A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Aux Antilles, la pêche mise à mal par la pollution au chlordécone

A quelques centaines de mètres des côtes guadeloupéennes, deux zodiacs des affaires maritimes s’affairent à remonter des casiers à l’abandon. Aux Antilles, la pollution au chlordécone, pesticide utilisé pendant plus de vingt ans, a limité voire interdit la pêche dans de vastes zones.”Nous relevons ces casiers qui étaient en attente depuis deux ans”, faute de navire pour venir les enlever, “car ici, la pêche est soit interdite, soit partiellement interdite”, explique Frédérique Ehrstein, cheffe du service action interministérielle de l’Etat et sécurité en mer pour la Guadeloupe.Le chlordécone, répandu dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique entre 1972 et 1993, est responsable d’une pollution massive et persistante. Sa rémanence dans les sols est estimée à plusieurs siècles et il ruisselle jusque dans la mer, emmené par les rivières ou les eaux de pluies.Quand la pêche est autorisée, elle est réservée aux professionnels, et les casiers doivent être clairement marqués comme leur appartenant. “Les plaisanciers n’ont pas le droit d'(en) poser”, indique Mme Ehrstein. Cependant des casiers sont toujours visibles, régulièrement repérés par les autorités. Depuis les berges, certains riverains pratiquent la pêche à la ligne, a pu constater une journaliste de l’AFP, traquant poissons et langoustes et affirmant perpétuer des pratiques traditionnelles.- Zones réglementées -En 2013, les autorités préfectorales ont réglementé les zones où la pêche était possible en Guadeloupe.Depuis cette période, une zone près de 200 km du sud de Basse-Terre, identifiée par des balises, est concernée par l’interdiction. De Goyave à Vieux-Fort, il est interdit de pêcher et de commercialiser le moindre produit de la mer, y compris les crabes. Et du sud du Gosier jusqu’à Vieux-Habitants, l’interdiction est partielle.Ces interdictions obligent les pêcheurs “à aller plus loin” en mer, relève Jean-Daniel Barvaut, représentant de FO Pêche en Guadeloupe. Mais la pêche locale étant artisanale et côtière, peu nombreux sont les marins à disposer de bateaux et de diplômes permettant d’aller plus au large, malgré les aides disponibles pour renouveler la flotte, expliquent des pêcheurs interrogés par l’AFP.Pour ces professionnels, une aide de l’Etat d’environ “300.000 par an est disponible depuis 2022, “en dédommagement de l’interdiction de pêcher dans cette zone”, détaille le sous-préfet chargé du dossier chlordécone, Théo Gal.”Cette aide est touchée par 700 pêcheurs, de manière automatique depuis un an, à jour de leurs déclarations sociales et fiscales”, ajoute-t-il.Dans les zones concernés par les limitations, “il est légal d’y pêcher uniquement certaines espèces qui ont montré de faibles concentrations en chlordécone”, indique Frédérique Ehrstein, des limites de concentration de la molécule dans les aliments ayant aussi été établies au début des années 2010. Les poissons et crustacés commercialisés doivent être tracés. Afin de rassurer les consommateurs et assurer une clientèle aux pêcheurs professionnels, le comité régional des pêches a mis en place plusieurs solutions avec l’aide de l’Etat: un facturier reprenant les mentions obligatoire à indiquer pour toute la chaîne de commercialisation, ou encore un macaron d’identification, avec un numéro de matricule remis aux pêcheurs.En Guadeloupe, le secteur de la pêche est en perte de vitesse: selon un rapport de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) publié en 2024, “la production des métiers de la pêche est estimée à 22,1 millions d’euros” en 2020, “soit un quart de moins qu’en 2008”.Les pêcheurs sont de moins en moins nombreux: ils étaient 817 en 2021, contre 1.670 en 2008, une tendance à la baisse “accentuée par le vieillissement et les difficultés de renouvellement de la population du secteur”, note ce rapport.Autre contrainte pour les pêcheurs: les ressources s’amenuisent dans l’océan, à cause des autres pollutions et de la réduction des récifs où vivent poissons et crustacés les plus pêchés. Les pêcheurs, qui subissent en plus la concurrence des poissons importés (deux tiers de la consommation locale), sont obligés de trouver d’autres sources de revenus. Comme l’entretien des filets antisargasses, ces algues brunes qui déferlent sur les rivages caribéens.

Aux Antilles, la pêche mise à mal par la pollution au chlordécone

A quelques centaines de mètres des côtes guadeloupéennes, deux zodiacs des affaires maritimes s’affairent à remonter des casiers à l’abandon. Aux Antilles, la pollution au chlordécone, pesticide utilisé pendant plus de vingt ans, a limité voire interdit la pêche dans de vastes zones.”Nous relevons ces casiers qui étaient en attente depuis deux ans”, faute de navire pour venir les enlever, “car ici, la pêche est soit interdite, soit partiellement interdite”, explique Frédérique Ehrstein, cheffe du service action interministérielle de l’Etat et sécurité en mer pour la Guadeloupe.Le chlordécone, répandu dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique entre 1972 et 1993, est responsable d’une pollution massive et persistante. Sa rémanence dans les sols est estimée à plusieurs siècles et il ruisselle jusque dans la mer, emmené par les rivières ou les eaux de pluies.Quand la pêche est autorisée, elle est réservée aux professionnels, et les casiers doivent être clairement marqués comme leur appartenant. “Les plaisanciers n’ont pas le droit d'(en) poser”, indique Mme Ehrstein. Cependant des casiers sont toujours visibles, régulièrement repérés par les autorités. Depuis les berges, certains riverains pratiquent la pêche à la ligne, a pu constater une journaliste de l’AFP, traquant poissons et langoustes et affirmant perpétuer des pratiques traditionnelles.- Zones réglementées -En 2013, les autorités préfectorales ont réglementé les zones où la pêche était possible en Guadeloupe.Depuis cette période, une zone près de 200 km du sud de Basse-Terre, identifiée par des balises, est concernée par l’interdiction. De Goyave à Vieux-Fort, il est interdit de pêcher et de commercialiser le moindre produit de la mer, y compris les crabes. Et du sud du Gosier jusqu’à Vieux-Habitants, l’interdiction est partielle.Ces interdictions obligent les pêcheurs “à aller plus loin” en mer, relève Jean-Daniel Barvaut, représentant de FO Pêche en Guadeloupe. Mais la pêche locale étant artisanale et côtière, peu nombreux sont les marins à disposer de bateaux et de diplômes permettant d’aller plus au large, malgré les aides disponibles pour renouveler la flotte, expliquent des pêcheurs interrogés par l’AFP.Pour ces professionnels, une aide de l’Etat d’environ “300.000 par an est disponible depuis 2022, “en dédommagement de l’interdiction de pêcher dans cette zone”, détaille le sous-préfet chargé du dossier chlordécone, Théo Gal.”Cette aide est touchée par 700 pêcheurs, de manière automatique depuis un an, à jour de leurs déclarations sociales et fiscales”, ajoute-t-il.Dans les zones concernés par les limitations, “il est légal d’y pêcher uniquement certaines espèces qui ont montré de faibles concentrations en chlordécone”, indique Frédérique Ehrstein, des limites de concentration de la molécule dans les aliments ayant aussi été établies au début des années 2010. Les poissons et crustacés commercialisés doivent être tracés. Afin de rassurer les consommateurs et assurer une clientèle aux pêcheurs professionnels, le comité régional des pêches a mis en place plusieurs solutions avec l’aide de l’Etat: un facturier reprenant les mentions obligatoire à indiquer pour toute la chaîne de commercialisation, ou encore un macaron d’identification, avec un numéro de matricule remis aux pêcheurs.En Guadeloupe, le secteur de la pêche est en perte de vitesse: selon un rapport de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) publié en 2024, “la production des métiers de la pêche est estimée à 22,1 millions d’euros” en 2020, “soit un quart de moins qu’en 2008”.Les pêcheurs sont de moins en moins nombreux: ils étaient 817 en 2021, contre 1.670 en 2008, une tendance à la baisse “accentuée par le vieillissement et les difficultés de renouvellement de la population du secteur”, note ce rapport.Autre contrainte pour les pêcheurs: les ressources s’amenuisent dans l’océan, à cause des autres pollutions et de la réduction des récifs où vivent poissons et crustacés les plus pêchés. Les pêcheurs, qui subissent en plus la concurrence des poissons importés (deux tiers de la consommation locale), sont obligés de trouver d’autres sources de revenus. Comme l’entretien des filets antisargasses, ces algues brunes qui déferlent sur les rivages caribéens.

Décharges sauvages: le procès de Nestlé Waters reporté à fin novembre

Le procès de Nestlé Waters, renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nancy pour des décharges sauvages de déchets polluants dans les Vosges, a été reporté lundi au mois de novembre, notamment en raison du grand nombre de témoins cités.Nestlé Waters est poursuivi pour avoir stocké des déchets et maintenu quatre décharges sauvages à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers, représentant un volume cumulé de 473.700 mètres cubes, l’équivalent de 126 piscines olympiques.Le procès, qui devait se tenir de lundi à mercredi, a été renvoyé car la citation est parvenue tardivement à Nestlé Waters, mais aussi parce que le nombre important de personnes amenées à témoigner justifiait de prévoir davantage de jours d’audience, a expliqué le président du tribunal, Didier Gastaldi. Il se déroulera sur cinq jours, du 24 au 28 novembre.Au tribunal lundi, seule une avocate représentant des associations environnementales était présente. Les faits n’ont pas été abordés.Le géant agroalimentaire suisse Nestlé est également empêtré dans un scandale de traitements illicites de ses eaux minérales qui a fait l’objet d’une “dissimulation par l’État” selon un rapport sénatorial publié la semaine dernière.Ce “rapport élaboré par le Sénat pour d’autres problématiques donnera aussi un éclairage sur les pratiques” de Nestlé lors de l’audience, a dit M. Gastaldi.L’enquête menée par le pôle régional environnement du parquet de Nancy a permis de retrouver des déchets sous forme de “bouteilles d’eau, de verre, de polymères”, mais aussi des “déchets de démolition” et des “carcasses de véhicule, encombrants”, ou encore des “capsules en plastiques”.Le maintien de ces décharges a provoqué une “atteinte grave à la santé des personnes” et une “dégradation substantielle de l’environnement”, note le tribunal dans son avis d’audience.L’entreprise est aussi poursuivie pour avoir “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune”.Elle assure que ces décharges “datent des années 60, avant que Nestlé Waters ne devienne propriétaire” des terrains.”Aujourd’hui, la majorité des sites ont déjà été nettoyés par Nestlé Waters et nous attendons le retour des autorités environnementales pour préciser la meilleure option de gestion pour des sites restants”, assurait en janvier la société à l’AFP. “Aucun dépôt de déchets n’a été réalisé par Nestlé Waters entre 2021 et 2024.”Les poursuites concernent des faits entre 2016 et 2024.

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Décharges sauvages: le procès de Nestlé Waters reporté à fin novembre

Le procès de Nestlé Waters, renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nancy pour des décharges sauvages de déchets polluants dans les Vosges, a été reporté lundi au mois de novembre, notamment en raison du grand nombre de témoins cités.Nestlé Waters est poursuivi pour avoir stocké des déchets et maintenu quatre décharges sauvages à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers, représentant un volume cumulé de 473.700 mètres cubes, l’équivalent de 126 piscines olympiques.Le procès, qui devait se tenir de lundi à mercredi, a été renvoyé car la citation est parvenue tardivement à Nestlé Waters, mais aussi parce que le nombre important de personnes amenées à témoigner justifiait de prévoir davantage de jours d’audience, a expliqué le président du tribunal, Didier Gastaldi. Il se déroulera sur cinq jours, du 24 au 28 novembre.Au tribunal lundi, seule une avocate représentant des associations environnementales était présente. Les faits n’ont pas été abordés.Le géant agroalimentaire suisse Nestlé est également empêtré dans un scandale de traitements illicites de ses eaux minérales qui a fait l’objet d’une “dissimulation par l’État” selon un rapport sénatorial publié la semaine dernière.Ce “rapport élaboré par le Sénat pour d’autres problématiques donnera aussi un éclairage sur les pratiques” de Nestlé lors de l’audience, a dit M. Gastaldi.L’enquête menée par le pôle régional environnement du parquet de Nancy a permis de retrouver des déchets sous forme de “bouteilles d’eau, de verre, de polymères”, mais aussi des “déchets de démolition” et des “carcasses de véhicule, encombrants”, ou encore des “capsules en plastiques”.Le maintien de ces décharges a provoqué une “atteinte grave à la santé des personnes” et une “dégradation substantielle de l’environnement”, note le tribunal dans son avis d’audience.L’entreprise est aussi poursuivie pour avoir “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune”.Elle assure que ces décharges “datent des années 60, avant que Nestlé Waters ne devienne propriétaire” des terrains.”Aujourd’hui, la majorité des sites ont déjà été nettoyés par Nestlé Waters et nous attendons le retour des autorités environnementales pour préciser la meilleure option de gestion pour des sites restants”, assurait en janvier la société à l’AFP. “Aucun dépôt de déchets n’a été réalisé par Nestlé Waters entre 2021 et 2024.”Les poursuites concernent des faits entre 2016 et 2024.

Décharges sauvages: le procès de Nestlé Waters reporté à fin novembre

Le procès de Nestlé Waters, renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nancy pour des décharges sauvages de déchets polluants dans les Vosges, a été reporté lundi au mois de novembre, notamment en raison du grand nombre de témoins cités.Nestlé Waters est poursuivi pour avoir stocké des déchets et maintenu quatre décharges sauvages à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers, représentant un volume cumulé de 473.700 mètres cubes, l’équivalent de 126 piscines olympiques.Le procès, qui devait se tenir de lundi à mercredi, a été renvoyé car la citation est parvenue tardivement à Nestlé Waters, mais aussi parce que le nombre important de personnes amenées à témoigner justifiait de prévoir davantage de jours d’audience, a expliqué le président du tribunal, Didier Gastaldi. Il se déroulera sur cinq jours, du 24 au 28 novembre.Au tribunal lundi, seule une avocate représentant des associations environnementales était présente. Les faits n’ont pas été abordés.Le géant agroalimentaire suisse Nestlé est également empêtré dans un scandale de traitements illicites de ses eaux minérales qui a fait l’objet d’une “dissimulation par l’État” selon un rapport sénatorial publié la semaine dernière.Ce “rapport élaboré par le Sénat pour d’autres problématiques donnera aussi un éclairage sur les pratiques” de Nestlé lors de l’audience, a dit M. Gastaldi.L’enquête menée par le pôle régional environnement du parquet de Nancy a permis de retrouver des déchets sous forme de “bouteilles d’eau, de verre, de polymères”, mais aussi des “déchets de démolition” et des “carcasses de véhicule, encombrants”, ou encore des “capsules en plastiques”.Le maintien de ces décharges a provoqué une “atteinte grave à la santé des personnes” et une “dégradation substantielle de l’environnement”, note le tribunal dans son avis d’audience.L’entreprise est aussi poursuivie pour avoir “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune”.Elle assure que ces décharges “datent des années 60, avant que Nestlé Waters ne devienne propriétaire” des terrains.”Aujourd’hui, la majorité des sites ont déjà été nettoyés par Nestlé Waters et nous attendons le retour des autorités environnementales pour préciser la meilleure option de gestion pour des sites restants”, assurait en janvier la société à l’AFP. “Aucun dépôt de déchets n’a été réalisé par Nestlé Waters entre 2021 et 2024.”Les poursuites concernent des faits entre 2016 et 2024.

Macron au Vietnam pour promouvoir un ordre mondial “fondé sur le droit”, face à Trump et Xi

Emmanuel Macron a rappelé lundi son engagement pour un ordre mondial “fondé sur le droit” depuis le Vietnam, première étape de sa tournée en Asie du Sud-Est, une région vulnérable à la montée des frictions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.Le président français a évoqué “le retour de discours de puissances ou d’intimidations”, qui imposent d’agir “ensemble” pour “préserver un ordre fondé sur le droit”, devant son homologue vietnamien Luong Cuong.La France défend une stratégie dite de la “troisième voie” dans une région exposée au regain de tensions entre Pékin et Washington, depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump. Paris espère trouver une oreille attentive auprès des dirigeants vietnamiens.”Avec la France vous avez un ami connu, sûr et fiable (…) et dans la période que nous vivons, ceci seul a beaucoup de valeur”, a insisté Emmanuel Macron, au cours d’une rencontre avec To Lam, le secrétaire général du parti communiste, figure politique la plus influente du Vietnam.La France et le Vietnam partagent une proximité liée à l’histoire coloniale, souvent douloureuse pour Hanoï, mais le poids commercial de Paris demeure marginal dans ce pays à forte croissance, qui tire son dynamisme des exportations, principalement dans le textile et l’électronique.Plus d’une douzaine d’accords ont été signés lundi, notamment dans les transports, les satellites et sur l’énergie nucléaire, à un moment où ce pays asiatique, dépendant des énergies fossiles, cherche à répondre aux besoins croissants de ses 100 millions d’habitants.La compagnie low-cost Vietjet Air a aussi annoncé passer commande pour 20 avions gros porteurs Airbus A330-900, qui s’ajoutent à un premier contrat similaire de 20 appareils passé l’an dernier avec le géant européen de l’aéronautique.”C’est bien une nouvelle page qui s’écrit entre nos deux pays (…) Une volonté d’écrire une page encore plus ambitieuse de la relation entre le Vietnam et la France, entre l’Asean et l’Union européenne”, a insisté M. Macron.Arrivé dimanche soir à Hanoï avec son épouse Brigitte Macron, Emmanuel Macron poursuit sa tournée cette semaine en Indonésie et à Singapour. – Nouvelle commande d’Airbus -M. Macron a aussi déjeuné avec To Lam, qu’il avait accueilli à Paris en octobre, au temple de la Littérature, un monument dédié à Confucius et emblématique de la culture vietnamienne, où ils ont assisté à une représentation de musique et de danse traditionnels.To Lam est critiqué par les groupes de défense des droits pour avoir orchestré une campagne de répression de grande échelle contre toutes les voix critiques de son pouvoir. Human Rights Watch a recensé plus de 170 prisonniers politiques dans le pays, dont des bloggueurs et des militants pour l’environnement.Le président français assure régulièrement préférer évoquer ces sujets sensibles à huis clos. D’autant qu’au Vietnam, l’Elysée espère “renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports et la défense”. “Le Vietnam est vraiment sur la première ligne de toutes les tensions qui croissent en mer de Chine méridionale”, glisse un haut responsable de la diplomatie française. Hanoï est aussi en pleines négociations pour échapper à la forte taxe douanière de 46% imposée puis suspendue par Donald Trump. Les Etats-Unis représentent près d’un tiers des exportations vietnamiennes.- Des “règles” plutôt que la “jungle” -Enoncée dès 2018, déjà vantée dans de multiples déplacements en Inde, dans l’océan Pacifique ou dans l’océan Indien, la “stratégie indopacifique” d’Emmanuel Macron trouve, selon Paris, toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.De manière indirecte, le président français devrait avoir un message pour chacun.A l’adresse du président américain, en défendant les “règles du commerce international” plutôt que la loi de la “jungle”, selon un de ses conseillers. Pour son homologue chinois Xi Jinping, qu’il a appelé avant son départ à garantir une “concurrence équitable”, en martelant que la France est un partenaire “respectueux” de “la souveraineté” des pays de la région.Et aussi pour le président russe Vladimir Poutine, en affirmant aux pays comme le Vietnam ou l’Indonésie, longtemps tournés vers Moscou notamment pour leur armement mais qui cherchent à diversifier leurs fournisseurs, que la Russie, par la guerre qu’elle mène en Ukraine avec le soutien de soldats nord-coréens, “déstabilise l’Asie” et pas seulement l’Europe.Au Vietnam, cette posture de “puissance d’équilibre” peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa “diplomatie du bambou”.

Macron au Vietnam pour promouvoir un ordre mondial “fondé sur le droit”, face à Trump et Xi

Emmanuel Macron a rappelé lundi son engagement pour un ordre mondial “fondé sur le droit” depuis le Vietnam, première étape de sa tournée en Asie du Sud-Est, une région vulnérable à la montée des frictions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.Le président français a évoqué “le retour de discours de puissances ou d’intimidations”, qui imposent d’agir “ensemble” pour “préserver un ordre fondé sur le droit”, devant son homologue vietnamien Luong Cuong.La France défend une stratégie dite de la “troisième voie” dans une région exposée au regain de tensions entre Pékin et Washington, depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump. Paris espère trouver une oreille attentive auprès des dirigeants vietnamiens.”Avec la France vous avez un ami connu, sûr et fiable (…) et dans la période que nous vivons, ceci seul a beaucoup de valeur”, a insisté Emmanuel Macron, au cours d’une rencontre avec To Lam, le secrétaire général du parti communiste, figure politique la plus influente du Vietnam.La France et le Vietnam partagent une proximité liée à l’histoire coloniale, souvent douloureuse pour Hanoï, mais le poids commercial de Paris demeure marginal dans ce pays à forte croissance, qui tire son dynamisme des exportations, principalement dans le textile et l’électronique.Plus d’une douzaine d’accords ont été signés lundi, notamment dans les transports, les satellites et sur l’énergie nucléaire, à un moment où ce pays asiatique, dépendant des énergies fossiles, cherche à répondre aux besoins croissants de ses 100 millions d’habitants.La compagnie low-cost Vietjet Air a aussi annoncé passer commande pour 20 avions gros porteurs Airbus A330-900, qui s’ajoutent à un premier contrat similaire de 20 appareils passé l’an dernier avec le géant européen de l’aéronautique.”C’est bien une nouvelle page qui s’écrit entre nos deux pays (…) Une volonté d’écrire une page encore plus ambitieuse de la relation entre le Vietnam et la France, entre l’Asean et l’Union européenne”, a insisté M. Macron.Arrivé dimanche soir à Hanoï avec son épouse Brigitte Macron, Emmanuel Macron poursuit sa tournée cette semaine en Indonésie et à Singapour. – Nouvelle commande d’Airbus -M. Macron a aussi déjeuné avec To Lam, qu’il avait accueilli à Paris en octobre, au temple de la Littérature, un monument dédié à Confucius et emblématique de la culture vietnamienne, où ils ont assisté à une représentation de musique et de danse traditionnels.To Lam est critiqué par les groupes de défense des droits pour avoir orchestré une campagne de répression de grande échelle contre toutes les voix critiques de son pouvoir. Human Rights Watch a recensé plus de 170 prisonniers politiques dans le pays, dont des bloggueurs et des militants pour l’environnement.Le président français assure régulièrement préférer évoquer ces sujets sensibles à huis clos. D’autant qu’au Vietnam, l’Elysée espère “renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports et la défense”. “Le Vietnam est vraiment sur la première ligne de toutes les tensions qui croissent en mer de Chine méridionale”, glisse un haut responsable de la diplomatie française. Hanoï est aussi en pleines négociations pour échapper à la forte taxe douanière de 46% imposée puis suspendue par Donald Trump. Les Etats-Unis représentent près d’un tiers des exportations vietnamiennes.- Des “règles” plutôt que la “jungle” -Enoncée dès 2018, déjà vantée dans de multiples déplacements en Inde, dans l’océan Pacifique ou dans l’océan Indien, la “stratégie indopacifique” d’Emmanuel Macron trouve, selon Paris, toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.De manière indirecte, le président français devrait avoir un message pour chacun.A l’adresse du président américain, en défendant les “règles du commerce international” plutôt que la loi de la “jungle”, selon un de ses conseillers. Pour son homologue chinois Xi Jinping, qu’il a appelé avant son départ à garantir une “concurrence équitable”, en martelant que la France est un partenaire “respectueux” de “la souveraineté” des pays de la région.Et aussi pour le président russe Vladimir Poutine, en affirmant aux pays comme le Vietnam ou l’Indonésie, longtemps tournés vers Moscou notamment pour leur armement mais qui cherchent à diversifier leurs fournisseurs, que la Russie, par la guerre qu’elle mène en Ukraine avec le soutien de soldats nord-coréens, “déstabilise l’Asie” et pas seulement l’Europe.Au Vietnam, cette posture de “puissance d’équilibre” peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa “diplomatie du bambou”.

La Bourse de Paris en hausse après l’accalmie commerciale entre UE et Etats-Unis

La Bourse de Paris est en nette hausse lundi après l’annonce d’une nouvelle pause jusqu’au 9 juillet dans le relèvement annoncé des droits de douane imposés par les États-Unis à l’Union européenne.Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 prenait 1,11% à 7.820,75 points, en hausse de 86,35 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait perdu 1,65%.Les marchés se félicitent du fait que “le président Trump ait repoussé la mise en place des droits de douane de 50% sur les produits européens”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Le dirigeant avait annoncé vendredi qu’il voulait imposer de nouvelles taxes à l’importation sur les produits européens dès le 1er juin, avant la fin du délai de 90 jours de pause dans les hausses douanières, accordée le mois dernier pour négocier avec ses partenaires commerciaux.Il avait estimé que les discussions avec l’UE “ne vont nulle part”, ce qui avait fait dévisser les marchés européens. Le président américain a finalement une nouvelle fois changé d’avis dimanche soir, dans la foulée d’un appel de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Nous avons eu une très bonne conversation et j’ai accepté de déplacer la date au 9 juillet. (…) J’ai accepté, et elle m’a dit que nous allions rapidement nous rencontrer et voir si nous pouvions trouver une solution”, a indiqué Donald Trump sur son réseau Truth Social.Les taux d’intérêt des emprunts souverains, qui avaient fortement reculé vendredi sur fond de ruée sur les valeurs refuge que sont les obligations, repartaient en revanche en légère hausse.Le rendement de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,27%, contre 3,26% vendredi en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,59%, contre 2,57%.Malgré ce répit, “la guerre commerciale entre l’Union Européenne et les États-Unis pourrait être plus longue et tendue que prévu. Cela complique la situation pour les actions”, prévient toutefois Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.”Ce sujet restera latent sur les marchés au cours des prochaines semaines et sera source de volatilité. La question des droits de douane punitifs américains est là pour rester”, abonde Andreas Lipkow, analyste indépendant.Mis à part ces développements, la séance devrait être calme, dans la mesure où Wall Street est aussi fermée en raison du “Memorial Day”. Stellantis, ArcelorMittal et Airbus en hausseLes valeurs qui avaient cédé du terrain vendredi reprennent des couleurs, à l’image des constructeurs automobiles, qui exportent beaucoup en direction du marché américain. En France, Stellantis prenait 2,29% à 8,95 euros vers 09H40.Le sidérurgiste ArcelorMittal (+3,67% à 27,42 euros) bondissait aussi, tout comme Airbus (+2,36% à 161,02 euros), qui, comme l’ensemble du secteur aéronautique, est dépendant des échanges entre les États-Unis et l’Union Européenne.

Pesticides: le gouvernement “prétexte” l’obstruction pour cacher les “désaccords” du bloc central, estime Faure (PS)

Le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a regretté lundi que le gouvernement défende à l’Assemblée une motion de rejet sur la loi agricole y voyant un “prétexte” pour dissimuler “de grands désaccords au sein du bloc majoritaire actuel” sur un texte qu’il qualifie de “fuite en avant”. “Il y a de grands désaccords au sein du bloc majoritaire actuel et c’est la raison pour laquelle le gouvernement prend prétexte des amendements pour dire +il y a trop d’amendements, on passe à la suite+”, a estimé le député de Seine-et-Marne sur BFMTV-RMC. Le bloc central a déposé une motion de rejet sur ce texte, pour contrer l’obstruction liée aux près de 3.500 amendements essentiellement déposés par la gauche. Il s’agit d’un mouvement tactique destiné à contourner la masse d’amendements et à permettre au texte de poursuivre son parcours législatif, par le biais d’une commission mixte entre sénateurs et députés.Olivier Faure a dénoncé “une manœuvre de dernière minute” entraînant les députés défendant la proposition de loi à “voter contre leur propre texte pour pouvoir l’envoyer en commission mixte paritaire et, loin des regards, arriver à des compromis entre le Sénat et l’Assemblée, entre la droite et la droite”. Au delà, il a critiqué un texte en forme de “fuite en avant” et de “suicide collectif”. “On est en train de dire aux agriculteurs: +vous avez un problème, on va l’accroître+”, a-t-il observé à propos de la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018 mais autorisé en Europe. Plusieurs députés du bloc central sont opposés à cette réintroduction réclamée par la puissante FNSEA. Citant “des études au Japon” et “le directeur scientifique de l’Inrae”, il a expliqué que ce pesticide provoquait “une pollution durable qui est cancérigène et donc qui pose un nombre de problèmes de santé” publique.”Que va-t-on régler en fait? On va avoir davantage de biodiversité qui va disparaître, on aura encore plus de difficultés à vaincre les ravageurs”, a-t-il complété, jugeant “tout ça absolument inepte”.