is presumed innocent.Since early May, prosecutors have aimed to draw connections across a web of witnesses, phone records and travel bookings, a bid to show that Combs was the kingpin of an enterprise comprised of high-ranking employees that carried out crimes including bribery, arson and kidnapping to enforce his power and satisfy his every desire.The prosecution said the artist and entrepreneur trafficked women and men for drug-fueled sexual marathons, sometimes days-long encounters dubbed “freak-offs” or “hotel nights.”Some of the events were filmed, and jurors have watched a number of sexually explicit clips.Government attorneys closed their questioning by offering reams of text messages and other records for jurors to review, documentation of dozens of freak-offs that they say also shows arrangements for prostitution and trafficking.As testimony of the last summary witness — someone brought in to explain data and records to jurors — wrapped up, prosecutor Maurene Comey delivered a staccato burst of questions to emphasize elements of charges related to transportation with the intent of prostitution.Combs denies all charges.- No defense witnesses? -The defense’s decision not to call witnesses could indicate they believe their questioning of government witnesses could have cast enough doubt on the case against Combs.It could also mean they haven’t identified any witnesses who could help them.Lawyers for Combs have insisted that what prosecutors have called sex trafficking was consensual.Three women have testified in graphic detail of harrowing abuse that ranged from sexual, physical to emotional.The singer Casandra Ventura, Combs’s girlfriend for more than a decade, filed suit against Combs in 2023, a civil case that was settled out of court in less than 24 hours — but which opened the floodgates for a deluge of accusations against the one-time music industry powerhouse.She was among the key witnesses to testify at the trial, and jurors were repeatedly shown now-infamous surveillance footage of Combs violently kicking and dragging Ventura in a hotel.A hotel security guard testified that he received $100,000 in a brown paper bag from Combs in exchange for the disturbing tape, which CNN published last year.Jurors are not sequestered but are instructed every day not to consume any media about the case — a mighty task, as news of the trial has permeated both traditional and social media.