Delphine Jubillar avait “peur” de Cédric, témoigne l’amant de la disparue

Delphine Jubillar avait “peur” de son mari Cédric, a affirmé lundi l’amant de l’infirmière disparue fin 2020 dans le Tarn, ajoutant avoir “l’intime conviction” que c’est bien son époux qui a “attenté” à sa vie.”Delphine, au bout d’un moment, a reçu des menaces de son mari”, a déclaré Jean, 44 ans, avec lequel la jeune mère de famille comptait refaire sa vie. “Ce que je constate, c’est qu’aujourd’hui elle a disparu”, a-t-il ajouté, devant l’accusé agité de mouvements nerveux dans le box vitré. “Je savais qu’elle avait peur de lui”, a poursuivi le quadragénaire, expert automobile, ajoutant avoir “l’intime conviction que c’est Cédric Jubillar qui a attenté à la vie de sa femme”.Les traits tirés, l’accusé, polaire noire sur le dos, a suivi sa déposition sans le lâcher du regard, un sourire en coin à son apparition dans la salle d’audience du palais de justice d’Albi où il est jugé pour le meurtre de Delphine, dont le corps n’a jamais été retrouvé.Vers la fin de l’audition de l’amant, la défense a affirmé que les enquêteurs avaient “volontairement caché” le bornage du téléphone de Jean, la nuit de la disparition de l’infirmière, à Cagnac-les-Mines (Tarn) où se trouve le domicile des Jubillar.Les avocats de Cédric Jubillar ont accusé les enquêteurs d’avoir “falsifié” la procédure au terme de laquelle leur client a été renvoyé devant les assises. Selon eux, le numéro de téléphone de l’amant figure parmi les centaines de numéros détectés par le relais téléphonique couvrant le domicile des Jubillar la nuit de la disparition.Pire, selon eux, les gendarmes ont isolé plus de 200 numéros appartenant à des personnes domiciliées loin du village et donc potentiellement suspectes, et le numéro de l’amant y figurait. Or une fois des réquisitions téléphoniques émises, le procès verbal concernant son numéro est, toujours selon Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, le seul manquant.- “Jamais à Cagnac” -“Je n’ai jamais été à Cagnac-les-Mines”, avait assuré auparavant cet homme domicilié à Montauban. Il y a “forcément une explication informatique” à ce phénomène, a-t-il réagi après les affirmations de la défense.Ni avocats généraux, ni parties civiles n’ont immédiatement réagi à cette accusation. A la reprise de l’audience, plusieurs avocats des parties civiles ont regretté que la défense ne leur ait pas communiqué à l’avance leurs conclusions et leur demande d’expertises complémentaires afin de permettre de débattre de ce sujet très technique.La défense a réclamé que l’on entende le gendarme auteur de la liste des 216 numéros et que l’on recouvre le PV manquant via une “tierce personne”.La demande de la défense a été mise en délibéré, a indiqué la présidente Hélène Ratinaud.En marge de l’audience, Laurent de Caunes, avocat d’un frère de Delphine, a estimé que la défense essayait ainsi “d’utiliser des non-dit et de ne pas poser, quand il le faudrait, certaines questions pour en faire a posteriori des scandales”.- “Très à genoux” -Jean avait par ailleurs constaté avant la disparition de Delphine, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, une “prise de conscience de la part” de Cédric Jubillar, “que cette fois-ci” sa femme allait le quitter.Se disant touché par des lettres de Cédric que Delphine lui avait fait lire, il a estimé que le peintre-plaquiste était “très à genoux”, “prêt à faire tous les efforts du monde pour la récupérer”.Delphine Jubillar, née Aussaguel, ne lui a “jamais parlé” de violences psychiques ou physiques de la part de Cédric, a-t-il encore affirmé.La salle d’audience, comble comme depuis le début des débats, le 22 septembre, avait d’abord entendu lundi un autre homme résidant dans le Gard, que la disparue avait rencontré antérieurement sur l’application de rencontres extraconjugales Gleeden.Entre Delphine et lui, a-t-il raconté, “le courant passait bien, donc on a continué d’échanger”, notamment à propos des enfants de Delphine, Louis et Elyah, qui avaient six ans et 18 mois lors de sa disparition, ce qui a conduit ce témoin à spontanément exclure, lui aussi, l’hypothèse d’un départ volontaire de la jeune femme au vu de l’amour qu’elle portait à ses enfants.Cédric Jubillar a toujours nié avoir tué son épouse, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Le verdict est attendu le 17 octobre, après quatre semaines d’audience.

Appel de Mazan: “je n’ai jamais voulu violer cette dame”, déclare l’accusé

Husamettin Dogan, seul accusé du procès en appel des viols de Mazan, a déclaré lundi ne “jamais” avoir “voulu violer” Gisèle Pelicot, préalablement sédatée par son ex-mari, contestant à nouveau les faits qui lui sont reprochés.”Je suis là car je n’ai jamais voulu violer cette dame que je respecte. J’ai tout le respect pour elle”, a expliqué l’ex-ouvrier de 44 ans, qui comparaît libre devant la cour d’assises d’appel du Gard. Interrogé précisément par le président pour savoir s’il contestait les viols aggravés dont il est accusé, il a répondu: “oui, je n’ai jamais eu l’intention”, s’appuyant sur une canne et se déplaçant difficilement en raison de problèmes de santé. Condamné en première instance par la cour criminelle de Vaucluse à 9 ans de prison, il risque en appel à Nîmes, devant une cour composée cette fois d’un jury populaire, à nouveau la peine maximale de 20 ans de réclusion.L’accusé, qui assure avoir cru participer au jeu consenti d’un couple libertin, a réaffirmé n’avoir “jamais su qu’elle (Mme Pelicot) était droguée, il ne m’a jamais dit ça son mari”. Dominique Pelicot, l’ex-époux de Mme Pelicot, l’avait entre 2011 et 2020 régulièrement droguée aux anxiolytiques avant de la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur internet. Le “chef d’orchestre” de cette décennie de viols, absent lundi car il n’a pas fait appel de sa condamnation à 20 ans de prison, comparaîtra mardi après-midi en tant que témoin seulement. Il devrait, comme il l’a sans cesse répété lors du procès de première instance, marteler que “tous savaient”, y compris M. Dogan, qu’ils venaient pour violer sa compagne.L’accusé, qui dit être “handicapé à 100%”, une situation l’empêchant de poursuivre une activité professionnelle, a affirmé avoir “appris en garde à vue” que Mme Pelicot était inconsciente lors des faits qui lui sont reprochés dans la nuit du 28 au 29 juin 2019. Une version qui a fluctué entre ses différentes auditions avant le procès de première instance. Placé en détention provisoire pendant 16 mois avant le procès à Avignon, il a dit avoir “mal vécu” son incarcération: “j’en suis tombé malade”.Son état de santé se serait “aggravé pendant la détention” lors de laquelle il a “commencé à avoir des douleurs, dans les genoux”.Atteint d’une polyarthrite, il avait bénéficié d’un mandat de dépôt différé, suspendu par son appel, ce qui explique pourquoi il comparaît libre lors de ce procès d’appel.

Puces: la concurrence s’anime derrière Nvidia dans la course à l’IA

La révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative a aiguisé les appétits des concurrents de Nvidia, qui cherchent à rattraper leur retard sur le géant des puces dédiées à l’IA.Inconnu du grand public il y a encore trois ans, Nvidia affiche aujourd’hui le premier chiffre d’affaires mondial du secteur, dopé par les ventes de ses processeurs graphiques ou GPU (graphics processing units), les processeurs chéris de l’IA.- Pourquoi Nvidia domine-t-il à ce point? -S’il n’est pas le premier à avoir développé des GPU, le groupe californien en a fait sa spécialité dès la fin des années 1990, pivotant rapidement des jeux vidéo vers l’informatique à distance (cloud computing), alors naissante, et a donc une expérience unique dans le domaine.Par ailleurs, Nvidia est “un dragon à trois têtes”, résumait récemment Dylan Patel, patron du cabinet SemiAnalysis, dans le podcast “No Priors”.Il ne se contente pas de concevoir des puces, mais propose toute une infrastructure à même de les faire fonctionner ensemble, avec des connexions (networking) et des logiciels, les deux autres têtes du dragon.Nvidia peut “répondre aux besoins d’un +data center+ dans tous ses aspects avec un produit de classe mondiale”, selon Jon Peddie, du cabinet Jon Peddie Research.- D’où vient la concurrence? -A bonne distance de Nvidia, dont la part de marché est estimée à plus ou moins 80% pour les centres de données, selon les sources, l’Américain AMD était jusqu’ici considéré comme le dauphin.Mais décidés à réduire leur dépendance vis-à-vis de Nvidia, les grands noms du “cloud” ont récemment mis au point leurs propres processeurs.Google a commencé à utiliser sa Tensor Processing Unit (TPU) il y a dix ans, tandis que le Trainium d’Amazon Web Services (AWS), filiale dédiée au cloud, a fait son apparition en 2020.Aujourd’hui, Google et Amazon pèsent plus de 10% du marché et ont pris le pas sur AMD “pour ce qui est des performances, du prix, des usages, de la fiabilité”, avance Jordan Nanos, de SemiAnalysis.Google propose même, selon plusieurs médias, ses puces à des clients tiers. Sollicité par l’AFP, il n’a pas donné suite. Amazon, en revanche, ne vend pas ses Trainium à d’autres acteurs.AMD s’est néanmoins complètement replacé dans la course avec l’annonce, lundi, d’une commande géante émanant d’OpenAI, qui va aussi devenir actionnaire du groupe de semi-conducteurs.”C’est un énorme vote de confiance (pour AMD) de la part d’OpenAI et (de Sam) Altman”, ont estimé les analystes de Wedbush Securities.- Où en sont les Chinois? -Seule nation à rivaliser avec les Etats-Unis, la Chine cherche à refaire au plus vite son retard dans les équipements d’IA, pour se passer des puces américaines les plus avancées, désormais objets de restrictions à l’export.Pour Jordan Nanos, Huawei figure parmi les concurrents les plus crédibles de Nvidia, avec Google ou Amazon, et devant AMD.A l’instar de Google et Amazon, leurs équivalents chinois respectifs Baidu et Alibaba font aussi produire désormais leurs propres processeurs IA, qui ne sont cependant encore que des ersatz des GPU de Nvidia.”L’appareil de production actuel (en Chine) ne leur permet pas”, pour l’instant, “de rattraper” Nvidia, juge Jon Peddie. “Mais à terme, compte tenu de leur main d’oeuvre qualifiée et des investissement publics, ils seront capables de fabriquer des (produits) de pointe”.- Nvidia est-il menacé? -Aucun spécialiste ne voit l’ogre de Santa Clara (Californie) desserrer son étreinte sur le secteur dans un avenir proche.”Nvidia est à la base de la grande majorité des applications d’IA aujourd’hui”, souligne John Belton, analyste de Gabelli Funds. “Et malgré leur avance, ils gardent le pied au plancher en lançant un produit par an, une cadence qui sera difficile à égaler pour la concurrence.”Début septembre, Nvidia a ainsi annoncé que sa nouvelle génération, la Rubin, serait commercialisée fin 2026, avec des performances, pour les fonctions IA, estimées à 7,5 fois celles de son produit d’appel actuellement sur le marché, le Blackwell.

Puces: la concurrence s’anime derrière Nvidia dans la course à l’IA

La révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative a aiguisé les appétits des concurrents de Nvidia, qui cherchent à rattraper leur retard sur le géant des puces dédiées à l’IA.Inconnu du grand public il y a encore trois ans, Nvidia affiche aujourd’hui le premier chiffre d’affaires mondial du secteur, dopé par les ventes de ses processeurs graphiques ou GPU (graphics processing units), les processeurs chéris de l’IA.- Pourquoi Nvidia domine-t-il à ce point? -S’il n’est pas le premier à avoir développé des GPU, le groupe californien en a fait sa spécialité dès la fin des années 1990, pivotant rapidement des jeux vidéo vers l’informatique à distance (cloud computing), alors naissante, et a donc une expérience unique dans le domaine.Par ailleurs, Nvidia est “un dragon à trois têtes”, résumait récemment Dylan Patel, patron du cabinet SemiAnalysis, dans le podcast “No Priors”.Il ne se contente pas de concevoir des puces, mais propose toute une infrastructure à même de les faire fonctionner ensemble, avec des connexions (networking) et des logiciels, les deux autres têtes du dragon.Nvidia peut “répondre aux besoins d’un +data center+ dans tous ses aspects avec un produit de classe mondiale”, selon Jon Peddie, du cabinet Jon Peddie Research.- D’où vient la concurrence? -A bonne distance de Nvidia, dont la part de marché est estimée à plus ou moins 80% pour les centres de données, selon les sources, l’Américain AMD était jusqu’ici considéré comme le dauphin.Mais décidés à réduire leur dépendance vis-à-vis de Nvidia, les grands noms du “cloud” ont récemment mis au point leurs propres processeurs.Google a commencé à utiliser sa Tensor Processing Unit (TPU) il y a dix ans, tandis que le Trainium d’Amazon Web Services (AWS), filiale dédiée au cloud, a fait son apparition en 2020.Aujourd’hui, Google et Amazon pèsent plus de 10% du marché et ont pris le pas sur AMD “pour ce qui est des performances, du prix, des usages, de la fiabilité”, avance Jordan Nanos, de SemiAnalysis.Google propose même, selon plusieurs médias, ses puces à des clients tiers. Sollicité par l’AFP, il n’a pas donné suite. Amazon, en revanche, ne vend pas ses Trainium à d’autres acteurs.AMD s’est néanmoins complètement replacé dans la course avec l’annonce, lundi, d’une commande géante émanant d’OpenAI, qui va aussi devenir actionnaire du groupe de semi-conducteurs.”C’est un énorme vote de confiance (pour AMD) de la part d’OpenAI et (de Sam) Altman”, ont estimé les analystes de Wedbush Securities.- Où en sont les Chinois? -Seule nation à rivaliser avec les Etats-Unis, la Chine cherche à refaire au plus vite son retard dans les équipements d’IA, pour se passer des puces américaines les plus avancées, désormais objets de restrictions à l’export.Pour Jordan Nanos, Huawei figure parmi les concurrents les plus crédibles de Nvidia, avec Google ou Amazon, et devant AMD.A l’instar de Google et Amazon, leurs équivalents chinois respectifs Baidu et Alibaba font aussi produire désormais leurs propres processeurs IA, qui ne sont cependant encore que des ersatz des GPU de Nvidia.”L’appareil de production actuel (en Chine) ne leur permet pas”, pour l’instant, “de rattraper” Nvidia, juge Jon Peddie. “Mais à terme, compte tenu de leur main d’oeuvre qualifiée et des investissement publics, ils seront capables de fabriquer des (produits) de pointe”.- Nvidia est-il menacé? -Aucun spécialiste ne voit l’ogre de Santa Clara (Californie) desserrer son étreinte sur le secteur dans un avenir proche.”Nvidia est à la base de la grande majorité des applications d’IA aujourd’hui”, souligne John Belton, analyste de Gabelli Funds. “Et malgré leur avance, ils gardent le pied au plancher en lançant un produit par an, une cadence qui sera difficile à égaler pour la concurrence.”Début septembre, Nvidia a ainsi annoncé que sa nouvelle génération, la Rubin, serait commercialisée fin 2026, avec des performances, pour les fonctions IA, estimées à 7,5 fois celles de son produit d’appel actuellement sur le marché, le Blackwell.

Lecornu démissionne, Macron sous pression pour réagir

Déflagration politique: quelques heures à peine après avoir formé son gouvernement, Sébastien Lecornu a remis lundi sa démission, fragilisé de l’intérieur par la fronde des Républicains de Bruno Retailleau, une décision qui place Emmanuel Macron au pied du mur.Nomination d’un nouveau Premier ministre ? Dissolution de l’Assemblée ? Sollicité, l’entourage du chef de l’État ne laisse rien filtrer de ses intentions alors que plusieurs voix lui demandent de s’exprimer rapidement.Troisième Premier ministre désigné en un an depuis la dissolution de juin 2024, Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre et qui devait tenir son premier Conseil des ministres lundi, s’est rendu aux premières heures de la matinée à l’Élysée pour remettre sa démission au président, qui l’a acceptée.”Les conditions n’étaient plus remplies” pour rester, a-t-il déclaré un peu plus tard depuis Matignon, regrettant “les appétits partisans” ayant conduit à sa démission, une allusion claire à Bruno Retailleau qui dimanche soir a précipité sa chute en remettant en cause la participation des Républicains au gouvernement à peine formé.Les partis politiques “continuent d’adopter une posture comme s’ils avaient tous la majorité absolue”, a déploré Sébastien Lecornu. Il a regretté que son offre de renoncer à l’article 49.3 de la Constitution pour redonner la main au Parlement n’avait “pas permis” d’évacuer la menace d’une censure agitée par la gauche et le Rassemblement national.Il s’agit du gouvernement le plus bref de la Ve République, à peine plus d’une douzaine d’heures. Sa chute plonge la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies.- Démission, dissolution ou cohabitation -Que va faire le président de la République ? Dissoudre une Assemblée figée en trois blocs comme le demande le RN, démissionner comme le voudrait LFI ou nommer un Premier ministre de gauche comme le réclament écologistes et socialistes ? Ou encore faire appel à une personne non marquée à la tête d’un +gouvernement technique+ ?Presque simultanément à l’annonce de la démission de Sébastien Lecornu, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a appelé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles législatives anticipées. “Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes”, a-t-il déclaré en arrivant au siège du parti d’extrême droite pour évoquer la situation avec Marine Le Pen. Cette dernière a également jugé une dissolution “absolument incontournable” et estimé qu’une démission d’Emmanuel Macron serait “sage”.Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a demandé l’examen “immédiat” d’une motion de destitution du président de la République “à l’origine du chaos”.M. Mélenchon a proposé aux autres partis de gauche “une rencontre” dans l’après-midi, rencontre “qui n’aura pas lieu” selon la patronne des écologistes Marine Tondelier en raison des relations tendues entre Insoumis et PS.Réunis en bureau national, les socialistes, qui avaient réclamé un nouveau débat parlementaire sur la réforme des retraites pour ne pas censurer Sébastien Lecornu, restaient discrets à la mi-journée. Leur premier secrétaire Olivier Faure s’est contenté de saluer sur X Sébastien Lecornu, un “gaulliste” qui vient de “démissionner avec dignité et honneur”.Un socialiste pourrait-il être appelé à Matignon ? Dans son allocution, Sébastien Lecornu a affirmé que “certaines formations politiques de l’opposition ont compris” le principe de bâtir un compromis, semblant désigner le PS alors que le chef des députés Modem, Marc Fesneau, s’est dit prêt à “trouver un compromis historique pour la France”.- Retailleau “pas du tout” responsable -Ce serait dans ce cas sans Les Républicains car pour leur patron, Bruno Retailleau, “il est hors de question de cautionner un Premier ministre de gauche”.Pointé du doigt par Sébastien Lecornu, M. Retailleau ne se sent “pas du tout” responsable de la crise. Principal objet de sa colère, assure-t-il: le retour surprise aux Armées de Bruno Le Maire, symbole pour la droite du dérapage budgétaire des dernières années de gouvernement macroniste. Alors que Sébastien Lecornu lui a reproché d’avoir préféré “son parti au pays”, M. Retailleau assure que le Premier ministre lui avait “caché” cette nomination, ce qui pose “un problème de confiance”. La Bourse de Paris accusait à la mi-journée une baisse d’1,4%. Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt à dix ans passait au-dessus de celui de l’Italie. La situation est suivie de près dans l’UE. “Une France stable est une contribution importante pour l’Europe”, a réagi le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius.

Lecornu démissionne, Macron sous pression pour réagir

Déflagration politique: quelques heures à peine après avoir formé son gouvernement, Sébastien Lecornu a remis lundi sa démission, fragilisé de l’intérieur par la fronde des Républicains de Bruno Retailleau, une décision qui place Emmanuel Macron au pied du mur.Nomination d’un nouveau Premier ministre ? Dissolution de l’Assemblée ? Sollicité, l’entourage du chef de l’État ne laisse rien filtrer de ses intentions alors que plusieurs voix lui demandent de s’exprimer rapidement.Troisième Premier ministre désigné en un an depuis la dissolution de juin 2024, Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre et qui devait tenir son premier Conseil des ministres lundi, s’est rendu aux premières heures de la matinée à l’Élysée pour remettre sa démission au président, qui l’a acceptée.”Les conditions n’étaient plus remplies” pour rester, a-t-il déclaré un peu plus tard depuis Matignon, regrettant “les appétits partisans” ayant conduit à sa démission, une allusion claire à Bruno Retailleau qui dimanche soir a précipité sa chute en remettant en cause la participation des Républicains au gouvernement à peine formé.Les partis politiques “continuent d’adopter une posture comme s’ils avaient tous la majorité absolue”, a déploré Sébastien Lecornu. Il a regretté que son offre de renoncer à l’article 49.3 de la Constitution pour redonner la main au Parlement n’avait “pas permis” d’évacuer la menace d’une censure agitée par la gauche et le Rassemblement national.Il s’agit du gouvernement le plus bref de la Ve République, à peine plus d’une douzaine d’heures. Sa chute plonge la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies.- Démission, dissolution ou cohabitation -Que va faire le président de la République ? Dissoudre une Assemblée figée en trois blocs comme le demande le RN, démissionner comme le voudrait LFI ou nommer un Premier ministre de gauche comme le réclament écologistes et socialistes ? Ou encore faire appel à une personne non marquée à la tête d’un +gouvernement technique+ ?Presque simultanément à l’annonce de la démission de Sébastien Lecornu, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a appelé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles législatives anticipées. “Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes”, a-t-il déclaré en arrivant au siège du parti d’extrême droite pour évoquer la situation avec Marine Le Pen. Cette dernière a également jugé une dissolution “absolument incontournable” et estimé qu’une démission d’Emmanuel Macron serait “sage”.Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a demandé l’examen “immédiat” d’une motion de destitution du président de la République “à l’origine du chaos”.M. Mélenchon a proposé aux autres partis de gauche “une rencontre” dans l’après-midi, rencontre “qui n’aura pas lieu” selon la patronne des écologistes Marine Tondelier en raison des relations tendues entre Insoumis et PS.Réunis en bureau national, les socialistes, qui avaient réclamé un nouveau débat parlementaire sur la réforme des retraites pour ne pas censurer Sébastien Lecornu, restaient discrets à la mi-journée. Leur premier secrétaire Olivier Faure s’est contenté de saluer sur X Sébastien Lecornu, un “gaulliste” qui vient de “démissionner avec dignité et honneur”.Un socialiste pourrait-il être appelé à Matignon ? Dans son allocution, Sébastien Lecornu a affirmé que “certaines formations politiques de l’opposition ont compris” le principe de bâtir un compromis, semblant désigner le PS alors que le chef des députés Modem, Marc Fesneau, s’est dit prêt à “trouver un compromis historique pour la France”.- Retailleau “pas du tout” responsable -Ce serait dans ce cas sans Les Républicains car pour leur patron, Bruno Retailleau, “il est hors de question de cautionner un Premier ministre de gauche”.Pointé du doigt par Sébastien Lecornu, M. Retailleau ne se sent “pas du tout” responsable de la crise. Principal objet de sa colère, assure-t-il: le retour surprise aux Armées de Bruno Le Maire, symbole pour la droite du dérapage budgétaire des dernières années de gouvernement macroniste. Alors que Sébastien Lecornu lui a reproché d’avoir préféré “son parti au pays”, M. Retailleau assure que le Premier ministre lui avait “caché” cette nomination, ce qui pose “un problème de confiance”. La Bourse de Paris accusait à la mi-journée une baisse d’1,4%. Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt à dix ans passait au-dessus de celui de l’Italie. La situation est suivie de près dans l’UE. “Une France stable est une contribution importante pour l’Europe”, a réagi le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius.