Mistrust undermines Ivory Coast’s universal healthcare dreamFri, 29 Aug 2025 06:42:04 GMT

As patients enter a major Abidjan hospital, a large sign informs them that Ivory Coast’s universal health insurance will cover some of their medical expenses.But although the healthcare coverage has been available for six years, many Ivorians still have not signed up for it — and those that have often don’t bother trying to use …

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‘If I were president’: Cracks appear in Senegal’s top political double actFri, 29 Aug 2025 06:35:00 GMT

After trading run-ins with the former government for the corridors of power, Senegal’s dynamic duo of President Bassirou Diomaye Faye and Prime Minister Ousmane Sonko enjoyed a year-long honeymoon.Yet recent attempts at projecting a friendship refreshed have failed to dispel doubts that the west African country’s top political double act, whose rise to power fanned …

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Au Nigeria, les télécommunications subissent le fléau du vandalisme

Lorsque les réseaux de téléphonie mobile et internet ont été interrompus dans neuf Etats du Nigeria au début de l’été, laissant des millions de personnes sans service, les responsables des télécommunications ont pointé du doigt un coupable familier: le vandalisme.La destruction des infrastructures de télécommunications est courante dans le pays le plus peuplé d’Afrique, qu’il s’agisse de groupes jihadistes voulant couper les communications ou de vols purs et simples de câbles, de pièces, mais aussi de générateurs et de diesel dans les sous-stations.Et la situation a empiré dernièrement, alors que le pays connaît sa pire crise économique depuis 30 ans, avec une inflation au-dessus de 20% en 2025: les vols de câbles destinés à la revente sont devenus de plus en plus fréquents, explique la société de télécommunications nigériane IHS Towers dans son rapport annuel 2024. Entre 2018 et 2022, il y a eu au moins 50.000 cas de destruction majeure des infrastructures et des installations de télécommunications, selon la Commission nigériane des communications.Ces actes de vandalisme auraient coûté 23 millions de dollars en 2023 aux opérateurs du secteur contraints de réparer ou remplacer les équipement d’après un rapport de Bloomberg. IHS Towers, qui exploite plus de 16.000 tours de télécommunications au Nigeria, a également mentionné le vol de carburant dans ses stations de base comme un problème récurrent, au même titre que “la corruption, l’incertitude politique et l’effondrement des infrastructures”.”Les utilisateurs ne savent pas que les pannes sont dues à des actes de vandalisme, ils rejettent simplement la faute sur la mauvaise qualité du réseau”, déplore Gbenga Adebayo, président de l’Association of Licensed Telecoms Operators of Nigeria (ALTON).En 2023, le plus grand fournisseur de télécommunications du Nigeria, MTN, a signalé plus de 6.000 incidents de dommages aux câbles à fibre optique. Airtel, le deuxième opérateur du pays, a déclaré subir environ 40 cas de vandalisme sur les fibres optiques chaque jour.- “Colonne vertébrale” -Les conséquences du vandalisme sur les infrastructures de communication vont plus loin que la simple difficulté à passer des appels. Dans de nombreuses zones rurales, les téléphones portables sont le seul lien avec la famille, les services financiers ou les secours d’urgence, et les coupures de fibre optique peuvent priver des communautés entières d’accès à Internet pendant plusieurs jours.L’économie numérique du Nigeria a contribué à environ 18% du PIB au dernier trimestre 2024, mais les petits commerçants, les étudiants et les personnes se déplaçant dans le cadre de leur travail sont souvent les plus touchés lorsque les réseaux sont en panne et que tout, des services bancaires mobiles aux applications de VTC, est hors service.”Les infrastructures de télécommunications sont la colonne vertébrale de notre connectivité et de notre économie numérique”, a déclaré début août le conseiller à la sécurité nationale du Nigeria, Nuhu Ribadu. L’année dernière, le président Bola Tinubu a publié un décret classant les “systèmes de technologie de l’information et de la communication” et les “réseaux et infrastructures” comme infrastructures nationales critiques, au même titre que les casernes militaires et les hôpitaux et pouvant prétendre à une sécurité renforcée.Mais ces mesures sécuritaires semblent encore difficiles à mettre en place, alors que les forces de sécurité du pays sont mobilisées sur plusieurs fronts pour combattre la menace jihadiste dans le nord-est, le banditisme dans le nord-ouest, les affrontements intercommunautaires dans le centre, et l’insécurité dans le sud.En outre, alors que les ménages se tournent de plus en plus vers les générateurs et l’énergie solaire pour faire face aux pénuries d’électricité incessantes dans le pays et maintenir leur connectivité, les générateurs et les batteries des stations télécoms sont devenus une cible tentante pour les voleurs, en particulier dans les grandes villes, qu’ils revendent à des particuliers ignorants de leur provenance.”Les batteries des sous-stations finissent dans les maisons et les bureaux sous forme de batteries d’onduleurs d’occasion. Les générateurs et le diesel ne sont pas non plus en sécurité”, explique M. Adebayo.Pour dissuader les vols, les grandes entreprises ont commencé à installer des traceurs sur les batteries et les générateurs.

Le Brésil s’attaque à un vaste réseau de blanchiment dans les carburants

Des sommes faramineuses blanchies via des stations-services, puis placées dans des institutions financières: les autorités brésiliennes se sont attaquées jeudi au crime organisé en lançant une vaste opération mobilisant 1.400 agents à travers le pays.Le président Luiz Inacio Lula da Silva a salué “la plus grande riposte de l’Etat brésilien contre le crime organisé de notre histoire”, dans un message publié sur le réseau social X.Les membres de ce gigantesque réseau de fraude et de blanchiment dans la filière des carburants auraient dissimulé l’argent illicite par le biais de placements suspects dans une quarantaine de fonds d’investissement, selon les autorités du plus grand pays d’Amérique latine.Le parquet de Sao Paulo a précisé dans un communiqué que ce réseau blanchissait des fonds du Premier commando de la capitale (PCC), un des principaux groupes criminels du pays.Cette faction née dans les prisons de la capitale économique Sao Paulo est notamment en lien avec la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta, pour envoyer de la cocaïne produite en Amérique du Sud vers l’Europe depuis des ports brésiliens.Le crime organisé représente un immense défi pour l’Etat au Brésil, face à de puissantes factions rivales ultra-violentes et qui pénètrent toujours plus profondément l’économie légale.Des agents de divers organes publics ont été mobilisés pour l’opération de jeudi, qui a ciblé 350 personnes ou entreprises dans une dizaine d’Etats, notamment ceux de Rio de Janeiro et Sao Paulo. Cinq personnes ont été arrêtées et 1.500 véhicules, 192 biens immobiliers et deux bateaux saisis, ainsi que 300.000 réais en espèces (environ 47.000 euros), selon un premier bilan officiel.- Carburant frelaté -L’enquête “a permis de suivre toute la chaîne et d’atteindre le noyau financier sur lequel reposent ces pratiques” criminelles, a estimé Lula.D’après le fisc brésilien, les mouvements financiers du réseau de blanchiment ont atteint 52 milliards de réais (environ 8 milliards d’euros) de 2020 à 2024.”La sophistication du crime organisé est telle que nous devons déchiffrer le parcours de l’argent”, a affirmé le ministre des Finances, Fernando Haddad.Dans la mégalopole Sao Paulo, des agents ont mené des perquisitions sur l’avenue Faria Lima, le centre d’affaires du pays où se trouvent les sièges de nombreuses institutions financières.Selon les enquêteurs, le crime organisé s’était infiltré “dans plusieurs maillons de la chaîne de la filière des carburants, de l’importation à la production, la distribution et la commercialisation aux consommateurs”.Les agents ont “identifié des irrégularités dans plus de 1.000 stations-services de dix Etats”.Certains propriétaires ayant vendu leur station à des membres du PCC “n’ont pas reçu le montant de la transaction et étaient menacés de mort s’ils le réclamaient”, a dénoncé le parquet de Sao Paulo.Au-delà du blanchiment, ce “système sophistiqué” générait “des profits de milliards de réais” via la vente de carburant frelaté, produit à partir de méthanol, une substance “hautement toxique et inflammable”, selon les enquêteurs.- “Banque parallèle” -L’argent était placé dans des fintechs, plateformes numériques de services financiers, et non dans des banques traditionnelles, “pour rendre plus difficile sa traçabilité”, selon l’administration fiscale.L’une de ces entreprises faisait office de “banque parallèle”, ayant reçu près de 11.000 dépôts en espèces suspects de 2022 à 2023.Le fisc dit avoir “identifié au moins 40 fonds d’investissements contrôlés” par le crime organisé dans cette enquête, pour un montant total de 30 milliards de réais, soit quelque 4,7 milliards d’euros.Une partie de ces fonds étaient réinvestis dans la filière des carburants, notamment dans l’achat d’usines à éthanol et de 1.600 camions-citerne pour produire et acheminer le carburant vendu dans les stations-services contrôlées par l’organisation criminelle.Le Brésil est le deuxième producteur mondial de biocarburants, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Le Brésil s’attaque à un vaste réseau de blanchiment dans les carburants

Des sommes faramineuses blanchies via des stations-services, puis placées dans des institutions financières: les autorités brésiliennes se sont attaquées jeudi au crime organisé en lançant une vaste opération mobilisant 1.400 agents à travers le pays.Le président Luiz Inacio Lula da Silva a salué “la plus grande riposte de l’Etat brésilien contre le crime organisé de notre histoire”, dans un message publié sur le réseau social X.Les membres de ce gigantesque réseau de fraude et de blanchiment dans la filière des carburants auraient dissimulé l’argent illicite par le biais de placements suspects dans une quarantaine de fonds d’investissement, selon les autorités du plus grand pays d’Amérique latine.Le parquet de Sao Paulo a précisé dans un communiqué que ce réseau blanchissait des fonds du Premier commando de la capitale (PCC), un des principaux groupes criminels du pays.Cette faction née dans les prisons de la capitale économique Sao Paulo est notamment en lien avec la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta, pour envoyer de la cocaïne produite en Amérique du Sud vers l’Europe depuis des ports brésiliens.Le crime organisé représente un immense défi pour l’Etat au Brésil, face à de puissantes factions rivales ultra-violentes et qui pénètrent toujours plus profondément l’économie légale.Des agents de divers organes publics ont été mobilisés pour l’opération de jeudi, qui a ciblé 350 personnes ou entreprises dans une dizaine d’Etats, notamment ceux de Rio de Janeiro et Sao Paulo. Cinq personnes ont été arrêtées et 1.500 véhicules, 192 biens immobiliers et deux bateaux saisis, ainsi que 300.000 réais en espèces (environ 47.000 euros), selon un premier bilan officiel.- Carburant frelaté -L’enquête “a permis de suivre toute la chaîne et d’atteindre le noyau financier sur lequel reposent ces pratiques” criminelles, a estimé Lula.D’après le fisc brésilien, les mouvements financiers du réseau de blanchiment ont atteint 52 milliards de réais (environ 8 milliards d’euros) de 2020 à 2024.”La sophistication du crime organisé est telle que nous devons déchiffrer le parcours de l’argent”, a affirmé le ministre des Finances, Fernando Haddad.Dans la mégalopole Sao Paulo, des agents ont mené des perquisitions sur l’avenue Faria Lima, le centre d’affaires du pays où se trouvent les sièges de nombreuses institutions financières.Selon les enquêteurs, le crime organisé s’était infiltré “dans plusieurs maillons de la chaîne de la filière des carburants, de l’importation à la production, la distribution et la commercialisation aux consommateurs”.Les agents ont “identifié des irrégularités dans plus de 1.000 stations-services de dix Etats”.Certains propriétaires ayant vendu leur station à des membres du PCC “n’ont pas reçu le montant de la transaction et étaient menacés de mort s’ils le réclamaient”, a dénoncé le parquet de Sao Paulo.Au-delà du blanchiment, ce “système sophistiqué” générait “des profits de milliards de réais” via la vente de carburant frelaté, produit à partir de méthanol, une substance “hautement toxique et inflammable”, selon les enquêteurs.- “Banque parallèle” -L’argent était placé dans des fintechs, plateformes numériques de services financiers, et non dans des banques traditionnelles, “pour rendre plus difficile sa traçabilité”, selon l’administration fiscale.L’une de ces entreprises faisait office de “banque parallèle”, ayant reçu près de 11.000 dépôts en espèces suspects de 2022 à 2023.Le fisc dit avoir “identifié au moins 40 fonds d’investissements contrôlés” par le crime organisé dans cette enquête, pour un montant total de 30 milliards de réais, soit quelque 4,7 milliards d’euros.Une partie de ces fonds étaient réinvestis dans la filière des carburants, notamment dans l’achat d’usines à éthanol et de 1.600 camions-citerne pour produire et acheminer le carburant vendu dans les stations-services contrôlées par l’organisation criminelle.Le Brésil est le deuxième producteur mondial de biocarburants, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Éventrer une femme, classique artistique et littéraire démonté par Ivan Jablonka

Éventrer une femme est un motif classique de l’art et de la littérature que démonte l’historien Ivan Jablonka, dans un essai provocateur qui interroge nos consciences, “La Culture du féminicide”.Ce panorama commenté des représentations de sévices, assassinats et corps mutilés, “de la Bible à Netflix”, publié par les éditions du Seuil, arrive en librairie vendredi.On ressort de sa lecture avec la nette impression que la description, complaisante ou ultraviolente, de la souffrance des femmes peut être la première source du succès d’une Å“uvre.”Trop manichéen ?”, se demande Le Point, pour qui l’auteur “accuse les représentations de la violence d’encourager les meurtres de femmes” grâce à “un travail de justification souterrain”.Le propos est plutôt que les peintres, écrivains, cinéastes et autres ont trop banalisé, voire ont érotisé ce type d’homicides, et ont fait preuve d’indulgence pour leurs auteurs, des hommes.- “Terriblement romantique de tuer” -“Les préjugés, les stéréotypes que charrie la culture du féminicide, c’est par exemple que la femme est coupable et que l’homme est victime. Parce qu’elle était hystérique, prostituée, c’était qu’une poupée écervelée, c’était une sorcière. Tout ça vient expliquer et justifier son meurtre”, explique l’historien français à l’AFP.”Et inversement, l’homme qui tue, c’était une victime. Il était tellement amoureux que la femme a ruiné sa vie. Et puis il l’a tuée mais c’est terriblement romantique de tuer”, ajoute-t-il.Les exemples abordés, références tantôt populaires, tantôt érudites, vont du Livre des juges, dans l’Ancien Testament, à une chanson de Nick Cave, “Where the Wild Roses Grow”, en passant par les images des martyres chrétiennes, les romans du marquis de Sade, le numéro de la femme coupée au cirque ou les films d’Alfred Hitchcock.Ivan Jablonka ne se contente pas de décrire cette “culture”, qui pour lui est aussi une “inculture”, une forme d’ignorance de la réalité des violences contre les femmes. Il esquisse la manière dont on peut en parler avec plus de justesse. Et il donne deux exemples récents.- Impunité -Le documentaire de Netflix “De rockstar à tueur: le cas Cantat”, sur le meurtre de Marie Trintignant en 2003 et le suicide de Kristina Rady en 2010. “Il montre à quel point les préjugés que je mets au jour étaient tels quels reproduits par les amis de Bertrand Cantat, ses amis, ses producteurs, ses proches”, commente l’historien.Et le roman culte du Chilien Roberto Bolaño, “2666”, qui évoque l’impunité des hommes dans une ville mexicaine fictive où sont assassinées plus d’une centaine de femmes, inspirée de la ville réelle de Ciudad Juarez. “C’est évidemment un roman de contre-culture du féminicide”, selon Ivan Jablonka.La littérature continue d’explorer ce thème, en racontant des histoires vraies, car le réservoir est large, avec des dizaines de meurtres de femmes par leur conjoint ou compagnon en France chaque année. On en trouve deux récits détaillés, dans cette rentrée littéraire de 2025: “La Nuit au cÅ“ur” de Nathacha Appanah et “Détruire tout” de Bernard Bourrit.Lors de celle de 2016, Ivan Jablonka lui-même avait connu son plus grand succès de librairie avec “Laëtitia”, prix Médicis, une enquête sur la courte vie d’une jeune fille de 18 ans, Laëtitia Perrais, tuée en 2011 par un criminel récidiviste.”On peut inventer de nouvelles formes culturelles qui permettent de rompre avec ces préjugés, ces stéréotypes”, affirme-t-il. “Ce que la culture a fait, la culture peut le défaire.”

Au Sénégal, la solidité du duo Diomaye-Sonko à l’épreuve

Accolades, échanges fraternels, sourires… Au Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko semblent avoir retrouvé leur complicité après de premiers signes de tension, sans toutefois dissiper les doutes sur l’avenir de leur duo d’ici la présidentielle de 2029.Le pays est depuis la présidentielle de 2024 dans une situation singulière, avec un président redevable de son poste à son Premier ministre et mentor, à qui le fauteuil serait certainement revenu si sa candidature n’avait été invalidée.Compagnons de route de longue date, M. Sonko, 51 ans, et le président Faye, 45 ans, forment un attelage qui a suscité de nombreux espoir dans le pays, notamment chez les jeunes, après leur triomphe il y a 16 mois au terme de trois années d’un combat commun contre l’ex-pouvoir qui leur a valu d’être emprisonnés.Depuis que M. Faye a nommé M. Sonko Premier ministre, ils se répartissent les tâches – affaires étrangères pour le premier, tout en retenue, affaires intérieures et autres pour le second, dans un style plus clivant – et expriment volontiers leur estime mutuelle. Mais un malaise est récemment apparu au grand jour au sein du duo, qui a remporté la présidentielle dès le premier tour sous le slogan “Sonko mooy Diomaye” (“Sonko c’est Diomaye”).  Dans une sortie tonitruante début juillet, le Premier ministre, visage dur et ton menaçant, s’en est vivement pris au président Faye, fustigeant un “problème d’autorité” dans le pays, lors d’une rencontre de leur parti, le Pastef.”Si c’était moi le président, les choses ne se passeraient pas comme ça”, avait-il asséné.A l’origine de cette mésentente, un supposé manque de soutien du président face aux attaques dont M. Sonko, personnage à la fois adulé et honni, dit faire l’objet.L’épisode, qui a laissé craindre une crise au sommet de l’État, a été vite étouffé par le président, qui a assuré n’avoir aucun conflit avec son Premier ministre.- “Malaise profond” -Mais pour beaucoup, le différend demeure toujours malgré les apparences.”Tout indique que c’est un malaise plus profond”, estime Sidy Diop, analyste politique qui note une “véritable rupture” entre le président et la base radicale du Pastef, fidèle à Ousmane Sonko.Depuis la sortie de M. Sonko, M. Faye est sous pression, certains militants du Pastef inondant de messages hostiles chacune de ses publications sur les réseaux sociaux.Parallèlement, plusieurs responsables du parti et des ministres ont affiché leur soutien au Premier ministre, qui reste le président et leader charismatique du Pastef.Sur les réseaux sociaux, un député du Pastef proche du Premier ministre, Guy Marius Sagna, n’a pas hésité à qualifier M. Sonko de “président légitime”, reléguant M. Faye au rang de “président légal”.”On sent carrément qu’il y a désormais deux camps” au sein du parti, observe Samba Oumar Fall, auteur d’un ouvrage sur le duo intitulé “Ruptures et promesses”.S’ils n’affichent aucun différend politique, les deux hommes ont quelques sources de désaccords sur la forme, notent plusieurs observateurs, notamment sur la marche de la justice et le traitement des crimes commis par le pouvoir précédent, mais aussi sur la nomination par M. Faye de certains responsables accusés d’être proches de l’ancien régime. – Pas comme les autres -Cette agitation suscite déjà des interrogations sur le maintien de ce pouvoir bicéphale d’ici la présidentielle de 2029.Alors que cette échéance est encore lointaine, le leader du Pastef a récemment affirmé que “rien ni personne” ne pourrait l’empêcher d’être candidat. Or plus ce rendez-vous va se rapprocher, plus les tensions risquent de s’exacerber, estime l’analyste Sidy Diop.”Rien, absolument rien, ne saurait briser le lien indéfectible qui (les) unit”, balaye de son côté El Malick Ndiaye, un des responsables du parti.Stratège ingénieux et opiniâtre, Ousmane Sonko a été le principal artisan de la victoire du président Faye, longtemps resté dans son ombre. M. Faye est le premier à reconnaître qu’il ne serait pas où il est si son guide ne l’avait poussé en avant quand sa propre candidature avait été invalidée.Cela confère à M. Sonko une légitimité et une force politique qui en font un Premier ministre pas comme les autres, souligne M. Diop.D’un autre côté, Bassirou Diomaye Faye détient le vrai pouvoir et peut se séparer de son chef de gouvernement par un simple décret, ajoute-t-il.Alioune Tine, figure de la société civile, voit dans le duo Faye-Sonko un attelage “très complémentaire”, conscient des multiples défis qui l’attendent comme l’emploi des jeunes, la cherté de la vie ou la relance économique: “Rien ne peut les séparer”.Un divorce entre les deux serait une terrible désillusion pour les Sénégalais, souligne Sidy Diop, selon qui “ils ne peuvent pas se payer le luxe d’une séparation qui ne profiterait à aucun des deux”.