A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Chlordécone aux Antilles: pourvoi de l’Etat contre sa condamnation

L’Etat a formé un pourvoi contre la décision de la cour administrative d’appel de Paris qui avait reconnu sa responsabilité dans le scandale du chlordécone aux Antilles, un recours qui ulcère les élus de Guadeloupe et de Martinique. Un recours a été déposé devant le Conseil d’Etat, a confirmé une source proche du dossier vendredi à l’AFP.La cour administrative d’appel, saisie par près de 1.300 plaignants, avait dans un arrêt rendu le 11 mars jugé que l’Etat avait “commis des fautes en accordant des autorisations de vente d’insecticides à base de chlordécone” et devait par conséquent indemniser les victimes démontrant un préjudice d’anxiété avéré. Elle était allée plus loin que le tribunal administratif de Paris qui avait reconnu en 2022 les “négligences fautives” des autorités, mais rejeté les demandes d’indemnisation pour préjudice d’anxiété, faute d’éléments suffisamment circonstanciés à ses yeux.La cour administrative d’appel a elle estimé que “pour une dizaine de personnes” l’ayant saisie, les éléments apportés (analyses sanguines et études environnementales) permettaient d’établir une “exposition effective à la pollution des sols, des eaux ou de la chaîne alimentaire” et un risque élevé de développer une pathologie grave.”Le recours de l’Etat est un refus d’assumer sa responsabilité, un déni de la réalité”, ont écrit dans un communiqué commun les députés de Guadeloupe et de Martinique, qui “s’indignent” de ce “manque total de considération” pour la santé des citoyens ultramarins. “En contestant cette décision de justice qui constituait, pour la première fois en France, une source d’espoir pour les plaignants et plus largement pour les peuples victimes de cette pollution (au chlordécone, NDLR), l’État persiste dans son aveuglement, dans son irresponsabilité et commet là une faute morale et humaine majeure d’une injustice flagrante”, a également réagi le sénateur PS de Guadeloupe Victorin Lurel.”Ce pourvoi est une claque portée à la dignité des Guadeloupéens et des Martiniquais. Une gifle infligée à la mémoire des victimes présentes et futures”, s’est aussi ému le sénateur (RDPI) guadeloupéen Dominique Théophile.Le chlordécone, pesticide répandu dans les bananeraies, est responsable d’une pollution massive et persistante des sols et de l’eau aux Antilles françaises.Il avait été autorisé en France jusqu’en 1990 et bénéficié d’une dérogation jusqu’en 1993 aux Antilles, malgré les alertes de l’Organisation mondiale de la santé qui l’avait classé dès 1979 comme “cancérogène possible”.Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui a conclu en juillet 2021 à une relation causale probable entre chlordécone et risque de cancer de la prostate.

L’ex-président gabonais Ali Bongo et sa famille sont arrivés en Angola

L’ancien président gabonais Ali Ondimba, qui était en résidence surveillée à Libreville depuis le coup d’Etat d’août 2023 l’ayant chassé du pouvoir, est arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi en Angola avec son épouse et son fils, a annoncé la présidence angolaise.”La famille a été libérée et vient d’arriver à Luanda”, indique un communiqué sur la page Facebook de la présidence angolaise.Ali , dont la famille a dirigé pendant 55 ans le Gabon, avait été renversé le 30 août 2023 par le général Brice Clotaire Oligui Nguema et était depuis assigné à résidence dans la capitale Libreville.La présidence angolaise a également publié des photographies montrant l’ancien dirigeant accueilli à l’aéroport de Luanda.Cette libération fait suite à des contacts entre le président angolais Joao Lourenço et Brice Oligui Nguema, élu président du Gabon en avril avec près de 95% des voix, précise le communiqué, sans donner de détails.L’épouse d’Ali , Sylvia , 62 ans, et son fils Noureddin, 33 ans, emprisonnés dans l’attente de leur procès pour détournement de fonds publics, avaient été récemment libérés et également placés sous résidence surveillée, selon plusieurs médias gabonais.Toutefois, à Libreville, le parquet a tenu à préciser que l’épouse et son fils se trouvent actuellement sous un régime de liberté provisoire en attendant leur procès pour détournement de fonds publics. Leur remise en liberté “n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès juste, transparent, équitable et dans les délais raisonnables”.Le général Oligui, ex-chef d’une junte militaire, a prêté serment début mai après un scrutin pour lequel les observateurs internationaux n’ont signalé aucune irrégularité majeure.Le principal rival du général Oligui, Alain-Claude Bilie By Nze, dernier Premier ministre sous M. Bongo, a jugé que la libération de la famille démontre que sa détention “ne respectait pas le cadre de la loi et de la justice”.”Le président Oligui Nguema n’a pas fait preuve de clémence: il a dû s’incliner face aux exigences internationales après ce que tout le monde a compris comme un abus de pouvoir”, a-t-il déclaré.Les avocats de l’épouse d’Ali Bongo, née en France, et de son fils ont affirmé qu’ils avaient subi des tortures pendant leur détention.Plusieurs médias gabonais avaient récemment rapporté qu’ils avaient été transférés de cellules situées dans une annexe de la présidence vers une résidence familiale à Libreville. – “Une véritable honte” – Un député du parlement gabonais de transition, Geoffroy Foumboula Libeka, a qualifié le transfert de la famille, “au milieu de la nuit et dans un silence total”, de “véritable honte pour les premiers jours” du nouveau gouvernement.”Où est la souveraineté du Gabon?”, s’est-il interrogé sur les réseaux sociaux, accusant la libération de la famille Bongo d’être “le prix à payer” pour la réintégration du Gabon au sein de l’Union africaine, actuellement présidée par Joao Lourenço.L’Union africaine (UA) a annoncé le 30 avril avoir levé les sanctions contre le Gabon, qui avait été suspendu de l’organisation après le coup d’État.Ce pays de 2,3 millions d’habitants souffre d’un chômage élevé, de coupures régulières d’électricité et d’eau, ainsi que d’une lourde dette publique malgré sa richesse pétrolière.La présidence gabonaise avait annoncé lundi sur les réseaux sociaux que M. Lourenço avait rencontré M. Oligui à Libreville pour des discussions axées “sur le renforcement de la coopération bilatérale, le bon déroulement des élections démocratiques marquant la fin de la transition au Gabon”.Ils ont également évoqué la levée des sanctions suite à la réintégration du Gabon au sein de l’UA.Âgé de 66 ans, Ali Bongo, dont l’état de santé serait précaire, était arrivé au pouvoir en 2009, succédant à son père, Omar Bongo Ondimba, qui avait régné pendant 41 ans.En 2016, il avait été réélu de justesse pour un second mandat avec quelques milliers de voix d’avance, battant le candidat de l’opposition Jean Ping après une campagne marquée par des affrontements sanglants et des accusations de fraude.Ali Bongo avait été victime d’un AVC en octobre 2018 lors d’une visite en Arabie saoudite, suscitant des spéculations sur sa santé et sa capacité à gouverner à son retour au pays.Ses apparitions publiques étaient rares, et les occasions où il s’exprimait en direct en dehors du palais présidentiel l’étaient encore plus.Ali Bongo a dirigé le Gabon durant 14 ans jusqu’à son renversement, quelques instants après avoir été proclamé vainqueur d’une élection présidentielle que l’armée et l’opposition avaient déclarée frauduleuse.

World Press Photo suspends credit for ‘Napalm Girl’ picture

World Press Photo suspended on Friday the credit for who took one of the most iconic pictures in history, the Vietnam War image “Napalm Girl”, after doubts were raised over the photograph’s authorship.The organisation, which awards one of the world’s most prestigious photojournalism prizes, said it carried out its own investigation into the haunting 1972 photo — which shows a nine-year-old girl fleeing naked from a napalm strike — after the premiere of the film “The Stringer”.The documentary chronicles an investigation into rumours that the image, which helped change global perceptions of the US war in Vietnam, was taken by a little-known local freelancer, not the Associated Press (AP) staff photographer Nick Ut, who won a Pulitzer Prize for the photo.World Press Photo, which awarded its own Photo of the Year prize to Ut in 1973 for the black-and-white image — whose official title is “The Terror of War” — said the film had “prompted deep reflection” at the organisation.After investigating from January to May, it determined that “based on analysis of location, distance, and the camera used on that day”, two other photographers “may have been better positioned to take the photograph than Nick Ut”.”World Press Photo has suspended the attribution of ‘The Terror of War’ to Nick Ut, from today,” it said in a statement.The organisation named the two other photographers as Nguyen Thanh Nghe and Huynh Cong Phuc, both present for the infamous scene in the southern village of Trang Bang on June 8, 1972.In “The Stringer”, which premiered at the Sundance film festival in January, Nguyen told the documentary’s makers he was certain the photo was his.AP, which said earlier this month it would continue crediting the photo to Ut, said in a statement it stood by that decision.But it acknowledged its own investigation had raised “real questions that we may never be able to answer” about the picture’s authorship.”We have found that it is impossible to prove exactly what happened that day on the road or in the bureau over 50 years ago,” it said.Ut insisted the image was his in a February Facebook post, calling claims to the contrary “a slap in the face”.The girl in the picture, Kim Phuc, survived her injuries, and is today a Canadian citizen and outspoken advocate for child war victims.World Press Photo emphasised that the authenticity of the image itself was not in question.”It is without question that this photograph represents a real moment in history that continues to reverberate in Vietnam, the United States, and globally,” said executive director Joumana El Zein Khoury.

Thai tycoon surrenders over deadly skyscraper collapse

A Thai construction tycoon turned himself in on Friday to face charges of alleged negligence over the collapse of a skyscraper that killed dozens of people in a powerful earthquake, police said.The 30-storey Bangkok tower crumbled in seconds, killing 89 people, mostly construction workers, when a magnitude-7.7 tremor hit neighbouring Myanmar on March 28.The building being constructed to house the State Audit Office was the only structure to collapse in the Thai capital, raising serious concerns about safety standards and oversight.A Thai court on Thursday issued arrest warrants for 17 people on charges of “professional negligence causing death”, including Premchai Karnasuta, CEO of Italian-Thai Development (ITD), one of the kingdom’s largest construction firms.Premchai and 14 other suspects reported to Bangkok’s Bang Sue Police station where “they denied all charges”, district police chief Sanong Sangmanee told AFP, adding the remaining suspects were due Monday.If convicted, the 71-year-old magnate faces up to 10 years in prison and a fine of 200,000 baht ($6,000).Livestream footage from local outlet The Reporters showed Premchai in a wheelchair as officers escorted him from the police station to court.A court official told AFP that Premchai will be held in pre-trial detention while prosecutors continue their investigation.This is not the tycoon’s first legal tangle. In 2021 a Thai court sentenced him to three years and two months in prison for poaching protected wildlife, including a black panther. He was released early in 2023 as part of a group of inmates granted clemency for good behaviour.According to public filings with the Stock Exchange of Thailand, Premchai owns nearly 12 percent of ITD’s shares.Thai justice department investigators said Friday they will probe cement plates used in the tower’s construction to gather further evidence for their case.

L’Iran et trois puissances européennes discutent du dossier nucléaire à Istanbul

L’Iran a discuté vendredi à Istanbul avec l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne de l’état de ses pourparlers avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, un dossier sur lequel le président américain Donald Trump a pressé la République islamique de “bouger”. Le trio européen – connu sous le nom de E3 – fait partie des puissances mondiales, avec la Chine, la Russie et les Etats-Unis, qui ont négocié l’accord nucléaire historique de 2015 avec Téhéran, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée des sanctions internationales. Le texte est devenu de facto caduc à la suite de la décision unilatérale des Etats-Unis de s’en retirer en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.”Ils (les Iraniens, ndlr) ont une proposition, mais surtout, ils savent qu’ils doivent bouger rapidement ou que quelque chose de mauvais arrivera”, a averti vendredi le président américain avant son départ d’Abou Dhabi, dernière étape de sa tournée dans le Golfe.”Nous n’avons rien reçu”, a affirmé le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, selon des médias locaux.Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, a déclaré que son pays avait discuté vendredi à Istanbul avec le trio européen de l’état des négociations entre Téhéran et Washington, ainsi que de la levée des sanctions.- “Stratégie de confrontation” -“Si nécessaire, nous nous reverrons pour poursuivre les discussions”, a-t-il ajouté sur X.Un responsable américain a indiqué pour sa part que le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio avait rencontré vendredi à Istanbul des conseillers diplomatique et à la sécurité, français, britannique et allemand pour des discussions sur le nucléaire iranien, ainsi que sur l’Ukraine.Les Occidentaux, au premier rang desquels les Etats-Unis, et Israël, soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique, ce que ce pays dément en affirmant que son programme est destiné à des fins civiles.Dans une tribune publiée dimanche sur le site de l’hebdomadaire français Le Point, M. Araghchi a mis en garde les pays européens contre leur “stratégie de confrontation”.Fin avril, son homologue français, Jean-Noël Barrot, avait affirmé que le groupe E3 n’hésiterait “pas une seule seconde” à rétablir des sanctions contre Téhéran si la sécurité européenne était menacée par son programme nucléaire. Les diplomates européens font valoir qu’ils disposent de la possibilité d’enclencher le “snapback”, un mécanisme de l’accord de 2015 qui permet de réimposer les sanctions internationales contre Téhéran.La réunion de vendredi intervient moins d’une semaine après un quatrième cycle de négociations indirectes entre l’Iran et les Etats-Unis, sous la médiation d’Oman.Après son retour à la Maison Blanche en janvier, M. Trump a relancé sa politique dite de “pression maximale” sur l’Iran, l’exhortant à négocier un nouvel accord tout en menaçant de le bombarder en cas d’échec de la diplomatie.- “Rameau d’olivier” -Jeudi, le site d’information américain Axios, citant un responsable américain et d’autres sources, a rapporté que l’administration Trump avait remis à l’Iran une “proposition écrite” pour un accord nucléaire.Mardi à Ryad, M. Trump avait indiqué avoir tendu aux dirigeants iraniens un “rameau d’olivier”, ajoutant qu’il s’agissait d’une offre qui ne durerait pas éternellement. Ali Shamkhani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, a déclaré mercredi à NBC News que Téhéran s’engagerait à ne jamais fabriquer d’armes nucléaires, à se débarrasser de ses stocks d’uranium hautement enrichi, à n’enrichir l’uranium qu’aux niveaux nécessaires à un usage civil et à autoriser des inspecteurs internationaux à superviser le processus en échange de la levée immédiate de toutes les sanctions économiques à l’encontre de la République islamique.Avant les discussions à Istanbul, la Chine a “salué l’engagement de l’Iran à ne pas développer d’armes nucléaires”, s’opposant “à toutes les sanctions unilatérales illégales”. L’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord nucléaire de 2015, alors qu’un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Téhéran insiste sur son droit à poursuivre l’enrichissement de l’uranium, affirmant que cela n’est pas négociable, mais qu’il serait ouvert à des réductions temporaires du niveau et du volume de l’enrichissement.

Pourparlers sur l’Ukraine: pour le chef de l’Otan, Poutine a fait une “énorme erreur”

Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a estimé vendredi que le président russe Vladimir Poutine avait fait une “énorme erreur” en envoyant une équipe de “second rang” pour les pourparlers avec l’Ukraine à Istanbul, en Turquie.”Je pense que Poutine a fait une énorme erreur”, a déclaré M. Rutte depuis Tirana, quelques heures avant le début des premières négociations directes entre Moscou et Kiev depuis les premières semaines de la guerre, déclenchée par l’invasion russe en février 2022.”Il sait très bien que la balle est dans son camp, qu’il est en difficulté et qu’il a fait une énorme erreur”, a poursuivi M. Rutte, à son arrivée au sommet de la Communauté politique européenne (CPE) dans la capitale albanaise. “Je pense que toute la pression est désormais sur Poutine”, a-t-il encore dit.Vladimir Poutine avait proposé des négociations directes entre les deux pays. Mais, mis au défi par le président ukrainien Volodymyr Zelensky de se rendre “en personne” à Istanbul pour négocier avec lui, le président russe n’a pas fait le déplacement.La délégation russe est emmenée par un conseiller de second plan de Vladimir Poutine, Vladimir Medinski, ex-ministre de la Culture.Pour le secrétaire général de l’Otan, Kiev a, à l’inverse de Moscou, adopté une attitude constructive.”Je pense que c’est une très bonne chose que les Ukrainiens soient à la table des négociations”, a souligné M. Rutte. “Ils ont envoyé une délégation qui est vraiment prête à négocier un cessez-le-feu”.Arrivé jeudi soir à Tirana, Volodymyr Zelensky doit lui aussi participer au sommet de la CPE, qui rassemble les dirigeants des 27 pays membres de l’UE et d’une vingtaine d’autres pays européens.Derrière cet acronyme, on trouve des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l’UE : des candidats déclarés (et impatients) à l’adhésion, des pays qui savent que la porte leur est fermée pour longtemps, ou encore le Royaume-Uni, qui a choisi il y a neuf ans ans de quitter l’UE avec fracas.