Open d’Australie: Sinner rassurant, Swiatek implacable sur la route du dernier carré

Le N.1 mondial Jannik Sinner a rassuré et la Polonaise Iga Swiatek (2e) impressionné mercredi en quarts de finale de l’Open d’Australie, pour filer dans le dernier carré avec Ben Shelton (20e) et Madison Keys (14e).- Sinner dévore De Minaur, 2e demi-finale pour Shelton -Tenant du titre à Melbourne, le N.1 mondial Jannik Sinner s’est imposé avec autorité contre l’Australien Alex De Minaur en quart de finale.Vainqueur 6-3, 6-2, 6-1 contre le 8e mondial, l’Italien de 23 ans a rassuré après un huitième de finale où il avait lâché un set à Holger Rune (13e) et semblé surchauffer dans la fournaise de Melbourne. Vendredi, il se mesurera à l’Américain Ben Shelton (20e) pour tenter de se hisser en finale pour la deuxième année de suite, tandis que Novak Djokovic (7e) défiera Alexander Zverev (2e) dans l’autre demi-finale.Se sentant de son propre aveu “beaucoup mieux”, Sinner a dit mercredi s’attendre à un match “difficile” contre Shelton, “l’un des plus gros serveurs du circuit et un joueur très complet”, qu’il a vaincu quatre fois en cinq duels.Pour Alex De Minaur, “si on avait joué en milieu de journée par une température caniculaire, on l’aurait peut-être vu commettre des fautes”, a-t-il dit en référence à Sinner.”Mais dans des conditions comme celles d’aujourd’hui (mercredi, NDLR), c’est difficile de le déstabiliser. Je dois trouver un moyen de faire mal à Jannik sur le court”, a affirmé devant la presse le “Demon”, battu dix fois en autant de duels avec l’Italien.Plus tôt dans la journée, Ben Shelton a passé près de quatre heures sur le court de la Rod Laver Arena pour se défaire en quatre sets de l’Italien Lorenzo Sonego (55e) et rallier sa deuxième finale en Grand Chelem, après celle de 2023 à l’US Open.- Swiatek enchaîne, Keys stoppe Svitolina -Les tours se suivent et se ressemblent pour Iga Swiatek: lauréate en deux sets de ses matches depuis le début du tournoi, la Polonaise a poursuivi sur sa lancée en quarts contre l’Américaine Emma Navarro, spécialiste pour sa part des matches marathon mais vaincue 6-1, 6-2.”C’était beaucoup plus difficile que ce que le score suggère”, a commenté Swiatek qui a dû s’employer au début du second set pour rester aux commandes. “Emma est une battante. Je suis heureuse d’avoir gagné ces jeux serrés, c’est ce qui a fait la différence”, a-t-elle estimé.Swiatek “continue de tenter, même quand elle rate un coup. Elle est impitoyable”, a souligné Navarro.Contre la N.8 mondiale, la Polonaise s’avançait d’autant plus confiante que l’Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé lundi qu’elle ne ferait pas appel de la suspension d’un mois (déjà purgée) infligée à la N.2 mondiale par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (Itia) après un contrôle positif à la trimétazidine, un produit interdit.Iga Swiatek, qui soutenait que sa contamination était accidentelle, s’est déclarée “satisfaite” de la décision de l’AMA.Elle atteint le dernier carré à Melbourne pour la deuxième fois de sa carrière, trois ans après sa première demi-finale.Elle sera opposée jeudi à l’Américaine Madison Keys, qui s’est qualifiée en battant plus tôt dans la journée l’Ukrainienne Elina Svitolina (27e).La finaliste de l’US Open 2017, désormais triple demi-finaliste à Melbourne (2015, 2022, 2025), s’est imposée 3-6, 6-3, 6-4 en un peu moins de deux heures, face à une joueuse qu’elle a battue quatre fois en six duels.Après la perte du premier set, “j’ai senti que je devais jouer de façon un peu plus agressive. Elle contrôlait beaucoup de points et me faisait courir”, a constaté Keys.”Heureusement (…), je joue de manière un peu plus intelligente” qu’en 2015, année de sa première demie, a-t-elle conclu.Mardi, la double tenante du titre à Melbourne Aryna Sabalenka s’était qualifiée pour les demi-finales. Elle défiera jeudi l’Espagnole Paula Badosa (12e), qui a battu l’Américaine Coco Gauff (3e) pour s’offrir à 27 ans sa première demi-finale en Grand Chelem.

Le parquet de Paris recadre Retailleau et son annonce “prématurée” de l’arrestation d’un influenceur algérien

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé mercredi, en pleine crise entre Paris et Alger, une nouvelle interpellation en France d’un influenceur algérien, provoquant un rarissime recadrage du parquet de Paris au sujet d’une communication ministérielle jugée “prématurée”.Cette annonce est intervenue en pleine période de tensions entre Paris et Alger, que le gouvernement français entend désormais aplanir pour éviter toute “escalade”, a prévenu mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.L’annonce de M. Retailleau semble avoir été mal reçue par le parquet de Paris.”Il est rappelé que seule l’autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours et qu’une personne qui n’est pas jugée est présumée innocente”, a expliqué à l’AFP le parquet de Paris dans une rarissime prise de parole aux allures de remontrance. “En l’occurrence, cette fuite est par ailleurs tout à fait prématurée”.- “Signalement” -Cette mise au point est intervenue peu après l’annonce sur le réseau social X par le ministre de l’Intérieur d’une nouvelle interpellation en France d’un influenceur algérien, présenté “comme Rafik Meziane” et qui, d’après lui, “appelait à commettre des actes violents sur le territoire français sur TikTok”.”Le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) enquête sur un signalement effectué sur la plateforme PHAROS et portant notamment sur une republication de vidéo sans commentaire”, a de son côté détaillé le parquet, ajoutant qu’une perquisition a eu lieu “afin de saisir le matériel informatique et vérifier si des éléments matériels permettraient ou non de qualifier une infraction”. “A ce stade, rien n’est retenu contre la personne concernée, qui doit en outre suivre des soins. Elle n’est à cette heure pas en garde à vue”, conclut le ministère public au terme de cette ferme mise au point.Selon une source proche du dossier, l’influenceur algérien a été interpellé mercredi matin dans le 13e arrondissement de Paris. Son état de santé ayant été jugé incompatible avec la garde à vue, il sera convoqué jeudi, a également précisé cette source à l’AFP.- Sept influenceurs interpellés -Le ministre de l’Intérieur avait conclu son message par les mots “Ne rien laisser passer”, comme il l’avait déjà fait, le 16 janvier, après l’annonce de l’arrestation d’un autre influenceur algérien, Mahdi B., condamné puis incarcéré.Les relations entre la France et l’Algérie sont dégradées, notamment autour des dossiers du Sahara occidental et du sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre.Elles se sont encore envenimées avec l’arrestation récente à Montpellier d’un influenceur algérien de 59 ans, “Doualemn”, après une vidéo litigieuse sur TikTok.Mis dans un avion le 9 janvier pour l’Algérie, cet agent d’entretien, père de deux enfants, avait été renvoyé en France le soir même. Le 12 janvier, sa rétention a été prolongée de vingt-six jours par un juge.Bruno Retailleau avait estimé qu’en renvoyant “Doualemn” vers Paris, l’Algérie avait cherché à “humilier la France”. L’Algérie avait rejeté les accusations françaises “d’escalade” et “d’humiliation”, en invoquant une “campagne de désinformation” contre Alger.Depuis début janvier, plusieurs autres influenceurs algériens sont visés par des procédures en France pour des propos haineux, visant souvent des opposants au gouvernement algérien.Pour la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, qui a vanté “sa détermination”, “Bruno Retailleau est dans son rôle de ministre de l’Intérieur pour assurer la sécurité et la protection des Français”.”Personne n’a intérêt à une escalade entre la France et l’Algérie”, a encore assuré Sophie Primas, tout en soulignant que “l’Algérie aujourd’hui fait monter la tension”. “Nous devons ramener nos relations avec l’Algérie au même niveau qu’avec d’autres Etats”, a-t-elle martelé, plaidant pour un “apaisement sans naïveté”. abo-mca-gd-mk-fff/mat/asm

Le parquet de Paris recadre Retailleau et son annonce “prématurée” de l’arrestation d’un influenceur algérien

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé mercredi, en pleine crise entre Paris et Alger, une nouvelle interpellation en France d’un influenceur algérien, provoquant un rarissime recadrage du parquet de Paris au sujet d’une communication ministérielle jugée “prématurée”.Cette annonce est intervenue en pleine période de tensions entre Paris et Alger, que le gouvernement français entend désormais aplanir pour éviter toute “escalade”, a prévenu mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.L’annonce de M. Retailleau semble avoir été mal reçue par le parquet de Paris.”Il est rappelé que seule l’autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours et qu’une personne qui n’est pas jugée est présumée innocente”, a expliqué à l’AFP le parquet de Paris dans une rarissime prise de parole aux allures de remontrance. “En l’occurrence, cette fuite est par ailleurs tout à fait prématurée”.- “Signalement” -Cette mise au point est intervenue peu après l’annonce sur le réseau social X par le ministre de l’Intérieur d’une nouvelle interpellation en France d’un influenceur algérien, présenté “comme Rafik Meziane” et qui, d’après lui, “appelait à commettre des actes violents sur le territoire français sur TikTok”.”Le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) enquête sur un signalement effectué sur la plateforme PHAROS et portant notamment sur une republication de vidéo sans commentaire”, a de son côté détaillé le parquet, ajoutant qu’une perquisition a eu lieu “afin de saisir le matériel informatique et vérifier si des éléments matériels permettraient ou non de qualifier une infraction”. “A ce stade, rien n’est retenu contre la personne concernée, qui doit en outre suivre des soins. Elle n’est à cette heure pas en garde à vue”, conclut le ministère public au terme de cette ferme mise au point.Selon une source proche du dossier, l’influenceur algérien a été interpellé mercredi matin dans le 13e arrondissement de Paris. Son état de santé ayant été jugé incompatible avec la garde à vue, il sera convoqué jeudi, a également précisé cette source à l’AFP.- Sept influenceurs interpellés -Le ministre de l’Intérieur avait conclu son message par les mots “Ne rien laisser passer”, comme il l’avait déjà fait, le 16 janvier, après l’annonce de l’arrestation d’un autre influenceur algérien, Mahdi B., condamné puis incarcéré.Les relations entre la France et l’Algérie sont dégradées, notamment autour des dossiers du Sahara occidental et du sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre.Elles se sont encore envenimées avec l’arrestation récente à Montpellier d’un influenceur algérien de 59 ans, “Doualemn”, après une vidéo litigieuse sur TikTok.Mis dans un avion le 9 janvier pour l’Algérie, cet agent d’entretien, père de deux enfants, avait été renvoyé en France le soir même. Le 12 janvier, sa rétention a été prolongée de vingt-six jours par un juge.Bruno Retailleau avait estimé qu’en renvoyant “Doualemn” vers Paris, l’Algérie avait cherché à “humilier la France”. L’Algérie avait rejeté les accusations françaises “d’escalade” et “d’humiliation”, en invoquant une “campagne de désinformation” contre Alger.Depuis début janvier, plusieurs autres influenceurs algériens sont visés par des procédures en France pour des propos haineux, visant souvent des opposants au gouvernement algérien.Pour la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, qui a vanté “sa détermination”, “Bruno Retailleau est dans son rôle de ministre de l’Intérieur pour assurer la sécurité et la protection des Français”.”Personne n’a intérêt à une escalade entre la France et l’Algérie”, a encore assuré Sophie Primas, tout en soulignant que “l’Algérie aujourd’hui fait monter la tension”. “Nous devons ramener nos relations avec l’Algérie au même niveau qu’avec d’autres Etats”, a-t-elle martelé, plaidant pour un “apaisement sans naïveté”. abo-mca-gd-mk-fff/mat/asm

“Merci Dorothée”: l’ex-idole des enfants célébrée sur TF1

Rare dans les médias après 20 ans de règne sur les programmes jeunesse, Dorothée retrouve le petit écran vendredi le temps d’une soirée hommage sur TF1, l’occasion pour l’idole des trentenaires et quadras de dévoiler une chanson inédite, sans augurer de la suite.”Je ne réagis que par coup de coeur”, a expliqué la vedette, âgée de 71 ans en décembre lors d’une conférence de presse, pour justifier sa participation à l’émission “Merci Dorothée”.A l’époque, rembobine-t-elle, “ce qui nous intéressait, la chose la plus importante, c’était le relais entre l’image et la vie (…) Les gamins qui ne pouvaient pas partir en vacances étaient avec nous, donc ils n’étaient pas tout seuls. On faisait un lien entre la famille, l’école”, pour s’amuser “tout en apprenant” des choses “de temps en temps”. Frédérique Hoschedé, de son vrai nom, a présenté “Le Club Dorothée” de 1987 à 1997 sur TF1, squattant l’antenne quelque 1.000 heures par an, après une décennie aux manettes de “Récré A2” sur Antenne 2. Elle a vendu au passage quelque 20 millions de disques. Animé par Nikos Aliagas, l’hommage de vendredi retrace surtout les années “Club Do” et leur cocktail de sketches, chansons, opérations caritatives, dessins animés majoritairement japonais comme “Dragon Ball” et séries à l’eau de rose (“Hélène et les garçons”, “Premiers baisers”…) produites par AB, le groupe fondé par Jean-Luc Azoulay et Claude Berda. Jacky et Patrick Simpson-Jones qui, aux côtés d’Ariane Carletti et François Corbier aujourd’hui décédés, accompagnaient Dorothée à la présentation. Ils ont répondu présents, tout comme Bernard Minet, membre du groupe Les Musclés et chanteur de génériques cultes, ou encore de nombreuses figures de sitcoms.S’y ajoutent d’autres célébrités (Nolwenn Leroy, Amir…) venues lui témoigner leur affection, notamment en interprétant certains de ses tubes.- “Responsabilité” -“Je me suis pris un grand coup d’amitié dans le coeur”, a résumé à la presse Dorothée, qui mesure encore mal son impact sur toute une génération. A l’époque, “on savait qu’on avait une responsabilité vis-à-vis de nos (millions de) téléspectateurs (…) qu’on avait un rôle à jouer”, mais “je ne pensais pas que ça avait une aussi belle ampleur”, relate-t-elle, récusant tout statut d'”icône”.Ses émissions n’en ont pas moins essuyé de nombreuses critiques, notamment pour la violence de ses dessins animés nippons, qui ont depuis contribué à faire de la France le deuxième consommateur de mangas (BD) derrière le Japon. Dès qu’il y a de la nouveauté, “tout le monde est critiqué”, balaye Dorothée, même “si ça fait toujours de la peine de se voir critiqué pour quelque chose en quoi on croit”. Pas rancunière envers TF1, elle assure ne pas avoir “pensé du tout” à l’arrêt brutal du Club Dorothée décidé par la chaîne il y a près de trente ans, sur fond de conflit avec le producteur AB. “Contente” de faire l’émission, la détentrice du record de concerts à Bercy pour une femme (59) a également repris le micro. – “Relais humains” -Dans sa valise, outre ses “chaussettes rouges et jaunes à petit pois”, un nouveau morceau, “J’ai dans mes souvenirs”, son premier inédit depuis 2010.De quoi espérer la revoir sur scène ? “L’occasion se représentera encore peut-être. Je ne sais pas”.De même, “les portes ne sont pas fermées” quant à un éventuel retour récurrent à la télévision, répond celle qui a déjà décliné plusieurs propositions.Cette téléphage revendiquée avait déjà fait une apparition remarquée en 2022 dans “La chanson secrète”, autre émission de Nikos Aliagas. Un animateur qu’elle apprécie… comme Cyril Hanouna.Interrogée sur le non-renouvellement de C8 en mars par le régulateur de l’audiovisuel, l’ancienne animatrice dit penser “surtout aux téléspectateurs”, “à tous ceux qui travaillaient sur la chaîne, sur toutes les émissions (…) Ca, c’est dur”.Plus généralement, elle regrette l’absence de “relais humain” dans les programmes jeunesse actuels, “dévidoirs à dessins animés”, selon elle, très souvent dépourvus d’animateurs.

Une exposition pour décrypter les photos prises à Auschwitz par les nazis

“Montrer ce qu’on ne voit pas alors que c’est sous notre nez”: près de 200 photographies du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau sont exposées à partir de jeudi au Mémorial de la Shoah à Paris pour “analyser les images” prises par les nazis.L’exposition “Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Auschwitz 1944″ s’articule autour des 197 clichés de l'”album d’Auschwitz”, un recueil de photographies prises en 1944 et documentant l’arrivée des juifs de Hongrie à Birkenau.Sur ces clichés en noir et blanc, des femmes fixent l’objectif, des personnes âgées sont assises épuisées près d’un wagon, des groupes attendent la “sélection” entre personnes aptes au travail et condamnés à la chambre à gaz.”Ces photos, vous les avez forcément croisées, elles sont iconiques”, souligne l’historien Tal Bruttmann, commissaire de l’exposition. Avec ce travail d’analyse il s’agit d’aider à “lire les images” pour “montrer ce qu’on ne voit pas alors que c’est sous notre nez”.Conservées au mémorial de Yad Vashem, les clichés ont été pris par deux photographes nazis sur ordre de Rudolf Höss, le commandant de ce camp où un million de Juifs ont été assassinés, “pour illustrer son savoir faire”, explique l’historien.Mais les clichés de ce qui était conçu comme un rapport administratif “montrent que ces victimes ont une attitude que les photographes n’attendent pas. Elles résistent, elles sont dignes alors qu’elles sont conçues comme des images antisémites”.Avec des cartons explicatifs et des explications audios, l’exposition attire l’attention du visiteur sur des détails à la fois minuscules et évidents.Sur une photo, deux femmes se bouchent le nez, témoignant de l’odeur pestilentielle des chambres à gaz toute proches. Sur une autre, une femme tire la langue, dans un défi passé inaperçu du photographe.- “porosité” -Même si le photographe essaie de gommer la violence, une multitude d’indices la révèlent: ainsi ce SS, dans un coin d’une photo prise au moment de la sélection, qui donne un coup de canne à deux jeunes femmes.Les cannes elles-mêmes témoignent de la violence de l’assassinat, puisque certaines proviennent du “Kanada” où étaient entreposés les effets volés aux déportés.Autre exemple: la présence de garde du corps, qui montre que la sélection ne se passe pas forcément de façon ordonnée, ou l’interaction, malgré l’interdiction, entre un déporté travaillant au Kanada et un arrivant – peut-être pour l’inciter à mentir sur son âge?Une grande carte du camp permet aussi de situer exactement où chacune des photos a été prise.Tal Bruttmann avait déjà, avec les Allemands Stefan Hördler et Christoph Kreutzmüller, publié en 2023 une analyse de ces photographies dans un ouvrage intitulé “Un album d’Auschwitz: comment les Nazis ont photographié leurs crimes” (éditions du Seuil).Avec cette exposition il s’agit aussi de “tirer d’autres fils, pas présents dans le livre”, et “notamment ce que l’on sait de l’extérieur”.Car “on n’est pas dans un lieu isolé. Il y a autour de la ville un trafic ferroviaire considérable. Le lieu n’est pas inconnu”, souligne l’historien.Que ce soit par la présence d’ouvriers venus de l’extérieur, la fumée de train passant en arrière plan, plusieurs photos laissent deviner “à quel point il y a une porosité entre le site et la ville, la vie normale”, ajoute-t-il.

Macron reçoit Scholz pour un déjeuner en forme d’au revoir

Une visite de courtoisie en forme d’adieux ? Emmanuel Macron reçoit mercredi le chancelier Olaf Scholz à l’Elysée, à un mois des législatives allemandes, avec déjà en tête le nom de son probable successeur à Berlin et l’espoir d’une relation plus prometteuse.Les deux dirigeants vont se retrouver pour un déjeuner – précédé de déclarations à 13H15 (12H15 GMT) – l’un de leurs derniers grands rendez-vous bilatéraux avant les élections du 23 février, pour lesquelles le chrétien-démocrate Friedrich Merz part favori dans les sondages.Avec au menu l’Europe et l’Ukraine, deux jours après le retour de Donald Trump à la Maison blanche et une probable recomposition de la relation transatlantique.”Ils vont mettre en avant l’importance du travail franco-allemand pour consolider une Europe unie, forte et souveraine, attachée au lien transatlantique et qui sache affirmer ses intérêts propres, ses valeurs et les défendre”, a souligné l’Elysée mardi.Le président français et le chancelier allemand devraient notamment discuter des garanties de sécurité à apporter à l’Ukraine alors que le nouveau président américain promet de faire la paix au plus vite entre Kiev et Moscou, sans dire comment.La rencontre est organisée le jour du 62ème anniversaire du Traité de l’Elysée, signé en 1963, qui avait scellé la réconciliation des deux pays après la Seconde Guerre mondiale.- “Au travail” -A Paris, tous les yeux sont désormais tournés vers le chef de l’opposition allemande, Friedrich Merz, alors que le couple franco-allemand est quasiment à l’arrêt.En coulisses, la diplomatie française fait le pari d’une relation moins laborieuse qu’avec Olaf Scholz même si les deux capitales ont continué à travailler de façon étroite ces trois dernières années sur tous les grands sujets européens.”Le couple franco-allemand doit vraiment se reconstituer et redonner à l’Europe un élan aux côtés de sa présidente” de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a insisté la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.Le candidat conservateur s’est lui-même dit “très proche” du président français mardi, lors du Forum économique de Davos, ajoutant le rencontrer “régulièrement”.Les attentes restent toutefois prudentes. “Ca va un peu soulager tout le monde même si Merz n’est pas facile non plus et si tout ne va pas changer de manière radicale avec lui”, relève Hélène Miard-Delacroix, spécialiste de l’Allemagne à La Sorbonne.”La façon qu’a Scholz d’être buté, c’est de ne rien dire. Merz, s’il est buté, on va l’entendre. Il est un peu colérique”, pointe-t-elle.Avec le probable futur chancelier, l’exécutif français espère enfin avancer sur les sujets qui fâchent. “Je voudrais qu’on se mette vite au travail”, lâche le ministre français aux Affaires européennes Benjamin Haddad, interrogé par l’AFP, citant la relance de la compétitivité et de l’investissement en Europe ou la défense.- “Des coups” -De l’avis général, les torts sont partagés dans le rendez-vous manqué entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, deux tempéraments aux antipodes, omniprésent pour l’un, taiseux pour l’autre.L’ex-ministre des Finances d’Angela Merkel est arrivé à la chancellerie avec une vision peu enthousiaste de la France et de ses dérapages budgétaires à répétition.”Scholz n’a jamais été sur les questions européennes, de défense et de sécurité un partenaire rêvé pour la France”, souligne Hans Stark, conseiller pour les relations franco-allemandes à l’Institut français de relations internationales (Ifri).Les désaccords sont nombreux, sur le projet de bouclier antimissile européen, la livraison de missiles longue portée à l’Ukraine ou la mise en oeuvre de l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, réclamée par Berlin contre l’avis de Paris.Emmanuel Macron, qui se pose volontiers en chef de file de l’UE, suscite aussi beaucoup d’incompréhension outre-Rhin.”Il a une façon d’être, de se comporter, de faire des coups, de lancer des phrases, de provoquer le destin qui est orthogonale à ce qu’est Scholz”, observe Hélène Miard-Delacroix.”Certaines de ses décisions, dont la dissolution de l’Assemblée, n’ont pas été comprises, comme le fait que la France s’assoie littéralement sur les critères de convergence” de la zone euro, renchérit le conseiller de l’Ifri. Vu d’Allemagne, il passe pour “un président très affaibli et isolé”, esquisse-t-il aussi.