Au procès libyen, Sarkozy et les petits carnets du ministre du pétrole

Nicolas Sarkozy l’assure depuis le début du procès: “personne” n’avait jamais parlé d’un “pseudo” financement de sa campagne par la Libye avant qu’il n’envoie des “avions français” soutenir les rebelles en 2011. Personne, sauf un ancien ministre du pétrole, qui l’a écrit dans des petits carnets découverts de façon rocambolesque.Régulièrement et notamment quand les questions l’exaspèrent, l’ex-chef de l’Etat annonce un décompte – un peu aléatoire – du temps qu’il a déjà passé à la barre du tribunal correctionnel de Paris depuis le début du procès le 6 janvier. “22 heures !”, lance Nicolas Sarkozy ce lundi dans la salle d’audience particulièrement pleine de curieux venus tenter d’apercevoir le bracelet électronique qu’il porte désormais sous sa chaussette bleue marine.Ni le poids à la cheville droite, ni le temps passé à la barre n’entravent pourtant son énergie à répéter sa “profonde indignation”, face aux témoignages incriminants que la présidente lui lit ce jour à l’audience. “Accablant de bêtise !”, “que des +gossips+, que des ragots”, enrage l’ex-président qui jure et rejure n’avoir pas touché “un centime” libyen. “Je dois rester bien sûr posé, calme, respectueux, mais quand même, y a un moment c’est fort quoi ! Les innocents ont le droit de s’indigner !”La présidente Nathalie Gavarino, toujours impassible, continue, en arrive aux fameux carnets de Choukri Ghanem. Ex-Premier ministre libyen, ex-ministre du pétrole, il avait rompu avec Mouammar Kadhafi quelques mois avant la chute du régime en 2011 et s’était exilé à Vienne.En avril 2012 et dans des circonstances troubles, son corps est retrouvé dans le Danube. L’enquête conclura à un infarctus suivi d’une noyade. “Il semble qu’il soit mort de manière naturelle fort heureusement”, commente Nicolas Sarkozy à la barre. Un an après sa mort et “de manière totalement incidente”, dans le cadre d’une enquête n’ayant rien à voir avec celle qui occupe le tribunal, insiste le procureur financier, ses agendas sont découverts en perquisition chez son gendre, avant d’être réclamés quelques années plus tard par la justice française dans ce dossier.- “Escroquerie” -Dans ces agendas écrits en arabe où l’on parle de tout sauf de politique française, le nom de Nicolas Sarkozy apparaît pourtant une fois, à la date du 29 avril 2007 – en plein entre-deux-tours de la présidentielle qu’il remportera.Choukri Ghanem y résume “un déjeuner” avec deux autres hauts dignitaires libyens, au cours duquel il a appris que trois virements d'”un million et demi”, de “trois millions”, puis de “deux millions” ont été envoyés “à Sarkozy”.Un total de 6,5 millions d’euros, et surtout la trace d’une mention de financement bien antérieure aux accusations “scandaleuses” lancées par le clan Kadhafi en mars 2011 – des représailles selon Nicolas Sarkozy après l’engagement militaire de la France dans la coalition occidentale. “Je suis celui qui abat la dictature kadhafienne”, justifie, enflammé, l’ex-président à la barre.Le procureur financier ne peut lui s'”empêcher de relever la correspondance assez troublante” entre les montants indiqués dans les carnets, et les virements libyens effectivement retrouvés sur le compte “Rossfield” de l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine – jugé mais en fuite.”N’est-ce pas de nature à accréditer de manière extrêmement forte la réalité de ce pacte de corruption ?”, demande Philippe Jaeglé.”Donc pour vous Rossfield, c’est pour moi ?”, rétorque agressif l’ex-chef de l’Etat.”M. Sarkozy, est-ce que vous pouvez répondre sans poser de question”, le prie la présidente.”Les versements libyens sur Rossfield ne me concernent pas”, martèle Nicolas Sarkozy plus calmement. Dans les carnets, note-t-il, Choukri Ghanem écrit aussi au sujet des dignitaires libyens qui auraient envoyé des fonds: “On leur a dit que l’argent n’était pas arrivé, il semblerait que les mecs en chemin l’ont détourné”.Ziad Takieddine a été “capable de faire croire” aux Libyens qu’il “pouvait beaucoup de choses, qu’il était très implanté en France, elle est là l’escroquerie”, assure Nicolas Sarkozy. “Ils se sont fait avoir”.

Au procès libyen, Sarkozy et les petits carnets du ministre du pétrole

Nicolas Sarkozy l’assure depuis le début du procès: “personne” n’avait jamais parlé d’un “pseudo” financement de sa campagne par la Libye avant qu’il n’envoie des “avions français” soutenir les rebelles en 2011. Personne, sauf un ancien ministre du pétrole, qui l’a écrit dans des petits carnets découverts de façon rocambolesque.Régulièrement et notamment quand les questions l’exaspèrent, l’ex-chef de l’Etat annonce un décompte – un peu aléatoire – du temps qu’il a déjà passé à la barre du tribunal correctionnel de Paris depuis le début du procès le 6 janvier. “22 heures !”, lance Nicolas Sarkozy ce lundi dans la salle d’audience particulièrement pleine de curieux venus tenter d’apercevoir le bracelet électronique qu’il porte désormais sous sa chaussette bleue marine.Ni le poids à la cheville droite, ni le temps passé à la barre n’entravent pourtant son énergie à répéter sa “profonde indignation”, face aux témoignages incriminants que la présidente lui lit ce jour à l’audience. “Accablant de bêtise !”, “que des +gossips+, que des ragots”, enrage l’ex-président qui jure et rejure n’avoir pas touché “un centime” libyen. “Je dois rester bien sûr posé, calme, respectueux, mais quand même, y a un moment c’est fort quoi ! Les innocents ont le droit de s’indigner !”La présidente Nathalie Gavarino, toujours impassible, continue, en arrive aux fameux carnets de Choukri Ghanem. Ex-Premier ministre libyen, ex-ministre du pétrole, il avait rompu avec Mouammar Kadhafi quelques mois avant la chute du régime en 2011 et s’était exilé à Vienne.En avril 2012 et dans des circonstances troubles, son corps est retrouvé dans le Danube. L’enquête conclura à un infarctus suivi d’une noyade. “Il semble qu’il soit mort de manière naturelle fort heureusement”, commente Nicolas Sarkozy à la barre. Un an après sa mort et “de manière totalement incidente”, dans le cadre d’une enquête n’ayant rien à voir avec celle qui occupe le tribunal, insiste le procureur financier, ses agendas sont découverts en perquisition chez son gendre, avant d’être réclamés quelques années plus tard par la justice française dans ce dossier.- “Escroquerie” -Dans ces agendas écrits en arabe où l’on parle de tout sauf de politique française, le nom de Nicolas Sarkozy apparaît pourtant une fois, à la date du 29 avril 2007 – en plein entre-deux-tours de la présidentielle qu’il remportera.Choukri Ghanem y résume “un déjeuner” avec deux autres hauts dignitaires libyens, au cours duquel il a appris que trois virements d'”un million et demi”, de “trois millions”, puis de “deux millions” ont été envoyés “à Sarkozy”.Un total de 6,5 millions d’euros, et surtout la trace d’une mention de financement bien antérieure aux accusations “scandaleuses” lancées par le clan Kadhafi en mars 2011 – des représailles selon Nicolas Sarkozy après l’engagement militaire de la France dans la coalition occidentale. “Je suis celui qui abat la dictature kadhafienne”, justifie, enflammé, l’ex-président à la barre.Le procureur financier ne peut lui s'”empêcher de relever la correspondance assez troublante” entre les montants indiqués dans les carnets, et les virements libyens effectivement retrouvés sur le compte “Rossfield” de l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine – jugé mais en fuite.”N’est-ce pas de nature à accréditer de manière extrêmement forte la réalité de ce pacte de corruption ?”, demande Philippe Jaeglé.”Donc pour vous Rossfield, c’est pour moi ?”, rétorque agressif l’ex-chef de l’Etat.”M. Sarkozy, est-ce que vous pouvez répondre sans poser de question”, le prie la présidente.”Les versements libyens sur Rossfield ne me concernent pas”, martèle Nicolas Sarkozy plus calmement. Dans les carnets, note-t-il, Choukri Ghanem écrit aussi au sujet des dignitaires libyens qui auraient envoyé des fonds: “On leur a dit que l’argent n’était pas arrivé, il semblerait que les mecs en chemin l’ont détourné”.Ziad Takieddine a été “capable de faire croire” aux Libyens qu’il “pouvait beaucoup de choses, qu’il était très implanté en France, elle est là l’escroquerie”, assure Nicolas Sarkozy. “Ils se sont fait avoir”.

Hamas says stops Gaza hostage release ‘until further notice’

Hamas threatened on Monday to postpone any further hostage-prisoner exchanges, saying Israel needed to fulfil “its obligations” under a fragile Gaza ceasefire, while Israel said its military was readying for “any possible scenario”.The Palestinian militant group later said the “door remains open” for the exchange to “proceed as planned”, calling on mediators to act.The ceasefire that went into effect on January 19 largely halted more than 15 months of fighting in the Gaza Strip and saw five groups of Israeli hostages freed in exchange for hundreds of Palestinians in Israeli custody.A spokesman for Hamas’s armed wing, the Ezzedine al-Qassam Brigades, said in a statement that the next hostage release, “which was scheduled for next Saturday, February 15, 2025, will be postponed until further notice”.The spokesman, Abu Ubaida, said the resumption of hostage-prisoner exchanges was “pending the (Israeli) occupation’s compliance and retroactive fulfilment of the past weeks’ obligations”.The group accuses Israel of failing to carry out its commitments under the truce in time and of violating the ceasefire, after the Sunday deaths of three Gazans.In a later statement, Hamas said it had “intentionally” made the announcement five days before the next exchange to allow “mediators ample time to pressure Israel “towards fulfilling its obligations. The door remains open for the prisoner exchange batch to proceed as planned, once the occupation complies.”- ‘Complete violation’ -The statements were issued as negotiators were due to meet in the coming days in Qatar to discuss the implementation of the truce’s first 42-day phase, as well as potentially the next phases which have yet to be finalised.Talks on a second phase were meant to begin the truce’s 16th day, but Israel had refused to send its negotiators to Doha for that.The Hostage and Missing Families Forum campaign group said on Monday it had “requested assistance from the mediating countries to help restore and implement the existing deal effectively”.Israeli Defence Minister Israel Katz said the Hamas announcement was a “complete violation” of the ceasefire agreement, signalling that fighting could resume.”I have instructed the IDF (military) to prepare at the highest level of alert for any possible scenario in Gaza,” Katz said in a statement.The military later said that it had raised “the level of readiness” around Gaza, and “decided to significantly reinforce the area”.Tensions have been running high since a shock proposal by US President Donald Trump to take over the Gaza Strip and remove its more than two million inhabitants.- Trump says ‘would own’ Gaza -On Sunday Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu praised the displacement proposal as “revolutionary”, striking a triumphant tone in a statement to his cabinet following his return from Washington.The proposal, which the United Nations and experts have said would violate international law, has already drawn widespread criticism.And on Monday the US president told Fox News Channel’s Bret Baier that Palestinians would not have the right to return to Gaza.”I’m talking about building a permanent place for them because if they have to return now, it’ll be years before you could ever — it’s not habitable,” said Trump of the devastated Gaza Strip.Asked if the Palestinians would have the right to return, Trump said: “No, they wouldn’t, because they’re going to have much better housing.”For Palestinians, any attempt to force them out of Gaza would evoke dark memories of what the Arab world calls the “Nakba” or catastrophe — the mass displacement of Palestinians during Israel’s creation in 1948.Despite Trump’s words, displaced Gazans continued to stream back to their homes after Israeli forces withdrew from the Netzarim Corridor that cut the territory in two.US and Egyptian security personnel were on the ground inspecting vehicles crossing the corridor, with one Gazan telling AFP the staff were “respectful” but the searches were “slow and trying”.Ahmed al-Rai said “it takes 20 minutes to inspect each vehicle” and that he had to wait five hours for his turn.- ‘Ill-treatment’ -The Gaza war was triggered by Hamas’s October 7, 2023 attack, the deadliest in Israel’s history, which resulted in the deaths of 1,210 people, mostly civilians, according to an AFP tally of official Israeli figures.Militants also took 251 hostages, of whom 73 remain in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.The health ministry in Hamas-run Gaza says the war has killed at least 48,208 people in the territory.Under the current ceasefire, Israel and Hamas on Saturday completed their fifth hostage-prisoner exchange, with three Israeli hostages and 183 Palestinian prisoners released.UN Human Rights office spokesman Thameen Al-Kheetan said that the “images of emaciated Israeli hostages and Palestinian detainees released” were “deeply distressing”.The Israelis freed “show signs of ill-treatment and severe malnourishment, reflecting very dire conditions they were subjected to in Gaza”, he said.”Israel and Hamas must ensure humane treatment, including freedom from any form of torture or abuse, for all those held under their power.”Netanyahu’s office said “all the families of the hostages were informed” of Hamas’s announcement on Monday and “made aware that the State of Israel is committed to respecting the agreement”.The foreign minister of Egypt, which has been involved in mediation efforts alongside Qatar and the United States, met with Secretary of State Marco Rubio in Washington on Monday.Late on Monday, Cairo’s foreign ministry said in a statement it rejected “any compromise” of Palestinian rights, including “remaining on the land”.Jordan’s King Abdullah II was set to hold talks with Trump on Tuesday.

Le procès de l’assaillant présumé de Salman Rushdie entre dans le vif du sujet

Une attaque soudaine, violente, qui aurait pu le tuer: l’accusation a décrit devant les jurés lundi comment un jeune homme a fait irruption à l’été 2022 pour larder Salman Rushdie de coups de couteaux en pleine conférence littéraire au nord de New York, au premier jour des débats. Hadi Matar, un Américano-libanais de 27 ans ayant grandi aux Etats-Unis comparaît détenu, accusé d’avoir tenté de tuer le célèbre écrivain, plus de 30 ans après la fatwa de l’Iran le condamnant à mort pour ses “Versets sataniques”, jugés blasphématoires par Téhéran.Vêtu d’une chemise bleue, l’accusé est entré au tribunal de Mayville, dans le comté de Chautauqua, près de la frontière avec le Canada, en lançant les mots “Palestine libre”.Le 12 août 2022, Salman Rushdie, auteur américano-britannique né en Inde et devenu un symbole de la liberté d’expression dans le monde, participait à une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, dans ce petit coin bucolique bordant le lac Erié, dans le nord-est des Etats-Unis.Mais il n’avait pas encore pris la parole, devant environ un millier de personnes, qu'”un jeune homme de corpulence moyenne portant un masque de couleur sombre est apparu au fond du théâtre”, a décrit le procureur Jason Schmidt lors de son premier réquisitoire devant les jurés.”Une fois sur la scène, il a accéléré” pour se diriger vers Salman Rushdie et “une fois à sa hauteur, sans hésiter, il a plongé son couteau avec force, efficacité et rapidité”, a insisté le procureur, au premier jour des débats. “Il a frappé la tête, le cou, l’abdomen et le haut de la cuisse”, a-t-il martelé.Grièvement blessé sur tout le corps, hospitalisé pendant des semaines, l’écrivain a perdu l’usage de son oeil droit. – “Beaucoup de sang” -Pour le procureur, Hadi Matar est passé “tout près” de tuer Salman Rushdie, qui “avait perdu beaucoup de sang”.Une employée de l’amphithéâtre, Deborah Moore Kushmaul, a raconté avoir ramassé le couteau, dont la lame mesurait 15 centimètres selon elle, et l’avoir remis à la police.”Je voyais du sang (…), nos spectateurs, dont beaucoup étaient des personnes âgées, criaient”, a-t-elle témoigné. “En voyant tous les sacs dans la salle, mon inquiétude c’était qu’il y ait une bombe, ou un autre assaillant”, a-t-elle ajouté.Henry Reese, cofondateur de “Pittsburgh Ville Refuge”, un projet d’aide aux écrivains en exil, avait aussi été blessé. Salman Rushdie, 77 ans, n’était pas présent lundi au tribunal, mais il est attendu pour témoigner au procès. Il a déjà fait le récit de l’attaque dans un livre, “Le couteau”.Hadi Matar avait été arrêté dans la foulée de l’attaque. Il a plaidé non coupable devant la justice de l’Etat de New York des crimes de tentative de meurtre et agression, pour lesquels il encourt respectivement 25 et sept années de prison.- “Terrorisme” -L’une de ses avocates, Lynn Schaffer, a appelé les jurés à ne pas condamner son client à l’avance et à se méfier des a priori.Le procureur du comté a déclaré avant le procès qu’il souhaitait davantage se concentrer sur l’attaque, à l’aide de vidéos et de témoignages, plutôt que sur les motivations idéologiques de son auteur présumé.Quelques jours après les faits, l’accusé avait été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été “surpris” que Salman Rushdie ait survécu. Il n’avait pas dit s’il avait été inspiré par la fatwa lancée en 1989 par l’ayatollah Khomeini, à la tête de l’Iran à l’époque, mais souligné qu’il ne “(l’aimait) pas” et lui reprochait d’avoir “attaqué l’islam”.Hadi Matar est aussi inculpé devant la justice fédérale américaine pour “acte de terrorisme au nom du Hezbollah”, le mouvement chiite libanais soutenu par l’Iran.Téhéran avait nié toute implication dans l’agression.L’attaque, qui avait choqué la communauté littéraire et suscité des condamnations dans les capitales occidentales, avait brutalement rappelé les menaces qui ont pesé sur Salman Rushdie. Après la fatwa de l’Iran, l’écrivain avait dû vivre caché pendant des années.Il avait pu ensuite s’installer à New York et vivre une vie relativement normale jusqu’à ce jour d’été 2022.

Le procès de l’assaillant présumé de Salman Rushdie entre dans le vif du sujet

Une attaque soudaine, violente, qui aurait pu le tuer: l’accusation a décrit devant les jurés lundi comment un jeune homme a fait irruption à l’été 2022 pour larder Salman Rushdie de coups de couteaux en pleine conférence littéraire au nord de New York, au premier jour des débats. Hadi Matar, un Américano-libanais de 27 ans ayant grandi aux Etats-Unis comparaît détenu, accusé d’avoir tenté de tuer le célèbre écrivain, plus de 30 ans après la fatwa de l’Iran le condamnant à mort pour ses “Versets sataniques”, jugés blasphématoires par Téhéran.Vêtu d’une chemise bleue, l’accusé est entré au tribunal de Mayville, dans le comté de Chautauqua, près de la frontière avec le Canada, en lançant les mots “Palestine libre”.Le 12 août 2022, Salman Rushdie, auteur américano-britannique né en Inde et devenu un symbole de la liberté d’expression dans le monde, participait à une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, dans ce petit coin bucolique bordant le lac Erié, dans le nord-est des Etats-Unis.Mais il n’avait pas encore pris la parole, devant environ un millier de personnes, qu'”un jeune homme de corpulence moyenne portant un masque de couleur sombre est apparu au fond du théâtre”, a décrit le procureur Jason Schmidt lors de son premier réquisitoire devant les jurés.”Une fois sur la scène, il a accéléré” pour se diriger vers Salman Rushdie et “une fois à sa hauteur, sans hésiter, il a plongé son couteau avec force, efficacité et rapidité”, a insisté le procureur, au premier jour des débats. “Il a frappé la tête, le cou, l’abdomen et le haut de la cuisse”, a-t-il martelé.Grièvement blessé sur tout le corps, hospitalisé pendant des semaines, l’écrivain a perdu l’usage de son oeil droit. – “Beaucoup de sang” -Pour le procureur, Hadi Matar est passé “tout près” de tuer Salman Rushdie, qui “avait perdu beaucoup de sang”.Une employée de l’amphithéâtre, Deborah Moore Kushmaul, a raconté avoir ramassé le couteau, dont la lame mesurait 15 centimètres selon elle, et l’avoir remis à la police.”Je voyais du sang (…), nos spectateurs, dont beaucoup étaient des personnes âgées, criaient”, a-t-elle témoigné. “En voyant tous les sacs dans la salle, mon inquiétude c’était qu’il y ait une bombe, ou un autre assaillant”, a-t-elle ajouté.Henry Reese, cofondateur de “Pittsburgh Ville Refuge”, un projet d’aide aux écrivains en exil, avait aussi été blessé. Salman Rushdie, 77 ans, n’était pas présent lundi au tribunal, mais il est attendu pour témoigner au procès. Il a déjà fait le récit de l’attaque dans un livre, “Le couteau”.Hadi Matar avait été arrêté dans la foulée de l’attaque. Il a plaidé non coupable devant la justice de l’Etat de New York des crimes de tentative de meurtre et agression, pour lesquels il encourt respectivement 25 et sept années de prison.- “Terrorisme” -L’une de ses avocates, Lynn Schaffer, a appelé les jurés à ne pas condamner son client à l’avance et à se méfier des a priori.Le procureur du comté a déclaré avant le procès qu’il souhaitait davantage se concentrer sur l’attaque, à l’aide de vidéos et de témoignages, plutôt que sur les motivations idéologiques de son auteur présumé.Quelques jours après les faits, l’accusé avait été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été “surpris” que Salman Rushdie ait survécu. Il n’avait pas dit s’il avait été inspiré par la fatwa lancée en 1989 par l’ayatollah Khomeini, à la tête de l’Iran à l’époque, mais souligné qu’il ne “(l’aimait) pas” et lui reprochait d’avoir “attaqué l’islam”.Hadi Matar est aussi inculpé devant la justice fédérale américaine pour “acte de terrorisme au nom du Hezbollah”, le mouvement chiite libanais soutenu par l’Iran.Téhéran avait nié toute implication dans l’agression.L’attaque, qui avait choqué la communauté littéraire et suscité des condamnations dans les capitales occidentales, avait brutalement rappelé les menaces qui ont pesé sur Salman Rushdie. Après la fatwa de l’Iran, l’écrivain avait dû vivre caché pendant des années.Il avait pu ensuite s’installer à New York et vivre une vie relativement normale jusqu’à ce jour d’été 2022.

Dozens of Palestinian families flee Israeli operation in West Bank

Dozens of Palestinian families fled on Monday from the Nur Shams refugee camp in the north of the occupied West Bank, as Israel pushed on with a sweeping military operation.”We hear explosions and bombings as well as bulldozers. It’s a tragedy. They are doing here what they did in Gaza,” said Ahmed Ezza, a resident.Ahmed Abu Zahra, another resident of the camp which is on the outskirts of Tulkarem, said he was forced to leave his home.”The (Israeli) army came and we were forced to leave after they started destroying our homes”.Three Palestinians, including two women and a young man, were killed on Sunday in Nur Shams, the health ministry in the territory said.Israel said its military police had opened an investigation into the death of one of them, a woman who was eight months pregnant.It said on Saturday it had launched an operation in Nur Shams, part of a much larger campaign that began in January in Tulkarem and Jenin, which it said had “targeted several terrorists”.In the streets of Nur Shams camp, under a light rain, residents were fleeing.An AFP photographer saw dozens of families hastily leaving the camp, while bulldozers carried out large-scale demolitions amid gunfire and explosions.According to Murad Alyan, from the camp’s popular committee, “more than half of the 13,000 inhabitants have fled out of fear for their lives”.Since January 21, the Israeli military has been conducting a major operation in the “triangle” of Jenin, Tubas and Tulkarem, where half a million Palestinians live.Israel says it is targeting “terrorist infrastructure”. Jenin in particular is a bastion of armed Palestinian militant groups.- ‘Without precedent’ -“What we are living through is without precedent,” Ahmad al-Assaad, the governor of Tubas, told AFP. The Israeli operations “today did not target fighters, but civilians, women and children, and they blew houses to pressure residents into leaving”.According to the Israeli rights group B’Tselem, Israel was pursuing an “all-our war on the Palestinian people”. “Since the ceasefire began in Gaza, the West Bank has been on fire”, it said in a post on X, referring to the truce agreement that halted the Israel-Hamas war in Gaza on January 19.”The objective of these operations is not security-related, but political,” said Abdallah Kamil, the governor of Tulkarem. “They destroy everything”, he said of the Israeli military. “They are trying to change the demographics of the region.”Israel insists that its operations are targeted at Palestinians suspected of preparing attacks against Israeli citizens.The Palestinian foreign ministry accused Israel of applying “the same policy of destruction” in the West Bank as in Gaza.Violence has exploded in the occupied West Bank since the war in Gaza was sparked by Hamas’s October 7, 2023, attack on Israel. At least 887 Palestinians, including militants, have been killed by the Israeli military or settlers, according to the Palestinian health ministry. At least 32 Israelis, including soldiers, have been killed in Palestinian attacks or during Israeli military operations, according to official Israeli figures. 

Des familles palestiniennes fuient un raid israélien à Nour Chams en Cisjordanie

“Ils font ici ce qu’ils ont fait à Gaza”, se lamente Ahmed Ezzat, en fuyant lundi avec des dizaines de familles palestiniennes le camp de réfugiés de Nour Chams en Cisjordanie occupée, cible d’une opération militaire israélienne d’ampleur.Au deuxième jour du raid, hommes, femmes et enfants, certains emportant quelques affaires, ont quitté à pied, à travers les rues boueuses et sous une pluie fine, ce camp du nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.Au même moment, des bulldozers procédaient à des destructions, sur fond de tirs et d’explosions, selon un correspondant de l’AFP sur place.L’armée israélienne a lancé le raid à Nour Chams, dans le cadre d’une vaste opération en cours depuis janvier dans les camps voisins de Tulkarem et de Jénine. Elle a affirmé y avoir “ciblé plusieurs terroristes”. Dimanche, deux Palestiniennes, dont l’une enceinte de huit mois, et un jeune homme palestinien ont été tués à Nour Chams, a indiqué l’Autorité palestinienne. La police militaire israélienne a dit avoir ouvert une enquête sur la mort de la femme enceinte.”Nous entendons des explosions et des bombardements, ainsi que les bulldozers. C’est une tragédie. Ils font ici ce qu’ils ont fait à Gaza”, témoigne Ahmed Ezzat, un habitant, en sortant du camp.Il fait allusion à l’offensive dévastatrice lancée par l’armée israélienne à Gaza en riposte à l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Une trêve y est en cours depuis le 19 janvier.- “Forcés à partir” -Ahmed Abou Zahra, un autre résident, raconte avoir été contraint de quitter sa maison. “L’armée est venue et nous a forcés à partir après avoir commencé à détruire nos maisons.”D’après Mourad Alyan, du comité populaire du camp, “plus de la moitié des 13.000 habitants ont fui par crainte pour leur vie”.Depuis le 21 janvier, l’armée israélienne mène des opérations militaires dans le “triangle” de Jénine, Toubas et Tulkarem, où vivent près d’un demi-million de Palestiniens, affirmant cibler des “infrastructures et combattants terroristes”.”Ce que nous vivons est sans précédent”, a déclaré à l’AFP Ahmad al-Assaad, gouverneur de Toubas.Les opérations israéliennes “aujourd’hui n’ont pas visé des combattants, mais des civils, des femmes et des enfants et ont fait exploser des maisons pour pousser les habitants à partir.”- “La Cisjordanie s’embrase” -Les opérations israéliennes ont été lancées en Cisjordanie, deux jours après le début de la trêve à Gaza. L’armée affirme qu’elles visent des Palestiniens suspectés de préparer des attaques contre Israël.”L’objectif des opérations n’est pas sécuritaire, mais politique”, dit Abdallah Kamil, gouverneur de Tulkarem. “Ils (Israël) détruisent tout. Ils cherchent à modifier la démographie de la région.”Les violences ont explosé en Cisjordanie après le début de la guerre à Gaza. Au moins 887 Palestiniens y ont été tués en 16 mois par l’armée israélienne ou des colons, selon l’Autorité palestinienne. Dans le même temps, au moins 32 Israéliens, dont des soldats, ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors des opérations militaires israéliennes, selon les chiffres officiels.L’Autorité palestinienne accuse Israël d'”appliquer en Cisjordanie occupée la même politique de destruction” qu’à Gaza, dévastée par 15 mois de guerre.”L’armée a occupé notre association pendant sept jours, détruisant tout”, même les équipements pour handicapés, affirme Abdel Karim Dalbah, 66 ans, de Tulkarem.Pour l’ONG israélienne B’Tselem, “Israël poursuit une guerre totale contre le peuple palestinien. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza, la Cisjordanie s’embrase”.

NY jury hears attacker ‘dangerously close’ to killing Salman Rushdie

Prosecutors in the trial of the man accused of attacking Salman Rushdie told jurors Monday that the author came “dangerously close” to dying in a frenzied assault that left him blind in one eye.Hadi Matar, a 27-year-old Lebanese-American who said “free Palestine” as he entered court, is charged with attempted murder and assault over the August 12, 2022 attack at an arts event in western New York state.Matar is accused of stabbing Rushdie about 10 times with a knife, leaving him in grave condition and without sight in his right eye, and also slashing another speaker at the gathering.Prosecutor District Attorney Jason Schmidt told how Rushdie, who has faced death threats since the release of his 1988 novel “The Satanic Verses,” had just taken his seat in the amphitheater in front of about 1,000 people.”A young medium-build man wearing a dark colored facemask… appeared from the rear of the theater,” Schmidt said. “Once on the stage, he rapidly accelerated into a full-out run.””(Matar) forcefully and efficiently and with speed plunged the knife into Mr Rushdie over and over and over again… swinging, slashing into Mr Rushdie’s head, neck, abdomen, upper thigh.”Schmidt said Rushdie, an Indian-born British and American citizen, raised his hands to defend himself but remained seated after several blows landed.- Blood, screaming -“The Satanic Verses” was declared blasphemous by Iran’s supreme leader Ayatollah Ruhollah Khomeini, who issued a fatwa, or religious edict, in 1989 calling on Muslims anywhere in the world to kill Rushdie.Iran-backed Lebanese Shiite militant organization Hezbollah endorsed the fatwa, the FBI has said, and Matar faces a separate prosecution in federal court on terrorism charges.Matar, who wore a blue shirt and frequently conferred with his five-strong legal team in the ornate courtroom Monday, previously told the New York Post that he had only read two pages of Rushdie’s novel but believed the author had “attacked Islam.”New York-based Rushdie, now 77, suffered multiple stab wounds before bystanders subdued the attacker, later identified by police as Matar.Venue employee Deborah Moore Kushmaul said she picked up the discarded knife, which she indicated had a six-inch blade, and gave it to police.”I could see blood, I could see (bystanders) piling on. Our audience, many of whom were elderly, were screaming,” she said.  “My main concern was seeing all the bags that there might be a bomb, that there might be another attacker.” Matar came “dangerously close” to killing Rushdie, Schmidt said, reporting that the author was stabbed through the right eye with such ferocity that it severed the optical nerve.Rushdie’s Adam’s apple was also partially lacerated, and his liver and small bowel penetrated.”His blood pressure was low — he lost so much blood,” said the prosecutor.Rushdie was not in court Monday but is expected to testify at the trial.- Life under fatwa -One of Matar’s lawyers, Lynn Schaffer, said in an opening argument punctuated with Super Bowl references and bouts of coughing that prosecutors would seek to present the case as “straightforward — open and shut.””Pay attention to the assumptions that the police witnesses make… how does that color the way they investigate this case?” she said. “They assume things about Mr Matar that affect the way they investigate.”A large media presence has gathered in the small lakefront resort town of Mayville near the Canadian border to follow the trial.Matar’s defense team sought a delay in the case as his primary lawyer has been hospitalized, but judge David Foley denied the request.Matar’s side also sought to have the trial moved from Mayville, near where Rushdie was attacked, arguing a fair trial with local jurors was impossible.Rushdie lived in seclusion in London for a decade after the fatwa, but for the past 20 years — until the attack — he lived relatively normally in New York.Last year, he published a memoir called “Knife” in which he recounted the near-death experience.”Why didn’t I fight? Why didn’t I run? I just stood there,” Rushdie wrote.Iran has denied any link to the attacker — but said only Rushdie was to blame for the incident.The case continues Tuesday.

NY jury hears attacker ‘dangerously close’ to killing Salman Rushdie

Prosecutors in the trial of the man accused of attacking Salman Rushdie told jurors Monday that the author came “dangerously close” to dying in a frenzied assault that left him blind in one eye.Hadi Matar, a 27-year-old Lebanese-American who said “free Palestine” as he entered court, is charged with attempted murder and assault over the August 12, 2022 attack at an arts event in western New York state.Matar is accused of stabbing Rushdie about 10 times with a knife, leaving him in grave condition and without sight in his right eye, and also slashing another speaker at the gathering.Prosecutor District Attorney Jason Schmidt told how Rushdie, who has faced death threats since the release of his 1988 novel “The Satanic Verses,” had just taken his seat in the amphitheater in front of about 1,000 people.”A young medium-build man wearing a dark colored facemask… appeared from the rear of the theater,” Schmidt said. “Once on the stage, he rapidly accelerated into a full-out run.””(Matar) forcefully and efficiently and with speed plunged the knife into Mr Rushdie over and over and over again… swinging, slashing into Mr Rushdie’s head, neck, abdomen, upper thigh.”Schmidt said Rushdie, an Indian-born British and American citizen, raised his hands to defend himself but remained seated after several blows landed.- Blood, screaming -“The Satanic Verses” was declared blasphemous by Iran’s supreme leader Ayatollah Ruhollah Khomeini, who issued a fatwa, or religious edict, in 1989 calling on Muslims anywhere in the world to kill Rushdie.Iran-backed Lebanese Shiite militant organization Hezbollah endorsed the fatwa, the FBI has said, and Matar faces a separate prosecution in federal court on terrorism charges.Matar, who wore a blue shirt and frequently conferred with his five-strong legal team in the ornate courtroom Monday, previously told the New York Post that he had only read two pages of Rushdie’s novel but believed the author had “attacked Islam.”New York-based Rushdie, now 77, suffered multiple stab wounds before bystanders subdued the attacker, later identified by police as Matar.Venue employee Deborah Moore Kushmaul said she picked up the discarded knife, which she indicated had a six-inch blade, and gave it to police.”I could see blood, I could see (bystanders) piling on. Our audience, many of whom were elderly, were screaming,” she said.  “My main concern was seeing all the bags that there might be a bomb, that there might be another attacker.” Matar came “dangerously close” to killing Rushdie, Schmidt said, reporting that the author was stabbed through the right eye with such ferocity that it severed the optical nerve.Rushdie’s Adam’s apple was also partially lacerated, and his liver and small bowel penetrated.”His blood pressure was low — he lost so much blood,” said the prosecutor.Rushdie was not in court Monday but is expected to testify at the trial.- Life under fatwa -One of Matar’s lawyers, Lynn Schaffer, said in an opening argument punctuated with Super Bowl references and bouts of coughing that prosecutors would seek to present the case as “straightforward — open and shut.””Pay attention to the assumptions that the police witnesses make… how does that color the way they investigate this case?” she said. “They assume things about Mr Matar that affect the way they investigate.”A large media presence has gathered in the small lakefront resort town of Mayville near the Canadian border to follow the trial.Matar’s defense team sought a delay in the case as his primary lawyer has been hospitalized, but judge David Foley denied the request.Matar’s side also sought to have the trial moved from Mayville, near where Rushdie was attacked, arguing a fair trial with local jurors was impossible.Rushdie lived in seclusion in London for a decade after the fatwa, but for the past 20 years — until the attack — he lived relatively normally in New York.Last year, he published a memoir called “Knife” in which he recounted the near-death experience.”Why didn’t I fight? Why didn’t I run? I just stood there,” Rushdie wrote.Iran has denied any link to the attacker — but said only Rushdie was to blame for the incident.The case continues Tuesday.