Olivier Derivière mène la musique de jeu vidéo à la baguette

“Depuis mes 6 ans, je ne sors jamais sans une console”: fasciné très tôt par les univers virtuels et inspiré par l’Américain John Williams, le Français Olivier Derivière est devenu l’un des compositeurs en vue de musiques de jeux vidéo.Une partition d’un côté, une manette de l’autre, il peaufine devant son ordinateur dernier cri la bande musicale de “South of Midnight”, prochain jeu d’aventure du studio canadien Compulsion Games prévu pour le 8 avril.”C’est (m)a plus grosse production”, raconte Olivier Derivière, 46 ans, en diffusant plusieurs chansons aux sonorités empruntées au “Deep South” américain, alors que plus d’une centaine de sessions d’enregistrement, partagées entre Nashville aux États-Unis, Abbey Road à Londres et son studio en banlieue parisienne, ont été nécessaires pour composer sept heures de musique.Dès son enfance niçoise, ce fils d’un gérant de société et d’une cheffe de cÅ“ur a grandi “dans un monde musical”. “À 5 ans, je découvrais U2 et les Pink Floyd grâce à mon père, quand mes copains écoutaient des chansons françaises”, se souvient-il.C’est aussi à cette époque qu’il se découvre une autre passion: les jeux vidéo.- “Modèle” -“Le jour où on m’a montré le Commodore 64 (une console sortie en 1982, NDLR) bouger un pixel, ça a été la révolution dans mon cerveau”, confie le compositeur, qui apprend à programmer pour écrire de la musique avec la machine. Bac scientifique en poche, Olivier Derivière enchaîne plusieurs cursus “chaotiques” dans l’informatique et la musique, avant de s’envoler pour Boston, à la faveur d’une bourse pour étudier au Berklee College of Music.Il y fréquente l’Orchestre symphonique de Boston et se lie d’amitié avec John Williams, l’homme derrière les B.O. de nombreux films de Steven Spielberg ou de la saga Star Wars, qui devient rapidement son “modèle” et lui enseigne la patience.De retour en France au début des années 2000, il se lance dans la musique de jeu avec “Obscure” (2004), développé par un petit studio du nord de la France.Depuis, il a Å“uvré sur plus d’une vingtaine de titres, essentiellement pour des studios français comme Asobo (“A Plague Tale”), Don’t Nod (“Remember Me”) ou Ubisoft (“Assassin’s Creed”).”J’ai commencé dans une toute petite pièce. Un ordinateur, deux enceintes et c’était tout”, rembobine Olivier Derivière avec un sourire, désormais courtisé par des studios internationaux.Dans son studio de 300 m2 qui emploie six personnes, cet amateur de batterie se faufile de cabines d’enregistrement en salles de montage pour suivre l’avancée de ses différents projets, dont certains encore gardés secrets, une paire de baguettes entre les doigts.Il s’autorise tout de même quelques parties du jeu de tennis “Top Spin”, dans une pièce qui regorge de consoles, récentes comme anciennes.- “Expérience unique” -“J’ai toujours joué, je n’ai jamais arrêté”, rapporte le compositeur.Pour lui, réaliser une musique se divise en 2 parties: créer une partition, puis l’intégrer au jeu en fonction des interactions du joueur.Un travail d’adaptation normalement effectué par les concepteurs musicaux.”Moi, je fais les deux”, explique-t-il. “Comme je joue aux jeux vidéo, je comprends ce langage et c’est un atout”.Pour “South of Midnight”, il a porté une attention particulière aux actions effectuées par l’héroïne Hazel, illustrées à l’oreille par un chÅ“ur de jeunes filles, ainsi qu’à l’évolution des chansons liées aux immenses créatures qui peuplent son univers.”Si on compare au cinéma ou au théâtre, ce que propose le jeu vidéo en termes de proposition artistique, c’est gigantesque”, s’enthousiasme-t-il.Ce qui ne l’a pas empêché de faire un pas de côté en composant la musique du film “Gueules Noires” (2023) et celle d’un épisode de la série “Star Wars: Visions”.Mais pas de quoi le détourner longtemps de “l’expérience unique” qu’offre le jeu vidéo.”Je pense qu’il faut s’émanciper de ces réflexes qu’on aurait de regarder le cinéma, le grand frère, en se disant: on va faire pareil”, poursuit-il. “On doit apporter aux joueurs des expériences nouvelles.”

US migrant deportation flights arrive in Latin America

US military planes carrying dozens of expelled migrants arrived in Guatemala, authorities said Friday, as President Donald Trump moved to crack down on illegal immigration.A total of 265 Guatemalans arrived on three flights — two operated by the military, and one a charter, the Central American country’s migration institute said, updating earlier figures.Washington also sent four deportation flights to Mexico on Thursday, the White House press secretary said on X, despite multiple US media reports that authorities there had turned at least one plane back.The Mexican government has not confirmed either the arrival of flights or any agreement to receive a specific number of planes with deportees.But Mexico’s foreign ministry said Friday it was ready to work with Washington over the deportation of its citizens, saying the country would “always accept the arrival of Mexicans to our territory with open arms.”The flights came as the White House said it had arrested more than a thousand people in two days with hundreds deported by military aircraft, saying that “the largest massive deportation operation in history is well underway.”Some 538 illegal immigrant “criminals” were arrested Thursday, it said, followed by another 593 on Friday. By comparison, under Trump’s predecessor Joe Biden deportation flights were carried out regularly, with a total of 270,000 deportations in 2024 — a 10-year record — and 113,400 arrests, making an average of 310 per day.- ‘Bad, hard criminals’ -The Guatemalan government did not confirm whether any of the migrants arrested this week were among the deportees that arrived Friday.”These are flights that took place after Trump took office,” an official in the Guatemalan vice president’s office told AFP.A Pentagon source told AFP that “overnight, two DOD (Department of Defense) aircraft conducted repatriation flights from the US to Guatemala.”Early Friday the White House posted an image on X of men in shackles being marched into a military aircraft, with the caption: “Deportation flights have begun.”And Trump told reporters that the flights were to get “the bad, hard criminals out.””Murderers, people that have been as bad as you get. As bad as anybody you’ve seen,”  he said.Friday’s deportees were taken to a reception center at an air force base in Guatemala’s capital, away from the media.Trump promised a crackdown on illegal immigration during the election campaign and began his second term with a flurry of executive actions aimed at overhauling entry to the United States. On his first day in office he signed orders declaring a “national emergency” at the southern border and announced the deployment of more troops to the area while vowing to deport “criminal aliens.”His administration said it would also reinstate a “Remain in Mexico” policy under which people who apply to enter the United States from Mexico must remain there until their application has been decided.The White House press secretary, Karoline Leavitt, said Friday on X that program had been reinstated, and that Mexico had deployed some 30,000 National Guard troops to its border.The Mexican foreign ministry did not confirm either claim in its statement.The White House has also halted an asylum program for people fleeing authoritarian regimes in Central and South America, leaving thousands of people stranded on the Mexican side of the border.

Pic dans les transports en Chine avant le Nouvel an lunaire

Gares et aéroports en Chine connaissent samedi le principal pic de voyageurs avant le Nouvel an lunaire, des millions de personnes rentrant passer les fêtes en famille pour une migration annuelle qui s’annonce record.La nouvelle année chinoise, celle du Serpent, débutera mercredi. Les Chinois bénéficient de huit jours fériés consécutifs, l’occasion de manger de grands repas, d’assister à des spectacles traditionnels ou de faire éclater pétards et feux d’artifices.A la gare de Pékin-Ouest, des milliers de voyageurs en parkas, dont beaucoup portaient des masques chirurgicaux pour éviter les contaminations dans des trains pleins, tiraient samedi leurs valises dans les couloirs avant d’embarquer dans les wagons, a constaté l’AFP.Durant la traditionnelle période de 40 jours qui s’étend avant, pendant et après les fêtes, quelque 9 milliards de trajets interprovinces, tous transports confondus, devraient être effectués, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle.Le nombre de voyages en train et avion devraient quant à eux “atteindre des niveaux record” durant la migration de cette année, a-t-elle précisé. Le ministère des Transports a indiqué s’attendre durant cette période à 510 millions de trajets en train et 90 millions en avion.Selon la compagnie ferroviaire nationale, qui a ajouté des milliers de trains pour faire face à la demande, ce samedi constitue “le principal pic” dans les gares avant les fêtes.Elle dit avoir utilisé les mégadonnées (“big data”) issues des ventes et des listes d’attente de billets afin de prévoir et de réguler l’offre.Il est courant pour les Chinois d’aller étudier et travailler dans une province différente de la leur, en raison d’opportunités plus intéressantes, d’où l’importante migration de population autour du Nouvel an.Beaucoup d’usines ont déjà fermé temporairement pour les fêtes, les ouvriers retournant chez eux traditionnellement plus tôt que le reste de la population.Si les trajets en train relevaient encore il y a une dizaine d’années de l’épopée, parfois sur plusieurs jours, le développement rapide des trains à grande vitesse, efficaces et confortables, simplifie désormais grandement les déplacements.

“J’ai entendu une forte explosion”, raconte un survivant du crash d’Azerbaijan Airlines

“J’ai entendu une forte explosion, les masques à oxygène sont tombés, l’avion a tremblé”, se souvient Rinat Assanov, survivant du crash d’Azerbaijan Airlines qui a tué 38 des 67 personnes à bord fin décembre au Kazakhstan.La piste principale est celle d’un tir par erreur de la défense anti-aérienne au-dessus de la Russie, même si Moscou ne l’a pas admis.Rentré chez lui à Tokmok au Kirghizstan, dans le nord de ce pays montagneux d’Asie centrale, Rinat, 20 ans, dit à l’AFP devoir rester “allongé toute la journée” pour reposer son “corps endolori”.L’étudiant en informatique doit suivre un traitement pendant encore six mois et a interdiction des médecins de regarder les images du drame.Un mois après le crash du vol 8243 qui aurait dû relier le 25 décembre 2024 Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, à Grozny en Tchétchénie, les circonstances exactes n’ont pas encore été établies officiellement.L’Azerbaïdjan accuse ouvertement Moscou d’avoir abattu par accident l’avion et d’avoir ensuite tenté de camoufler la réalité.Les images montrent des trous sur le fuselage de l’avion rappelant ceux du vol MH17 de Malaysia Airlines, abattu en juillet 2014 par un missile antiaérien BUK russe au-dessus du territoire ukrainien sous contrôle des rebelles séparatistes prorusses, faisant 298 morts. Le Kazakhstan, allié de Moscou, a annoncé vendredi avoir décalé à la semaine prochaine la publication de l’analyse des boîtes noires.- “Tout le monde a paniqué” -Comme de nombreux citoyens kirghiz pour qui la Russie reste une destination privilégiée pour gagner sa vie, Rinat Assanov, orphelin dès l’adolescence, prévoyait de s’y rendre via l’Azerbaïdjan.Après un premier vol nocturne entre la capitale kirghize Bichkek et Bakou, Rinat monte à bord de l’avion qui devait le mener en Tchétchénie et s’endort, épuisé.”J’ai été réveillé par une explosion. Ca a fait un tel bruit. J’ai vu sur le côté gauche de l’avion une sorte de plastique qui s’est cassé et les masques à oxygène sont tombés”, raconte-t-il à l’AFP.”Puis il y a eu un deuxième bruit, cinq à dix minutes plus tard. Et tout le monde a paniqué, les gens se levaient et marchaient partout, pleuraient… Une hôtesse de l’air nous a dit de nous calmer”, poursuit Rinat, cicatrice au-dessus de la nuque.Mais l’avion continue son vol pour aller vers Aktaou, de l’autre côté de la mer Caspienne. Jusqu’ici, ce détour dangereux dans un avion endommagé n’a jamais été expliqué, Moscou se bornant à affirmer que c’était un choix du pilote bien qu’il y avait des aérodromes plus proches.”On a encore volé environ une heure et demie et pendant tout ce temps j’espérais que l’avion soit en bon état, qu’on atterrirait normalement”, relate celui qui fréquentait régulièrement des salles de sport avant cette catastrophe.- “La terre se rapproche” -Après avoir traversé la mer Caspienne séparant le Caucase de l’Asie centrale, l’appareil du constructeur brésilien Embraer s’écrase finalement dans la steppe à trois kilomètres de l’aéroport d’Aktaou.”L’hôtesse de l’air nous a dit que l’avion allait devoir faire un atterrissage d’urgence sur la terre, de se préparer au choc et de sortir par les sorties d’urgence”, déclare Rinat à l’AFP.”On nous a expliqué comment protéger notre tête et qu’il fallait s’asseoir correctement et enlever tous les objets coupants, comme les montres”, se remémore-t-il.”Là j’ai compris que l’avion tombait quelque part dans un champ, pas du tout vers l’aéroport. Et je me disais +pourquoi moi, pourquoi cet avion, pourquoi maintenant+. Je vois que la terre se rapproche, j’ai eu tellement peur que j’ai perdu connaissance. Et je me suis réveillé à l’hôpital”, se souvient le jeune homme.Après trois jours de coma, il est évacué au Kirghizstan, où il est placé en soins intensifs.S’il refuse pour le moment de reprendre l’avion, Rinat reste optimiste et prévoit de poursuivre des études de géodésie après l’obtention de son diplôme en informatique.”La vie continue comme avant. Je me suis juste retrouvé dans cette situation et vais vivre avec”.

A Minsk, “le pilier” Loukachenko et personne d’autre

“C’est notre pilier”: dans le centre-ville de Minsk, Alina n’hésite pas un instant pour expliquer qu’elle votera dimanche pour Alexandre Loukachenko, l’autocrate assumé qui dirige d’une main de fer le Bélarus depuis plus de 30 ans, ayant éliminé toute opposition.La présidentielle de cette année ne sera qu’une formalité pour ce proche allié de Vladimir Poutine, à qui il avait prêté son territoire pour l’invasion russe de l’Ukraine voisine en février 2022.Le mouvement de contestation inédit qui s’était levé contre lui en 2020 après sa réélection a été éradiqué par la force: des centaines de Bélarusses ont été condamné à de lourdes peines de prison et des centaines de milliers d’autres ont fui le pays, notamment en Pologne, laissant l’opposition exsangue.Contexte répressif ou pas, Alina, 19 ans, se dit convaincue que “la plupart des gens le soutiennent”.Mais comme la majorité des personnes interrogées par l’AFP, le jeune fille est prudente et préfère taire son nom de famille.Quant à son niveau de vie, pas de plainte non plus. Alina dit gagner “1.400-1.600” roubles bélarusses par mois, soit autour de 450 euros, et “ça me va”.”Je voterai pour +batka+ !”, lance-t-elle donc fièrement, utilisant le surnom populaire d’Alexandre Loukachenko qui signifie “père” en bélarusse.Comme tous les Bélarusses nés depuis l’indépendance du pays en 1991, cette employée de fastfood ne peut s’imaginer une autre personne à la tête de son pays.Elle admet franchement “ne pas connaître” les quatre autres candidats validés par le pouvoir et relégués à un rôle de faire-valoir. Leurs visages sont d’ailleurs entièrement absents de l’espace public.A quelques mètres de là, Vladimir Labanov, un jeune ingénieur de 24 ans, se montre aussi élogieux envers le président de 70 ans: “Je le respecte. C’est un homme fort”.”Il met de l’ordre dans le pays”, salue-t-il.L’Union européenne estime de son côté qu’Alexandre Loukachenko “n’a aucune légitimité démocratique” depuis la présidentielle “ni libre ni régulière” de 2020, en plus de violations “persistantes” des droits humains.- “Sous son règne” -Sur les imposantes artères au style soviétique de Minsk, la capitale de ce pays de neuf millions d’habitants, de nombreux panneaux faisant la réclame de l’élection ont été installés aux arrêts de bus et sur des façades.Dans la grisaille d’un hiver inhabituellement doux, chacun semble vaquer à ses affaires, sans trop se soucier de ce scrutin réglé d’avance.Antonina, 77 ans, se félicite elle d’un coup de pouce opportun du dirigeant Loukachenko, qui a signé un décret à quelques jours de la présidentielle… pour revaloriser en moyenne de 10% les retraites.”C’est très bien !”, s’exclame ravie cette ancienne enseignante qui reçoit chaque mois environ 300 euros.Au Bélarus, l’économie reste largement planifiée par l’Etat, un héritage de l’URSS cher à Alexandre Loukachenko, lui-même ancien directeur de kolkhoze, ces grandes fermes collectives. Elle fait face depuis plusieurs années à de lourdes sanctions occidentales imposées en réponse à l’étouffement des voix critiques du pouvoir et, depuis 2022, en raison du soutien logistique fourni à l’invasion russe en Ukraine.”Ce n’est pas important !”, balaye Sergueï Kouznetsov, 74 ans, car selon lui le Bélarus a déjà trouvé une alternative: “Toutes nos ventes sont destinées à la Chine”, vante-t-il.Dans les faits, les Bélarusses n’ont plus accès à de nombreux produits européens et ont perdu des marchés. Les liaisons ferroviaires et aériennes ont été coupées, le transport routier est sanctionné et Minsk doit compter sur Moscou pour soutenir son économie.”Les sanctions touchent toutes les familles d’une façon ou d’une autre”, reconnaît Dmitri, un professeur de 39 ans qui a voté jeudi en avance comme la loi bélarusse en prévoit la possibilité.Mais son niveau de vie actuel avec sa femme et son enfant lui “convient”, et il assure “faire confiance” à Alexandre Loukachenko. “J’ai grandi sous son règne”, se justifie-t-il.Autour de lui, il explique toutefois “connaître des gens qui sont partis” après le soulèvement populaire de 2020, notamment “par peur des persécutions” du tout-puissant KGB.En attendant, Alexandre Loukachenko va obtenir dimanche un septième mandat.”C’est comme ça depuis des siècles”, sourit la jeune Alina. Depuis 1994 précisément.

Le Népal sur la voie des routes en plastique recyclé

Les voitures qui filent le long de certaines rues de Pokhara, au centre du Népal, roulent sur un bitume un peu plus “vert” que les autres. Il incorpore des déchets plastiques, petite contribution du pays à la lutte contre la pollution.Selon la Banque mondiale, les agglomérations du petit Etat himalayen produisent environ 4.900 tonnes de déchets solides par jour, dont 13% de plastique qui finissent à la décharge.Si les plastiques à forte valeur ajoutée, comme les bouteilles, sont recyclés, d’autres, tel que les contenants multicouches, le sont difficilement.De jeunes entrepreneurs népalais y ont vu une opportunité commerciale et l’occasion de participer à l’effort mondial engagé pour réduire la pollution plastique, qui envahit océans et sols et s’infiltre dans le corps humain.”Une route en plastique peut utiliser même des plastiques de faible valeur”, explique Bimal Bastola, créateur de l’entreprise Green Road Waste Management à l’origine de l’initiative.”Nous avons constaté que ces plastiques peuvent servir de matière première et remplacer en partie le bitume” traditionnel, ajoute-t-il.Dans leur centre de tri, les paquets de nouilles, de biscuits et autres en-cas sortis des poubelles défilent sur un tapis roulant avant d’être déchiquetés en confettis.Depuis les années 2000, l’Inde, voisine du Népal, est en pointe en la matière.- Coûts réduits -En 2015, le gouvernement du pays le plus peuplé de la planète a rendu obligatoire l’utilisation de déchets plastiques pour la construction des routes dans un rayon de 50 km autour des villes. D’autres pays d’Asie du sud, dont le Bhoutan et le Bangladesh, testent également cette technique.L’enrobé qui recouvre traditionnellement les routes est fabriqué en chauffant un mélange de graviers et de bitume à 160 degrés Celsius. La variante utilisée au Népal et ailleurs remplace les graviers par des agrégats de plastique.Un kilomètre de route de 3,75 m de large et de 30 cm d’épaisseur requiert ainsi 2 tonnes de plastique.”Cette méthode réduit les besoins en matières premières fraîches et les coûts, et les routes résistent mieux à l’eau et affichent une durée de vie plus longue”, affirme M. Bastola.Selon des études, elles seraient deux fois plus durables que les chaussées traditionnelles.A l’échelle mondiale, seuls 9% des déchets plastiques sont recyclés, 19% incinérés et près de la moitié finissent leur vie dans des décharges, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).La production mondiale de polymères synthétiques – les éléments constitutifs des plastiques – a triplé de 2000 à 2019 pour atteindre 460 millions de tonnes. Si rien n’est fait, elle pourrait encore tripler d’ici 2060, anticipe l’OCDE.Le plastique qui s’accumule dans l’environnement n’est pas biodégradable, il met des centaines d’années à se décomposer et se désagrège en minuscules particules qui envahissent tout.- “Projets pilotes” -Pour M. Bastola, il est essentiel de promouvoir les routes en plastique pour rendre le recyclage de ce matériau de faible valeur économiquement viable. A ce jour, son entreprise n’a “pavé” qu’un peu plus de 1,5 km de routes en plastique.    “Cela se fait à petite échelle, nous devons passer à la vitesse supérieure”, dit-il. “Nous devons mettre en place des projets au niveau gouvernemental”. Un projet pilote est prévu cette année dans la capitale Katmandou, à un carrefour. “Le Népal souhaite tester cette technologie dans le cadre de projets pilotes, mais pour aller plus loin, nous avons besoin de normes gouvernementales pour en garantir la qualité”, explique Arjun Nepal, ingénieur de la direction des routes à Katmandou. Mais la Banque mondiale reste prudente.”Si les premiers projets sont encourageants, d’autres études sont requises pour mesurer les émissions (de CO2) pendant la construction des routes (…) et évaluer leur état une fois hors service”, juge Valerie Hickey, en charge du changement climatique.En dépit de ces réserves, le défenseur de l’environnement népalais Bhushan Tuladhar y voit une formidable opportunité pour son pays.”Pour un pays en développement comme le Népal, il s’agit d’une solution facile à mettre en Å“uvre pour résoudre simultanément deux problèmes: la nécessité de construire des routes solides et la gestion des déchets plastiques”.Le Népal a interdit en 2021 l’usage des sachets plastiques d’une épaisseur inférieure à 40 microns, mais cette règle n’est pas strictement appliquée. 

Le Népal sur la voie des routes en plastique recyclé

Les voitures qui filent le long de certaines rues de Pokhara, au centre du Népal, roulent sur un bitume un peu plus “vert” que les autres. Il incorpore des déchets plastiques, petite contribution du pays à la lutte contre la pollution.Selon la Banque mondiale, les agglomérations du petit Etat himalayen produisent environ 4.900 tonnes de déchets solides par jour, dont 13% de plastique qui finissent à la décharge.Si les plastiques à forte valeur ajoutée, comme les bouteilles, sont recyclés, d’autres, tel que les contenants multicouches, le sont difficilement.De jeunes entrepreneurs népalais y ont vu une opportunité commerciale et l’occasion de participer à l’effort mondial engagé pour réduire la pollution plastique, qui envahit océans et sols et s’infiltre dans le corps humain.”Une route en plastique peut utiliser même des plastiques de faible valeur”, explique Bimal Bastola, créateur de l’entreprise Green Road Waste Management à l’origine de l’initiative.”Nous avons constaté que ces plastiques peuvent servir de matière première et remplacer en partie le bitume” traditionnel, ajoute-t-il.Dans leur centre de tri, les paquets de nouilles, de biscuits et autres en-cas sortis des poubelles défilent sur un tapis roulant avant d’être déchiquetés en confettis.Depuis les années 2000, l’Inde, voisine du Népal, est en pointe en la matière.- Coûts réduits -En 2015, le gouvernement du pays le plus peuplé de la planète a rendu obligatoire l’utilisation de déchets plastiques pour la construction des routes dans un rayon de 50 km autour des villes. D’autres pays d’Asie du sud, dont le Bhoutan et le Bangladesh, testent également cette technique.L’enrobé qui recouvre traditionnellement les routes est fabriqué en chauffant un mélange de graviers et de bitume à 160 degrés Celsius. La variante utilisée au Népal et ailleurs remplace les graviers par des agrégats de plastique.Un kilomètre de route de 3,75 m de large et de 30 cm d’épaisseur requiert ainsi 2 tonnes de plastique.”Cette méthode réduit les besoins en matières premières fraîches et les coûts, et les routes résistent mieux à l’eau et affichent une durée de vie plus longue”, affirme M. Bastola.Selon des études, elles seraient deux fois plus durables que les chaussées traditionnelles.A l’échelle mondiale, seuls 9% des déchets plastiques sont recyclés, 19% incinérés et près de la moitié finissent leur vie dans des décharges, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).La production mondiale de polymères synthétiques – les éléments constitutifs des plastiques – a triplé de 2000 à 2019 pour atteindre 460 millions de tonnes. Si rien n’est fait, elle pourrait encore tripler d’ici 2060, anticipe l’OCDE.Le plastique qui s’accumule dans l’environnement n’est pas biodégradable, il met des centaines d’années à se décomposer et se désagrège en minuscules particules qui envahissent tout.- “Projets pilotes” -Pour M. Bastola, il est essentiel de promouvoir les routes en plastique pour rendre le recyclage de ce matériau de faible valeur économiquement viable. A ce jour, son entreprise n’a “pavé” qu’un peu plus de 1,5 km de routes en plastique.    “Cela se fait à petite échelle, nous devons passer à la vitesse supérieure”, dit-il. “Nous devons mettre en place des projets au niveau gouvernemental”. Un projet pilote est prévu cette année dans la capitale Katmandou, à un carrefour. “Le Népal souhaite tester cette technologie dans le cadre de projets pilotes, mais pour aller plus loin, nous avons besoin de normes gouvernementales pour en garantir la qualité”, explique Arjun Nepal, ingénieur de la direction des routes à Katmandou. Mais la Banque mondiale reste prudente.”Si les premiers projets sont encourageants, d’autres études sont requises pour mesurer les émissions (de CO2) pendant la construction des routes (…) et évaluer leur état une fois hors service”, juge Valerie Hickey, en charge du changement climatique.En dépit de ces réserves, le défenseur de l’environnement népalais Bhushan Tuladhar y voit une formidable opportunité pour son pays.”Pour un pays en développement comme le Népal, il s’agit d’une solution facile à mettre en Å“uvre pour résoudre simultanément deux problèmes: la nécessité de construire des routes solides et la gestion des déchets plastiques”.Le Népal a interdit en 2021 l’usage des sachets plastiques d’une épaisseur inférieure à 40 microns, mais cette règle n’est pas strictement appliquée. 

Le président Trump et Fox News reprennent leur idylle, un mariage de raison

Interview exclusive, scoops et petits privilèges: Donald Trump et Fox News, étendard des conservateurs à la télé américaine, vivent pleinement leur nouvelle idylle depuis l’investiture du républicain. Un mariage de raison pour deux parties dont les relations ont connu des hauts et bas.”Nous sommes de retour au travail. C’est fini d’encaisser les chèques en pyjama”, lance l’un des animateurs vedettes de la chaîne Jesse Watters lors du talk-show “The Five”, en visant l’administration Biden. “C’est drôle de voir les démocrates et les médias au fond du trou et juste dépassés. Regardez de quoi ce gouvernement est capable ! Je suis revigoré”, s’enthousiasme-t-il.Depuis lundi, Donald Trump est revenu à la Maison Blanche et Fox News, première chaîne d’info du câble, en tire les bénéfices. La chaîne de la famille Murdoch a eu le privilège de diffuser la première interview du président depuis le Bureau ovale.L’exercice, enregistré, a été confié à Sean Hannity, pilier de Fox News réputé si proche de Donald Trump qu’il portait le surnom de “chef de cabinet fantôme” de la Maison Blanche lors du premier mandat.- “sur Fox” -Les journalistes accrédités à la présidence découvrent eux de nouveaux usages. “Je viens d’en parler sur Fox”, leur lance mercredi la porte-parole de Donald Trump, Karoline Leavitt, quand elle est interrogée sur les critiques d’Elon Musk après un investissement géant annoncé par le président. C’est un journaliste de “Fox” qui a pu révéler le contenu de la fameuse lettre laissée à l’intention de Donald Trump par Joe Biden dans son bureau. En journée, la chaîne se concentre sur l’info, avec ses journalistes sur le terrain. Le soir, ses animateurs vedettes font l’éloge du président, entre des publicités pour le livre souvenir de Donald Trump, “Save America”, ou un vin cuvée spéciale “45/47”, comme le 45e et 47e président de l’Amérique.Rien de surprenant aux yeux d’experts des médias. Donald Trump s’en prend aux “ennemis du peuple” comme CNN ou le New York Times, mais “il veut un canal pour parler à son électorat et au peuple +MAGA+ (“Make america great again”) et c’est là (sur Fox News) qu’ils vont chercher leurs informations”, souligne Jeffrey McCall, professeur de communication à l’Université DePauw.La Maison Blanche cherche “les intervieweurs les plus sympathiques”, ajoute l’universitaire, qui décrit un mariage de raison. “Fox a besoin d’audience, Trump a besoin d’un relais pour son message”, résume-t-il.Interrogée par l’AFP, la chaîne fait valoir ses scores d’audience. Avec 71% des parts de marché en soirée sur les chaînes d’info du câble depuis l’élection, Fox News a encore creusé l’écart sur ses concurrentes CNN et MSNBC. Elle revendique même la première place parmi les démocrates et indépendants qui ont regardé l’investiture sur une chaîne d’info.- imprévisible -Podcasts, réseaux sociaux, les moyens de contourner les médias traditionnels ne manquent pas. Mais Donald Trump, 78 ans, est un grand consommateur de télévision à l’ancienne.”Fox News, contrairement à l’univers des podcasts, a beaucoup de poids auprès des élites du Congrès”, souligne aussi Reece Peck, professeur à l’université de New York, et auteur de “Fox Populism”.Combien de temps durera la romance ? A l’image de sa relation avec Rupert Murdoch, souvent tumultueuse, “Trump n’a pas toujours eu les meilleurs rapports avec Fox News”, rappelle Jeffrey McCall. Le républicain fustige régulièrement la chaîne, par exemple quand elle avait attribué, au soir de l’élection présidentielle de 2020, la victoire à Joe Biden dans l’Etat de l’Arizona, ou l’accusant d’être “trop molle” avec Kamala Harris pendant la dernière campagne. Ses chroniqueurs avaient pris leur distances après la violente attaque du Capitole par les partisans de Donald Trump en 2021. Des assaillants presque tous graciés, ou dont les peines ont été commuées cette semaine par le nouveau président. “On ne peut pas vraiment prédire comment la relation entre Trump et les médias va se développer”, estime Mark Lukasiewicz, doyen de l’école de communication à l’université Hofstra. Seule certitude à ses yeux, “la seconde administration Trump est beaucoup plus puissante et enhardie que la première, et les garde-fous traditionnels, dans les médias ou au Congrès, qui s’opposaient à ses tendances les plus extrêmes, semblent avoir largement disparu”.”Les lignes ont bougé, on ne sait pas jusqu’où”, conclut-il. Fox News avait payé une addition faramineuse pour s’être fait l’écho des thèses du camp Trump sur des fraudes, jamais prouvées, lors de l’élection de 2020, en versant 787 millions de dollars pour s’éviter un procès en diffamation d’un fabricant de machines de vote au centre des accusations.