Procès Le Scouarnec: les proches de l’ex-chirurgien entendus par la cour
Le plus jeune fils de Joël Le Scouarnec a décrit une “famille normale”, sur laquelle pesaient toutefois des “non-dits”, mardi devant la cour criminelle du Morbihan qui examine la personnalité de l’ex-chirurgien, jugé pour des viols et agressions sexuelles sur 299 patients.”Mon témoignage sera assez bref, j’étais assez petit, adolescent à l’époque, j’ai découvert les faits quand il a été interpellé en 2017″, déclare à la barre l’homme de 37 ans.Décrivant une “enfance heureuse” dans une “famille normale” avec un père “présent” notamment pour ses études, le plus jeune des trois fils de Joël Le Scouarnec a rompu tout lien avec ce dernier. “Je garde un très bon souvenir de mon père. Je pense qu’au fond de moi c’est pour ça que, depuis 2017, je n’ai plus aucun contact avec mon père car c’est l’image que je voudrais garder de lui”, explique-t-il à la cour.Dans le box, Joël Le Scouarnec, 74 ans, crâne chauve ceint de cheveux blancs et lunettes cerclées de métal, regarde son fils sans bouger.Celui-ci “ne pense pas” avoir subi d’agressions de son père, affirmant ne souffrir d’aucun “trouble ou addiction quelconque”. Il n’a “rien vu” des agissements de celui-ci, ajoute-t-il.Interrogé par la présidente sur les “non-dits” au sein de sa famille, notamment sur la condamnation de son père à de la prison avec sursis en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, le benjamin lâche à la barre: “Ça rend un peu paranoïaque. Mon fils, je ne le laisse jamais tout à  fait seul.””Je voudrais rappeler qu’il faut séparer l’homme qui est jugé du père qui a fait (en sorte) que je ne manque de rien”, dit-il, regardant son père pour la première fois, voix nouée. Ce dernier prend la main de son avocat, semble ému, baisse la tête, enlève ses lunettes, se cache les yeux. Il semble pleurer.Plus tôt dans l’après-midi, l’ex-épouse de l’accusé, dont le témoignage très attendu est prévu en fin de journée, est arrivée au tribunal dissimulée sous une ample capuche noire, portant des gants noirs et un masque chirurgical bleu clair. Assaillie de caméras, elle a dû se frayer un passage parmi les journalistes en essayant de cacher son visage avec ses mains.Elle affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, y compris après sa condamnation de 2005, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, dès les années 1990.- “Blocages familiaux” -Pauline, une des victimes, confie à l’AFP avant l’audience son espoir d’avoir “des réponses”. “J’espère qu’elle va nous dire la vérité surtout. On attend de savoir si elle ne savait pas ou s’il nous ment (…) On a beaucoup de doutes”.”Aujourd’hui, je trouve que c’est une étape importante du procès, vraiment (…) Et ce serait bien de savoir le début de l’histoire, même si ça n’enlève rien à ce qu’il nous a fait, parce que c’est atroce”, ajoute Pauline.Pour la Fondation pour l’enfance, qui s’est constituée partie civile, l’enjeu de l’audience est que les victimes aient “quelques réponses à leurs questions” et des clés de compréhension du “fonctionnement familial”.”Pourquoi ce silence, pourquoi cette incapacité à parler?”, s’est interrogée sa directrice Joëlle Sicamois. “Quels ont pu être les blocages familiaux, notamment de son ex-femme, mais qui sont des blocages finalement assez classiques dans notre société?”Lundi, au premier jour de ce procès prévu sur près de quatre mois, l’accusé a pris la parole pour la première fois. “Si je comparais devant vous c’est qu’effectivement un jour, alors que pour la plupart ce n’étaient que des enfants, j’ai commis des actes odieux”, a-t-il déclaré en fin d’audience, d’une voix hésitante.”Je suis parfaitement conscient aujourd’hui que ces blessures sont ineffaçables, irréparables”, a-t-il ajouté, disant vouloir “assumer la responsabilité” de ses actes.- 111 viols, 189 agressions sexuelles -L’ancien chirurgien consignait méticuleusement dans des carnets et des fichiers le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Ses journaux intimes, et l’ampleur inédite de cette affaire, ont été découverts lors d’une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de six ans l’a dénoncé auprès de ses parents pour viol.Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans plusieurs hôpitaux de l’ouest de la France.Jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, Joël Le Scouarnec encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.
Procès Le Scouarnec: les proches de l’ex-chirurgien entendus par la cour
Le plus jeune fils de Joël Le Scouarnec a décrit une “famille normale”, sur laquelle pesaient toutefois des “non-dits”, mardi devant la cour criminelle du Morbihan qui examine la personnalité de l’ex-chirurgien, jugé pour des viols et agressions sexuelles sur 299 patients.”Mon témoignage sera assez bref, j’étais assez petit, adolescent à l’époque, j’ai découvert les faits quand il a été interpellé en 2017″, déclare à la barre l’homme de 37 ans.Décrivant une “enfance heureuse” dans une “famille normale” avec un père “présent” notamment pour ses études, le plus jeune des trois fils de Joël Le Scouarnec a rompu tout lien avec ce dernier. “Je garde un très bon souvenir de mon père. Je pense qu’au fond de moi c’est pour ça que, depuis 2017, je n’ai plus aucun contact avec mon père car c’est l’image que je voudrais garder de lui”, explique-t-il à la cour.Dans le box, Joël Le Scouarnec, 74 ans, crâne chauve ceint de cheveux blancs et lunettes cerclées de métal, regarde son fils sans bouger.Celui-ci “ne pense pas” avoir subi d’agressions de son père, affirmant ne souffrir d’aucun “trouble ou addiction quelconque”. Il n’a “rien vu” des agissements de celui-ci, ajoute-t-il.Interrogé par la présidente sur les “non-dits” au sein de sa famille, notamment sur la condamnation de son père à de la prison avec sursis en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, le benjamin lâche à la barre: “Ça rend un peu paranoïaque. Mon fils, je ne le laisse jamais tout à  fait seul.””Je voudrais rappeler qu’il faut séparer l’homme qui est jugé du père qui a fait (en sorte) que je ne manque de rien”, dit-il, regardant son père pour la première fois, voix nouée. Ce dernier prend la main de son avocat, semble ému, baisse la tête, enlève ses lunettes, se cache les yeux. Il semble pleurer.Plus tôt dans l’après-midi, l’ex-épouse de l’accusé, dont le témoignage très attendu est prévu en fin de journée, est arrivée au tribunal dissimulée sous une ample capuche noire, portant des gants noirs et un masque chirurgical bleu clair. Assaillie de caméras, elle a dû se frayer un passage parmi les journalistes en essayant de cacher son visage avec ses mains.Elle affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, y compris après sa condamnation de 2005, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, dès les années 1990.- “Blocages familiaux” -Pauline, une des victimes, confie à l’AFP avant l’audience son espoir d’avoir “des réponses”. “J’espère qu’elle va nous dire la vérité surtout. On attend de savoir si elle ne savait pas ou s’il nous ment (…) On a beaucoup de doutes”.”Aujourd’hui, je trouve que c’est une étape importante du procès, vraiment (…) Et ce serait bien de savoir le début de l’histoire, même si ça n’enlève rien à ce qu’il nous a fait, parce que c’est atroce”, ajoute Pauline.Pour la Fondation pour l’enfance, qui s’est constituée partie civile, l’enjeu de l’audience est que les victimes aient “quelques réponses à leurs questions” et des clés de compréhension du “fonctionnement familial”.”Pourquoi ce silence, pourquoi cette incapacité à parler?”, s’est interrogée sa directrice Joëlle Sicamois. “Quels ont pu être les blocages familiaux, notamment de son ex-femme, mais qui sont des blocages finalement assez classiques dans notre société?”Lundi, au premier jour de ce procès prévu sur près de quatre mois, l’accusé a pris la parole pour la première fois. “Si je comparais devant vous c’est qu’effectivement un jour, alors que pour la plupart ce n’étaient que des enfants, j’ai commis des actes odieux”, a-t-il déclaré en fin d’audience, d’une voix hésitante.”Je suis parfaitement conscient aujourd’hui que ces blessures sont ineffaçables, irréparables”, a-t-il ajouté, disant vouloir “assumer la responsabilité” de ses actes.- 111 viols, 189 agressions sexuelles -L’ancien chirurgien consignait méticuleusement dans des carnets et des fichiers le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Ses journaux intimes, et l’ampleur inédite de cette affaire, ont été découverts lors d’une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de six ans l’a dénoncé auprès de ses parents pour viol.Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans plusieurs hôpitaux de l’ouest de la France.Jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, Joël Le Scouarnec encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.
Deux mois après Chido, la loi sur la reconstruction de Mayotte entre en vigueur
Deux mois après le passage du dévastateur cyclone Chido sur Mayotte, le projet de loi d’urgence pour la reconstruction de l’archipel, définitivement adopté au Parlement mi-février, est entré en vigueur mardi avec sa parution au Journal officiel.”Jusqu’au 31 décembre 2027, l’État (…) peut assurer la construction, la reconstruction, la rénovation, la réhabilitation, l’extension, les grosses réparations et l’équipement des écoles publiques (…) au regard des dégâts subis par les écoles à la suite du cyclone Chido (…)”, indique le texte de la loi datée du 24 février.Mayotte, département le plus pauvre de France, dans l’océan Indien, a été frappé le 14 décembre par le meurtrier cyclone Chido, qui a causé des dégâts considérables – le “coût des destructions” est évalué autour de 3,5 milliards d’euros, selon le ministre des Outre-mer, Manuel Valls.Cette loi d’urgence prévoit principalement des assouplissements aux règles d’urbanisme et de commande publique, ainsi que quelques mesures sociales, comme des facilités fiscales.Il ne s’agit que d’une “première réponse”, a commenté M.Valls, lors de son adoption au Parlement. “Après le temps de l’urgence et celui de la reconstruction, viendra celui de la refondation” a-t-il ajouté.Un second texte, visant à “permettre le développement économique, éducatif et social du territoire sur de nouvelles bases” est déjà en préparation, et sera présenté “d’ici quelques semaines”, a indiqué le ministre.Cette loi d’urgence est le premier projet de loi mené à son terme et de bout en bout par le gouvernement de François Bayrou – le budget de l’État ayant été préparé par son prédécesseur Michel Barnier.Le projet de loi prévoit la création d’un nouvel établissement public chargé de la reconstruction. Le texte comprend également une mesure pour les propriétaires, qui pourront souscrire un prêt à taux zéro pour réhabiliter leur logement, jusqu’à 50.000 euros.
Deux mois après Chido, la loi sur la reconstruction de Mayotte entre en vigueur
Deux mois après le passage du dévastateur cyclone Chido sur Mayotte, le projet de loi d’urgence pour la reconstruction de l’archipel, définitivement adopté au Parlement mi-février, est entré en vigueur mardi avec sa parution au Journal officiel.”Jusqu’au 31 décembre 2027, l’État (…) peut assurer la construction, la reconstruction, la rénovation, la réhabilitation, l’extension, les grosses réparations et l’équipement des écoles publiques (…) au regard des dégâts subis par les écoles à la suite du cyclone Chido (…)”, indique le texte de la loi datée du 24 février.Mayotte, département le plus pauvre de France, dans l’océan Indien, a été frappé le 14 décembre par le meurtrier cyclone Chido, qui a causé des dégâts considérables – le “coût des destructions” est évalué autour de 3,5 milliards d’euros, selon le ministre des Outre-mer, Manuel Valls.Cette loi d’urgence prévoit principalement des assouplissements aux règles d’urbanisme et de commande publique, ainsi que quelques mesures sociales, comme des facilités fiscales.Il ne s’agit que d’une “première réponse”, a commenté M.Valls, lors de son adoption au Parlement. “Après le temps de l’urgence et celui de la reconstruction, viendra celui de la refondation” a-t-il ajouté.Un second texte, visant à “permettre le développement économique, éducatif et social du territoire sur de nouvelles bases” est déjà en préparation, et sera présenté “d’ici quelques semaines”, a indiqué le ministre.Cette loi d’urgence est le premier projet de loi mené à son terme et de bout en bout par le gouvernement de François Bayrou – le budget de l’État ayant été préparé par son prédécesseur Michel Barnier.Le projet de loi prévoit la création d’un nouvel établissement public chargé de la reconstruction. Le texte comprend également une mesure pour les propriétaires, qui pourront souscrire un prêt à taux zéro pour réhabiliter leur logement, jusqu’à 50.000 euros.
Malaisie: 11 ans après, les recherches du vol MH370 reprennent dans l’océan Indien
Onze ans après, les recherches ont repris dans l’océan Indien pour retrouver l’avion du vol MH370 de Malaysia Airlines disparu en 2014 entre Kuala Lumpur et Pékin, l’un des plus grands mystères de l’histoire de l’aviation.Le ministre malaisien des Transports Anthony Loke, qui a annoncé mardi la reprise des recherches, a salué “le volontarisme d’Ocean Infinity pour déployer ses navires” afin de reprendre les recherches du Boeing 777 qui avait disparu des radars le 8 mars 2014. Les recherches sont menées par la société britannique d’exploration maritime Ocean Infinity, spécialisée dans la robotique marine.Au total, 239 personnes se trouvaient à bord de l’appareil disparu, dont 153 Chinois, ainsi qu’une quarantaine de Malaisiens et des passagers de 13 autres nationalités dont quatre Français, des Australiens, des Indiens, des Américains et des Néerlandais. M. Loke, qui n’a pas précisé quand les recherches avaient repris, a indiqué que les détails sur leur durée n’avaient pas encore été négociés.”Nous sommes soulagés et très heureux que les recherches reprennent après une si longue interruption”, a déclaré à l’AFP Grace Nathan, une Malaisienne de 36 ans, qui a perdu sa mère dans la catastrophe aérienne.Jaquita Gonzales, 62 ans, épouse du superviseur de vol Patrick Gomes, a espéré que la reprise des recherches permettrait à sa famille d’enfin faire son deuil.”On veut juste savoir où est (l’avion) et ce qui s’est passé”, a-t-elle déclaré, “les souvenirs reviennent comme si c’était hier, c’est très frais dans nos têtes”.Le gouvernement malaisien avait annoncé fin décembre avoir approuvé le lancement de nouvelles recherches pour retrouver l’avion mystérieusement disparu.Le 13 décembre, le gouvernement “a accepté sur le principe la proposition d’Ocean Infinity” de poursuivre les investigations “dans une nouvelle zone estimée à 15.000 kilomètres carrés dans le sud de l’océan Indien”, avait précisé M. Loke.Les recherches dirigées par l’Australie avaient alors couvert 120.000 kilomètres carrés dans l’océan Indien, mais n’avaient permis de retrouver pratiquement aucune trace de l’avion, seuls quelques débris ayant été récupérés.- Zone “crédible” -“Ils ont rassemblé toutes les données et ils sont convaincus que la zone de recherche actuelle est plus crédible”, a ajouté mardi le ministre”. Ils nous ont convaincus qu’ils étaient prêts. C’est pourquoi le gouvernement malaisien poursuit dans cette voie”.Un contrat d’un montant de 70 millions de dollars (66 millions d’euros) a été conclu entre le gouvernement et Ocean Infinity. Mais la Malaisie ne versera pas cette somme à la compagnie si elle ne retrouve pas l’avion, aux termes de l’accord portant sur 18 mois, avait ajouté M. Loke en décembre. Les mêmes conditions avaient été appliquées pour les précédentes recherches de la compagnie. Malgré les recherches entreprises après la catastrophe, considérées comme les plus importantes de l’histoire de l’aviation, l’appareil n’a jamais été retrouvé.Kuala Lumpur avait déjà fait appel à cette entreprise en 2018 pour rechercher l’appareil, mais sans résultat.Auparavant, des recherches dirigées par l’Australie avaient eu lieu durant trois années, jusqu’en janvier 2017. La disparition du Boeing a longtemps fait l’objet d’une multitude de théories, notamment une évoquant un acte délibéré du pilote Zaharie Ahmad Shah, un professionnel expérimenté alors âgé de 53 ans.Un rapport rendu public par la Malaisie en 2018 a mis en exergue les défaillances du contrôle aérien et relevé que la trajectoire de l’avion avait été modifiée manuellement, mais n’a abouti à aucune conclusion définitive.
Malaisie: 11 ans après, les recherches du vol MH370 reprennent dans l’océan Indien
Onze ans après, les recherches ont repris dans l’océan Indien pour retrouver l’avion du vol MH370 de Malaysia Airlines disparu en 2014 entre Kuala Lumpur et Pékin, l’un des plus grands mystères de l’histoire de l’aviation.Le ministre malaisien des Transports Anthony Loke, qui a annoncé mardi la reprise des recherches, a salué “le volontarisme d’Ocean Infinity pour déployer ses navires” afin de reprendre les recherches du Boeing 777 qui avait disparu des radars le 8 mars 2014. Les recherches sont menées par la société britannique d’exploration maritime Ocean Infinity, spécialisée dans la robotique marine.Au total, 239 personnes se trouvaient à bord de l’appareil disparu, dont 153 Chinois, ainsi qu’une quarantaine de Malaisiens et des passagers de 13 autres nationalités dont quatre Français, des Australiens, des Indiens, des Américains et des Néerlandais. M. Loke, qui n’a pas précisé quand les recherches avaient repris, a indiqué que les détails sur leur durée n’avaient pas encore été négociés.”Nous sommes soulagés et très heureux que les recherches reprennent après une si longue interruption”, a déclaré à l’AFP Grace Nathan, une Malaisienne de 36 ans, qui a perdu sa mère dans la catastrophe aérienne.Jaquita Gonzales, 62 ans, épouse du superviseur de vol Patrick Gomes, a espéré que la reprise des recherches permettrait à sa famille d’enfin faire son deuil.”On veut juste savoir où est (l’avion) et ce qui s’est passé”, a-t-elle déclaré, “les souvenirs reviennent comme si c’était hier, c’est très frais dans nos têtes”.Le gouvernement malaisien avait annoncé fin décembre avoir approuvé le lancement de nouvelles recherches pour retrouver l’avion mystérieusement disparu.Le 13 décembre, le gouvernement “a accepté sur le principe la proposition d’Ocean Infinity” de poursuivre les investigations “dans une nouvelle zone estimée à 15.000 kilomètres carrés dans le sud de l’océan Indien”, avait précisé M. Loke.Les recherches dirigées par l’Australie avaient alors couvert 120.000 kilomètres carrés dans l’océan Indien, mais n’avaient permis de retrouver pratiquement aucune trace de l’avion, seuls quelques débris ayant été récupérés.- Zone “crédible” -“Ils ont rassemblé toutes les données et ils sont convaincus que la zone de recherche actuelle est plus crédible”, a ajouté mardi le ministre”. Ils nous ont convaincus qu’ils étaient prêts. C’est pourquoi le gouvernement malaisien poursuit dans cette voie”.Un contrat d’un montant de 70 millions de dollars (66 millions d’euros) a été conclu entre le gouvernement et Ocean Infinity. Mais la Malaisie ne versera pas cette somme à la compagnie si elle ne retrouve pas l’avion, aux termes de l’accord portant sur 18 mois, avait ajouté M. Loke en décembre. Les mêmes conditions avaient été appliquées pour les précédentes recherches de la compagnie. Malgré les recherches entreprises après la catastrophe, considérées comme les plus importantes de l’histoire de l’aviation, l’appareil n’a jamais été retrouvé.Kuala Lumpur avait déjà fait appel à cette entreprise en 2018 pour rechercher l’appareil, mais sans résultat.Auparavant, des recherches dirigées par l’Australie avaient eu lieu durant trois années, jusqu’en janvier 2017. La disparition du Boeing a longtemps fait l’objet d’une multitude de théories, notamment une évoquant un acte délibéré du pilote Zaharie Ahmad Shah, un professionnel expérimenté alors âgé de 53 ans.Un rapport rendu public par la Malaisie en 2018 a mis en exergue les défaillances du contrôle aérien et relevé que la trajectoire de l’avion avait été modifiée manuellement, mais n’a abouti à aucune conclusion définitive.
Face aux “dérives mafieuses”, les autonomistes corses contre les réformes juridiques
Face “aux dérives mafieuses” qui gangrènent la Corse, le pouvoir politique autonomiste local va proposer 30 mesures jeudi, refusant cependant les principales réformes juridiques envisagées pour lutter contre la criminalité organisée, à la stupéfaction des deux collectifs antimafia insulaires.Ce rapport de 81 pages du président autonomiste du conseil exécutif, Gilles Simeoni, consulté par l’AFP, doit être officiellement présenté jeudi lors d’une session spéciale de l’assemblée de Corse consacrée aux “dérives mafieuses”, à laquelle assistera le ministre de la Justice Gérald Darmanin, au lendemain d’une réunion de travail avec les autorités judiciaires de l’île.A cette occasion, l’assemblée de Corse accueillera également l’ancien maire de Palerme, Leoluca Orlando, qui viendra témoigner de son combat contre la mafia en Sicile.Cette session interviendra dans un climat très lourd, après le meurtre d’un jeune pompier avant Noël à Ajaccio, puis celui d’une étudiante de 18 ans, vraisemblablement ciblée par erreur, le 15 février à Ponte-Leccia (Haute-Corse), dans une île où le nombre d’homicides rapporté à la population est le plus élevé de France métropolitaine.Parmi les principales propositions des élus autonomistes corses, issues de deux ans d’échanges avec associations et collectifs, figurent la création d’une “instance consultative spécifique à la lutte contre les dérives mafieuses” et la volonté de “combattre les clichés positifs associés à la mafia”.Mais, dans ce qui est surtout un plaidoyer pour l’autonomie de l’île, Gilles Simeoni, ex-avocat pénaliste notamment d’Yvan Colonna, condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998 et décédé en 2022 après avoir été agressé par un codétenu à la prison d’Arles, fait part de son “désaccord” avec plusieurs mesures inspirées du droit italien et retenues dans la proposition de loi contre le narcotrafic adoptée à l’unanimité par le Sénat.Ces mêmes mesures pourtant demandées haut et fort par les collectifs antimafia.M. Simeoni se positionne ainsi contre la création d’un “délit d’association mafieuse” et réaffirme son “attachement au principe du jury populaire”, rejetant l’idée de “juridictions d’exception” et d’un parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco). “La plupart des comportements incriminés par le droit italien sont également prévus et réprimés par le droit français”, argumente l’élu dans son rapport, craignant que ces réformes puissent “ouvrir la porte à l’arbitraire”.- “Il faut se réveiller” -A cette lecture, “les bras nous en sont tombés”, a confié à l’AFP Léo Battesti, du collectif “a Maffia no, a Vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie).”Il n’y a presque plus personne qui pense comme ça en Corse, où même les plus grands humanistes ont compris que le plus liberticide ce sont les mafieux qui tuent, qui rackettent et menacent”, a-t-il regretté.Il s’agit de “réflexes pavloviens d’avocat” et “d’un vieux réflexe nationalo-nationaliste corse de défiance des juridictions d’exception”, a estimé celui qui est, lui-même, un ancien cadre du Front de libération national corse (FLNC), condamné en 1979 à neuf ans de prison pour une tentative d’attentat. “On est au XXIe siècle, il faut se réveiller”, a martelé le septuagénaire.”Déception indéniable et incompréhension” également pour le collectif Massimu Susini, qui regrette “d’abord un refus de considérer les mesures proposées par les associations et collectifs concernant les déchets, l’urbanisme et les différents secteurs soumis à l’emprise mafieuse”, a détaillé à l’AFP Lisandru Laban-Giuliani, membre du collectif.Concernant “les marchés publics”, cet assistant parlementaire de 24 ans pointe certes “des avancées minimes” et salue “la sensibilisation dans les établissements scolaires” aux logiques mafieuses.”Mais surtout il y a des reculs” sur les réformes pénales, qui ont pourtant été “défendues et votées par le sénateur autonomiste Paul-Toussaint Parigi”, issu du parti de Gilles Simeoni, souligne-t-il.Pire, il juge “honteux” que ce rapport veuille “que l’Assemblée de Corse puisse empêcher l’amélioration de l’arsenal juridique contre la mafia dans l’île” en empêchant que des mesures “votées à Paris s’appliquent en Corse”. “On marche complètement sur la tête”: “Nous, ce qu’on cherche, c’est le bien de la Corse face aux appétits mafieux. Les gens en Corse sont assez désespérés. (…) Et là , l’engagement politique est très loin d’être rempli”, conclut-il.
Face aux “dérives mafieuses”, les autonomistes corses contre les réformes juridiques
Face “aux dérives mafieuses” qui gangrènent la Corse, le pouvoir politique autonomiste local va proposer 30 mesures jeudi, refusant cependant les principales réformes juridiques envisagées pour lutter contre la criminalité organisée, à la stupéfaction des deux collectifs antimafia insulaires.Ce rapport de 81 pages du président autonomiste du conseil exécutif, Gilles Simeoni, consulté par l’AFP, doit être officiellement présenté jeudi lors d’une session spéciale de l’assemblée de Corse consacrée aux “dérives mafieuses”, à laquelle assistera le ministre de la Justice Gérald Darmanin, au lendemain d’une réunion de travail avec les autorités judiciaires de l’île.A cette occasion, l’assemblée de Corse accueillera également l’ancien maire de Palerme, Leoluca Orlando, qui viendra témoigner de son combat contre la mafia en Sicile.Cette session interviendra dans un climat très lourd, après le meurtre d’un jeune pompier avant Noël à Ajaccio, puis celui d’une étudiante de 18 ans, vraisemblablement ciblée par erreur, le 15 février à Ponte-Leccia (Haute-Corse), dans une île où le nombre d’homicides rapporté à la population est le plus élevé de France métropolitaine.Parmi les principales propositions des élus autonomistes corses, issues de deux ans d’échanges avec associations et collectifs, figurent la création d’une “instance consultative spécifique à la lutte contre les dérives mafieuses” et la volonté de “combattre les clichés positifs associés à la mafia”.Mais, dans ce qui est surtout un plaidoyer pour l’autonomie de l’île, Gilles Simeoni, ex-avocat pénaliste notamment d’Yvan Colonna, condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998 et décédé en 2022 après avoir été agressé par un codétenu à la prison d’Arles, fait part de son “désaccord” avec plusieurs mesures inspirées du droit italien et retenues dans la proposition de loi contre le narcotrafic adoptée à l’unanimité par le Sénat.Ces mêmes mesures pourtant demandées haut et fort par les collectifs antimafia.M. Simeoni se positionne ainsi contre la création d’un “délit d’association mafieuse” et réaffirme son “attachement au principe du jury populaire”, rejetant l’idée de “juridictions d’exception” et d’un parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco). “La plupart des comportements incriminés par le droit italien sont également prévus et réprimés par le droit français”, argumente l’élu dans son rapport, craignant que ces réformes puissent “ouvrir la porte à l’arbitraire”.- “Il faut se réveiller” -A cette lecture, “les bras nous en sont tombés”, a confié à l’AFP Léo Battesti, du collectif “a Maffia no, a Vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie).”Il n’y a presque plus personne qui pense comme ça en Corse, où même les plus grands humanistes ont compris que le plus liberticide ce sont les mafieux qui tuent, qui rackettent et menacent”, a-t-il regretté.Il s’agit de “réflexes pavloviens d’avocat” et “d’un vieux réflexe nationalo-nationaliste corse de défiance des juridictions d’exception”, a estimé celui qui est, lui-même, un ancien cadre du Front de libération national corse (FLNC), condamné en 1979 à neuf ans de prison pour une tentative d’attentat. “On est au XXIe siècle, il faut se réveiller”, a martelé le septuagénaire.”Déception indéniable et incompréhension” également pour le collectif Massimu Susini, qui regrette “d’abord un refus de considérer les mesures proposées par les associations et collectifs concernant les déchets, l’urbanisme et les différents secteurs soumis à l’emprise mafieuse”, a détaillé à l’AFP Lisandru Laban-Giuliani, membre du collectif.Concernant “les marchés publics”, cet assistant parlementaire de 24 ans pointe certes “des avancées minimes” et salue “la sensibilisation dans les établissements scolaires” aux logiques mafieuses.”Mais surtout il y a des reculs” sur les réformes pénales, qui ont pourtant été “défendues et votées par le sénateur autonomiste Paul-Toussaint Parigi”, issu du parti de Gilles Simeoni, souligne-t-il.Pire, il juge “honteux” que ce rapport veuille “que l’Assemblée de Corse puisse empêcher l’amélioration de l’arsenal juridique contre la mafia dans l’île” en empêchant que des mesures “votées à Paris s’appliquent en Corse”. “On marche complètement sur la tête”: “Nous, ce qu’on cherche, c’est le bien de la Corse face aux appétits mafieux. Les gens en Corse sont assez désespérés. (…) Et là , l’engagement politique est très loin d’être rempli”, conclut-il.