Nouveau cas autochtone de chikungunya en métropole, le deuxième en 2025

Un nouveau cas autochtone de chikungunya, le deuxième en métropole depuis le début de l’année, a été détecté dans l’Hérault, a annoncé lundi l’Agence régionale de santé Occitanie dans un communiqué.Le premier cas autochtone de 2025 avait été signalé la semaine dernière dans le Var.Depuis le 1er mai, 59 cas importés de chikungunya et 40 cas importés de dengue ont été enregistrés en Occitanie, précise l’ARS.”L’état de santé de la personne malade n’inspire pas d’inquiétude”, souligne l’Agence de santé qui précise que “pour éviter la propagation du virus localement, des actions préventives sont déployées sur les lieux fréquentés et les lieux de contamination présumés à Prades-le-Lez”.Les personnes ayant fréquenté cette commune et ayant présenté des signes évocateurs du chikungunya depuis début mai sont invitées par l’ARS à consulter leur médecin traitant.Le chikungunya, transmis par le moustique tigre, se caractérise le plus souvent par une fièvre d’apparition brutale, souvent accompagnée de douleurs articulaires sévères, d’une conjonctivite et d’éruptions cutanées.On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire national et n’a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours qui précèdent l’apparition des symptômes.Un seul cas autochtone de ce virus transmis par le moustique tigre avait été détecté en 2024 en métropole, en Ile-de-France, aucun en 2023. Depuis 2010 la France métropolitaine avait connu une trentaine de cas autochtones de ce virus. Cette année l’épidémie de chikungunya, maladie se traduisant par des fièvres et des douleurs articulaires, a surtout frappé l’île de La Réunion, avec 23 morts, même si elle poursuit maintenant son déclin. On estime que 200.000 personnes ont été contaminées dans l’île depuis janvier.Si l’épidémie recule franchement à la Réunion, elle poursuit encore sa dynamique à Mayotte, également dans l’océan Indien, où elle s’est déclarée plus tardivement.Les températures plus chaudes qui touchent actuellement l’Hexagone favorisent l’activité des moustiques tigres, vecteurs de ce virus mais aussi de ceux de la dengue et du Zika.

Face aux frappes israéliennes, le guide suprême iranien joue sa survie et celle de son régime

L’ayatollah Ali Khamenei, à la tête de l’Iran depuis 1989, a surmonté de nombreux défis au cours des trois dernières décennies, mais la guerre désormais ouverte avec Israël constitue sans doute un test décisif, tant pour la République islamique que pour sa survie personnelle.La majorité des Iraniens n’ont jamais connu que Khamenei, à la tête du pays depuis la mort du leader de la révolution islamique de 1979, l’ayatollah Ruhollah Khomeini.En plus de 35 ans de règne, le guide suprême iranien, aujourd’hui âgé de 86 ans, a surmonté par la répression plusieurs mouvements de protestation, dont le dernier, le mouvement Femme Vie Liberté, a ébranlé en 2022-2023 les fondations religieuses de la République islamique, avant d’être maté au prix de plusieurs centaines de morts et de milliers d’arrestations, selon des ONG.Vétéran de la guerre Iran-Irak (1980-1988), il a survécu à une tentative d’assassinat en 1981, qui l’a laissé paralysé du bras droit. Depuis sa prise de fonction, il n’a jamais quitté l’Iran – sa dernière visite à l’étranger était en Corée du Nord en 1989, alors qu’il était président – et ses déplacements sont secrets et extrêmement sécurisés.Et il ne devrait aujourd’hui sa survie qu’au président américain Donald Trump lui-même. “Nous avons découvert que les Israéliens projetaient de cibler le guide suprême iranien. Le président Trump était contre et nous leur avons dit de ne pas le faire”, a ainsi déclaré dimanche un responsable américain à l’AFP, sous couvert d’anonymat.- Changement de régime ? – La question de sa succession plane depuis quelques années en Iran. “Khamenei est au crépuscule de son règne, à 86 ans, et une grande partie du pouvoir quotidien ne dépend pas de lui mais de plusieurs factions qui se disputent le pouvoir”, selon Arash Azizi, chercheur à Boston University.”Le processus était déjà en cours et la guerre actuelle ne fait que l’accélérer”, souligne-t-il à l’AFP.Israël a lancé le 13 juin une attaque d’une ampleur sans précédent sur l’Iran, visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l’objectif affiché d’empêcher le pays de se doter de la bombe atomique. Plusieurs dirigeants des Gardiens de la Révolution ont été tués, dont les trois plus hauts gradés du pays, illustrant le niveau d’infiltration israélien en Iran.Dans un entretien sur Fox News dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a laissé entendre qu’un changement de régime pourrait être un des objectifs des frappes israéliennes.”Cela pourrait certainement être le résultat, compte tenu de la faiblesse du régime iranien”, a-t-il dit, ajoutant que “80% de la population” iranienne était opposée au pouvoir actuel.”Il est possible qu’Israël ait un plan en soutenant un coup d’Etat interne ou en continuant à tuer les plus hauts dirigeants en espérant que cela aboutira à un changement de régime”, estime M. Azizi.L’opposition iranienne reste minée par ses divisions. Reza Pahlavi, fils de l’ancien shah et figure de l’opposition en exil, qui entretient de bonnes relations avec Israël, a lancé aux Iraniens: “Restez forts et nous vaincrons”.”Mais les grandes considérations sur le changement de régime, ce n’est pas la première préoccupation des gens, là”, indique à l’AFP une franco-iranienne dont la famille vit à Téhéran, décrivant la “panique généralisée” qui s’est emparée des Iraniens face aux frappes israéliennes.- “Erreur de calcul” -Tout en ayant toujours usé de la rhétorique de la confrontation avec les Etats-Unis et Israël, et soutenu les alliés régionaux de l’Iran comme le Hezbollah au Liban, Khamenei a toujours tenu son pays à l’écart de conflits directs. La guerre actuelle marque l’échec de cette stratégie.”Il se félicitait d’avoir contenu les conflits loin des frontières de l’Iran depuis sa prise de fonction en 1989″, rappelle Jason Brodsky, de l’organisation basée aux Etats-Unis United Against Nuclear Iran (UANI). “Khamenei a fait une grosse erreur de calcul”.Au début des années 80, plusieurs hauts dirigeants dont le président et le chef de l’autorité judiciaire avaient été tués dans des assassinats imputés à l’opposition.”Mais ce qui se passe aujourd’hui est d’une toute autre ampleur”, relève M. Brodsky.Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche.Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts depuis vendredi, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s’est alourdi lundi de onze morts, dont huit tués pendant la nuit à Petah-Tikva, Bnei-Brak et Haïfa.

Le salon du Bourget rattrapé par les tensions géopolitiques

Les tensions géopolitiques se sont invitées au salon du Bourget dès son ouverture lundi matin, avec la condamnation ordonnée par le gouvernement français de stands d’industriels d’armement israéliens, sur fond de guerre à Gaza et de conflit avec l’Iran.Ce coup de théâtre a éclipsé la première commande commerciale du salon annoncée par Airbus, 40 appareils à un loueur saoudien, tandis que son rival américain Boeing était contraint à la discrétion dans la foulée de la catastrophe aérienne meurtrière en Inde la semaine dernière.Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d’être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une “décision scandaleuse et sans précédent”, qui crée une “ségrégation” à l’encontre des exposants israéliens.Une exposante israélienne a écrit à la craie sur la bâche de Rafael que ces systèmes d’armement “protègent en ce moment l’Etat d’Israël”, affirmant que “le gouvernement français, au nom de la discrimination, essaie de vous les cacher”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.De leur côté, les élus du département de Seine-Saint-Denis n’étaient pas présents à l’arrivée lundi matin du Premier ministre François Bayrou, contrairement à la tradition, également en signe de protestation contre la présence de ces entreprises.- Première commande pour Airbus -Cette polémique a fait passer au second plan la première commande commerciale du salon: le loueur AviLease basé en Arabie saoudite a signé un contrat ferme pour 10 avions-cargo gros porteurs Airbus A350F et 30 appareils de la famille A320neo, monocouloir à succès du géant européen, ont annoncé les entreprises lors d’une conférence de presse.Alors que le salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est habituellement le théâtre d’un affrontement entre Boeing et Airbus à coups de contrats géants, l’avionneur américain a décidé de réduire ses activités après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing, dont le patron Kelly Ortberg avait déjà décidé d’annuler sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.”On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe en Inde, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.M. Bayrou a ouvert le bal des hauts responsables politiques visitant la manifestation, qui s’étale sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, le chef du gouvernement a appelé à “à relever les défis (…) “ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. Autre dominante: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, sont lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation sera aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans, le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, étant consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. 

Le salon du Bourget rattrapé par les tensions géopolitiques

Les tensions géopolitiques se sont invitées au salon du Bourget dès son ouverture lundi matin, avec la condamnation ordonnée par le gouvernement français de stands d’industriels d’armement israéliens, sur fond de guerre à Gaza et de conflit avec l’Iran.Ce coup de théâtre a éclipsé la première commande commerciale du salon annoncée par Airbus, 40 appareils à un loueur saoudien, tandis que son rival américain Boeing était contraint à la discrétion dans la foulée de la catastrophe aérienne meurtrière en Inde la semaine dernière.Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d’être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une “décision scandaleuse et sans précédent”, qui crée une “ségrégation” à l’encontre des exposants israéliens.Une exposante israélienne a écrit à la craie sur la bâche de Rafael que ces systèmes d’armement “protègent en ce moment l’Etat d’Israël”, affirmant que “le gouvernement français, au nom de la discrimination, essaie de vous les cacher”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.De leur côté, les élus du département de Seine-Saint-Denis n’étaient pas présents à l’arrivée lundi matin du Premier ministre François Bayrou, contrairement à la tradition, également en signe de protestation contre la présence de ces entreprises.- Première commande pour Airbus -Cette polémique a fait passer au second plan la première commande commerciale du salon: le loueur AviLease basé en Arabie saoudite a signé un contrat ferme pour 10 avions-cargo gros porteurs Airbus A350F et 30 appareils de la famille A320neo, monocouloir à succès du géant européen, ont annoncé les entreprises lors d’une conférence de presse.Alors que le salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est habituellement le théâtre d’un affrontement entre Boeing et Airbus à coups de contrats géants, l’avionneur américain a décidé de réduire ses activités après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing, dont le patron Kelly Ortberg avait déjà décidé d’annuler sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.”On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe en Inde, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.M. Bayrou a ouvert le bal des hauts responsables politiques visitant la manifestation, qui s’étale sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, le chef du gouvernement a appelé à “à relever les défis (…) “ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. Autre dominante: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, sont lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation sera aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans, le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, étant consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. 

Le salon du Bourget rattrapé par les tensions géopolitiques

Les tensions géopolitiques se sont invitées au salon du Bourget dès son ouverture lundi matin, avec la condamnation ordonnée par le gouvernement français de stands d’industriels d’armement israéliens, sur fond de guerre à Gaza et de conflit avec l’Iran.Ce coup de théâtre a éclipsé la première commande commerciale du salon annoncée par Airbus, 40 appareils à un loueur saoudien, tandis que son rival américain Boeing était contraint à la discrétion dans la foulée de la catastrophe aérienne meurtrière en Inde la semaine dernière.Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d’être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une “décision scandaleuse et sans précédent”, qui crée une “ségrégation” à l’encontre des exposants israéliens.Une exposante israélienne a écrit à la craie sur la bâche de Rafael que ces systèmes d’armement “protègent en ce moment l’Etat d’Israël”, affirmant que “le gouvernement français, au nom de la discrimination, essaie de vous les cacher”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.De leur côté, les élus du département de Seine-Saint-Denis n’étaient pas présents à l’arrivée lundi matin du Premier ministre François Bayrou, contrairement à la tradition, également en signe de protestation contre la présence de ces entreprises.- Première commande pour Airbus -Cette polémique a fait passer au second plan la première commande commerciale du salon: le loueur AviLease basé en Arabie saoudite a signé un contrat ferme pour 10 avions-cargo gros porteurs Airbus A350F et 30 appareils de la famille A320neo, monocouloir à succès du géant européen, ont annoncé les entreprises lors d’une conférence de presse.Alors que le salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est habituellement le théâtre d’un affrontement entre Boeing et Airbus à coups de contrats géants, l’avionneur américain a décidé de réduire ses activités après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing, dont le patron Kelly Ortberg avait déjà décidé d’annuler sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.”On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe en Inde, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.M. Bayrou a ouvert le bal des hauts responsables politiques visitant la manifestation, qui s’étale sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, le chef du gouvernement a appelé à “à relever les défis (…) “ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. Autre dominante: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, sont lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation sera aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans, le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, étant consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. 

Khamenei, Iran’s political survivor, faces ultimate test

Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, has weathered a series of challenges but Israel’s unprecedented strikes mark his most serious crisis yet, threatening both the clerical system he leads and his own physical survival.Khamenei, Iran’s top leader since the death of Ayatollah Ruhollah Khomeini in 1989, has ruled in the face of sanctions, near constant international tensions as well as protests that were ruthlessly repressed, most recently the 2022-2023 women-led uprising.With Khamenei aged 86, the issue of succession was already looming large in Iran. But his moves now will have a decisive impact on the future on the system of which he has been a pillar since the 1979 Islamic Revolution that ousted the shah.Meanwhile, his own physical survival could be at stake, with a senior American official saying Donald Trump rejected an Israeli plan to kill Khamenei but Israel is still not ruling out such a move.”Khamenei is at the twilight of his rule, at the age 86, and already much of the daily command of the regime is not up to him but to various factions who are vying for the future,” said Arash Azizi, senior fellow at Boston University.”This process was already underway and the current war only accelerates it,” he told AFP.- ‘Self-inflicted dilemma’ -Israel’s success in killing key Iranian figures, including the army chief and head of the Revolutionary Guards, has illustrated how Israeli intelligence can track Iranian leaders and raised the question of whether Prime Minister Benjamin Netanyahu could give an order to seek to kill Khamenei himself.The movements of the supreme leader, who has not left Iran since taking up the position and made his last foreign visit to North Korea in 1989 while still president, are subject to the tightest security and secrecy.”It is possible that they might have a regime change plan of their own, either by supporting or semi-supporting a coup inside the regime or by continuing to kill at the highest level hoping that this leads to a fundamental shift in posture toward Israel or something of a regime change,” said Azizi.Karim Sadjadpour, senior fellow at the Carnegie Endowment for International Peace, said Khamenei faced a “self-inflicted dilemma” and already lacked the “physical and cognitive acumen to lead Iran into a high-tech war”.”A weak response to Israel further diminishes his authority, a strong response could further jeopardise his survival, and that of his regime,” he said.- ‘Prided himself’ -While keeping up the rhetoric of confrontation with the US and Israel and backing proxies like Hezbollah in Lebanon, Khamenei long kept Iran out of direct conflict with its foes. But the current strikes appear to represent a sudden end to this strategy.”He has prided himself on deterring conflict away from Iran’s borders since he assumed the supreme leadership in 1989,” said Jason Brodsky, policy director of US-based United Against Nuclear Iran. “So Khamenei has badly miscalculated.”Brodsky said the nearest comparison to the current situation were the attacks against leaders blamed on the opposition in the early 1980s which saw the then president killed and Khamenei himself wounded in a 1981 assassination attempt.”It will be an experience that Khamenei will undoubtedly draw upon in the current context,” Brodsky told AFP.”But what we are witnessing today is on a completely different level of magnitude. And it’s occurring at a pace that threatens to overwhelm the capacity of Tehran.”The scale of Israel’s first attacks overnight Thursday to Friday, ahead of what were supposed to be a new round of talks in Oman on the Iranian nuclear programme, took the leadership by surprise at a time when it has been on the lookout for any further protests amid economic hardship.”Indeed, the strikes have intensified already simmering tensions, and many Iranians want to see the Islamic republic gone. Crucially, however, most of them do not want this outcome to come at the cost of bloodshed and war,” said Holly Dagres, senior fellow at The Washington Institute.- ‘Stay strong’ -In an interview with Fox News, Netanyahu suggested that “regime change” could be the outcome of the Israeli strikes, while insisting that it would be for the Iranian people to bring this about.”It could certainly be the result as the Iran regime is very weak,” he said, claiming that “80 percent of the people would throw these theological thugs out”.Asked if there was an Israeli plan to kill Khamenei that had been vetoed by Washington, Netanyahu replied: “We do what we need to do, we will do what we need to do and I think the United States knows what is good for the United States”.The Iranian opposition, both in exile and inside the country, remains riven by division. One of its most prominent representatives Reza Pahlavi, the son of the last shah Mohammad Reza Pahlavi and who has warm relations with Israel, has told Iranians: “Stay strong and we will win.”So far, however, there have been no reports of mass protests, although some Persian-language television channels based abroad have broadcast images of groups shouting anti-Khamenei slogans.Azizi cautioned: “The idea that this ends in a popular uprising that changes the regime or gives to power to someone in the Iranian opposition abroad has no basis in reality.”

Traversées de la Manche: sur la plage, la foule des élus et des déçus

Le soleil se lève à peine lundi mais des dizaines de migrants arpentent la plage de Gravelines (Nord), sous les yeux de policiers presque aussi nombreux. Une partie réussira à monter dans un canot pour l’Angleterre, laissant des déçus, hagards, derrière eux.Les élus du jour, à cheval sur les boudins du frêle pneumatique, vont risquer leur vie dans leur quête d’une vie nouvelle en Angleterre: au moins 15 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l’année dans ces dangereuses traversées, après 78 en 2024, année tristement record.Ces derniers jours, les traversées ont été très nombreuses, à la faveur d’une météo propice. Pour la seule journée de vendredi, 919 migrants ont réussi à atteindre les côtes anglaises. Samedi, ils étaient encore 134, malgré l’alerte aux orages la nuit précédente.Il n’est pas encore 5H00, sur la vaste plage dominée par les tours des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines. Un groupe de migrants attend les pieds dans l’eau un canot qui n’arrive pas, puis rentre vers les dunes, scruté par les policiers déployés en plusieurs points de l’immense plage.Au même moment, un groupe très nombreux, dans lequel presque tous les migrants portent des gilets de sauvetage, dévale les dunes vers la mer, déclenchant un nuage de gaz lacrymogène tirés par des policiers. Ils parviennent à le traverser et se cachent plus loin, dans des dunes proches de la centrale.Un drone vrombit tandis qu’un avion de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, survole la plage.- Enfants sur les épaules -Un canot déjà chargé de passagers apparaît, loin sur la mer, et s’approche lentement de la côte: le “bateau-taxi” que le groupe attend, tapi dans la végétation. Les exilés, hommes, femmes et enfants juchés sur les épaules de leurs parents, se ruent à nouveau sur la plage.Pendant de longues minutes, le chaos règne: chacun essaie de se hisser dans le canot. Des candidats au départ ont de l’eau jusqu’aux épaules, certains perdent pied, beaucoup crient.Le système des “taxi-boats”, qui arrivent par la mer pour récupérer les migrants, a été développé par les passeurs ces dernières années pour esquiver les forces de sécurité à terre, donnant lieu à des départs particulièrement périlleux, et régulièrement meurtriers.Un pneumatique à moteur dépêché par un navire de la marine nationale qui croise un peu plus loin s’approche de l’embarcation clandestine et tourne autour d’elle, prêt à intervenir.Des policiers se rapprochent, jusqu’à la lisière de l’eau.Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois les bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage.Le gouvernement souhaite faire évoluer sa doctrine afin d’intervenir jusqu’à 300 mètres des côtes, pour intercepter les “bateaux-taxi” a indiqué début juin le cabinet du ministre de l’Intérieur.La majorité du groupe finit par se hisser à bord. Mais des migrants d’un autre groupe, plus petit, tentent de profiter de la cohue pour s’ajouter à la traversée.Des policiers empêchent deux femmes tenant deux jeunes enfants par la main de rentrer dans la mer, tandis que d’autres migrants s’y risquent.Après de longues minutes d’espoir et d’incertitude, à lutter dans l’eau pour atteindre l’embarcation, le reste du petit groupe, qui comprend entre autres des Erythréens, renonce à son tour. Ils repartent vers les dunes, la tête basse, longeant les policiers, dressés tous les 20 mètres sur la plage en une étrange haie d’honneur.De très nombreux candidats à l’exil séjournent actuellement sur le littoral français. Selon l’association Salam, ils sont entre 1.500 et 2.000 exilés actuellement sur les campements de Loon-Plage, proches de la plage de Gravelines, sans compter ceux qui vivent autour de Calais.Signe des tensions fortes dans les campements, deux personnes, dont un Soudanais de 24 ans, ont été tuées par balles au cours du week-end et d’autres blessées, dont un bébé.A Lille, dix hommes, majoritairement afghans, sont jugés depuis lundi matin  pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d’une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Traversées de la Manche: sur la plage, la foule des élus et des déçus

Le soleil se lève à peine lundi mais des dizaines de migrants arpentent la plage de Gravelines (Nord), sous les yeux de policiers presque aussi nombreux. Une partie réussira à monter dans un canot pour l’Angleterre, laissant des déçus, hagards, derrière eux.Les élus du jour, à cheval sur les boudins du frêle pneumatique, vont risquer leur vie dans leur quête d’une vie nouvelle en Angleterre: au moins 15 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l’année dans ces dangereuses traversées, après 78 en 2024, année tristement record.Ces derniers jours, les traversées ont été très nombreuses, à la faveur d’une météo propice. Pour la seule journée de vendredi, 919 migrants ont réussi à atteindre les côtes anglaises. Samedi, ils étaient encore 134, malgré l’alerte aux orages la nuit précédente.Il n’est pas encore 5H00, sur la vaste plage dominée par les tours des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines. Un groupe de migrants attend les pieds dans l’eau un canot qui n’arrive pas, puis rentre vers les dunes, scruté par les policiers déployés en plusieurs points de l’immense plage.Au même moment, un groupe très nombreux, dans lequel presque tous les migrants portent des gilets de sauvetage, dévale les dunes vers la mer, déclenchant un nuage de gaz lacrymogène tirés par des policiers. Ils parviennent à le traverser et se cachent plus loin, dans des dunes proches de la centrale.Un drone vrombit tandis qu’un avion de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, survole la plage.- Enfants sur les épaules -Un canot déjà chargé de passagers apparaît, loin sur la mer, et s’approche lentement de la côte: le “bateau-taxi” que le groupe attend, tapi dans la végétation. Les exilés, hommes, femmes et enfants juchés sur les épaules de leurs parents, se ruent à nouveau sur la plage.Pendant de longues minutes, le chaos règne: chacun essaie de se hisser dans le canot. Des candidats au départ ont de l’eau jusqu’aux épaules, certains perdent pied, beaucoup crient.Le système des “taxi-boats”, qui arrivent par la mer pour récupérer les migrants, a été développé par les passeurs ces dernières années pour esquiver les forces de sécurité à terre, donnant lieu à des départs particulièrement périlleux, et régulièrement meurtriers.Un pneumatique à moteur dépêché par un navire de la marine nationale qui croise un peu plus loin s’approche de l’embarcation clandestine et tourne autour d’elle, prêt à intervenir.Des policiers se rapprochent, jusqu’à la lisière de l’eau.Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois les bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage.Le gouvernement souhaite faire évoluer sa doctrine afin d’intervenir jusqu’à 300 mètres des côtes, pour intercepter les “bateaux-taxi” a indiqué début juin le cabinet du ministre de l’Intérieur.La majorité du groupe finit par se hisser à bord. Mais des migrants d’un autre groupe, plus petit, tentent de profiter de la cohue pour s’ajouter à la traversée.Des policiers empêchent deux femmes tenant deux jeunes enfants par la main de rentrer dans la mer, tandis que d’autres migrants s’y risquent.Après de longues minutes d’espoir et d’incertitude, à lutter dans l’eau pour atteindre l’embarcation, le reste du petit groupe, qui comprend entre autres des Erythréens, renonce à son tour. Ils repartent vers les dunes, la tête basse, longeant les policiers, dressés tous les 20 mètres sur la plage en une étrange haie d’honneur.De très nombreux candidats à l’exil séjournent actuellement sur le littoral français. Selon l’association Salam, ils sont entre 1.500 et 2.000 exilés actuellement sur les campements de Loon-Plage, proches de la plage de Gravelines, sans compter ceux qui vivent autour de Calais.Signe des tensions fortes dans les campements, deux personnes, dont un Soudanais de 24 ans, ont été tuées par balles au cours du week-end et d’autres blessées, dont un bébé.A Lille, dix hommes, majoritairement afghans, sont jugés depuis lundi matin  pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d’une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Metz: un forcené tué par balles, un policier en garde à vue

Un homme “menaçant”, détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu’un agent a été blessé et un autre placé en garde à vue, a annoncé le parquet.Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. “Vers 22H00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant”, a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.Alors que les forces de l’ordre interviennent, “l’homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police”, a poursuivi M. Grosdidier.Un peu avant 3H00, l’homme, installé au premier étage, “faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue”, a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.”Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir”, a-t-il ajouté. “Un policier était blessé à une main, tandis qu’un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l’individu à l’abdomen et au bras”.Le policier auteur des tirs a été placé en garde à vue et une enquête pour “meurtre” a été ouverte et confiée à la délégation de Metz de l’Inspection générale de la Police nationale (IGNP) “aux fins de vérifier les conditions légales d’usage de son arme par le policier”, a écrit M. Bernard dans son communiqué.Une autre enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Metz pour “tentative de meurtre d’une personne dépositaire de l’autorité publique” à l’encontre de l’homme de 56 ans.Il a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. “Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations”, selon M. Bernard.Le policier blessé a également été hospitalisé. Le forcené détenait “plusieurs armes, de poing et d’épaule, dans son appartement”, selon le maire qui a salué l’intervention des forces de l’ordre.

Attaque israélienne en Iran: quel impact sur le programme nucléaire de Téhéran?

L’attaque d’une ampleur sans précédent lancée vendredi par Israël pour empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique a porté un coup à son programme nucléaire sans que l’impact, à ce stade, ne soit définitif, selon des experts interrogés par l’AFP.Voici un nouveau point sur la situation:Quelle est l’étendue des dégâts?Le centre pilote d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre du pays, a été “détruit” dans sa partie en surface ainsi que les infrastructures électriques, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), citant des informations des autorités iraniennes. En revanche, “rien n’indique qu’il y ait eu une attaque physique contre la salle souterraine” abritant la principale usine, a précisé l’instance onusienne lundi. Mais “la coupure d’électricité pourrait avoir endommagé” les milliers de centrifugeuses qui s’y trouvent.Les dégâts, confirmés par des images satellite, sont “significatifs”, estime dans un rapport l’Institut pour la Science et la Sécurité internationale (ISIS), un organisme basé aux Etats-Unis spécialisé dans la prolifération nucléaire.L’autre site d’enrichissement, celui de Fordo, situé au sud de la capitale iranienne, a également été visé mais “aucun dommage n’a été constaté”, d’après l’AIEA.Sur le site nucléaire d’Ispahan (centre), quatre bâtiments ont été touchés: le laboratoire central de chimie, une usine de conversion d’uranium, l’usine de fabrication de combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran et une installation en construction.C’est a priori dans l’enceinte de ce complexe que se trouvent les importantes réserves d’uranium hautement enrichi.Le programme peut-il être anéanti?”Israël peut endommager le programme nucléaire iranien, mais il est peu probable qu’il puisse le détruire”, commente pour l’AFP le chercheur Ali Vaez, de l’International Crisis Group, un cercle de réflexion américain.Le pays, dit-il, ne dispose pas des puissantes bombes nécessaires “pour réduire à néant les installations fortifiées de Natanz et Fordo”, enterrées à de grandes profondeurs.Il lui faudrait pour cela “l’assistance militaire américaine”, confirme Kelsey Davenport, experte de l’Arms Control Association. Le savoir acquis ne peut en outre pas être annihilé, ajoute-t-elle, même si neuf scientifiques nucléaires ont été tués dans les frappes. Autre interrogation: qu’est-il advenu des stocks d’uranium enrichi? Impossible de le savoir à ce stade. “Si l’Iran parvient à en transférer une partie vers des installations secrètes, Israël aura perdu la partie”, souligne M. Vaez.Quels risques pour la population?L’instance nucléaire onusienne n’a pas constaté de hausse des niveaux de radiation aux abords des différents sites affectés.”Il y a très peu de risques que des attaques contre les installations d’enrichissement d’uranium entraînent des rejets radioactifs dangereux”, souligne Mme Davenport.En revanche, une attaque contre la centrale nucléaire de Bouchehr (sud), épargnée pour l’instant, pourrait avoir “de graves conséquences sur la santé et l’environnement”.Les sites nucléaires “ne doivent jamais être attaqués, quels que soient le contexte ou les circonstances, car cela pourrait nuire à la population et à l’environnement”, insiste le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi.L’Iran est-il vraiment proche de la bombe atomique?Après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire conclu trois ans plus tôt, l’Iran s’est progressivement affranchi de certaines obligations, accélérant notamment l’enrichissement d’uranium bien au-delà de la limite fixée à 3,67%.Le pays disposait mi-mai de 408,6 kg d’uranium enrichi à 60%. Un tel stock, s’il était enrichi à 90% – le seuil nécessaire à la conception d’une bombe atomique – permettrait d’en fabriquer plus de neuf.L’Iran est le seul pays au monde non-détenteur d’armes nucléaires à produire une telle matière, selon l’AIEA, qui déplore par ailleurs le manque de coopération de Téhéran.Pour autant, dans son dernier rapport, l’Agence indique qu’elle “ne dispose d’aucune indication crédible d’un programme nucléaire structuré” visant à doter l’Iran de l’arme atomique, comme cela a pu être le cas par le passé. Téhéran se défend de nourrir de telles ambitions.”Jusqu’à présent, les coûts liés à la militarisation l’ont emporté sur les avantages. Mais ce calcul pourrait changer dans les semaines à venir”, prévient Kelsey Davenport. “Les frappes israéliennes ont fait reculer l’Iran sur le plan technique, mais sur le plan politique, elles le rapprochent de l’arme nucléaire”, affirme-t-elle.D’autant qu’il existe désormais “un risque réel de détournement de l’uranium enrichi”, une opération qui “pourrait passer inaperçue pendant des semaines”, les frappes actuelles empêchant les inspecteurs de l’AIEA présents sur place d’accéder aux sites.