Venez en Amérique ou payez des taxes, lance Trump aux patrons réunis à Davos

Venez produire en Amérique ou préparez vous à payer des droits de douane: c’est l’avertissement lancé jeudi par Donald Trump aux grands patrons réunis pour l’écouter à Davos.”Mon message pour toutes les entreprises dans le monde est simple: venez fabriquer vos produits en Amérique et vous bénéficierez des impôts parmi les plus bas au monde”, a déclaré le fraîchement investi 47e président des Etats-Unis.”Mais si vous ne les produisez pas aux Etats-Unis, ce qui est votre droit, alors, très simplement, vous devrez payer des droits de douane”, a ajouté M. Trump, qui intervenait en visioconférence depuis la Maison Blanche à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station huppée des Alpes suisses. Son apparition sur un écran géant dans la salle principale du centre de congrès de Davos a été accueillie par de forts applaudissements.L’événement était très attendu après les nombreux décrets pris et menaces proférées depuis son retour au pouvoir lundi. Une centaine de personnes faisaient déjà la queue pour rentrer trois quarts d’heure avant le début de la session, a constaté un journaliste de l’AFP.- Pétrole et guerre en Ukraine -Le président américain a vanté ses plans pour baisser les impôts, déréguler et s’attaquer à l’immigration illégale.Il a aussi invité l’Arabie saoudite et l’Opep à “baisser le coût du pétrole”, affirmant que “si le prix était plus bas, la guerre en Ukraine serait aussitôt terminée”.A Kiev, la présidence ukrainienne a dit soutenir “pleinement” les efforts du président américain pour réduire la pression exercée sur la Russie, en baissant les prix du pétrole, afin que Moscou mette fin à la guerre.”Monsieur le Président, je suis sûr que le prince héritier d’Arabie saoudite sera très content de votre discours aujourd’hui”, a plaisanté pour sa part Stephen Schwarzman du fonds d’investissement Blackstone, premier des grands patrons invités à poser des questions au président américain depuis la scène de Davos.Le PDG du géant pétrolier TotalEnergies, le Français Patrick Pouyanné, lui a notamment demandé des garanties sur la sécurité des approvisionnements de l’Europe en gaz naturel liquéfié américain. “Vous l’aurez”, a assuré le président. Donald Trump est déjà venu deux fois en personne à Davos pendant son premier mandat, attirant les foules à chaque fois.Parmi les personnalités remarquées par l’AFP dans l’assistance figuraient notamment la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, la patronne du Fonds monétaire international (FMI) Kristaline Georgieva et celle de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala, l’ex-envoyé spécial américain pour le climat John Kerry, ou encore le président polonais Andrzej Duda.- “Gardez votre calme” -Au mépris de leur indépendance, Donald Trump a également exprimé ses exigences envers les banques centrales, à commencer par la Réserve fédérale (Fed) américaine qui se réunit la semaine prochaine. “J’exige que les taux d’intérêt baissent immédiatement et, de la même manière, ils devraient baisser partout dans le monde”, a-t-il asséné.Il a aussi profité de l’occasion pour rappeler que désormais, “il n’existe que deux genres, homme et femme”, aux Etats-Unis, assurant qu’une telle décision allait réduire le nombre d’opérations chirurgicales de transition de genre.Plus tôt dans la journée, un de ses proches alliés revendiqué, le président argentin ultralibéral Javier Milei, s’était déjà lancé dans une attaque en règle contre le “virus mental de l’idéologie woke”, comparé à un “cancer qui doit être extirpé”.Il avait également pris la défense de son “cher ami” Elon Musk, devenu incontournable ces derniers mois aux côtés de Donald Trump mais accusé d’avoir fait un salut nazi lors d’un récent meeting à Washington. L’homme le plus riche du monde, qui a nié que telle était son intention, a “été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent”, a assuré Javier Milei. En se faisant le chantre de “l’Amérique d’abord”, Donald Trump affiche des valeurs à l’opposé du multilatéralisme et du libre-échange dont le Forum économique mondial se fait depuis des années le héraut.Menaces de surtaxes contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture du Forum de Davos.”Même si des taxes douanières sont annoncées, s’il vous plaît, gardez votre calme”, a toutefois plaidé jeudi à Davos la directrice générale de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala.Un calme que ne partage pas tout le monde. “Dieu nous garde”, a ainsi soufflé en sortant de la salle un spectateurs ayant assisté à la prestation de Donald Trump.

Venez en Amérique ou payez des taxes, lance Trump aux patrons réunis à Davos

Venez produire en Amérique ou préparez vous à payer des droits de douane: c’est l’avertissement lancé jeudi par Donald Trump aux grands patrons réunis pour l’écouter à Davos.”Mon message pour toutes les entreprises dans le monde est simple: venez fabriquer vos produits en Amérique et vous bénéficierez des impôts parmi les plus bas au monde”, a déclaré le fraîchement investi 47e président des Etats-Unis.”Mais si vous ne les produisez pas aux Etats-Unis, ce qui est votre droit, alors, très simplement, vous devrez payer des droits de douane”, a ajouté M. Trump, qui intervenait en visioconférence depuis la Maison Blanche à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station huppée des Alpes suisses. Son apparition sur un écran géant dans la salle principale du centre de congrès de Davos a été accueillie par de forts applaudissements.L’événement était très attendu après les nombreux décrets pris et menaces proférées depuis son retour au pouvoir lundi. Une centaine de personnes faisaient déjà la queue pour rentrer trois quarts d’heure avant le début de la session, a constaté un journaliste de l’AFP.- Pétrole et guerre en Ukraine -Le président américain a vanté ses plans pour baisser les impôts, déréguler et s’attaquer à l’immigration illégale.Il a aussi invité l’Arabie saoudite et l’Opep à “baisser le coût du pétrole”, affirmant que “si le prix était plus bas, la guerre en Ukraine serait aussitôt terminée”.A Kiev, la présidence ukrainienne a dit soutenir “pleinement” les efforts du président américain pour réduire la pression exercée sur la Russie, en baissant les prix du pétrole, afin que Moscou mette fin à la guerre.”Monsieur le Président, je suis sûr que le prince héritier d’Arabie saoudite sera très content de votre discours aujourd’hui”, a plaisanté pour sa part Stephen Schwarzman du fonds d’investissement Blackstone, premier des grands patrons invités à poser des questions au président américain depuis la scène de Davos.Le PDG du géant pétrolier TotalEnergies, le Français Patrick Pouyanné, lui a notamment demandé des garanties sur la sécurité des approvisionnements de l’Europe en gaz naturel liquéfié américain. “Vous l’aurez”, a assuré le président. Donald Trump est déjà venu deux fois en personne à Davos pendant son premier mandat, attirant les foules à chaque fois.Parmi les personnalités remarquées par l’AFP dans l’assistance figuraient notamment la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, la patronne du Fonds monétaire international (FMI) Kristaline Georgieva et celle de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala, l’ex-envoyé spécial américain pour le climat John Kerry, ou encore le président polonais Andrzej Duda.- “Gardez votre calme” -Au mépris de leur indépendance, Donald Trump a également exprimé ses exigences envers les banques centrales, à commencer par la Réserve fédérale (Fed) américaine qui se réunit la semaine prochaine. “J’exige que les taux d’intérêt baissent immédiatement et, de la même manière, ils devraient baisser partout dans le monde”, a-t-il asséné.Il a aussi profité de l’occasion pour rappeler que désormais, “il n’existe que deux genres, homme et femme”, aux Etats-Unis, assurant qu’une telle décision allait réduire le nombre d’opérations chirurgicales de transition de genre.Plus tôt dans la journée, un de ses proches alliés revendiqué, le président argentin ultralibéral Javier Milei, s’était déjà lancé dans une attaque en règle contre le “virus mental de l’idéologie woke”, comparé à un “cancer qui doit être extirpé”.Il avait également pris la défense de son “cher ami” Elon Musk, devenu incontournable ces derniers mois aux côtés de Donald Trump mais accusé d’avoir fait un salut nazi lors d’un récent meeting à Washington. L’homme le plus riche du monde, qui a nié que telle était son intention, a “été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent”, a assuré Javier Milei. En se faisant le chantre de “l’Amérique d’abord”, Donald Trump affiche des valeurs à l’opposé du multilatéralisme et du libre-échange dont le Forum économique mondial se fait depuis des années le héraut.Menaces de surtaxes contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture du Forum de Davos.”Même si des taxes douanières sont annoncées, s’il vous plaît, gardez votre calme”, a toutefois plaidé jeudi à Davos la directrice générale de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala.Un calme que ne partage pas tout le monde. “Dieu nous garde”, a ainsi soufflé en sortant de la salle un spectateurs ayant assisté à la prestation de Donald Trump.

Royaume-Uni: prison à vie pour le meurtrier de trois fillettes

Axel Rudakubana, un jeune homme de 18 ans qui a poignardé à mort trois fillettes en juillet en Angleterre, a été condamné jeudi à la prison à vie avec une peine minimale de 52 ans pour cette attaque qui avait déclenché de violentes émeutes.”Il est très probable qu’il ne soit jamais libéré”, a déclaré le juge Julian Goose en rendant son verdict au tribunal de Liverpool.Tout au long de l’audience jeudi ont été révélés les détails glaçants des meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet 2024. Elles ont été pourchassées et poignardées alors qu’elles participaient à un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Cette attaque représente “l’un des moments les plus douloureux de l’histoire de notre pays”, a déclaré le Premier ministre Keir Starmer après le verdict.”Vous n’êtes pas seuls”, a-t-il dit aux proches des victimes. “Nous nous tenons à vos côtés dans le deuil”.Ce triple meurtre a révulsé le pays et déclenché des émeutes anti-immigration pendant plusieurs jours dans des dizaines de villes, sur fond de désinformation à propos de l’identité du meurtrier.Axel Rudakubana, qui avait 17 ans lors des faits, a montré une “violence si extrême” qu’il est “difficile de comprendre” l’attaque, a dit le juge.Le corps de la fillette la plus jeune, Bebe King, portait plus de 120 traces de couteau.Huit autres enfants et deux adultes ont été blessés.- “Brisés” -“S’il avait pu, il aurait tué chaque enfant, ainsi que tous les adultes se trouvant sur son chemin”, a déclaré le juge. Axel Rudakubana a plaidé coupable lundi, ce qui a coupé court au procès, initialement prévu pour durer quatre semaines. Il ne pouvait pas être condamné à la perpétuité incompressible car il était mineur lors de l’attaque. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a appelé à une modification de cette loi. Le député de Southport, le travailliste Patrick Hurley, a jugé la peine “pas assez sévère”. Il a saisi le parquet pour qu’elle soit réexaminée. Ce dernier a 28 jours pour décider de renvoyer ou non la condamnation devant la Cour d’appel.Axel Rudakubana n’a donné aucune explication à ses actes.Jeudi, il a dû être sorti à deux reprises du box des accusés en raison de son comportement. “Je me sens très mal, je dois voir un médecin”, a-t-il hurlé, disant ne pas avoir mangé depuis 10 jours.Il n’a pas assisté au verdict.Des proches des victimes étaient en larmes au tribunal où la procureure a livré l’effroyable récit de l’attaque.”La petite fille de nos rêves nous a été arrachée d’une façon si horrible et injuste que cela a nous complètement brisés”, ont confié Alexandra et Sergio Aguiar, les parents d’Alice, au tribunal.Cette attaque était “préméditée et planifiée”, a affirmé la procureure Deanna Heer. En garde à vue, Axel Rudakubana a déclaré qu’il était “très heureux” que ces enfants soient mortes, a-t-elle ajouté.Des vidéos de caméras de surveillance ont montré les enfants fuyant le chaos de la salle de danse, ou une fillette, pleurant silencieusement, secourue dans les toilettes par un policier.”Il n’y a rien qui l’associe à une idéologie politique ou religieuse (…) Son seul objectif était de tuer”, a déclaré Deanna Heer, en référence à l’absence de qualification “terroriste” pour ces meurtres.Les policiers ont trouvé chez lui une machette, des flèches, un manuel d’Al-Qaida dans lequel il a appris à fabriquer un poison, la ricine, et de nombreuses images de torture, décapitation ou viol.- Fascination morbide -Il était “fasciné par la violence extrême”, et possédait entre autres des documents sur le génocide au Rwanda.Axel Rudakubana est né en 2006 au Pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda. Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, à l’âge de 13 ans, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades, qu’il accusait de harcèlement raciste, avec une crosse de hockey.De nombreuses opportunités ont été manquées pour le stopper: il avait été signalé trois fois à un programme de prévention de l’extrémisme, pour s’être notamment renseigné sur les tueries dans les écoles américaines en cours d’informatique.Cette attaque a déclenché une vague d’émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d’extrême droite sur l’identité du suspect.

Royaume-Uni: prison à vie pour le meurtrier de trois fillettes

Axel Rudakubana, un jeune homme de 18 ans qui a poignardé à mort trois fillettes en juillet en Angleterre, a été condamné jeudi à la prison à vie avec une peine minimale de 52 ans pour cette attaque qui avait déclenché de violentes émeutes.”Il est très probable qu’il ne soit jamais libéré”, a déclaré le juge Julian Goose en rendant son verdict au tribunal de Liverpool.Tout au long de l’audience jeudi ont été révélés les détails glaçants des meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet 2024. Elles ont été pourchassées et poignardées alors qu’elles participaient à un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Cette attaque représente “l’un des moments les plus douloureux de l’histoire de notre pays”, a déclaré le Premier ministre Keir Starmer après le verdict.”Vous n’êtes pas seuls”, a-t-il dit aux proches des victimes. “Nous nous tenons à vos côtés dans le deuil”.Ce triple meurtre a révulsé le pays et déclenché des émeutes anti-immigration pendant plusieurs jours dans des dizaines de villes, sur fond de désinformation à propos de l’identité du meurtrier.Axel Rudakubana, qui avait 17 ans lors des faits, a montré une “violence si extrême” qu’il est “difficile de comprendre” l’attaque, a dit le juge.Le corps de la fillette la plus jeune, Bebe King, portait plus de 120 traces de couteau.Huit autres enfants et deux adultes ont été blessés.- “Brisés” -“S’il avait pu, il aurait tué chaque enfant, ainsi que tous les adultes se trouvant sur son chemin”, a déclaré le juge. Axel Rudakubana a plaidé coupable lundi, ce qui a coupé court au procès, initialement prévu pour durer quatre semaines. Il ne pouvait pas être condamné à la perpétuité incompressible car il était mineur lors de l’attaque. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a appelé à une modification de cette loi. Le député de Southport, le travailliste Patrick Hurley, a jugé la peine “pas assez sévère”. Il a saisi le parquet pour qu’elle soit réexaminée. Ce dernier a 28 jours pour décider de renvoyer ou non la condamnation devant la Cour d’appel.Axel Rudakubana n’a donné aucune explication à ses actes.Jeudi, il a dû être sorti à deux reprises du box des accusés en raison de son comportement. “Je me sens très mal, je dois voir un médecin”, a-t-il hurlé, disant ne pas avoir mangé depuis 10 jours.Il n’a pas assisté au verdict.Des proches des victimes étaient en larmes au tribunal où la procureure a livré l’effroyable récit de l’attaque.”La petite fille de nos rêves nous a été arrachée d’une façon si horrible et injuste que cela a nous complètement brisés”, ont confié Alexandra et Sergio Aguiar, les parents d’Alice, au tribunal.Cette attaque était “préméditée et planifiée”, a affirmé la procureure Deanna Heer. En garde à vue, Axel Rudakubana a déclaré qu’il était “très heureux” que ces enfants soient mortes, a-t-elle ajouté.Des vidéos de caméras de surveillance ont montré les enfants fuyant le chaos de la salle de danse, ou une fillette, pleurant silencieusement, secourue dans les toilettes par un policier.”Il n’y a rien qui l’associe à une idéologie politique ou religieuse (…) Son seul objectif était de tuer”, a déclaré Deanna Heer, en référence à l’absence de qualification “terroriste” pour ces meurtres.Les policiers ont trouvé chez lui une machette, des flèches, un manuel d’Al-Qaida dans lequel il a appris à fabriquer un poison, la ricine, et de nombreuses images de torture, décapitation ou viol.- Fascination morbide -Il était “fasciné par la violence extrême”, et possédait entre autres des documents sur le génocide au Rwanda.Axel Rudakubana est né en 2006 au Pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda. Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, à l’âge de 13 ans, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades, qu’il accusait de harcèlement raciste, avec une crosse de hockey.De nombreuses opportunités ont été manquées pour le stopper: il avait été signalé trois fois à un programme de prévention de l’extrémisme, pour s’être notamment renseigné sur les tueries dans les écoles américaines en cours d’informatique.Cette attaque a déclenché une vague d’émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d’extrême droite sur l’identité du suspect.

Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne et engagé au centre

Fondateur de L’Événement du jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.Jean-François Kahn avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.”Le président de la République et son épouse saluent une grande figure du journalisme français et de notre vie intellectuelle, un spectateur engagé de son époque, un esprit fait d’insolence et de liberté, d’enracinement et de curiosité, profondément français”, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.”JFK” s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, il était un “homme de presse audacieux et républicain passionné”.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui a cofondé Marianne à ses côtés en 1997. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. À la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà Les Nouvelles littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France, propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’Å“il pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. L’échange, courtois, tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débat des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin… il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. À la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance L’Événement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors), on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne et engagé au centre

Fondateur de L’Événement du jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.Jean-François Kahn avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.”Le président de la République et son épouse saluent une grande figure du journalisme français et de notre vie intellectuelle, un spectateur engagé de son époque, un esprit fait d’insolence et de liberté, d’enracinement et de curiosité, profondément français”, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.”JFK” s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, il était un “homme de presse audacieux et républicain passionné”.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui a cofondé Marianne à ses côtés en 1997. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. À la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà Les Nouvelles littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France, propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’Å“il pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. L’échange, courtois, tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débat des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin… il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. À la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance L’Événement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors), on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne et engagé au centre

Fondateur de L’Événement du jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.Jean-François Kahn avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.”Le président de la République et son épouse saluent une grande figure du journalisme français et de notre vie intellectuelle, un spectateur engagé de son époque, un esprit fait d’insolence et de liberté, d’enracinement et de curiosité, profondément français”, a indiqué l’Élysée dans un communiqué.”JFK” s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, il était un “homme de presse audacieux et républicain passionné”.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui a cofondé Marianne à ses côtés en 1997. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. À la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà Les Nouvelles littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France, propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’Å“il pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. L’échange, courtois, tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débat des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin… il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. À la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance L’Événement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors), on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Opiacés: Purdue et la famille Sackler acceptent de payer 7,4 milliards de dollars

Le laboratoire américain Purdue Pharma et la famille Sackler, qui en est propriétaire, ont conclu un accord avec quinze Etats américains en vertu duquel ils devront payer au total 7,4 milliards de dollars pour leur rôle dans la crise des opiacés aux Etats-Unis.Selon un communiqué jeudi de Letitia James, procureure générale de l’Etat de New York, l’accord – qui doit encore être validé par un tribunal – prévoit que la famille débourse jusqu’à 6,5 milliards de dollars sur quinze ans et le laboratoire pharmaceutique 900 millions.”La famille Sackler a cherché sans relâche à engranger des bénéfices au détriment de patients vulnérables et a joué un rôle central dans le commencement et la propagation de l’épidémie liée aux opiacés”, a commenté Letitia James, citée dans le communiqué.”Je continuerai la traque aux entreprises ayant causé la crise des opiacés”, a-t-elle prévenu, précisant avoir récupéré à ce stade plus de 3 milliards de dollars pour l’Etat de New York dans le cadre d’accords avec d’autres protagonistes.Purdue Pharma fabriquait l’anti-douleur OxyContin, dont la surprescription est généralement considérée comme le déclencheur de la crise des opiacés aux Etats-Unis. Le laboratoire a abandonné les opiacés en 2018.Les Sackler sont accusés d’avoir promu de façon musclée ce médicament, tout en ayant connaissance de son caractère très addictif, ce qui leur a rapporté des dizaines de milliards de dollars.- 2.300 fois plus -Selon les données des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), près de 727.000 personnes ont succombé dans le pays entre 1999 et 2022 à une overdose liée à la prise d’opiacés, obtenus sur ordonnance ou de manière illégale.Pour la première fois depuis 2018, le nombre de morts liées aux opiacés (principalement le fentanyl) a légèrement diminué en 2023.Selon le Centre national contre les addictions (NIDA), plus de 115 millions de cachets contenant du fentanyl illégal ont été saisis par les forces de l’ordre en 2023 aux Etats-Unis. C’est 2.300 fois plus qu’en 2017.L’indemnisation annoncée jeudi doit servir à financer des programmes de lutte contre les addictions et des cures de désintoxication.Outre cette sanction financière, il doit “mettre un terme au contrôle de Purdue par les Sackler et les empêcher de vendre des opiacés aux Etats-Unis”, a relevé le communiqué, précisant que l’avenir de l’entreprise serait décidé ultérieurement.La Cour suprême des Etats-Unis avait bloqué en juin 2024 un accord conclu en 2022 notamment avec les cinquante Etats américains, portant sur le paiement de quelque six milliards de dollars, car il exonérait les Sackler de toutes poursuites futures émanant de victimes.Le nouvel accord “n’offre pas aux Sackler cette protection automatique mais prévoit des exemptions consensuelles en échange des paiements que les Sackler vont faire” pendant quinze ans, a précisé le communiqué.Visé par une avalanche de poursuites, Purdue s’est déclaré en faillite en 2019 mais il s’est heurté à plusieurs rejets par les tribunaux de son plan de faillite. Ce qui l’avait conduit à saisir la Cour suprême à Washington.De grands distributeurs de médicaments comme les chaînes CVS, Walgreens et Walmart, une filiale du géant français de la publicité Publicis ou encore le cabinet de conseils McKinsey ont également été poursuivis pour leur rôle dans cette crise.

Trente ans de prison pour l’homme qui avait attaqué deux personnes devant Charlie Hebdo

L’homme qui a tenté de tuer deux personnes devant les locaux de Charlie Hebdo en septembre 2020, pensant s’en prendre à des salariés du journal satirique, a été condamné jeudi soir à 30 ans de prison par la cour d’assises spéciale des mineurs de Paris.Zaheer Mahmood, un Pakistanais de 29 ans, a été reconnu coupable de tentatives d’assassinat et association de malfaiteurs terroriste. Sa peine est assortie d’une interdiction définitive du territoire national et d’une inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).A l’annonce du verdict, il n’a pas réagi, écoutant le détail de sa condamnation grâce à un traducteur. Zaheer Mahmood, originaire d’une région rurale du Pakistan, est arrivé clandestinement en France au cours de l’été 2018. Ce musulman pratiquant et adepte d’un émir radical entendait “venger le Prophète” après la republication de caricatures de Mahomet par le journal satirique le 2 septembre 2020, à l’occasion de l’ouverture du procès des attaques jihadistes de janvier 2015. Il ignorait que l’hebdomadaire avait déménagé après l’attentat qui a décimé sa rédaction.Le 25 septembre 2020, aux alentours de 11H40, Zaheer Mahmood était arrivé rue Nicolas-Appert devant l’ancienne adresse de Charlie Hebdo, armé d’une feuille de boucher. Il avait blessé grièvement deux employés de l’agence de presse Premières Lignes. Cinq autres Pakistanais, dont certains étaient mineurs au moment des faits, ont été condamnés pour association de malfaiteurs terroriste à des peines allant de trois à douze ans de prison, à l’inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait) et à l’interdiction définitive du territoire national pour les majeurs.La cour a suivi le parquet qui avait soutenu que Zaheer Mahmood n’aurait pas pu agir sans leur soutien et leurs encouragements.- “Le but, c’était de tuer” -Pendant tout le procès, l’assaillant a expliqué son geste par le profond décalage culturel qu’il ressentait à l’époque, lui qui a grandi dans un Pakistan rural et très religieux.Or à Lahore, Islamabad et Karachi, la nouvelle publication des caricatures de Mahomet en 2020 a été à l’origine d’une vague de colère et de manifestations monstres, dans un pays où les blasphémateurs sont condamnés à mort.”Le but, c’était de tuer”, avait admis Zaheer Mahmood au cours des débats.Les avocats généraux pendant leur réquisitoire avaient dénoncé l’”idéologie arriérée” de l’accusé, qualifié de “pseudo justicier-vengeur du Prophète”, s’acharnant sur les victimes pour “les décapiter avec son hachoir brandi comme un trophée”. La feuille de boucher qui frappe, plusieurs fois, qui met à terre, qui ouvre le crâne, c’est le souvenir qu’ont gardé Hélène et Paul (prénoms modifiés) aujourd’hui âgés de 32 et 37 ans.”J’ai perdu mon insouciance, ça a cassé quelque chose en moi”, avait expliqué Paul à la cour, tout en racontant son long parcours de rééducation après avoir frôlé la mort.Hélène, l’autre victime de l’attaque, a elle raconté les douleurs physiques au quotidien et le sentiment terrible que sa vie était “restée bloquée rue Nicolas-Appert”. A de nombreuses reprises pendant les plus de deux semaines de procès, Zaheer Mahmood a demandé pardon, parfois en larmes.”J’ai beaucoup de peine pour eux. J’ai vraiment honte de ce que j’ai fait. De ce qu’ils ont subi à cause de moi. Je comprends leur souffrance, vraiment je regrette énormément”, avait-il déclaré lors de son interrogatoire.Hélène et Paul ont assisté à chaque journée d’audience pour comprendre notamment les motivations de leur agresseur ainsi que son parcours mortifère. Ni l’un ni l’autre n’ont accepté les excuses de Zaheer Mahmood. Émus et fatigués, ils n’ont pas souhaité s’exprimer à l’issue du verdict. Les avocats de Mahmood n’ont pas indiqué à ce stade si leur client comptait faire appel de la condamnation.