Bétharram: les gardes à vue touchent à leur fin, Bayrou dénonce une “mécanique du scandale”

François Bayrou a dénoncé vendredi une “mécanique du scandale” dans l’affaire Bétharram en fustigeant ceux qui mettent en cause son attitude passée, à l’heure où s’achèvent les premières gardes à vue après un an d’enquête sur des accusations de violences physiques et sexuelles.”Vous voyez bien la mécanique du scandale qu’on cherche”, a déclaré le Premier ministre devant des journalistes au sortir d’une réunion de travail à Matignon.Dans une vidéo diffusée jeudi par Mediapart, une ancienne professeure de mathématiques de cet établissement catholique du Béarn, où François Bayrou a scolarisé certains de ses enfants et où son épouse a enseigné le catéchisme, réaffirme avoir alerté le couple au milieu des années 1990.”Ces protagonistes, je ne les connais pas, ma femme non plus”, a affirmé le chef du gouvernement, évoquant l’affaire Baudis où “les accusations étaient plus graves, plus obscènes contre lui” et où finalement “on s’est rendu compte à la fin qu’il n’y avait rien”.L’ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis, avait été mis en cause à tort dans une affaire de proxénétisme, viols et meurtres en 2003. “Il n’y a rien de plus infamant que de viser la famille de quelqu’un pour l’atteindre politiquement”, a lancé celui qui répète, depuis deux semaines, n’avoir “jamais été informé” dans le passé des faits dénoncés aujourd’hui -des témoins affirmant le contraire.Trois hommes (un religieux et deux laïcs nés en 1931, 1955 et 1965) avaient été interpellés mercredi pour des “viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées”, sur une période allant de 1957 à 2004.Le prêtre nonagénaire a été relâché jeudi, sans précisions du parquet sur la suite de la procédure judiciaire, et les victimes espèrent des mises en cause à l’issue des gardes à vue des deux surveillants, en début d’après-midi.- “L’Etat n’a pas été au rendez-vous” -Ces interpellations interviennent un an après le lancement d’une vaste enquête sur cet établissement presque bicentenaire des Pyrénées-Atlantiques, longtemps réservé aux garçons, avec son pensionnat à la réputation stricte dans toute la région.Le collectif de victimes de Bétharram a recensé 132 plaintes. Les victimes, enfants ou adolescents à l’époque des faits, décrivent des masturbations et fellations imposées ou subies plusieurs fois par semaine, des châtiments corporels, menaces et humiliations.”L’État n’a pas été au rendez-vous” dans cette affaire, a regretté de son côté la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, vendredi sur BFMTV/RMC, jugeant “difficile de comprendre” pourquoi il n’a pas réagi plus tôt.L’établissement qui n’a été inspecté qu’une seule fois en 1996 -le rapport, renié récemment par son auteur, n’avait rien relevé d’anormal malgré une première affaire de violences- doit faire l’objet d’une inspection académique la semaine du 17 mars.La ministre veut accélérer les contrôles des établissements privés, quasi inexistants jusque-là, “avec un objectif 40%” dans les 24 mois. Elle a suggéré ne pas “s’interdire” des inspections inopinées.Mme Borne a également déploré “l’exploitation politique” de cette affaire.- “Soutane ouverte” -Les trois interpellations sont intervenues quatre jours après une réunion entre des victimes et François Bayrou à la mairie de Pau.Parmi les plaintes recensées, une poignée ne sont pas frappées par la prescription, estime le porte-parole des victimes Alain Esquerre, lui-même ancien pensionnaire de Bétharram.Des plaignants interrogés par l’AFP mettent en cause les trois suspects.”J’ai subi des punitions, des violences, on nous caressait à la sortie des douches, personne ne disait rien, on avait neuf ans !”, enrage Brice Ducos, 49 ans, interne à Bétharram entre 1984 et 1991, ciblant l’un des deux surveillants surnommé Cheval à l’époque.Allusion à la chevalière qu’il portait à une main et qu’il retournait avant de gifler un élève, en lui disant: “Regarde ce que tu m’obliges à faire”, témoigne un autre ancien, scolarisé de 1973 à 1980, qui a requis l’anonymat.Antoine (prénom modifié), 48 ans, incrimine, lui, l’autre surveillant. “J’ai été son protégé”, dit-il, évoquant des agressions sexuelles sous la tente lors de sorties scouts, puis des masturbations hebdomadaires, quatre ans durant, quand il habitait chez lui.Jean-Marie Delbos, 78 ans, accuse, lui, le nonagénaire, “jeune ecclésiastique” quand il le vit arriver au dortoir en 1957. Il “venait la nuit, soutane ouverte, s’accroupir au pied du lit pour faire des attouchements et des fellations”, raconte-t-il.Des “faits graves”, “en contradiction totale avec l’esprit de l’enseignement catholique”, avait réagi jeudi la Conférence des évêques de France.

Ukraine: Zelensky sous pression pour accepter la fin de la guerre voulue par Trump

Cible d’invectives de la part de Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est sous pression vendredi afin de coopérer avec les Etats-Unis, notamment sur l’exploitation des minerais stratégiques ukrainiens par Washington.Début février, le président américain avait annoncé vouloir négocier un accord avec l’Ukraine pour obtenir un accès à 50% de ses minerais stratégiques en échange de l’aide américaine déjà livrée. Le président Zelensky a rejeté la première proposition américaine sur les minerais, qualifiée de “colonisation” par certains médias occidentaux, et argué qu’elle ne prévoyait pas de garanties de sécurité pour son pays qui se bat depuis trois ans contre l’invasion russe.Il a cependant ouvert la porte à des “investissements” américains en échange de telles garanties. Depuis, les tensions entre Kiev et Washington se sont fortement accrues, Donald Trump accusant M. Zelensky d’être un “dictateur” tout en amorçant un brusque rapprochement avec le Kremlin, tournant très dangereux pour l’Ukraine dont les Etats-Unis étaient un pourvoyeur clé d’aide militaire et financière.Un haut responsable ukrainien a cependant indiqué vendredi à l’AFP que l’Ukraine et les Etats-Unis “poursuivent” les négociations sur un accord concernant l’exploitation des minerais stratégiques ukrainiens.”Cette conversation se poursuit”, a indiqué ce responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. “Il y a un échange constant de projets de documents, nous en avons envoyé un autre hier” et “nous attendons une réponse” américaine, a ajouté cette source, informée du déroulement de ces pourparlers. – Objectifs russes et américains -Jeudi, le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, a multiplié les appels à M. Zelensky. “Le président Trump est manifestement très frustré par le président Zelensky, par le fait qu’il ne soit pas venu à la table des négociations, qu’il n’ait pas voulu saisir l’occasion que nous lui avons offerte”, a-t-il déclaré.”Je pense qu’il en viendra là au bout du compte, et j’espère très rapidement”, a-t-il insisté. Plus tôt, dans une interview, il avait invité Kiev à “examiner de près la situation” et à “signer l’accord” sur les minerais stratégiques.MM. Trump et Zelensky ont échangé des attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines de mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis le début de la guerre.Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a justifié jeudi ces pourparlers, en précisant cependant que l’objectif principal de Washington était de vérifier si Moscou était “sérieux”.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui réaffirmé vendredi que le président Vladimir Poutine était “ouvert” à des pourparlers de paix.”Nous avons nos objectifs liés à notre sécurité nationale et nos intérêts nationaux, et nous sommes prêts à les atteindre à travers des négociations de paix”, a déclaré M. Peskov.La Russie exige notamment que Kiev lui cède quatre régions ukrainiennes dont elle revendique l’annexion, ainsi que sa péninsule de Crimée et que l’Ukraine n’adhère jamais à l’Otan. Des conditions inacceptables pour les autorités ukrainiennes qui demandent à ses alliés des garanties de sécurités solides pour dissuader la Russie de l’envahir à nouveau.Le 12 février, Donald Trump avait, lui, jugé qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan ne serait “pas réaliste”.La Chine a, elle aussi, estimé “qu’une fenêtre sur la paix s’ouvre”, selon des propos rapportés vendredi de son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, à la réunion des chefs de la diplomatie du G20 à Johannesburg.Pékin, qui n’a jamais condamné la Russie pour son invasion de l’Ukraine en 2022, souhaite une “solution viable et durable qui réponde aux inquiétudes” de chaque partie, a assuré le ministère chinois.- Avancées russes sur le front -Malgré ces tensions, M. Zelensky a reçu jeudi à Kiev l’émissaire américain Keith Kellogg, avec qui il a dit avoir eu des échanges “productifs” sur “la situation sur le champ de bataille” et “les garanties de sécurité efficaces”.Toutefois, la rencontre n’a donné lieu à aucune conférence de presse en commun.A quelques jours du troisième anniversaire du début de l’invasion, le 24 février 2022, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes, moins nombreuses et moins bien équipées.Vendredi, l’armée russe a encore revendiqué la prise de deux localités situées dans la région orientale de Donetsk (est), non loin de la démarcation avec celle de Dnipropetrovsk, où les troupes du Kremlin n’ont jusqu’à présent pas pénétré.Face à ces périls, l’Union européenne et plusieurs dirigeants européens tentent de se mobiliser pour soutenir Kiev. Certains d’entre eux sont attendus à Kiev pour l’anniversaire de l’invasion lundi.Le président français Emmanuel Macron doit se rendre à Washington lundi. A cette occasion, il dira à Donald Trump qu’il ne peut “pas être faible” face au chef de l’Etat russe, a-t-il assuré jeudi sur ses réseaux sociaux.Le Premier ministre britannique Keir Starmer est lui attendu à Washington jeudi.

Ukraine: Zelensky sous pression pour accepter la fin de la guerre voulue par Trump

Cible d’invectives de la part de Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est sous pression vendredi afin de coopérer avec les Etats-Unis, notamment sur l’exploitation des minerais stratégiques ukrainiens par Washington.Début février, le président américain avait annoncé vouloir négocier un accord avec l’Ukraine pour obtenir un accès à 50% de ses minerais stratégiques en échange de l’aide américaine déjà livrée. Le président Zelensky a rejeté la première proposition américaine sur les minerais, qualifiée de “colonisation” par certains médias occidentaux, et argué qu’elle ne prévoyait pas de garanties de sécurité pour son pays qui se bat depuis trois ans contre l’invasion russe.Il a cependant ouvert la porte à des “investissements” américains en échange de telles garanties. Depuis, les tensions entre Kiev et Washington se sont fortement accrues, Donald Trump accusant M. Zelensky d’être un “dictateur” tout en amorçant un brusque rapprochement avec le Kremlin, tournant très dangereux pour l’Ukraine dont les Etats-Unis étaient un pourvoyeur clé d’aide militaire et financière.Un haut responsable ukrainien a cependant indiqué vendredi à l’AFP que l’Ukraine et les Etats-Unis “poursuivent” les négociations sur un accord concernant l’exploitation des minerais stratégiques ukrainiens.”Cette conversation se poursuit”, a indiqué ce responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. “Il y a un échange constant de projets de documents, nous en avons envoyé un autre hier” et “nous attendons une réponse” américaine, a ajouté cette source, informée du déroulement de ces pourparlers. – Objectifs russes et américains -Jeudi, le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, a multiplié les appels à M. Zelensky. “Le président Trump est manifestement très frustré par le président Zelensky, par le fait qu’il ne soit pas venu à la table des négociations, qu’il n’ait pas voulu saisir l’occasion que nous lui avons offerte”, a-t-il déclaré.”Je pense qu’il en viendra là au bout du compte, et j’espère très rapidement”, a-t-il insisté. Plus tôt, dans une interview, il avait invité Kiev à “examiner de près la situation” et à “signer l’accord” sur les minerais stratégiques.MM. Trump et Zelensky ont échangé des attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines de mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis le début de la guerre.Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a justifié jeudi ces pourparlers, en précisant cependant que l’objectif principal de Washington était de vérifier si Moscou était “sérieux”.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui réaffirmé vendredi que le président Vladimir Poutine était “ouvert” à des pourparlers de paix.”Nous avons nos objectifs liés à notre sécurité nationale et nos intérêts nationaux, et nous sommes prêts à les atteindre à travers des négociations de paix”, a déclaré M. Peskov.La Russie exige notamment que Kiev lui cède quatre régions ukrainiennes dont elle revendique l’annexion, ainsi que sa péninsule de Crimée et que l’Ukraine n’adhère jamais à l’Otan. Des conditions inacceptables pour les autorités ukrainiennes qui demandent à ses alliés des garanties de sécurités solides pour dissuader la Russie de l’envahir à nouveau.Le 12 février, Donald Trump avait, lui, jugé qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan ne serait “pas réaliste”.La Chine a, elle aussi, estimé “qu’une fenêtre sur la paix s’ouvre”, selon des propos rapportés vendredi de son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, à la réunion des chefs de la diplomatie du G20 à Johannesburg.Pékin, qui n’a jamais condamné la Russie pour son invasion de l’Ukraine en 2022, souhaite une “solution viable et durable qui réponde aux inquiétudes” de chaque partie, a assuré le ministère chinois.- Avancées russes sur le front -Malgré ces tensions, M. Zelensky a reçu jeudi à Kiev l’émissaire américain Keith Kellogg, avec qui il a dit avoir eu des échanges “productifs” sur “la situation sur le champ de bataille” et “les garanties de sécurité efficaces”.Toutefois, la rencontre n’a donné lieu à aucune conférence de presse en commun.A quelques jours du troisième anniversaire du début de l’invasion, le 24 février 2022, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes, moins nombreuses et moins bien équipées.Vendredi, l’armée russe a encore revendiqué la prise de deux localités situées dans la région orientale de Donetsk (est), non loin de la démarcation avec celle de Dnipropetrovsk, où les troupes du Kremlin n’ont jusqu’à présent pas pénétré.Face à ces périls, l’Union européenne et plusieurs dirigeants européens tentent de se mobiliser pour soutenir Kiev. Certains d’entre eux sont attendus à Kiev pour l’anniversaire de l’invasion lundi.Le président français Emmanuel Macron doit se rendre à Washington lundi. A cette occasion, il dira à Donald Trump qu’il ne peut “pas être faible” face au chef de l’Etat russe, a-t-il assuré jeudi sur ses réseaux sociaux.Le Premier ministre britannique Keir Starmer est lui attendu à Washington jeudi.

Première vente d’Å“uvres créées avec l’IA chez Christie’s, des artistes s’émeuvent

Christie’s a ouvert jeudi sa première vente dédiée à des oeuvres créées avec le concours de l’intelligence artificielle (IA), surfant sur la révolution IA, un événement qui provoque l’ire d’une partie de la communauté artistique. “Augmented Intelligence” (intelligence augmentée), le nom de la vente, comprend une vingtaine de pièces et se tient en ligne jusqu’au 5 mars.Christie’s, de même que sa concurrente Sotheby’s, a déjà proposé des objets conçus avec de l’IA, mais n’avait jamais consacré une vente entière à ce terrain d’expression.”L’IA est devenue plus prolifique dans notre quotidien”, souligne Nicole Sales Giles, directrice des ventes d’art numérique au sein de la maison d’enchères. “Davantage de gens comprennent le processus et la technologie derrière l’IA et de ce fait, sont plus prompts à l’apprécier dans un contexte créatif.”Le lancement de l’interface d’IA générative ChatGPT, en novembre 2022, a bouleversé la perception du grand public à l’égard de l’intelligence artificielle et ouvert de nouvelles possibilités d’utilisation pour le plus grand nombre.Beaucoup de modèles d’IA permettent désormais de générer, sur simple requête en langage courant, un dessin, une image animée ou ayant l’apparence d’une photo.Mais, en réalité, l’utilisation d’algorithmes dans le milieu artistique est quasiment aussi ancienne que l’informatique moderne.Christie’s propose ainsi une Å“uvre de l’Américain Charles Csuri (1922-2022) datée de 1966.Parmi les pionniers de “l’art informatique”, il s’est distingué en utilisant un logiciel pour déformer l’un de ses dessins effectués manuellement.”Les artistes de cette vente utilisent l’IA comme complément de leur pratique artistique existante”, explique Nicole Sales Giles, l’ensemble comprenant des toiles, des sculptures, des photos ou encore des écrans géants affichant des Å“uvres entièrement numériques.Parmi les clous de la vente, “Emerging Faces” (estimé jusqu’à 250.000 dollars), de l’Américain Pindar Van Arman, série de neuf tableaux issus d’une “conversation” entre deux modèles d’IA.Le premier peint un visage sur une toile et le second l’arrête lorsqu’il reconnaît une forme humaine.- “Controverses et critiques” -La vente n’est pas du goût de tout le monde et une pétition a été mise en ligne pour demander son annulation, sans succès.Beaucoup des Å“uvres soumises “ont été créées en utilisant des modèles d’IA connus pour avoir utilisé sans autorisation des travaux protégés par le droit de la propriété intellectuelle”, mettent en avant les auteurs de cette lettre, qui a recueilli plus de 6.300 signatures.Ils estiment que l’événement valorise cette pratique, comparée à du “vol massif de travaux d’artistes humains”.Plusieurs artistes ont assigné en justice, en 2023, des start-up d’IA générative, notamment les plateformes populaires Midjourney et Stability AI, accusées d’enfreindre la législation sur la propriété intellectuelle.Grand nom de l’art numérique, et participant à l’événement avec sa création animée “Machine Hallucinations”, Refik Anadol a défendu la vente sur X, affirmant que “la majorité des artistes du projet utilisent leurs propres données et leurs propres modèles”, sans se nourrir d’autres Å“uvres.Signataire de la pétition, l’illustrateur Reid Southern souhaiterait, a minima, que soient écartées les pièces qui n’utilisent pas leur propre logiciel ou leurs propres données, une proportion qu’il estime à un tiers des lots de la vente.”S’il s’agissait de peintures”, ordinaires, dit-il, “et qu’il y avait une forte probabilité que plusieurs d’entre elles soient des contrefaçons, le produit de vols ou d’une pratique discutable, il ne serait pas éthique de procéder à la vente.””Je ne suis pas avocate en droit de la propriété intellectuelle donc je ne peux rien dire sur la légalité du procédé”, réagit Nicole Sales Giles, “mais l’idée que les artistes s’inspirent de leurs prédécesseurs n’est pas nouvelle”.”Tout mouvement artistique nouveau suscite des controverses et des critiques”, fait valoir la spécialiste.”Midjourney est développé en utilisant quasiment tout ce qui se trouve sur internet”, soulève l’artiste turc Sarp Kerem Yavuz, qui a utilisé ce logiciel pour composer “Hayal”, également vendu aux enchères chez Christie’s.”Il y a tant d’informations (utilisées par le modèle) que vous ne pouvez pas violer le droit de propriété intellectuelle d’un élément en particulier”, développe-t-il.”Voler une ou deux personnes serait mal”, répond Reid Southern, “mais voler des millions de personnes serait acceptable?”, s’interroge-t-il.

Oupette, beauté limousine, prend ses quartiers au Salon de l’agriculture

Une robe “froment vif” et un regard de velours: Oupette, vache égérie du 61e Salon de l’agriculture, a pris ses quartiers vendredi dans son enclos de la porte de Versailles à Paris, à la veille de l’ouverture aux visiteurs.Tout juste arrivée de sa ferme de Dienné, dans la Vienne, la vache Limousine, 6 ans, et son dernier petit, né le jour de Noël, ont rapidement remonté l’allée les menant à leur box du Hall 1, non loin du “grand ring” où défileront les vaches du concours général agricole.Fait rare, la vache était encadrée non seulement de son éleveur et du président du Salon, Jérôme Despey, mais aussi de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue rendre hommage à “la tradition de l’élevage, une grande force française”.Devant une nuée de caméras, l’éleveur Alexandre Humeau a offert une peluche à l’effigie de Oupette à la ministre, qui s’est chargée de vanter les qualités de la Limousine, cette race à viande “qu’on exporte partout”, réputée pour sa robustesse, ses qualités maternelles et la tendresse de sa viande.”Le voyage s’est bien passé, Oupette a ses repères, son éleveur et son veau auprès d’elle. Et puis elle a l’habitude des concours, de voir du monde. Ca va aller”, estime Alexandre Humeau, qui élève une centaine de vaches Limousines en Label Rouge.Un des premiers admirateurs de Oupette, parmi les plus de 600.000 visiteurs attendus jusqu’au 2 mars, sera le président de la République, qui inaugurera le Salon samedi matin, juste avant l’ouverture au public.Après un début d’édition chaotique en 2024, où le chef de l’Etat avait été hué, puis une nouvelle année de crise dans les campagnes, la ministre a appelé à “ne pas gâcher ce moment” de retrouvailles et de “communion avec les Français”.Rappelant la difficile année des éleveurs, viticulteurs ou céréaliers, elle a estimé qu’il fallait “produire davantage là où nous avons perdu la souveraineté alimentaire” et “ne pas laisser à nos enfants une dette alimentaire”.”Il est clair que le monde est traversé par une grande instabilité et que les menaces géopolitiques sont là. Et dans ce contexte là, il est clair qu’il faut veiller à ce que l’agriculture française ne soit pas la victime de concurrence déloyale, ne fasse pas les frais de mesures de rétorsion, de l’alourdissement des tarifs douaniers”, a-t-elle ajouté.

Oupette, beauté limousine, prend ses quartiers au Salon de l’agriculture

Une robe “froment vif” et un regard de velours: Oupette, vache égérie du 61e Salon de l’agriculture, a pris ses quartiers vendredi dans son enclos de la porte de Versailles à Paris, à la veille de l’ouverture aux visiteurs.Tout juste arrivée de sa ferme de Dienné, dans la Vienne, la vache Limousine, 6 ans, et son dernier petit, né le jour de Noël, ont rapidement remonté l’allée les menant à leur box du Hall 1, non loin du “grand ring” où défileront les vaches du concours général agricole.Fait rare, la vache était encadrée non seulement de son éleveur et du président du Salon, Jérôme Despey, mais aussi de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue rendre hommage à “la tradition de l’élevage, une grande force française”.Devant une nuée de caméras, l’éleveur Alexandre Humeau a offert une peluche à l’effigie de Oupette à la ministre, qui s’est chargée de vanter les qualités de la Limousine, cette race à viande “qu’on exporte partout”, réputée pour sa robustesse, ses qualités maternelles et la tendresse de sa viande.”Le voyage s’est bien passé, Oupette a ses repères, son éleveur et son veau auprès d’elle. Et puis elle a l’habitude des concours, de voir du monde. Ca va aller”, estime Alexandre Humeau, qui élève une centaine de vaches Limousines en Label Rouge.Un des premiers admirateurs de Oupette, parmi les plus de 600.000 visiteurs attendus jusqu’au 2 mars, sera le président de la République, qui inaugurera le Salon samedi matin, juste avant l’ouverture au public.Après un début d’édition chaotique en 2024, où le chef de l’Etat avait été hué, puis une nouvelle année de crise dans les campagnes, la ministre a appelé à “ne pas gâcher ce moment” de retrouvailles et de “communion avec les Français”.Rappelant la difficile année des éleveurs, viticulteurs ou céréaliers, elle a estimé qu’il fallait “produire davantage là où nous avons perdu la souveraineté alimentaire” et “ne pas laisser à nos enfants une dette alimentaire”.”Il est clair que le monde est traversé par une grande instabilité et que les menaces géopolitiques sont là. Et dans ce contexte là, il est clair qu’il faut veiller à ce que l’agriculture française ne soit pas la victime de concurrence déloyale, ne fasse pas les frais de mesures de rétorsion, de l’alourdissement des tarifs douaniers”, a-t-elle ajouté.

Trump appoints new ‘pardon czar’

US President Donald Trump said Thursday that he has appointed Alice Marie Johnson, a woman he pardoned in his first term, as “pardon czar” to advise on other cases.”Alice was in prison for doing something that today probably wouldn’t even be prosecuted,” Trump said at an event celebrating Black History Month at the White House.”She spent 22 years in prison — 22 years. She had another 22 years left. Can you believe it? And I pardoned her, and it was one of the best pardons,” he told the crowd that included Johnson.”We’re going to be listening to your recommendation and pardons… She’s going to be my pardon czar,” Trump said.US reality television star Kim Kardashian successfully petitioned Trump in 2018 to pardon Johnson, who had served nearly 22 years of a life sentence for a non-violent drug offense.Johnson, who was 63 when she was released, was a first-time offender who was convicted of cocaine possession and money laundering. Trump initially commuted her sentence and later pardoned her.

“Golfe d’Amérique”: Trump qualifie l’agence AP de média “de gauche radicale”

Donald Trump s’en est vivement pris jeudi à l’agence internationale AP, pilier de la presse aux Etats-Unis, en la qualifiant d'”organisation de gauche radicale”, sur fond de refus de The Associated Press d’adopter le nom de “Golfe d’Amérique”. AP a été interdite d’accès au Bureau ovale et à l’avion officiel du président américain, “Air Force One”, pour une durée illimitée, et ce tant qu’elle n’accepterait pas de renommer, comme l’a décrété Donald Trump, le Golfe du Mexique en “Golfe d’Amérique”. “Nous avons un différend avec une organisation d’information, AP, une organisation de gauche radicale, qui nous traite tous très mal, et ils refusent de reconnaître que l’ancien Golfe du Mexique est maintenant dénommé le +Golfe d’Amérique+”, a lancé le président des Etats-Unis jeudi soir, lors d’un discours.Dans la nuit de jeudi à vendredi, le milliardaire et proche conseiller de Donald Trump, Elon Musk, a asséné sur son réseau social X que “AP veut dire Associated Propagande”, dans un jeu de mots avec le nom officiel de l’agence. “Un gouvernement est en train de dicter au public et à la presse les mots qu’il faut utiliser et exerce des représailles s’ils n’obéissent pas aux ordres”, avait réagi une porte-parole d’AP, Lauren Easton, dans un message transmis à l’AFP mercredi.Julie Pace, la rédactrice en chef de l’agence, avait déjà dénoncé une “violation flagrante du Premier amendement” de la Constitution américaine, qui garantit la liberté de la presse et la liberté d’expression.Dans une note éditoriale, AP a expliqué que le décret changeant le nom du Golfe du Mexique n’avait d’autorité qu’aux Etats-Unis, tandis que le Mexique et d’autres pays et organismes internationaux n’étaient pas tenus de le reconnaître.”Associated Press y fera référence par son nom d’origine tout en reconnaissant le nouveau nom choisi par Trump”, poursuivait l’agence de presse. “Le Golfe du Mexique porte ce nom depuis plus de 400 ans”, rappelait encore AP.”Nous les empêchons d’accéder à toutes les conférences de presse maintenant, je suis sûr qu’il vont être poursuivis en justice, et peut-être qu’ils vont gagner”, a estimé le milliardaire républicain jeudi, sans expliquer ce qu’il entendait par une possible action judiciaire. Fondée en 1846 par des journaux new-yorkais, AP livre articles, photos et vidéos à de très nombreux médias, américains et étrangers. L’agence, véritable institution du journalisme qui emploie plus de 3.000 personnes à travers le monde, a publié plus de 375.000 articles, 1,24 million de photos et 80.000 vidéos selon ses chiffres pour 2023.

Un monde qui “marche sur la tête”: récit d’une grande colère agricole

“France, veux-tu encore de tes paysans ?”: depuis plus d’un an, la question résonne d’Occitanie aux Ardennes. Une colère profonde est montée des campagnes pour réclamer un “revenu décent” et “un peu de considération” dans un monde agricole chahuté par le changement climatique.Céréalier dans l’Eure, Guy Désile, 58 ans, a eu peur de “griller les plombs” et désespère de voir “les dettes s’accumuler”. A l’autre bout du pays, une sécheresse persistante dans l’Aude a poussé Nicolas Castan, 42 ans, à arracher les vignes plantées par son père et son grand-père.Dans l’Aisne, le couple Wever en a “marre” des injonctions: “couper à cette date, planter à ce moment, déclarer ceci et cela… Qu’on nous laisse travailler”.Haro sur l’Europe et ses “normes”, les charges “toujours en hausse”, la “concurrence déloyale” des volailles ou du sucre d’Ukraine… à l’automne 2023, la grogne s’amplifie.Partie du Tarn, une campagne de retournement des panneaux signalétiques des communes essaime partout en France. Une façon de dire qu'”on marche sur la tête”, un slogan que la puissante FNSEA imprimera sur des t-shirts, tentant de rattraper un mouvement qui déborde les canaux syndicaux habituels.- “Prédateurs” -En Occitanie, entre sécheresse et crise de l’élevage, c’est un jeune éleveur, Jérôme Bayle, qui lance le premier blocage d’autoroute, l’A64, le 18 janvier 2024. Les manifestants entrent “en résistance agricole”.Dix jours plus tard, en Haute-Garonne, le Premier ministre Gabriel Attal annonce des premières mesures d’urgence, dont l’abandon de la hausse de la taxe sur le carburant agricole.Insuffisant. Au-delà des aides, les manifestants réclament “une vision d’avenir” face au nombre d’agriculteurs passé de 2,3 millions en 1955 à moins de 500.000.”Notre fin sera votre faim”: fin janvier, des dizaines de routes et sections d’autoroutes sont bloquées, des rassemblements organisés devant des administrations ou sur des ronds-points, rappelant les “gilets jaunes”.La FNSEA, alliée aux Jeunes agriculteurs (JA), engage ses légions de tracteurs, menaçant de bloquer Paris; la Coordination rurale (CR) mène des actions coup de poing, déversant fruits et légumes à la frontière espagnole; la Confédération paysanne vise centrales d’achat et géants laitiers, désignés “prédateurs du revenu paysan”.La réglementation sur les haies, régies par une douzaine de textes, est brandie en symbole d’un mille-feuille administratif à simplifier d’urgence.- “On en crève” -Le mouvement fait tache d’huile en Europe, des Pays-Bas à la Pologne où la solidarité avec le voisin ukrainien se fissure au nom de la “souveraineté alimentaire”.”Enfant on en rêve, adulte on en crève”: le 30 janvier, sur un barrage des Yvelines, Marion Roulleau, 41 ans, aimerait bien que ses enfants reprennent sa ferme mais surtout “qu’ils soient heureux”.En France, où près d’un ménage agricole sur deux vit sous le seuil de pauvreté, cette crise est liée, comme les précédentes, à la fragilité économique des exploitations, très endettées, et à un modèle qui repose à 60% sur des subventions publiques.Pour l’historien Edouard Lynch, face à l’urgence climatique, “on demande aux agriculteurs de changer un système qu’on leur a imposé il y a des décennies” sans apporter de réel soutien à la transition – qui devient un repoussoir.En février 2024, le président Emmanuel Macron est hué au Salon de l’agriculture, en dépit des plus de 500 millions d’euros d’aide promis. “Ici c’est chez nous”, clament des agriculteurs qui ont enfoncé une rangée de CRS avant d’être repoussés.Le chef de l’Etat déambule sous bonne garde, après s’être engagé à élever l’agriculture au rang d'”intérêt général majeur”.Pendant les moissons est adopté en première lecture à l’Assemblée le très attendu projet de loi d’orientation agricole, qui vise à faciliter l’installation de nouveaux agriculteurs et dépénalise certaines atteintes à l’environnement. La dissolution puis la censure du gouvernement ulcèrent les agriculteurs, en attente de “concret”. La loi sera finalement adoptée jeudi à la veille du Salon 2025.- “Fierté” -A l’automne 2024, la situation est plus explosive qu’un an auparavant. A cause de l’excès de pluies, la France connaît sa pire récolte de blé en 40 ans et voit ses vendanges chuter d’un quart. Les troupeaux subissent une vague d’épidémies dévastatrices.Les agriculteurs redescendent dans la rue. Le cri de ralliement est l’opposition à l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Ils craignent une souveraineté bâtie sur les importations.FNSEA comme CR réclament des “moyens de production”, autrement dit des pesticides et de l’eau, à une nouvelle ministre de l’Agriculture (Annie Genevard) bienveillante. La Confédération paysanne dénonce, elle, un recul sur l’environnement que les agriculteurs seront “les premiers à payer”.Début 2025, en pleine campagne pour les élections aux chambres d’agriculture, qui déterminent la représentativité des syndicats, la surenchère prévaut. Les actions sont plus ponctuelles mais aussi plus radicales: le siège de l’institut agronomique Inrae est muré par des militants FNSEA, une antenne de l’Office de la biodiversité saccagée par des “bonnets jaunes” de la CR.La Coordination rurale, dont certains cadres ne font plus mystère de leur proximité avec l’extrême droite, réalise une percée historique. Pour la première fois, l’alliance FNSEA-JA perd sa majorité absolue et voit basculer une quinzaine de chambres. Une énorme secousse.En Haute-Garonne, c’est la liste indépendante soutenue par Jérôme Bayle qui s’est imposée, avec la volonté de “casser le système” et de “rendre leur fierté” aux agriculteurs.Une “fierté” choisie comme thème du salon de l’Agriculture 2025, qui se veut comme une respiration dans un monde agricole à l’image de la société: fracturé.