Malgré un mandat éprouvant, six maires sur dix prêts à se représenter en 2026
Fatigués mais déterminés: malgré la succession des crises depuis le début de leur mandat en 2020, près de six maires sur 10 envisagent de se représenter en 2026, selon l’enquête AMF/Cevipof-Sciences Po publiée vendredi sur l’état d’esprit des maires.En octobre 2019, 49% des maires déclaraient vouloir repartir. Ils sont désormais 58% à vouloir le faire, malgré un mandat marqué par la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et les tensions inflationnistes, ainsi que la forte instabilité politique nationale. “Le volontarisme a souvent pris le pas sur la résignation” à quatre mois du prochain scrutin, signe que “l’envie d’agir reste puissante malgré la fatigue”, relève l’étude, réalisée auprès de plus de 3.700 maires.”On augmente de presque 10 points, je ne m’attendais pas à ce chiffre. J’ai le sentiment que les maires ont passé le stade des récriminations et que quand vient le temps de l’élection, ils se remobilisent”, analyse auprès de l’AFP Martial Foucault, professeur à Sciences-Po et co-auteur de l’étude, pour qui il n’y a “pas de crise des vocations”, même s’il y a des vocations qui peuvent être “empêchées, ou difficiles à assumer”.Le rythme des démissions de maires, supérieur à 400 par an, n’a pourtant jamais été aussi fort que lors de ce mandat. Quant à celui des conseillers municipaux, il est évalué à 1,6 en moyenne par commune, soit 57.000 en tout depuis 2020, un chiffre “peu élevé”, selon M. Foucault, qui note cependant un absentéisme régulier de conseillers dans 60% des communes interrogées. Principal facteur de crise, les désaccords au sein des conseils municipaux, qui “fragilisent la cohésion des équipes municipales”, souligne l’étude, un tiers des maires étant confrontés à une “opposition structurée” dont 58% jugent qu’elle “joue un rôle négatif”. Lorsque les conseils municipaux sont “très pacifiques”, 62% des élus interrogés disent vouloir se représenter, contre seulement 46% lorsque les conseils sont jugés “agressifs” – mais seuls 8% des maires décrivent des séances du conseil municipal “agressives”.- Violences -La volonté de poursuivre les projets engagés pour sa commune (79%) et servir l’intérêt général (78%) sont les deux premiers motifs cités pour repartir. Ceux qui renoncent invoquent surtout le besoin de retrouver du temps pour leur vie personnelle (79%). L’âge joue un rôle clé: 73% des moins de 35 ans souhaitent repartir contre seulement 30% des plus de 75 ans.La satisfaction dans sa vie personnelle favorise également l’engagement, tandis que les maires de villages sont plus prompts à jeter l’éponge.En cas de baisse des recettes, les maires couperaient d’abord dans le budget voirie et espaces verts, devant les aides aux associations et les dépenses culturelles, quand les Français sacrifieraient le sport, puis les aides aux associations et à la culture.L’accès aux soins s’impose comme un thème de campagne prioritaire, tandis que la problématique des personnes âgées apparaît comme trois fois plus importante dans les très petites communes que dans les communes moyennes.Interrogés sur la situation financière de leur commune, près de 9 maires sur 10 la jugent “saine”, soit plus de 10 points de plus qu’en 2022, année marquée par la crise énergétique. “Les maires ont tendance à s’auto-congratuler à la veille de l’élection. Les indicateurs sont au rouge en milieu de mandat, et au vert en fin de mandat”, observe Martial Foucault.Depuis 2020, les violences contre les élus se sont d’abord envolées, puis légèrement stabilisées après la mi-mandat.Les maires déclarent à 65% avoir déjà été victimes d’incivilités, soit 12 points de plus qu’en 2020. Ils sont 36% à avoir subi des injures et insultes (+7 points) ou encore à avoir été attaqués ou menacés (28%) sur les réseaux sociaux (+8 points), tandis que des agressions physiques sont signalées par 8% des maires (+3 points).L’enquête a été administrée en ligne du 1er au 29 octobre.
Malgré un mandat éprouvant, six maires sur dix prêts à se représenter en 2026
Fatigués mais déterminés: malgré la succession des crises depuis le début de leur mandat en 2020, près de six maires sur 10 envisagent de se représenter en 2026, selon l’enquête AMF/Cevipof-Sciences Po publiée vendredi sur l’état d’esprit des maires.En octobre 2019, 49% des maires déclaraient vouloir repartir. Ils sont désormais 58% à vouloir le faire, malgré un mandat marqué par la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et les tensions inflationnistes, ainsi que la forte instabilité politique nationale. “Le volontarisme a souvent pris le pas sur la résignation” à quatre mois du prochain scrutin, signe que “l’envie d’agir reste puissante malgré la fatigue”, relève l’étude, réalisée auprès de plus de 3.700 maires.”On augmente de presque 10 points, je ne m’attendais pas à ce chiffre. J’ai le sentiment que les maires ont passé le stade des récriminations et que quand vient le temps de l’élection, ils se remobilisent”, analyse auprès de l’AFP Martial Foucault, professeur à Sciences-Po et co-auteur de l’étude, pour qui il n’y a “pas de crise des vocations”, même s’il y a des vocations qui peuvent être “empêchées, ou difficiles à assumer”.Le rythme des démissions de maires, supérieur à 400 par an, n’a pourtant jamais été aussi fort que lors de ce mandat. Quant à celui des conseillers municipaux, il est évalué à 1,6 en moyenne par commune, soit 57.000 en tout depuis 2020, un chiffre “peu élevé”, selon M. Foucault, qui note cependant un absentéisme régulier de conseillers dans 60% des communes interrogées. Principal facteur de crise, les désaccords au sein des conseils municipaux, qui “fragilisent la cohésion des équipes municipales”, souligne l’étude, un tiers des maires étant confrontés à une “opposition structurée” dont 58% jugent qu’elle “joue un rôle négatif”. Lorsque les conseils municipaux sont “très pacifiques”, 62% des élus interrogés disent vouloir se représenter, contre seulement 46% lorsque les conseils sont jugés “agressifs” – mais seuls 8% des maires décrivent des séances du conseil municipal “agressives”.- Violences -La volonté de poursuivre les projets engagés pour sa commune (79%) et servir l’intérêt général (78%) sont les deux premiers motifs cités pour repartir. Ceux qui renoncent invoquent surtout le besoin de retrouver du temps pour leur vie personnelle (79%). L’âge joue un rôle clé: 73% des moins de 35 ans souhaitent repartir contre seulement 30% des plus de 75 ans.La satisfaction dans sa vie personnelle favorise également l’engagement, tandis que les maires de villages sont plus prompts à jeter l’éponge.En cas de baisse des recettes, les maires couperaient d’abord dans le budget voirie et espaces verts, devant les aides aux associations et les dépenses culturelles, quand les Français sacrifieraient le sport, puis les aides aux associations et à la culture.L’accès aux soins s’impose comme un thème de campagne prioritaire, tandis que la problématique des personnes âgées apparaît comme trois fois plus importante dans les très petites communes que dans les communes moyennes.Interrogés sur la situation financière de leur commune, près de 9 maires sur 10 la jugent “saine”, soit plus de 10 points de plus qu’en 2022, année marquée par la crise énergétique. “Les maires ont tendance à s’auto-congratuler à la veille de l’élection. Les indicateurs sont au rouge en milieu de mandat, et au vert en fin de mandat”, observe Martial Foucault.Depuis 2020, les violences contre les élus se sont d’abord envolées, puis légèrement stabilisées après la mi-mandat.Les maires déclarent à 65% avoir déjà été victimes d’incivilités, soit 12 points de plus qu’en 2020. Ils sont 36% à avoir subi des injures et insultes (+7 points) ou encore à avoir été attaqués ou menacés (28%) sur les réseaux sociaux (+8 points), tandis que des agressions physiques sont signalées par 8% des maires (+3 points).L’enquête a été administrée en ligne du 1er au 29 octobre.
China retail sales grew at slowest pace in over a year
Retail sales in China grew last month at the slowest pace in over a year, official data showed Friday, highlighting the battle facing authorities’ efforts to counteract persistent consumer malaise.The world’s second-largest economy has been confronted with sluggish domestic spending since the end of the Covid pandemic, with a prolonged debt crisis in the property sector weighing on sentiment.Many economists argue that China must shift to a growth model driven more by consumption than infrastructure investment and exports, long the key sources of activity.Leaders are targeting overall growth in 2025 of five percent, a goal experts say remains within reach despite an apparent slowdown in the latter half of the year.”External instability and uncertainty factors remain numerous, domestic structural adjustment pressures are significant, and the stable operation of the economy faces many challenges,” Fu Linghui, chief economist at the National Bureau of Statistics (NBS), told a news conference. Retail sales rose 2.9 percent on-year last month, data from the NBS showed, slightly lower than the three percent increase recorded in September.The figure represented the slowest increase since August of last year.It also marked the fifth straight month of slowing growth since the peak of 6.4 percent reached in May.The spending slump last month came as Beijing and Washington worked to ease a damaging trade war, with presidents Donald Trump and Xi Jinping agreeing in October to a one-year truce.China’s exports have largely remained resilient this year despite Washington’s tariffs, with a decline in shipments to the United States offset by increases elsewhere, particularly Southeast Asia.But spurring activity in the domestic economy has been more challenging.At a Communist Party gathering last month that was focused on economic planning, leaders said the country must “vigorously boost consumption”.Moody’s Ratings warned in a report this week that China’s “domestic demand may be slow to revive”.After last month’s meeting, priorities are “accelerating innovation in strategic technologies and reinforcing domestic demand through structural improvements in income distribution and social safety nets”, the report said.- Factory slowdown -NBS data also showed factory activity in October fell short of expectations.Industrial production rose 4.9 percent year-on-year, lower than a Bloomberg forecast of 5.5 percent and the slowest increase since August last year.”A key drag came from weaker external demand — export values and industrial sales for export both weakened significantly,” Zichun Huang of Capital Economics said in a note about Friday’s data.”We expect the economy to remain weak over the coming quarter,” she wrote, adding that Beijing’s recent trade truce with Washington “is unlikely to provide much relief”.China’s real estate sector has been mired in a debt crisis since 2020, having enjoyed a decades-long construction boom powered by rapid urbanisation and rising living standards.Friday data showed home values — a key store of wealth for Chinese households — continued to decline.Prices for new residential properties fell year-on-year in October in 61 out of 70 major cities surveyed by the NBS.”The housing sector still clouds the overall outlook,” wrote Sheana Yue, Senior Economist at Oxford Economics.There is “limited policymaker appetite for new housing stimulus despite fading property momentum” she said, adding that “a nationwide turnaround remains distant”.In another worrying sign for policymakers, fixed-asset investment in the January-October period was down 1.7 percent year-on-year.The indicator slipped into negative territory in September, falling 0.5 percent year-on-year.
Après l’amende géante de l’UE, Google propose des engagements pour éviter une scission
Google a proposé à l’UE des mesures visant à éviter une scission de ses activités dans la publicité en ligne, après la lourde amende qui lui avait été infligée par Bruxelles en septembre pour abus de position dominante, a annoncé vendredi le groupe américain.Dans ce dossier dit “Google Adtech”, le géant de la tech avait jusqu’à cette semaine pour proposer des mesures permettant de mettre un terme définitif à des atteintes à la concurrence, qui lui ont valu d’être sanctionné à hauteur de 2,95 milliards d’euros.Tout en continuant de contester la décision de l’UE, contre laquelle il entend faire appel, Google a écarté, comme le groupe l’avait toujours fait jusqu’ici, la solution la plus radicale pour rétablir les conditions d’une concurrence loyale: la vente de tout ou partie des activités en cause, qui auraient entraîné de fait une scission du groupe.Reste maintenant à voir si Bruxelles acceptera les engagements détaillés de Google.”Nous allons analyser les mesures proposées par Google, pour vérifier si elles pourraient mettre fin” aux pratiques dénoncées et aux conflits d’intérêt inhérents à ses activités, a précisé une porte-parole de la Commission.Bruxelles avait opté en septembre pour une amende de près de 3 milliards d’euros pour sanctionner le groupe, estimant qu’il avait abusé de sa position dominante dans la pub en ligne, mais sans aller jusqu’à lui ordonner une scission pure et simple.Cependant, la Commission n’avait pas exclu d’exiger une telle mesure si les engagements du groupe pour remédier aux atteintes à la concurrence ne lui convenaient pas, et avait donné 60 jours à Google pour lui faire des propositions.Google est dans le collimateur de Bruxelles en raison de ses agissements présumés dans plusieurs segments du secteur de la publicité en ligne. Le groupe propose plusieurs services qui jouent les intermédiaires entre les annonceurs et les sites web: AdX, plateforme dédiée à l’achat et la vente d’espaces publicitaires, DFP (DoubleClick for publishers), service pour les sites et apps diffusant des publicités, et Google Ads/DV 360, outils destinés aux annonceurs.- Critiques de Trump -Or, la Commission estime que DFP, Google Ads et DV 360, commettent des abus de position dominante notamment en favorisant AdX par rapport aux plateformes rivales.”Notre proposition répond pleinement à la décision de la Commission, sans avoir recours à une scission disruptive, qui porterait atteinte aux milliers d’annonceurs et diffuseurs de publicités qui utilisent les outils de Google pour développer leur activité”, a assuré un porte-parole du groupe américain.Cela mêle des changements “immédiats” pour mettre un terme aux pratiques sanctionnées, et des “mesures importantes” contre les conflits d’intérêts allégués par Bruxelles, précise le groupe.Le président américain Donald Trump s’en était pris à l’UE pour l’amende infligée en septembre qu’il avait qualifiée d'”injuste”, mais le groupe fait face aux mêmes accusations d’abus de position dominante de la part du gouvernement américain, lors d’un procès qui se déroule en ce moment aux Etats-Unis.Lors d’une audience fin septembre devant une cour fédérale de Virginie, Google a proposé de changer ses pratiques commerciales, sans en passer là aussi par une cession qu’il considère comme trop radicale. Les plaidoieries finales sont prévues lundi, et le jugement dans ce procès américain est attendu dans les semaines ou les mois qui viennent.Dans une autre affaire antitrust retentissante, le groupe a déjà échappé cette année à une scission de son navigateur Chrome, qui était pourtant réclamée par le gouvernement américain.Par ailleurs, la Commission a ouvert jeudi une nouvelle enquête contre Google, dans un tout autre domaine, le soupçonnant cette fois de pénaliser certaines sites d’information dans les résultats de son moteur de recherche, se dont le groupe se défend.
Désastre écologique au Brésil: jugement clé à Londres pour BHP, des milliards en jeu
Le géant minier australien BHP peut-il être tenu pour responsable de la rupture dévastatrice d’un barrage minier au Brésil en 2015? Une décennie après, la justice britannique rend vendredi une décision très attendue, qui pourrait ouvrir la voie à des dizaines de milliards de livres de compensations.Le procès titanesque qui s’est tenu entre octobre 2024 et mars 2025 a vu se succéder experts et victimes devant la Haute Cour de Londres.Si la responsabilité de BHP est reconnue lors du jugement écrit rendu à 9H30 GMT, les dommages et intérêts devront attendre un deuxième procès, prévu à partir d’octobre 2026.BHP avait deux sièges à l’époque des faits, dont un à Londres, ce qui explique cet énorme procès civil dans la capitale britannique.Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques qui s’était répandue sur 650 kilomètres le long d’un fleuve, le Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique.- 620.000 plaignants -Le barrage était exploité par Samarco, dont BHP et la compagnie brésilienne Vale étaient copropriétaires. Pour les avocats des victimes, BHP était au courant pratiquement dès le début du risque sérieux que représentait cette installation.La catastrophe a provoqué 19 morts, privé plus de 600 personnes de leur foyer, tué des milliers d’animaux et dévasté des zones de forêt tropicale protégée.BHP, qui affirme que l’eau du fleuve a retrouvé sa qualité depuis les faits, a reconnu une “tragédie” mais estime avoir démontré, lors du procès à Londres, qu’elle avait su “privilégier la sécurité et agir de manière responsable”.Elle considère en outre que la solution passe par un accord de réparation et de compensation à 170 milliards de reais (28 milliards d’euros) signé l’an dernier au Brésil.Mais la majorité des 620.000 plaignants recensés lors du procès de Londres (dont 31 municipalités brésiliennes, des entreprises et plusieurs peuples autochtones) estiment ne pas être couverts par cet accord et espèrent obtenir davantage auprès de la justice britannique.- Petite fille -Le cabinet Pogust Goodhead, qui représente les demandeurs, avait il y a deux ans évalué les sommes en jeu devant la justice britannique à quelque 36 milliards de livres (41 milliards d’euros), mais cela dépendra du nombre de plaignants acceptés.Vale et BHP ont par ailleurs été relaxés il y a un an sur le plan pénal par un tribunal brésilien, pour absence de preuves sur leur responsabilité dans la rupture du barrage, une décision contre laquelle les victimes s’étaient insurgées.”Au Brésil, justice n’a pas été rendue”, avait asséné en mars dernier auprès de l’AFP Pamela Fernandes, la mère d’Emanuele Vitoria, une petite fille de cinq ans qui a perdu la vie.Sans attendre cette première décision sur la responsabilité de BHP, la Haute Cour de Londres a déjà commencé à organiser la deuxième phase de cette procédure, pour déterminer les éventuels dommages et intérêts.Une autre procédure civile est par ailleurs en cours depuis 2024 devant la justice des Pays-Bas.
Désastre écologique au Brésil: jugement clé à Londres pour BHP, des milliards en jeu
Le géant minier australien BHP peut-il être tenu pour responsable de la rupture dévastatrice d’un barrage minier au Brésil en 2015? Une décennie après, la justice britannique rend vendredi une décision très attendue, qui pourrait ouvrir la voie à des dizaines de milliards de livres de compensations.Le procès titanesque qui s’est tenu entre octobre 2024 et mars 2025 a vu se succéder experts et victimes devant la Haute Cour de Londres.Si la responsabilité de BHP est reconnue lors du jugement écrit rendu à 9H30 GMT, les dommages et intérêts devront attendre un deuxième procès, prévu à partir d’octobre 2026.BHP avait deux sièges à l’époque des faits, dont un à Londres, ce qui explique cet énorme procès civil dans la capitale britannique.Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques qui s’était répandue sur 650 kilomètres le long d’un fleuve, le Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique.- 620.000 plaignants -Le barrage était exploité par Samarco, dont BHP et la compagnie brésilienne Vale étaient copropriétaires. Pour les avocats des victimes, BHP était au courant pratiquement dès le début du risque sérieux que représentait cette installation.La catastrophe a provoqué 19 morts, privé plus de 600 personnes de leur foyer, tué des milliers d’animaux et dévasté des zones de forêt tropicale protégée.BHP, qui affirme que l’eau du fleuve a retrouvé sa qualité depuis les faits, a reconnu une “tragédie” mais estime avoir démontré, lors du procès à Londres, qu’elle avait su “privilégier la sécurité et agir de manière responsable”.Elle considère en outre que la solution passe par un accord de réparation et de compensation à 170 milliards de reais (28 milliards d’euros) signé l’an dernier au Brésil.Mais la majorité des 620.000 plaignants recensés lors du procès de Londres (dont 31 municipalités brésiliennes, des entreprises et plusieurs peuples autochtones) estiment ne pas être couverts par cet accord et espèrent obtenir davantage auprès de la justice britannique.- Petite fille -Le cabinet Pogust Goodhead, qui représente les demandeurs, avait il y a deux ans évalué les sommes en jeu devant la justice britannique à quelque 36 milliards de livres (41 milliards d’euros), mais cela dépendra du nombre de plaignants acceptés.Vale et BHP ont par ailleurs été relaxés il y a un an sur le plan pénal par un tribunal brésilien, pour absence de preuves sur leur responsabilité dans la rupture du barrage, une décision contre laquelle les victimes s’étaient insurgées.”Au Brésil, justice n’a pas été rendue”, avait asséné en mars dernier auprès de l’AFP Pamela Fernandes, la mère d’Emanuele Vitoria, une petite fille de cinq ans qui a perdu la vie.Sans attendre cette première décision sur la responsabilité de BHP, la Haute Cour de Londres a déjà commencé à organiser la deuxième phase de cette procédure, pour déterminer les éventuels dommages et intérêts.Une autre procédure civile est par ailleurs en cours depuis 2024 devant la justice des Pays-Bas.





