La Bourse de Paris portée par les espoirs de négociations en Ukraine et les résultats

La Bourse de Paris évolue dans le vert jeudi, gagnée par l’optimisme sur fond d’espoir de négociations imminentes sur la guerre en Ukraine et d’une pluie de résultats d’entreprises globalement bien accueillis.Vers 9H00 GMT, le CAC 40 prenait 0,71% à 8.098,89 points, en hausse de 56,70 points. La veille, l’indice vedette parisien avait gagné 0,17% à 8.042,19 points.”Les spéculations sur un potentiel cessez-le-feu en Ukraine stimulent à nouveau les actions”, a commenté Andreas Lipkow, analyste indépendant.Donald Trump a annoncé mercredi soir avoir convenu avec Vladimir Poutine de lancer des négociations “immédiates” sur l’Ukraine, et promis une rencontre en personne avec son homologue russe.”Il viendra ici, et j’irai là-bas, et nous nous verrons probablement en Arabie Saoudite la première fois”, a-t-il affirmé lors d’un échange avec des journalistes à la Maison Blanche, sans donner de date, en prévoyant aussi un cessez-le-feu “dans un futur pas si lointain” en Ukraine.Dans la foulée, le président américain en a informé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Celui-ci a souligné qu’ils avaient “longuement parlé des possibilités de parvenir à la paix”.En cas de conclusion d’un cessez-le-feu, “il y aura un dividende de la paix pour toute l’Europe”, a estimé Adam Button, de ForexLive.Autre focus majeur des investisseurs: les nombreuses publications de résultats d’entreprises, globalement bien reçus.Le titre de l’équipementier électrique français Legrand prenait vers 9H00 GMT 5,84%, après dépassé les 9% dans les premiers échanges, porté par un bénéfice net en hausse de 1,6% en 2024 à 1,16 milliard d’euros, grâce à son activité dans les centres de données.Le géant des télécommunications Orange (+2,33% à 11,00 euros), à nouveau porté par ses activités en Afrique, a lui maintenu son bénéfice en 2024 et confirme ses objectifs pour l’année en cours, selon un communiqué publié jeudi.L’équipementier automobile Michelin bondissait lui de 5,26% après avoir indiqué mercredi poursuivre son programme de rachat d’actions et verser à ses actionnaires 1,38 euro de dividende par action, malgré un recul de 4,7% de son bénéfice net l’an dernier.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français atteignait vers 9H00 GMT 3,20%, contre 3,23% la veille en clôture. Son équivalent allemand valait 2,47%, contre 2,48% mercredi soir.Renault continuera à “soutenir Nissan”Le français Renault (+1,80% à 50,36 euros), qui détient quelque 35% du capital du japonais Nissan, a dit jeudi à l’AFP qu’il “continuera à soutenir Nissan dans ses projets en cours” après que le constructeur et son compatriote Honda ont officialisé l’abandon de leurs discussions en vue d’une fusion.”En tant qu’actionnaire de Nissan, les termes de cette transaction, y compris le fait qu’elle n’inclue aucune prime de contrôle, ne sont pas acceptables”, a indiqué Renault. Cette fusion aurait fait les affaires du groupe français, qui se désengage progressivement de son alliance avec Nissan depuis l’an dernier.

Trump leaves USAID staff in despair

Beyond putting its work in some of the world’s poorest countries in doubt, US President Donald Trump’s sudden move to shut down USAID has left many of its thousands of employees in shock and despair.Promising to slash federal spending, Trump’s government has put almost all of the more than 10,000 employees at the US Agency for International Development (USAID) on leave and promised to shut down the organization.One employee, speaking on condition of anonymity, sobbed in a conference call involving current and former USAID staff with journalists.”We’re not being treated like humans right now,” she said.”I am just bewildered that the approach has been like this,” she said. “I’m so concerned about the direction of this country.” Another worker spoke of their commitment to the cause of USAID, which operates a wide array of humanitarian and development programs around the world and is one of the primary tools of US soft power.”We literally have focused our life on this USAID mission,” she said, adding that her family had been working in the sector “for decades now.””You don’t have a home to go to. And you have a mission that you believe in and that you’ve supported for decades, and it’s just the rug’s pulled (from) under you,” she said.There is “a great deal of heartache and anger,” said one former USAID employee. – ‘Utter confusion’ -Trump and his allies allege the agency is rife with “fraud,” but have provided little proof of the accusations.USAID’s budget of more than $40 billion is mandated by Congress, with its programs ranging from governance to life-saving food assistance.The agency has, over the years, faced criticism in the aid sector for its overhead costs and questions on whether some of its programs achieve their objectives.The former USAID employee spoke of how their colleagues “dedicated their lives to serving others on behalf of the American people.””Right now, they are facing utter confusion and outright malignment from their leadership,” she said. Others spoke of the toll the uncertainty has taken on their mental health.”I have been physically sick probably for the past week, stressed, anxious, not sleeping,” one said.”We definitely all see this as sort of the tip of the iceberg for what the country is going through right now,” he added, asserting he was “more determined than ever.”Much of USAID’s staff is based abroad, and there was little clarity on what fate awaited them.A brief message on the USAID website, which informed staff they would be placed on leave and that arrangements were being made to fly overseas staff back “within 30 days” was all that they had to go on, said staff members. Case-by-case exceptions would be considered “based on personal or family hardship, mobility or safety concerns, or other reasons.” That message left many unclear on what happens next.”We are unsure if Secretary (of State Marco) Rubio and President Trump are going to abandon us overseas or abandon us when we land on American soil,” said one worker. “Our employer, the United States government, is not honoring their duty of care to us.”Each of these families are going to arrive homeless, jobless, and insuranceless within a matter of days or possibly even hours of stepping foot on American soil,” she concluded.- ‘Catastrophic’ -Beyond their own disrupted lives, staff said they were alarmed at the consequences on USAID’s massive portfolio of projects, some of them in the world’s poorest countries. “There are real life consequences happening right now because of this chaos,” said one worker, calling the Trump administration’s claim that waivers were in place for life-saving assistance a “sham.””This is resulting in massive humanitarian consequences everywhere for refugees globally who rely on our food assistance to stay alive when they have no means for their own livelihoods,” said another. They pointed to aid programs for Rohingya refugees in Bangladesh, where full rations of food assistance for one million refugees were due to run out at the end of the month.Provisions would end completely by April, they said.”For Sudanese refugees, what is happening is that organizations are already saying, sorry, you can’t get your food assistance this month,” said one worker, adding that water and sanitation services to 1.6 million people were also being cut.”This is going to affect all of us. It is. The ripple effects are going to be catastrophic everywhere.”

Sony relève ses prévisions de bénéfices, portés par la “dynamique” de son activité jeux

Le géant japonais du divertissement Sony a relevé jeudi sa prévision annuelle de bénéfice pour l’exercice décalé 2024-2025, conforté par la santé de son activité de jeux vidéo.Sony prévoit désormais un bénéfice net de 1.080 milliards de yens (7 milliards de dollars) pour son exercice se terminant fin mars, contre une prévision antérieure de 980 milliards de yens (environ 6 milliards de dollars).Le groupe a également relevé sa prévision de ventes annuelles à 13.200 milliards de yens (82 milliards de dollars), contre une projection antérieure de 12.700 milliards de yens (79 milliards de dollars).Son segment jeu vidéo est resté porté par les ventes de jeux en ligne et les abonnements aux services en ligne, ainsi que par des effets de change positifs grâce au yen bas, qui rend plus attractives ses ventes à l’international.Au cours du 3e trimestre (octobre-décembre), dopé traditionnellement par les achats de fêtes de fin d’année, les ventes de Sony ont atteint 4.409 milliards de yens, en hausse de 18% par rapport à l’année précédente. Le bénéfice net est ressorti à 373,7 milliards de yens, en hausse de 3%.Une performance largement tirée par le secteur des jeux. Durant les trois derniers mois de 2024, Sony a ainsi indiqué avoir vendu 9,5 millions de consoles PlayStation 5, contre 8,2 millions sur la même période il y a un an.”Nous avons constaté une sorte de dynamique qui a dépassé nos attentes”, s’est enthousiasmé devant la presse Hiroki Totoki, directeur opérationnel et président de Sony, et qui prendra à partir d’avril le poste de PDG.”Au cours du troisième trimestre, nous avons eu des titres d’éditeurs tiers de haute qualité, ce qui a créé des effets de synergie” et a fait augmenter les ventes globales dans le secteur des jeux, a-t-il expliqué.-“De grands espoirs”-Selon Sony, ces ventes de jeux réalisés par des éditeurs tiers devraient compenser le déclin des titres développés dans ses propres studios, où il a réalisé des coupes d’effectifs sur fond de ralentissement de la croissance pour l’ensemble de l’industrie.Sony avait ainsi annoncé fin octobre la fermeture de deux studios, dont Firewalk, à l’origine du jeu de tir “Concord” retiré à peine deux semaines après son lancement à cause de faibles ventes.Le développeur et éditeur américain Bungie (créateur de “Halo” et “Destiny”), racheté par le groupe en 2022 pour 3,6 milliards de dollars, avait communiqué pour sa part cet été la suppression de 220 postes, soit 17% de ses effectifs.Selon Hiroki Totoki, le segment des jeux vidéo pourrait s’effriter au quatrième trimestre (janvier-mars), avant de rebondir avec vigueur sur l’exercice 2025-2026 qui commencera en avril”Nous prévoyons de lancer des titres forts (…) et nous devrions connaître une dynamique encore plus forte sur le nouvel exercice. J’ai de grands espoirs”, a-t-il déclaré, pointant par ailleurs le nombre croissant d’utilisateurs actifs.Le streaming musical reste également une source de revenus cruciale pour Sony, qui dispose d’un vaste catalogue d’artistes majeurs.Le groupe nippon a ainsi fait état “de revenus plus élevés provenant des services de streaming”, en forte hausse au troisième trimestre.Enfin, Sony continue de développer ses activités de création de contenus: soucieux de renforcer ses partenariats dans ce domaine, Sony avait conclu mi-décembre un accord avec son compatriote Kadokawa, conglomérat du secteur des médias à l’origine du jeu vidéo à succès “Elden Ring”, pour monter à 10% de son capital.Cet accord élargit le portefeuille de jeux et de contenus animés de Sony, après son achat en 2021 de Crunchyroll, un site de partage autrefois semi-légal et devenu aujourd’hui un géant du streaming de dessins animés japonais.Sony a également annoncé jeudi un rachat d’actions jusqu’à 50 milliards de yens (311 millions d’euros).

Fin de vie: deux textes “en mai” au Parlement, dit la porte-parole du gouvernement

Le Parlement débattra bien de deux textes sur la fin de vie, “probablement en mai”, a confirmé jeudi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas après des déclarations de Catherine Vautrin indiquant sa préférence, comme celle de l’Élysée, pour un seul texte.”La position du Premier ministre est très claire: il y aura deux textes”, l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide active à mourir, a déclaré Mme Primas sur Public Sénat. La ministre de la Santé avait semé le doute mardi en affirmant que “ça n’est pas encore totalement arbitré” et en affirmant que l’Élysée et elle-même penchaient pour un seul texte regroupant les deux sujets.”C’est lui (François Bayrou) qui tranche et sa position est très ferme”, a insisté Mme Primas.En revanche, la porte-parole est restée floue sur la nature des deux textes, projets de loi ou propositions parlementaires.”On est aujourd’hui dans la détermination des modalités”, a-t-elle dit, assurant qu’on “ne repart pas de zéro” même si “ce n’est pas tout à fait possible” de reprendre la proposition de loi Falorni dont l’examen avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.Le gouvernement vise une discussion des deux textes au Parlement “en mai probablement” pour une adoption “le plus rapidement possible”, a-elle ajouté.

Sony hikes profit forecast on strong gaming business

Japanese entertainment and electronics giant Sony upgraded its annual net profit forecast to $7.0 billion on Thursday thanks to its strong gaming business.The conglomerate said it now expects a net profit of 1.08 trillion yen in the year ending March 31, compared with an earlier projection of 980 billion yen.It also lifted its annual sales forecast to 13.2 trillion yen, from an earlier estimate of 12.7 trillion yen. The change came after Sony saw robust sales of its games, music and financial products in October-December, a key holiday shopping season, with the yen’s weakness against the dollar and euro also providing a boost.Sales reached 4.41 trillion yen in the quarter, up 18 percent on-year, giving a net profit of 373.7 billion yen, which was an increase of three percent.The firm also announced a share buyback worth up to 50 billion yen. During the three months, Sony sold 9.5 million of its PlayStation5 consoles, a healthy jump from the 8.2 million units sold in the same period the year before.Chief operating officer Hiroki Totoki, who is set to take over as chief executive officer in April, said the game business will see more strong titles in the next fiscal year as the segment continues to see active user numbers rise.”We saw a kind of momentum that went beyond our expectations,” he told a news conference.”During the third quarter, we saw high-quality third-party (game) soft titles, which created synergy effects” and drove up overall sales in the game business, he said.He added that the segment may see a drop during the three months to the end of March. “In the next fiscal year (from April), we plan to introduce strong titles… and should see even stronger momentum in that year,” he said. “I have high hopes.”Sony said its music business also enjoyed surging sales, thanks to “higher revenues from streaming services”.Music streaming is a key money-spinner for Sony, which has an impressive back catalogue and whose current roster includes major artists such as Beyonce.The firm is expanding its content businesses and in December paid $320 million for 10 percent of Kadokawa, a Japanese media conglomerate behind the smash-hit game “Elden Ring”, making it the firm’s biggest shareholder.The deal expanded Sony’s games and anime portfolio, after its 2021 purchase of Crunchyroll, a once semi-legal US-based sharing site that is now a streaming giant for Japanese anime.

Asian stocks rise, oil falls as Trump fans Ukraine peace hopes

Asian markets mostly rose Thursday and oil prices extended losses as forecast-topping US inflation was overshadowed by hopes for an end to the Ukraine war after news Donald Trump and Russia’s Vladimir Putin had discussed peace talks.The US president said he expected to meet his Russian counterpart in Saudi Arabia “in the not too distant future” to find a route to ending the three-year conflict, which has fanned geopolitical fears and energy costs.Trump said the two had held a “lengthy and highly productive” telephone conversation and added that he expected they would visit each other’s countries.The Kremlin said the call lasted nearly one-and-a-half hours and the leaders had agreed that the “time has come to work together”.Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he had a “meaningful conversation” with Trump and that the leaders discussed ways to end the war.News of the apparent thaw between the nuclear-armed powers provided a boost to risk appetite, with the euro and pound both rallying against the dollar. Oil prices fell again Thursday, having shed more than two percent on Wednesday.”If this push for peace gains traction, expect an even bigger unwind in war-premium assets and a fresh bid for riskier plays,” said Stephen Innes at SPI Asset Management.Tokyo climbed more than one percent on a weaker yen, while Sydney, Seoul, Taipei, Mumbai, Bangkok and Manila were also higher.However, Hong Kong reversed early advances to end in negative territory following a recent AI-led rally, with losses also seen in Shanghai, Wellington and Jakarta. Singapore was flat.London, which ended at a record high for the third straight day Wednesday, fell even as data showed the UK economy expanded 0.1 percent in the final three months of 2024, beating forecasts for a contraction.Paris and Frankfurt were both up in early trade. The gains came despite losses on Wall Street where investors were jolted by data on Wednesday showing consumer prices rose three percent last month, above expectations and faster than December.Core prices, excluding food and energy, also came in hotter than estimates.The readings dealt a blow to hopes that the Fed would continue to lower rates this year, having cut three times in 2024, with traders now pricing in just one, according to Bloomberg.The figures came a day after bank chief Jerome Powell warned that policymakers were in no hurry to loosen monetary policy further, remarks echoed by other officials.”In our view, the bottom line is clear: the Fed has no reason to cut further. Inflation seems to be stuck above target,” analysts at BoA Global Research said in a note.”The bar for hikes is still high, but they should be part of the conversation after today’s data.”Soon after the data was released, Trump hit out at predecessor Joe Biden for fanning prices.He also called for rates to be lowered, adding they would “go hand in hand” with his plans to impose tariffs on major US trading partners — despite many economists arguing that both measures would boost inflation. – Key figures around 0815 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 1.3 percent at 39,461.47 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.2 percent at 21,814.37 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.4 percent at 3,332.48 (close)London – FTSE 100: DOWN 0.3 percent at 8,778.31Euro/dollar: UP at $1.0419 from $1.0387 on WednesdayPound/dollar: UP at $1.2496 from $1.2446Dollar/yen: DOWN at 154.30 yen from 154.39 yenEuro/pound: DOWN at 83.38 pence from 83.40 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.8 percent at $70.80 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.8 percent at $74.61 per barrelNew York – Dow: DOWN 0.5 percent at 44,368.56 (close)

La Corée du Nord détruit un site qui a accueilli les réunions de familles séparées

Pyongyang est en train de démolir un site en Corée du Nord qui a accueilli des réunions de familles séparées pendant des décennies par la guerre de Corée et la division de la péninsule coréenne, a déclaré Séoul jeudi.”La démolition du centre de réunion du mont Kumgang est un acte inhumain qui bafoue les souhaits sincères des familles séparées”, a réagi un porte-parole du ministère sud-coréen de la Réunification.La Corée du Sud “demande instamment l’arrêt immédiat de ces actions” et “exprime ses vifs regrets”. Cette “démolition unilatérale par la Corée du Nord ne peut être justifiée sous aucun prétexte, et les autorités nord-coréennes doivent assumer l’entière responsabilité de cette situation”, a ajouté le porte-parole.La guerre de Corée (1950-1953) a laissé la péninsule divisée par une zone démilitarisée (DMZ), séparant frères et soeurs, parents et enfants, maris et femmes.Les hostilités ont pris fin par un armistice plutôt que par un traité de paix, laissant les deux Corées techniquement toujours en guerre et interdisant tout échange civil direct.Depuis 1988, plus de 133.600 Sud-Coréens se sont enregistrés en tant que “familles séparées”, signifiant qu’ils avaient des parents au Nord, de l’autre côté de la DMZ.En 2025, environ 36.000 de ces Sud-Coréens sont toujours en vie, selon les données officielles, et 75% d’entre eux indiquent qu’ils ne savent même pas si les membres de leur famille de l’autre côté sont morts ou vivants.Un membre de l’association inter-coréenne pour les familles séparées pointe la dégradation des relations entre les deux Corées, sous la présidence du président aujourd’hui déchu Yoon Suk Yeol, comme responsable de la démolition du centre de réunion.”Depuis que l’administration est entrée en fonction, tout a été coupé”, a déclaré à l’AFP ce fonctionnaire qui a demandé à ne pas être nommé. “Il n’y a aucun moyen que les réunions de famille se produisent”, a-t-il ajouté.Seules quelques familles ont été tirées au sort pour participer à des réunions transfrontalières occasionnelles organisées dans la station touristique du mont Kumgang, dans le sud-est de la Corée du Nord. Les dernières ont eu lieu en 2018.Même par le passé, ces retrouvailles ont été soumises aux aléas des relations inter-coréennes et souvent utilisées comme outil de négociation par Pyongyang.- Un lien rompu -Et avec la détérioration des relations entre les deux pays, la réalité est qu’il est fort probable que les familles séparées ne soient plus jamais réunies.Les premières réunions avaient eu lieu en 1985, mais il a fallu attendre le premier sommet inter-coréen en 2000 pour que ces réunions se tiennent plus régulièrement.Ces événements étaient marqués par des scènes de retrouvailles émouvantes entre familles, qui devaient toutefois se séparer après quelques jours passés ensemble.L’année dernière, le dirigeant Nord-coréen Kim Jong Un a décrit Séoul comme “son principal ennemi” et a renoncé à la réunification entre les deux Corées, un objectif que le gouvernement s’était pourtant fixé de longue date.Il a aussi fait détruire les derniers ponts et voies ferrées reliant potentiellement les deux pays.”Kim Jong Un a déclaré son intention de rompre tous les liens inter-coréens” analyse Lim Eul-chul, un professeur à l’Institute for Far Eastern Studies à Séoul. “Je considère que cela fait partie du processus” a déclaré M. Lim a l’AFP, à propos de la démolition du centre de réunion. 

Kenya: le sort de milliers d’ouvriers du textile suspendu à une décision de Trump

Même s’ils sortent d’une usine située au coeur de l’Afrique de l’Est, les jeans Wrangler et Levi’s sont fabriqués selon une stricte tradition américaine, et destinés à des chaînes telles que Walmart et JC Penny aux Etats-Unis. Pour l’instant.L’exportateur de vêtements United Aryan, installé à la périphérie de la capitale kényane Nairobi, doit son existence à l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), des accords vieux de 25 ans donnant accès à certains produits africains au marché américain sans droits de douane. L’AGOA expirera en septembre à moins que le président Donald Trump n’accepte de le prolonger. Une décision qui menace les moyens de subsistance de millions d’Africains, dont des milliers d’employés d’United Aryan.Jusqu’à 8 millions de paires de jeans, ainsi que des millions de chemises et autres articles, sont expédiés de l’usine vers les Etats-Unis chaque année. Un ouvrier moyen d’une chaîne de production gagne l’équivalent d’environ 190 euros par mois. “Nous avons 150.000 personnes qui dépendent directement ou indirectement de nous”, explique le PDG Pankaj Bedi, pointant que son usine “a stabilisé l’ensemble de la situation socio-économique de la région.” La zone était dangereuse avant le début des activités d’United Aryan en 2002, souligne-t-il. “Les gangs volaient tout, jusqu’aux câbles en cuivre!” Aujourd’hui, “nos familles sont heureuses, nos enfants vont à l’école, la criminalité a diminué”, souligne Norah Nasimiyu, 48 ans, représentante des travailleurs, depuis l’atelier, entourée d’ouvriers coupant des jeans et cousant des poches. Chaque jour, des milliers de personnes se rassemblent devant les portes de l’usine, espérant remplacer les absents parmi les quelque 10.000 employés. L’usine a déjà connu de sérieux défis: en 2005, l’abolition d’un régime de quotas qui avait encadré le commerce du textile pendant des décennies a inondé les marchés de vêtements asiatiques. La crise financière de 2008 et la pandémie de Covid-19 l’ont ensuite presque mise à l’arrêt. – Le temps presse -“Il y a eu de nombreuses fois où nous avons pensé que nous devions abandonner”, a déclaré M. Bedi.”Mais lorsque vous avez 150.000 personnes qui dépendent de ce que vous faites, vous avez une responsabilité. Fermer une entreprise est une affaire de cinq minutes, mais créer ce genre de plateforme n’est pas facile.”Aujourd’hui, l’usine est suspendue à une question: les Etats-Unis renouvelleront-ils l’AGOA? Sans avantage en matière de franchise de droits, les acheteurs américains se tourneront vers des options moins chères en Asie. Si les républicains et les démocrates semblaient lors de négociations l’année dernière favorables à la prolongation des accords, leur survie semble aujourd’hui menacée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, et sa position ouvertement sceptique à l’égard du libre-échange.Les Etats-Unis bénéficient de la main-d’oeuvre moins chère d’Afrique, surtout dans le secteur du textile sensible aux coûts, observe Bedassa Tadesse, professeur d’économie à l’Université du Minnesota à Duluth, qui a étudié l’AGOA. “Mais nous sommes arrivés à un stade où les décisions de politique commerciale ne sont plus seulement fondées sur une analyse coût-bénéfice”, estime-t-il. Le président américain pourrait néanmoins voir l’AGOA comme un moyen de contrer l’influence chinoise en Afrique, observe M. Tadesse.”C’est un instrument très important dans les relations américano-africaines, surtout quand nous venons de perdre pratiquement tout notre soft power en démantelant l’USAID” (l’agence fédérale américaine d’aide au développement), ajoute Witney Schneidman, expert de l’AGOA au sein du groupe de réflexion américains Brookings Institution. Mais “c’est un petit changement dans la vision du monde de Trump,” loin d’être une priorité, estime-t-il.M. Bedi, qui a participé aux négociations au sein de l’Association manufacturière kényane, reste confiant. “Vous ne pouvez pas produire en Amérique ce que nous produisons”, souligne-t-il. Mais le temps presse. L’usine et ses clients doivent connaître le sort de l’AGOA d’ici la fin mars pour pouvoir planifier la saison à venir. Sinon, les lignes de production s’arrêteront. “Les acheteurs ont commencé à paniquer. Nous leur avons assuré que tout ira bien”, relève M. Bedi. “Croisons les doigts!”