Ukraine: fragile message d’unité des Européens qui espèrent encore en Trump
Désarçonnés par le dialogue américano-russe sur l’Ukraine, les dirigeants de pays-clés européens, réunis en urgence lundi à Paris, ont exhorté les Etats-Unis à rester impliqués dans la sécurité en Europe, mais ont aussi étalé leurs divisions sur l’envoi de troupes de maintien de la paix.”Je suis prêt à envisager un engagement des forces britanniques au sol aux côtés d’autres si un accord de paix durable est conclu”, a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer à l’issue de cette rencontre qui a duré plus de trois heures, au palais de l’Elysée.”Mais il doit y avoir un soutien des États-Unis, car une garantie de sécurité des États-Unis est le seul moyen de dissuader efficacement la Russie d’attaquer à nouveau l’Ukraine”, a-t-il prévenu.Peu avant, le chancelier allemand Olaf Scholz avait affirmé que l’Europe et les Etats-Unis devaient “agir toujours ensemble” pour la sécurité collective. Même si, de l’aveu du Premier ministre polonais Donald Tusk, tous les participants ont pris acte d’une “nouvelle phase” de la relation transatlantique.Le président américain Donald Trump a semé le désarroi chez ses alliés européens en parlant la semaine dernière avec son homologue russe Vladimir Poutine, faisant planer la menace de voir le Vieux Continent rester spectateur d’une négociation en tête-à -tête pour mettre fin à trois ans de guerre en Ukraine.D’autant que l’émissaire américain Keith Kellogg a de nouveau clairement affirmé qu’il n’était pas “raisonnable ou faisable d’avoir tout le monde autour de la table”.Alors que ces initiatives semblent s’accélérer, le président français Emmanuel Macron a convoqué à la hâte ce mini-sommet informel avec une dizaine de dirigeants de pays européens, de l’Union européenne (UE) et de l’Otan. Juste avant de les accueillir, il a parlé une vingtaine de minutes au téléphone avec Donald Trump, selon son entourage qui n’a pas précisé la teneur de cet échange.- Envoi de troupes “prématuré” -Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a décelé lors de cette réunion une Europe qui a “la volonté de se renforcer, de prendre l’initiative de fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine”.Dimanche, un conseiller d’Emmanuel Macron soulignait la “nécessité pour les Européens de faire plus, mieux et de manière cohérente pour notre sécurité collective”.”Nous ne serons pas en mesure d’aider efficacement l’Ukraine si nous ne prenons pas immédiatement des mesures concrètes concernant nos propres capacités de défense”, a renchéri lundi Donald Tusk avant la réunion de Paris.Au sortir de celle-ci, Olaf Scholz a aussi plaidé pour un “financement” accru de cet effort, en dérogeant aux règles budgétaires sacro-saintes en Allemagne.Mais au-delà de cette entente pour doper leur effort de défense, les Européens se sont écharpés publiquement sur un autre débat, celui de l’envoi de militaires en Ukraine pour assurer une éventuelle future trêve, pourtant au coeur des “garanties de sécurité” qu’ils sont appelés à fournir à Kiev dans des négociations avec Moscou.M. Starmer, qui ira la semaine prochaine voir M. Trump à Washington et aimerait jouer un rôle de facilitateur entre les Etats-Unis et les Européens, s’y était dit prêt dès dimanche.Ce débat est “hautement inapproprié” et “prématuré”, a en revanche protesté lundi le chancelier allemand, “un peu irrité” de le voir surgir maintenant. Donald Tusk, un fort soutien de Kiev, a aussi fait savoir que la Pologne ne déploierait pas de militaires.- Pourparlers en Arabie saoudite -Proche à la fois de Moscou et du président américain mais non invitée à Paris, la Hongrie de Viktor Orban a quant à elle fustigé “des dirigeants européens frustrés, pro-guerre et anti-Trump” qui “se réunissent pour empêcher un accord de paix”.La rencontre de l’Elysée se tenait au lendemain d’une conférence sur la sécurité à Munich, où le discours hostile du vice-président américain JD Vance à l’encontre des alliés des Etats-Unis a sidéré les Européens.Et elle inaugure un ballet diplomatique qui se poursuivra avec des pourparlers inédits américano-russes prévus mardi en Arabie saoudite. Ils concerneront en particulier de “possibles négociations sur l’Ukraine”, selon le Kremlin, même si la diplomatie américaine en a minimisé la portée en assurant qu’il ne s’agirait pas du début d’une “négociation”.Le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky se rendra en tout cas également en Arabie saoudite mercredi, décidé à ne reconnaître aucun accord conclu sans Kiev.Dans un entretien à la chaîne allemande ARD, il a déploré lundi que Washington veuille “faire plaisir à Poutine”, et insisté sur le fait que l’Europe, “faible” en matière de défense, avait encore besoin du parapluie de sécurité américain.Comme en écho, les dirigeants de l’UE Ursula von der Leyen et Antonio Costa ont assuré que la réunion de Paris avait martelé le message que l’Ukraine “mérite la paix par la force”.”La Russie menace malheureusement toute l’Europe maintenant”, a mis en garde la Première ministre danoise Mette Frederiksen après la réunion.Car le rendez-vous que tous attendent désormais, et beaucoup redoutent, est le face-à -face Trump-Poutine. Il devrait avoir lieu “très bientôt”, a fait savoir le président américain.Et il pourrait être exclusif: pour le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, l’Europe n’a pas sa place dans les futures négociations car elle veut “continuer la guerre”.
Ukraine: fragile message d’unité des Européens qui espèrent encore en Trump
Désarçonnés par le dialogue américano-russe sur l’Ukraine, les dirigeants de pays-clés européens, réunis en urgence lundi à Paris, ont exhorté les Etats-Unis à rester impliqués dans la sécurité en Europe, mais ont aussi étalé leurs divisions sur l’envoi de troupes de maintien de la paix.”Je suis prêt à envisager un engagement des forces britanniques au sol aux côtés d’autres si un accord de paix durable est conclu”, a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer à l’issue de cette rencontre qui a duré plus de trois heures, au palais de l’Elysée.”Mais il doit y avoir un soutien des États-Unis, car une garantie de sécurité des États-Unis est le seul moyen de dissuader efficacement la Russie d’attaquer à nouveau l’Ukraine”, a-t-il prévenu.Peu avant, le chancelier allemand Olaf Scholz avait affirmé que l’Europe et les Etats-Unis devaient “agir toujours ensemble” pour la sécurité collective. Même si, de l’aveu du Premier ministre polonais Donald Tusk, tous les participants ont pris acte d’une “nouvelle phase” de la relation transatlantique.Le président américain Donald Trump a semé le désarroi chez ses alliés européens en parlant la semaine dernière avec son homologue russe Vladimir Poutine, faisant planer la menace de voir le Vieux Continent rester spectateur d’une négociation en tête-à -tête pour mettre fin à trois ans de guerre en Ukraine.D’autant que l’émissaire américain Keith Kellogg a de nouveau clairement affirmé qu’il n’était pas “raisonnable ou faisable d’avoir tout le monde autour de la table”.Alors que ces initiatives semblent s’accélérer, le président français Emmanuel Macron a convoqué à la hâte ce mini-sommet informel avec une dizaine de dirigeants de pays européens, de l’Union européenne (UE) et de l’Otan. Juste avant de les accueillir, il a parlé une vingtaine de minutes au téléphone avec Donald Trump, selon son entourage qui n’a pas précisé la teneur de cet échange.- Envoi de troupes “prématuré” -Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a décelé lors de cette réunion une Europe qui a “la volonté de se renforcer, de prendre l’initiative de fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine”.Dimanche, un conseiller d’Emmanuel Macron soulignait la “nécessité pour les Européens de faire plus, mieux et de manière cohérente pour notre sécurité collective”.”Nous ne serons pas en mesure d’aider efficacement l’Ukraine si nous ne prenons pas immédiatement des mesures concrètes concernant nos propres capacités de défense”, a renchéri lundi Donald Tusk avant la réunion de Paris.Au sortir de celle-ci, Olaf Scholz a aussi plaidé pour un “financement” accru de cet effort, en dérogeant aux règles budgétaires sacro-saintes en Allemagne.Mais au-delà de cette entente pour doper leur effort de défense, les Européens se sont écharpés publiquement sur un autre débat, celui de l’envoi de militaires en Ukraine pour assurer une éventuelle future trêve, pourtant au coeur des “garanties de sécurité” qu’ils sont appelés à fournir à Kiev dans des négociations avec Moscou.M. Starmer, qui ira la semaine prochaine voir M. Trump à Washington et aimerait jouer un rôle de facilitateur entre les Etats-Unis et les Européens, s’y était dit prêt dès dimanche.Ce débat est “hautement inapproprié” et “prématuré”, a en revanche protesté lundi le chancelier allemand, “un peu irrité” de le voir surgir maintenant. Donald Tusk, un fort soutien de Kiev, a aussi fait savoir que la Pologne ne déploierait pas de militaires.- Pourparlers en Arabie saoudite -Proche à la fois de Moscou et du président américain mais non invitée à Paris, la Hongrie de Viktor Orban a quant à elle fustigé “des dirigeants européens frustrés, pro-guerre et anti-Trump” qui “se réunissent pour empêcher un accord de paix”.La rencontre de l’Elysée se tenait au lendemain d’une conférence sur la sécurité à Munich, où le discours hostile du vice-président américain JD Vance à l’encontre des alliés des Etats-Unis a sidéré les Européens.Et elle inaugure un ballet diplomatique qui se poursuivra avec des pourparlers inédits américano-russes prévus mardi en Arabie saoudite. Ils concerneront en particulier de “possibles négociations sur l’Ukraine”, selon le Kremlin, même si la diplomatie américaine en a minimisé la portée en assurant qu’il ne s’agirait pas du début d’une “négociation”.Le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky se rendra en tout cas également en Arabie saoudite mercredi, décidé à ne reconnaître aucun accord conclu sans Kiev.Dans un entretien à la chaîne allemande ARD, il a déploré lundi que Washington veuille “faire plaisir à Poutine”, et insisté sur le fait que l’Europe, “faible” en matière de défense, avait encore besoin du parapluie de sécurité américain.Comme en écho, les dirigeants de l’UE Ursula von der Leyen et Antonio Costa ont assuré que la réunion de Paris avait martelé le message que l’Ukraine “mérite la paix par la force”.”La Russie menace malheureusement toute l’Europe maintenant”, a mis en garde la Première ministre danoise Mette Frederiksen après la réunion.Car le rendez-vous que tous attendent désormais, et beaucoup redoutent, est le face-à -face Trump-Poutine. Il devrait avoir lieu “très bientôt”, a fait savoir le président américain.Et il pourrait être exclusif: pour le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, l’Europe n’a pas sa place dans les futures négociations car elle veut “continuer la guerre”.
Au procès libyen, l’étrange chambre forte louée par Claude Guéant pendant la campagne
En 2007, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, loue un coffre-fort de la taille d’un homme en plein cÅ“ur de Paris. La solution “la plus simple” pour stocker des “documents confidentiels” qui “s’accumulaient”, a-t-il affirmé lundi à un tribunal sceptique.Entre le 21 mars et le 31 juillet 2007, le bras droit du ministre de l’Intérieur lancé dans la course à l’Élysée s’est rendu à sept reprises dans une chambre forte louée à la BNP Paribas place de l’Opéra, dans le 9e arrondissement. Pour l’accusation, elle a servi à entreposer les espèces transmises par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi afin de financer la campagne de Nicolas Sarkozy et remises place Beauvau dans des valises par l’intermédiaire Ziad Takieddine.Rien à voir selon Claude Guéant, 80 ans. S’il a loué le coffre, c’est parce qu’il lui est “apparu” qu’il gardait dans son armoire, au QG de campagne, “des documents qui présentaient une sérieuse confidentialité” et qu’il était peu à peu “envahi par les documents qui s’accumulaient”.Son agence bancaire “n’avait pas” de coffre de petite taille, il a donc été “orienté” vers celle de l’Opéra, qui n’avait “plus qu’une seule possibilité, une chambre forte, qui était volumineuse, presque comme une pièce”.In fine, il dit y avoir déposé l’équivalent d'”une petite cantine” et y être allé le 23 mars, puis le 9 mai et deux fois en juillet, soit après le second tour – “on voit bien que je n’ai pas puisé dans les prétendues espèces pour alimenter la campagne !”Pourquoi ne pas avoir placé un petit coffre au QG, s’étonne la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino. “Ça m’a semblé plus simple”. Pourquoi paie-t-il les 490 euros de frais sur ses deniers personnels ? “Ça m’a paru plus simple”.Interrogé sur la nature des documents, il évoque un “dossier” sur la “mise en cause injustifiée” de Nicolas Sarkozy pour des travaux dans son appartement de l’île de la Jatte mais aussi “la composition idéale du gouvernement” ou encore “des notes”.- “Objet rectangulaire” -Claude Guéant a aussi déclaré y avoir stocké “des discours”. “Je ne comprends pas très bien comment un discours de M. Sarkozy de 2005 ou 2006, on a besoin de le mettre dans un coffre”, souligne la présidente.”Il fallait bien que je les range quelque part, alors je les ai rangés là ”, répond benoîtement Claude Guéant.Une solution “bien compliquée” pour des discours qui étaient, en plus, “publics”, insiste la magistrate.”Les locaux étaient extrêmement exigus, l’armoire se remplissait… J’ai transféré ce que je voulais garder tout simplement parce qu’il y avait de la place !”Me Vincent Brengarth en partie civile relève qu’une employée de la BNP l’a vu “au moins une fois” avec un “objet emballé de forme rectangulaire, imposant”. “Ce serait un carton emballé avec des discours ?””Aucun souvenir”, déclare M. Guéant. “Vous pourriez au moins convenir que si c’était un objet rectangulaire, ça n’était pas des espèces”. “Ou des espèces dans un objet rectangulaire emballé…”, réplique l’avocat.Plus tard, Nicolas Sarkozy est appelé à la barre.”M. Guéant ne m’a pas informé qu’il louait ce coffre. Mais s’il avait eu quelque chose à cacher de frauduleux, est-ce que c’est raisonnable de réserver un coffre à son nom dans la première banque d’Europe ?” lance-t-il.Eric Woerth a reconnu que 35.000 euros en liquide étaient arrivés au QG et avaient été distribués en primes illégales. “Est-ce qu’il m’en a parlé ? Non. Est-ce que je lui en veux ? Non”, s’emporte-t-il, estimant que cette somme était négligeable par rapport aux montants en jeu.Et cela n’est pas de l’argent libyen, répète-t-il. “On est tellement loin des chiffres de Kadhafi et son équipe”, qui ont parlé de millions d’euros – l’accusation estime néanmoins que des prestataires ont pu être payés en cash.Le parquet financier l’interroge sur la comparaison avec sa campagne de 2012 qui, en ajoutant les fausses factures, a coûté 43 millions d’euros – contre 21 millions en 2007. Le différentiel ne serait-il pas venu de Tripoli ?”En 2012, c’est Bygmalion qui a fait déraper les comptes !” assure Nicolas Sarkozy, condamné dans cette autre affaire. “Elle est là , la grande différence”.
Le Parlement boucle un long marathon budgétaire en adoptant le budget de la Sécu
Plus de quatre mois après leur présentation, les budgets pour 2025 sont enfin adoptés au Parlement: le Sénat a mis fin à une interminable séquence budgétaire en approuvant définitivement le projet de budget de la Sécurité sociale. Une étape importante franchie pour le gouvernement Bayrou.Fragilisé par l’affaire des violences sexuelles perpétrées dans l’établissement catholique de Notre-Dame-de-Bétharram, François Bayrou peut en revanche souffler sur le volet budgétaire.Un vote sans suspense du Sénat, qui soutient le Premier ministre, a en effet acté l’adoption définitive du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, approuvé dans les mêmes termes que l’Assemblée nationale la semaine dernière.Déposé le 10 octobre 2024 au Parlement, à l’origine de la chute de Michel Barnier en décembre et truffé de mesures irritantes sur les retraites ou les exonérations de cotisations patronales, ce texte a été voté lundi par 225 sénateurs contre 104, l’ensemble de la gauche s’y opposant. Mercredi, l’Assemblée l’avait adopté via le rejet d’une troisième motion de censure visant le Premier ministre, la quatrième sur les textes budgétaires et la cinquième en tout pour François Bayrou. Ce dernier devrait échapper à une sixième motion, déposée lundi soir par les députés PS, cette fois pour sanctionner le discours gouvernemental sur l’immigration, entre autres. Mais faute des voix du Rassemblement national, elle ne pourra pas aboutir.Selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, le vote du budget de la Sécu permettra au pays de “sortir le plus vite possible de cette période d’attente et d’instabilité”, quelques jours après l’adoption définitive du budget de l’État. Ce vote “consacre aussi le travail de tous les parlementaires qui se sont engagés sur la voie du compromis sans céder aux militants du conflit”, a renchéri le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola. Au Sénat, les soutiens du gouvernement sont néanmoins restés mesurés sur les bienfaits de ce budget.”Il est évident que ce texte n’est pas à la hauteur des enjeux”, a noté la rapporteure centriste Elisabeth Doineau, qui appelle à faire “davantage pour réduire le déficit dans les textes à venir”.- Déficit à 22,1 milliards -Passé à la moulinette de la censure et des concessions accordées aux oppositions comme à la majorité, le PLFSS prévoit une hausse des dépenses d’Assurance maladie de 3,4%, contre 2,8% initialement prévu, notamment parce que l’exécutif a rallongé d’un milliard d’euros l’enveloppe de l’hôpital.Le déficit devrait lui s’élever à 22,1 milliards d’euros, au lieu de 16 milliards, et des sources parlementaires s’inquiètent d’une facture réelle encore nettement en hausse d’ici la fin de l’année.Le gouvernement a dû renoncer à une hausse des tickets modérateurs (reste à charge du patient après le remboursement de l’assurance maladie), accepter de revoir à la baisse les efforts demandés aux entreprises concernant les exonérations de cotisations sociales, et faire le deuil de la désindexation des retraites sur l’inflation.Insuffisant pour satisfaire totalement les socialistes, même s’ils n’ont pas voté la censure à l’Assemblée.”La France a bien besoin d’un budget, mais nous aurions préféré une version plus équitable”, a regrette la sénatrice PS Annie Le Houérou, qui a fustigé un texte “qui ne donne aucune perspective de pérennité à notre système de Sécurité sociale”.Si le texte définitivement adopté conserve de nombreux apports du Sénat, seule chambre à l’avoir examiné en entier à l’automne, l’idée des sénateurs d’instaurer sept heures de travail annuelles supplémentaires non rémunérées n’a pas non plus fait florès. Mais celle d’instaurer une “taxe lapin”, amende visant les patients s’ils n’honorent pas leurs rendez-vous, est bien conservée, avec des modalités renvoyées à un futur décret.Si la droite, majoritaire au Sénat, a joué le jeu lundi d’une adoption sans modification, elle a aussi appelé à des réformes structurelles. “Il est fondamental d’enrayer, dès le prochain PLFSS, l’aggravation du déficit de la Sécurité sociale afin de ne pas mettre gravement en péril notre système global de protection sociale”, a lancé le président LR de la commission des Affaires sociales Philippe Mouiller.
Israël s’engage à respecter le plan Trump sur le déplacement des Gazaouis
Israël s’est engagé lundi à respecter une proposition de Donald Trump de vider Gaza de ses habitants, à l’heure où le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a évoqué à Ryad l’avenir du territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre.L’Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour présenter une réponse au projet du président américain qui prévoit la prise de contrôle du territoire palestinien par les Etats-Unis et l’expulsion de ses 2,4 millions d’habitants vers l’Egypte et la Jordanie.Les pays arabes, dont l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, de même que les Palestiniens et plusieurs Etats occidentaux ont rejeté tout déplacement des quelque 2,4 millions d’habitants de leur terre à Gaza.Le projet américain a exacerbé les tensions liées au fragile cessez-le-feu qui a fait taire les armes à Gaza le 19 janvier, après une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.”Tout comme je me suis engagé à ce qu’au lendemain de la guerre à Gaza il n’y ait plus ni Hamas, ni Autorité palestinienne, je me dois de respecter le plan” de Donald Trump “pour la création d’un autre Gaza”, a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Dans la foulée, son ministre de la Défense Israël Katz, a annoncé la création d’une “agence spéciale” au sein de son ministère pour le “départ volontaire” des habitants de Gaza.- Rencontre Rubio-ben Salmane à Ryad -En soirée, le cabinet de sécurité israélien a tenu une réunion pour discuter de la deuxième phase de l’accord de trêve, censée permettre la libération de tous les otages retenus à Gaza et la fin définitive de la guerre.Israël a également annoncé son intention d’envoyer de négociateurs lundi en Egypte, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas.Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich (extrême droite) a indiqué qu’il demanderait au cabinet “un vote pour adopter le plan Trump — libérez immédiatement tous les otages, quittez Gaza pour d’autres pays et déposez les armes”, et que Israël pose un “ultimatum” au Hamas.Après avoir offert lors de sa visite dimanche à Jérusalem un soutien sans failles à M. Netanyahu, le secrétaire d’Etat a rencontré à Ryad le prince héritier saoudien et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane.M. Rubio, qui doit également se rendre aux Emirats arabes unis lors de sa première tournée au Moyen-Orient, a dit à son interlocuteur que tout arrangement à Gaza devrait “contribuer à la sécurité régionale”, selon le département d’Etat.Les responsables américain et saoudien “ont réaffirmé leur engagement à mettre en Å“uvre le cessez-le-feu à Gaza et à veiller à ce que le Hamas libère tous les otages, y compris les citoyens américains”, d’après la même source.- “Brûlés par les larmes” – A Jérusalem, des dizaines de proches d’otages, captifs depuis 500 jours, ont défilé lundi jusqu’au Parlement, en brandissant leurs portraits. “Mes yeux sont brûlés par les larmes que je verse depuis 500 jours”, a lancé Einav Tzangauker, une femme dont le fils Matan a été enlevé au kibboutz Nir Oz dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.Elle a demandé aux députés “de tout faire pour ramener” son fils et les autres otages “en vie”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas, 70 sont encore retenues à Gaza dont au moins 35 sont mortes, selon l’armée israélienne.En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive d’envergure qui a fait au moins 48.271 morts à Gaza, en majorité des civils, et a provoqué un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- Bloquer les préfabriqués -Considérablement affaibli, le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, est toutefois loin d’être anéanti, selon des experts.La trêve a failli voler en éclats la semaine dernière après des menaces réciproques du Hamas et d’Israël.Mais le Hamas a finalement libéré samedi trois otages israéliens et Israël 369 prisonniers palestiniens, le sixième échange depuis le début de la trêve.La première phase de la trêve, qui s’achève le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1.134 Palestiniens, sur un total prévu de 33 otages et 1.900 détenus palestiniens.Elle doit aussi permettre l’entrée d’une aide humanitaire accrue dans la bande de Gaza, assiégée par Israël. Mais le Hamas accuse Israël de bloquer l’entrée des préfabriqués et d’équipements de déblaiement des décombres.La phase finale de l’accord de trêve sera consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier titanesque.Israël a occupé Gaza de 1967 à 2005 avant de la soumettre à un blocus total après que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007. Il continue d’occuper depuis 1967 le territoire palestinien de Cisjordanie et Jérusalem-Est.Â
Israël s’engage à respecter le plan Trump sur le déplacement des Gazaouis
Israël s’est engagé lundi à respecter une proposition de Donald Trump de vider Gaza de ses habitants, à l’heure où le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a évoqué à Ryad l’avenir du territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre.L’Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour présenter une réponse au projet du président américain qui prévoit la prise de contrôle du territoire palestinien par les Etats-Unis et l’expulsion de ses 2,4 millions d’habitants vers l’Egypte et la Jordanie.Les pays arabes, dont l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, de même que les Palestiniens et plusieurs Etats occidentaux ont rejeté tout déplacement des quelque 2,4 millions d’habitants de leur terre à Gaza.Le projet américain a exacerbé les tensions liées au fragile cessez-le-feu qui a fait taire les armes à Gaza le 19 janvier, après une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.”Tout comme je me suis engagé à ce qu’au lendemain de la guerre à Gaza il n’y ait plus ni Hamas, ni Autorité palestinienne, je me dois de respecter le plan” de Donald Trump “pour la création d’un autre Gaza”, a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Dans la foulée, son ministre de la Défense Israël Katz, a annoncé la création d’une “agence spéciale” au sein de son ministère pour le “départ volontaire” des habitants de Gaza.- Rencontre Rubio-ben Salmane à Ryad -En soirée, le cabinet de sécurité israélien a tenu une réunion pour discuter de la deuxième phase de l’accord de trêve, censée permettre la libération de tous les otages retenus à Gaza et la fin définitive de la guerre.Israël a également annoncé son intention d’envoyer de négociateurs lundi en Egypte, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas.Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich (extrême droite) a indiqué qu’il demanderait au cabinet “un vote pour adopter le plan Trump — libérez immédiatement tous les otages, quittez Gaza pour d’autres pays et déposez les armes”, et que Israël pose un “ultimatum” au Hamas.Après avoir offert lors de sa visite dimanche à Jérusalem un soutien sans failles à M. Netanyahu, le secrétaire d’Etat a rencontré à Ryad le prince héritier saoudien et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane.M. Rubio, qui doit également se rendre aux Emirats arabes unis lors de sa première tournée au Moyen-Orient, a dit à son interlocuteur que tout arrangement à Gaza devrait “contribuer à la sécurité régionale”, selon le département d’Etat.Les responsables américain et saoudien “ont réaffirmé leur engagement à mettre en Å“uvre le cessez-le-feu à Gaza et à veiller à ce que le Hamas libère tous les otages, y compris les citoyens américains”, d’après la même source.- “Brûlés par les larmes” – A Jérusalem, des dizaines de proches d’otages, captifs depuis 500 jours, ont défilé lundi jusqu’au Parlement, en brandissant leurs portraits. “Mes yeux sont brûlés par les larmes que je verse depuis 500 jours”, a lancé Einav Tzangauker, une femme dont le fils Matan a été enlevé au kibboutz Nir Oz dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.Elle a demandé aux députés “de tout faire pour ramener” son fils et les autres otages “en vie”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas, 70 sont encore retenues à Gaza dont au moins 35 sont mortes, selon l’armée israélienne.En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive d’envergure qui a fait au moins 48.271 morts à Gaza, en majorité des civils, et a provoqué un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- Bloquer les préfabriqués -Considérablement affaibli, le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, est toutefois loin d’être anéanti, selon des experts.La trêve a failli voler en éclats la semaine dernière après des menaces réciproques du Hamas et d’Israël.Mais le Hamas a finalement libéré samedi trois otages israéliens et Israël 369 prisonniers palestiniens, le sixième échange depuis le début de la trêve.La première phase de la trêve, qui s’achève le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1.134 Palestiniens, sur un total prévu de 33 otages et 1.900 détenus palestiniens.Elle doit aussi permettre l’entrée d’une aide humanitaire accrue dans la bande de Gaza, assiégée par Israël. Mais le Hamas accuse Israël de bloquer l’entrée des préfabriqués et d’équipements de déblaiement des décombres.La phase finale de l’accord de trêve sera consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier titanesque.Israël a occupé Gaza de 1967 à 2005 avant de la soumettre à un blocus total après que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007. Il continue d’occuper depuis 1967 le territoire palestinien de Cisjordanie et Jérusalem-Est.Â
Est de la RDC: Bukavu se ranime timidement aux mains du M23
L’ambulance passe en trombe dans les rues quasi vides de Bukavu. Les crépitements de balles ont cédé la place aux sirènes dans la capitale de la province du Sud-Kivu contrôlée depuis dimanche par le groupe armé M23 allié à l’armée rwandaise.La grande ville située au bord du lac Kivu, désormais sous contrôle total du M23, est tombée sans résistance ou presque de la part de l’armée congolaise, qui en avait retiré ses troupes dès vendredi.Des milliers de personnes avaient également fui la région vers le Burundi voisin. Ceux qui sont restés ont été nombreux à acclamer l’arrivée des colonnes du M23 dans Bukavu dimanche matin. “Les visiteurs qui sont entrés ne tracassent personne, tu peux passer devant eux et ils ne vont pas t’arrêter, ni te demander de pièce identité”, se rassure Bonaventure Bené, un habitant.Les habitants arpentent timidement les rues après avoir été terrés chez eux pendant deux jours.Ils craignaient au départ un scénario similaire à celui de Goma, capitale de la province voisine du Nord-Kivu conquise par le M23 fin janvier, où des violents combats avec les forces de Kinshasa ont fait des milliers de morts selon l’ONU.A Bukavu, le bain de sang a été évité. Mais des miliciens et des civils armés ont semé la peur jusqu’à lundi, pillant des boutiques et échangeant des tirs avec les nouveaux occupants venus les débusquer.A l’arrivée des troupes du M23, certains habitants ont fait justice eux-mêmes. Deux présumés voleurs gisent au milieu de la chaussée, après avoir été lynchés par des riverains.Des équipes de la Croix-Rouge ramassent les corps carbonisés sous le regard des habitants. Aucun bilan n’a encore été établi, mais les morts sont “nombreux” dans les morgues de la ville, selon une source sanitaire.Plus de 200 blessés ont été pris en charge en trois jours dans les hôpitaux de la ville, selon l’addition des chiffres donnés à l’AFP par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et Médecins sans frontières.- Pillages massifs -Ailleurs en ville, la vie reprend doucement son cours. Quelques minibus et taxis motos ont recommencé à circuler dans les rues, inhabituellement calmes.”Les taxis ne sont pas nombreux, ils disent qu’il n’y a pas de carburant car les stations sont fermées”, explique Moïse Mapendi, un taxi-moto.Alors “pour une course qui coûtait 1.000 francs (congolais, soit environ 0,3 euros) auparavant, aujourd’hui nous mettons le prix que nous voulons 5.000 fc, 2.000 fc comme bon nous semble”, dit-il.”Je suis ici au centre ville pour relancer ma petite activité de réparation des pneus”, indique Christophe Cirhuza, attelé à l’ouvrage au bord de la route. “Les clients viennent timidement, je viens de réparer le deuxième pneu depuis le matin à raison de 3.500 francs (environ 1,5 euros) chacun”.Les rues sont encore jonchées de détritus laissés par les habitants qui ont profité de la confusion pour piller des commerces, des entrepôts humanitaires et la brasserie locale. Malgré les pillages massifs, l’activité économique reprend petit à petit. Les commerçants sont revenus à leurs étals aux marchés de Nyawera et Feu-rouge dans le centre-ville, même si les clients se font encore rare.”Nous profitons de cette accalmie pour relancer nos activités commerciales, sinon comment allons-nous vivre?”, demande Maman Nyabadeu, vendeuses de fruits et d’épices. Le port de Bukavu, essentiel pour le commerce de la ville, était encore fermé lundi, mais le M23 a annoncé la réouverture à partir de mardi de la navigation sur Lac Kivu, la principale voie commerciale entre le Bukavu et Goma, en l’absence de route praticable.”Nos anciennes autorités ont fui et les nouvelles n’ont rien dit jusqu’à présent, nous sommes dans la confusion”, s’inquiète Hypocrate Marume, un habitant.A Goma, des policiers recrutés par le M23 ont refait leur apparition dans les rues depuis lundi, plus de deux semaines après la capture de la ville.Â
Otages de l’EI en Syrie: Nemmouche déclare à l’ouverture de son procès à Paris qu’il n’était pas le “geôlier”
L’audience n’a débuté qu’il y a quelques minutes lundi quand Mehdi Nemmouche annonce “une déclaration préalable”: “Je n’ai jamais été le geôlier des otages occidentaux ni d’aucun autre” en Syrie, lance-t-il à l’ouverture de son procès devant la cour d’assises spéciale de Paris.Mehdi Nemmouche, 39 ans, sweat noir, cheveux bruns coiffés au gel, rasé de près, est accusé d’avoir été le geôlier des quatre journalistes français, Nicolas Hénin, Didier François, Edouard Elias et Pierre Torres, détenus pendant près d’un an par le groupe jihadiste Etat islamique en Syrie en 2013.Ils ont pris place dans la salle d’audience (Pierre Torres est absent ce jour) sur les bancs des parties civiles face au box, à une dizaine de mètres de celui qu’ils ont “formellement” reconnu comme l’un de leurs geôliers en Syrie.Le président Laurent Raviot demande aux accusés (trois présents, deux présumés morts en Syrie) de décliner leur identité.”Nemmouche Mehdi, de père inconnu, adresse officielle à Tourcoing mais ça remonte à 2006″, répond-il debout au micro derrière la vitre, visiblement à l’aise, débit de voix précipité et gestes amples.”Et je vais faire une déclaration préalable”, annonce-t-il sans laisser le choix à la cour. “Je n’ai jamais été le geôlier des otages occidentaux”. “On verra ça plus tard”, répond le président.”Je n’ai jamais été le geôlier des otages occidentaux ni d’aucun autre. Et je n’ai jamais rencontré ces personnes en Syrie”, poursuit-il, assurant n’avoir été qu’un “soldat sur le front” pour différents groupes jihadistes “contre les forces de Bachar al-Assad”.”La première fois que j’ai vu Nicolas Hénin, c’était devant la cour d’assises de Bruxelles”, ajoute l’accusé. Mehdi Nemmouche a été condamné à la perpétuité en 2019 pour l’attaque au musée juif de la capitale belge. Premier d’une longue série de jihadistes de l’EI à rentrer de Syrie en Europe pour commettre un attentat, il y avait abattu quatre personnes le 24 mai 2014. Quand il est arrêté quelques jours plus tard à Marseille, sa photo est publiée dans la presse. – “Réparer” -Cela fait tout juste un mois que les journalistes sont rentrés en France et Nicolas Hénin appelle directement la DGSI pour dire qu’il pense avoir reconnu l’un des geôliers.En voyant d’autres images, en entendant sa voix, les otages sont ensuite sûrs à “100%” : Mehdi Nemmouche est “Abou Omar”, l’un de leurs geôliers “bavard”, “pervers”, “sadique” qui leur chantait Aznavour, menaçait de les égorger ou torturait des détenus syriens toute la nuit.Ils avaient été enlevés en juin 2013, comme 25 journalistes et humanitaires occidentaux au total, souvent détenus ensemble.Les Français avaient été libérés au bout de 10 mois de supplice, entre violences physiques et psychologiques, privations de nourriture et simulacres d’exécutions. D’autres comme le journaliste américain James Foley et l’humanitaire britannique David Haines avaient été exécutés dans des mises en scène macabres, à genoux, mains liées derrière le dos, en tenues oranges rappelant celles des prisonniers de Guantanamo.”Je suis coupable, coupable d’avoir intégré un groupe terroriste, l’Etat islamique, coupable d’avoir côtoyé des personnes qui ont commis des crimes”, déclare en s’excusant de sa voix emplie de “stress” le voisin de box de Mehdi Nemmouche, Abdelmalek Tanem, 35 ans, crâne rasé, grosse barbe fournie.”Mais je suis innocent du fait d’être un geôlier. Je n’ai tué personne. Je n’ai jamais menacé la France et je ne voulais même pas revenir sur le sol européen”, ajoute-t-il.Le dernier accusé présent, le Syrien Kais Al Abdallah, 41 ans, chemise à carreaux bleus et blancs, est soupçonné d’avoir facilité la séquestration de Nicolas Hénin et Pierre Torres. Il jure lui aussi “n’avoir rien à voir” avec ce qu’on lui reproche. Les ex-otages espèrent des réponses, voire un “moment de justice”, comme dit Nicolas Hénin à la presse. “Un procès, c’est vraiment un moment où on vient réparer un crime” même si “on ne peut pas réparer physiquement”, “faire revenir des morts”.”Donc un procès, ça ne peut que produire des symboles. Et ces symboles, ils doivent être d’autant plus beaux, d’autant plus gros, d’autant plus forts que le crime a été monstrueux”.mdh-alv-sc-ac/cal/asl