Le pape prend possession de sa chaire d’évêque de Rome en la basilique du Latran
Le pape Léon XIV, évêque de Rome, a symboliquement pris possession dimanche de la basilique de Saint-Jean-de-Latran, dans la Ville éternelle, la plus ancienne d’Occident, liée par l’Histoire à la France.Avant de se rendre dans la “Mère de toutes les églises” où résidaient les papes avant le Vatican, le souverain pontife est passé rituellement au Capitole, siège de la mairie de la capitale italienne.”La paix est la plus puissante vocation universelle de Rome”, lui a dit le maire Roberto Gualtieri, faisant écho au message du pape américain qui a condamné à plusieurs reprises depuis son intronisation le 18 mai les conflits armés faisant rage dans le monde.Au Latran où après son élection chaque nouveau pape continue de venir prendre possession de la chaire épiscopale, Léon XIV a célébré une messe en invoquant l’esprit de la cathédrale qui selon lui doit inspirer “la tendresse, la disponibilité au sacrifice et cette capacité d’écoute qui permet non seulement de venir en aide, mais souvent aussi d’anticiper les besoins et les attentes, avant même qu’ils ne soient exprimés”.C’est dans cette basilique monumentale que furent signés en 1929 les accords du Latran entre le Saint-Siège et le régime de Benito Mussolini, qui normalisèrent les relations entre la péninsule et le Vatican après l’annexion de Rome consécutive à l’unification de l’Italie.Chaque 13 décembre, jour de l’anniversaire d’Henri IV, une messe y est également célébrée en l’honneur de la France. Henri IV, après avoir reçu l’absolution du pape pour avoir abjuré la religion protestante, offrit au Latran l’abbaye bénédictine de Clairac, dans le Lot-et-Garonne (sud), et reçut en échange le titre de chanoine de Saint-Jean-de-Latran.Ce titre passa ensuite aux présidents de la République française. Les présidents René Coty, Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron ont fait le déplacement pour recevoir ce titre, contrairement à Georges Pompidou, François Mitterrand et François Hollande.Le pape devait ensuite se rendre en la basilique Saint-Marie-Majeure, toujours à Rome, où est inhumé son prédécesseur François, décédé le 21 avril à l’âge de 88 ans.
“Nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté”, avertit l’avocat Patrice Spinosi
Inquiet de la montée des populismes, y compris en France, l’avocat Patrice Spinosi met en garde les “enfants gâtés de la liberté”: l’état de droit pourrait être détricoté “à une vitesse exceptionnelle” au gré des changements de pouvoir.Ce spécialiste des libertés publiques, qui publie “Menace sur l’état de droit” (Ed. Allary), épingle la multiplication depuis 10 ans des états d’urgence, sécuritaires post-attentats puis sanitaires avec le Covid, et des législations antiterroristes, qui ont fait entrer dans notre droit des outils susceptibles d’être “dévoyés”.Q: Quel est l’état de notre état de droit après 10 années de régimes d’exception ? “Dégradé. Et ces législations exceptionnelles peuvent être utilisées par des gouvernements illibéraux pour faire entrer dans les législations nationales des outils de surveillance et de contrainte, qui sont présentés comme dérogatoires et temporaires. Mais ces outils vont s’incruster dans le droit et le plus souvent sont utilisés dans des hypothèses pour lesquelles ils n’étaient pas prévus. Un exemple: l’utilisation des périmètres de sécurité créés dans le cadre de l’état d’urgence (en 2017 NDLR). Cette mesure permet de créer des zones dans lesquelles la police peut interdire à certaines personnes de se rendre et contrôler sans en justifier toute personne. On a vu que ce dispositif avait pu être envisagé pour limiter la présence de personnes lors des casserolades autour des déplacements d’Emmanuel Macron. C’est typique du dévoiement d’une mesure initialement créée dans le cadre de l’état d’urgence”Q: Vous jugez également dangereux le flou pouvant entourer la définition de terrorisme…R: “Tout le monde a en tête le terrorisme islamique qui présente un danger pour la sécurité de chacun. Mais le risque c’est que peut être désigné comme terroriste toute personne qui par une action plus ou moins radicale va chercher à s’opposer à la politique du régime en place. Et on voit bien le risque de dérive déjà présent aujourd’hui quand on parle d’écoterrorisme ou de terrorisme intellectuel. Et il y a un risque de dérive particulièrement important dans l’utilisation des outils numériques pour surveiller la population.”Q: Les politiques ne font-ils pas que répondre à une demande sociale ? R: “Il y a une demande de sécurité. Mais la réponse n’est pas forcément la création de dispositifs d’exception. En réalité, pour lutter contre la menace terroriste ou contre les délinquances, ce qu’il faut, c’est des moyens, c’est du budget, c’est de la formation. Beaucoup plus qu’une multiplication de normes. Mais c’est politiquement beaucoup moins vendeur.” Q: Est-il encore possible de revenir en arrière ? R: “Non. C’est le principe de la spirale de l’exception. Le socle des libertés s’érode sans se reconstituer. En revanche, la prise de pouvoir des populistes n’est absolument pas certaine. Et il ne faut surtout pas entrer dans un discours défaitiste. Il y a beaucoup de gens déçus par la démocratie libérale et qui se disent pourquoi ne pas essayer un gouvernement extrême ? A ces gens-là, je dis, ne lâchez pas. En fait, nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté.” Q: Qui sont les tenants de ce populisme que vous craignez ? R: “Il y a un populisme de droite, le Rassemblement national. Il y a un populisme de gauche aujourd’hui représenté globalement par La France insoumise. Et puis il y a une sorte de populisme d’opportunisme, de lâcheté, représenté par des membres des partis républicains, de droite, de gauche, qui sont perméables aux idées des extrêmes, et qui vont blanchir certaines propositions ou qui peuvent avoir des comportements caractéristiques de ceux qui portent atteinte à l’état de droit. C’est évidemment un immense danger.”Q: A quel point le détricotage de l’Etat de droit peut-il être rapide ? R: “C’est la grande illustration de l’exemple américain. Donald Trump démontre à quel point, même dans des démocraties extrêmement installées, l’arrivée au pouvoir d’un leader populiste avec une volonté affirmée de porter atteinte à l’état de droit permet de dévitaliser l’ensemble des contre-pouvoirs à une vitesse exceptionnelle. Et la France est susceptible de connaître le même type de dérive.” Q: Notre Conseil constitutionnel est-il un garde-fou solide ? R: “Le problème, c’est que les membres du Conseil sont nommés par le pouvoir politique. Et donc il est menacé d’être investi par des représentants de la pensée populiste. Si on a une victoire populiste à la présidentielle et aux législatives de 2027, en 2028, il y aura un premier renouvellement par tiers. C’est déjà deux membres du Conseil désignés par un président de la République populiste et le président de l’Assemblée nationale populiste. Et trois ans plus tard, 2031, c’est encore deux nouveaux membres, voire trois, si le Sénat, entre temps, est tombé aux mains des populistes. Une majorité, théoriquement, peut être acquise dès 2031 à des membres du Conseil constitutionnel nommés par des dirigeants populistes. Il reste deux ans, de 2025 à 2027 et un gouvernement avisé profiterait de ce temps pour mieux garantir l’indépendance du Conseil constitutionnel.”
“Nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté”, avertit l’avocat Patrice Spinosi
Inquiet de la montée des populismes, y compris en France, l’avocat Patrice Spinosi met en garde les “enfants gâtés de la liberté”: l’état de droit pourrait être détricoté “à une vitesse exceptionnelle” au gré des changements de pouvoir.Ce spécialiste des libertés publiques, qui publie “Menace sur l’état de droit” (Ed. Allary), épingle la multiplication depuis 10 ans des états d’urgence, sécuritaires post-attentats puis sanitaires avec le Covid, et des législations antiterroristes, qui ont fait entrer dans notre droit des outils susceptibles d’être “dévoyés”.Q: Quel est l’état de notre état de droit après 10 années de régimes d’exception ? “Dégradé. Et ces législations exceptionnelles peuvent être utilisées par des gouvernements illibéraux pour faire entrer dans les législations nationales des outils de surveillance et de contrainte, qui sont présentés comme dérogatoires et temporaires. Mais ces outils vont s’incruster dans le droit et le plus souvent sont utilisés dans des hypothèses pour lesquelles ils n’étaient pas prévus. Un exemple: l’utilisation des périmètres de sécurité créés dans le cadre de l’état d’urgence (en 2017 NDLR). Cette mesure permet de créer des zones dans lesquelles la police peut interdire à certaines personnes de se rendre et contrôler sans en justifier toute personne. On a vu que ce dispositif avait pu être envisagé pour limiter la présence de personnes lors des casserolades autour des déplacements d’Emmanuel Macron. C’est typique du dévoiement d’une mesure initialement créée dans le cadre de l’état d’urgence”Q: Vous jugez également dangereux le flou pouvant entourer la définition de terrorisme…R: “Tout le monde a en tête le terrorisme islamique qui présente un danger pour la sécurité de chacun. Mais le risque c’est que peut être désigné comme terroriste toute personne qui par une action plus ou moins radicale va chercher à s’opposer à la politique du régime en place. Et on voit bien le risque de dérive déjà présent aujourd’hui quand on parle d’écoterrorisme ou de terrorisme intellectuel. Et il y a un risque de dérive particulièrement important dans l’utilisation des outils numériques pour surveiller la population.”Q: Les politiques ne font-ils pas que répondre à une demande sociale ? R: “Il y a une demande de sécurité. Mais la réponse n’est pas forcément la création de dispositifs d’exception. En réalité, pour lutter contre la menace terroriste ou contre les délinquances, ce qu’il faut, c’est des moyens, c’est du budget, c’est de la formation. Beaucoup plus qu’une multiplication de normes. Mais c’est politiquement beaucoup moins vendeur.” Q: Est-il encore possible de revenir en arrière ? R: “Non. C’est le principe de la spirale de l’exception. Le socle des libertés s’érode sans se reconstituer. En revanche, la prise de pouvoir des populistes n’est absolument pas certaine. Et il ne faut surtout pas entrer dans un discours défaitiste. Il y a beaucoup de gens déçus par la démocratie libérale et qui se disent pourquoi ne pas essayer un gouvernement extrême ? A ces gens-là, je dis, ne lâchez pas. En fait, nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté.” Q: Qui sont les tenants de ce populisme que vous craignez ? R: “Il y a un populisme de droite, le Rassemblement national. Il y a un populisme de gauche aujourd’hui représenté globalement par La France insoumise. Et puis il y a une sorte de populisme d’opportunisme, de lâcheté, représenté par des membres des partis républicains, de droite, de gauche, qui sont perméables aux idées des extrêmes, et qui vont blanchir certaines propositions ou qui peuvent avoir des comportements caractéristiques de ceux qui portent atteinte à l’état de droit. C’est évidemment un immense danger.”Q: A quel point le détricotage de l’Etat de droit peut-il être rapide ? R: “C’est la grande illustration de l’exemple américain. Donald Trump démontre à quel point, même dans des démocraties extrêmement installées, l’arrivée au pouvoir d’un leader populiste avec une volonté affirmée de porter atteinte à l’état de droit permet de dévitaliser l’ensemble des contre-pouvoirs à une vitesse exceptionnelle. Et la France est susceptible de connaître le même type de dérive.” Q: Notre Conseil constitutionnel est-il un garde-fou solide ? R: “Le problème, c’est que les membres du Conseil sont nommés par le pouvoir politique. Et donc il est menacé d’être investi par des représentants de la pensée populiste. Si on a une victoire populiste à la présidentielle et aux législatives de 2027, en 2028, il y aura un premier renouvellement par tiers. C’est déjà deux membres du Conseil désignés par un président de la République populiste et le président de l’Assemblée nationale populiste. Et trois ans plus tard, 2031, c’est encore deux nouveaux membres, voire trois, si le Sénat, entre temps, est tombé aux mains des populistes. Une majorité, théoriquement, peut être acquise dès 2031 à des membres du Conseil constitutionnel nommés par des dirigeants populistes. Il reste deux ans, de 2025 à 2027 et un gouvernement avisé profiterait de ce temps pour mieux garantir l’indépendance du Conseil constitutionnel.”
Irak: les réserves d’eau au plus bas depuis 80 ans, selon le gouvernement
Les réserves d’eau d’Irak sont au plus bas depuis 80 ans, en raison d’une médiocre saison des pluies et d’une chute du débit des mythiques fleuves Tigre et Euphrate, a indiqué dimanche à l’AFP le ministère des Ressources hydriques.La pénurie d’eau, pire qu’en 2024, va contraindre les autorités à limiter la superficie des champs cultivés cet été, a détaillé pour l’AFP le porte-parole du ministère, Khaled Chamal.Frappé de plein fouet par le changement climatique, l’Irak souffre de températures en hausse et d’épisodes de sécheresse qui s’enchaînent depuis au moins cinq ans. Mais Bagdad fustige aussi régulièrement les barrages construits en amont chez ses voisins turcs et iraniens, qui réduisent drastiquement le niveau des deux grands fleuves traversant l’Irak.”Actuellement l’Irak reçoit moins de 40% des quantités d’eau qui devraient lui parvenir, c’est très clair, on peut le voir avec les débits du Tigre et de l’Euphrate”, affirme M. Chamal. “L’année dernière nos réserves stratégiques (en eau) étaient meilleures, le double de ce que nous avons actuellement”, souligne-t-il. “En début de saison estivale nous devrions avoir pas moins de 18 milliards de mètres cubes, maintenant nous en sommes à environ 10 milliards”. “En 80 ans nous n’avons jamais eu de réserves aussi basses”, reconnaît ce responsable, mettant en cause des pluies hivernales moins importantes cette année.Comme la sécheresse nécessite d’arbitrer les usages pour garantir de l’eau potable à 46 millions d’Irakiens, les autorités ont dû réduire ces dernières années les surfaces agricoles cultivées.Cet été le pays disposera des quantités nécessaires pour garantir l’eau potable. Mais les autorités seront contraintes de réduire encore un peu plus les cultures. Selon M. Chamal, le plan agricole estival prévoit l’irrigation de “plus de 1,5 million de donums”, une unité de mesure utilisée en Irak, soit l’équivalent de 375.000 hectares. A l’été 2024, les agriculteurs avaient pu irriguer environ 2,5 millions de donums de champs de maïs, vergers et rizières, selon le site du ministère.Pour se dédouaner, la Turquie appelle régulièrement l’Irak à une meilleure gestion de son eau, pointant du doigt le gaspillage provoqué par les méthodes d’irrigation traditionnelles.Bagdad a signé en 2024 avec Ankara un “accord-cadre sur la question de l’eau”, prévoyant notamment des projets conjoints pour une meilleure gestion de la ressource.
Sur les friches industrielles, faire grandir la ville sans rogner les champs
Des skateurs qui s’entraînent, des habitants qui sirotent un café au milieu d’enfants joueurs: la vie a repris à Fives Cail, ancienne usine monumentale au coeur d’un quartier populaire de Lille, emblématique de la reconversion des friches du Nord.Parfois abandonnés depuis des décennies, ces anciens sites industriels attirent de nouveau les municipalités, car ils permettent de densifier la ville sans empiéter sur les terres agricoles.Fermée en 1998, l’ancienne usine de Fives Cail Babcock (FCB) en impose toujours avec ses façades de briques rouges, ses toits en dents de scie, ses verrières métalliques et sa cheminée de 45 mètres.Des locomotives, des wagons et de grands ouvrages, comme les ascenseurs de la tour Eiffel, ont été autrefois assemblés dans ces halles baignées de lumière.Mobilier moderne et nouveaux usages ont investi les lieux depuis 2021 sans effacer ce riche passé industriel: lycée hôtelier, “food court”, brasserie artisanale, ferme urbaine… Bientôt suivront les ateliers de fabrication des gaufres Méert et une piscine.A terme, 1.030 logements doivent aussi voir le jour sur ce site de 25 hectares, dont un tiers de logements sociaux.Les collectivités du Nord misent sur ces terrains déjà artificialisés pour répondre à la pression foncière, dans un contexte où la loi “zéro artificialisation nette” (ZAN) impose une gestion plus sobre du foncier.”C’est une double exigence: préserver les sols naturels et densifier les villes existantes”, souligne la députée du Finistère Sandrine Le Feur, rapporteure d’une mission parlementaire sur le sujet. “On ne peut plus s’étendre indéfiniment au détriment des écosystèmes.”- 375.000 euros par hectare -La reconversion des friches permet “d’être plus sobre en foncier et de préserver les sols (…), dans un triple contexte de dérèglement climatique, d’effondrement de la biodiversité et de souveraineté alimentaire”, note le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).Acquis par la Métropole européenne de Lille (Mel) en 2007, Fives Cail a fait l’objet d’un important chantier d’aménagement, dont le désamiantage. Coût total: 162 millions d’euros, financé essentiellement par la Mel et la mairie de Lille.Mais reconvertir une friche reste un défi, rappelle Catherine Bardy, directrice de l’Etablissement public foncier des Hauts-de-France. “Une friche ne peut pas répondre à un besoin immédiat.”Premier obstacle: l’acquisition du terrain, parfois complexe juridiquement. Ensuite, étude technique et historique du site, puis dépollution. Une remise en état coûte en moyenne 375.000 euros par hectare sans pollution, jusqu’à 800.000 avec contamination, selon le Cerema.Au-delà des aspects techniques et financiers, ces friches sont souvent devenues avec le temps des refuges pour la biodiversité. “Il faut les réinvestir en la respectant au maximum, voire la compenser si nécessaire”, souligne Mme Bardy.- “Verrues” -Dans les Hauts-de-France marqués par la désindustrialisation, plus de 3.000 sites ont été recensés par la plateforme nationale Cartofriches. Ces friches pourraient représenter dans la région “plus de dix ans d’artificialisation”, affirme la Chambre régionale des comptes.Longtemps considérées comme des “verrues du tissu urbain” elles sont désormais au coeur de la lutte contre son étalement, ajoute cette juridiction dans un rapport de 2023. Car ce sont souvent des terrains bien situés, dans des zones à fort besoin foncier.Pour Lille, ces réhabilitations ont aussi un objectif politique: “Garder les catégories populaires dans la ville, éviter qu’elles soient chassées à la périphérie”, résume Stanislas Dendievel, adjoint lillois à l’urbanisme. “A partir de la friche, on refait de la ville sur la ville, on reconstitue une offre d’habitat abordable en coeur de ville et des corridors de nature.”L’une des halles monumentales de Fives Cail, haute de 32 mètres, deviendra ainsi un exosquelette architectural marquant l’entrée d’un nouveau parc de cinq hectares.”Ça va plus vite de manger un peu plus les terrains agricoles et de construire un projet urbain sans âme, sans odeur, sans saveur, que vous pouvez transplanter n’importe où en France”, déplore Fabienne Duwez, directrice générale de Soreli, chargée du projet d’aménagement. Mais “on ne peut plus grignoter les terres agricoles. Toutes les collectivités doivent se saisir de cette question”, insiste-t-elle, à quelques pas des anciens rails de l’usine encore visibles au sol.
Sur les friches industrielles, faire grandir la ville sans rogner les champs
Des skateurs qui s’entraînent, des habitants qui sirotent un café au milieu d’enfants joueurs: la vie a repris à Fives Cail, ancienne usine monumentale au coeur d’un quartier populaire de Lille, emblématique de la reconversion des friches du Nord.Parfois abandonnés depuis des décennies, ces anciens sites industriels attirent de nouveau les municipalités, car ils permettent de densifier la ville sans empiéter sur les terres agricoles.Fermée en 1998, l’ancienne usine de Fives Cail Babcock (FCB) en impose toujours avec ses façades de briques rouges, ses toits en dents de scie, ses verrières métalliques et sa cheminée de 45 mètres.Des locomotives, des wagons et de grands ouvrages, comme les ascenseurs de la tour Eiffel, ont été autrefois assemblés dans ces halles baignées de lumière.Mobilier moderne et nouveaux usages ont investi les lieux depuis 2021 sans effacer ce riche passé industriel: lycée hôtelier, “food court”, brasserie artisanale, ferme urbaine… Bientôt suivront les ateliers de fabrication des gaufres Méert et une piscine.A terme, 1.030 logements doivent aussi voir le jour sur ce site de 25 hectares, dont un tiers de logements sociaux.Les collectivités du Nord misent sur ces terrains déjà artificialisés pour répondre à la pression foncière, dans un contexte où la loi “zéro artificialisation nette” (ZAN) impose une gestion plus sobre du foncier.”C’est une double exigence: préserver les sols naturels et densifier les villes existantes”, souligne la députée du Finistère Sandrine Le Feur, rapporteure d’une mission parlementaire sur le sujet. “On ne peut plus s’étendre indéfiniment au détriment des écosystèmes.”- 375.000 euros par hectare -La reconversion des friches permet “d’être plus sobre en foncier et de préserver les sols (…), dans un triple contexte de dérèglement climatique, d’effondrement de la biodiversité et de souveraineté alimentaire”, note le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).Acquis par la Métropole européenne de Lille (Mel) en 2007, Fives Cail a fait l’objet d’un important chantier d’aménagement, dont le désamiantage. Coût total: 162 millions d’euros, financé essentiellement par la Mel et la mairie de Lille.Mais reconvertir une friche reste un défi, rappelle Catherine Bardy, directrice de l’Etablissement public foncier des Hauts-de-France. “Une friche ne peut pas répondre à un besoin immédiat.”Premier obstacle: l’acquisition du terrain, parfois complexe juridiquement. Ensuite, étude technique et historique du site, puis dépollution. Une remise en état coûte en moyenne 375.000 euros par hectare sans pollution, jusqu’à 800.000 avec contamination, selon le Cerema.Au-delà des aspects techniques et financiers, ces friches sont souvent devenues avec le temps des refuges pour la biodiversité. “Il faut les réinvestir en la respectant au maximum, voire la compenser si nécessaire”, souligne Mme Bardy.- “Verrues” -Dans les Hauts-de-France marqués par la désindustrialisation, plus de 3.000 sites ont été recensés par la plateforme nationale Cartofriches. Ces friches pourraient représenter dans la région “plus de dix ans d’artificialisation”, affirme la Chambre régionale des comptes.Longtemps considérées comme des “verrues du tissu urbain” elles sont désormais au coeur de la lutte contre son étalement, ajoute cette juridiction dans un rapport de 2023. Car ce sont souvent des terrains bien situés, dans des zones à fort besoin foncier.Pour Lille, ces réhabilitations ont aussi un objectif politique: “Garder les catégories populaires dans la ville, éviter qu’elles soient chassées à la périphérie”, résume Stanislas Dendievel, adjoint lillois à l’urbanisme. “A partir de la friche, on refait de la ville sur la ville, on reconstitue une offre d’habitat abordable en coeur de ville et des corridors de nature.”L’une des halles monumentales de Fives Cail, haute de 32 mètres, deviendra ainsi un exosquelette architectural marquant l’entrée d’un nouveau parc de cinq hectares.”Ça va plus vite de manger un peu plus les terrains agricoles et de construire un projet urbain sans âme, sans odeur, sans saveur, que vous pouvez transplanter n’importe où en France”, déplore Fabienne Duwez, directrice générale de Soreli, chargée du projet d’aménagement. Mais “on ne peut plus grignoter les terres agricoles. Toutes les collectivités doivent se saisir de cette question”, insiste-t-elle, à quelques pas des anciens rails de l’usine encore visibles au sol.
Wooden spooners Chennai end IPL with big win over Gujarat
Opener Devon Conway and Dewald Brevis hit half-centuries to help bottom-placed Chennai Super Kings end their IPL campaign with a crushing 83-run win over Gujarat Titans on Sunday.New Zealand’s Conway hit 52 and South African Brevis made 57 off 23 balls to fire Chennai to 230-5 after they elected to bat first at the world’s biggest cricket stadium in Ahmedabad.The bowlers then combined to dismiss Gujarat, who have already qualified for the playoffs, for 147 in 18.3 overs.Chennai ended with four wins in 14 matches with debate over the future of their veteran M.S. Dhoni, who took over as leader midway after injury to regular captain Ruturaj Gaikwad. But the 43-year-old Dhoni kept his cards close to his chest.”Every year it’s a new challenge, especially when you reach the last stage of your career, you have to respect the body,” said Dhoni at the toss.”Also it needs a lot of maintenance. I would only thank God that when I was playing international cricket and representing my country it didn’t trouble me.”Gujarat, Punjab Kings, Royal Challengers Bengaluru and Mumbai Indians are certain of filling the top four places, but are fighting to finish in the top two spots which offer two shots at reaching the final on June 3.Gujarat end the group stage with 18 points. Punjab (17), Bengaluru (17) and five-time winners Mumbai (16) have one match left.The spotlight was on Gujarat captain Shubman Gill, who took the field a day after he was named captain of the Indian Test team.He was the first batter out for 13 off nine balls in Gujarat’s chase that never took off due to regular wickets.Gill said the defeat was a “hard pill to swallow”.England’s Jos Buttler fell for 13 and West Indies left-hander Sherfane Rutherford out for a duck as Gujarat slipped to 30-3.Gill’s partner Sai Sudharsan, who has been included in the Test team for India’s five-Test tour of England starting with the opener on June 20, made 41 but the rest of the batting fell flat.Medium-pace bowler Anshul Kamboj and Afghanistan spinner Noor Ahmad took three wickets each.The batters set up victory after the left-handed Conway and 17-year-old opener Ayush Mhatre, who hit 34 off 17 balls, gave Chennai a strong start.Mhatre fell but Conway kept up the charge with Urvil Patel and then Shivam Dube before Brevis took over to boost the total.Brevis, who got out on the final ball of the innings, and the left-handed Ravindra Jadeja, who hit an unbeaten 21, put on 74 from 39 balls to pummel the opposition attack and set up the win.






