La Bourse de Paris en hausse avant l’investiture de Trump aux Etats-Unis
La Bourse de Paris évolue en hausse lundi, restant toutefois prudente à quelques heures de l’investiture de Donald Trump comme 47ème président des Etats-Unis, ce dernier ayant promis une salve de décrets dès son retour au pouvoir.L’indice vedette CAC 40 gagnait 0,25% vers 10H00, soit 19,32 point pour s’établir à 7.729,07 points. Vendredi, il a terminé en hausse de 0,98% et a affiché un gain hebdomadaire de 3,75%.”Aujourd’hui, Trump sera officiellement le nouveau président des Etats-Unis. De ses premiers pas, tout le monde attend une avalanche de décrets qui donneront le la sur ses intentions”, commente Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche économique chez LBP AM.Il faudra cependant attendre plus longtemps “pour évaluer quel sera l’équilibre trouvé entre ses politiques pro-business (déréglementation et baisses d’impôts) et ses ambitions protectionnistes (droits de douane et limitation de l’immigration) qui nuiraient à l’économie américaine et mondiale. Ainsi, l’incertitude ne devrait pas s’estomper tout de suite”, a-t-il ajouté.Parmi les principales sources d’attention du marché: la promesse de hausse des droits de douane avancée par Trump en novembre.Les droits de douane ont joué “un rôle central dans la communication de Donald Trump”, par conséquent, “il est très probable qu’une guerre commerciale éclate”, a déclaré Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, dans un entretien sur la chaîne Youtube du site allemand de conseil financier Finanztip.”Le Wall Street Journal écrit que Donald Trump a déjà préparé 100 décrets pour prendre des mesures rapidement après son investiture, y compris un décret pour faire de la cryptomonnaie une priorité politique”, a retenu Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, dans une note.Dans ce contexte, à quelques heures de l’investiture de Trump, la première devise numérique par capitalisation a soudainement progressé aux alentours de 06H30 GMT jusqu’à atteindre un plus haut à 109.241 dollars. Le bitcoin s’échangeait à 108.064 dollars vers 10H00.Les marchés américains seront quant à eux fermés pour le Martin Luther King Day.
Censure: LFI prévient le PS que c’est Retailleau qui va écrire la suite
La France insoumise a prévenu lundi le PS que s’il ne censure pas François Bayrou sur le budget, “la suite” de la politique du gouvernement “s’écrira” avec le très droitier ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a annoncé son intention de “toucher” à l’aide médicale d’Etat”. “Vous verrez que la suite ça sera avec M. Retailleau que ça s’écrira”, a déclaré le président de la commission des Finances Eric Coquerel sur Public Sénat. “Le gouvernement va s’appuyer sur d’autres groupes, notamment le Rassemblement national, pour passer ce qu’annonce” Bruno Retailleau (LR), par exemple des restrictions sur l’aide médicale d’Etat, dispositif permettant à des ressortissants étrangers sans titre de séjour régulier en France de se soigner.Outre sa volonté de “toucher” à l’AME, Bruno Retailleau s’est également dit favorable dimanche à la création de statistiques ethniques en France “à une condition, c’est qu’on ne les utilise pas pour la discrimination positive”. C’est “ce que va laisser vivre le parti socialiste s’il ne vote pas la censure”, a insisté le député Insoumis. De fait, l’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann a reconnu sur Sud radio que la question de la censure se poserait si le gouvernement décidait de toucher à l’AME. “C’est clair, depuis le début on l’a formulé, il n’y aura pas de nouvelle loi immigration et il ne faut pas toucher à l’aide médicale d’Etat”, a-t-il déclaré, tout en précisant qu’il ne pouvait s’engager au nom du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait déjà critiqué dimanche les propos du ministre de l’Intérieur, l’accusant d’être “d’accord pour les statistiques ethniques mais alors uniquement à des fins discriminatoires, surtout pas pour servir à corriger les inégalités décelées”.
Mayotte: cinq semaines après le cyclone, les enseignants font leur rentrée
Cinq semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido sur Mayotte et une semaine avant les élèves, les enseignants font leur rentrée lundi dans l’archipel mais certains établissements n’ont pas été remis en état et d’autres restent occupés par des sinistrés.La rentrée des élèves, plusieurs fois décalée, est prévue “à partir du 27 janvier”, avait annoncé Elisabeth Borne, ministre de l’Education, au Parisien mercredi. “On aura une grosse majorité d’enseignants présents sur le territoire. On aura sans doute quelques pertes”, a déclaré Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte sur France Culture. Les modalités d’accueil des élèves “seront adaptées à chaque école”, a précisé lundi dans un communiqué le ministère de l’Education nationale. Pour “garantir la continuité pédagogique”, des “systèmes de rotation des élèves dans les classes” seront mis en place et des cours seront “diffusés sur la chaîne Mayotte La Première”.Les élèves bénéficieront de “dons de fournitures scolaires” et pourront avoir recours à “un soutien psychologique”.Le 101e département français, ravagé le 14 décembre par le cyclone Chido, puis frappé par la tempête Dikeledi le 12 janvier, compte quelque 117.000 élèves. L’académie de Mayotte emploie un peu plus de 10.000 personnes, dont plus de 8.000 enseignants.Selon le recteur de Mayotte, sur 221 écoles administratives, 39 sont en incapacité de fonctionner. Et sur les 33 collèges et lycées, “cinq établissements (sont) significativement impactés”, a précisé Jacques Mikulovic.Autre difficulté pour la rentrée: les établissements qui ont servi d’abri d’urgence et sont toujours occupés, essentiellement par des migrants originaires d’Afrique continentale.Des parents d’élèves mahorais exigent leur départ, comme au lycée Younoussa Bamana à Mamoudzou où des membres du collectif des citoyens 2018 se sont introduits vendredi afin de déloger les sinistrés. “Mon rôle est d’être au côté de la population”, a déclaré la conseillère départementale du canton de Mamoudzou à Mayotte Hebdo devant le lycée vendredi. “J’entends qu’il faut respecter le droit international mais il faut aussi comprendre que les élèves doivent reprendre le chemin de l’école”, a ajouté Hélène Pollozec.”L’immigration illégale à Mayotte est un énorme problème”, a reconnu Elisabeth Borne, mais “la remise en cause du droit du sol n’est pas un chemin”.”Ce qui a été envisagé par le Premier ministre et Manuel Valls, c’est la révision des conditions d’exercice du droit du sol et je n’ai pas de problème avec cela”, a-t-elle ajouté.Elisabeth Borne a prévu de se rendre à Mayotte la semaine du 27 janvier pour échanger avec la communauté éducative, les parents et les élèves.Â
La banque centrale de Corée du Sud sabre ses prévisions de croissance à cause de la crise politique
La banque centrale de Corée du Sud a abaissé lundi ses prévisions de croissance économique pour 2025 en raison de la crise politique qui secoue le pays, et qui a dégénéré la veille en violences.Cette nouvelle estimation est publiée alors que le gouvernement sud-coréen a annoncé par ailleurs un plan de financement “sans précédent” de 360.000 milliards de wons (240 milliards d’euros) pour ses entreprises exportatrices, évoquant les “incertitudes” liées au retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis.La quatrième économie d’Asie, en ébullition depuis la tentative ratée du président Yoon Suk Yeol d’imposer la loi martiale, ne croîtra que de 1,6 à 1,7% cette année, au lieu de 1,9% initialement prévu, a estimé la Banque de Corée.”La déclaration inattendue de la loi martiale au début du mois de décembre, associée à l’instabilité politique persistante et à la catastrophe de l’avion de passagers de Jeju Air, a considérablement affecté le sentiment économique”, a jugé la banque centrale dans ses perspectives de janvier.M. Yoon a sidéré la Corée du Sud le 3 décembre en imposant soudainement la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler. Il a fait marche-arrière quelques heures plus tard, sous la pression des députés et de manifestants.Destitué par le Parlement le 14 décembre et suspendu depuis, M. Yoon fait l’objet d’une enquête pour “rébellion” et, après s’être retranché dans sa résidence de Séoul pendant des semaines sous la protection de sa garde rapprochée, a finalement été arrêté le 15 janvier.- Tribunal saccagé -Dimanche, plusieurs centaines de ses partisans les plus fervents ont attaqué et saccagé le tribunal de Séoul qui venait de prolonger sa détention.Près d’une centaine de personnes ont été arrêtées pour ces violences, les premières depuis le début de la crise, qui ont fait 51 blessés parmi les forces de l’ordre, selon la police.Les dégâts causés au palais de justice sont estimés entre 600 et 700 millions de wons (400.000 à 470.000 euros), selon l’agence de presse Yonhap.La Cour constitutionnelle doit décider d’ici mi-juin si elle confirme la destitution de M. Yoon ou si elle le rétablit dans ses fonctions. Dans le premier cas, une élection présidentielle anticipée devra avoir lieu dans les 60 jours.A ce chaos politique s’est ajouté, le 29 décembre, le crash d’un Boeing 737-800 de la compagnie low-cost sud-coréenne Jeju Air à l’aéroport de Muan (sud-ouest), tuant 179 personnes, la pire catastrophe aérienne jamais survenue sur le sol sud-coréen.Cet accident et la crise politique ont “entraîné des contractions de la consommation intérieure et de l’investissement dans la construction, ce qui a probablement fait chuter le taux de croissance du quatrième trimestre bien en dessous de la projection de novembre”, a poursuivi la Banque de Corée.Elle a par conséquent estimé que la croissance au quatrième trimestre 2024 s’est établie “bien en dessous de la projection initiale de 0,5%, atteignant possiblement 0,2% ou légèrement moins”.L’institut d’émission a également révisé à la baisse son estimation de croissance pour 2024, qui passe de +2,2% à “une fourchette de 2,0–2,1%”.Pour Jin Choi, économiste chez HSBC: “il est rare que la banque publie ses prévisions de croissance intermédiaires… cela reflète les efforts continus de la BOK pour soutenir le fonctionnement normal du gouvernement”.Lors d’une réunion avec des groupes de réflexion d’État, le nouveau chef de l’Etat par intérim Choi Sang-mok a déclaré qu’avec la nouvelle administration américaine, la Corée du Sud se trouve à un “tournant critique” où “l’incertitude basée sur les promesses de campagne” se transforme en “risques politiques pratiques”. Les soubresauts politiques affectent aussi le won, tombé fin décembre à son plus bas niveau depuis 2009 face au dollar et qui s’est à peine ressaisi depuis, renchérissant le coût des importations pour un pays dépourvu de ressources naturelles.
Début à Montpellier du procès d’une femme jugée pour avoir affamé sa fille de 13 ans jusqu’à la mort
Accusée d’avoir affamé jusqu’à la mort sa fille de 13 ans, une mère de famille de 54 ans comparaît lundi devant les assises de l’Hérault, accusée d'”actes de torture” et de “barbarie”, faits pour lesquels elle encourt la réclusion à perpétuité.Le procès s’ouvre à 14h00, à Montpellier. Le verdict est attendu vendredi au plus tard.Le jour de sa mort, d’un arrêt cardiaque, le 6 août 2020, dans la maison familiale de Montblanc (Hérault), entre Béziers et Pézenas, Amandine ne pesait plus que 28 kg pour 1,55 m. Les conséquences d’un état “cachectique”, un amaigrissement extrême, associé à une septicémie et à un possible syndrome de renutrition inappropriée, selon le rapport des médecins légistes.Elle avait également perdu plusieurs dents et avait les cheveux arrachés.Entendue le lendemain, sa mère, Sandrine Pissarra, 54 ans, avait expliqué qu’Amandine souffrait de troubles alimentaires, ce que personne n’a confirmé, et que la veille elle n’aurait accepté que d’avaler un morceau de sucre, un peu de compote et une boisson hyper-protéinée, avant de se mettre à vomir puis de cesser de respirer.En détention provisoire depuis mai 2021, la mère d’Amandine doit répondre d'”actes de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, en l’espèce de l’avoir notamment “affamé”. Cette ancienne serveuse, mère de huit enfants nés de trois unions,  doit en outre répondre de violences volontaires sur Amandine au cours des six précédentes années.Son compagnon depuis 2016, Jean-Michel Cros, 49 ans, est jugé à ses côtés et risque quant à lui 30 ans de réclusion pour avoir “privé de soins ou d’aliments” sa belle-fille et n’avoir rien fait pour la “sauver d’une mort certaine”, selon l’ordonnance de mise en accusation consultée par l’AFP.”Il ne fait aucun doute qu’Amandine a enduré de la part de (sa mère) des violences destructrices et paroxystiques, dont le seul dessein a été la volonté de l’entraîner dans une agonie honteuse et humiliante”, selon le juge d’instruction chargé du dossier dans son rapport d’enquête.Amandine était en fait depuis son plus jeune âge le souffre-douleur de sa mère, qui la privait de nourriture, lui infligeait d’interminables “punitions d’écriture” et l’enfermait dans un débarras, sous la surveillance de caméras. Selon l’expertise psychiatrique, Sandrine Pissarra, décrite par son entourage comme colérique et violente, a pu “transposer sa haine” du père d’Amandine sur le corps de sa fille. Les faits les plus graves se sont déroulés à partir de mars 2020 avec le premier confinement dû au Covid, lorsque la jeune fille a cessé d’être scolarisée.