L’Iran et trois puissances européennes discutent du dossier nucléaire à Istanbul

L’Iran a discuté vendredi à Istanbul avec l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne de l’état de ses pourparlers avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, un dossier sur lequel le président américain Donald Trump a pressé la République islamique de “bouger”. Le trio européen – connu sous le nom de E3 – fait partie des puissances mondiales, avec la Chine, la Russie et les Etats-Unis, qui ont négocié l’accord nucléaire historique de 2015 avec Téhéran, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée des sanctions internationales. Le texte est devenu de facto caduc à la suite de la décision unilatérale de Washington de s’en retirer en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.”Ils (les Iraniens, ndlr) ont une proposition, mais surtout, ils savent qu’ils doivent bouger rapidement ou que quelque chose de mauvais arrivera”, a averti vendredi le président américain avant son départ d’Abou Dhabi, dernière étape de sa tournée dans le Golfe.”Nous n’avons rien reçu”, a affirmé le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, selon des médias locaux.Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, a déclaré que son pays avait discuté vendredi à Istanbul avec le trio européen de l’état des négociations entre Téhéran et Washington, ainsi que de la levée des sanctions.”Si nécessaire, nous nous reverrons pour poursuivre les discussions”, a-t-il ajouté sur X.Le directeur politique du ministère britannique des Affaires étrangères,  Christian Turner, a indiqué sur le réseau social X que les différentes parties ont réaffirmé leur “engagement au dialogue, salué les discussions USA/Iran en cours et en raison de l’urgence, sont tombés d’accord pour se réunir de nouveau”.- “Stratégie de confrontation” -Un responsable américain a indiqué pour sa part que le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio avait rencontré vendredi à Istanbul des conseillers diplomatiques et à la sécurité, français, britannique et allemand pour des discussions sur le nucléaire iranien, ainsi que sur l’Ukraine.Les Occidentaux, au premier rang desquels les Etats-Unis, et Israël, soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique, ce que ce pays dément en affirmant que son programme est destiné à des fins civiles.Dans une tribune publiée dimanche sur le site de l’hebdomadaire français Le Point, M. Araghchi a mis en garde les pays européens contre leur “stratégie de confrontation”.Fin avril, son homologue français, Jean-Noël Barrot, avait affirmé que le groupe E3 n’hésiterait “pas une seule seconde” à rétablir des sanctions contre Téhéran si la sécurité européenne était menacée par son programme nucléaire. Les diplomates européens font valoir qu’ils disposent de la possibilité d’enclencher le “snapback”, un mécanisme de l’accord de 2015 qui permet de réimposer les sanctions internationales contre Téhéran.La réunion de vendredi intervient moins d’une semaine après un quatrième cycle de négociations indirectes entre l’Iran et les Etats-Unis, sous la médiation d’Oman.Après son retour à la Maison Blanche en janvier, M. Trump a relancé sa politique dite de “pression maximale” sur l’Iran, l’exhortant à négocier un nouvel accord tout en menaçant de le bombarder en cas d’échec de la diplomatie.- “Rameau d’olivier” -Jeudi, le site d’information américain Axios, citant un responsable américain et d’autres sources, a rapporté que l’administration Trump avait remis à l’Iran une “proposition écrite” pour un accord nucléaire.Mardi à Ryad, M. Trump avait indiqué avoir tendu aux dirigeants iraniens un “rameau d’olivier”, ajoutant qu’il s’agissait d’une offre qui ne durerait pas éternellement. Ali Shamkhani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, a déclaré mercredi à NBC News que Téhéran s’engagerait à ne jamais fabriquer d’armes nucléaires, à se débarrasser de ses stocks d’uranium hautement enrichi, à n’enrichir l’uranium qu’aux niveaux nécessaires à un usage civil et à autoriser des inspecteurs internationaux à superviser le processus en échange de la levée immédiate de toutes les sanctions économiques à l’encontre de la République islamique.Avant les discussions à Istanbul, la Chine a “salué l’engagement de l’Iran à ne pas développer d’armes nucléaires”, s’opposant “à toutes les sanctions unilatérales illégales”. L’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord nucléaire de 2015, alors qu’un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Téhéran insiste sur son droit à poursuivre l’enrichissement de l’uranium, affirmant que cela n’est pas négociable, mais qu’il serait ouvert à des réductions temporaires du niveau et du volume de l’enrichissement.

Un million d’Européens appellent à interdire les “thérapies” de conversion contre les LGBT+

Un million d’Européens ont appelé à interdire les “thérapies de conversion” des personnes LGBT+ sur le continent, selon les résultats d’une initiative citoyenne vendredi.Maintenant que ce seuil est atteint, la Commission européenne doit répondre publiquement à cette pétition, signée par de nombreuses personnalités du monde culturel ou politique, comme la chanteuse belge Angèle ou l’ancien Premier ministre français Gabriel Attal.Les “thérapies” de conversion prétendent modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne, en assimilant notamment l’homosexualité à une maladie.Elles peuvent prendre la forme de séances d’exorcisme, de stages ou encore d’électrochocs, parmi une kyrielle de sévices qui ont des retentissements psychologiques voire physiques durables chez les personnes, souvent jeunes, qui en sont victimes.”Il faut interdire les thérapies de conversion partout en Europe”, a plaidé la célèbre artiste Angèle, qui avait révélé en 2020 être en couple avec une femme.”Une pétition courageuse a été lancée pour faire interdire les thérapies de conversion partout en Europe. Il ne reste plus que quelques heures pour la signer”, avait alerté jeudi Gabriel Attal, qui avait été le premier chef de gouvernement français à avoir publiquement évoqué son homosexualité, aujourd’hui chef de file des députés Renaissance (centre).- “Faire bouger les choses” -Selon l’association ILGA, les thérapies de conversions ne sont complètement interdites que dans huit pays de l’Union européenne: France, Belgique, Chypre, Allemagne, Malte, Portugal, Espagne et Grèce.Cette campagne a le potentiel de “faire bouger les choses”, espère Mattéo Garguilo, un étudiant français de 21 ans à l’origine de l’initiative. “Ça délie les langues”, affirme-t-il auprès de l’AFP.Les chanteurs Pierre de Maere et Eddy de Pretto, l’actrice Marie Papillon et de nombreux responsables politiques français de gauche et du camp présidentiel ont soutenu l’initiative.”Les personnes LGBTQIA+ n’ont pas à être +converties+”, a martelé Marine Tondelier, dirigeante française des Ecologistes, sur les réseaux sociaux. “Ces pratiques barbares, qui prétendent +guérir+ les personnes LGBTQIA+, sont une forme de torture. Il n’y a rien à guérir”, avait abondé sur X le leader de la gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon.- Signataires de 27 pays -Vendredi après-midi plus d’un million de signatures, le seuil nécessaire, émanant des 27 pays de l’UE, avaient été récoltées.Mais ce dispositif n’a pas d’effet contraignant : bien que la Commission soit tenue d’y répondre, rien ne l’oblige à transformer cette initiative en nouvel acte juridique européen. Le texte appelle la Commission européenne à “proposer une interdiction légale contraignante des pratiques de conversion ciblant les citoyens LGBTQ+” dans l’Union européenne.Sans se prononcer sur des mesures concrètes, la commissaire européenne en charge de l’égalité, Hadja Lahbib, a apporté son soutien aux voix qui “s’élèvent contre ces pratiques qui sont honteuses et qui conduisent parfois même à des suicides”. En septembre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, l’avait mandatée pour établir une stratégie “autour de l’égalité des personnes LGBTQI” après 2025. Cette stratégie devrait notamment mettre l’accent sur “l’interdiction de la pratique des thérapies de conversion”, avait-elle indiqué.En 2022, le Parlement français avait voté unanimement pour cibler pénalement les thérapies de conversion contre les personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT).

Présidentielle roumaine : contre le candidat pro-européen, une virulente campagne de désinformation

Documents falsifiés, “deepfakes” et attaques personnelles: le candidat pro-européen à la présidentielle en Roumanie, Nicusor Dan, fait l’objet d’une campagne de désinformation et de propagande qui s’intensifie à la veille du second tour, selon des analystes.Pour Roxana Radu, professeur associé à l’université britannique d’Oxford, les attaques observées sur les réseaux sociaux contre le maire de Bucarest apparaissent systématiques et délibérées. “Elles portent la marque d’une campagne coordonnée, avec des contenus diffusés et relayés sur différentes plateformes, puis montant en puissance grâce à des réseaux de bots”, des programmes informatiques robotisés, explique-t-elle à l’AFP.Le premier scrutin du 24 novembre, qui avait vu l’émergence surprise du candidat d’extrême droite Calin Georgescu, avait été annulé par la Cour constitutionnelle après une campagne massive sur TikTok entachée de suspicions d’ingérence russe.Les autorités sont donc cette fois très vigilantes. Avant le premier tour le 4 mai, elles avaient pointé de “nouvelles tentatives de manipulation et d’ingérence menées par des acteurs étatiques”.Sollicitées par l’AFP, elles n’ont pas répondu à ce stade.   Les plateformes Facebook et TikTok, très populaires en Roumanie avec quelque neuf millions d’utilisateurs chacune sur une population de 19 millions d’habitants, assurent être en contact régulier avec le gouvernement et avoir déployé des équipes pour garantir l’intégrité des élections.- Faux diplôme et “propagande LGBT+” -Nicusor Dan, 55 ans, qui fera face dimanche au nationaliste George Simion, 38 ans, arrivé largement en tête du premier tour, est notamment visé par un faux diplôme partagé des milliers de fois sur Facebook, TikTok et X. Le premier édile de la capitale aurait obtenu des notes médiocres au baccalauréat, sauf en mathématiques, sa matière de prédilection. A la clé: un flot de commentaires désobligeants et des doutes sur ses capacités à diriger.Ce document contient des incohérences manifestes, mais il a tout de même forcé M. Dan à exhiber son véritable diplôme à la télévision.Une autre vidéo très relayée laisse entendre que l’élu centriste s’est dit favorable à la diffusion de “propagande LGBT+” dans les programmes scolaires. En réalité, les images intégrales de la discussion montrent le maire de Bucarest expliquant simplement que l’éducation sexuelle doit être introduite “à un âge adapté aux dangers auxquels les enfants sont exposés”.Nicusor Dan est toujours très prudent sur ce sujet et a d’ailleurs été critiqué pour ne pas avoir défendu clairement les droits des personnes LGBT+, dans un pays sous influence de la puissante Eglise orthodoxe.- Attaques personnelles -Le quinquagénaire, qui vit en couple mais n’est pas marié, est aussi la cible d’attaques sur sa vie privée affirmant par exemple que ses enfants ne sont pas baptisés. Ce que lui et sa partenaire ont publiquement démenti.Son naturel réservé est régulièrement moqué dans des montages vidéo ou des “deepfake”, des vidéos très réalistes générées grâce à l’intelligence artificielle.De nombreuses publications le présentent par ailleurs comme atteint de troubles autistiques, un élément repris par George Simion lui-même.Pour Madalina Botan, maître de conférences à l’Université de sciences politiques de Bucarest, de tels narratifs, observés à l’occasion d’autres élections en Europe, “visent à déshumaniser le candidat, à lui ôter toute crédibilité”.- Des algorithmes favorables à l’extrême droite -A l’inverse, George Simion bénéficie d’un terreau favorable sur les réseaux sociaux, où ses messages émotionnels et souvent très virulents sont favorisés par les algorithmes, en particulier sur TikTok. Visée par une enquête de la Commission européenne, l’application appartenant au groupe chinois ByteDance avait dit en mars avoir supprimé plus de 27.000 faux comptes.Mais les biais demeurent importants : selon un rapport publié cette semaine par l’organisation Global Witness, les nouveaux utilisateurs ont été exposés avant le second tour “à près de trois fois plus de contenus d’extrême droite” que du reste du spectre politique. De quoi “compromettre l’intégrité d’une nouvelle élection”, estime l’organisation, accusant TikTok de ne pas avoir pris “de mesures suffisantes”.Une autre étude, menée par la société britannique Refute, a révélé “une campagne d’influence coordonnée” à destination de l’importante diaspora roumaine. Plus de 32.000 vidéos faisant la promotion de MM. Simion et Georgescu ont été détectées. 

Présidentielle roumaine : contre le candidat pro-européen, une virulente campagne de désinformation

Documents falsifiés, “deepfakes” et attaques personnelles: le candidat pro-européen à la présidentielle en Roumanie, Nicusor Dan, fait l’objet d’une campagne de désinformation et de propagande qui s’intensifie à la veille du second tour, selon des analystes.Pour Roxana Radu, professeur associé à l’université britannique d’Oxford, les attaques observées sur les réseaux sociaux contre le maire de Bucarest apparaissent systématiques et délibérées. “Elles portent la marque d’une campagne coordonnée, avec des contenus diffusés et relayés sur différentes plateformes, puis montant en puissance grâce à des réseaux de bots”, des programmes informatiques robotisés, explique-t-elle à l’AFP.Le premier scrutin du 24 novembre, qui avait vu l’émergence surprise du candidat d’extrême droite Calin Georgescu, avait été annulé par la Cour constitutionnelle après une campagne massive sur TikTok entachée de suspicions d’ingérence russe.Les autorités sont donc cette fois très vigilantes. Avant le premier tour le 4 mai, elles avaient pointé de “nouvelles tentatives de manipulation et d’ingérence menées par des acteurs étatiques”.Sollicitées par l’AFP, elles n’ont pas répondu à ce stade.   Les plateformes Facebook et TikTok, très populaires en Roumanie avec quelque neuf millions d’utilisateurs chacune sur une population de 19 millions d’habitants, assurent être en contact régulier avec le gouvernement et avoir déployé des équipes pour garantir l’intégrité des élections.- Faux diplôme et “propagande LGBT+” -Nicusor Dan, 55 ans, qui fera face dimanche au nationaliste George Simion, 38 ans, arrivé largement en tête du premier tour, est notamment visé par un faux diplôme partagé des milliers de fois sur Facebook, TikTok et X. Le premier édile de la capitale aurait obtenu des notes médiocres au baccalauréat, sauf en mathématiques, sa matière de prédilection. A la clé: un flot de commentaires désobligeants et des doutes sur ses capacités à diriger.Ce document contient des incohérences manifestes, mais il a tout de même forcé M. Dan à exhiber son véritable diplôme à la télévision.Une autre vidéo très relayée laisse entendre que l’élu centriste s’est dit favorable à la diffusion de “propagande LGBT+” dans les programmes scolaires. En réalité, les images intégrales de la discussion montrent le maire de Bucarest expliquant simplement que l’éducation sexuelle doit être introduite “à un âge adapté aux dangers auxquels les enfants sont exposés”.Nicusor Dan est toujours très prudent sur ce sujet et a d’ailleurs été critiqué pour ne pas avoir défendu clairement les droits des personnes LGBT+, dans un pays sous influence de la puissante Eglise orthodoxe.- Attaques personnelles -Le quinquagénaire, qui vit en couple mais n’est pas marié, est aussi la cible d’attaques sur sa vie privée affirmant par exemple que ses enfants ne sont pas baptisés. Ce que lui et sa partenaire ont publiquement démenti.Son naturel réservé est régulièrement moqué dans des montages vidéo ou des “deepfake”, des vidéos très réalistes générées grâce à l’intelligence artificielle.De nombreuses publications le présentent par ailleurs comme atteint de troubles autistiques, un élément repris par George Simion lui-même.Pour Madalina Botan, maître de conférences à l’Université de sciences politiques de Bucarest, de tels narratifs, observés à l’occasion d’autres élections en Europe, “visent à déshumaniser le candidat, à lui ôter toute crédibilité”.- Des algorithmes favorables à l’extrême droite -A l’inverse, George Simion bénéficie d’un terreau favorable sur les réseaux sociaux, où ses messages émotionnels et souvent très virulents sont favorisés par les algorithmes, en particulier sur TikTok. Visée par une enquête de la Commission européenne, l’application appartenant au groupe chinois ByteDance avait dit en mars avoir supprimé plus de 27.000 faux comptes.Mais les biais demeurent importants : selon un rapport publié cette semaine par l’organisation Global Witness, les nouveaux utilisateurs ont été exposés avant le second tour “à près de trois fois plus de contenus d’extrême droite” que du reste du spectre politique. De quoi “compromettre l’intégrité d’une nouvelle élection”, estime l’organisation, accusant TikTok de ne pas avoir pris “de mesures suffisantes”.Une autre étude, menée par la société britannique Refute, a révélé “une campagne d’influence coordonnée” à destination de l’importante diaspora roumaine. Plus de 32.000 vidéos faisant la promotion de MM. Simion et Georgescu ont été détectées. 

Fin des premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens depuis 2022

Les premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens pour trouver une issue à la guerre se sont terminés vendredi à Istanbul après moins de deux heures de discussions, Kiev accusant Moscou d’avoir formulé des demandes territoriales “inacceptables”.En l’absence des présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui a ordonné à son armée d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022 et qui n’a pas fait le déplacement en Turquie, les espoirs de progrès substantiels étaient minces.Les deux délégations, menées par le ministre de la Défense côté ukrainien et par un conseiller de second plan côté russe, s’étaient retrouvées en début d’après-midi, entourées des médiateurs turcs.Environ 1H40 plus tard, la rencontre au palais de Dolmabahçe était terminée et la teneur des échanges n’a pas été encore dévoilée.Selon une source diplomatique ukrainienne interrogée par l’AFP, les négociateurs russes ont “présenté des demandes inacceptables qui vont au-delà de ce qui a été discuté avant la réunion”, dont le retrait des forces de Kiev de “vastes parties du territoire” ukrainien, avant l’instauration du cessez-le-feu réclamé par l’Ukraine et ses alliés.Cette source a néanmoins précisé qu’une reprise de ces pourparlers vendredi est encore “possible”, mais pas encore “prévue”.Plus tôt, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, avait martelé qu’obtenir de la Russie un “cessez-le-feu inconditionnel” était la “priorité”, ainsi que l’organisation d’une rencontre entre les présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.Autres requêtes ukrainiennes : le retour des enfants ukrainiens “déportés” en Russie selon Kiev – ce que Moscou dément – et un important échange de prisonniers de guerre.Le négociateur russe, Vladimir Medinski, avait lui indiqué que Moscou voulait discuter des “causes profondes” du conflit et considérait ces pourparlers comme “la suite” de ceux, avortés, menés en 2022.- “Premier signal” -En déplacement en Albanie pour un sommet européen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à “une réaction forte” et des “sanctions” contre Moscou en cas d’échec des discussions.Emmanuel Macron a lui estimé que la Russie n’avait pas “pas envie” de conclure un cessez-le-feu en Ukraine et qu’il allait falloir mettre une “pression accrue” pour l’y contraindre.De son côté, le chancelier allemand Friedrich Merz s’est félicité de la tenue même des négociations entre Russes et Ukrainiens, estimant qu’il s’agissait d’un “premier signal, tout petit mais positif”.Dans cet intense ballet diplomatique, Donald Trump avait dit la veille être prêt à rencontrer le chef de l’Etat russe “dès qu’il sera possible d’organiser” un sommet, sans quoi “rien ne se passera” concernant le règlement du conflit.Une telle rencontre est “certainement nécessaire”, a acquiescé le Kremlin vendredi.Jeudi, Russes et Ukrainiens avaient échangé des invectives, M. Zelensky qualifiant l’équipe envoyée par Moscou à Istanbul de “pure façade”, la diplomatie russe le traitant en retour de “clown”.Si M. Medinski a assuré jeudi que la Russie était prête à de “possibles compromis”, le Kremlin maintient des revendications maximalistes : que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d’armes occidentales.M. Poutine souhaite, comme l’a souligné son négociateur, que les nouvelles discussions s’inscrivent dans “la suite” de ces pourparlers avortés il y a trois ans, aux cours desquels les Russes avaient campé sur ces positions maximalistes, inacceptables pour Kiev et ses alliés.- “Le massacre doit cesser” -“Le massacre doit cesser”, a de son côté averti le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, présent à Istanbul.Avant les discussions russo-ukrainiennes, Turcs, Ukrainiens et Américains avaient échangé ensemble environ une heure, ont affirmé des sources turques, en marge d’entretiens entre responsables ukrainiens et sécuritaires européens, accompagnés de l’émissaire américain Keith Kellogg, d’après une source ukrainienne.Le week-end dernier, Vladimir Poutine avait surpris en proposant des négociations directes. Mais, mis au défi par Volodymyr Zelensky de se rendre à Istanbul pour négocier avec lui, le président russe n’a pas fait le déplacement.Les Européens et Kiev avaient réclamé un cessez-le-feu préalable avant toute discussion entre Kiev et Moscou. Une demande rejetée par M. Poutine, au motif qu’une trêve prolongée permettrait à l’armée ukrainienne de se renforcer en recevant des armes occidentales, alors que les soldats russes ont l’avantage sur le front.”Il est d’une importance cruciale qu’un cessez-le-feu soit mis en œuvre dès que possible”, a insisté vendredi le ministre turc des Affaires étrangères Hakan FidanLa Russie “ne veut pas la paix”, a déploré le même jour la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, tandis que le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a jugé que Moscou avait fait une “énorme erreur” en envoyant à Istanbul une équipe de “second rang”.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour sa part promis d'”accroître la pression” sur la Russie.La Chine, proche partenaire de la Russie, a de son côté répété vouloir un accord de paix “juste” et “durable”.bur-ant-rbj-pop/thm

Fin des premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens depuis 2022

Les premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens pour trouver une issue à la guerre se sont terminés vendredi à Istanbul après moins de deux heures de discussions, Kiev accusant Moscou d’avoir formulé des demandes territoriales “inacceptables”.En l’absence des présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui a ordonné à son armée d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022 et qui n’a pas fait le déplacement en Turquie, les espoirs de progrès substantiels étaient minces.Les deux délégations, menées par le ministre de la Défense côté ukrainien et par un conseiller de second plan côté russe, s’étaient retrouvées en début d’après-midi, entourées des médiateurs turcs.Environ 1H40 plus tard, la rencontre au palais de Dolmabahçe était terminée et la teneur des échanges n’a pas été encore dévoilée.Selon une source diplomatique ukrainienne interrogée par l’AFP, les négociateurs russes ont “présenté des demandes inacceptables qui vont au-delà de ce qui a été discuté avant la réunion”, dont le retrait des forces de Kiev de “vastes parties du territoire” ukrainien, avant l’instauration du cessez-le-feu réclamé par l’Ukraine et ses alliés.Cette source a néanmoins précisé qu’une reprise de ces pourparlers vendredi est encore “possible”, mais pas encore “prévue”.Plus tôt, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, avait martelé qu’obtenir de la Russie un “cessez-le-feu inconditionnel” était la “priorité”, ainsi que l’organisation d’une rencontre entre les présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.Autres requêtes ukrainiennes : le retour des enfants ukrainiens “déportés” en Russie selon Kiev – ce que Moscou dément – et un important échange de prisonniers de guerre.Le négociateur russe, Vladimir Medinski, avait lui indiqué que Moscou voulait discuter des “causes profondes” du conflit et considérait ces pourparlers comme “la suite” de ceux, avortés, menés en 2022.- “Premier signal” -En déplacement en Albanie pour un sommet européen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à “une réaction forte” et des “sanctions” contre Moscou en cas d’échec des discussions.Emmanuel Macron a lui estimé que la Russie n’avait pas “pas envie” de conclure un cessez-le-feu en Ukraine et qu’il allait falloir mettre une “pression accrue” pour l’y contraindre.De son côté, le chancelier allemand Friedrich Merz s’est félicité de la tenue même des négociations entre Russes et Ukrainiens, estimant qu’il s’agissait d’un “premier signal, tout petit mais positif”.Dans cet intense ballet diplomatique, Donald Trump avait dit la veille être prêt à rencontrer le chef de l’Etat russe “dès qu’il sera possible d’organiser” un sommet, sans quoi “rien ne se passera” concernant le règlement du conflit.Une telle rencontre est “certainement nécessaire”, a acquiescé le Kremlin vendredi.Jeudi, Russes et Ukrainiens avaient échangé des invectives, M. Zelensky qualifiant l’équipe envoyée par Moscou à Istanbul de “pure façade”, la diplomatie russe le traitant en retour de “clown”.Si M. Medinski a assuré jeudi que la Russie était prête à de “possibles compromis”, le Kremlin maintient des revendications maximalistes : que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d’armes occidentales.M. Poutine souhaite, comme l’a souligné son négociateur, que les nouvelles discussions s’inscrivent dans “la suite” de ces pourparlers avortés il y a trois ans, aux cours desquels les Russes avaient campé sur ces positions maximalistes, inacceptables pour Kiev et ses alliés.- “Le massacre doit cesser” -“Le massacre doit cesser”, a de son côté averti le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, présent à Istanbul.Avant les discussions russo-ukrainiennes, Turcs, Ukrainiens et Américains avaient échangé ensemble environ une heure, ont affirmé des sources turques, en marge d’entretiens entre responsables ukrainiens et sécuritaires européens, accompagnés de l’émissaire américain Keith Kellogg, d’après une source ukrainienne.Le week-end dernier, Vladimir Poutine avait surpris en proposant des négociations directes. Mais, mis au défi par Volodymyr Zelensky de se rendre à Istanbul pour négocier avec lui, le président russe n’a pas fait le déplacement.Les Européens et Kiev avaient réclamé un cessez-le-feu préalable avant toute discussion entre Kiev et Moscou. Une demande rejetée par M. Poutine, au motif qu’une trêve prolongée permettrait à l’armée ukrainienne de se renforcer en recevant des armes occidentales, alors que les soldats russes ont l’avantage sur le front.”Il est d’une importance cruciale qu’un cessez-le-feu soit mis en œuvre dès que possible”, a insisté vendredi le ministre turc des Affaires étrangères Hakan FidanLa Russie “ne veut pas la paix”, a déploré le même jour la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, tandis que le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a jugé que Moscou avait fait une “énorme erreur” en envoyant à Istanbul une équipe de “second rang”.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour sa part promis d'”accroître la pression” sur la Russie.La Chine, proche partenaire de la Russie, a de son côté répété vouloir un accord de paix “juste” et “durable”.bur-ant-rbj-pop/thm