Les pays baltes se déconnectent du réseau électrique russe, fin des risques de “chantage”

Les trois pays baltes, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, ont achevé leur déconnexion historique du réseau électrique russe samedi pour intégrer le système européen, un processus lancé il y a des années et devenu urgent depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou.Ces anciennes républiques soviétiques, intégrées à l’Union européenne et à l’Otan depuis 2004, se coupent du réseau russe, auquel ils étaient reliés depuis l’époque de l’URSS, pour empêcher Moscou d’en faire une arme contre eux.”Nous avons éliminé toute possibilité théorique pour que la Russie puisse utiliser le contrôle du réseau énergétique comme une arme”, a déclaré samedi à l’AFP le ministre lituanien de l’énergie, Zygimantas Vaiciunas.M. Vaiciunas a indiqué que le processus de déconnexion qui a débuté à 06H00 (04H00 GMT) a été achevé samedi à 09H09 (07H09 GMT).”Nous attendions ce moment depuis longtemps”, a-t-il dit aux journalistes après s’être entretenu avec ses homologues estonien et letton.”Le système énergétique des Etats baltes est enfin entre nos mains. Nous contrôlons la situation”, s’est-il réjoui.La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne, a salué “une victoire pour la démocratie”, dans un message sur X.Des célébrations officielles sont prévues dans les trois pays. La Lettonie va physiquement couper samedi un câble électrique la reliant à la Russie, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit participer à une cérémonie avec les dirigeants baltes dimanche à Vilnius, en Lituanie.Le Premier ministre lituanien Gintautas Paluckas a loué sur X “le début d’une nouvelle ère de l’indépendance énergétique” des trois pays.Le processus a pris de longues années en raison de nombreux problèmes technologiques et financiers et de la nécessité de diversifier entretemps l’approvisionnement via notamment des câbles sous-marins. Le changement est devenu urgent après l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, qui a réveillé chez les Baltes la crainte d’être les prochains visés par Moscou.Les trois pays ont depuis cessé d’acheter du gaz et de l’électricité russes, mais leurs réseaux électriques sont restés connectés à la Russie et au Bélarus, la régulation de la fréquence étant contrôlée depuis Moscou.Aussi dépendaient-ils toujours de la Russie pour un flux d’électricité stable, crucial pour les appareils nécessitant une alimentation électrique fiable, notamment dans des processus industriels. – “Possibles provocations” -Une fois les trois pays baltes déconnectés du réseau russe, ils fonctionneront en “mode isolé” pendant environ 24 heures pour tester la fréquence de leur réseau.”Nous devons effectuer des tests pour garantir à l’Europe la stabilité de notre système énergétique”, a expliqué Rokas Masiulis, directeur de Litgrid, l’opérateur public du réseau électrique lituanien.Les Etats baltes intégreront ensuite le réseau européen via la Pologne. Les responsables lituaniens et polonais entameront le processus de synchronisation aux alentours de midi dimanche. Les autorités ont prévenu que des problèmes pourraient survenir.”Divers risques à court terme sont possibles, tels que des opérations cinétiques (militaires) contre des infrastructures critiques, des cyberattaques et des campagnes de désinformation” menées par la Russie, a jugé le département de la sécurité de l’Etat lituanien. L’opérateur électrique polonais PSE a annoncé l’envoi d’hélicoptères et de drones pour surveiller la connexion avec la Lituanie.Le président letton Edgars Rinkevics a estimé sur la chaîne publique LTV1 que les trois pays, quoique “totalement prêts”, ne pouvaient “exclure de possibles provocations”.En Estonie, la police et des volontaires seront postés dans les infrastructures électriques essentielles jusqu’au week-end prochain, à cause des risques de sabotage.Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’énergie ont été endommagés en mer Baltique ces derniers mois. Experts et politiciens ont accusé la Russie de mener ainsi une guerre hybride, ce que Moscou dément.- “Les gens ne sentiront rien” -Au total, 1,6 milliard d’euros ont été investis dans les trois pays baltes et en Pologne dans le projet de synchronisation.Le président lituanien Gitanas Nauseda s’est voulu rassurant. “Les gens ne sentiront rien, que ce soit sur leur facture ou en termes de désagrément”, a-t-il affirmé à la presse.Le ministère estonien du Climat a appelé la population à vivre comme d’habitude. Car “plus votre comportement sera habituel et prévisible (…), plus la gestion du réseau énergétique sera facile”.A la suite du découplage balte, le système énergétique de l’enclave russe de Kaliningrad fonctionnera désormais en “mode insulaire”, sans connexion au réseau de la Russie continentale.Interrogé sur ce point, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait déclaré la semaine dernière que la Russie avait “pris toutes les mesures nécessaires pour garantir le fonctionnement fiable et ininterrompu” de son système énergétique unifié.

Des Syriens coincés dans des camps après avoir trouvé leurs maisons en ruines

Mehdi al-Chayech pensait pouvoir rapidement retourner chez lui après la chute de Bachar al-Assad, mais, à l’instar de dizaines de milliers de Syriens vivant dans des camps de déplacés, il a trouvé sa maison inhabitable, bombardée pendant la guerre.”Nous étions incroyablement heureux lorsque le régime est tombé”, lance ce quadragénaire depuis son habitation formée de blocs de béton dans le camp d’Atmé dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.Mais “lorsque nous sommes arrivés dans notre village” dans la province centrale de Hama, “nous avons été déçus”, raconte à l’AFP ce père de quatre enfants. La maison “a été touchée par les bombardements” et après des années d’abandon elle “n’est plus habitable”.  Le renversement du président Assad le 8 décembre par une coalition de factions rebelles islamistes venues de la province d’Idleb, a ravivé l’espoir d’un retour chez eux de millions de Syriens, déplacés ou réfugiés à l’étranger.Mais beaucoup se heurtent à la dure réalité: maisons et infrastructures gravement endommagées, voire détruites et pas de moyens pour reconstruire.Les autorités de transition tablent sur le soutien international, notamment des riches monarchies du Golfe, pour reconstruire le pays après près de 14 années de guerre.Déplacé depuis 2012, M. Chayech a dû revenir dans le camp, l’un des plus grands d’Idleb, tout en reconnaissant avoir été heureux de retrouver des proches dans sa région d’origine.Sous un froid glacial, la fumée s’élève des chauffages à carburant dans ce camp tentaculaire, près de la frontière turque, qui abrite des dizaines de milliers de personnes. – Maisons “rasées” -Avant la chute d’Assad, plus de cinq millions de personnes vivaient dans les zones tenues par les rebelles dans la province d’Idleb et ses environs, la plupart des déplacés. Et après l’arrivée des nouvelles autorités, un petit nombre a quitté la zone.David Carden, coordinateur humanitaire régional adjoint de l’ONU pour la Syrie, explique à l’AFP que “plus de 71.000 personnes ont quitté les camps du nord-ouest de la Syrie ces deux derniers mois, une petite fraction comparée aux deux millions” réparties dans des centaines de camps et “ayant besoin d’une aide vitale”.”De nombreux résidents des camps ne peuvent pas retourner chez eux car leurs maisons ont été détruites ou manquent d’électricité, d’eau courante ou d’autres services de base. Beaucoup craignent également d’être pris dans des champs de mines sur les anciennes lignes de front”, ajoute-t-il. Mère de trois enfants, Mariam Anbari, 30 ans, vit dans le camp d’Atmé depuis sept ans après avoir fui Hama. “Nous voulons retourner dans nos maisons mais elles ont été rasées.”- “Mal au coeur” -Mariam Anbari explique, son bébé de six mois dormant à côté, que le revenu quotidien de son mari suffit à peine à acheter du pain et de l’eau.”La chute du régime ne me dit rien. Notre situation est difficile que ce soit sous Bachar al-Assad ou sous Ahmad al-Chareh”, le nouveau président intérimaire de la Syrie, ajoute-t-elle en faisant la vaisselle dans une eau glacée.Mais elle dit quand même garder l’espoir d’une amélioration de leur situation avec l’arrivée des nouvelles autorités. La majorité des habitants du camp dépendent de l’aide humanitaire, dans un pays à l’économie minée par la guerre et où une grande partie de la population vit dans la pauvreté.Dans le camp, où serpentent des motos entre les habitations et où des enfants jouent à l’extérieur malgré le froid, Sabah al-Jasser, 52 ans, et son mari Mohamed, tiennent une petite épicerie. Elle y est installée avec sa famille depuis sept ans après avoir fui son village situé dans la région de Khan Cheikhoun dans la province d’Idleb. “Nous étions heureux à l’annonce de la chute du régime mais nous sommes tristes car nous avons trouvé nos maisons détruites et nos arbres coupés et brûlés. Cela fait mal au coeur”, s’exclame cette mère de quatre enfants.Malgré tout, elle a l’intention de retourner chez elle à la fin de l’année scolaire. “Nous allons revenir et nous monterons une tente.”

Des Syriens coincés dans des camps après avoir trouvé leurs maisons en ruines

Mehdi al-Chayech pensait pouvoir rapidement retourner chez lui après la chute de Bachar al-Assad, mais, à l’instar de dizaines de milliers de Syriens vivant dans des camps de déplacés, il a trouvé sa maison inhabitable, bombardée pendant la guerre.”Nous étions incroyablement heureux lorsque le régime est tombé”, lance ce quadragénaire depuis son habitation formée de blocs de béton dans le camp d’Atmé dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.Mais “lorsque nous sommes arrivés dans notre village” dans la province centrale de Hama, “nous avons été déçus”, raconte à l’AFP ce père de quatre enfants. La maison “a été touchée par les bombardements” et après des années d’abandon elle “n’est plus habitable”.  Le renversement du président Assad le 8 décembre par une coalition de factions rebelles islamistes venues de la province d’Idleb, a ravivé l’espoir d’un retour chez eux de millions de Syriens, déplacés ou réfugiés à l’étranger.Mais beaucoup se heurtent à la dure réalité: maisons et infrastructures gravement endommagées, voire détruites et pas de moyens pour reconstruire.Les autorités de transition tablent sur le soutien international, notamment des riches monarchies du Golfe, pour reconstruire le pays après près de 14 années de guerre.Déplacé depuis 2012, M. Chayech a dû revenir dans le camp, l’un des plus grands d’Idleb, tout en reconnaissant avoir été heureux de retrouver des proches dans sa région d’origine.Sous un froid glacial, la fumée s’élève des chauffages à carburant dans ce camp tentaculaire, près de la frontière turque, qui abrite des dizaines de milliers de personnes. – Maisons “rasées” -Avant la chute d’Assad, plus de cinq millions de personnes vivaient dans les zones tenues par les rebelles dans la province d’Idleb et ses environs, la plupart des déplacés. Et après l’arrivée des nouvelles autorités, un petit nombre a quitté la zone.David Carden, coordinateur humanitaire régional adjoint de l’ONU pour la Syrie, explique à l’AFP que “plus de 71.000 personnes ont quitté les camps du nord-ouest de la Syrie ces deux derniers mois, une petite fraction comparée aux deux millions” réparties dans des centaines de camps et “ayant besoin d’une aide vitale”.”De nombreux résidents des camps ne peuvent pas retourner chez eux car leurs maisons ont été détruites ou manquent d’électricité, d’eau courante ou d’autres services de base. Beaucoup craignent également d’être pris dans des champs de mines sur les anciennes lignes de front”, ajoute-t-il. Mère de trois enfants, Mariam Anbari, 30 ans, vit dans le camp d’Atmé depuis sept ans après avoir fui Hama. “Nous voulons retourner dans nos maisons mais elles ont été rasées.”- “Mal au coeur” -Mariam Anbari explique, son bébé de six mois dormant à côté, que le revenu quotidien de son mari suffit à peine à acheter du pain et de l’eau.”La chute du régime ne me dit rien. Notre situation est difficile que ce soit sous Bachar al-Assad ou sous Ahmad al-Chareh”, le nouveau président intérimaire de la Syrie, ajoute-t-elle en faisant la vaisselle dans une eau glacée.Mais elle dit quand même garder l’espoir d’une amélioration de leur situation avec l’arrivée des nouvelles autorités. La majorité des habitants du camp dépendent de l’aide humanitaire, dans un pays à l’économie minée par la guerre et où une grande partie de la population vit dans la pauvreté.Dans le camp, où serpentent des motos entre les habitations et où des enfants jouent à l’extérieur malgré le froid, Sabah al-Jasser, 52 ans, et son mari Mohamed, tiennent une petite épicerie. Elle y est installée avec sa famille depuis sept ans après avoir fui son village situé dans la région de Khan Cheikhoun dans la province d’Idleb. “Nous étions heureux à l’annonce de la chute du régime mais nous sommes tristes car nous avons trouvé nos maisons détruites et nos arbres coupés et brûlés. Cela fait mal au coeur”, s’exclame cette mère de quatre enfants.Malgré tout, elle a l’intention de retourner chez elle à la fin de l’année scolaire. “Nous allons revenir et nous monterons une tente.”

L’actrice trans Karla Sofía Gascón, un conte de fée qui finit mal

Le conte de fées finit mal: l’actrice trans Karla Sofía Gascón, vedette du film “Emilia Perez” en passe de devenir un symbole de la lutte contre les discriminations, a ruiné sa réputation et sa carrière avec d’anciens messages racistes, exhumés sur les réseaux.L’Espagnole qui a fait sa transition de genre à 46 ans et partait favorite pour les Oscars, dont elle aurait pu marquer l’histoire, a vu ses chances s’effondrer. Entraînant dans sa chute l’équipe du film “Emilia Perez”.”J’ai eu une vie un peu étrange”, confiait-elle à l’AFP lors du Festival de Cannes. “J’ai fait des choses bien et des erreurs, comme tous les êtres humains”. Ceux qui la connaissent la décrivent comme “intense”, d’autres disent même “incontrôlable”.Mais personne n’imaginait publiquement qu’elle avait pu, sur Twitter (aujourd’hui X), qualifier l’islam de “foyer d’infection pour l’humanité”, railler la diversité dans le divertissement, ou encore le mouvement anti-raciste né après la mort de George Floyd, un Noir américain tué par la police en 2020.Elle est aussi nommée aux Bafta britanniques et aux César, mais n’a plus guère de chance. Et devra selon toute probabilité, se contenter du prix d’interprétation féminine, obtenu à titre collectif, avec les autres actrices du film, Zoe Saldaña, Selena Gomez et Adriana Paz, au Festival de Cannes.- Le rôle de sa vie -Lorsque Karla Sofía Gascón, 52 ans, monte ce soir-là sur la scène du Palais des Festivals, elle est au faîte de sa gloire. “À toutes les personnes trans qui souffrent tant. Je veux que ces personnes arrivent à croire qu’il est toujours possible de s’améliorer”, remercie-t-elle, seule au micro.”C’est très beau d’être un exemple. Un exemple (du fait) que les rêves se réalisent”, a-t-elle encore dit à Cannes.Jacques Audiard, qui a le don de transformer en or les carrières d’acteurs, a changé sa vie en écrivant cette comédie musicale à nulle autre pareille.À sa bonne fée, Karla Sofía Gascón a dit qu’elle voulait jouer les deux rôles, celui d’Emilia, mais aussi celui de Manitas, le redoutable narcotrafiquant qu’elle était avant sa transition, en écho à son propre parcours.Dans les années 1990, le comédien qu’il était a commencé à jouer dans des séries populaires en Espagne, comme “Isabel” et “El súper”. Il fait de la figuration et de la pub.Il émigre au Mexique et joue en 2013 dans “Nosotros los nobles (2013)”, un des plus gros succès cinématographiques du pays. Le confort financier acquis grâce à ce film décidera Karla Sofía Gascón à entamer sa transition complète. De son expérience, elle a sorti un livre autobiographique, qui l’a exposée à l’homophobie et à la transphobie. Son prix à Cannes lui vaut de nouvelles attaques transphobes. Elle portera plainte en France pour “outrage sexiste” contre l’eurodéputée Marion Maréchal.- “Perdue” -Neuf mois plus tard, le rêve est parti en fumée. Netflix, qui a énormément misé sur le film, l’a effacée de sa campagne pour les Oscars, selon les médias hollywoodiens, lui préférant Zoé Saldaña, second rôle, dans sa promotion. En Espagne, une maison d’édition a renoncé à rééditer sa biographie.La défense de Karla Sofia Gascon a été confuse. Dans un communiqué transmis par Netflix, elle a présenté ses excuses “en tant que membre d’une communauté marginalisée”. Elle s’est défendue d’être “raciste” dans une interview à CNN.Mais elle a refusé de se retirer de la course aux Oscars. Sur Instagram, elle évoque une époque où elle se sentait “perdue dans (sa) transition, cherchant l’approbation dans le regard des autres”. Elle se dit également victime de la “cancel culture”, en français culture de l’effacement ou de l’annulation, un processus qui vise à exclure de la mémoire collective une personnalité dont les comportements sont jugés répréhensibles.Finalement, elle annonce vendredi qu’elle gardera “le silence”, dans l’espoir de permettre “au film d’être apprécié pour ce qu’il est, une belle ode à l’amour et à la différence”.Jacques Audiard a coupé le cordon avec une actrice devenue radioactive. “Je ne veux pas lui parler. Elle est dans un processus d’autodestruction”, a-t-il déclaré au média spécialisé Deadline. “Elle joue à la victime (…) Comme si elle pensait que les mots ne font pas de mal”.

Cinébébé, où l’on fait les bébés hyperréalistes de vos films et séries

La pointe de la longue aiguille entre et sort du crâne du bébé: Céline Lallement, technicienne d’atelier, vient de débuter un marathon de plusieurs jours pour implanter un à un les cheveux de ce poupon de 3 mois, dernière création de Cinébébé.Cette entreprise, créée en 2008 et installée à Saint-Denis, en banlieue parisienne,depuis 2023, est l’une des seules au monde spécialisées dans la création de bébés en silicone hyperréalistes pour des tournages de films ou de séries.”C’est du mohair, ça vient de la chèvre angora. C’est plus fin que les cheveux des adultes, donc ça imite très bien les cheveux des bébés”, explique en cette fin janvier Céline Lallement, qui pique et repique. Soudain, elle repère un “poireau”. “Il y a deux cheveux dans un même trou, ça ne va pas”, dit-elle avant de prendre une pince à épiler pour corriger cela. Le dernier-né de Cinébébé est destiné à un tournage en Angleterre d’ici quelques jours, selon Justine Ray Le Solliec, co-gérante de cet atelier d’effets spéciaux avec Julie Barrère. Rougeurs sur les joues, petites veines apparentes sous les paupières, plis et pores de la peau, le réalisme de ce nourrisson est saisissant. “Il faut compter dans les 700 euros pour la location d’un bébé pour un jour de tournage et entre 9.000 et 15.000 euros pour l’achat, en fonction du temps de travail qui peut aller jusqu’à un mois et demi si on part de zéro”, précise la dirigeante.  Du prématuré de 26 semaines au bébé de 18 mois, une cinquantaine de mannequins miniatures ultra-réalistes sont disponibles à la location, selon les besoins des tournages, du film “Le Comte de Monte-Cristo” à la série “Emily in Paris”, en passant par “Titane” ou “The Pod génération”. A partir de photos, une sculpture de la tête du bambin est créée par l’équipe pour faire des moules dans lesquels sont réalisés des “tirages” en silicone. – Une centaine de productions par an -“En France, la réglementation interdit de faire participer à un tournage un nourrisson de moins de 3 mois. Entre 3 mois et 3 ans, le temps de prise de vue est limité à une heure par jour. Ce qui peut être compliqué lorsqu’il y a de nombreuses scènes avec des enfants”, décrypte Justine Ray Le Solliec. Outre la réglementation, depuis les différents confinements en 2020 et 2021 liés à la pandémie de Covid-19, leur activité a connu une accélération. “Cela nous a aidés car il ne pouvait pas y avoir de bébé sur les plateaux de tournage durant cette période”, ajoute-t-elle. Leur chiffre d’affaires post-pandémie a doublé tous les ans, avec un “léger ralentissement” en 2024 par rapport à 2023 avec 35% de croissance, selon la dirigeante qui indique avoir “atteint un plafond en France” et souhaite s’installer à Londres en 2025 pour se développer à l’international. Ces dernières années, “on tourne à une centaine de productions par an en France et en Europe mais on passe plus de temps sur chaque projet, avec l’activité de conseil, donc ça fait plus de chiffre d’affaires”.  Car outre des bébés et autres ventres et poitrines de femmes enceintes, placentas, fÅ“tus, cordons ombilicaux, Cinébébé propose des bassins de femmes pour pouvoir filmer des scènes d’accouchement de face, des conseils lors de l’écriture du film et une assistance aux comédiens sur le tournage pour que la scène soit la plus réaliste possible à l’écran. “On travaille nous-mêmes avec le milieu médical qui nous conseille, notamment avec l’association Néo’Sens basée à l’hôpital de Port-Royal (à Paris, NDLR), spécialisée dans les prématurés”, fait savoir Justine Ray Le Solliec. Pour 2025, l’objectif est également de développer des bébés avec les yeux ouverts, un défi en termes de réalisme, et des poupons plus grands pour des scènes de cascade, conclut la dirigeante. 

Cinébébé, où l’on fait les bébés hyperréalistes de vos films et séries

La pointe de la longue aiguille entre et sort du crâne du bébé: Céline Lallement, technicienne d’atelier, vient de débuter un marathon de plusieurs jours pour implanter un à un les cheveux de ce poupon de 3 mois, dernière création de Cinébébé.Cette entreprise, créée en 2008 et installée à Saint-Denis, en banlieue parisienne,depuis 2023, est l’une des seules au monde spécialisées dans la création de bébés en silicone hyperréalistes pour des tournages de films ou de séries.”C’est du mohair, ça vient de la chèvre angora. C’est plus fin que les cheveux des adultes, donc ça imite très bien les cheveux des bébés”, explique en cette fin janvier Céline Lallement, qui pique et repique. Soudain, elle repère un “poireau”. “Il y a deux cheveux dans un même trou, ça ne va pas”, dit-elle avant de prendre une pince à épiler pour corriger cela. Le dernier-né de Cinébébé est destiné à un tournage en Angleterre d’ici quelques jours, selon Justine Ray Le Solliec, co-gérante de cet atelier d’effets spéciaux avec Julie Barrère. Rougeurs sur les joues, petites veines apparentes sous les paupières, plis et pores de la peau, le réalisme de ce nourrisson est saisissant. “Il faut compter dans les 700 euros pour la location d’un bébé pour un jour de tournage et entre 9.000 et 15.000 euros pour l’achat, en fonction du temps de travail qui peut aller jusqu’à un mois et demi si on part de zéro”, précise la dirigeante.  Du prématuré de 26 semaines au bébé de 18 mois, une cinquantaine de mannequins miniatures ultra-réalistes sont disponibles à la location, selon les besoins des tournages, du film “Le Comte de Monte-Cristo” à la série “Emily in Paris”, en passant par “Titane” ou “The Pod génération”. A partir de photos, une sculpture de la tête du bambin est créée par l’équipe pour faire des moules dans lesquels sont réalisés des “tirages” en silicone. – Une centaine de productions par an -“En France, la réglementation interdit de faire participer à un tournage un nourrisson de moins de 3 mois. Entre 3 mois et 3 ans, le temps de prise de vue est limité à une heure par jour. Ce qui peut être compliqué lorsqu’il y a de nombreuses scènes avec des enfants”, décrypte Justine Ray Le Solliec. Outre la réglementation, depuis les différents confinements en 2020 et 2021 liés à la pandémie de Covid-19, leur activité a connu une accélération. “Cela nous a aidés car il ne pouvait pas y avoir de bébé sur les plateaux de tournage durant cette période”, ajoute-t-elle. Leur chiffre d’affaires post-pandémie a doublé tous les ans, avec un “léger ralentissement” en 2024 par rapport à 2023 avec 35% de croissance, selon la dirigeante qui indique avoir “atteint un plafond en France” et souhaite s’installer à Londres en 2025 pour se développer à l’international. Ces dernières années, “on tourne à une centaine de productions par an en France et en Europe mais on passe plus de temps sur chaque projet, avec l’activité de conseil, donc ça fait plus de chiffre d’affaires”.  Car outre des bébés et autres ventres et poitrines de femmes enceintes, placentas, fÅ“tus, cordons ombilicaux, Cinébébé propose des bassins de femmes pour pouvoir filmer des scènes d’accouchement de face, des conseils lors de l’écriture du film et une assistance aux comédiens sur le tournage pour que la scène soit la plus réaliste possible à l’écran. “On travaille nous-mêmes avec le milieu médical qui nous conseille, notamment avec l’association Néo’Sens basée à l’hôpital de Port-Royal (à Paris, NDLR), spécialisée dans les prématurés”, fait savoir Justine Ray Le Solliec. Pour 2025, l’objectif est également de développer des bébés avec les yeux ouverts, un défi en termes de réalisme, et des poupons plus grands pour des scènes de cascade, conclut la dirigeante.Â