Remise par Bucarest de Mohamed Amra à la France attendue dans les prochaines heures

Le narcotrafiquant Mohamed Amra, arrêté samedi en Roumanie, a finalement décidé de faire appel de sa détention mais il devrait malgré tout être remis dans les prochaines heures aux autorités françaises.Une source roumaine qui n’a pas souhaité être identifiée, invoquant des raisons de sécurité, a annoncé à l’AFP son renvoi imminent dans son pays.”Nous sommes tout à fait confiants dans l’idée que Mohamed Amra pourra être remis dans les jours prochains”, avait également assuré plus tôt la procureure de Paris, Laure Beccuau, sur franceinfo.”Ce qui est certain (…), c’est que la décision de remise est aujourd’hui définitive et la coopération avec les autorités roumaines nous permet d’augurer une remise extrêmement rapide”, a-t-elle ajouté.Le multirécidiviste de 30 ans avait accepté dimanche son renvoi en France avant de contester sa détention.”Comme il conteste sa culpabilité” et qu’il “est victime d’une erreur judiciaire”, “nous avons fait appel pour qu’il soit libéré”, a déclaré à l’AFP son avocate, Maria Marcu. La justice roumaine n’a pas encore examiné cet appel, mais il devrait être jugé irrecevable, la décision de le renvoyer dans son pays étant “finale” selon le droit roumain, ont expliqué deux sources judiciaires.- Chirurgie esthétique -Mohamed Amra a été arrêté samedi en Roumanie où il vivait avec de faux papiers depuis le 8 février après avoir été installé par des complices dans un appartement de la banlieue de Bucarest, selon la police roumaine. “L’hypothèse la plus probable” est qu’il soit resté en France, jusqu’à son départ en Roumanie début février, a confié une source proche de l’enquête lundi à l’AFP.Surnommé la “mouche”, Mohamed Amra attendait de faire de la chirurgie esthétique avant de fuir en Colombie, sans toutefois avoir encore entrepris de démarches concrètes, selon les autorités roumaines.Il se trouve actuellement détenu sous haute sécurité en l’attente de son renvoi vers la France.”Il m’a été confirmé que la décision était définitive et que nul recours, y compris un pourvoi, n’était susceptible de remettre en cause les délais de remise”, a assuré Mme Beccuau.Selon la magistrate, une réunion a eu lieu lundi pour étudier dans quelle prison française il serait incarcéré à son retour.- Sécurité renforcée pour son transfert – Sa remise “se fera sous les conditions de sécurité les plus hautes, les plus renforcées”, a-t-elle indiqué, tout en insistant sur l’importance du “secret” dans cette enquête de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).”Gérald Darmanin a demandé que Mohamed Amra soit placé dans un quartier d’isolement, dans un établissement pénitentiaire présentant un très haut niveau de sécurité”, a souligné de son côté l’entourage du ministre de la Justice.Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon dans lequel il se trouvait, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres. Trois jours après son arrestation, 22 personnes se trouvent toujours en garde à vue en France, a indiqué Mme Beccuau mardi matin. Deux Français ont été arrêtés au Maroc et un autre homme en Espagne. “Un certain nombre de membres du commando pourraient se trouver au sein de ces gardes à vue”, a poursuivi Mme Beccuau. “L’ensemble des auditions permettront de crédibiliser ou pas les pistes que nous avons pu construire”.Selon elle, “dans son environnement, il y a effectivement un certain nombre de personnes qui peuvent appartenir” à la “Black Mafia Family”, une organisation criminelle spécialisée dans le trafic de stupéfiants, “dont l’activité mérite d’être creusée”.Selon une source proche du dossier, deux nouvelles interpellations ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.Preuve du caractère hors norme de l’enquête sur son évasion: tout au long de sa cavale, “100 à 150” enquêteurs de la police judiciaire ont travaillé au quotidien sur ce dossier devenu symbole de l’emprise du narcotrafic en France, a rappelé lundi Christian Sainte, le patron de la police judiciaire.ani-anb-bg-jpa-tll-edy/mat/cn 

Remise par Bucarest de Mohamed Amra à la France attendue dans les prochaines heures

Le narcotrafiquant Mohamed Amra, arrêté samedi en Roumanie, a finalement décidé de faire appel de sa détention mais il devrait malgré tout être remis dans les prochaines heures aux autorités françaises.Une source roumaine qui n’a pas souhaité être identifiée, invoquant des raisons de sécurité, a annoncé à l’AFP son renvoi imminent dans son pays.”Nous sommes tout à fait confiants dans l’idée que Mohamed Amra pourra être remis dans les jours prochains”, avait également assuré plus tôt la procureure de Paris, Laure Beccuau, sur franceinfo.”Ce qui est certain (…), c’est que la décision de remise est aujourd’hui définitive et la coopération avec les autorités roumaines nous permet d’augurer une remise extrêmement rapide”, a-t-elle ajouté.Le multirécidiviste de 30 ans avait accepté dimanche son renvoi en France avant de contester sa détention.”Comme il conteste sa culpabilité” et qu’il “est victime d’une erreur judiciaire”, “nous avons fait appel pour qu’il soit libéré”, a déclaré à l’AFP son avocate, Maria Marcu. La justice roumaine n’a pas encore examiné cet appel, mais il devrait être jugé irrecevable, la décision de le renvoyer dans son pays étant “finale” selon le droit roumain, ont expliqué deux sources judiciaires.- Chirurgie esthétique -Mohamed Amra a été arrêté samedi en Roumanie où il vivait avec de faux papiers depuis le 8 février après avoir été installé par des complices dans un appartement de la banlieue de Bucarest, selon la police roumaine. “L’hypothèse la plus probable” est qu’il soit resté en France, jusqu’à son départ en Roumanie début février, a confié une source proche de l’enquête lundi à l’AFP.Surnommé la “mouche”, Mohamed Amra attendait de faire de la chirurgie esthétique avant de fuir en Colombie, sans toutefois avoir encore entrepris de démarches concrètes, selon les autorités roumaines.Il se trouve actuellement détenu sous haute sécurité en l’attente de son renvoi vers la France.”Il m’a été confirmé que la décision était définitive et que nul recours, y compris un pourvoi, n’était susceptible de remettre en cause les délais de remise”, a assuré Mme Beccuau.Selon la magistrate, une réunion a eu lieu lundi pour étudier dans quelle prison française il serait incarcéré à son retour.- Sécurité renforcée pour son transfert – Sa remise “se fera sous les conditions de sécurité les plus hautes, les plus renforcées”, a-t-elle indiqué, tout en insistant sur l’importance du “secret” dans cette enquête de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).”Gérald Darmanin a demandé que Mohamed Amra soit placé dans un quartier d’isolement, dans un établissement pénitentiaire présentant un très haut niveau de sécurité”, a souligné de son côté l’entourage du ministre de la Justice.Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger.Un commando en avait alors profité pour attaquer à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut le fourgon dans lequel il se trouvait, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres. Trois jours après son arrestation, 22 personnes se trouvent toujours en garde à vue en France, a indiqué Mme Beccuau mardi matin. Deux Français ont été arrêtés au Maroc et un autre homme en Espagne. “Un certain nombre de membres du commando pourraient se trouver au sein de ces gardes à vue”, a poursuivi Mme Beccuau. “L’ensemble des auditions permettront de crédibiliser ou pas les pistes que nous avons pu construire”.Selon elle, “dans son environnement, il y a effectivement un certain nombre de personnes qui peuvent appartenir” à la “Black Mafia Family”, une organisation criminelle spécialisée dans le trafic de stupéfiants, “dont l’activité mérite d’être creusée”.Selon une source proche du dossier, deux nouvelles interpellations ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.Preuve du caractère hors norme de l’enquête sur son évasion: tout au long de sa cavale, “100 à 150” enquêteurs de la police judiciaire ont travaillé au quotidien sur ce dossier devenu symbole de l’emprise du narcotrafic en France, a rappelé lundi Christian Sainte, le patron de la police judiciaire.ani-anb-bg-jpa-tll-edy/mat/cn 

Corée du Sud: le président Yoon réfute à son procès toute volonté d'”insurrection”

Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol a réfuté mardi à son procès toute volonté d'”insurrection” lors de sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, qui avait plongé le pays dans une crise inédite.”L’opposition prétend que j’ai décrété la loi martiale pour établir une dictature et étendre mon pouvoir. Il s’agit d’un plan fabriqué de toutes pièces pour m’accuser d’insurrection”, a déclaré M. Yoon en clotûre d’une audience de la Cour constitutionnelle.La Corée du Sud faisait face à “une crise existentielle”, a-t-il ajouté pour tenter de justifier sa décision d’instaurer la loi martiale le 3 décembre 2024.Plus de deux mois et demi après, la Cour constitutionnelle tenait mardi la dernière audience du procès en destitution du président Yoon avant de décider de son sort : déchéance définitive ou retour au pouvoir.La Corée du Sud est plongée dans le chaos politique depuis que l’ancien procureur vedette a mis fin au régime civil pendant quelques heures, dans un coup de force rapidement contrecarré par les députés.Le procureur Lee Gum-gyu a parlé avec émotion de son fils, un soldat en service qui, selon lui, aurait été contraint d’appliquer la loi martiale instaurée par M. Yoon.”En tant que citoyen et père, j’éprouve un sentiment de rage et de trahison à l’égard de M. Yoon, qui a tenté de transformer mon fils en soldat de la loi martiale”, a-t-il déclaré devant le tribunal.Chargé de présenter des arguments en faveur de la destitution du président, le député de l’opposition Jung Chung-rae a de son côté déclaré, en clôture de l’audience, qu”‘un nombre élevé de personnes n’aurait pas eu la vie sauve si la loi martiale était restée en vigueur”.Les huit juges de la Cour constitutionnelle devaient ensuite délibérer. Il leur faudra choisir entre entériner la motion de destitution votée par le Parlement, et ainsi démettre définitivement le dirigeant conservateur, ou bien le rétablir dans ses fonctions.A l’extérieur du tribunal, des partisans de M. Yoon se sont rassemblés en criant “halte à la destitution!”. Ils brandissaient des pancartes hostiles à la Corée du Nord et au Parti communiste chinois, que le camp du président accuse, sans preuves, d’avoir truqué les législatives de l’an dernier pour favoriser l’opposition.Un verdict est attendu pour la mi-mars.Les deux ex-présidents jugés dans des circonstances comparables, Park Geun-hye (destituée et emprisonnée) et Roh Moo-hyun (réinvesti), avaient connu leur sort respectivement 11 et 14 jours après la fin des débats.Si M. Yoon était destitué, une nouvelle élection présidentielle devrait avoir lieu dans les 60 jours. Cette issue requiert le vote favorable de six juges, avec un verdict attendu mi-mars.- “Dictature législative” -M. Yoon, 64 ans, a été suspendu par l’Assemblée nationale, arrêté — une première pour un chef d’Etat en titre dans le pays — puis placé en détention. Il est parallèlement jugé depuis le 20 février par le tribunal central de Séoul pour “insurrection”, un crime passible de la peine de mort.Le soir de son annonce choc, le président avait fait part de sa volonté de protéger le pays des “forces communistes nord-coréennes” et d'”éliminer les éléments hostiles à l’Etat”.La loi martiale peut être employée en cas d’urgence nationale majeure, comme une guerre.Pour l’opposition, le président a pris des mesures extraordinaires injustifiées.Kim Hong-il, l’un de ses avocats, a affirmé quant à lui que la suspension du régime civil n’avait “pas vocation à paralyser l’Etat”.Selon lui, son objectif était “d’alerter la population concernant la crise nationale provoquée par la dictature législative du parti d’opposition dominant, qui avait entravé l’administration”.Largement acquis aux adversaires de M. Yoon, le Parlement torpillait tous ses projets, dont celui de budget.Par ailleurs, l’équipe juridique de l’ancien procureur affirme que l’instauration de la loi martiale était nécessaire pour enquêter sur de prétendues fraudes électorales lors du scrutin législatif de 2024 remporté haut la main par le Parti démocrate, principale force d’opposition.Selon une étude de l’institut Realmeter publiée lundi, 52% des Sud-Coréens sont pour la destitution du président.

Corée du Sud: le président Yoon réfute à son procès toute volonté d'”insurrection”

Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol a réfuté mardi à son procès toute volonté d'”insurrection” lors de sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, qui avait plongé le pays dans une crise inédite.”L’opposition prétend que j’ai décrété la loi martiale pour établir une dictature et étendre mon pouvoir. Il s’agit d’un plan fabriqué de toutes pièces pour m’accuser d’insurrection”, a déclaré M. Yoon en clotûre d’une audience de la Cour constitutionnelle.La Corée du Sud faisait face à “une crise existentielle”, a-t-il ajouté pour tenter de justifier sa décision d’instaurer la loi martiale le 3 décembre 2024.Plus de deux mois et demi après, la Cour constitutionnelle tenait mardi la dernière audience du procès en destitution du président Yoon avant de décider de son sort : déchéance définitive ou retour au pouvoir.La Corée du Sud est plongée dans le chaos politique depuis que l’ancien procureur vedette a mis fin au régime civil pendant quelques heures, dans un coup de force rapidement contrecarré par les députés.Le procureur Lee Gum-gyu a parlé avec émotion de son fils, un soldat en service qui, selon lui, aurait été contraint d’appliquer la loi martiale instaurée par M. Yoon.”En tant que citoyen et père, j’éprouve un sentiment de rage et de trahison à l’égard de M. Yoon, qui a tenté de transformer mon fils en soldat de la loi martiale”, a-t-il déclaré devant le tribunal.Chargé de présenter des arguments en faveur de la destitution du président, le député de l’opposition Jung Chung-rae a de son côté déclaré, en clôture de l’audience, qu”‘un nombre élevé de personnes n’aurait pas eu la vie sauve si la loi martiale était restée en vigueur”.Les huit juges de la Cour constitutionnelle devaient ensuite délibérer. Il leur faudra choisir entre entériner la motion de destitution votée par le Parlement, et ainsi démettre définitivement le dirigeant conservateur, ou bien le rétablir dans ses fonctions.A l’extérieur du tribunal, des partisans de M. Yoon se sont rassemblés en criant “halte à la destitution!”. Ils brandissaient des pancartes hostiles à la Corée du Nord et au Parti communiste chinois, que le camp du président accuse, sans preuves, d’avoir truqué les législatives de l’an dernier pour favoriser l’opposition.Un verdict est attendu pour la mi-mars.Les deux ex-présidents jugés dans des circonstances comparables, Park Geun-hye (destituée et emprisonnée) et Roh Moo-hyun (réinvesti), avaient connu leur sort respectivement 11 et 14 jours après la fin des débats.Si M. Yoon était destitué, une nouvelle élection présidentielle devrait avoir lieu dans les 60 jours. Cette issue requiert le vote favorable de six juges, avec un verdict attendu mi-mars.- “Dictature législative” -M. Yoon, 64 ans, a été suspendu par l’Assemblée nationale, arrêté — une première pour un chef d’Etat en titre dans le pays — puis placé en détention. Il est parallèlement jugé depuis le 20 février par le tribunal central de Séoul pour “insurrection”, un crime passible de la peine de mort.Le soir de son annonce choc, le président avait fait part de sa volonté de protéger le pays des “forces communistes nord-coréennes” et d'”éliminer les éléments hostiles à l’Etat”.La loi martiale peut être employée en cas d’urgence nationale majeure, comme une guerre.Pour l’opposition, le président a pris des mesures extraordinaires injustifiées.Kim Hong-il, l’un de ses avocats, a affirmé quant à lui que la suspension du régime civil n’avait “pas vocation à paralyser l’Etat”.Selon lui, son objectif était “d’alerter la population concernant la crise nationale provoquée par la dictature législative du parti d’opposition dominant, qui avait entravé l’administration”.Largement acquis aux adversaires de M. Yoon, le Parlement torpillait tous ses projets, dont celui de budget.Par ailleurs, l’équipe juridique de l’ancien procureur affirme que l’instauration de la loi martiale était nécessaire pour enquêter sur de prétendues fraudes électorales lors du scrutin législatif de 2024 remporté haut la main par le Parti démocrate, principale force d’opposition.Selon une étude de l’institut Realmeter publiée lundi, 52% des Sud-Coréens sont pour la destitution du président.

Au Cachemire indien, derrière le fracas des armes la bataille de la terre

C’est un autre front du conflit meurtrier qui déchire le Cachemire indien. Une sourde bataille foncière qui oppose le gouvernement ultranationaliste hindou aux agriculteurs musulmans expropriés à la faveur de grands travaux d’infrastructures.Longtemps, Musadiq Hussain, 41 ans, a fait sa vie en cultivant son lopin de terre autour de Srinagar, la principale ville de la région. Jusqu’à ce que, dit-il, des pelleteuses protégées par des soldats viennent “détruire” sa parcelle de riz.  “C’est très perturbant”, lâche l’agriculteur. “J’ai l’impression que mon esprit s’est rétréci, tout comme ma terre…”Sa parcelle avait pour tort de mordre sur le tracé d’une autoroute de 60 kilomètres voulue par New Delhi pour désenclaver le territoire.Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l’Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.En abolissant le statut de semi-autonomie du Cachemire indien en 2019 – vieille revendication des nationalistes hindous – le Premier ministre Narendra Modi y a lancé d’ambitieux travaux d’infrastructures: route, rail, logements…Lui-même répète depuis à chaque discours que le Cachemire et ses 12 millions d’habitants sont entrés dans une “nouvelle ère de paix” et de “développement sans précédent”.- “Colonialisme” -L’autoroute va doper le commerce, servir le tourisme et renforcer la sécurité en facilitant l’accès des troupes aux frontières du Pakistan ou de la Chine, a plaidé le gouvernement.Musadiq Hussain n’en croit pas un mot. “Des projets comme celui-là nous pompent le sang. Je ne comprends vraiment pas à quoi ils servent”.”Les agriculteurs du Cachemire (…) sont dépossédés de leurs terres et de leurs moyens de subsistance au nom du développement de l’Inde”, accuse Goldie Osuri, enseignante à l’université de Warwick (Royaume-Uni).L’agriculture contribuait à hauteur de 16,9% du Produit intérieur brut (PIB) du Cachemire pendant l’année fiscale 2022-2023.”Cette autosuffisance a permis à la population de survivre à des décennies de couvre-feux, grèves ou émeutes”, note Mme Osuri.L’autoroute de Srinagar n’est pas la seule en cause. Autour d’elle, les autorités veulent construire une vingtaine de quartiers d’habitations.”Ce que nous voyons sous nos yeux, ce n’est ni plus ni moins qu’un effort d’appropriation des terres de type colonial”, dénonce encore Goldie Osuri, “un projet d’hindouisation du Cachemire aux dépens des Cachemiris musulmans”.Dans les années 1950 et 1960, une réforme foncière a octroyé des petits lopins de terre à des centaines de milliers de petits paysans du cru, pour l’essentiel de confession musulmane.Mais quand il a repris les rênes de la région en 2019, le pouvoir central a autorisé tous les Indiens à acquérir des terres et en a même octroyé des parcelles entières à des entreprises.Les statistiques de ces acquisitions n’ont pas été rendues publiques.- Question d’identité -En décembre, plus de 240 hectares de vergers ont ainsi été attribués à la construction d’un nouveau campus universitaire. “Ça va nous conduire tout droit au chômage”, se plaint un producteur de fruits sous couvert d’anonymat.”Tout cela relève d’un accaparement des terres en bonne et due forme, et d’une lente destruction de l’environnement”, dénonce un élu du district, Waheed-Ur-Rehman Para.En 2021, la revue de droit de la prestigieuse université américaine de Harvard a comparé la politique foncière de New Delhi au Cachemire à celle de “l’expropriation des terres indigènes en Palestine ou en Australie”.En outre, les autorités indiennes saisissent régulièrement des terres ou des propriétés appartenant à ceux qu’elles considèrent comme proches de la rébellion séparatiste.Toutes ces opérations et décisions foncières nourrissent la colère des populations.Dans le village de Dirhama, les autorités veulent opérer des coupes claires dans les vergers pour construire une gare sur une voie ferrée qui desservira le site d’un pèlerinage hindou.”Cette terre (…) c’est tout ce que nous avons”, enrage un producteur de pommes, Mohammad Ramzan, 78 ans. “Ma famille va mourir dès qu’ils vont poser leur scie sur le premier de mes arbres”, anticipe Ghulam Mohammad Tantray.Le chef de l’exécutif local Omar Abdullah, vainqueur du parti de Narendra Modi aux élections locales de l’automne, s’est lui aussi publiquement inquiété de cette bataille de la terre.”Notre identité est intimement liée à notre terre”, a-t-il déclaré récemment. “Et nous voulons la garder. Sans elle, que nous resterait-il?”

Au Cachemire indien, derrière le fracas des armes la bataille de la terre

C’est un autre front du conflit meurtrier qui déchire le Cachemire indien. Une sourde bataille foncière qui oppose le gouvernement ultranationaliste hindou aux agriculteurs musulmans expropriés à la faveur de grands travaux d’infrastructures.Longtemps, Musadiq Hussain, 41 ans, a fait sa vie en cultivant son lopin de terre autour de Srinagar, la principale ville de la région. Jusqu’à ce que, dit-il, des pelleteuses protégées par des soldats viennent “détruire” sa parcelle de riz.  “C’est très perturbant”, lâche l’agriculteur. “J’ai l’impression que mon esprit s’est rétréci, tout comme ma terre…”Sa parcelle avait pour tort de mordre sur le tracé d’une autoroute de 60 kilomètres voulue par New Delhi pour désenclaver le territoire.Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l’Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.En abolissant le statut de semi-autonomie du Cachemire indien en 2019 – vieille revendication des nationalistes hindous – le Premier ministre Narendra Modi y a lancé d’ambitieux travaux d’infrastructures: route, rail, logements…Lui-même répète depuis à chaque discours que le Cachemire et ses 12 millions d’habitants sont entrés dans une “nouvelle ère de paix” et de “développement sans précédent”.- “Colonialisme” -L’autoroute va doper le commerce, servir le tourisme et renforcer la sécurité en facilitant l’accès des troupes aux frontières du Pakistan ou de la Chine, a plaidé le gouvernement.Musadiq Hussain n’en croit pas un mot. “Des projets comme celui-là nous pompent le sang. Je ne comprends vraiment pas à quoi ils servent”.”Les agriculteurs du Cachemire (…) sont dépossédés de leurs terres et de leurs moyens de subsistance au nom du développement de l’Inde”, accuse Goldie Osuri, enseignante à l’université de Warwick (Royaume-Uni).L’agriculture contribuait à hauteur de 16,9% du Produit intérieur brut (PIB) du Cachemire pendant l’année fiscale 2022-2023.”Cette autosuffisance a permis à la population de survivre à des décennies de couvre-feux, grèves ou émeutes”, note Mme Osuri.L’autoroute de Srinagar n’est pas la seule en cause. Autour d’elle, les autorités veulent construire une vingtaine de quartiers d’habitations.”Ce que nous voyons sous nos yeux, ce n’est ni plus ni moins qu’un effort d’appropriation des terres de type colonial”, dénonce encore Goldie Osuri, “un projet d’hindouisation du Cachemire aux dépens des Cachemiris musulmans”.Dans les années 1950 et 1960, une réforme foncière a octroyé des petits lopins de terre à des centaines de milliers de petits paysans du cru, pour l’essentiel de confession musulmane.Mais quand il a repris les rênes de la région en 2019, le pouvoir central a autorisé tous les Indiens à acquérir des terres et en a même octroyé des parcelles entières à des entreprises.Les statistiques de ces acquisitions n’ont pas été rendues publiques.- Question d’identité -En décembre, plus de 240 hectares de vergers ont ainsi été attribués à la construction d’un nouveau campus universitaire. “Ça va nous conduire tout droit au chômage”, se plaint un producteur de fruits sous couvert d’anonymat.”Tout cela relève d’un accaparement des terres en bonne et due forme, et d’une lente destruction de l’environnement”, dénonce un élu du district, Waheed-Ur-Rehman Para.En 2021, la revue de droit de la prestigieuse université américaine de Harvard a comparé la politique foncière de New Delhi au Cachemire à celle de “l’expropriation des terres indigènes en Palestine ou en Australie”.En outre, les autorités indiennes saisissent régulièrement des terres ou des propriétés appartenant à ceux qu’elles considèrent comme proches de la rébellion séparatiste.Toutes ces opérations et décisions foncières nourrissent la colère des populations.Dans le village de Dirhama, les autorités veulent opérer des coupes claires dans les vergers pour construire une gare sur une voie ferrée qui desservira le site d’un pèlerinage hindou.”Cette terre (…) c’est tout ce que nous avons”, enrage un producteur de pommes, Mohammad Ramzan, 78 ans. “Ma famille va mourir dès qu’ils vont poser leur scie sur le premier de mes arbres”, anticipe Ghulam Mohammad Tantray.Le chef de l’exécutif local Omar Abdullah, vainqueur du parti de Narendra Modi aux élections locales de l’automne, s’est lui aussi publiquement inquiété de cette bataille de la terre.”Notre identité est intimement liée à notre terre”, a-t-il déclaré récemment. “Et nous voulons la garder. Sans elle, que nous resterait-il?”

Moteurs PureTech: Stellantis rappelle 68.000 voitures pour un défaut pouvant provoquer des incendies

Stellantis a rappelé en France 68.000 voitures produites entre 2022 et 2024, en raison d’un défaut sur des buses de refroidissement de jet d’huile de ses moteurs PureTech, a indiqué le groupe mardi, confirmant des informations de presse.Ce rappel concerne des modèles compacts: 57.000 Citroën C3, 2.500 Peugeot 208 et 8.700 Opel Corsa équipés d’un moteur 1.2 PureTech de 82 chevaux.”Il ne s’agit pas d’un problème de conception du moteur mais de fournisseur, qui a dérivé sur la qualité de fabrication de ces buses”, a précisé Stellantis, déjà en pleine campagne de rappel de centaines de milliers de voitures pour des airbags défectueux. Le défaut sur les buses provoque “du bruit, et dans les cas les pires, le carter du moteur peut être endommagé avec un risque de projection d’huile sur le pot d’échappement, qui peut conduire à de la fumée ou un départ de feu”, précise le groupe automobile. Stellantis n’a pas précisé si de tels incidents s’étaient déjà produits.Les clients concernés vont recevoir un courrier recommandé qui les invite à rapporter leur véhicule auprès du garage du concessionnaire pour un changement d’huile et de filtre d’huile. Cette opération permet de résoudre le problème et dure 30 minutes, selon le groupe, qui explique “appliquer le principe de précaution pour des rappels très rapides”.Stellantis a connu plusieurs déboires avec ses moteurs PureTech, développés par PSA (Peugeot-Citroën) avant la création du groupe Stellantis, en raison de la consommation excessive d’huile et/ou de la dégradation prématurée de la courroie de distribution.Début janvier, le groupe a lancé une plateforme d’indemnisation rétroactive pour les clients qui ont eu des problèmes avec ce moteur entre 2022 et 2024.