Le bombardement d’une école à Gaza fait au moins 13 morts

Au moins 13 personnes ont été tuées et 21 blessées lundi, selon la Défense civile palestinienne, dans le bombardement d’une école de la ville de Gaza par Israël, qui intensifie son offensive malgré les pressions internationales croissantes.La Défense civile de Gaza a annoncé sur Telegram avoir “récupéré 13 martyrs et 21 blessés à l’intérieur de l’école Fahmi Aljarjaoui, dans le quartier d’Aldaraj, après que les forces d’occupation israéliennes l’ont ciblée à l’aube”.Dimanche, la Défense civile avait dénombré 22 morts dans la bande de Gaza, dont une femme enceinte et des enfants, dans une série de frappes aériennes.Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive à la mi-mars sur Gaza et a intensifié ses opérations militaires le 17 mai, dans le but affiché d’anéantir le Hamas, libérer les derniers otages et prendre le contrôle du territoire.L’attaque des commandos du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes. Plus de 53.939 Gazaouis, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.- “Guerre qui n’a plus de but” -L’offensive israélienne s’accompagne d’un blocus qui a aggravé les pénuries de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments dans le petit territoire palestinien, faisant craindre une famine. Les organisations humanitaires affirment que le peu d’aide qu’Israël a laissé entrer ces derniers jours est loin de répondre aux besoins.Cette catastrophe humanitaire entraîne une indignation internationale croissante, y compris parmi les alliés historiques d’Israël. L’Union européenne s’est prononcée la semaine dernière en faveur d’un réexamen de son accord d’association avec le pays.”A très court terme, pour arrêter cette guerre qui n’a plus de but et faire rentrer l’aide humanitaire de façon massive, sans entrave, de façon neutre, que ce ne soit pas Israël qui décide qui peut manger et qui ne peut pas, (…) on doit envisager des sanctions”, a souligné le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à la radio publique française France Info.M. Albares s’exprimait à l’occasion d’une réunion dimanche à Madrid entre responsables de pays européens et arabes pour discuter du sujet. Devant la presse, il a souligné que l’Espagne allait demander la “suspension immédiate” de l’accord d’association entre l’UE et Israël, ainsi qu’un embargo sur les armes et des sanctions individuelles.Le président américain Donald Trump, dont l’administration est le principal soutien du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, a déclaré dimanche qu’il espérait “arrêter toute cette situation le plus vite possible”.Au même moment, le chef de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis pour distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, a annoncé dimanche sa démission, se disant incapable de remplir sa mission “tout en respectant strictement les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance”.L’organisation, créée il y a quelques mois et dont le siège se situe à Genève, a annoncé le 14 mai vouloir distribuer près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours.L’ONU et des ONG ont affirmé qu’elles ne participeraient pas à la distribution d’aide par cette fondation, accusée de travailler avec Israël.

Le maire écologiste devant les Lyonnais pour défendre son bilan

Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, inaugure lundi soir des débats publics qu’il présente comme un “exercice de transparence” sur son bilan, quand l’opposition dénonce une “campagne électorale déguisée”, financée par l'”argent public” à dix mois des municipales.L’édile de 51 ans, inconnu en politique avant de ravir la troisième ville de France en 2020 à la tête d’une coalition EELV-LFI-PS-PCF, veut “rendre des comptes” aux Lyonnais avec neuf “rencontres”, une par arrondissement. Tout sauf une “campagne électorale”, s’époumone son entourage, qui invoque “redevabilité” et “participation citoyenne”.Mais M. Doucet, qui a dévoilé dès 2022 son intention de briguer un second mandat, doit s’attendre à de rudes apostrophes, notamment de commerçants, riverains et automobilistes en colère. Au diapason de l’opposition macroniste et des droites, ils pestent chaque jour contre l'”insécurité”, les nombreux chantiers et leurs embouteillages, les zones à 30 km/h, à faible émission ou à trafic limité, la piétonnisation d’une partie du centre-ville… et les incivilités de certains cyclistes et trottinettistes.La même petite musique qu’entendue depuis dix ans dans le Paris d’Anne Hidalgo alliée aux Verts et, depuis 2020, dans les autres grandes villes remportées par les écologistes: Bordeaux, Strasbourg et Grenoble, entre autres.Grégory Doucet rétorque en mettant en avant des réalisations profitables à tous : le verdissement de la ville (14 ha de nature entre 2020 et 2025, selon la mairie) et la baisse de la pollution (“-11% de particules fines” et “22% de consommation d’énergie en moins”).- Meilleure santé pour tous -“Le nombre d’accidents a été divisé par deux en cinq ans”, plaidait aussi le maire jeudi dans un débat télévisé, accusé d'”être le maire des cyclistes” contre les automobilistes. “Ma priorité c’est que les piétons puissent marcher paisiblement et en sécurité et l’amélioration de la santé de tous avec moins d’émissions toxiques”, a-t-il martelé.Quant à ceux qui l’accusent de “tuer” le petit commerce en ville, il a demandé de la patience pour des “travaux indispensables” afin de rendre Lyon plus attractive, tout en soulignant que, “partout en France”, des boutiques baissent le rideau face aux achats en ligne.  La mairie souligne aussi la note maximale (AA) de l’agence de notation financière des grandes villes Morningstar DBRS, qui saluait en mars les “solides performances financières” de Lyon, son “endettement très modéré” et sa “gestion budgétaire de qualité”. Mais les oppositions dénoncent une “campagne électorale déguisée” du maire financée avec l’argent de la collectivité et des tracts “luxueux” généreusement distribués. La période légale imposant aux mairies de limiter leur communication institutionnelle et les candidats à comptabiliser leurs dépenses n’ouvre que le 1er septembre. – “Campagne électorale” illégale -“Cette confusion des genres entre bilan de mandat et campagne électorale n’est pas acceptable”, s’offusque dans un communiqué Thomas Rudigoz, chef de file de Renaissance à Lyon, évoquant une dépense totale de 700.000 euros d'”argent public”.”Affabulations, démagogie ! Des preuves !”, s’énerve un proche de Grégory Doucet, qui parlait jeudi de “228.000 euros” comprenant aussi les tracts et 21 rencontres en arrondissements d’élus de la majorité précédant les neuf du maire. Cette polémique survient alors que sa candidature apparaît fragilisée: d’une part par une garde à vue de 8 heures le 30 avril, dans une enquête sur 24 agents municipaux affectés “illégalement” à des “missions politiques” selon la Chambre Régionale des Comptes. D’autre part par une candidature de plus en plus probable de Jean-Michel Aulas, l’ex-patron du club de foot Olympique lyonnais, en passe de rassembler derrière lui la macronie et LR.M. Doucet évacue toute inquiétude judiciaire, affirmant qu’il s’agissait bien de “vrais emplois (…) d’agents administratifs”, déjà présents sous la mandature de ses prédécesseurs. Quant à la possible candidature de M. Aulas, 310e fortune de France selon le magazine Challenges, il y a encore loin des urnes à la mairie: dans un récent sondage Elabe-BFM, l’homme d’affaires ne devancerait l’actuel patron de la ville d’une courte tête au premier tour (24% contre 22%) que dans le cas d’une gauche et d’une opposition toutes deux divisées. Dans toutes les autres hypothèses, le maire sortant le précède de 4 à 9 points.

Discarded protest art preserves George Floyd legacy

Kenda Zellner-Smith hauled up a corrugated metal door to reveal hundreds of wooden boards covered with graffiti, each telling a story of the protests that followed George Floyd’s killing by a US police officer.The 28-year-old has collected and archived the panels that once protected businesses from rioting in Minneapolis, aiming to preserve the legacy of the 2020 murder that shocked the United States.Five years on, Zellner-Smith said the boards — kept in a storage unit by an industrial site two miles (three kilometers) from where Floyd died — still evoke powerful emotions.They range from blank plywood with text reading “I can’t breathe” — the final words Floyd said as Derek Chauvin, a white police officer, knelt on his neck — to colorful murals depicting rainbows and love hearts. “Every time I look at them there’s something different I notice,” she told AFP. “They reignite an energy or a fire that was felt years ago during the uprising.”Then a university graduate in Minneapolis, Zellner-Smith was among millions of Americans who joined the Black Lives Matter rallies in 2020 that swept US cities. The threat of vandalism saw many businesses protect themselves with wooden boards — which became canvases for protesters’ slogans and drawings demanding justice.- ‘Resistance’ -Zellner-Smith said she decided to start collecting the boards after seeing one taken down after the protests and thinking “‘Oh my god, these are going to disappear just as fast as they showed up.'””Every single day after work, I’d grab my dad’s pickup truck and I would just drive around searching for boards,” said Zellner-Smith, who searched alleyways and dumpsters. Today, her project called “Save the Boards” counts over 600 in its collection, with each stacked vertically in a pair of storage units measuring 10 by 30 feet (three by nine meters).But with Floyd’s legacy under the spotlight on the fifth anniversary of his death as many hoped-for reforms to address racism have not been met, she said the boards are crucial to sustaining the protest movement.”Art serves as a form of resistance and storytelling, and it speaks to real, lived experiences, and that’s what these are,” Zellner-Smith said.Her next challenge is finding a long-term home for the boards as grants that covered storage costs are running dry. A handful are already being exhibited — including in a building restored after it was damaged by arson during the 2020 protests — and most have been photographed to be archived online. “My biggest push is just to make sure they’re still seen. The stories they have to tell are still heard, and that people understand there’s still a lot of work to be done,” Zellner-Smith said.- ‘Murals gave me hope’ -Her initiative is similar to another, more expansive one in Minneapolis called Memorialize the Movement.That nonprofit exhibited around 50 boards during a memorial event held Sunday on a recreation ground near George Floyd Square, the name given to the area where the 46-year-old was killed. With Afrobeat music booming from speakers, dozens of people scanned the display that included one piece with squares of black and brown, each filled with phrases like “We matter” and “Protect us.”Another mostly bare wooden board had just a black love heart with “No justice, no peace” written in the middle. “I think it is absolutely vital that these murals and this story that they tell are preserved for future generations,” said Leesa Kelly, who has collected over 1,000 pieces while running Memorialize the Movement.Asked what drove her to start the project, the 32-year-old replied: “I didn’t do this because I was motivated or inspired, I did it because I was experiencing trauma.””A Black man was killed. The murals gave me hope,” said Kelly, who also collected many of the boards herself during the 2020 protests.Darnella Thompson, 43, was one of those looking at the boards on a warm, sunny day, stopping to take a photo in front of one saying “Speak up” and “Hope.””It’s overwhelming,” she told AFP. “As a person of color who has experienced quite a bit here in this country, it definitely resonates very much with me.””It brings up more so sadness than anything because this is continuous,” Thompson added.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Décarbonation, souveraineté: Bayrou à Saint-Nazaire met le cap sur la défense des océans

Pollutions, pêche illégale, changement climatique: François Bayrou met le cap lundi sur la défense des océans, confrontés à de multiples défis environnementaux, économiques et géopolitiques, lors d’un comité interministériel de la mer (CIMer) à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).Ce rendez-vous a lieu deux semaines avant l’accueil par la France, le 9 juin à Nice, de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3), autour de laquelle le gouvernement a lancé une “Année de la mer”.La France, métropolitaine et ultramarine, dispose de la deuxième plus grande surface maritime du monde avec 11 millions de kilomètres carrés de mers et d’océans et 20.000 kilomètres de côtes.Après une visite en début d’après-midi des Chantiers de l’Atlantique, où le groupe suisse MSC Croisières a récemment confirmé la commande de deux nouveaux navires, le Premier ministre présidera le CIMer, qu’il clora par une conférence de presse pour détailler ses actions.Il sera accompagné par quatre ministres: Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique, Biodiversité, Forêt, Mer et Pêche), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Énergie) et Philippe Tabarot (Transports).Le CIMer 2025 s’est penché sur six thématiques: la biodiversité et la lutte contre la pêche illégale, le littoral et la qualité des eaux côtières, la décarbonation du secteur maritime, la compétitivité des filières et la formation professionnelle, les énergies marines renouvelables, ainsi que l’aspect régalien.Le gouvernement, qui entend “concilier développement maritime et protection du vivant marin”, exposera ce qu’il compte faire contre la pêche illicite, la pollution par le plastique ou les algues sargasses dans les Antilles, qui soumettent la biodiversité marine à de multiples pressions. – “Menaces” -Il détaillera les “leviers financiers et fiscaux” destinés à encourager la décarbonation du secteur maritime. En 2023, le président Emmanuel Macron avait annoncé une enveloppe de 700 millions d’euros, fondée sur la future fiscalité de l’éolien en mer, pour soutenir la transformation économique, sociale et environnementale de la filière pêche.Face au changement climatique qui fait reculer le trait de côte, le gouvernement soutient le principe selon lequel “le littoral doit financer le littoral” avec des actions d’adaptation portées par les collectivités, ce qui laisse augurer de nouveaux débats autour du futur budget, très contraint.Le gouvernement marquera aussi son soutien au développement des énergies marines renouvelables, dont font partie les parcs éoliens en mer. La France prévoit de disposer d’une capacité de production de 18 gigawatts (GW) d’éolien en mer en 2035 et 45 GW en 2050, contre 1,5 GW aujourd’hui.Les océans sont confrontés par ailleurs à un défi stratégique, dans un contexte géopolitique “tendu” avec “différentes menaces”, qui appellent des réponses régaliennes pour sécuriser par exemple les câbles sous-marins, réquisitionner des navires en temps de crise ou soutenir la Marine nationale, selon une source gouvernementale.Le CIMer devrait évoquer à cet égard le statut juridique des sauveteurs en mer de la SNSM, parfois mis en cause dans leurs actions bénévoles, et le cas de l’archipel de Mayotte, dévasté fin décembre par un ouragan.Le président de la République se réserve toutefois quelques annonces pour la conférence onusienne de Nice, dont pourrait faire partie l’interdiction du chalutage dans les aires marines protégées.

Décarbonation, souveraineté: Bayrou à Saint-Nazaire met le cap sur la défense des océans

Pollutions, pêche illégale, changement climatique: François Bayrou met le cap lundi sur la défense des océans, confrontés à de multiples défis environnementaux, économiques et géopolitiques, lors d’un comité interministériel de la mer (CIMer) à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).Ce rendez-vous a lieu deux semaines avant l’accueil par la France, le 9 juin à Nice, de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3), autour de laquelle le gouvernement a lancé une “Année de la mer”.La France, métropolitaine et ultramarine, dispose de la deuxième plus grande surface maritime du monde avec 11 millions de kilomètres carrés de mers et d’océans et 20.000 kilomètres de côtes.Après une visite en début d’après-midi des Chantiers de l’Atlantique, où le groupe suisse MSC Croisières a récemment confirmé la commande de deux nouveaux navires, le Premier ministre présidera le CIMer, qu’il clora par une conférence de presse pour détailler ses actions.Il sera accompagné par quatre ministres: Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique, Biodiversité, Forêt, Mer et Pêche), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Énergie) et Philippe Tabarot (Transports).Le CIMer 2025 s’est penché sur six thématiques: la biodiversité et la lutte contre la pêche illégale, le littoral et la qualité des eaux côtières, la décarbonation du secteur maritime, la compétitivité des filières et la formation professionnelle, les énergies marines renouvelables, ainsi que l’aspect régalien.Le gouvernement, qui entend “concilier développement maritime et protection du vivant marin”, exposera ce qu’il compte faire contre la pêche illicite, la pollution par le plastique ou les algues sargasses dans les Antilles, qui soumettent la biodiversité marine à de multiples pressions. – “Menaces” -Il détaillera les “leviers financiers et fiscaux” destinés à encourager la décarbonation du secteur maritime. En 2023, le président Emmanuel Macron avait annoncé une enveloppe de 700 millions d’euros, fondée sur la future fiscalité de l’éolien en mer, pour soutenir la transformation économique, sociale et environnementale de la filière pêche.Face au changement climatique qui fait reculer le trait de côte, le gouvernement soutient le principe selon lequel “le littoral doit financer le littoral” avec des actions d’adaptation portées par les collectivités, ce qui laisse augurer de nouveaux débats autour du futur budget, très contraint.Le gouvernement marquera aussi son soutien au développement des énergies marines renouvelables, dont font partie les parcs éoliens en mer. La France prévoit de disposer d’une capacité de production de 18 gigawatts (GW) d’éolien en mer en 2035 et 45 GW en 2050, contre 1,5 GW aujourd’hui.Les océans sont confrontés par ailleurs à un défi stratégique, dans un contexte géopolitique “tendu” avec “différentes menaces”, qui appellent des réponses régaliennes pour sécuriser par exemple les câbles sous-marins, réquisitionner des navires en temps de crise ou soutenir la Marine nationale, selon une source gouvernementale.Le CIMer devrait évoquer à cet égard le statut juridique des sauveteurs en mer de la SNSM, parfois mis en cause dans leurs actions bénévoles, et le cas de l’archipel de Mayotte, dévasté fin décembre par un ouragan.Le président de la République se réserve toutefois quelques annonces pour la conférence onusienne de Nice, dont pourrait faire partie l’interdiction du chalutage dans les aires marines protégées.

Décarbonation, souveraineté: Bayrou à Saint-Nazaire met le cap sur la défense des océans

Pollutions, pêche illégale, changement climatique: François Bayrou met le cap lundi sur la défense des océans, confrontés à de multiples défis environnementaux, économiques et géopolitiques, lors d’un comité interministériel de la mer (CIMer) à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).Ce rendez-vous a lieu deux semaines avant l’accueil par la France, le 9 juin à Nice, de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3), autour de laquelle le gouvernement a lancé une “Année de la mer”.La France, métropolitaine et ultramarine, dispose de la deuxième plus grande surface maritime du monde avec 11 millions de kilomètres carrés de mers et d’océans et 20.000 kilomètres de côtes.Après une visite en début d’après-midi des Chantiers de l’Atlantique, où le groupe suisse MSC Croisières a récemment confirmé la commande de deux nouveaux navires, le Premier ministre présidera le CIMer, qu’il clora par une conférence de presse pour détailler ses actions.Il sera accompagné par quatre ministres: Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique, Biodiversité, Forêt, Mer et Pêche), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Énergie) et Philippe Tabarot (Transports).Le CIMer 2025 s’est penché sur six thématiques: la biodiversité et la lutte contre la pêche illégale, le littoral et la qualité des eaux côtières, la décarbonation du secteur maritime, la compétitivité des filières et la formation professionnelle, les énergies marines renouvelables, ainsi que l’aspect régalien.Le gouvernement, qui entend “concilier développement maritime et protection du vivant marin”, exposera ce qu’il compte faire contre la pêche illicite, la pollution par le plastique ou les algues sargasses dans les Antilles, qui soumettent la biodiversité marine à de multiples pressions. – “Menaces” -Il détaillera les “leviers financiers et fiscaux” destinés à encourager la décarbonation du secteur maritime. En 2023, le président Emmanuel Macron avait annoncé une enveloppe de 700 millions d’euros, fondée sur la future fiscalité de l’éolien en mer, pour soutenir la transformation économique, sociale et environnementale de la filière pêche.Face au changement climatique qui fait reculer le trait de côte, le gouvernement soutient le principe selon lequel “le littoral doit financer le littoral” avec des actions d’adaptation portées par les collectivités, ce qui laisse augurer de nouveaux débats autour du futur budget, très contraint.Le gouvernement marquera aussi son soutien au développement des énergies marines renouvelables, dont font partie les parcs éoliens en mer. La France prévoit de disposer d’une capacité de production de 18 gigawatts (GW) d’éolien en mer en 2035 et 45 GW en 2050, contre 1,5 GW aujourd’hui.Les océans sont confrontés par ailleurs à un défi stratégique, dans un contexte géopolitique “tendu” avec “différentes menaces”, qui appellent des réponses régaliennes pour sécuriser par exemple les câbles sous-marins, réquisitionner des navires en temps de crise ou soutenir la Marine nationale, selon une source gouvernementale.Le CIMer devrait évoquer à cet égard le statut juridique des sauveteurs en mer de la SNSM, parfois mis en cause dans leurs actions bénévoles, et le cas de l’archipel de Mayotte, dévasté fin décembre par un ouragan.Le président de la République se réserve toutefois quelques annonces pour la conférence onusienne de Nice, dont pourrait faire partie l’interdiction du chalutage dans les aires marines protégées.

Charles III arrive au Canada, en pleines tensions avec le voisin américain

Le roi Charles III doit atterrir lundi à Ottawa pour une visite historique où il prononcera le discours du trône pour la réouverture du Parlement canadien, une brève visite interprétée comme une claire marque de soutien après les menaces d’annexion de Donald Trump.Le souverain de 76 ans est aussi chef d’Etat du Canada, pays membre du Commonwealth. Tenu à une stricte neutralité politique, il n’a jamais fait le moindre commentaire public sur les velléités du président américain qui rêve de faire du Canada le 51e Etat américain. Donald Trump est par ailleurs grand admirateur de la famille royale.Le discours du trône est habituellement prononcé par le représentant de la couronne britannique au Canada, le gouverneur général. Mais Charles III a cette fois été invité par le nouveau Premier ministre Mark Carney: cette allocution, point fort de la visite royale de 24 heures dans la capitale Ottawa, détaillera les priorités du nouveau gouvernement de centre-gauche.Ce discours sera particulièrement scruté, notamment sur les questions de souveraineté et de relations commerciales, face à un Donald Trump qui rêve d’annexer le pays de 41 millions d’habitants, auquel il a en outre récemment imposé un relèvement de taxes douanières.- “Un honneur historique” -Elizabeth II, la mère du roi Charles, n’est venue prononcer que deux fois le discours du trône lors de son long règne, en 1957 et la dernière fois en 1977.Mark Carney, Premier ministre depuis mi-mars, a remporté les législatives du 28 avril en plaçant la défense de la souveraineté du Canada au cœur de sa campagne.Il a déclaré à Donald Trump le 6 mai à la Maison Blanche que le Canada “ne sera jamais à vendre”, en réponse au président américain qui lui faisait la liste des “formidables avantages” pour les Canadiens d’un “merveilleux mariage”.Charles III “présentera le plan de notre gouvernement pour rendre le Canada plus fort”, a déclaré mercredi le Premier ministre canadien. Il avait auparavant salué son déplacement “comme un honneur historique qui reflète la gravité de notre époque”.L’envoyé de Donald Trump au Canada, l’ambassadeur Pete Hoekstra, a rejeté l’idée que l’invitation de Charles au Parlement était un moyen efficace de faire passer un message sur l’annexion du pays: “S’il y a un message à faire passer, il y a des moyens plus simples de le faire. Il suffit de m’appeler ! M. Carney peut appeler le président à tout moment”, a déclaré le diplomate la semaine dernière à la chaîne publique CBC.M. Hoekstra a ajouté qu’il considérait la question de l’annexion comme “close”. “Il faut passer à autre chose. Si les Canadiens veulent continuer à en parler, c’est leur affaire.”- Carrosse tiré par 28 chevaux -La visite de Charles, qui sera accompagné par la reine Camilla, est sa vingtième au Canada, mais la première depuis qu’il est devenu roi en septembre 2022. C’est la sixième pour Camilla, sa première en tant que reine.Le couple royal doit atterrir lundi en début d’après-midi et ils commenceront par une rencontre communautaire célébrant en musique et à travers son artisanat la diversité et le patrimoine culturel du Canada.Le roi s’entretiendra également avec la gouverneure générale Mary Simon et le Premier ministre.A Rideau Hall, résidence officielle de la gouverneure générale, le roi participera à la plantation d’un arbre, avant une courte réception prévue avec les lieutenants-gouverneurs des dix provinces canadiennes et commissaires territoriaux des trois territoires.Mardi, le roi et la reine se rendront en carrosse tiré par 28 chevaux jusqu’au Sénat pour le discours du trône prévu vers 15h00 GMT. Charles III y recevra les honneurs militaires. La visite royale se terminera par le dépôt d’une couronne devant le tombeau du Soldat inconnu.Un médecin canadien a été mis à disposition du roi, traité chaque semaine pour un cancer dont le type n’a jamais été précisé.

Macron au Vietnam, pays test pour sa “stratégie indopacifique” face à Trump et Xi

Emmanuel Macron rencontre lundi les dirigeants du Vietnam au démarrage d’une tournée en Asie du Sud-Est, l’occasion de tester sa “stratégie indopacifique” dans une région prise en tenailles dans la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Arrivé dimanche soir à Hanoï avec son épouse Brigitte Macron, le président français va enchaîner jusqu’à vendredi trois visites d’Etat, dans ce pays au passé colonial souvent douloureux avec la France, puis en Indonésie et à Singapour.”Partout, je dirai une chose simple: la France est une puissance de paix et d’équilibres. Elle est un partenaire fiable, qui croit au dialogue et à la coopération. Quand certains choisissent le repli, la France choisit de bâtir des ponts”, a-t-il dit sur le réseau X à son arrivée.Lundi, après un hommage à la mémoire des combattants de la guerre d’Indochine qui se battirent de 1946 à 1954 contre la France, pour l’indépendance, c’est la journée des entretiens officiels.Le chef de l’Etat, dont c’est la première visite au Vietnam, doit être reçu par son homologue vietnamien Luong Cuong puis par le secrétaire général du Parti communiste To Lam, qu’il avait lui-même accueilli à Paris en octobre.Le chef du parti, avec lequel il déjeunera au temple de la Littérature, monument dédié à Confucius et lieu emblématique de la culture vietnamienne, est considéré comme le dirigeant le plus puissant du pays, où les organisations de défense des droits dénoncent une répression accrue de toute voix critique du pouvoir.Human Rights Watch a alerté Emmanuel Macron dans une lettre la semaine dernière, lui demandant de “faire pression” publiquement sur le gouvernement vietnamien pour qu’il “libère sans condition toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association, de religion et de réunion”.- Des “règles” plutôt que la “jungle” -Une telle interpellation n’est pas dans les usages du président français qui assure régulièrement préférer évoquer ces sujets sensibles à huis clos. D’autant qu’au Vietnam, l’Elysée espère “renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports et la défense”. Et le chef de l’Etat entend marteler son offre de “troisième voie” à ce pays d’Asie-Pacifique particulièrement exposé à la concurrence sino-américaine.”Le Vietnam est vraiment sur la première ligne de toutes les tensions qui croissent en mer de Chine méridionale”, où Pékin se fait de plus en plus offensif dans ses revendications territoriales, glisse un haut responsable de la diplomatie française.Mais il est aussi en pleines négociations pour tenter d’échapper à la forte taxe douanière de 46% imposée puis suspendue par Donald Trump, alors que les Etats-Unis sont le plus grand marché des exportations de l’industrie manufacturière vietnamienne.Enoncée dès 2018, déjà vantée dans de multiples déplacements en Inde, dans l’océan Pacifique ou dans l’océan Indien, la “stratégie indopacifique” d’Emmanuel Macron consiste à proposer une troisième voie aux pays de la région. Et elle trouve selon Paris toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.De manière plus ou moins subliminale, le président français devrait avoir un message pour chacun.Pour le président américain, en défendant les “règles du commerce international” plutôt que la loi de la “jungle”, selon un de ses conseillers. Pour son homologue chinois Xi Jinping, qu’il a appelé avant son départ à garantir une “concurrence équitable”, en martelant que la France est un partenaire “respectueux” de “la souveraineté” des pays de la région.Et aussi pour le président russe Vladimir Poutine, en affirmant aux pays comme le Vietnam ou l’Indonésie, longtemps tournés vers Moscou notamment pour leurs armements, mais qui cherchent à diversifier leurs fournisseurs, que la Russie, par la guerre qu’elle mène en Ukraine avec le soutien de soldats nord-coréens, “déstabilise l’Asie” et non seulement l’Europe.Au Vietnam, cette posture de “puissance d’équilibre” peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa “diplomatie du bambou”.

Macron au Vietnam, pays test pour sa “stratégie indopacifique” face à Trump et Xi

Emmanuel Macron rencontre lundi les dirigeants du Vietnam au démarrage d’une tournée en Asie du Sud-Est, l’occasion de tester sa “stratégie indopacifique” dans une région prise en tenailles dans la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Arrivé dimanche soir à Hanoï avec son épouse Brigitte Macron, le président français va enchaîner jusqu’à vendredi trois visites d’Etat, dans ce pays au passé colonial souvent douloureux avec la France, puis en Indonésie et à Singapour.”Partout, je dirai une chose simple: la France est une puissance de paix et d’équilibres. Elle est un partenaire fiable, qui croit au dialogue et à la coopération. Quand certains choisissent le repli, la France choisit de bâtir des ponts”, a-t-il dit sur le réseau X à son arrivée.Lundi, après un hommage à la mémoire des combattants de la guerre d’Indochine qui se battirent de 1946 à 1954 contre la France, pour l’indépendance, c’est la journée des entretiens officiels.Le chef de l’Etat, dont c’est la première visite au Vietnam, doit être reçu par son homologue vietnamien Luong Cuong puis par le secrétaire général du Parti communiste To Lam, qu’il avait lui-même accueilli à Paris en octobre.Le chef du parti, avec lequel il déjeunera au temple de la Littérature, monument dédié à Confucius et lieu emblématique de la culture vietnamienne, est considéré comme le dirigeant le plus puissant du pays, où les organisations de défense des droits dénoncent une répression accrue de toute voix critique du pouvoir.Human Rights Watch a alerté Emmanuel Macron dans une lettre la semaine dernière, lui demandant de “faire pression” publiquement sur le gouvernement vietnamien pour qu’il “libère sans condition toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association, de religion et de réunion”.- Des “règles” plutôt que la “jungle” -Une telle interpellation n’est pas dans les usages du président français qui assure régulièrement préférer évoquer ces sujets sensibles à huis clos. D’autant qu’au Vietnam, l’Elysée espère “renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports et la défense”. Et le chef de l’Etat entend marteler son offre de “troisième voie” à ce pays d’Asie-Pacifique particulièrement exposé à la concurrence sino-américaine.”Le Vietnam est vraiment sur la première ligne de toutes les tensions qui croissent en mer de Chine méridionale”, où Pékin se fait de plus en plus offensif dans ses revendications territoriales, glisse un haut responsable de la diplomatie française.Mais il est aussi en pleines négociations pour tenter d’échapper à la forte taxe douanière de 46% imposée puis suspendue par Donald Trump, alors que les Etats-Unis sont le plus grand marché des exportations de l’industrie manufacturière vietnamienne.Enoncée dès 2018, déjà vantée dans de multiples déplacements en Inde, dans l’océan Pacifique ou dans l’océan Indien, la “stratégie indopacifique” d’Emmanuel Macron consiste à proposer une troisième voie aux pays de la région. Et elle trouve selon Paris toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.De manière plus ou moins subliminale, le président français devrait avoir un message pour chacun.Pour le président américain, en défendant les “règles du commerce international” plutôt que la loi de la “jungle”, selon un de ses conseillers. Pour son homologue chinois Xi Jinping, qu’il a appelé avant son départ à garantir une “concurrence équitable”, en martelant que la France est un partenaire “respectueux” de “la souveraineté” des pays de la région.Et aussi pour le président russe Vladimir Poutine, en affirmant aux pays comme le Vietnam ou l’Indonésie, longtemps tournés vers Moscou notamment pour leurs armements, mais qui cherchent à diversifier leurs fournisseurs, que la Russie, par la guerre qu’elle mène en Ukraine avec le soutien de soldats nord-coréens, “déstabilise l’Asie” et non seulement l’Europe.Au Vietnam, cette posture de “puissance d’équilibre” peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa “diplomatie du bambou”.