En Chine, la cité du tabac résiste au vent anti-cigarettes

Depuis une pagode dans le sud-ouest de la Chine, des touristes observent l’immense usine locale de cigarettes, source d’un lourd tribut sanitaire dans le pays mais qui reste un poumon économique pour cette région défavorisée.Le pays compte un tiers des fumeurs de la planète et les maladies liées au tabac sont une cause majeure de mortalité.La Chine espère réduire la consommation d’ici 2030, un objectif qui se heurte aux intérêts du puissant monopole d’Etat et de collectivités locales dont les finances sont dépendantes des cigarettes.Ce paradoxe s’illustre à Yuxi, dans la province du Yunnan, où l’agriculture et le tourisme comptent sur la culture du tabac, très importante, pour développer cette région relativement rurale.Le tabac représentait près d’un tiers du PIB local au premier trimestre 2022, selon les chiffres officiels.Cet argent aide à “payer la scolarité des enfants ou à construire une maison”, explique à l’AFP Mme Li, une agricultrice, tandis que son mari laboure un champ.Sa famille peut gagner jusqu’à 60.000 yuans (7.340 euros) annuels grâce au tabac, bien plus qu’avec d’autres cultures aux cours plus fluctuants.Le tabac attire aussi un nombre croissant de touristes à Yuxi, qui viennent visiter le producteur de cigarettes Hongta (“Pagode rouge”), l’une des marques les plus connues de Chine.Nommée d’après la pagode centenaire de la ville, à l’origine blanche mais repeinte en rouge par les communistes, l’entreprise est une filiale de la compagnie étatique China Tobacco – laquelle détient un monopole sur le secteur.- Conflit d’intérêt -Hongta propose notamment aux touristes des visites de son usine et d’un musée du tabac.”Les cigarettes d’ici sont célèbres, donc on voulait venir voir”, déclare à l’AFP M. Dong, un touriste venu du nord-est du pays.La Chine est le premier producteur et consommateur mondial de tabac, avec plus de 300 millions de fumeurs selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).L’interdiction de fumer dans les lieux fermés est mieux appliquée qu’auparavant, notamment dans les métropoles. Mais la fumée continue d’être courante dans certains cybercafés, hôtels, restaurants ou toilettes publiques – souvent dans les endroits moins développés.Le gouvernement veut réduire d’environ 25% à quelque 20% la part de fumeurs dans la population d’ici 2030.Mais les progrès sont laborieux. Selon une étude chinoise publiée l’an passé, le nombre de fumeurs entre 2010 et 2022 n’a baissé que de 14% – une réduction nettement inférieure à la moyenne des pays développés.Les autorités doivent également composer avec les intérêts de China Tobacco, qui contrôle pratiquement toute la production, la transformation et la distribution du tabac.Le secteur a généré l’an dernier 1.600 milliards de yuans (196 milliards d’euros) en bénéfices et rentrées fiscales.L’Administration nationale du monopole du tabac, le régulateur du secteur, a été critiquée par des chercheurs pour n’être, en réalité, qu’une simple façade de China Tobacco présentée sous un autre nom. Le plus grand fabricant national de cigarettes serait donc aussi son propre régulateur.- “Fumeur moins” -Selon une récente étude, le coût du tabagisme en Chine, estimé en 2020 à 2.430 milliards de yuans (297 milliards d’euros), dépasse d’environ 1,6 fois les bénéfices économiques générés par le secteur.”Des politiques antitabac plus strictes pourraient réduire la prévalence du tabagisme sans nuire gravement aux recettes publiques”, déclare à l’AFP Qinghua Nian, biostatisticienne à l’Ecole de santé publique Bloomberg de l’Université Johns Hopkins (Etats-Unis).Les initiatives pour limiter le tabagisme en Chine coïncident avec l’expansion à l’étranger des entreprises du secteur.Selon l’ONU, les exportations chinoises de tabac et produits dérivés ont dépassé en 2023 les 9 milliards de dollars (8 milliards d’euros), contre moins de 1,5 milliard cinq ans plus tôt.Mais la cigarette semble perdre son attrait auprès des jeunes. “Il vaut mieux fumer moins”, explique M. Dong, le touriste rencontré à la pagode rouge. “Mes enfants et petits-enfants, eux, ne fument pas du tout.”Non loin de là, M. Long surveille des plants de tabac.”Avant, le tabac se vendait quelques yuans les 500 grammes. Maintenant, c’est plusieurs dizaines”, confie cet ouvrier agricole de 54 ans.”Ce secteur reste une bonne source de revenus pour les agriculteurs.”

En Chine, la cité du tabac résiste au vent anti-cigarettes

Depuis une pagode dans le sud-ouest de la Chine, des touristes observent l’immense usine locale de cigarettes, source d’un lourd tribut sanitaire dans le pays mais qui reste un poumon économique pour cette région défavorisée.Le pays compte un tiers des fumeurs de la planète et les maladies liées au tabac sont une cause majeure de mortalité.La Chine espère réduire la consommation d’ici 2030, un objectif qui se heurte aux intérêts du puissant monopole d’Etat et de collectivités locales dont les finances sont dépendantes des cigarettes.Ce paradoxe s’illustre à Yuxi, dans la province du Yunnan, où l’agriculture et le tourisme comptent sur la culture du tabac, très importante, pour développer cette région relativement rurale.Le tabac représentait près d’un tiers du PIB local au premier trimestre 2022, selon les chiffres officiels.Cet argent aide à “payer la scolarité des enfants ou à construire une maison”, explique à l’AFP Mme Li, une agricultrice, tandis que son mari laboure un champ.Sa famille peut gagner jusqu’à 60.000 yuans (7.340 euros) annuels grâce au tabac, bien plus qu’avec d’autres cultures aux cours plus fluctuants.Le tabac attire aussi un nombre croissant de touristes à Yuxi, qui viennent visiter le producteur de cigarettes Hongta (“Pagode rouge”), l’une des marques les plus connues de Chine.Nommée d’après la pagode centenaire de la ville, à l’origine blanche mais repeinte en rouge par les communistes, l’entreprise est une filiale de la compagnie étatique China Tobacco – laquelle détient un monopole sur le secteur.- Conflit d’intérêt -Hongta propose notamment aux touristes des visites de son usine et d’un musée du tabac.”Les cigarettes d’ici sont célèbres, donc on voulait venir voir”, déclare à l’AFP M. Dong, un touriste venu du nord-est du pays.La Chine est le premier producteur et consommateur mondial de tabac, avec plus de 300 millions de fumeurs selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).L’interdiction de fumer dans les lieux fermés est mieux appliquée qu’auparavant, notamment dans les métropoles. Mais la fumée continue d’être courante dans certains cybercafés, hôtels, restaurants ou toilettes publiques – souvent dans les endroits moins développés.Le gouvernement veut réduire d’environ 25% à quelque 20% la part de fumeurs dans la population d’ici 2030.Mais les progrès sont laborieux. Selon une étude chinoise publiée l’an passé, le nombre de fumeurs entre 2010 et 2022 n’a baissé que de 14% – une réduction nettement inférieure à la moyenne des pays développés.Les autorités doivent également composer avec les intérêts de China Tobacco, qui contrôle pratiquement toute la production, la transformation et la distribution du tabac.Le secteur a généré l’an dernier 1.600 milliards de yuans (196 milliards d’euros) en bénéfices et rentrées fiscales.L’Administration nationale du monopole du tabac, le régulateur du secteur, a été critiquée par des chercheurs pour n’être, en réalité, qu’une simple façade de China Tobacco présentée sous un autre nom. Le plus grand fabricant national de cigarettes serait donc aussi son propre régulateur.- “Fumeur moins” -Selon une récente étude, le coût du tabagisme en Chine, estimé en 2020 à 2.430 milliards de yuans (297 milliards d’euros), dépasse d’environ 1,6 fois les bénéfices économiques générés par le secteur.”Des politiques antitabac plus strictes pourraient réduire la prévalence du tabagisme sans nuire gravement aux recettes publiques”, déclare à l’AFP Qinghua Nian, biostatisticienne à l’Ecole de santé publique Bloomberg de l’Université Johns Hopkins (Etats-Unis).Les initiatives pour limiter le tabagisme en Chine coïncident avec l’expansion à l’étranger des entreprises du secteur.Selon l’ONU, les exportations chinoises de tabac et produits dérivés ont dépassé en 2023 les 9 milliards de dollars (8 milliards d’euros), contre moins de 1,5 milliard cinq ans plus tôt.Mais la cigarette semble perdre son attrait auprès des jeunes. “Il vaut mieux fumer moins”, explique M. Dong, le touriste rencontré à la pagode rouge. “Mes enfants et petits-enfants, eux, ne fument pas du tout.”Non loin de là, M. Long surveille des plants de tabac.”Avant, le tabac se vendait quelques yuans les 500 grammes. Maintenant, c’est plusieurs dizaines”, confie cet ouvrier agricole de 54 ans.”Ce secteur reste une bonne source de revenus pour les agriculteurs.”

Pope Leo XIV warns of spectre of global war in first Sunday address

Pope Leo XIV condemned the spectre of a “third world war” in his first Sunday address, addressing international crises just days after becoming the Catholic Church’s new leader. From the balcony of St Peter’s Basilica, the Chicago-born Robert Francis Prevost, 69, greeted tens of thousands of people gathered below him in St Peter’s Square, cheering, applauding wildly and enthusiastically waving flags.”Dear brothers and sisters, happy Sunday!” grinned the first pontiff from the United States, in just his second official public appearance since being elected pope Thursday in a secret conclave of cardinals.But despite the festive atmosphere, the 267th pontiff addressed turbulent current events head-on. Following a short prayer to the Virgin Mary, he cited the recent 80th anniversary of the end of World War II, a conflict which killed 60 million people. “In today’s dramatic scenario of a third world war… as repeatedly stated by Pope Francis, I also address the powerful of the world, repeating the ever-timely appeal: No more war!” Leo urged from the balcony.  As had his predecessor Francis, he appealed for a “genuine, just and lasting peace” in Ukraine and said he was “deeply saddened” by events in the Gaza Strip, calling for a ceasefire in the Israel-Hamas war. “Humanitarian aid must be provided to the exhausted civilian population and all the hostages must be freed,” he said. – ‘Credible models’ -The novelty of a US-born pope — who spent much of his life as a missionary in Peru and holds Peruvian citizenship — drew people from all over the world on Sunday, anxious to catch a glimpse of the modest, soft-spoken pontiff for themselves. Some bore national or religious flags and Catholic symbols, while groups of young people strummed guitars or sang songs as they awaited Leo’s appearance at the balcony. Spanish student Gloria Rojas Quintana, 26, told AFP she was relieved that Leo appeared to be made in the mold of Francis. “He continued in the line of his predecessor, he spoke out on the international conflicts that concern us so much,” said Quintana. She also welcomed Leo’s mention of young people, in which he said youth needed to “look up to credible models of generous dedication to God and to their brothers and sisters.” Leo – the first Augustinian pope — saluted those in the Church following a calling, especially “those in the priesthood and consecrated life,” telling them the Church had a “great need” for them.As pope, Leo will have to tackle healing rifts within the Church, renewing faith among the world’s 1.4 billion Catholics and addressing a host of modern-day challenges weighing on the more than 2,000-year-old institution.Many in the crowd expressed hopes that Leo can be a unifying figure within the fractured Church — and world beyond.  Alejandrina Espinosa, 59, from the Quechua population of Peru, told AFP she wept when she learned the new pope had spent more than 20 years in missions in Peru. “He stole our hearts, because he awakened Christianity. The pope turned his work towards the forgotten, desolate peoples,” Espinosa told AFP. “I hope that this pope can unite all religions to save the world, because humanity is living a humanitarian crisis. We are killing each other.”Ahead of his appearance Sunday, Leo descended into the Vatican Grottoes, deep beneath the basilica, to celebrate mass near the tomb of St Peter, the Vatican said.In a homily there, he said people need “to know how to listen so as not to judge, not to close doors thinking that we have all the truth and nobody else can tell us anything,” according to the Vatican.- Tribute to Francis -In the first clues as to the direction of his pontificate, Leo said Saturday he would be driven by the legacy of Francis — who died on April 21 aged 88 — “with his example of complete dedication to service and to sober simplicity of life”. Saturday evening, Leo prayed before Francis’s simple marble tomb inside Rome’s Santa Maria Maggiore basilica. Like Francis, Leo shares a commitment to the poor and disadvantaged, and a focus on Catholics in far-flung areas away from Rome. The new pope’s personal style is seen to be less direct than the sometimes impulsive Francis, a progressive who often ruffled feathers within the Roman Curia, or government of the Holy See, during his 12-year papacy. “We are at the beginning of his pontificate, but already the first steps give us great courage and comfort. Even the reaction of the people, so beautiful and enthusiastic, says a lot,” Cardinal Pierbattista Pizzaballa, the Latin Patriarch of Jerusalem, told the Corriere della Sera daily on Sunday.  – Full steam ahead -Looking ahead, the pope has a packed calendar of meetings and audiences, starting on Monday when he will be officially presented to the international media who came to Rome to cover his election.He plans to meet diplomats to the Vatican on Friday and then on Sunday May 18 will preside over the inaugural mass at St Peter’s to mark the beginning of his pontificate.Francis named Leo a cardinal in 2023 after choosing him to lead the powerful Dicastery of Bishops, which advises the pontiff on bishop appointments. 

Une foule de manifestants contre l’islamophobie dimanche à Paris

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dimanche à Paris à l’appel de plusieurs organisations et de personnalités pour dénoncer “la progression de l’islamophobie en France” et rendre hommage à Aboubakar Cissé, jeune Malien tué dans une mosquée du Gard.”Le racisme, ça commence avec des mots et ça finit comme Aboubakar”, clame une pancarte visible dans le cortège où ont pris place de nombreux représentants de la France Insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, Louis Boyard ou Eric Coquerel, a constaté une journaliste de l’AFP.”Avec la mort d’Aboubakar Cissé, une ligne rouge a été franchie”, estime Tarek, 44 ans, cadre de production francilien, qui défile sous le soleil avec un grand drapeau français.Au milieu de drapeaux français et palestiniens, les manifestants scandent “non, non à l’islamophobie “, avec plusieurs slogans et pancartes ciblant le ministre de l’Intérieur: “Même si Retailleau ne veut pas, nous on est là”. Des organisations antiracistes ont appelé à défiler dans la capitale et ailleurs en France – il étaient 400 à Lille – pour dénoncer “la progression de l’islamophobie” et saluer la mémoire d’Aboubakar Cissé.Le député LFI Éric Coquerel a déploré une “augmentation de l’islamophobie de manière incontestable, jusqu’à la mort d’Aboubakar Cisse dans une mosquée”. “Jamais on ne dira assez la responsabilité du ministre Retailleau qui fusionne droite et extrême droite”, a-t-il lancé.Les trois premiers mois de l’année ont enregistré une augmentation des actes antimusulmans de 72% par rapport à la période en 2024 avec 79 cas recensés, selon le décompte du ministère de l’Intérieur.Yassine Benyettou, secrétaire national du collectif RED Jeunes et coorganisateur de la marche, a déploré cette semaine “une peur constante” grandissante dans la communauté musulmane, estimant que la “parole décomplexée” d’une partie de la classe politique alimente un climat antimusulman et “porte atteinte à la sécurité d’une partie de la population française”.Le meurtre d’Aboubakar Cissé a ravivé en France un débat autour du terme même d'”islamophobie”.Bruno Retailleau, dont l’attitude dans cette affaire a été critiquée à gauche et par des proches de la victime, a estimé qu'”il y a une connotation idéologique du terme +islamophobie+ très marquée vis-à-vis des Frères musulmans, qui fait que dans notre ministère, on prend la précaution de ne pas l’utiliser”.Le Premier ministre François Bayrou a au contraire défendu l’emploi du terme “islamophobe” dans cette affaire.Ce débat a trouvé un écho dans le cortège dimanche avec cette pancarte brandie par un manifestant place de la Bastille: “Ils ne sont pas islamophobes, c’est juste qu’ils n’aiment pas les musulmans”.