En Ligue des champions, Brest a trouvé sa formule magique

Plus petit coefficient UEFA au début de la compétition, Brest a gagné le droit d’affronter sans pression le Real Madrid, mercredi, pour terminer le premier tour de la Ligue des champions, en mettant tous les atouts de son côté.. Un effectif étoffé et bien géréHabitué à faire avec peu de moyens et à évoluer avec un effectif resserré, Brest s’est fait une douce violence pour faire face à des matches tous les trois jours (partagés entre trois compétitions : la Coupe de France, la Ligue 1 et la Ligue des champions).Côté recrutement, il a fallu non seulement étoffer le groupe, mais aussi en augmenter la qualité moyenne et apporter une expérience européenne qui faisait cruellement défaut. Sans dévier de sa politique parcimonieuse, le directeur sportif Grégory Lorenzi a encore fait des merveilles.Devant, Ludovic Ajorque a totalement fait oublier Steve Mounié ou Martín Satriano, alors qu’Abdallah Sima, prêté par Brighton, a mis Brest sur les rails en inscrivant des buts décisifs sur les premiers matches.En défense, Soumaïla Coulibaly, prêté par Dortmund, et Abdoulaye Ndiaye ont fait mieux que tenir la baraque malgré leurs 21 et 22 ans. Au milieu aussi, l’international suisse Edimilson Fernandes, prêté par Mainz, a souvent été un rempart précieux.Grâce à ces arrivées, Brest n’a quasiment pas souffert de la vague de blessures, notamment celle de son maître à jouer Pierre Lees-Melou, ou de la baisse de régime de certains cadres de l’an dernier, comme Romain del Castillo.Cela doit aussi beaucoup à l’excellente gestion d’Eric Roy, qui s’est adapté en instaurant un turnover important — 5 changements dans les onze de départ d’un match sur l’autre, en moyenne — et des stratégies de remplacement plus tôt dans le match avec des “débutants” et des “finisseurs”.. Grandir aussi en dehors du terrainLa performance des Bretons n’aurait pas été possible non plus sans un effort concerté du club et des joueurs hors du terrain.Brest n’a pas lésiné en exigeant une hygiène de vie encore plus drastique à son groupe et en se dotant de moyens accrus pour la “préparation invisible” indispensable pour enchaîner les matches.”On fait un match et tout de suite après on passe en +protocole récup’+”, avait raconté le capitaine Brendan Chardonnet, mi-janvier.”Directement après le match, on fait un peu de vélo, on mange tout de suite pâtes, riz, fruits, un peu de lait… Se mettre dans la glace, ça c’est le plus dur. Dans les poubelles (remplies) de glace, ça c’est compliqué”, avait-il détaillé.Le lendemain des matches, “récupération, massage, un peu de cryothérapie aussi. Ce n’est pas évident, mais ça fait beaucoup de bien au corps”, avait-il reconnu.”C’est vrai qu’on voyait ça que dans les grands clubs avant. Maintenant, quasiment tous les clubs ont ça. Nous, on ne l’avait pas encore mais cette année, on voit que le club se structure, engage des frais pour ça (…) C’est bien pour tout le monde et on voit que ça marche plutôt bien”, avait-il encore ajouté.. Un Roudourou apprivoiséAvec un Stade Francis-Le Blé bien trop vétuste pour les normes exigeantes de la Ligue des champions, Brest a dû se résoudre à jouer à 1h15 de chez lui, dans le Stade du Roudourou de son rival régional, Guingamp.Si la décision a fait grincer quelques dents, le succès populaire a été immédiat et les 16.000 places se sont arrachées pour tous les matches.Le “kop” brestois, même délocalisé, a su créer une ambiance des grands soirs.Portée par les prestations emballantes de l’équipe, l’atmosphère a souvent été assourdissante, notamment contre Leverkusen et le PSV Eindhoven.A tel point que l’idée d’aller vers plus grand — le Roazhon Park de Rennes ou le Stade de France –, pour les barrages a été abandonnée sous la pression populaire, malgré cette jauge limitée.”Je pense que les joueurs se sont bien adaptés là-bas, on a nos repères”, avait admis Eric Roy lorsque la décision a été prise.”Sportivement, aller au Stade de France, c’était rajouter quelque part une inconnue. Là, on a bien apprivoisé l’environnement. C’est pour ça que je ne suis pas mécontent que l’on joue au Roudourou”, avait-il ajouté.

Ligue des champions: à Stuttgart, le patient épanouissement d’Enzo Millot

Vice-champion olympique l’été dernier avec la France, Enzo Millot s’épanouit à Stuttgart depuis près de deux ans après des débuts difficiles, et représentera mercredi (21h00) l’un des plus gros dangers pour la défense parisienne en Ligue des champions.Derrière les deux pépites du football allemand Jamal Musiala (Bayern Munich) et Florian Wirtz (Bayer Leverkusen), qui vont prochainement fêter leurs 22 ans (fin février et début mai), Millot, à peine plus âgé (23 ans en juillet), pointe le bout de son nez.C’est ce qui ressort du dernier classement des joueurs de Bundesliga, poste par poste, réalisé deux fois par an par le bi-hebdomadaire allemand Kicker, qui met désormais Wirtz et Musiala dans la catégorie des milieux offensifs de “classe mondiale” et Millot juste en-dessous, seul dans la “classe internationale”.Les qualités de dribbleur de Millot et le danger qu’il fait peser sur les défenses ont fini de convaincre le magazine. Face à Dortmund (5-1) en Bundesliga fin septembre, il a montré sur une action toute l’étendue de son talent, dribblant dans un petit espace proche de la ligne de but toute la défense du BVB, et délivrant une passe en retrait parfaite.Cette brillante prestation (un but, deux passes décisives) à domicile reste son match le plus abouti cette saison, confirmant ainsi l’élan de l’exercice 2023/24 (6 buts et 11 passes décisives) conclu à la 2e place de la Bundesliga par le VfB.Mercredi soir, un match particulier attend le natif du Chesnay, en région parisienne, arrivé à l’AS Monaco à l’âge de 15 ans en 2017. “Depuis tout petit, je suis un supporter du PSG”, a-t-il expliqué mardi après-midi en conférence de presse.- Sous contrat jusqu’en 2028 -Avec 10 points, son équipe occupe la 24e et dernière place qualificative avant de recevoir le PSG pour la dernière journée de la phase de groupes. Elle a besoin d’une victoire pour s’assurer la place en barrages de la Ligue des champions, même si un match nul pourrait bien suffire aux deux équipes.”Après quatre ans, je suis bien intégré ici. Le VfB m’a permis de réaliser le rêve de jouer la Ligue des champions. Je me sens très bien”, a ajouté Millot, qui a prolongé il y a un an son bail à Stuttgart jusqu’à l’été 2028.Ses débuts ont été compliqués, avec un temps d’adaptation nécessaire alors qu’il n’avait pas encore fêté ses 19 ans au moment de rejoindre le sud-est de l’Allemagne et le Bade-Wurtemberg.Il prend une toute autre dimension avec Stuttgart à la fin de l’exercice 2022/23, avec l’arrivée sur le banc de Sebastian Hoeness, qui en fait immédiatement l’un des hommes de base de son animation offensive.”Il évolue cette saison à un très haut niveau, comme c’était le cas la saison dernière, il est encore très jeune et a un très gros potentiel”, a souligné Hoeness. Au point d’attirer l’attention du sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps.Père de deux enfants, Millot a rapidement postulé pour les Jeux olympiques de Paris-2024, remplissant les critères d’âge (né après le 1er janvier 2001) et autorisé à y participer par son club.Avec seulement un seul match avec les espoirs avant les Jeux, il a gagné sa place de titulaire auprès du sélectionneur Thierry Henry. Le champion du monde 1998 et d’Europe 2000 n’avait toutefois guère apprécié la provocation de Millot envers le banc argentin après la qualification pour les demi-finales, qui lui avait coûté un carton rouge.Son enthousiasme, parfois excessif, lui a encore joué des tours avec Stuttgart, écopant d’un carton jaune après un échange verbal avec le défenseur de Fribourg Philipp Lienhart il y a dix jours, un cinquième avertissement depuis le début de la saison synonyme de suspension à Mayence (défaite 2-0).Peut-être un mal pour un bien, puisqu’il a pu se reposer pour préparer au mieux le duel contre les Parisiens au Neckarstadion.

Face au succès de l’IA chinoise, la tech américaine voit rouge

L’irruption du rival chinois de ChatGPT sur la scène jusqu’à présent très américaine de l’intelligence artificielle (IA) a ravivé les angoisses de la Silicon Valley et de Washington, qui appellent à mettre les bouchées doubles pour battre la Chine avant qu’il ne soit trop tard.”Si l’Amérique se laisse distancer par la Chine dans le domaine de l’IA, elle se laissera distancer partout: économiquement, militairement, scientifiquement, dans l’éducation, partout”, a lancé mardi Chuck Schumer, sénateur démocrate.La semaine dernière, la start-up chinoise DeepSeek a sorti un nouveau modèle d’IA générative similaire à ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) et d’autres, pour une fraction des coûts induits par les géants américains.L’adoption ultra rapide de DeepSeek a suscité l’ébahissement, l’admiration, la chute de Nvidia (fournisseur de puces de pointe pour l’IA) à Wall Street et de nombreuses mises en garde.”L’innovation de la Chine avec DeepSeek est frappante, mais ce n’est rien comparé à ce qui se passera si la Chine bat les États-Unis sur l’objectif ultime de l’AGI, l’intelligence artificielle générale”, a continué Chuck Schumer devant les autres élus, évoquant le graal ultime d’OpenAI et ses concurrents: une IA aux capacités cognitives équivalentes à celles des humains.”Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas permettre que cela se produise.”- “Phénoménal” -Depuis des années, le gouvernement américain multiplie les mesures pour préserver son avance dans l’IA, considérée comme un enjeu de sécurité nationale.Les contrôles à l’exportation restreignent ainsi l’accès de la Chine aux puces les plus sophistiquées, notamment celles de Nvidia, qui ont donné naissance à l’IA générative chez OpenAI.Peine perdue: DeepSeek a indiqué s’être servi de semi-conducteurs de Nvidia, moins perfectionnés (dont l’importation est autorisée) et de méthodes différentes pour parvenir à un résultat équivalent aux meilleurs modèles américains.L’application arrive en tête des téléchargements sur Apple et des entreprises américaines adoptent déjà l’interface de programmation du modèle pour leurs propres services d’IA.Comme Perplexity, qui combine un assistant IA et un moteur de recherche. “L’intégration du (modèle) R1 de DeepSeek avec la recherche en ligne, c’est vraiment phénoménal, on voit le modèle penser à voix haute comme une personne intelligente et consulter des centaines de sources”, s’est félicité sux X Aravind Srinivas, patron de la start-up californienne.Il a précisé que les données des utilisateurs sont hébergés sur des serveurs occidentaux.Du patron de Microsoft Satya Nadella à Donald Trump, de nombreuses personnalités ont exhorté la tech américaine à considérer DeepSeek comme une incitation à mettre les bouchées doubles.Sam Altman, patron d’OpenAI, s’est dit “impressionné”, mais aussi “revigoré” par cette nouvelle concurrence.- “Balle dans le pied” -Mais de nombreux élus et figures de la tech associent avant tout les technologies chinoises à la désinformation et à l’espionnage.”Soyons clairs: DeepSeek R1 est une autre branche numérique du Parti communiste chinois (qui) censure toute critique du Parti et du président Xi”, a déclaré sur X l’élu républicain Mark Green.”L’intégration de l’IA chinoise dans les sociétés occidentales devrait nous inquiéter”, a réagi Ross Burley, cofondateur de l’ONG Centre for Information Resilience. “Nous avons vu à maintes reprises comment Pékin utilise sa domination technologique à des fins de surveillance, de contrôle et de coercition, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays”.Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook, Instagram), brandit l’épouvantail chinois face aux élus américains chaque fois qu’ils envisagent d’encadrer ses plateformes.”DeepSeek fait du très bon travail (…) Mais si vous lui demandez si la (répression sur la) place Tiananmen a eu lieu, il le niera”, a-t-il dit récemment au micro de Joe Rogan. “S’il doit y avoir un modèle open source que tout le monde utilise, nous devrions vouloir que ce soit un modèle américain, n’est-ce pas ?”D’après le site spécialisé The Information, Meta a formé des groupes de crise pour disséquer DeepSeek et améliorer Llama, son propre modèle ouvert.La peur de la Chine est si forte aux Etats-Unis qu’elle a permis, fait rarissime, d’unir les républicains et démocrates. Ils ont voté une loi l’année dernière pour interdire TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance.Une approche jugée contre-productive par de nombreux ingénieurs.Zhiding Yu a ainsi raconté sur X comment un stagiaire chinois de son équipe chez Nvidia a choisi de rejoindre DeepSeek en 2023, quand la start-up était encore minuscule.”Si nous continuons à fomenter des théories géopolitiques et à créer des environnements hostiles aux chercheurs chinois, nous nous tirons une balle dans le pied”, a-t-il écrit. “Nous avons besoin d’une plus grande diversité de talents”.

Face au succès de l’IA chinoise, la tech américaine voit rouge

L’irruption du rival chinois de ChatGPT sur la scène jusqu’à présent très américaine de l’intelligence artificielle (IA) a ravivé les angoisses de la Silicon Valley et de Washington, qui appellent à mettre les bouchées doubles pour battre la Chine avant qu’il ne soit trop tard.”Si l’Amérique se laisse distancer par la Chine dans le domaine de l’IA, elle se laissera distancer partout: économiquement, militairement, scientifiquement, dans l’éducation, partout”, a lancé mardi Chuck Schumer, sénateur démocrate.La semaine dernière, la start-up chinoise DeepSeek a sorti un nouveau modèle d’IA générative similaire à ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) et d’autres, pour une fraction des coûts induits par les géants américains.L’adoption ultra rapide de DeepSeek a suscité l’ébahissement, l’admiration, la chute de Nvidia (fournisseur de puces de pointe pour l’IA) à Wall Street et de nombreuses mises en garde.”L’innovation de la Chine avec DeepSeek est frappante, mais ce n’est rien comparé à ce qui se passera si la Chine bat les États-Unis sur l’objectif ultime de l’AGI, l’intelligence artificielle générale”, a continué Chuck Schumer devant les autres élus, évoquant le graal ultime d’OpenAI et ses concurrents: une IA aux capacités cognitives équivalentes à celles des humains.”Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas permettre que cela se produise.”- “Phénoménal” -Depuis des années, le gouvernement américain multiplie les mesures pour préserver son avance dans l’IA, considérée comme un enjeu de sécurité nationale.Les contrôles à l’exportation restreignent ainsi l’accès de la Chine aux puces les plus sophistiquées, notamment celles de Nvidia, qui ont donné naissance à l’IA générative chez OpenAI.Peine perdue: DeepSeek a indiqué s’être servi de semi-conducteurs de Nvidia, moins perfectionnés (dont l’importation est autorisée) et de méthodes différentes pour parvenir à un résultat équivalent aux meilleurs modèles américains.L’application arrive en tête des téléchargements sur Apple et des entreprises américaines adoptent déjà l’interface de programmation du modèle pour leurs propres services d’IA.Comme Perplexity, qui combine un assistant IA et un moteur de recherche. “L’intégration du (modèle) R1 de DeepSeek avec la recherche en ligne, c’est vraiment phénoménal, on voit le modèle penser à voix haute comme une personne intelligente et consulter des centaines de sources”, s’est félicité sux X Aravind Srinivas, patron de la start-up californienne.Il a précisé que les données des utilisateurs sont hébergés sur des serveurs occidentaux.Du patron de Microsoft Satya Nadella à Donald Trump, de nombreuses personnalités ont exhorté la tech américaine à considérer DeepSeek comme une incitation à mettre les bouchées doubles.Sam Altman, patron d’OpenAI, s’est dit “impressionné”, mais aussi “revigoré” par cette nouvelle concurrence.- “Balle dans le pied” -Mais de nombreux élus et figures de la tech associent avant tout les technologies chinoises à la désinformation et à l’espionnage.”Soyons clairs: DeepSeek R1 est une autre branche numérique du Parti communiste chinois (qui) censure toute critique du Parti et du président Xi”, a déclaré sur X l’élu républicain Mark Green.”L’intégration de l’IA chinoise dans les sociétés occidentales devrait nous inquiéter”, a réagi Ross Burley, cofondateur de l’ONG Centre for Information Resilience. “Nous avons vu à maintes reprises comment Pékin utilise sa domination technologique à des fins de surveillance, de contrôle et de coercition, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays”.Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook, Instagram), brandit l’épouvantail chinois face aux élus américains chaque fois qu’ils envisagent d’encadrer ses plateformes.”DeepSeek fait du très bon travail (…) Mais si vous lui demandez si la (répression sur la) place Tiananmen a eu lieu, il le niera”, a-t-il dit récemment au micro de Joe Rogan. “S’il doit y avoir un modèle open source que tout le monde utilise, nous devrions vouloir que ce soit un modèle américain, n’est-ce pas ?”D’après le site spécialisé The Information, Meta a formé des groupes de crise pour disséquer DeepSeek et améliorer Llama, son propre modèle ouvert.La peur de la Chine est si forte aux Etats-Unis qu’elle a permis, fait rarissime, d’unir les républicains et démocrates. Ils ont voté une loi l’année dernière pour interdire TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance.Une approche jugée contre-productive par de nombreux ingénieurs.Zhiding Yu a ainsi raconté sur X comment un stagiaire chinois de son équipe chez Nvidia a choisi de rejoindre DeepSeek en 2023, quand la start-up était encore minuscule.”Si nous continuons à fomenter des théories géopolitiques et à créer des environnements hostiles aux chercheurs chinois, nous nous tirons une balle dans le pied”, a-t-il écrit. “Nous avons besoin d’une plus grande diversité de talents”.

Ligue des champions: au Real Madrid, le dilemme Rodrygo

Victime collatérale de l’arrivée de Kylian Mbappé, le Brésilien Rodrygo a prouvé en ce début d’année qu’il était aussi capable de briller parmi les étoiles du Real Madrid, adversaire de Brest en C1 mercredi, même s’il semble destiné à laisser la lumière à ses coéquipiers.Souvent dans l’ombre de géants (Benzema, Vinicius, Bellingham, Mbappé…), l’ailier brésilien de 24 ans, qui a eu le sentiment d’être déclassé en début de saison, a trainé son spleen avant de revenir en force depuis décembre. Toujours aussi déséquilibrant, qu’il soit aligné à droite ou à gauche, le feu follet de la Seleção a été essentiel dans la bonne série actuelle du champion d’Espagne et d’Europe en titre, avec huit buts et trois passes décisives sur ses dix dernières rencontres.Intenable face à Salzbourg (5-1), avec un superbe doublé ayant lancé le Real vers une démonstration face à une équipe autrichienne dépassée par la force offensive madrilène, il a rappelé qu’il fallait compter sur lui, surtout en Ligue des champions, où il a souvent été décisif ces dernières saisons.Jusqu’à faire retourner leur veste à certains observateurs.Le quotidien sportif Marca, par exemple, qui affichait en Une le nouveau trident de Galactiques surnommé “BMV” (Bellingham, Mbappé, Vinicius), en excluant de fait Rodrygo, a fait son mea culpa et compare désormais les statistiques du trio Vinicius-Mbappé-Rodrygo à celle de la BBC (Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo).- Manque de régularité -Le retour en forme de Mbappé (8 buts en 5 matches) coïncide d’ailleurs avec celui du Brésilien, les deux hommes parvenant à combiner de mieux en mieux, avec Jude Bellingham en soutien comme meneur de jeu.Titularisé systématiquement en l’absence de Vinicius, Rodrygo demeure très apprécié par l’entraîneur madrilène Carlo Ancelotti pour son apport offensif mais aussi ses efforts au niveau défensif, alors que ses coéquipiers sont critiqués pour leurs replis parfois défaillants.”C’est un grand attaquant qui est bon à tous les postes. Et dans une équipe aussi offensive que la nôtre, c’est un attaquant qui travaille très bien défensivement”, a expliqué l’Italien.Le problème, c’est que Rodrygo est “un joueur de séries”, affirme Marca.”Il a tendance à avoir deux ou trois bons enchainements de matches où il semble qu’il va exploser pour de bon, mais il ne le fait jamais vraiment. (…) Il veut se sentir important, mais il n’y arrive pas, ou il ne sait pas comment faire”, regrette le journal.Toujours en quête de la bonne formule collective, le géant madrilène a souvent pris l’eau lorsque ses quatre Galactiques étaient alignés d’entrée, ce qui fait dire à certains suiveurs du club que l’ailier brésilien sera sans doute à nouveau sacrifié dans les prochaines rencontres à fort enjeu.”Si Ancelotti a déjà du mal à équilibrer l’équipe avec Vinicius, Mbappé et Bellingham, à chaque fois qu’il a dû ajouter Rodrygo à l’équation cela lui a semblé directement impossible”, rappelle Marca.Le dilemme ne se posera pas à Guingamp contre Brest, en l’absence de Vinicius, à nouveau suspendu. Mais il ressurgira sûrement, dès le début février, avec un choc décisif en Liga face à l’Atlético Madrid et un potentiel barrage en C1. 

Ligue des champions: João Neves, le diamant qui n’a rien d’une brute

Intensité, technique, attitude: le Paris SG a peut-être enfin trouvé en João Neves, impérial contre Manchester City, un milieu de classe internationale susceptible de faire oublier Marco Verratti, au moment de jouer son avenir européen à Stuttgart mercredi (21h00).Vitinha, autre Portugais arrivé deux ans plus tôt, avait déjà été comparé au fantasque Italien, mais le temps a montré la différence de son style, plus percutant et moins séducteur.A 20 ans et un bout de saison, João Neves, lui, a déjà ravi les coeurs des supporters parisiens avec ses passes léchées à ras-de-terre, ses louches astucieuses, son efficacité à la récupération et sa capacité à se projeter vers la surface adverse.Les ultras ont d’ailleurs chanté son nom avant la rencontre face à Reims samedi (1-1), dans la foulée de son récital contre Manchester City mercredi dernier (4-2).Lors de ce match d’anthologie, João Neves a fait mentir son jeune âge et ses allures de boy scout. Le maillot rentré dans le short, il a dominé l’entrejeu contre l’une des équipes les plus pourvues dans ce secteur avec Bernardo Silva, Mateo Kovacic ou encore Kevin De Bruyne.Sept tacles, tous réussis, sept tirs dont un but capital pour passer devant (de la tête malgré son mètre 74), 89% de passes réussies: l’UEFA n’a pas dû beaucoup chercher pour le trophée d’homme du match.- Un diamant très poli -Mais ce n’était pas que le coup d’un soir. Cette saison, il a été utilisé 26 fois par un Luis Enrique pourtant adepte du turn-over, a inscrit trois buts et délivré sept passes décisives. Et le tout très poliment, malgré son incessant travail défensif: un seul carton jaune récolté. Dans ce domaine, son attitude irréprochable contraste avec les contestations récurrentes de Verratti.Neves “est parfaitement adapté à nos idées de jeu”, par “sa mobilité, ses qualités footballistiques dans la dernière passe et la défense, son courage pour aller dans la surface de réparation”, déclarait Luis Enrique dès la fin août.Vendredi, il a salué “le grand travail réalisé par la direction sportive et le club” pour aller chercher l’été dernier la pépite au Benfica Lisbonne, au tarif de 70 millions d’euros.Un recrutement emblématique de la nouvelle politique du PSG: des joueurs qui ne sont pas encore des stars, lancés “vers le futur mais qui puissent jouer maintenant et glaner tous les titres”, a résumé l’entraîneur.João Neves l’a lui-même dit récemment dans un entretien à Onze Mondial: “Je pense que je vois beaucoup du PSG en moi. C’est un club qui veut parier sur les jeunes, il veut parier sur le football, le beau football. (…) La philosophie de ce club est parfaite pour moi.”Pour son capitaine Marquinhos, João Neves “est un monstre, il s’est rapidement adapté au jeu et à l’équipe”, “il est jeune mais déjà mûr”: “la philosophie du coach n’est pourtant pas facile à comprendre et au milieu ce n’est pas évident, et lui dès le premier match il a été prêt”.

“Booster son immunité” contre les virus: un “mythe” tenace

Sur les réseaux sociaux, dans des publicités ou même en pharmacies, des dizaines de produits proposent de “booster son immunité” face à la période hivernale et ses maladies saisonnières, mais cette promesse “marketing” n’a souvent rien de scientifique.Vitamines B, C, D ou oligo-éléments: plus d’un Français sur cinq consomme régulièrement des compléments alimentaires, principalement en hiver, selon les autorités sanitaires. Objectif: renforcer ses défenses naturelles, notamment pour combattre la grippe, très virulente cet hiver.Un “mythe” pour la virologue Océane Sorel, alias The French Virologist sur les réseaux: “Sur le papier, c’est séduisant. Mais ce n’est que du marketing. +Booster son immunité+, ça ne veut pas dire grand-chose.”Pour bien fonctionner, notre système immunitaire a besoin d’un cocktail de nutriments, vitamines et minéraux. Mais ces apports sont en général assurés par l’alimentation.Parfois, les femmes enceintes, les personnes âgées ou ceux qui suivent un régime “vegan” peuvent présenter des carences. “Mais pour le savoir, encore faut-il aller consulter un médecin, et il ne s’agirait alors pas de +booster+ le système immunitaire mais juste de rétablir son fonctionnement normal”, insiste Océane Sorel.Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas “de potion magique” pour le “rendre plus efficace”, renchérit le Pr Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’évaluation des risques à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).- De vrais risques – A la différence des médicaments, les compléments alimentaires ne sont pas soumis à une autorisation de mise sur le marché. Ils ne peuvent revendiquer d’effets thérapeutiques, et les effets positifs sur la santé qu’ils peuvent afficher sont encadrés par l’Union européenne.”Booster son immunité” est ainsi une allégation de santé non spécifique. “Elle ne peut être utilisée qu’en complément d’une allégation de santé autorisée, par exemple +la vitamine C contribue au fonctionnement normal du système immunitaire+”, explique Claire Guignier, directrice des affaires publiques et de la communication du Syndicat national des compléments alimentaires, Synadiet.”Un certain nombre d’actifs ont démontré leur efficacité dans le bon fonctionnement du système immunitaire”, affirme-t-elle.Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), sur 78 sites internet commercialisant des compléments alimentaires contrôlés en 2015 (derniers chiffres disponibles), 80% ne respectaient pas les règles.Sur Instagram, temple des astuces bien-être, les collaborations commerciales mettant en avant ces produits pullulent.Ce phénomène croissant inquiète le Pr Irène Margaritis: “Les produits vendus sur internet sont bien moins contrôlés, et certains produits ont une composition bien différente de celle affichée.”En pharmacie, les ventes de compléments alimentaires ont bondi de 56% depuis 2019, selon un baromètre du lobby des produits de santé sans ordonnance, NéreS.Et si les bénéfices face aux virus sont souvent nuls, les risques ne le sont pas, alertent les professionnels.Le zinc crée par exemple des carences en cuivre. Quant à la vitamine D, l’Anses avait alerté en 2023 sur des cas de surdosage chez des nourrissons liés à la prise de compléments alimentaires.- “Business” sur la “peur” -“On pense à tort que ce ne sont que des vitamines, que c’est inoffensif, mais ce ne sont pas des bonbons”, rappelle Océane Sorel.L’agence sanitaire avait également averti en 2023 que des compléments alimentaires à base de plantes pouvaient présenter des risques -parfois graves- pour la santé.L’aloe vera est par exemple contre-indiqué en cas d’occlusion intestinale, de maladie inflammatoire intestinale, entre autres; l’échinacée en cas de pathologie du système immunitaire ou de prise de médicaments affectant le système immunitaire; le ginkgo biloba en cas d’épilepsie notamment.”Certaines substances peuvent aussi interagir avec des médicaments, les rendant plus toxiques ou inefficaces”, prévient le Pr Irène Margaritis.Avec un chiffre d’affaires en France de plus de deux milliards d’euros, selon Synadiet, le secteur global est pourtant en pleine expansion.”Le business du +boost de l’immunité+ capitalise sur la peur des gens”, avance Océane Sorel.Il existe pourtant d’autres moyens de prévenir les infections hivernales, dont la grippe: la vaccination -“le seul vrai moyen de booster son immunité”, soutient la virologue-, mais aussi les gestes barrières, l’aération, et le lavage des mains.