La loi d’orientation agricole définitivement adoptée au Parlement, in extremis avant le Salon

La loi d’orientation agricole a été définitivement adoptée au Parlement jeudi, point final d’un sprint pour délivrer avant le Salon de l’agriculture ce texte présenté comme une réponse à la grogne du secteur, mais critiqué à gauche pour des “renoncements” environnementaux.Largement adopté à l’Assemblée mercredi avec les voix macronistes, de la droite et du Rassemblement national, le texte issu d’un accord entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) a été définitivement validé au Sénat, juste à temps pour l’ouverture de l’événement phare du monde agricole samedi à Paris.La chambre haute dominée par la droite et le centre l’a approuvé à 236 voix contre 103, offrant un atout dans la main de l’exécutif qui se sait attendu au tournant par la profession au “Salon”, après les manifestations agricoles des années passées.C’est ce samedi que le président Emmanuel Macron effectuera sa traditionnelle déambulation dans les allées de la plus grande ferme de France, un an après une visite d’inauguration très chahutée.Avec ce texte, “nous ré-ancrons les deux pieds de la France dans le socle le plus solide et le plus fidèle de toutes les civilisations humaines: l’agriculture. Le cadre est désormais posé pour la reconquête de notre souveraineté alimentaire et la parole de l’État est tenue”, a lancé la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.L’écologiste Yannick Jadot fait le constat inverse, en dénonçant “une loi du déni de la nature” faisant la part belle à “une forme d’obscurantisme qui nous éloigne des réponses et des transitions nécessaires” et n’aborde pas la question centrale du revenu agricole.”L’agriculture méritait mieux, il n’y a pas de loi d’orientation tous les quatre matins”, avait critiqué la veille Aurélie Trouvé, présidente LFI de la commission des Affaires économiques. Dans le viseur de la gauche, un article très irritant, nettement étendu à l’initiative du Sénat, qui révise l’échelle des peines en cas d’atteintes à l’environnement. Il prévoit une dépénalisation de ces infractions lorsqu’elles ne sont pas commises “de manière intentionnelle”, au profit d’une simple amende administrative de 450 euros maximum, ou du suivi d’un stage de sensibilisation.”En aucune manière ce texte n’accorde à nos agriculteurs je ne sais quel permis de détruire des espèces ou espaces protégés”, a répondu la ministre devant l’Assemblée mercredi soir.- “Intérêt général majeur” -Une autre mesure inquiète la gauche et les écologistes, celle qui invite le gouvernement à “s’abstenir d’interdire les usages de produits phytopharmaceutiques autorisés par l’Union européenne” en l’absence d’alternatives viables. Une forme de traduction du principe “pas d’interdiction sans solution”, mantra de la FNSEA sur les pesticides.”Malgré des avancées”, la loi d’orientation agricole “marque une inquiétante régression environnementale”, a réagi l’association Agir pour l’Environnement.”Il est faux d’affirmer que le Sénat a imposé ses vues”, insiste le rapporteur à l’Assemblée Pascal Lecamp, défendant par exemple le retour dans le texte d’un objectif de consacrer 21% de la surface agricole au bio en 2030.Quant à la mesure phare du texte, elle prévoit d’ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur”. L’objectif affiché est de nourrir la réflexion du juge administratif et de faciliter le parcours de projets de structures de retenues d’eau ou de bâtiments d’élevage hors-sol, lorsqu’ils sont en balance avec un objectif de préservation de l’environnement.Mais des élus et des juristes doutent de sa portée, face à une protection de l’environnement à valeur constitutionnelle. En réponse, le Sénat a introduit un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, sorte de miroir de la non-régression environnementale déjà consacrée, qui promet déjà une querelle juridique.Le texte accorde aussi une présomption d’urgence en cas de contentieux autour de la construction d’une réserve d’eau pour l’irrigation, espérant réduire les délais des procédures. Et les parlementaires ont fait un pas vers un “droit à l’erreur” des agriculteurs, en approuvant le fait que “la bonne foi” est “présumée” lors d’un contrôle.Le projet de loi éclectique prévoit aussi une simplification de la législation sur les haies, ou encore la mise en place d’un guichet unique départemental – “France services agriculture” – pour faciliter les installations de nouveaux agriculteurs, ou aider des agriculteurs à céder leur exploitation.

Violences sexuelles à Bétharram: deux anciens surveillants restent en garde à vue

La garde à vue se poursuit jeudi à Pau pour deux anciens surveillants de Notre-Dame-de-Bétharram, interpellés dans l’enquête sur les violences physiques et sexuelles dénoncées par plus d’une centaine d’anciens élèves, sur un demi-siècle, de cet établissement catholique des (Pyrénées-Atlantiques).Le parquet a “mis un terme” à celle du troisième, un ex-prêtre nonagénaire, sans en dire davantage sur la procédure judiciaire à ce stade.Les gendarmes enquêtent depuis un an sur cette institution longtemps réservée aux garçons. Les victimes, enfants ou adolescents à l’époque des faits, décrivent des masturbations et fellations imposées ou subies plusieurs fois par semaine, des châtiments corporels, menaces et humiliations.Des “faits graves”, “en contradiction totale avec l’esprit de l’enseignement catholique”, a dénoncé la Conférence des évêques de France (CEF) dans un communiqué publié jeudi.Les trois hommes, nés en 1931, 1955 et 1965, ont été interpellés mercredi pour des “viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées”, sur une période comprise “entre 1957 et 2004″ selon le parquet.D’après une source proche du dossier, il s’agit d’un prêtre et de deux laïcs, dont l’un avait été démis de ses fonctions en février 2024, peu après l’ouverture de l’enquête, alors qu’il était visé par au moins huit plaintes. L’autre est un ancien surveillant général.”C’est une immense victoire”, a salué Alain Esquerre, porte-parole des plaignants, à l’annonce des gardes à vue.- “Personne ne disait rien” -“J’ai subi des punitions, des violences, on nous caressait à la sortie des douches, personne ne disait rien, on avait neuf ans !”, enrage Brice Ducos, 49 ans, interne à Bétharram entre 1984 et 1991, ciblant l’un des suspects, surnommé “Cheval” à l’époque.Allusion à la chevalière qu’il portait à une main et qu’il retournait avant de gifler un élève, en lui disant: “Regarde ce que tu m’obliges à faire”, témoigne auprès de l’AFP un autre ancien, scolarisé de 1973 à 1980, qui a requis l’anonymat.Antoine (prénom modifié), 48 ans, incrimine, lui, le surveillant écarté l’an dernier. “J’ai été son protégé”, dit-il, évoquant des agressions sexuelles sous la tente lors de sorties scouts, puis des masturbations hebdomadaires, quatre ans durant, quand il habitait chez lui.”Pourquoi je n’ai rien dit? Il avait une sacrée emprise sur moi, j’étais un bébé et il avait le rôle du père que je n’avais pas eu. Il voulait m’avoir que pour lui”, confie celui dont une première plainte, en 1999, fut classée sans suite. “J’étais dégoûté qu’on me croie pas.”Celle déposée en 2010 par Jean-Marie Delbos, 78 ans aujourd’hui, fut aussi vaine mais il a été indemnisé en 2022 par la Commission Reconnaissance et Réparation après une enquête canonique.Lui met en cause le nonagénaire, “jeune ecclésiastique” quand il le vit arriver au dortoir en 1957. Il “venait la nuit, soutane ouverte, s’accroupir au pied du lit pour faire des attouchements et des fellations”, alors qu’il était “terrorisé et incapable de la moindre réaction”, raconte-t-il.- Prescription en question -Parmi les 132 plaintes recensées par le collectif des victimes, une poignée ne sont pas frappées par la prescription, estime son porte-parole Alain Esquerre, lui-même ancien pensionnaire.Pour Me Jean-François Blanco, avocat en 1996 d’un élève victime d’une violente claque, la période évoquée par le procureur, longue de presque un demi-siècle, situe cependant “les crimes dans leur sérialité”, “un critère fondamental pour l’appréciation sur la prescription”.La loi de 2021 sur la protection des mineurs contre les crimes et délits sexuels permet de prolonger le délai de prescription d’un premier viol si la même personne récidive sur un autre mineur.Ces interpellations sont intervenues quatre jours après une réunion entre des victimes et François Bayrou, mis en cause depuis début février par plusieurs témoignages affirmant qu’il était au courant de premières accusations entourant l’établissement dans les années 1990, ce qu’il dément.Le chef du gouvernement, ministre de l’Éducation de 1993 à 1997, répète n’avoir “jamais été informé” dans le passé des violences sexuelles dans cet établissement qu’ont fréquenté plusieurs de ses enfants et où son épouse a enseigné le catéchisme.Alors que le scandale a poussé le gouvernement à annoncer un renforcement des contrôles sur les établissements privés sous contrat, le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, a appelé jeudi à ne pas faire de Bétharram “une affaire d’opposition” entre “public et privé”, soulignant que “toute la société” doit protéger les enfants. Le principe d’une commission d’enquête parlementaire “sur les modalités du contrôle de l’État et de la prévention des violences” en milieu scolaire a été validé mercredi, tandis que la Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a demandé un audit global sur les dispositifs d’alerte en vigueur dans tous les établissements qui en accueillent.La Conférence des évêques a également appelé à “un grand plan de protection des enfants, s’appliquant à tous les lieux d’éducation”.

Ukraine: Zelensky reçoit l’émissaire américain après de nouvelles critiques de Trump

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky reçoit jeudi l’envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l’aide américaine pour résister à l’invasion russe.Signe de tensions, M. Zelensky et Keith Kellogg ne feront pas de déclarations après leur rencontre, à la demande de la partie américaine, a fait savoir la présidence ukrainienne.Dans ce contexte hostile, le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Mike Waltz, a conseillé à l’Ukraine de “baisser d’un ton” ses critiques contre Donald Trump. De son côté, l’Union européenne a pris la défense de l’allié ukrainien, affirmant d’un ton cinglant par la voix du porte-parole de la Commission européenne, Stefan De Keersmaecker : “L’Ukraine est une démocratie, la Russie de Poutine non”.Après avoir qualifié M. Zelensky de “dictateur”, M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient “pris beaucoup de territoires” et avaient donc “les cartes en main”.Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d’une reprise du dialogue “sur tous les paramètres”, se disant “complètement d’accord” avec la position américaine sur l’Ukraine.M. Zelensky, affaibli par ce brusque rapprochement entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a dit espérer néanmoins un travail “constructif” lors d’une rencontre prévue dans la journée à Kiev avec l’émissaire de M. Trump, Keith Kellogg.”Notre avenir n’est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c’est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d’être avec Poutine, ou d’être avec la paix”, a-t-il plaidé à la veille de la rencontre.A son arrivée à Kiev mercredi, Keith Kellogg, adoptant un ton plus conciliant que Donald Trump, avait assuré comprendre le besoin de “garanties de sécurité” de l’Ukraine.A quelques jours du troisième anniversaire du début de l’invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l’Ukraine voulait la fin de cette guerre “depuis ses premières secondes”, alors que M. Trump l’a accusée d’avoir initié le conflit.- Zelensky “comme Churchill” -MM. Trump et Zelensky ont échangé ces attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Donald Trump a ensuite, entre autres, cité de faux chiffres sur la popularité de Volodymyr Zelensky ou l’a encore appelé à convoquer des élections alors que la guerre est toujours en cours, que des millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 20% du territoire est sous occupation russe.”Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays”, a déclaré mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. Avant cette dernière accusation, M. Zelensky avait lui reproché à son homologue américain de vivre dans “un espace de désinformation” russe et d’aider Vladimir Poutine à “sortir d’années d’isolement”.Face à la violence des accusations de Donald Trump, le dirigeant ukrainien a reçu le soutien de l’Union européenne et de plusieurs dirigeants européens. “Il est le dirigeant élu de l’Ukraine et il a fait ce que Winston Churchill a fait en Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale, suspendre les élections pendant la guerre”, a estimé le ministre britannique de la DéfenseLe Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron doivent se rendre à Washington la semaine prochaine. Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a lui annoncé qu’il se rendrait à Kiev lundi, jour anniversaire de l’invasion russe, pour “réaffirmer le soutien de l’Espagne à la démocratie ukrainienne”.Sur le terrain, des bombardements aériens et d’artillerie russes ont fait jeudi au moins quatre morts à Kostiantynivka, a rapporté le gouverneur de la région orientale de Donetsk. Cette ville, menacée par l’avancée des troupes du Kremlin, est un important bastion ukrainien.  – “Peu de choses concrètes” -Si les propos du président américain ont choqué en Ukraine, le Kremlin, sans les commenter directement, s’est réjoui jeudi de cette convergence avec la nouvelle administration américaine. “La décision a été prise de procéder à la reprise du dialogue russo-américain sur tous les paramètres”, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.M. Peskov a toutefois indiqué que, pour l’heure, “peu de choses concrètes” étaient en place, du fait notamment de “désaccords entre Washington et Kiev”, tout en précisant que les Etats-Unis étaient toujours la “principale locomotive” qui fournit “la plus grande contribution financière pour alimenter” le conflit en Ukraine. Jeudi, Vladimir Poutine s’était quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain. Il a indiqué qu’il rencontrerait “avec plaisir Donald”, en appelant le président américain par son prénom. Ce dernier a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de “négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie”. “Une chose que – tout le monde l’admet – seuls +TRUMP+ et l’administration Trump peuvent faire”, selon lui.A contrario, l’Europe “a échoué à apporter la paix”, a-t-il dénoncé.Face à la perspective d’un éventuel cessez-le-feu, Paris et Londres sont en train de préparer la création d’une force européenne destinée le garantir et assurer la sécurité de l’Ukraine, et qui serait composée de “moins de 30.000 militaires”, rapportent jeudi les médias britanniques. Par ailleurs, toujours à Paris, vingt cercueils ont été déposés jeudi matin en plein centre-ville pour rappeler le sort des journalistes ukrainiens tués ou emprisonnés en Russie, à l’approche des trois ans de l’invasion russe.

Ukraine: Zelensky reçoit l’émissaire américain après de nouvelles critiques de Trump

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky reçoit jeudi l’envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l’aide américaine pour résister à l’invasion russe.Signe de tensions, M. Zelensky et Keith Kellogg ne feront pas de déclarations après leur rencontre, à la demande de la partie américaine, a fait savoir la présidence ukrainienne.Dans ce contexte hostile, le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Mike Waltz, a conseillé à l’Ukraine de “baisser d’un ton” ses critiques contre Donald Trump. De son côté, l’Union européenne a pris la défense de l’allié ukrainien, affirmant d’un ton cinglant par la voix du porte-parole de la Commission européenne, Stefan De Keersmaecker : “L’Ukraine est une démocratie, la Russie de Poutine non”.Après avoir qualifié M. Zelensky de “dictateur”, M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient “pris beaucoup de territoires” et avaient donc “les cartes en main”.Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d’une reprise du dialogue “sur tous les paramètres”, se disant “complètement d’accord” avec la position américaine sur l’Ukraine.M. Zelensky, affaibli par ce brusque rapprochement entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a dit espérer néanmoins un travail “constructif” lors d’une rencontre prévue dans la journée à Kiev avec l’émissaire de M. Trump, Keith Kellogg.”Notre avenir n’est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c’est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d’être avec Poutine, ou d’être avec la paix”, a-t-il plaidé à la veille de la rencontre.A son arrivée à Kiev mercredi, Keith Kellogg, adoptant un ton plus conciliant que Donald Trump, avait assuré comprendre le besoin de “garanties de sécurité” de l’Ukraine.A quelques jours du troisième anniversaire du début de l’invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l’Ukraine voulait la fin de cette guerre “depuis ses premières secondes”, alors que M. Trump l’a accusée d’avoir initié le conflit.- Zelensky “comme Churchill” -MM. Trump et Zelensky ont échangé ces attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Donald Trump a ensuite, entre autres, cité de faux chiffres sur la popularité de Volodymyr Zelensky ou l’a encore appelé à convoquer des élections alors que la guerre est toujours en cours, que des millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 20% du territoire est sous occupation russe.”Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays”, a déclaré mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. Avant cette dernière accusation, M. Zelensky avait lui reproché à son homologue américain de vivre dans “un espace de désinformation” russe et d’aider Vladimir Poutine à “sortir d’années d’isolement”.Face à la violence des accusations de Donald Trump, le dirigeant ukrainien a reçu le soutien de l’Union européenne et de plusieurs dirigeants européens. “Il est le dirigeant élu de l’Ukraine et il a fait ce que Winston Churchill a fait en Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale, suspendre les élections pendant la guerre”, a estimé le ministre britannique de la DéfenseLe Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron doivent se rendre à Washington la semaine prochaine. Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a lui annoncé qu’il se rendrait à Kiev lundi, jour anniversaire de l’invasion russe, pour “réaffirmer le soutien de l’Espagne à la démocratie ukrainienne”.Sur le terrain, des bombardements aériens et d’artillerie russes ont fait jeudi au moins quatre morts à Kostiantynivka, a rapporté le gouverneur de la région orientale de Donetsk. Cette ville, menacée par l’avancée des troupes du Kremlin, est un important bastion ukrainien.  – “Peu de choses concrètes” -Si les propos du président américain ont choqué en Ukraine, le Kremlin, sans les commenter directement, s’est réjoui jeudi de cette convergence avec la nouvelle administration américaine. “La décision a été prise de procéder à la reprise du dialogue russo-américain sur tous les paramètres”, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.M. Peskov a toutefois indiqué que, pour l’heure, “peu de choses concrètes” étaient en place, du fait notamment de “désaccords entre Washington et Kiev”, tout en précisant que les Etats-Unis étaient toujours la “principale locomotive” qui fournit “la plus grande contribution financière pour alimenter” le conflit en Ukraine. Jeudi, Vladimir Poutine s’était quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain. Il a indiqué qu’il rencontrerait “avec plaisir Donald”, en appelant le président américain par son prénom. Ce dernier a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de “négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie”. “Une chose que – tout le monde l’admet – seuls +TRUMP+ et l’administration Trump peuvent faire”, selon lui.A contrario, l’Europe “a échoué à apporter la paix”, a-t-il dénoncé.Face à la perspective d’un éventuel cessez-le-feu, Paris et Londres sont en train de préparer la création d’une force européenne destinée le garantir et assurer la sécurité de l’Ukraine, et qui serait composée de “moins de 30.000 militaires”, rapportent jeudi les médias britanniques. Par ailleurs, toujours à Paris, vingt cercueils ont été déposés jeudi matin en plein centre-ville pour rappeler le sort des journalistes ukrainiens tués ou emprisonnés en Russie, à l’approche des trois ans de l’invasion russe.

France returns sole military base to Ivory CoastThu, 20 Feb 2025 16:10:51 GMT

France returned on Thursday its sole military base in Ivory Coast to the west African nation’s authorities, marking an end to decades of French presence at the site. The French and Ivorian defence ministers signed a document to confirm the return, shortly after the Ivorian flag was raised in the base’s parade ground.Though the handover comes …

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Les PFAS, des polluants éternels omniprésents dans la vie quotidienne

Les PFAS, des substances chimiques synthétiques, inventées et fabriquées par l’homme, irriguent la vie industrielle moderne et la grande consommation depuis les années 1950.Il en existe des milliers, entre 4.000 et 15.000 selon les sources, qui ont la particularité de contenir des liaisons carbone-fluor très stables, ce qui signifie qu’elles ne se dégradent pas lorsqu’elles sont relâchées dans l’environnement, explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).On les trouve sous forme le plus souvent liquide (les alcools fluorotélomères), ou gazeuse (les réfrigérants à base d’hydrofluorocarbures), mais ils existent aussi sous forme solide (les fluoropolymères), souligne France Chimie, l’organisme qui regroupe les industriels du secteur qui produisent ces éléments.Certains PFAS sont dits “à longue chaine”, c’est-à-dire qu’ils comprennent au moins 6 atomes de carbone, d’autres “à courte chaîne”.Leur résistance à la corrosion, à la lumière ou aux fortes chaleurs en font d’excellent isolants, anti-adhérents, anti-tâches, ignifuges ou imperméabilisants. Ils sont utilisés pour fabriquer des vêtements sportifs, des textiles imperméables, farts de ski, poêles antiadhésives au téflon, emballages alimentaires, mousses d’extinction d’incendie, détergents, cosmétiques, semelle de fer à repasser, enduits et peintures, lubrifiants, membranes de filtration d’air ou d’électrolyse, gaz réfrigérants, téléphones portables, panneaux solaires, ainsi que sur des durites de sondes spatiales, des dispositifs médicaux et des prothèses.Ils sont aussi très utilisés dans les processus industriels, en tant que réactifs ou fluides, ou comme élément d’équipement dans de nombreuses usines, dans les pompes, vannes, joints et tuyaux du fait de leur résistance à la corrosion, à la température ou à la pression.En France, le gouvernement a “repéré 200 usines sensibles qui représentent 99% des rejets de PFAS dans l’eau”, a indiqué mardi la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Une fois relâchés dans l’environnement, certains sont mobiles et peuvent être transportés sur de très longues distances par l’eau ou l’air. D’où leur surnom de “polluants éternels”. Ils peuvent s’accumuler dans l’air, le sol, l’eau, la chaîne alimentaire et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus du rein ou du foie.

L’animateur Christophe Dechavanne condamné pour conduite sous stupéfiants

L’animateur Christophe Dechavanne a été condamné en son absence jeudi à 1.200 euros d’amende et à l’annulation de son permis de conduire devant le tribunal correctionnel de Moulins pour conduite sous l’emprise de stupéfiants en récidive.Christophe Dechavanne-Binot est reconnu coupable et condamné à 120 jours amende de 10 euros, une annulation de son permis de conduire avec impossibilité de le repasser avant six mois et la confiscation de son véhicule.Le 17 août 2024, M. Dechavanne a été contrôlé positif à la cocaïne à l’issue d’un excès de vitesse à Toulon-sur-Allier, alors qu’il avait été condamné pour des faits similaires à Blois en 2021, avait détaillé la présidente à l’audience auparavant.Lise Wambergue, pour le ministère public, avait réclamé une amende de 1.500 euros sous forme de jours amende, ainsi que des stages de sensibilisation et l’annulation de son permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant huit mois.Elle avait pointé “le danger qu’il peut représenter pour les usagers de la route”, d’autant qu’il était en excès de vitesse, mais estimé qu’il n’était plus consommateur. L’avocat de l’animateur, Me Dylan Slama, qui a plaidé la relaxe, a remis en question la validité des tests salivaires réalisés.Il a, par ailleurs, plaidé la “bonne foi” de son client et repris sa thèse d’une “consommation passive”: sa relation avec une femme ayant consommé de la cocaïne l’aurait contaminé mais il a assuré ne pas avoir consommé de cocaïne depuis sa dernière condamnation.”Monsieur Dechavanne n’est pas un consommateur de matières stupéfiantes quelles qu’elles soient”, tous les tests réalisés depuis “le prouvent”, a déclaré le conseil, qui a annoncé à l’issue de l’audience avoir fait appel de cette décision.”Le jugement est caduque et monsieur Dechavanne est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés”, a-t-il déclaré, estimant que la procureure “avait établi qu’il n’était pas un consommateur habituel de matières stupéfiantes”. Le célèbre présentateur de “Ciel mon mardi!” et plus récemment de “Quelle époque!” avec Léa Salamé encourait jusqu’à quatre ans de prison et 9.000 euros d’amende.L’affaire a déclenché une avalanche de commentaires sur les réseaux sociaux, certains faisant le lien avec Pierre Palmade et sa condamnation à deux ans de prison ferme après un dramatique accident de la route.Dans une interview accordée au journal Le Parisien, M. Dechavanne avait nié toute dépendance, disant connaître l’origine des rumeurs et avoir tenté d’y mettre fin.

Commerce: la colère de Trump contre l’Europe est-elle justifiée ?

C’est une accusation récurrente du président américain Donald Trump: l’Union européenne (UE) abuserait des États-Unis en accumulant des excédents commerciaux massifs. Mais les chiffres dressent le tableau d’une relation plutôt équilibrée qui bénéficie aux deux rives de l’Atlantique.Les États-Unis excédentaires dans les servicesQuand Donald Trump brocarde l’excédent commercial européen, il se réfère uniquement aux échanges de marchandises. L’UE, grosse exportatrice de voitures ou d’équipements industriels, a enregistré dans ce domaine un excédent significatif de 157 milliards d’euros en 2023, d’après les chiffres de la Commission.Mais ce périmètre ne tient pas compte des services, qui constituent pourtant la plus grande part de l’activité économique. Or, les Américains y sont très dominants, particulièrement dans la finance ou le numérique. Des géants comme Google ou Meta n’ont pas leur équivalent en Europe.Les États-Unis affichaient ainsi, en 2023, 109 milliards d’excédent dans les services, de quoi réduire l’excédent européen à seulement 48 milliards d’euros. Un chiffre négligeable comparé aux 1.600 milliards d’échanges commerciaux entre les deux blocs.Des droits de douane à peine plus élevés dans l’UEDonald Trump critique les droits de douane de 10% dans l’Union européenne sur les automobiles importées des États-Unis qu’il compare aux 2,5% imposés outre-Atlantique sur les véhicules venus d’Europe. Mais la réalité est plus complexe. Les deux blocs imposent des droits de douane différents selon les produits. Au total, la Commission évalue à “environ 1%” de part et d’autre les taxes imposées sur les marchandises échangées à travers l’Atlantique. “On est sur des niveaux faibles, même si l’UE taxe un petit peu plus que les États-Unis en moyenne”, souligne Elvire Fabry, spécialiste de géopolitique du commerce pour l’Institut Jacques Delors, en évoquant “un mille-feuille compliqué”.Ainsi, dans l’automobile, la Commission souligne que les Américains appliquent 25% de taxes sur les pick-up, des véhicules très populaires qui constituent le premier segment de marché aux États-Unis.Certains taux sont prohibitifs, notamment dans le domaine agricole. Mme Fabry cite en exemple les taxes américaines sur les importations de tabac (350%), les huiles végétales (164%) ou les fruits (132%), mais aussi sur les vêtements (32%). “Donald Trump prend les chiffres qui l’arrangent”, estime cette experte.Un partenariat gagnant-gagnant”Le commerce de biens ne représente qu’une partie de la relation économique entre l’Europe et les États-Unis. En examinant d’autres indicateurs, tels que le commerce des services, les investissements et les ventes des filiales (à l’étranger), on a une vision plus complète de la profondeur de la relation. Finalement, les deux économies bénéficient grandement de ce partenariat”, souligne Thibaut L’Ortye, porte-parole de la Chambre de commerce américaine dans l’UE (AmCham EU).Les États-Unis sont le premier investisseur en Europe, et l’Europe est le premier investisseur aux États-Unis, pour un total qui atteignait une valeur de 5.300 milliards d’euros en 2022, selon la Commission européenne.Mais AmCham reconnaît cependant qu’il existe “des secteurs comme le numérique où le succès des entreprises américaines les expose aux initiatives de l’UE”. D’un point de vue américain, les législations européennes sur les services et les marchés numériques (DSA et DMA), les données (RGPD) ou l’intelligence artificielle constituent des barrières non tarifaires.  Un bras de fer à haut risqueL’UE ne voit “aucune justification” à l’application par Donald Trump de droits de douane supplémentaires sur les produits européens et est prête à réagir “fermement et rapidement” si les menaces du président américain étaient mises à exécution, a déclaré le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic, en visite à Washington cette semaine.De quoi alarmer les milieux d’affaires des deux côtés de l’Atlantique. “Les droits de douane ne sont pas l’outil économique approprié. Nous nous inquiétons de l’ampleur des mesures en cours d’examen, de l’incertitude qu’elles génèrent”, confie M. L’Ortye, appelant à “éviter une spirale négative de droits de douane réciproques qui ne ferait que nuire aux deux économies”.”La relation transatlantique est essentielle à chacun des deux blocs”, souligne aussi Mme Fabry.