Le pape François a passé une nouvelle “bonne nuit et s’est levé” (Vatican)

Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l’hôpital Gemelli de Rome où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a indiqué vendredi le Vatican.”La nuit s’est bien passée. Ce matin, le pape François s’est levé et a pris son petit déjeuner”, indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation.Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l’état de santé du pape était en légère amélioration.”L’état clinique du Saint-Père s’améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables”, a annoncé le Vatican dans un bulletin de santé.”Ce matin, il a reçu l’Eucharistie et s’est ensuite consacré à ses activités professionnelles”, selon la même source.Selon une source vaticane, il s’agit de contacts avec ses plus proches collaborateurs, la lecture et la signature de documents et des appels téléphoniques.Dans la journée déjà, des cardinaux s’étaient montrés encourageants sur l’état de santé du pape argentin, assurant que ce dernier était “sur la bonne voie”.François a été admis à l’hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle. Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher.- messages de soutien -Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.”Quelle perte de temps”, a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va “beaucoup mieux”. “L’important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu’il y a de l’espoir”, a-t-il affirmé aux journalistes.Aucune indication n’a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n’a pas précisé si François, qui n’est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l’Angélus.L’hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.L’évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d’enfants.Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.

En Allemagne, le virage à droite de la génération Z

L’humeur est au beau fixe lors d’une rencontre de jeunes conservateurs allemands, dans le nord du pays, où la charge d’un orateur contre les politiques climatiques des Verts suscite les applaudissements de l’auditoire âgé de moins de 30 ans.Parmi eux Niels Kohlhaase, 25 ans, cadre dans une entreprise du bâtiment, dont la priorité est la relance de l’économie allemande, en récession depuis deux ans.La victoire promise au candidat de la droite Friedrich Merz, favori du scrutin législatif de dimanche, lui donne de l’espoir : ancien avocat d’affaires ayant longtemps travaillé chez BlackRock, géant américain de la gestion d’actifs, Merz “a de bons contacts aux Etats-Unis”, qu’il mettra à profit une fois au pouvoir, fait valoir le jeune homme.Quand l’animateur de la soirée, organisée dans un bar de Rotenburg (nord) par le mouvement de jeunesse des chrétiens-démocrates (CDU), fustige les écologistes, opposés à la relance du nucléaire, l’assistance acquiesce vivement.Les Verts avaient été plébiscités par les jeunes lors des dernières législatives en Allemagne, arrivant en tête chez les 18-24 ans lors du scrutin de 2021, une période où le mouvement de lutte pour le climat Fridays for Future attirait des dizaines de milliers de personnes dans les rues.Aux élections européennes de juin 2024, les 16-24 ans ont d’abord voté pour le parti conservateur (17%) en tête dans leur tranche d’âge comme dans l’ensemble de la population, devant le parti d’extrême doite AfD.- Coupure est/ ouest -“Le mouvement pour le climat implique de renoncer à beaucoup de choses et la génération Z (née entre 1997 et 2012) n’a jamais appris à le faire”, décrypte Rüdiger Maas, président de l’institut de recherches sur les générations, dans un entretien à l’AFP.Leur rapport à la Seconde guerre mondiale est également “différent de celui de leurs aînés”, hantés par la culpabilité des horreurs commises par les nazis, explique le chercheur.Différence majeure entre les jeunes sensibles aux valeurs de droite: “à l’est du pays, ils votent AfD, à l’ouest ils choisissent les conservateurs”, selon M. Maas.Une division qui recoupe l’ancienne ligne de partage entre l’ex-République fédérale allemande, terre d’immigration depuis des décennies, et l’ex-Allemagne communiste où la société était “relativement homogène, sans beaucoup d’étrangers” avant la vague migratoire de 2015-16, constituée majoritairement d’exilés syriens et afghans, et l’afflux des réfugiés ukrainiens après l’invasion de leur pays par la Russie.Lors de trois élections régionales dans l’est du pays, à l’automne 2024, l’AfD a nettement progressé chez les 18-24 ans au détriment des Verts, selon l’institut infratest dimap.”On arrivera à diviser par deux le score de l’AfD seulement avec une politique migratoire raisonnable”, estime Josh Heitmann, 21 ans, fils d’exploitants agricoles, favorable au durcissement du droit d’asile prôné par Friedrich Merz.- TikTok et Instagram -Conscients que la bataille pour l’électorat des moins de 30 ans se joue sur les réseaux sociaux, les conservateurs ont tenté de rattraper leur retard. Le député Philipp Amthor, 32 ans, s’est vu confier l’animation d’une cellule spéciale en charge des contenus sur TikTok ou Instagram. De tous les partis politiques allemands, l’AfD est le plus présent sur TikTok, ont analysé les chercheurs.La “Team Merz” ne réagit pas forcément aux fausses informations, notamment de l’extrême droite et de ses “trolls”, “pour éviter leur propagation”, souligne Nina Weise, 24 ans, experte des réseaux sociaux du parti conservateur.”Les partis démocratiques ont un handicap sur TikTok car l’algorithme favorise les contenus extrémistes”, ajoute-t-elle. “Nous misons avant tout sur du contenu politique, même si le rire est autorisé sans pour autant se livrer à des danses sur TikTok”, insiste M. Amthor qui s’est filmé le haut du corps intégralement platré pour encourager à voter par correspondance. Pour Niels Kohlhaase, ces efforts sont payants: “C’est la première fois que les posts de la CDU me parlent”, avoue-t-il.D’autres en revanche ne sont pas encore convaincus: Cleo Heitmann, 19 ans, qui accompagne son frère à la soirée de Rotenburg, “oscille entre la CDU et les sociaux-démocrates” et se décidera “seulement dans l’isoloir”. 

Dauphins: réouverture de la pêche dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt

Les bateaux de plus de huit mètres ont repris la mer dans la nuit de jeudi à vendredi dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt pour protéger les dauphins.Les effets sur les captures accidentelles de petits cétacés de cette fermeture spatio-temporelle, visant environ 300 bateaux du Finistère à la frontière espagnole, ne seront pas connus immédiatement. L’an dernier, les premiers éléments du bilan de la première période d’interdiction de la pêche, en janvier-février 2024, n’avaient été communiqués qu’en octobre. Elle avait contribué à diviser par quatre le nombre de dauphins morts par capture accidentelle dans la zone (1.450 sur l’hiver 2023-2024 contre 6.100 en moyenne entre 2017 et 2023), selon l’observatoire Pelagis, qui coordonne le Réseau national échouages. Le CIEM, organisme scientifique international de référence, estime à 4.900 décès au maximum par an le niveau soutenable pour l’espèce.A La Rochelle, le “Cap Horn II” et le “Souvenir”, fileyeurs de respectivement 15 et 16 mètres de long avec six marins à bord chacun, devaient quitter le port de La Rochelle, pour pêcher de la sole, dès la réouverture.Pendant les quatre semaines d’arrêt, l’armateur Christophe Bénéteau a “fait des petits travaux à bord, changé les batteries…” “J’aurais aimé pouvoir le sortir de l’eau et m’occuper du carénage mais je n’avais pas le droit. Nous sommes indemnisés à 85% mais nous devrions l’être à 100%. On nous interdit de travailler alors que nous jouons le jeu”, a déclaré mercredi à l’AFP le pêcheur, qui a installé sur ses navires des caméras et des effaroucheurs, émettant un signal répulsif. Le ministère de la Transition écologique a promis fin janvier que le dispositif d’aide aux “navires touchés par la fermeture ainsi que les mareyeurs”, doté de 20 millions d’euros, serait ouvert “dès la fin de la période de fermeture”.”Certains bateaux de plus de huit mètres qui en avaient la possibilité ont fait le choix de partir pêcher la civelle pendant cet arrêt”, dans des estuaires hors du golfe, souligne de son côté Julien Lamothe, directeur de FROM (Fonds régional d’organisation du marché du poisson) Sud Ouest.Le directeur du port de pêche rochelais, Christophe Bertaud, anticipe, lui, déjà des pertes colossales, avec seulement deux escales de bateaux et 518 euros de redevance, comme l’an dernier, contre 60 escales et 50.000 euros de redevance en février 2023. “Et à la différence des pêcheurs, nous ne touchons aucune indemnité”, déplore-t-il. 

Dauphins: réouverture de la pêche dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt

Les bateaux de plus de huit mètres ont repris la mer dans la nuit de jeudi à vendredi dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt pour protéger les dauphins.Les effets sur les captures accidentelles de petits cétacés de cette fermeture spatio-temporelle, visant environ 300 bateaux du Finistère à la frontière espagnole, ne seront pas connus immédiatement. L’an dernier, les premiers éléments du bilan de la première période d’interdiction de la pêche, en janvier-février 2024, n’avaient été communiqués qu’en octobre. Elle avait contribué à diviser par quatre le nombre de dauphins morts par capture accidentelle dans la zone (1.450 sur l’hiver 2023-2024 contre 6.100 en moyenne entre 2017 et 2023), selon l’observatoire Pelagis, qui coordonne le Réseau national échouages. Le CIEM, organisme scientifique international de référence, estime à 4.900 décès au maximum par an le niveau soutenable pour l’espèce.A La Rochelle, le “Cap Horn II” et le “Souvenir”, fileyeurs de respectivement 15 et 16 mètres de long avec six marins à bord chacun, devaient quitter le port de La Rochelle, pour pêcher de la sole, dès la réouverture.Pendant les quatre semaines d’arrêt, l’armateur Christophe Bénéteau a “fait des petits travaux à bord, changé les batteries…” “J’aurais aimé pouvoir le sortir de l’eau et m’occuper du carénage mais je n’avais pas le droit. Nous sommes indemnisés à 85% mais nous devrions l’être à 100%. On nous interdit de travailler alors que nous jouons le jeu”, a déclaré mercredi à l’AFP le pêcheur, qui a installé sur ses navires des caméras et des effaroucheurs, émettant un signal répulsif. Le ministère de la Transition écologique a promis fin janvier que le dispositif d’aide aux “navires touchés par la fermeture ainsi que les mareyeurs”, doté de 20 millions d’euros, serait ouvert “dès la fin de la période de fermeture”.”Certains bateaux de plus de huit mètres qui en avaient la possibilité ont fait le choix de partir pêcher la civelle pendant cet arrêt”, dans des estuaires hors du golfe, souligne de son côté Julien Lamothe, directeur de FROM (Fonds régional d’organisation du marché du poisson) Sud Ouest.Le directeur du port de pêche rochelais, Christophe Bertaud, anticipe, lui, déjà des pertes colossales, avec seulement deux escales de bateaux et 518 euros de redevance, comme l’an dernier, contre 60 escales et 50.000 euros de redevance en février 2023. “Et à la différence des pêcheurs, nous ne touchons aucune indemnité”, déplore-t-il. 

Dauphins: réouverture de la pêche dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt

Les bateaux de plus de huit mètres ont repris la mer dans la nuit de jeudi à vendredi dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt pour protéger les dauphins.Les effets sur les captures accidentelles de petits cétacés de cette fermeture spatio-temporelle, visant environ 300 bateaux du Finistère à la frontière espagnole, ne seront pas connus immédiatement. L’an dernier, les premiers éléments du bilan de la première période d’interdiction de la pêche, en janvier-février 2024, n’avaient été communiqués qu’en octobre. Elle avait contribué à diviser par quatre le nombre de dauphins morts par capture accidentelle dans la zone (1.450 sur l’hiver 2023-2024 contre 6.100 en moyenne entre 2017 et 2023), selon l’observatoire Pelagis, qui coordonne le Réseau national échouages. Le CIEM, organisme scientifique international de référence, estime à 4.900 décès au maximum par an le niveau soutenable pour l’espèce.A La Rochelle, le “Cap Horn II” et le “Souvenir”, fileyeurs de respectivement 15 et 16 mètres de long avec six marins à bord chacun, devaient quitter le port de La Rochelle, pour pêcher de la sole, dès la réouverture.Pendant les quatre semaines d’arrêt, l’armateur Christophe Bénéteau a “fait des petits travaux à bord, changé les batteries…” “J’aurais aimé pouvoir le sortir de l’eau et m’occuper du carénage mais je n’avais pas le droit. Nous sommes indemnisés à 85% mais nous devrions l’être à 100%. On nous interdit de travailler alors que nous jouons le jeu”, a déclaré mercredi à l’AFP le pêcheur, qui a installé sur ses navires des caméras et des effaroucheurs, émettant un signal répulsif. Le ministère de la Transition écologique a promis fin janvier que le dispositif d’aide aux “navires touchés par la fermeture ainsi que les mareyeurs”, doté de 20 millions d’euros, serait ouvert “dès la fin de la période de fermeture”.”Certains bateaux de plus de huit mètres qui en avaient la possibilité ont fait le choix de partir pêcher la civelle pendant cet arrêt”, dans des estuaires hors du golfe, souligne de son côté Julien Lamothe, directeur de FROM (Fonds régional d’organisation du marché du poisson) Sud Ouest.Le directeur du port de pêche rochelais, Christophe Bertaud, anticipe, lui, déjà des pertes colossales, avec seulement deux escales de bateaux et 518 euros de redevance, comme l’an dernier, contre 60 escales et 50.000 euros de redevance en février 2023. “Et à la différence des pêcheurs, nous ne touchons aucune indemnité”, déplore-t-il. 

Dans l’est du Népal, le téléphérique de la discorde

Développement touristique contre protection de l’environnement. Dans l’est du Népal, le district reculé de Taplejung se déchire depuis plusieurs mois autour d’un projet de téléphérique qui menace une forêt sacrée et toute l’économie de la région.Au début de l’année, la querelle a viré à la bataille rangée quand la police a tiré à balles réelles contre des manifestants férocement opposés au projet, faisant quatre blessés graves.La décision des protestataires de lever leurs actions en échange d’une suspension des travaux a fait retomber la tension, provisoirement. Mais sur le terrain, le feu continue de couver et 14 personnes ont été blessées jeudi – dont 11 membres des forces de sécurité. “Nous manifestions pacifiquement quand des hommes de main ont brandi des kukris (grands couteaux) et nous ont attaqués”, affirme Shree Linkhim Limbu, le coordinateur du comité de défense du site, déterminé à poursuivre son combat jusqu’à l’abandon du projet.Tout a débuté lorsque le riche homme d’affaires Chandra Dhakal, président de la chambre nationale de commerce et d’industrie et proche du Premier ministre KP Sharma Oli, a annoncé en 2018 la construction d’un téléphérique pour monter au temple de Pathibhara.Environ 300.000 personnes visitent chaque année ce site de pèlerinage hindou, après plusieurs heures de marche dans les contreforts de l’Himalaya.Le gouvernement affirme que le projet de 2,5 km de long pour un coût de 21 millions d’euros va doper la fréquentation du temple, pour le plus grand bénéfice de l’économie locale. Il le décrit comme un “projet de fierté nationale”. Un qualificatif rejeté par une partie de la population locale, qui redoute les dégâts irréparables causés à la nature, dont une forêt que la communauté indigène des Limbu considère sacrée.- “Massacre” -“Ce n’est rien moins qu’une immixtion directe et brutale de l’Etat”, dénonce Shree Linkhim Limbu. “Comment parler de fierté nationale quand l’Etat ne fait que servir des intérêts particuliers?”L’Etat a autorisé la coupe de plus de 10.000 arbres de la forêt, qui abrite des espèces animales menacées comme le panda rouge, l’ours noir ou le léopard des neiges.”Nous les Kirat (indigènes) vénérons les arbres, les pierres et tous les êtres vivants. Ils massacrent notre foi”, s’indigne Anil Subba, metteur en scène d’une pièce de théâtre anti-téléphérique jouée un mois dans la capitale Katmandou.La “benne” du patron du groupe IME n’est pas non plus du tout du goût des quelque 500 porteurs, vendeurs de thé et hôteliers du cru, qui redoutent de voir se tarir le flux de leurs marcheurs de clients.”On transporte les fidèles jusqu’à Pathibhara depuis des générations”, rappelle un de ces coolies, Chandra Tamang, 38 ans. “S’ils montent par-dessus nos têtes en téléphérique, comment est-ce que nous allons pouvoir survivre ?”Ce front du refus est toutefois loin d’être unanime.”Ça va ramener du développement ici”, juge Kamala Devi Thapa, une résidente de 45 ans, qui argue que le téléphérique permettra d’attirer plus de “pèlerins âgés” sans empêcher les plus jeunes ou entraînés de marcher.Récemment, les télécabines ont poussé comme des champignons au Népal. Cinq des huit à ce jour en service ont été construites ces deux dernières années et dix autres sont en cours de construction.- “Jusqu’au bout” -Plusieurs le sont par le groupe IME de M. Dhakal.Le but des autorités est clair: doper le secteur du tourisme qui, selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WCTT), concourt à 6% du produit intérieur brut (PIB) d’un pays où le taux de chômage frôle les 10%.   Au-delà du seul projet de celui de Pathibhara, c’est toute la politique environnementale du gouvernement qui est en question, dans un pays recouvert à 45% de forêts.Selon le ministère de l’Environnement, 255.000 de leurs arbres ont été coupés en 2024.”Le gouvernement autorise la déforestation au nom du développement, cela aura des conséquences à long terme”, avertit Rajesh Rai, professeur à l’université Tribhuvan de Katmandou.Imperturbable, le promoteur du téléphérique assure que son projet va créer un millier d’emplois et balaie toutes les oppositions d’un revers de main.”Ce n’est qu’un moyen de transport, il n’affectera ni l’écologie ni la culture locale”, assure M. Dhakal. “Si les gens peuvent survoler la région en hélicoptère, pourquoi pas en téléphérique ? En plus, nous faisons la promotion d’une énergie propre…”L’argument laisse Kendra Singh Limbu, 79 ans, de marbre. “Nous luttons là pour préserver notre héritage”, tempête cet opposant de la première heure, “et nous continuerons jusqu’à l’annulation pure et simple du projet”.La communauté est désormais divisée entre les anciens et les jeunes, remarque Anand Gautam, un journaliste local. “Pour certains, il est synonyme de progrès, pour d’autres de destruction”.

Dans l’est du Népal, le téléphérique de la discorde

Développement touristique contre protection de l’environnement. Dans l’est du Népal, le district reculé de Taplejung se déchire depuis plusieurs mois autour d’un projet de téléphérique qui menace une forêt sacrée et toute l’économie de la région.Au début de l’année, la querelle a viré à la bataille rangée quand la police a tiré à balles réelles contre des manifestants férocement opposés au projet, faisant quatre blessés graves.La décision des protestataires de lever leurs actions en échange d’une suspension des travaux a fait retomber la tension, provisoirement. Mais sur le terrain, le feu continue de couver et 14 personnes ont été blessées jeudi – dont 11 membres des forces de sécurité. “Nous manifestions pacifiquement quand des hommes de main ont brandi des kukris (grands couteaux) et nous ont attaqués”, affirme Shree Linkhim Limbu, le coordinateur du comité de défense du site, déterminé à poursuivre son combat jusqu’à l’abandon du projet.Tout a débuté lorsque le riche homme d’affaires Chandra Dhakal, président de la chambre nationale de commerce et d’industrie et proche du Premier ministre KP Sharma Oli, a annoncé en 2018 la construction d’un téléphérique pour monter au temple de Pathibhara.Environ 300.000 personnes visitent chaque année ce site de pèlerinage hindou, après plusieurs heures de marche dans les contreforts de l’Himalaya.Le gouvernement affirme que le projet de 2,5 km de long pour un coût de 21 millions d’euros va doper la fréquentation du temple, pour le plus grand bénéfice de l’économie locale. Il le décrit comme un “projet de fierté nationale”. Un qualificatif rejeté par une partie de la population locale, qui redoute les dégâts irréparables causés à la nature, dont une forêt que la communauté indigène des Limbu considère sacrée.- “Massacre” -“Ce n’est rien moins qu’une immixtion directe et brutale de l’Etat”, dénonce Shree Linkhim Limbu. “Comment parler de fierté nationale quand l’Etat ne fait que servir des intérêts particuliers?”L’Etat a autorisé la coupe de plus de 10.000 arbres de la forêt, qui abrite des espèces animales menacées comme le panda rouge, l’ours noir ou le léopard des neiges.”Nous les Kirat (indigènes) vénérons les arbres, les pierres et tous les êtres vivants. Ils massacrent notre foi”, s’indigne Anil Subba, metteur en scène d’une pièce de théâtre anti-téléphérique jouée un mois dans la capitale Katmandou.La “benne” du patron du groupe IME n’est pas non plus du tout du goût des quelque 500 porteurs, vendeurs de thé et hôteliers du cru, qui redoutent de voir se tarir le flux de leurs marcheurs de clients.”On transporte les fidèles jusqu’à Pathibhara depuis des générations”, rappelle un de ces coolies, Chandra Tamang, 38 ans. “S’ils montent par-dessus nos têtes en téléphérique, comment est-ce que nous allons pouvoir survivre ?”Ce front du refus est toutefois loin d’être unanime.”Ça va ramener du développement ici”, juge Kamala Devi Thapa, une résidente de 45 ans, qui argue que le téléphérique permettra d’attirer plus de “pèlerins âgés” sans empêcher les plus jeunes ou entraînés de marcher.Récemment, les télécabines ont poussé comme des champignons au Népal. Cinq des huit à ce jour en service ont été construites ces deux dernières années et dix autres sont en cours de construction.- “Jusqu’au bout” -Plusieurs le sont par le groupe IME de M. Dhakal.Le but des autorités est clair: doper le secteur du tourisme qui, selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WCTT), concourt à 6% du produit intérieur brut (PIB) d’un pays où le taux de chômage frôle les 10%.   Au-delà du seul projet de celui de Pathibhara, c’est toute la politique environnementale du gouvernement qui est en question, dans un pays recouvert à 45% de forêts.Selon le ministère de l’Environnement, 255.000 de leurs arbres ont été coupés en 2024.”Le gouvernement autorise la déforestation au nom du développement, cela aura des conséquences à long terme”, avertit Rajesh Rai, professeur à l’université Tribhuvan de Katmandou.Imperturbable, le promoteur du téléphérique assure que son projet va créer un millier d’emplois et balaie toutes les oppositions d’un revers de main.”Ce n’est qu’un moyen de transport, il n’affectera ni l’écologie ni la culture locale”, assure M. Dhakal. “Si les gens peuvent survoler la région en hélicoptère, pourquoi pas en téléphérique ? En plus, nous faisons la promotion d’une énergie propre…”L’argument laisse Kendra Singh Limbu, 79 ans, de marbre. “Nous luttons là pour préserver notre héritage”, tempête cet opposant de la première heure, “et nous continuerons jusqu’à l’annulation pure et simple du projet”.La communauté est désormais divisée entre les anciens et les jeunes, remarque Anand Gautam, un journaliste local. “Pour certains, il est synonyme de progrès, pour d’autres de destruction”.