Royaume-Uni: la justice se penche sur les ventes d’armes à Israël

La Haute Cour de Londres se penche mardi sur un recours d’organisations de défense des droits humains qui accusent le gouvernement britannique de violer le droit international en autorisant l’exportation d’éléments d’avions de combat utilisés par Israël dans la guerre à Gaza.Soutenue par Amnesty International, Human Rights Watch, Oxfam et d’autres organisations, l’ONG palestinienne Al-Haq tente de bloquer les exportations de ces pièces fabriquées au Royaume-Uni, équipant les chasseurs américains F-35 de Lockheed Martin.Ces éléments incluent la perche de ravitaillement en carburant de l’avion, le système de ciblage laser, les pneus, le fuselage arrière, le système de propulsion par turbine et le siège éjectable, selon Oxfam. Le Royaume-Uni manque à son “obligation légale (…) d’empêcher un génocide” en permettant ces exportations, dénonce Amnesty.L’audience doit durer quatre jours. La date à laquelle sera rendue la décision n’est pas encore connue.En septembre dernier, le gouvernement travailliste a annoncé suspendre une trentaine de licences d’exportation d’armes à Israël sur un total de 350, en évoquant un “risque” qu’elles soient utilisées en violation du droit international à Gaza. Cette suspension partielle ne concernait pas les éléments de l’avion de combat F-35.L’action en justice a été lancée avec l’appui du réseau d’avocats Global Legal Action Network (GLAN) après l’offensive israélienne menée dans la bande de Gaza en représailles à une attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas.Un porte-parole du gouvernement britannique a indiqué à l’AFP qu’il n’était “actuellement pas possible de suspendre la licence des composants du F-35 pour une utilisation par Israël sans compromettre l’ensemble du programme mondial du F-35, en raison de son rôle stratégique au sein de l’Otan et des implications plus larges pour la paix et la sécurité internationales”.”Dans les mois qui ont suivi notre arrivée au pouvoir, nous avons suspendu les licences pertinentes qui pouvaient être utilisées par l’armée israélienne pour commettre ou faciliter la commission de violations graves du droit international à Gaza”, a ajouté cette source.- “Complicité” -Londres a insisté sur le fait qu’il avait “agi de manière conforme à (ses) obligations légales” et était “engagé à respecter (ses) responsabilités en vertu du droit national et international”.Mais Charlotte Andrews-Briscoe, avocate pour GLAN, estime que le gouvernement britannique a “expressément dérogé à sa propre législation nationale afin de continuer à armer Israël”, les F-35 étant utilisés pour larguer des “bombes de plusieurs tonnes sur la population de Gaza”. Lors d’un point de presse la semaine dernière, le directeur général d’Al-Haq Shawan Jabarin a accusé le Royaume-Uni de “complicité”.”En vertu de la Convention sur le génocide, le Royaume-Uni a une obligation juridique claire de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir le génocide”, a souligné Sacha Deshmukh, directeur général d’Amnesty International pour le Royaume-Uni.”Pourtant, le gouvernement britannique continue d’autoriser l’exportation d’équipements militaires vers Israël malgré toutes les preuves qu’un génocide est commis par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. C’est un échec fondamental du Royaume-Uni à respecter ses obligations”, a-t-il accusé.Israël a rejeté à plusieurs reprises les accusations de génocide à Gaza.L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Royaume-Uni: la justice se penche sur les ventes d’armes à Israël

La Haute Cour de Londres se penche mardi sur un recours d’organisations de défense des droits humains qui accusent le gouvernement britannique de violer le droit international en autorisant l’exportation d’éléments d’avions de combat utilisés par Israël dans la guerre à Gaza.Soutenue par Amnesty International, Human Rights Watch, Oxfam et d’autres organisations, l’ONG palestinienne Al-Haq tente de bloquer les exportations de ces pièces fabriquées au Royaume-Uni, équipant les chasseurs américains F-35 de Lockheed Martin.Ces éléments incluent la perche de ravitaillement en carburant de l’avion, le système de ciblage laser, les pneus, le fuselage arrière, le système de propulsion par turbine et le siège éjectable, selon Oxfam. Le Royaume-Uni manque à son “obligation légale (…) d’empêcher un génocide” en permettant ces exportations, dénonce Amnesty.L’audience doit durer quatre jours. La date à laquelle sera rendue la décision n’est pas encore connue.En septembre dernier, le gouvernement travailliste a annoncé suspendre une trentaine de licences d’exportation d’armes à Israël sur un total de 350, en évoquant un “risque” qu’elles soient utilisées en violation du droit international à Gaza. Cette suspension partielle ne concernait pas les éléments de l’avion de combat F-35.L’action en justice a été lancée avec l’appui du réseau d’avocats Global Legal Action Network (GLAN) après l’offensive israélienne menée dans la bande de Gaza en représailles à une attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas.Un porte-parole du gouvernement britannique a indiqué à l’AFP qu’il n’était “actuellement pas possible de suspendre la licence des composants du F-35 pour une utilisation par Israël sans compromettre l’ensemble du programme mondial du F-35, en raison de son rôle stratégique au sein de l’Otan et des implications plus larges pour la paix et la sécurité internationales”.”Dans les mois qui ont suivi notre arrivée au pouvoir, nous avons suspendu les licences pertinentes qui pouvaient être utilisées par l’armée israélienne pour commettre ou faciliter la commission de violations graves du droit international à Gaza”, a ajouté cette source.- “Complicité” -Londres a insisté sur le fait qu’il avait “agi de manière conforme à (ses) obligations légales” et était “engagé à respecter (ses) responsabilités en vertu du droit national et international”.Mais Charlotte Andrews-Briscoe, avocate pour GLAN, estime que le gouvernement britannique a “expressément dérogé à sa propre législation nationale afin de continuer à armer Israël”, les F-35 étant utilisés pour larguer des “bombes de plusieurs tonnes sur la population de Gaza”. Lors d’un point de presse la semaine dernière, le directeur général d’Al-Haq Shawan Jabarin a accusé le Royaume-Uni de “complicité”.”En vertu de la Convention sur le génocide, le Royaume-Uni a une obligation juridique claire de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir le génocide”, a souligné Sacha Deshmukh, directeur général d’Amnesty International pour le Royaume-Uni.”Pourtant, le gouvernement britannique continue d’autoriser l’exportation d’équipements militaires vers Israël malgré toutes les preuves qu’un génocide est commis par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. C’est un échec fondamental du Royaume-Uni à respecter ses obligations”, a-t-il accusé.Israël a rejeté à plusieurs reprises les accusations de génocide à Gaza.L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Most Asian markets extend rally in glow of China-US truce

Most Asian stocks extended gains Tuesday as investors continued to bask in the glow of the China-US tariff suspension that has fuelled hopes the world’s two economic superpowers will step back from a punishing trade war.Equity markets across the world rallied with oil and the dollar Monday after the two sides said they would slash most of their eye-watering tit-for-tat levies and hold talks to end a standoff that has stoked recession fears.The news raised hopes that deals can be done with Washington to cut or even remove some of the tolls unveiled by Donald Trump on his “Liberation Day” on April 2 that sent shivers through trading floors and raised concerns about the global trading system.Top-level negotiators said after two days of talks in Geneva at the weekend that the United States would reduce its 145 percent duties on China to 30 percent for 90 days, while Beijing would cut its retaliatory measures to 10 percent from 125 percent.The US president described the move as a “total reset” and said talks with counterpart Xi Jinping could soon follow, while US Treasury Secretary Scott Bessent told CNBC he expected officials would meet again in the coming weeks to reach “a more fulsome agreement”.After piling higher on the news Monday, most of Asia’s markets started Tuesday on the front foot. Tokyo was up more than one percent with Taipei, while Shanghai, Sydney, Singapore, Seoul, Wellington and Manila were also well up.However, Hong Kong dropped more than one percent, having surged three percent the day before.Oil prices and the dollar also pulled back from the previous day’s rally.The broad gains in Asia came after Wall Street greeted the announcement with open arms.The tech-heavy Nasdaq rocketed more than four percent, the S&P 500 jumped 3.3 percent and the Dow 2.8 percent, while a gauge of US-listed Chinese stocks surged more than five percent.”Clearly, US-China trade talks have yielded much faster success than many had expected,” strategists at HSBC wrote in a note.”There’s very clearly upside risk for the broader risk asset spectrum now as markets will likely extrapolate a higher likelihood of further deals in the coming weeks.”However, nervousness remains.The HSBC strategists added: “These may not move in a straight line. Things could easily turn out a bit bumpier in future trade negotiations.”And IG chief market analyst said the talks show “both sides are aware of the need to repair their relationship, and avoid further damage from the imposition of such huge tariffs”. “But even at the pause levels of 10 percent and 30 percent, these tariffs are still much higher than anything imagined by investors just a few months ago. “It is not quite six weeks since these tariffs were introduced — the impact has yet to really appear in both economic data and company earnings. The full impact will only become clear with time.”Meanwhile, Federal Reserve governor Adriana Kugler warned that even with the reduction in tariffs, Trump’s trade policies will likely push inflation higher and weigh on economic growth.- Key figures at around 0230 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 1.7 percent at 38,296.86 (break)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 1.2 percent at 23,273.82Shanghai – Composite: UP 0.2 percent at 3,375.51Dollar/yen: DOWN at 148.01 yen from 148.38 yen on MondayEuro/dollar: UP at $1.1103 from $1.1089Pound/dollar: UP at $1.3177 from $1.3173Euro/pound: UP at 84.25 pence from 84.18 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.2 percent at $61.81 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.3 percent at $64.80 per barrelNew York – Dow: UP 2.8 percent at 42,410.10 (close)London – FTSE 100: UP 0.6 percent at 8,604.98 (close)

Celebrations as Hamas frees US-Israeli hostage

The armed wing of Palestinian militant group Hamas handed over a US-Israeli hostage held in Gaza since October 2023 on Monday, ahead of a regional visit by US President Donald Trump.”The (Ezzedine) Al-Qassam Brigades have just released the Zionist soldier and American citizen Edan Alexander, following contacts with the US administration, as part of the efforts undertaken by mediators to achieve a ceasefire,” Hamas said in a statement.Israel’s military said he was back inside Israel to be “reunited with his family”.Flag-waving crowds gathered to greet the convoy carrying Alexander, and in Tenafly, New Jersey, where he grew up, large crowds celebrated his release.Close friends and family chanted his name and applauded at the news that Alexander had been freed, footage released by the Hostages and Missing Families Forum showed.The Israeli army later said he was being taken by helicopter to a hospital where he would “receive medical treatment” and “be reunited with other members of his family”.Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu hailed Alexander’s return, adding: “The Government of Israel is committed to the return of all hostages and missing persons — both the living and the fallen.”He credited “political pressure” from Trump and “our military pressure” for the release.The Forum in a statement urged Netanyahu to say he was “ready to negotiate a comprehensive agreement” to bring home all the hostages.Meirav Etrogbar, 52, a volunteer at the Forum, told AFP: “They should stop the war and bring all the hostages back home in a deal, not military pressure.”- ‘Intensification of fighting’ -Alexander’s release comes a day after Hamas revealed it was engaged in direct talks with Washington towards a Gaza ceasefire.”We affirm that serious and responsible negotiations yield results in the release of prisoners, while the continuation of aggression prolongs their suffering and may kill them,” a Hamas statement said.”We urge President Trump’s administration to continue its efforts to end this brutal war.” Alexander was the last living hostage in Gaza with American citizenship. His release came with Trump heading for Saudi Arabia on the first leg of a regional tour.On Monday, Netanyahu thanked Trump “for his assistance in the release”, and also said he had instructed a negotiating team to head to Qatar on Tuesday to discuss the further release of hostages.Netanyahu earlier said “Israel has not committed to a ceasefire of any kind or the release of terrorists but only to a safe corridor that will allow for the release of Edan”.Negotiations for a possible deal to secure the release of all hostages would continue “under fire, during preparations for an intensification of the fighting”, he added.Meanwhile, the UN- and NGO-backed Integrated Food Security Phase Classification (IPC) warned Monday that Gaza was at “critical risk of famine”, with 22 percent of the population facing an imminent humanitarian “catastrophe” after more than two months of a total aid blockade by Israel.Ahead of Alexander’s release, a Hamas source said that mediators informed the group that Israel would halt military operations for the handover of the 21-year-old soldier.The pause offered a much-needed respite for residents of the war-battered territory.Somaya Abu Al-Kas, 34, who had been displaced to the southern city of Khan Yunis, said that “calm settled over Gaza, there was no shelling, and no nearby aircraft, which is very rare”.But Um Mohammed Zomlot, 50, also displaced in Khan Yunis, said: “Everyone is afraid that the shelling might resume suddenly after the prisoner is released.”Gaza’s civil defence agency earlier reported at least 10 killed in an overnight Israeli strike on a school housing displaced people.- ‘Good faith gesture’ -After Hamas announced Sunday it would release Alexander, Trump hailed the “monumental news” in a post on social media, describing it as a “good faith gesture”.”Hopefully this is the first of those final steps necessary to end this brutal conflict,” he added.Egypt and Qatar, which along with the United States have mediated talks between Hamas and Israel, called it “an encouraging step toward a return to the negotiating table” in a joint statement.Of the 251 hostages seized during Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel, 57 are still held in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.Israel ended a two-month ceasefire on March 18, ramping up its bombardment of the territory.Earlier this month, Israel’s government approved plans to expand its Gaza offensive, with officials talking of retaining a long-term presence there.Hamas’s 2023 attack on southern Israel resulted in the deaths of 1,218 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.The health ministry in Hamas-run Gaza said Monday at least 2,749 people have been killed since Israel resumed its campaign, bringing the overall death toll since the war broke out to 52,862.burs-acc/srm/dcp/fec

Pneus mortels: mise en examen en vue pour Goodyear

Goodyear, soupçonné d’avoir dissimulé les défauts de certains de ses pneus à l’origine d’accidents mortels, est convoqué à partir de mardi par un juge d’instruction de Besançon en vue d’une éventuelle mise en examen.Les représentants légaux de deux entités de la multinationale américaine, la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques, et la SAS Goodyear Operations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg, sont attendus dans le bureau du juge d’instruction Marc Monnier mardi et mercredi, selon une source proche du dossier.Le magistrat décidera ou non de la mise en examen de ces personnes morales pour “homicides involontaires”, “tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise” et “pratiques commerciales trompeuses”, comme annoncé en avril dernier par le procureur de Besançon, Etienne Manteaux.Ces deux derniers chefs feraient encourir au troisième fabricant mondial de pneus “une amende maximale qui peut monter jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires”, avait souligné M. Manteaux, qui a depuis quitté Besançon.- Toujours disponibles -L’enquête porte sur trois dossiers de collisions mortelles impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear dans la Somme, le Doubs et les Yvelines, en 2014 et 2016, qui ont fait quatre morts au total. Elle a donné lieu en mai 2024 à des perquisitions chez Goodyear en France, au Luxembourg et au siège européen de l’entreprise à Bruxelles.D’après les investigations, les accidents ont été provoqués par l’éclatement du pneu avant gauche des camions, faisant perdre le contrôle du véhicule aux chauffeurs. Pour chacun de ces dossiers, des experts différents ont conclu que l’éclatement de ces pneus Goodyear Marathon LHS II ou Marathon LHS II+ n’était pas dû à une cause extérieure mais à un défaut de fabrication.Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance de ce défaut sur ces deux modèles, mais de ne pas en avoir averti ses clients. A partir de 2013, Goodyear a mis en place des “programmes volontaires d’échange”, ce qui lui a permis de récupérer environ 50% des équipements incriminés. Mais le groupe n’a pas procédé à une campagne de rappel “impératif” des pneus concernés, dont certains sont toujours disponibles sur des sites de ventes d’occasion en Europe de l’Est, selon le procureur.- “Dissimulation” -M. Manteaux a fustigé une pratique “systémique de dissimulation” destinée à ne pas “induire de perte de confiance chez les consommateurs”. Les accidents auraient “peut-être” pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel, selon lui. Les dossiers de quatre autres collisions similaires survenues entre 2011 et 2014 dans l’Hérault, l’Indre et l’Isère, dans lesquelles trois personnes sont mortes, ont par ailleurs été versés à l’instruction à titre d’information, les faits étant prescrits.Ces drames n’ont pas concerné que la France. “Je crois qu’il y a eu des accidents dans toute l’Europe”, avait estimé M. Manteaux, précisant avoir reçu “plusieurs messages d’intérêt” de différents pays.”Il y aura une offre de service de porter à la connaissance d’autres pays européens les éléments recueillis dans le cadre” de l’enquête réalisée en France avait-il dit.L’enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte de Sophie Rollet, veuve de Jean-Paul Rollet, un chauffeur routier de 53 ans décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Refusant la “fatalité du routier” et le classement sans suite initial de l’affaire, cette ancienne assistante maternelle, mère de trois enfants, avait mené sa propre enquête sur internet, recensant inlassablement les accidents de poids lourds pour démontrer la responsabilité du géant américain. 

Pneus mortels: mise en examen en vue pour Goodyear

Goodyear, soupçonné d’avoir dissimulé les défauts de certains de ses pneus à l’origine d’accidents mortels, est convoqué à partir de mardi par un juge d’instruction de Besançon en vue d’une éventuelle mise en examen.Les représentants légaux de deux entités de la multinationale américaine, la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques, et la SAS Goodyear Operations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg, sont attendus dans le bureau du juge d’instruction Marc Monnier mardi et mercredi, selon une source proche du dossier.Le magistrat décidera ou non de la mise en examen de ces personnes morales pour “homicides involontaires”, “tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise” et “pratiques commerciales trompeuses”, comme annoncé en avril dernier par le procureur de Besançon, Etienne Manteaux.Ces deux derniers chefs feraient encourir au troisième fabricant mondial de pneus “une amende maximale qui peut monter jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires”, avait souligné M. Manteaux, qui a depuis quitté Besançon.- Toujours disponibles -L’enquête porte sur trois dossiers de collisions mortelles impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear dans la Somme, le Doubs et les Yvelines, en 2014 et 2016, qui ont fait quatre morts au total. Elle a donné lieu en mai 2024 à des perquisitions chez Goodyear en France, au Luxembourg et au siège européen de l’entreprise à Bruxelles.D’après les investigations, les accidents ont été provoqués par l’éclatement du pneu avant gauche des camions, faisant perdre le contrôle du véhicule aux chauffeurs. Pour chacun de ces dossiers, des experts différents ont conclu que l’éclatement de ces pneus Goodyear Marathon LHS II ou Marathon LHS II+ n’était pas dû à une cause extérieure mais à un défaut de fabrication.Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance de ce défaut sur ces deux modèles, mais de ne pas en avoir averti ses clients. A partir de 2013, Goodyear a mis en place des “programmes volontaires d’échange”, ce qui lui a permis de récupérer environ 50% des équipements incriminés. Mais le groupe n’a pas procédé à une campagne de rappel “impératif” des pneus concernés, dont certains sont toujours disponibles sur des sites de ventes d’occasion en Europe de l’Est, selon le procureur.- “Dissimulation” -M. Manteaux a fustigé une pratique “systémique de dissimulation” destinée à ne pas “induire de perte de confiance chez les consommateurs”. Les accidents auraient “peut-être” pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel, selon lui. Les dossiers de quatre autres collisions similaires survenues entre 2011 et 2014 dans l’Hérault, l’Indre et l’Isère, dans lesquelles trois personnes sont mortes, ont par ailleurs été versés à l’instruction à titre d’information, les faits étant prescrits.Ces drames n’ont pas concerné que la France. “Je crois qu’il y a eu des accidents dans toute l’Europe”, avait estimé M. Manteaux, précisant avoir reçu “plusieurs messages d’intérêt” de différents pays.”Il y aura une offre de service de porter à la connaissance d’autres pays européens les éléments recueillis dans le cadre” de l’enquête réalisée en France avait-il dit.L’enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte de Sophie Rollet, veuve de Jean-Paul Rollet, un chauffeur routier de 53 ans décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Refusant la “fatalité du routier” et le classement sans suite initial de l’affaire, cette ancienne assistante maternelle, mère de trois enfants, avait mené sa propre enquête sur internet, recensant inlassablement les accidents de poids lourds pour démontrer la responsabilité du géant américain.