Enseignant au Venezuela: survivre avec un salaire de misère

Comment survivre quand on est enseignant au Venezuela avec un salaire mensuel de 15 dollars ? Bon nombre ont un second emploi, tablent sur la débrouille ou le soutien familial, mais beaucoup abandonnent leur vocation, changent de métier ou quittent le pays.Un panier de courses alimentaires de base pour une famille de quatre personnes coûte environ 500 dollars par mois : c’est 38 fois le salaire moyen d’un enseignant, depuis longtemps sous-payé, mais historiquement bas aujourd’hui.Maria Cerezo a 70 ans, dont 39 d’expérience face aux élèves. Elle jongle avec le budget familial, composé de son salaire, celui de sa fille, elle aussi enseignante, et de son époux avocat.”Avant, on achetait deux kilos de tomates, maintenant c’est deux petits oignons, trois tomates… Nos achats sont guidés par les restrictions parce qu’on ne peut pas dépenser plus”, assure l’enseignante à l’AFP.Le système éducatif vénézuélien connaît un déficit d’environ 200.000 enseignants, selon le président Nicolas Maduro, qui leur a demandé de retourner en classe et a promis d'”améliorer” leur qualité de vie grâce à des subventions pour les transports, la santé et l’alimentation, ainsi que des aides aux crédits immobiliers.La plupart des écoles publiques ne fonctionnent que deux ou trois jours par semaine, afin que les enseignants puissent exercer un autre emploi pour compléter leur maigre salaire.Certains ont choisi de donner des cours particuliers à domicile, d’autres ont tout simplement abandonné l’enseignement et se sont tournés vers d’autres professions, tandis que beaucoup font partie des huit millions de Vénézuéliens qui ont émigré depuis 2014 à la recherche d’une vie meilleure.- Friperie solidaire -Mais la relève d’enseignants se fait rare. Selon un rapport universitaire, les inscriptions de nouveaux étudiants dans le champ de l’éducation ont chuté de près de 90% entre 2008 et 2022.Maria Cerezo se refuse pour le moment à quitter le pays. Elle déambule entre les rayons de pantalons et de chemisiers dans une friperie ouverte par le syndicat des enseignants pour leur venir en aide.Une robe en nylon bleu à pois blancs lui plaît : elle entre dans la cabine d’essayage et se jauge face au miroir. Pour le moment, elle n’a pas les 2 dollars que coûte la robe et réfléchit à revenir demain.”Je reviendrai pour un pantalon”, dit l’enseignante qui pourrait être à la retraite mais se considère “active” et “forte” et ne veut pas arrêter de travailler.Le Ropero Solidario (L’armoire solidaire) de la Fédération des enseignants vénézuéliens est un dépôt-vente, majoritairement alimenté par des enseignants qui perçoivent 50% du prix de vente. Les vêtements sont vendus entre 1 et 4 dollars. La friperie propose aussi aux membres des programmes d’aide à l’achat de médicaments, de nourriture ou en cas de maladie.- “Avant on pouvait” -“Cette crise ne permet même pas d’acheter des vêtements de rechange, comment demander aux élèves d’aller à l’école dans un état impeccable ?”, se désole Kethy Mendoza, coordinatrice du magasin.Nicolas Maduro impute les bas salaires aux sanctions internationales américaines depuis 2015 et européennes depuis 2017. Mais pour les experts, la précarité des enseignants dure depuis plus longtemps.Kethy Mendoza, elle-même enseignante, accueille ses collègues et clients, les aide à s’habiller, donne son avis comme une parfaite vendeuse.Maria Cezezo se déplace dans le magasin et observe.”C’est une terrible situation”, se lamente-t-elle. “Avant, avec une paie, on pouvait acheter des vêtements, des chaussures, des appareils électriques. Désormais, c’est impossible”.

Enseignant au Venezuela: survivre avec un salaire de misère

Comment survivre quand on est enseignant au Venezuela avec un salaire mensuel de 15 dollars ? Bon nombre ont un second emploi, tablent sur la débrouille ou le soutien familial, mais beaucoup abandonnent leur vocation, changent de métier ou quittent le pays.Un panier de courses alimentaires de base pour une famille de quatre personnes coûte environ 500 dollars par mois : c’est 38 fois le salaire moyen d’un enseignant, depuis longtemps sous-payé, mais historiquement bas aujourd’hui.Maria Cerezo a 70 ans, dont 39 d’expérience face aux élèves. Elle jongle avec le budget familial, composé de son salaire, celui de sa fille, elle aussi enseignante, et de son époux avocat.”Avant, on achetait deux kilos de tomates, maintenant c’est deux petits oignons, trois tomates… Nos achats sont guidés par les restrictions parce qu’on ne peut pas dépenser plus”, assure l’enseignante à l’AFP.Le système éducatif vénézuélien connaît un déficit d’environ 200.000 enseignants, selon le président Nicolas Maduro, qui leur a demandé de retourner en classe et a promis d'”améliorer” leur qualité de vie grâce à des subventions pour les transports, la santé et l’alimentation, ainsi que des aides aux crédits immobiliers.La plupart des écoles publiques ne fonctionnent que deux ou trois jours par semaine, afin que les enseignants puissent exercer un autre emploi pour compléter leur maigre salaire.Certains ont choisi de donner des cours particuliers à domicile, d’autres ont tout simplement abandonné l’enseignement et se sont tournés vers d’autres professions, tandis que beaucoup font partie des huit millions de Vénézuéliens qui ont émigré depuis 2014 à la recherche d’une vie meilleure.- Friperie solidaire -Mais la relève d’enseignants se fait rare. Selon un rapport universitaire, les inscriptions de nouveaux étudiants dans le champ de l’éducation ont chuté de près de 90% entre 2008 et 2022.Maria Cerezo se refuse pour le moment à quitter le pays. Elle déambule entre les rayons de pantalons et de chemisiers dans une friperie ouverte par le syndicat des enseignants pour leur venir en aide.Une robe en nylon bleu à pois blancs lui plaît : elle entre dans la cabine d’essayage et se jauge face au miroir. Pour le moment, elle n’a pas les 2 dollars que coûte la robe et réfléchit à revenir demain.”Je reviendrai pour un pantalon”, dit l’enseignante qui pourrait être à la retraite mais se considère “active” et “forte” et ne veut pas arrêter de travailler.Le Ropero Solidario (L’armoire solidaire) de la Fédération des enseignants vénézuéliens est un dépôt-vente, majoritairement alimenté par des enseignants qui perçoivent 50% du prix de vente. Les vêtements sont vendus entre 1 et 4 dollars. La friperie propose aussi aux membres des programmes d’aide à l’achat de médicaments, de nourriture ou en cas de maladie.- “Avant on pouvait” -“Cette crise ne permet même pas d’acheter des vêtements de rechange, comment demander aux élèves d’aller à l’école dans un état impeccable ?”, se désole Kethy Mendoza, coordinatrice du magasin.Nicolas Maduro impute les bas salaires aux sanctions internationales américaines depuis 2015 et européennes depuis 2017. Mais pour les experts, la précarité des enseignants dure depuis plus longtemps.Kethy Mendoza, elle-même enseignante, accueille ses collègues et clients, les aide à s’habiller, donne son avis comme une parfaite vendeuse.Maria Cezezo se déplace dans le magasin et observe.”C’est une terrible situation”, se lamente-t-elle. “Avant, avec une paie, on pouvait acheter des vêtements, des chaussures, des appareils électriques. Désormais, c’est impossible”.

La cathédrale de Dax ou la coûteuse rénovation du patrimoine religieux

Une facture à 24 millions d’euros: le coût de la rénovation de la cathédrale Notre-Dame de Dax, bien trop lourd pour cette commune de 22.000 habitants, illustre l’ampleur du chantier de restauration du patrimoine religieux. La ministre de la Culture Rachida Dati a relancé le débat en octobre en suggérant de faire payer 5 euros par visiteur de Notre-Dame-de-Paris pour récolter 75 millions d’euros afin de sauver “toutes les églises de Paris et de France”, alors que 3.000 d’entre elles sont “en souffrance” selon l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR).Le diocèse de Paris a défendu le principe de “gratuité du droit d’entrée dans les églises et les cathédrales”, mais la ministre a dit le mois dernier toujours espérer “le convaincre” lors d’un déplacement consacré à l’annonce du financement “intégral” par l’État des 22 millions d’euros nécessaires à la restauration de la flèche de la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon.Cette dernière a la chance d’être l’une des 87 en France appartenant à l’Etat, contrairement à celle de Dax, aussi appelée Sainte-Marie. Dans les Landes, c’est la cathédrale d’Aire-sur-l’Adour, siège historique de l’évêché, qui a ce statut. – Petites arbres sur la façade -La charge de l’entretien de Notre-Dame de Dax revient donc à la commune propriétaire, comme pour une soixantaine d’autres cathédrales françaises construites avant 1905 et la loi de séparation de l’Église et de l’Etat.”Il faut prendre le taureau par les cornes” après des décennies de problèmes d’étanchéité et de défaut d’hygiène sanitaire qui ont “impacté des voûtes et retables de grande valeur parfois à grandes eaux”, estime Richard Duplat, architecte du patrimoine qui a fait le diagnostic de cette “cathédrale classique, très bien réglée et maîtrisée à l’intérieur”.Son agence spécialisée dans le patrimoine ancien a chiffré la rénovation globale à 23,9 millions d’euros, pour redonner l’éclat à l’édifice dont certains vitraux sont restés blancs depuis le XIXe siècle, déjà “par manque d’argent”. Un montant similaire au budget de la future salle de spectacles de l’agglomération dacquoise.Premier objectif: renforcer l’ouvrage, qui n’est toutefois pas en péril, avec dès cette année des travaux d’urgence sur la protection anti-incendie (porte coupe-feu et système de sécurité), ainsi que sur la toiture pour parer aux plus grosses infiltrations alors que des petits arbres poussaient sur la façade il y a peu.”L’enveloppe totale est énorme à l’échelle de la commune dont le budget annuel d’investissement est d’entre 7 et 9 millions d’euros. Il faudra étaler ça sur plusieurs années selon le degré d’urgence et en fonction de l’accompagnement obtenu auprès de cofinanceurs. Le fait que l’église soit classée nous facilite le dialogue avec l’Etat via la Drac (Direction régionale des affaires culturelles)”, assure le maire Julien Dubois à l’AFP.- Réglementer les diagnostics -La cathédrale, construite entre le XVIIe et le XIXe siècle, est en effet classée, depuis 1946, aux Monuments historiques, tout comme son Portail des apôtres, dernier vestige de l’église gothique du XIIIe siècle, classé, lui, depuis 1884. La Ville espère donc obtenir un financement de l’Etat à 50 %, tout en faisant appel à d’autres collectivités et institutions et à du mécénat comme ce fut le cas (quelques dizaines de milliers d’euros) pour la rénovation de la basilique antique de cette cité gallo-romaine qui a rouvert en fin d’été.S’il estime que la commune doit bien “contribuer pour ce monument emblématique qui suscite énormément de visites”, notamment des curistes de cette ville thermale, Julien Dubois voit aussi “d’un bon Å“il” l’idée avancée par Rachida Dati de faire payer les touristes de Notre-Dame de Paris.”On pourrait accompagner beaucoup de cathédrales comme la nôtre. Sinon le financement est très, très compliqué à boucler”, explique le maire.Édouard de Lamaze, président de l’Observatoire du patrimoine religieux, défend aussi cette option, en ciblant ces fonds potentiels vers les cathédrales communales. Mais il juge aussi nécessaire de “mettre de la réglementation sur ces diagnostics qui deviennent démentiels”. “Les travaux qu’on impose aux maires, parfois inutiles, sont beaucoup trop élevés et faits à la louche par ceux qui vont ensuite les réaliser ! Il faut revenir sur terre”, dit-il.

Ski alpin: Shiffrin dans l’histoire avec sa 100e victoire en Coupe du monde

Mikaela Shiffrin a écrit une nouvelle page de l’histoire du ski alpin en devenant la première, hommes et femmes confondus, à remporter cent victoires en Coupe du monde, dimanche à Sestrières (Italie).A l’image de son équipementier qui lui avait préparé une édition spéciale de ses skis en prévision de ce moment symbolique, le circuit mondial attendait depuis plusieurs semaines déjà l’exploit majuscule de sa star mondiale.Précisément depuis le 23 novembre dernier lorsque l’Américaine avait remporté le slalom de Gürgl, en Autriche, pour atteindre le chiffre de 99 victoires.Mais ce qui ne devait alors être qu’une formalité est devenu, comme parfois dans la carrière de la skieuse de Vail (Colorado), un défi à la fois physique et mental.Alors qu’elle se dirigeait vers sa 100e victoire fin novembre chez elle à Killington en géant, elle est partie à la faute et s’est gravement blessée à l’abdomen.S’en sont suivis une longue convalescence, deux mois sans compétition et des doutes aussi, qu’elle a fait exploser à Sestrières en deux manches rondement menées, avant d’éclater en sanglots, une fois la ligne passée, entre soulagement et douleur contenue.- En larmes sur le podium -“Il a fallu se battre beaucoup ces derniers temps, cela a été difficile de retrouver le rythme de la compétition, de s’entraîner malgré ma blessure et de concurrencer toutes ses skieuses qui sont si fortes et si rapides”, a expliqué Shiffrin, en larmes à sa descente du podium.Si elle a douté après sa cinquième place dans le slalom des Mondiaux-2025 de Saalbach (Autriche) terminés tout de même avec un titre mondial, le huitième de sa carrière, en combiné par équipes, si elle a touché le fond samedi avec sa 33e place dans le géant de Sestrières, l’un des pires résultats de sa carrière hors chute ou abandon, Shiffrin a été sans rivale dimanche.Déjà en tête après la première manche, elle a devancé la Croate Zrinka Ljutic, deuxième à 61/100e, et sa compatriote Paula Moltzan, troisième à 64/100e, pour signer cette fameuse et incroyable 100e victoire, quatorze ans après ses débuts en Coupe du monde.”Cela n’a pas été facile, plusieurs fois, je me suis demandé si j’avais pris la bonne décision en revenant en compétition (…) cela prend du temps pour retrouver le bon état d’esprit, je savoure cette victoire, je sais que je suis allée la chercher très loin”, a insisté la quintuple lauréate de la Coupe du monde.- “Mon rêve ? Faire des beaux virages” -“Je n’ai jamais pensé que j’allais un jour atteindre ce chiffre: mon rêve depuis que je suis enfant, c’est de faire des beaux virages et de m’améliorer chaque jour”, a rappelé la championne, qui fêtera ses 30 ans le 13 mars.L’Américaine qui partage la vie du Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, absent du circuit cette saison après une grave blessure en janvier 2024, est désormais l’incontestable meilleure skieuse de l’histoire.A son palmarès figurent 63 slaloms, sa spécialité de prédilection, 22 victoires en slalom géant, 5 en super-G, 5 en parallèle (city events inclus), 4 en descente et 1 en combiné. On peut y ajouter cinq globes de N.1 mondial, onze “petits” globes dont huit en slalom, mais “seulement” deux titres olympiques.Elle collectionne les records: elle a égalé ainsi dimanche les 155 podiums en Coupe du monde du Suédois Ingemar Stenmark.L’Italienne Federica Brignone, leader du classement général de la Coupe du monde avec 190 points d’avance après son doublé en géant sur cette même piste de Sestrières, ne prend pas part aux slaloms.A l’issue de cette étape italienne, le circuit mondial féminin a rendez-vous à partir de vendredi en Norvège à Kvitfjell pour deux descentes et un super-G.Mais Shiffrin n’y pense pas encore: “Je veux juste profiter de cette journée, prendre ce petit moment de bonheur après tant de moments difficiles”, a-t-elle insisté, comme surprise par son incroyable parcours.

Evasion de Mohamed Amra: dix complices présumés arrêtés

Fin de partie pour Mohamed Amra et ses complices? Dix personnes de l’entourage du narcotrafiquant ont été arrêtées dans les heures ayant suivi l’interpellation samedi à Bucarest du fugitif le plus recherché de France depuis son évasion sanglante en mai 2024. Après neuf mois de traque, Mohamed Amra a été interpellé samedi après-midi sur mandat d’arrêt européen. Il doit être présenté dimanche aux autorités judiciaires roumaines, qui “statueront sur sa remise à la justice française”, a indiqué la procureure de Paris, Laure Beccuau.Dans la foulée de l’arrestation de Mohamed Amra, dix personnes de son entourage ont été arrêtées “samedi puis dans la nuit”, a ajouté dimanche la procureure dans un communiqué. Ces personnes “sont suspectées d’avoir participé à la préparation, à l’exécution de l’évasion mais également d’avoir favorisé la dissimulation du fugitif”, a précisé Mme Beccuau.La procureure n’a pas précisé le lieu des arrestations.Selon une source policière, il y a notamment eu “des interpellations samedi et dimanche à Rouen et Évreux”. “Des armes ont été trouvées lors des perquisitions”, a précisé cette source. Le 14 mai 2024, le détenu multirécidiviste Mohamed Amra, surnommé “La Mouche”, était extrait de sa cellule pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en profitait pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire pour le libérer. Dans l’attaque, qui a eu lieu au péage d’Incarville (Eure), deux agents pénitentiaires ont été tués et trois ont été blessés.La France découvrait alors l’existence de Mohamed Amra : adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence” d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) rendu en juillet 2024, pour rejoindre la grande criminalité organisée.Sa “dangerosité grandissante” n’a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu’il est soupçonné d’avoir poursuivi “ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence” depuis la prison.- “Force essentielle” – Samedi, son arrestation, saluée par le gouvernement français, a été permise grâce à “la transversalité des services, et la convergence des spécialités des enquêteurs, comme des magistrats” qui “ont été les leviers de la conduite des opérations”, a souligné Laure Beccuau.”Les enquêteurs de la Direction Nationale de la police judiciaire dans son ensemble ont été mobilisés, en particulier et très notablement ceux de l’Office central de lutte contre la criminalité organisée”, s’est félicitée la procureure de Paris.Les policiers roumains, mis en alerte par les enquêteurs français du départ à l’étranger de M. Amra, l’ont “repéré” et arrêté “vers 15h près d’un centre commercial” samedi à Bucarest. Ils l’ont ensuite remis à la police roumaine chargée de la criminalité organisée. “En dépit du changement de coloration de ses cheveux, l’identification de l’intéressé est confirmée par une reconnaissance faciale et la comparaison d’empreintes digitales”, a confirmé la procureure.Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a publié dimanche sur son compte X une lettre adressée aux agents pénitentiaires, leur promettant des améliorations dans leurs conditions de travail, notamment par la mise en place d’une prison “de haute sécurité” et d’une “police pénitentiaire”.Cette prison destinée à mettre à l’isolement total les “100 plus gros narcotrafiquants” doit voir le jour d’ici le 31 juillet. Le ministre souhaite également la création d’un régime de détention exceptionnel, “inspiré des lois italiennes anti-mafia”, pour “les détenus les plus dangereux afin que jamais plus une affaire Amra ne soit possible”, a-t-il rappelé dans sa lettre. “Vous êtes une force essentielle à la paix et à la sécurité de notre pays”, a-t-il aussi écrit, redisant sa “reconnaissance” pour leur “engagement quotidien” malgré la “surpopulation carcérale”, les “moyens insuffisants”, les “locaux vétustes” et le “besoin constant d’équipements et d’armement adaptés aux risques”.Samedi, les familles des deux agents tués, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, ont réagi auprès de l’AFP, par la voix de leurs avocats, à l’arrestation de Mohamed Amra, évoquant toutes deux un “soulagement”.

Evasion de Mohamed Amra: dix complices présumés arrêtés

Fin de partie pour Mohamed Amra et ses complices? Dix personnes de l’entourage du narcotrafiquant ont été arrêtées dans les heures ayant suivi l’interpellation samedi à Bucarest du fugitif le plus recherché de France depuis son évasion sanglante en mai 2024. Après neuf mois de traque, Mohamed Amra a été interpellé samedi après-midi sur mandat d’arrêt européen. Il doit être présenté dimanche aux autorités judiciaires roumaines, qui “statueront sur sa remise à la justice française”, a indiqué la procureure de Paris, Laure Beccuau.Dans la foulée de l’arrestation de Mohamed Amra, dix personnes de son entourage ont été arrêtées “samedi puis dans la nuit”, a ajouté dimanche la procureure dans un communiqué. Ces personnes “sont suspectées d’avoir participé à la préparation, à l’exécution de l’évasion mais également d’avoir favorisé la dissimulation du fugitif”, a précisé Mme Beccuau.La procureure n’a pas précisé le lieu des arrestations.Selon une source policière, il y a notamment eu “des interpellations samedi et dimanche à Rouen et Évreux”. “Des armes ont été trouvées lors des perquisitions”, a précisé cette source. Le 14 mai 2024, le détenu multirécidiviste Mohamed Amra, surnommé “La Mouche”, était extrait de sa cellule pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en profitait pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon pénitentiaire pour le libérer. Dans l’attaque, qui a eu lieu au péage d’Incarville (Eure), deux agents pénitentiaires ont été tués et trois ont été blessés.La France découvrait alors l’existence de Mohamed Amra : adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement “dérivé vers la violence” d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) rendu en juillet 2024, pour rejoindre la grande criminalité organisée.Sa “dangerosité grandissante” n’a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu’il est soupçonné d’avoir poursuivi “ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence” depuis la prison.- “Force essentielle” – Samedi, son arrestation, saluée par le gouvernement français, a été permise grâce à “la transversalité des services, et la convergence des spécialités des enquêteurs, comme des magistrats” qui “ont été les leviers de la conduite des opérations”, a souligné Laure Beccuau.”Les enquêteurs de la Direction Nationale de la police judiciaire dans son ensemble ont été mobilisés, en particulier et très notablement ceux de l’Office central de lutte contre la criminalité organisée”, s’est félicitée la procureure de Paris.Les policiers roumains, mis en alerte par les enquêteurs français du départ à l’étranger de M. Amra, l’ont “repéré” et arrêté “vers 15h près d’un centre commercial” samedi à Bucarest. Ils l’ont ensuite remis à la police roumaine chargée de la criminalité organisée. “En dépit du changement de coloration de ses cheveux, l’identification de l’intéressé est confirmée par une reconnaissance faciale et la comparaison d’empreintes digitales”, a confirmé la procureure.Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a publié dimanche sur son compte X une lettre adressée aux agents pénitentiaires, leur promettant des améliorations dans leurs conditions de travail, notamment par la mise en place d’une prison “de haute sécurité” et d’une “police pénitentiaire”.Cette prison destinée à mettre à l’isolement total les “100 plus gros narcotrafiquants” doit voir le jour d’ici le 31 juillet. Le ministre souhaite également la création d’un régime de détention exceptionnel, “inspiré des lois italiennes anti-mafia”, pour “les détenus les plus dangereux afin que jamais plus une affaire Amra ne soit possible”, a-t-il rappelé dans sa lettre. “Vous êtes une force essentielle à la paix et à la sécurité de notre pays”, a-t-il aussi écrit, redisant sa “reconnaissance” pour leur “engagement quotidien” malgré la “surpopulation carcérale”, les “moyens insuffisants”, les “locaux vétustes” et le “besoin constant d’équipements et d’armement adaptés aux risques”.Samedi, les familles des deux agents tués, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, ont réagi auprès de l’AFP, par la voix de leurs avocats, à l’arrestation de Mohamed Amra, évoquant toutes deux un “soulagement”.

Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l’ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient “encore plus importants” en raison des tensions croissantes en mer de Chine méridionale.”Compte-tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs”, a déclaré l’ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de ManilleLe groupe aéronaval a rejoint vendredi la marine des Philippines pour ces exercices.Constitué de quelque 3.000 marins, il avait quitté la France en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l’océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou sous-marins de pays étrangers.La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les Etats-Unis rivalisent d’influence.Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec ses alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin en mer de Chine méridionale. Pékin y revendique la majeure partie de cette voie navigable stratégique.En novembre, Manille avait annoncé l’achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d’un accord 440 millions de dollars (environ 420 millions d’euros).