Retraites: après le diagnostic de la Cour des comptes, les syndicats veulent “passer aux choses sérieuses”

“Passons aux choses sérieuses”: les partenaires sociaux ont salué jeudi le diagnostic financier de la Cour des comptes sur les retraites, qui brosse un tableau “préoccupant” mais enterre l’idée d’un “déficit caché”, ouvrant la voie à trois mois de négociations sur la réforme de 2023.Particulièrement attendu pour faire “la vérité des chiffres”, ce rapport commandé par Matignon a été remis en début de matinée à François Bayrou par le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, puis présenté aux syndicats et au patronat. Avant même sa publication officielle, le chef du gouvernement a évoqué “un déficit immédiat de six milliards qui, dans les années qui viennent, si on ne fait rien, dérivera vers 30 milliards” et insisté une nouvelle fois sur “l’apport de l’Etat pour équilibrer le système”.Ce rapport donne le coup d’envoi à trois mois de difficiles négociations entre partenaires sociaux pour retoucher l’impopulaire réforme des retraites de 2023 (qui a décalé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans) “sans totem ni tabou” mais “sans dégrader” l’équilibre financier, selon les mots du chef du gouvernement.Sans surprise au vu des chiffres déjà connus, le diagnostic financier de la Cour des comptes est “préoccupant”, a résumé Pierre Moscovici.- Déficit accru après 2030 -Le déficit atteindrait 6,6 milliards d’euros en 2025, se “stabiliserait” jusqu’en 2030 environ, puis se dégraderait de manière “nette, rapide, croissante”, passant à environ 15 milliards à horizon 2035 et 30 milliards en 2045, “malgré la réforme de 2023”, retrace le rapport.La réforme de 2023 aura “un effet positif” d’environ 10 milliards à l’horizon 2030, mais de plus en plus limité ensuite. Le système par répartition (les actifs financent les pensions des retraités actuels) souffre d’un “déséquilibre croissant” dû au vieillissement de la population.Ces chiffres sont loin de ceux avancés mi-janvier par M. Bayrou, qui avait évoqué un déficit de 55 milliards d’euros à horizon 2030. Ils se rapprochent plutôt des prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR), référence en la matière.Dans son calcul, M. Bayrou n’intégrait pas aux recettes les contributions (impôts affectés, subventions) versées par l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, jugeant que l’Etat cotise à un taux trop élevé par rapport au privé. Dans son sillage, certains experts, minoritaires, avaient pointé un “déficit caché”. “Il n’existe aucun déficit caché”, mais seulement “deux comptabilités différentes” de la contribution de l’Etat, qui s’élevait à 45 milliards d’euros en 2023, observe Pierre Moscovici. Lequel souligne que les régimes relevant du privé et du public ne sont “pas comparables”.  Ce rapport “offre un démenti cinglant aux chiffres farfelus” du Premier ministre, a taclé la leader de la CGT Sophie Binet. “L’objectif de la CGT” est toujours “d’abroger cette réforme injuste et violente”, ce qui coûterait “10 milliards d’euros”, un chiffre “tout à fait soutenable”, a-t-elle estimé.François Bayrou juge lui le rapport “en cohérence” avec ses chiffres, puisqu’il souligne “l’apport de l’Etat”.- “Redonner confiance” -“L’histoire du déficit caché est écartée, (…) passons aux choses sérieuses”, a lancé, tout sourire, la numéro 1 de la CFDT Marylise Léon, qui attend “un bouger sur l’âge légal, la reconnaissance des métiers pénibles” et l’amélioration des droits des femmes. Au vu du rapport, la réforme de 2023, “présentée comme la réforme du siècle qui allait résoudre tous les problèmes, (…) c’était du pipeau”, a-t-elle cinglé.Les travaux des partenaires sociaux débuteront le 27 février. Leur mission s’annonce ardue, tant les positions sont antagonistes. Pour les syndicats, la priorité est de revenir en arrière sur les 64 ans. Le patronat exclut lui toute augmentation de sa contribution financière.”Le premier sujet, c’est de parler de la retraite par capitalisation”, a défendu jeudi le président de la CPME Amir Reza-Tofighi, souhaitant aussi “indexer l’âge de départ sur l’espérance de vie”. Il a dit vouloir “redonner confiance” dans un système qui “va droit dans le mur” si on ne prend pas des décisions “difficiles mais courageuses”.Pour “éclairer” les débats, la Cour des comptes a estimé l’effet de différents leviers. Agir sur l’âge légal de départ aurait un “effet puissant à court terme” mais moins à long terme, à l’inverse de la durée de cotisation qui aurait “un effet de moindre ampleur, mais mieux étalé dans la durée”. Augmenter les taux de cotisation aurait “des effets négatifs sur l’économie”, selon la Cour, pour qui les effets d’une moindre revalorisation annuelle des pensions aurait en revanche des effets “relativement faibles”.Des scenarii qui font l’impasse sur un retour aux 62 ans. La Cour “s’est engagée à corriger” cet oubli, selon Mme Binet.eva-arz-bat-ic-mdb/grd/gvy

Retraites: après le diagnostic de la Cour des comptes, les syndicats veulent “passer aux choses sérieuses”

“Passons aux choses sérieuses”: les partenaires sociaux ont salué jeudi le diagnostic financier de la Cour des comptes sur les retraites, qui brosse un tableau “préoccupant” mais enterre l’idée d’un “déficit caché”, ouvrant la voie à trois mois de négociations sur la réforme de 2023.Particulièrement attendu pour faire “la vérité des chiffres”, ce rapport commandé par Matignon a été remis en début de matinée à François Bayrou par le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, puis présenté aux syndicats et au patronat. Avant même sa publication officielle, le chef du gouvernement a évoqué “un déficit immédiat de six milliards qui, dans les années qui viennent, si on ne fait rien, dérivera vers 30 milliards” et insisté une nouvelle fois sur “l’apport de l’Etat pour équilibrer le système”.Ce rapport donne le coup d’envoi à trois mois de difficiles négociations entre partenaires sociaux pour retoucher l’impopulaire réforme des retraites de 2023 (qui a décalé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans) “sans totem ni tabou” mais “sans dégrader” l’équilibre financier, selon les mots du chef du gouvernement.Sans surprise au vu des chiffres déjà connus, le diagnostic financier de la Cour des comptes est “préoccupant”, a résumé Pierre Moscovici.- Déficit accru après 2030 -Le déficit atteindrait 6,6 milliards d’euros en 2025, se “stabiliserait” jusqu’en 2030 environ, puis se dégraderait de manière “nette, rapide, croissante”, passant à environ 15 milliards à horizon 2035 et 30 milliards en 2045, “malgré la réforme de 2023”, retrace le rapport.La réforme de 2023 aura “un effet positif” d’environ 10 milliards à l’horizon 2030, mais de plus en plus limité ensuite. Le système par répartition (les actifs financent les pensions des retraités actuels) souffre d’un “déséquilibre croissant” dû au vieillissement de la population.Ces chiffres sont loin de ceux avancés mi-janvier par M. Bayrou, qui avait évoqué un déficit de 55 milliards d’euros à horizon 2030. Ils se rapprochent plutôt des prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR), référence en la matière.Dans son calcul, M. Bayrou n’intégrait pas aux recettes les contributions (impôts affectés, subventions) versées par l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, jugeant que l’Etat cotise à un taux trop élevé par rapport au privé. Dans son sillage, certains experts, minoritaires, avaient pointé un “déficit caché”. “Il n’existe aucun déficit caché”, mais seulement “deux comptabilités différentes” de la contribution de l’Etat, qui s’élevait à 45 milliards d’euros en 2023, observe Pierre Moscovici. Lequel souligne que les régimes relevant du privé et du public ne sont “pas comparables”.  Ce rapport “offre un démenti cinglant aux chiffres farfelus” du Premier ministre, a taclé la leader de la CGT Sophie Binet. “L’objectif de la CGT” est toujours “d’abroger cette réforme injuste et violente”, ce qui coûterait “10 milliards d’euros”, un chiffre “tout à fait soutenable”, a-t-elle estimé.François Bayrou juge lui le rapport “en cohérence” avec ses chiffres, puisqu’il souligne “l’apport de l’Etat”.- “Redonner confiance” -“L’histoire du déficit caché est écartée, (…) passons aux choses sérieuses”, a lancé, tout sourire, la numéro 1 de la CFDT Marylise Léon, qui attend “un bouger sur l’âge légal, la reconnaissance des métiers pénibles” et l’amélioration des droits des femmes. Au vu du rapport, la réforme de 2023, “présentée comme la réforme du siècle qui allait résoudre tous les problèmes, (…) c’était du pipeau”, a-t-elle cinglé.Les travaux des partenaires sociaux débuteront le 27 février. Leur mission s’annonce ardue, tant les positions sont antagonistes. Pour les syndicats, la priorité est de revenir en arrière sur les 64 ans. Le patronat exclut lui toute augmentation de sa contribution financière.”Le premier sujet, c’est de parler de la retraite par capitalisation”, a défendu jeudi le président de la CPME Amir Reza-Tofighi, souhaitant aussi “indexer l’âge de départ sur l’espérance de vie”. Il a dit vouloir “redonner confiance” dans un système qui “va droit dans le mur” si on ne prend pas des décisions “difficiles mais courageuses”.Pour “éclairer” les débats, la Cour des comptes a estimé l’effet de différents leviers. Agir sur l’âge légal de départ aurait un “effet puissant à court terme” mais moins à long terme, à l’inverse de la durée de cotisation qui aurait “un effet de moindre ampleur, mais mieux étalé dans la durée”. Augmenter les taux de cotisation aurait “des effets négatifs sur l’économie”, selon la Cour, pour qui les effets d’une moindre revalorisation annuelle des pensions aurait en revanche des effets “relativement faibles”.Des scenarii qui font l’impasse sur un retour aux 62 ans. La Cour “s’est engagée à corriger” cet oubli, selon Mme Binet.eva-arz-bat-ic-mdb/grd/gvy

Retraites: après le diagnostic de la Cour des comptes, les syndicats veulent “passer aux choses sérieuses”

“Passons aux choses sérieuses”: les partenaires sociaux ont salué jeudi le diagnostic financier de la Cour des comptes sur les retraites, qui brosse un tableau “préoccupant” mais enterre l’idée d’un “déficit caché”, ouvrant la voie à trois mois de négociations sur la réforme de 2023.Particulièrement attendu pour faire “la vérité des chiffres”, ce rapport commandé par Matignon a été remis en début de matinée à François Bayrou par le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, puis présenté aux syndicats et au patronat. Avant même sa publication officielle, le chef du gouvernement a évoqué “un déficit immédiat de six milliards qui, dans les années qui viennent, si on ne fait rien, dérivera vers 30 milliards” et insisté une nouvelle fois sur “l’apport de l’Etat pour équilibrer le système”.Ce rapport donne le coup d’envoi à trois mois de difficiles négociations entre partenaires sociaux pour retoucher l’impopulaire réforme des retraites de 2023 (qui a décalé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans) “sans totem ni tabou” mais “sans dégrader” l’équilibre financier, selon les mots du chef du gouvernement.Sans surprise au vu des chiffres déjà connus, le diagnostic financier de la Cour des comptes est “préoccupant”, a résumé Pierre Moscovici.- Déficit accru après 2030 -Le déficit atteindrait 6,6 milliards d’euros en 2025, se “stabiliserait” jusqu’en 2030 environ, puis se dégraderait de manière “nette, rapide, croissante”, passant à environ 15 milliards à horizon 2035 et 30 milliards en 2045, “malgré la réforme de 2023”, retrace le rapport.La réforme de 2023 aura “un effet positif” d’environ 10 milliards à l’horizon 2030, mais de plus en plus limité ensuite. Le système par répartition (les actifs financent les pensions des retraités actuels) souffre d’un “déséquilibre croissant” dû au vieillissement de la population.Ces chiffres sont loin de ceux avancés mi-janvier par M. Bayrou, qui avait évoqué un déficit de 55 milliards d’euros à horizon 2030. Ils se rapprochent plutôt des prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR), référence en la matière.Dans son calcul, M. Bayrou n’intégrait pas aux recettes les contributions (impôts affectés, subventions) versées par l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, jugeant que l’Etat cotise à un taux trop élevé par rapport au privé. Dans son sillage, certains experts, minoritaires, avaient pointé un “déficit caché”. “Il n’existe aucun déficit caché”, mais seulement “deux comptabilités différentes” de la contribution de l’Etat, qui s’élevait à 45 milliards d’euros en 2023, observe Pierre Moscovici. Lequel souligne que les régimes relevant du privé et du public ne sont “pas comparables”.  Ce rapport “offre un démenti cinglant aux chiffres farfelus” du Premier ministre, a taclé la leader de la CGT Sophie Binet. “L’objectif de la CGT” est toujours “d’abroger cette réforme injuste et violente”, ce qui coûterait “10 milliards d’euros”, un chiffre “tout à fait soutenable”, a-t-elle estimé.François Bayrou juge lui le rapport “en cohérence” avec ses chiffres, puisqu’il souligne “l’apport de l’Etat”.- “Redonner confiance” -“L’histoire du déficit caché est écartée, (…) passons aux choses sérieuses”, a lancé, tout sourire, la numéro 1 de la CFDT Marylise Léon, qui attend “un bouger sur l’âge légal, la reconnaissance des métiers pénibles” et l’amélioration des droits des femmes. Au vu du rapport, la réforme de 2023, “présentée comme la réforme du siècle qui allait résoudre tous les problèmes, (…) c’était du pipeau”, a-t-elle cinglé.Les travaux des partenaires sociaux débuteront le 27 février. Leur mission s’annonce ardue, tant les positions sont antagonistes. Pour les syndicats, la priorité est de revenir en arrière sur les 64 ans. Le patronat exclut lui toute augmentation de sa contribution financière.”Le premier sujet, c’est de parler de la retraite par capitalisation”, a défendu jeudi le président de la CPME Amir Reza-Tofighi, souhaitant aussi “indexer l’âge de départ sur l’espérance de vie”. Il a dit vouloir “redonner confiance” dans un système qui “va droit dans le mur” si on ne prend pas des décisions “difficiles mais courageuses”.Pour “éclairer” les débats, la Cour des comptes a estimé l’effet de différents leviers. Agir sur l’âge légal de départ aurait un “effet puissant à court terme” mais moins à long terme, à l’inverse de la durée de cotisation qui aurait “un effet de moindre ampleur, mais mieux étalé dans la durée”. Augmenter les taux de cotisation aurait “des effets négatifs sur l’économie”, selon la Cour, pour qui les effets d’une moindre revalorisation annuelle des pensions aurait en revanche des effets “relativement faibles”.Des scenarii qui font l’impasse sur un retour aux 62 ans. La Cour “s’est engagée à corriger” cet oubli, selon Mme Binet.eva-arz-bat-ic-mdb/grd/gvy

Retraites: après le diagnostic de la Cour des comptes, les syndicats veulent “passer aux choses sérieuses”

“Passons aux choses sérieuses”: les partenaires sociaux ont salué jeudi le diagnostic financier de la Cour des comptes sur les retraites, qui brosse un tableau “préoccupant” mais enterre l’idée d’un “déficit caché”, ouvrant la voie à trois mois de négociations sur la réforme de 2023.Particulièrement attendu pour faire “la vérité des chiffres”, ce rapport commandé par Matignon a été remis en début de matinée à François Bayrou par le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, puis présenté aux syndicats et au patronat. Avant même sa publication officielle, le chef du gouvernement a évoqué “un déficit immédiat de six milliards qui, dans les années qui viennent, si on ne fait rien, dérivera vers 30 milliards” et insisté une nouvelle fois sur “l’apport de l’Etat pour équilibrer le système”.Ce rapport donne le coup d’envoi à trois mois de difficiles négociations entre partenaires sociaux pour retoucher l’impopulaire réforme des retraites de 2023 (qui a décalé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans) “sans totem ni tabou” mais “sans dégrader” l’équilibre financier, selon les mots du chef du gouvernement.Sans surprise au vu des chiffres déjà connus, le diagnostic financier de la Cour des comptes est “préoccupant”, a résumé Pierre Moscovici.- Déficit accru après 2030 -Le déficit atteindrait 6,6 milliards d’euros en 2025, se “stabiliserait” jusqu’en 2030 environ, puis se dégraderait de manière “nette, rapide, croissante”, passant à environ 15 milliards à horizon 2035 et 30 milliards en 2045, “malgré la réforme de 2023”, retrace le rapport.La réforme de 2023 aura “un effet positif” d’environ 10 milliards à l’horizon 2030, mais de plus en plus limité ensuite. Le système par répartition (les actifs financent les pensions des retraités actuels) souffre d’un “déséquilibre croissant” dû au vieillissement de la population.Ces chiffres sont loin de ceux avancés mi-janvier par M. Bayrou, qui avait évoqué un déficit de 55 milliards d’euros à horizon 2030. Ils se rapprochent plutôt des prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR), référence en la matière.Dans son calcul, M. Bayrou n’intégrait pas aux recettes les contributions (impôts affectés, subventions) versées par l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, jugeant que l’Etat cotise à un taux trop élevé par rapport au privé. Dans son sillage, certains experts, minoritaires, avaient pointé un “déficit caché”. “Il n’existe aucun déficit caché”, mais seulement “deux comptabilités différentes” de la contribution de l’Etat, qui s’élevait à 45 milliards d’euros en 2023, observe Pierre Moscovici. Lequel souligne que les régimes relevant du privé et du public ne sont “pas comparables”.  Ce rapport “offre un démenti cinglant aux chiffres farfelus” du Premier ministre, a taclé la leader de la CGT Sophie Binet. “L’objectif de la CGT” est toujours “d’abroger cette réforme injuste et violente”, ce qui coûterait “10 milliards d’euros”, un chiffre “tout à fait soutenable”, a-t-elle estimé.François Bayrou juge lui le rapport “en cohérence” avec ses chiffres, puisqu’il souligne “l’apport de l’Etat”.- “Redonner confiance” -“L’histoire du déficit caché est écartée, (…) passons aux choses sérieuses”, a lancé, tout sourire, la numéro 1 de la CFDT Marylise Léon, qui attend “un bouger sur l’âge légal, la reconnaissance des métiers pénibles” et l’amélioration des droits des femmes. Au vu du rapport, la réforme de 2023, “présentée comme la réforme du siècle qui allait résoudre tous les problèmes, (…) c’était du pipeau”, a-t-elle cinglé.Les travaux des partenaires sociaux débuteront le 27 février. Leur mission s’annonce ardue, tant les positions sont antagonistes. Pour les syndicats, la priorité est de revenir en arrière sur les 64 ans. Le patronat exclut lui toute augmentation de sa contribution financière.”Le premier sujet, c’est de parler de la retraite par capitalisation”, a défendu jeudi le président de la CPME Amir Reza-Tofighi, souhaitant aussi “indexer l’âge de départ sur l’espérance de vie”. Il a dit vouloir “redonner confiance” dans un système qui “va droit dans le mur” si on ne prend pas des décisions “difficiles mais courageuses”.Pour “éclairer” les débats, la Cour des comptes a estimé l’effet de différents leviers. Agir sur l’âge légal de départ aurait un “effet puissant à court terme” mais moins à long terme, à l’inverse de la durée de cotisation qui aurait “un effet de moindre ampleur, mais mieux étalé dans la durée”. Augmenter les taux de cotisation aurait “des effets négatifs sur l’économie”, selon la Cour, pour qui les effets d’une moindre revalorisation annuelle des pensions aurait en revanche des effets “relativement faibles”.Des scenarii qui font l’impasse sur un retour aux 62 ans. La Cour “s’est engagée à corriger” cet oubli, selon Mme Binet.eva-arz-bat-ic-mdb/grd/gvy

“Légère amélioration” de l’état du pape François, qui se lève et travaille

Le pape François, 88 ans, hospitalisé depuis vendredi pour une pneumonie des deux poumons, a passé une “nuit sereine” et s’est levé, a annoncé jeudi matin le Vatican, confirmant ainsi une légère amélioration de sa santé.Selon une source vaticane, l’état du pape argentin est “stable”. Il est en mesure de travailler avec ses plus proches collaborateurs, de lire et signer des documents et de passer des appels téléphoniques.”La nuit a été sereine, le pape s’est levé et a pris son petit déjeuner dans un fauteuil”, précise le bref communiqué du Vatican.François a été admis à l’hôpital Gemelli de Rome vendredi pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait développé une pneumonie dans ses deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle. Mercredi, “les examens sanguins, examinés par le personnel médical, montrent une légère amélioration, en particulier des indices d’inflammation”, a assuré le Vatican.Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, a suscité de vives inquiétudes alors que le pape, dont l’agenda est surchargé, a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher.Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.Mercredi, le pape a reçu la visite de la Première ministre italienne Giorgia Meloni qui a duré une vingtaine de minutes.Dans ce contexte, le commentaire rassurant de Mme Meloni, la première personnalité extérieure au Vatican à rendre visite au pontife en dehors de ses équipes médicales, est arrivé à point nommé: “Je suis très heureuse de l’avoir trouvé alerte et réactif. Nous avons plaisanté comme toujours. Il n’a pas perdu son célèbre sens de l’humour”. – “Incertitude” – Une source vaticane a indiqué mercredi que le pape respirait seul. Il n’est pas exclu qu’il reçoive, par intermittence, une assistance en oxygène et il a un cÅ“ur qui “résiste très bien”.Aucune indication n’a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n’a pas précisé si François, qui n’est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l’Angélus.Selon François Mabille, chercheur à l’IRIS et directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux, le Vatican se retrouve désormais dans “une sorte d’entre-deux”. “On a un pape qui est à la fois malade, souffrant, mais qui est vivant, qui peut parler. Il y a une incertitude qui fragilise le pape et le Saint-Siège, qui est de savoir ce que va devenir son état de santé”, a-t-il confié à l’AFP.Jeudi matin, sur une place Saint-Pierre ensoleillée, les groupes de fidèles poursuivaient leur pèlerinage à l’occasion du Jubilé 2025, “Année sainte” de l’Eglise catholique qui a lieu tous les 25 ans.”J’aime beaucoup ce pape, Padre Bergoglio, il m’est très cher, surtout parce qu’il se soucie des pauvres, et j’espère qu’il se rétablira très bientôt”, a confié à l’AFP Suzanna Munteanu, une Roumaine originaire de Bucarest, de confession orthodoxe. “Sa foi l’aidera à surmonter cette terrible maladie”, veut-elle croire, même si elle se dit “inquiète”.Devant l’hôpital Gemelli, des fidèles allument régulièrement des bougies à l’effigie du pape en signe de soutien, tandis que les catholiques du monde entier ont été invités à prier pour sa guérison.Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années – problèmes de hanche, douleurs au genou qui l’obligent à se déplacer en fauteuil roulant, opérations, infections respiratoires – Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.

“Légère amélioration” de l’état du pape François, qui se lève et travaille

Le pape François, 88 ans, hospitalisé depuis vendredi pour une pneumonie des deux poumons, a passé une “nuit sereine” et s’est levé, a annoncé jeudi matin le Vatican, confirmant ainsi une légère amélioration de sa santé.Selon une source vaticane, l’état du pape argentin est “stable”. Il est en mesure de travailler avec ses plus proches collaborateurs, de lire et signer des documents et de passer des appels téléphoniques.”La nuit a été sereine, le pape s’est levé et a pris son petit déjeuner dans un fauteuil”, précise le bref communiqué du Vatican.François a été admis à l’hôpital Gemelli de Rome vendredi pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait développé une pneumonie dans ses deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle. Mercredi, “les examens sanguins, examinés par le personnel médical, montrent une légère amélioration, en particulier des indices d’inflammation”, a assuré le Vatican.Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, a suscité de vives inquiétudes alors que le pape, dont l’agenda est surchargé, a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher.Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.Mercredi, le pape a reçu la visite de la Première ministre italienne Giorgia Meloni qui a duré une vingtaine de minutes.Dans ce contexte, le commentaire rassurant de Mme Meloni, la première personnalité extérieure au Vatican à rendre visite au pontife en dehors de ses équipes médicales, est arrivé à point nommé: “Je suis très heureuse de l’avoir trouvé alerte et réactif. Nous avons plaisanté comme toujours. Il n’a pas perdu son célèbre sens de l’humour”. – “Incertitude” – Une source vaticane a indiqué mercredi que le pape respirait seul. Il n’est pas exclu qu’il reçoive, par intermittence, une assistance en oxygène et il a un cÅ“ur qui “résiste très bien”.Aucune indication n’a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n’a pas précisé si François, qui n’est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l’Angélus.Selon François Mabille, chercheur à l’IRIS et directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux, le Vatican se retrouve désormais dans “une sorte d’entre-deux”. “On a un pape qui est à la fois malade, souffrant, mais qui est vivant, qui peut parler. Il y a une incertitude qui fragilise le pape et le Saint-Siège, qui est de savoir ce que va devenir son état de santé”, a-t-il confié à l’AFP.Jeudi matin, sur une place Saint-Pierre ensoleillée, les groupes de fidèles poursuivaient leur pèlerinage à l’occasion du Jubilé 2025, “Année sainte” de l’Eglise catholique qui a lieu tous les 25 ans.”J’aime beaucoup ce pape, Padre Bergoglio, il m’est très cher, surtout parce qu’il se soucie des pauvres, et j’espère qu’il se rétablira très bientôt”, a confié à l’AFP Suzanna Munteanu, une Roumaine originaire de Bucarest, de confession orthodoxe. “Sa foi l’aidera à surmonter cette terrible maladie”, veut-elle croire, même si elle se dit “inquiète”.Devant l’hôpital Gemelli, des fidèles allument régulièrement des bougies à l’effigie du pape en signe de soutien, tandis que les catholiques du monde entier ont été invités à prier pour sa guérison.Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années – problèmes de hanche, douleurs au genou qui l’obligent à se déplacer en fauteuil roulant, opérations, infections respiratoires – Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.

Des cercueils en plein Paris pour alerter sur le sort des journalistes ukrainiens

Vingt cercueils ont été déposés jeudi matin en plein centre de Paris pour rappeler le sort des journalistes ukrainiens tués ou emprisonnés en Russie, à l’approche des trois ans de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.Cette action a été menée place de la République par une trentaine de membres de l’ONG Reporters sans frontières, qui défend la liberté de la presse dans le monde.”Au moment où l’on parle de trêve, il y a des journalistes ukrainiens qui sont interrogés, torturés, humiliés dans des prisons russes. Des journalistes qui ne font que leur travail. C’est inacceptable”, a déclaré à l’AFP Thibaut Bruttin, directeur général de Reporters sans frontières.Dix-neuf cercueils ouverts, sans couvercle, ont été déposés sur le parvis pour représenter les 19 journalistes ukrainiens détenus par la Russie, certains depuis plus de dix ans. Un cercueil fermé, avec gerbe et bougies, était lui à l’avant, en hommage à la journaliste d’investigation Victoria Rochtchina, morte le 19 septembre 2024 dans les geôles russes dans des circonstances troubles.  “Il y a une menace qui pèse sur ces journalistes, il en va de leur vie. On espère ne pas avoir à refermer ces cercueils !”, a lancé Thibaut Bruttin. RSF appelle l’Ukraine et l’Union européenne à exiger la libération de ces 19 journalistes. Selon l’ONG, 13 journalistes ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022.

Mariage d’un étranger en situation irrégulière: le Sénat vote l’interdiction malgré les barrières juridiques

Soutenue par Gérald Darmanin et Bruno Retailleau mais contraire à la jurisprudence constitutionnelle, l’interdiction du mariage pour les étrangers en situation irrégulière a été approuvée jeudi au Sénat en première lecture, une initiative centriste qui désespère la gauche.”Le mariage ne peut être contracté par une personne séjournant de manière irrégulière sur le territoire national”: la proposition de loi du sénateur de la Somme Stéphane Demilly, qui tient en une phrase, a été adoptée à 227 voix contre 110.”Ce texte est simple, univoque, laconique”, a résumé son auteur, “choqué” de voir les maires priés de “lire des articles de la loi française à de futurs époux alors qu’ils n’ont rien à faire dans le pays”.L’initiative du parlementaire entend répondre par la loi à l’affaire du maire UDI d’Hautmont (Nord), Stéphane Wilmotte, assigné en justice par un ex-responsable de mosquée expulsé vers l’Algérie qu’il avait refusé de marier en juin 2023.L’objectif de l’élu à la Haute assemblée: lutter contre des mariages “blancs” ou “gris”, c’est-à-dire simulés, arrangés, “de complaisance” ou “frauduleux”, contractés pour faciliter par la suite l’obtention de la nationalité française. Ce vote intervient de surcroît deux jours après la convocation devant le procureur de Montpellier du maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, poursuivi pour avoir refusé de célébrer un mariage entre une Française et un Algérien en situation irrégulière, en juillet 2023.L’édile, qui estime “ubuesque” de plaider coupable, risquait en théorie jusqu’à cinq ans de prison, une amende de 75.000 euros et une peine d’inéligibilité.- Jurisprudence claire -L’actualité judiciaire et l’agenda parlementaire se rejoignant, ce dossier a rapidement gagné le sommet du pouvoir, avec des prises de position des ministres de la Justice et de l’Intérieur, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, en faveur de cette proposition de loi, qui doit encore passer par l’Assemblée nationale avant d’être adoptée définitivement.Mais la jurisprudence du Conseil constitutionnel est très claire sur ce sujet: “Le respect de la liberté du mariage (…) s’oppose à ce que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger fasse obstacle, par lui-même, au mariage de l’intéressé”, indiquent les Sages dans une décision de 2003.Néanmoins, “poser deux fois la même question au juge constitutionnel à 20 ans d’intervalle n’est ni insolent ni kamikaze. C’est reconnaître que la société évolue”, a insisté le garde des Sceaux devant les sénateurs. L’écologiste Mélanie Vogel a dénoncé “une attaque en règle contre la Constitution, contre la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et donc contre l’état de droit”, quand la socialiste Corinne Narassiguin a fustigé une initiative qui “reprend le programme de l’extrême droite” pour “alimenter des fantasmes et amplifier un climat anxiogène de xénophobie et de racisme”.L’élue pointe aussi la “volte-face” de Gérald Darmanin, qui s’était clairement opposé à cette proposition lors des débats sur la loi immigration fin 2023 devant la chambre haute.Si l’Association des maires de France (AMF) est favorable au texte, les maires de l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita) l’ont eux jugé “discriminant”.- “Voie de passage” -Mais l’alliance LR-centristes, majoritaire au Sénat, a tout de même fait adopter cette disposition jeudi matin, tout en l’assortissant d’autres dispositifs jugés plus “solides” juridiquement.Elle a ainsi voté une mesure, avec l’appui du gouvernement, pour imposer aux futurs époux de nationalité étrangère de fournir au maire des justificatifs de séjour. Cet outil devant permettre aux maires de caractériser une “absence de consentement” suspectée, par exemple, avant de saisir le procureur de la République, seule autorité pouvant interdire une union.Les sénateurs ont aussi allongé le délai du “sursis au mariage”, soit le temps d’enquête du procureur saisi par le maire en ce sens. Sursis qui serait réputé automatique en l’absence de réponse du procureur sous 15 jours.Autant d’aménagements destinés à “trouver une voie de passage”, insiste Stéphane Demilly, qui estime que “ce n’est pas parce que le Conseil constitutionnel dresse un immense nuage noir au-dessus de nos têtes qu’on n’a pas le droit d’essayer de passer à travers”. 

Mariage d’un étranger en situation irrégulière: le Sénat vote l’interdiction malgré les barrières juridiques

Soutenue par Gérald Darmanin et Bruno Retailleau mais contraire à la jurisprudence constitutionnelle, l’interdiction du mariage pour les étrangers en situation irrégulière a été approuvée jeudi au Sénat en première lecture, une initiative centriste qui désespère la gauche.”Le mariage ne peut être contracté par une personne séjournant de manière irrégulière sur le territoire national”: la proposition de loi du sénateur de la Somme Stéphane Demilly, qui tient en une phrase, a été adoptée à 227 voix contre 110.”Ce texte est simple, univoque, laconique”, a résumé son auteur, “choqué” de voir les maires priés de “lire des articles de la loi française à de futurs époux alors qu’ils n’ont rien à faire dans le pays”.L’initiative du parlementaire entend répondre par la loi à l’affaire du maire UDI d’Hautmont (Nord), Stéphane Wilmotte, assigné en justice par un ex-responsable de mosquée expulsé vers l’Algérie qu’il avait refusé de marier en juin 2023.L’objectif de l’élu à la Haute assemblée: lutter contre des mariages “blancs” ou “gris”, c’est-à-dire simulés, arrangés, “de complaisance” ou “frauduleux”, contractés pour faciliter par la suite l’obtention de la nationalité française. Ce vote intervient de surcroît deux jours après la convocation devant le procureur de Montpellier du maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, poursuivi pour avoir refusé de célébrer un mariage entre une Française et un Algérien en situation irrégulière, en juillet 2023.L’édile, qui estime “ubuesque” de plaider coupable, risquait en théorie jusqu’à cinq ans de prison, une amende de 75.000 euros et une peine d’inéligibilité.- Jurisprudence claire -L’actualité judiciaire et l’agenda parlementaire se rejoignant, ce dossier a rapidement gagné le sommet du pouvoir, avec des prises de position des ministres de la Justice et de l’Intérieur, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, en faveur de cette proposition de loi, qui doit encore passer par l’Assemblée nationale avant d’être adoptée définitivement.Mais la jurisprudence du Conseil constitutionnel est très claire sur ce sujet: “Le respect de la liberté du mariage (…) s’oppose à ce que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger fasse obstacle, par lui-même, au mariage de l’intéressé”, indiquent les Sages dans une décision de 2003.Néanmoins, “poser deux fois la même question au juge constitutionnel à 20 ans d’intervalle n’est ni insolent ni kamikaze. C’est reconnaître que la société évolue”, a insisté le garde des Sceaux devant les sénateurs. L’écologiste Mélanie Vogel a dénoncé “une attaque en règle contre la Constitution, contre la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et donc contre l’état de droit”, quand la socialiste Corinne Narassiguin a fustigé une initiative qui “reprend le programme de l’extrême droite” pour “alimenter des fantasmes et amplifier un climat anxiogène de xénophobie et de racisme”.L’élue pointe aussi la “volte-face” de Gérald Darmanin, qui s’était clairement opposé à cette proposition lors des débats sur la loi immigration fin 2023 devant la chambre haute.Si l’Association des maires de France (AMF) est favorable au texte, les maires de l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita) l’ont eux jugé “discriminant”.- “Voie de passage” -Mais l’alliance LR-centristes, majoritaire au Sénat, a tout de même fait adopter cette disposition jeudi matin, tout en l’assortissant d’autres dispositifs jugés plus “solides” juridiquement.Elle a ainsi voté une mesure, avec l’appui du gouvernement, pour imposer aux futurs époux de nationalité étrangère de fournir au maire des justificatifs de séjour. Cet outil devant permettre aux maires de caractériser une “absence de consentement” suspectée, par exemple, avant de saisir le procureur de la République, seule autorité pouvant interdire une union.Les sénateurs ont aussi allongé le délai du “sursis au mariage”, soit le temps d’enquête du procureur saisi par le maire en ce sens. Sursis qui serait réputé automatique en l’absence de réponse du procureur sous 15 jours.Autant d’aménagements destinés à “trouver une voie de passage”, insiste Stéphane Demilly, qui estime que “ce n’est pas parce que le Conseil constitutionnel dresse un immense nuage noir au-dessus de nos têtes qu’on n’a pas le droit d’essayer de passer à travers”. 

Mariage d’un étranger en situation irrégulière: le Sénat vote l’interdiction malgré les barrières juridiques

Soutenue par Gérald Darmanin et Bruno Retailleau mais contraire à la jurisprudence constitutionnelle, l’interdiction du mariage pour les étrangers en situation irrégulière a été approuvée jeudi au Sénat en première lecture, une initiative centriste qui désespère la gauche.”Le mariage ne peut être contracté par une personne séjournant de manière irrégulière sur le territoire national”: la proposition de loi du sénateur de la Somme Stéphane Demilly, qui tient en une phrase, a été adoptée à 227 voix contre 110.”Ce texte est simple, univoque, laconique”, a résumé son auteur, “choqué” de voir les maires priés de “lire des articles de la loi française à de futurs époux alors qu’ils n’ont rien à faire dans le pays”.L’initiative du parlementaire entend répondre par la loi à l’affaire du maire UDI d’Hautmont (Nord), Stéphane Wilmotte, assigné en justice par un ex-responsable de mosquée expulsé vers l’Algérie qu’il avait refusé de marier en juin 2023.L’objectif de l’élu à la Haute assemblée: lutter contre des mariages “blancs” ou “gris”, c’est-à-dire simulés, arrangés, “de complaisance” ou “frauduleux”, contractés pour faciliter par la suite l’obtention de la nationalité française. Ce vote intervient de surcroît deux jours après la convocation devant le procureur de Montpellier du maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, poursuivi pour avoir refusé de célébrer un mariage entre une Française et un Algérien en situation irrégulière, en juillet 2023.L’édile, qui estime “ubuesque” de plaider coupable, risquait en théorie jusqu’à cinq ans de prison, une amende de 75.000 euros et une peine d’inéligibilité.- Jurisprudence claire -L’actualité judiciaire et l’agenda parlementaire se rejoignant, ce dossier a rapidement gagné le sommet du pouvoir, avec des prises de position des ministres de la Justice et de l’Intérieur, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, en faveur de cette proposition de loi, qui doit encore passer par l’Assemblée nationale avant d’être adoptée définitivement.Mais la jurisprudence du Conseil constitutionnel est très claire sur ce sujet: “Le respect de la liberté du mariage (…) s’oppose à ce que le caractère irrégulier du séjour d’un étranger fasse obstacle, par lui-même, au mariage de l’intéressé”, indiquent les Sages dans une décision de 2003.Néanmoins, “poser deux fois la même question au juge constitutionnel à 20 ans d’intervalle n’est ni insolent ni kamikaze. C’est reconnaître que la société évolue”, a insisté le garde des Sceaux devant les sénateurs. L’écologiste Mélanie Vogel a dénoncé “une attaque en règle contre la Constitution, contre la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et donc contre l’état de droit”, quand la socialiste Corinne Narassiguin a fustigé une initiative qui “reprend le programme de l’extrême droite” pour “alimenter des fantasmes et amplifier un climat anxiogène de xénophobie et de racisme”.L’élue pointe aussi la “volte-face” de Gérald Darmanin, qui s’était clairement opposé à cette proposition lors des débats sur la loi immigration fin 2023 devant la chambre haute.Si l’Association des maires de France (AMF) est favorable au texte, les maires de l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita) l’ont eux jugé “discriminant”.- “Voie de passage” -Mais l’alliance LR-centristes, majoritaire au Sénat, a tout de même fait adopter cette disposition jeudi matin, tout en l’assortissant d’autres dispositifs jugés plus “solides” juridiquement.Elle a ainsi voté une mesure, avec l’appui du gouvernement, pour imposer aux futurs époux de nationalité étrangère de fournir au maire des justificatifs de séjour. Cet outil devant permettre aux maires de caractériser une “absence de consentement” suspectée, par exemple, avant de saisir le procureur de la République, seule autorité pouvant interdire une union.Les sénateurs ont aussi allongé le délai du “sursis au mariage”, soit le temps d’enquête du procureur saisi par le maire en ce sens. Sursis qui serait réputé automatique en l’absence de réponse du procureur sous 15 jours.Autant d’aménagements destinés à “trouver une voie de passage”, insiste Stéphane Demilly, qui estime que “ce n’est pas parce que le Conseil constitutionnel dresse un immense nuage noir au-dessus de nos têtes qu’on n’a pas le droit d’essayer de passer à travers”.Â