Dermatose: la mobilisation se poursuit au lendemain de la visite de Genevard

La mobilisation se poursuit mardi contre la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), avec plusieurs axes routiers toujours bloqués dans le Sud-Ouest, au lendemain de la visite en Occitanie de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, venue défendre sa stratégie.Le Premier ministre Sébastien Lecornu tient à 10H30 à Matignon une réunion sur l’agriculture, avec les ministres concernés par cette crise.En Haute-Garonne, l’autoroute A64 est toujours bloquée au niveau de Carbonne, où les agriculteurs ont passé une quatrième nuit, ainsi qu’au niveau de Muret, où de la terre et des bottes de paille ont été installées sur la chaussée lundi par une intersyndicale (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne).”Au vu des annonces de la ministre hier (les blocages) ne sont pas prêt de se lever”, a déclaré à l’AFP Guillaume Bénazet, secrétaire départemental Haute-Garonne des jeunes agriculteurs. “Tout ce qu’on avait proposé, notamment la fin de l’abattage total, rien n’a été étudié. Donc on continue”, a-t-il poursuivi. “Il n’y a aucune raison, vu la position de la ministre, que les blocages ne continuent pas”, a confirmé Jonathan Kirchner, secrétaire général de la Confédération paysanne 31, syndicat qui réclame de concert avec la Coordination rurale la fin de l’abattage systématique et l’extension générale de la vaccination.En Gironde, l’A63 était toujours fermé à la circulation au niveau de Cestat, où s’est produit lundi soir un accident faisant un blessé grave lorsque deux voitures ont tenté de rejoindre un tronçon fermé, a indiqué la préfecture. Lundi, Annie Genevard a assuré “entendre” la détresse des éleveurs lors d’une réunion de crise à la préfecture de Toulouse, après avoir assisté à la vaccination d’un troupeau de blondes d’Aquitaine en Haute-Garonne. L’élargissement du territoire de vaccination dans le Sud-Ouest, visant 600.000 à 1 million de bovins, est “un premier infléchissement du protocole”, a estimé la ministre tout en rappelant que les “trois piliers” de la stratégie sanitaire restaient l’abattage systématique dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.”Les autres pays n’abattent plus, ce n’est pas vrai”, a assuré lundi Sébastien Rey, éleveur tarnais présent sur le barrage de la rocade albigeoise, se disant “écœuré” par les propos d’Annie Genevard.Une “cellule de dialogue scientifique” réunissant experts en santé animale et représentants professionnels va être créée dès mardi, a ajouté lundi soir dans un communiqué le ministère.En dépit d’un nouveau cas de DNC détecté dimanche dans une petite ferme de l’Aude, où les dix bovins du foyer ont été euthanasiés, la ministre a souligné plus tôt lundi que tous les cas étaient désormais éradiqués et que la situation était “sous contrôle”.

Polémique “sales connes”: Brigitte Macron se dit “désolée” si elle a “blessé les femmes victimes”

Brigitte Macron s’est dite “désolée” lundi soir si elle a “blessé les femmes victimes” de violences sexuelles, réagissant pour la première fois dans une interview au média Brut à la polémique créée par ses propos tenus à l’encontre de militantes féministes qu’elle avait qualifiées de “sales connes”.”Je suis désolée si j’ai blessé les femmes victimes, c’est à elles et à elles seules que je pense”, a déclaré l’épouse du président de la République, avant d’ajouter que ses propos étaient privés, et destinés à “quatre personnes”. Interrogée pour savoir si elle regrettait ces paroles tenues en marge d’un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, elle a répondu: “Je ne peux pas regretter. Je suis effectivement l’épouse du président de la République, mais je suis avant tout moi-même. Et donc quand je suis dans le privé je peux me lâcher de manière absolument pas adéquate”.L’épouse du chef de l’État avait tenu ces propos début décembre en évoquant des militantes féministes qui avaient interrompu un spectacle d’Ary Abittan, accusé de viol mais ayant bénéficié d’un non-lieu de la justice. Les mots de Brigitte Macron avaient été captés sur une vidéo publiée par le site de l’hebdomadaire Public.En coulisse avec l’artiste, la Première dame dit avoir voulu le rassurer et répondre à “sa peur” au lendemain de ces incidents qui avaient perturbé son spectacle la veille.”J’avais besoin de rassurer. Je voulais rassurer, certainement maladroitement, mais je n’avais pas d’autres mots à ma disposition à ce moment là”, a encore expliqué la Première dame, faisant valoir son “droit de parler” et son “droit de penser”. Elle a précisé qu’elle ignorait que ces échanges étaient filmés.Quatre militantes du collectif féministe #NousToutes, portant des masques à l’effigie d’Ary Abittan avec la mention “violeur”, avaient interrompu son spectacle le 6 décembre dans la salle parisienne des Folies Bergère, scandant “Abittan violeur”.Fin 2021, l’humoriste avait été accusé de viol par une jeune femme qu’il fréquentait depuis quelques semaines. Après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier, mais son retour sur scène est depuis contesté par des féministes protestant régulièrement aux abords des salles où il se produit.Dans cette interview à Brut réalisée en extérieur de façon apparemment impromptue, Brigitte Macron réaffirme son engagement en faveur des victimes de violences et de harcèlement. “Quand on me demande de l’aide, je le fais toujours sur ce sujet parce que c’est une priorité”, dit-elle, tout en revendiquant de la discrétion dans les actions qu’elle peut conduire. “Tout ce qui leur arrive me regarde”, ajoute-t-elle.Les propos de Brigitte Macron ont provoqué une vague de soutien envers les militantes féministes, de nombreuses actrices ou célébrités publiant des messages sur les réseaux sociaux affirmant: “Moi aussi je suis une sale conne”.

“Des cancers plein le village”: la face sombre du recyclage au Vietnam

Lanh est convaincue que les tonnes de plastique recyclées dans son village près de Hanoï, au Vietnam, ont provoqué le cancer du sang de son mari, mais elle continue de passer ses journées à trier les ordures pour pouvoir payer ses frais médicaux.Accroupie entre des montagnes de plastique, elle arrache minutieusement les étiquettes de bouteilles de Coca-Cola, d’Evian et de thé local afin qu’elles puissent être fondues et transformées en petits granulés réutilisables.”Ce travail est extrêmement sale. La pollution environnementale est vraiment très importante”, témoigne cette femme de 64 ans, qui a demandé à n’être identifiée que par son prénom. “Il y a des cas de cancer plein le village, des gens qui n’attendent plus que de mourir.”Situé au sud de Hanoï, la capitale vietnamienne étouffée par le smog, Xa Cau est l’un des centaines de villages dits “artisanaux” qui recyclent une petite partie des 1,8 million de tonnes de déchets plastique générées chaque année au Vietnam.Le recyclage vaut mieux que les décharges sauvages, mais les méthodes rudimentaires utilisées localement et le manque de règlementation génèrent des émissions dangereuses et exposent les ouvriers à des produits chimiques toxiques, selon les experts. “Le contrôle de la pollution de l’air est nul dans ce type d’installations”, pointe Hoang Thanh Vinh, spécialiste du sujet au sein du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). “ La manière actuelle de recycler dans les villages n’est absolument pas bonne pour l’environnement.”- Bouée de sauvetage -La plupart des déchets vient du Vietnam, dont l’appétit de consommation a explosé avec la rapide croissance économique du pays, peuplé de 100 millions d’habitants. Mais une partie vient aussi d’autres pays d’Asie, ainsi que d’Europe et des États-Unis, qui en envoient chaque année des centaines de milliers de tonnes. “Les déchets nationaux ne suffisent pas. Je dois importer de l’étranger”, confirme Dinh, la voix couverte par le vacarme des lourdes machines de son usine de granulés de polypropylène à Minh Khai, un autre “village de plastique” près de Hanoï. Le secteur a été une bouée de sauvetage pour beaucoup de villageois, créant emplois et revenus dans des communautés en difficulté.”Cette activité nous permet de nous enrichir”, se félicite Nguyen Thi Tuyen, 58 ans, qui vit avec son mari dans une maison à deux étages à Xa Cau. “Aujourd’hui, toutes les maisons sont en dur, alors que nous n’étions avant qu’un village de paysans.”- “Forcément des effets” -Le gouvernement vietnamien a pris des mesures pour limiter les dégâts environnementaux, en interdisant notamment de brûler les déchets non recyclables ou en encourageant à construire des usines plus modernes et plus propres.Mais les déchets inutilisables continuent d’être brûlés ou jetés dans des terrains vagues, et les eaux usées non traitées sont souvent déversées directement dans les cours d’eau, relève Hoang Thanh Vinh. D’après le spécialiste, une analyse de sédiments a révélé à Minh Khai “une contamination très élevée au plomb et la présence de dioxines”, ainsi que de furane : autant de substances associées au cancer.L’espérance de vie de leurs habitants était inférieure de 10 ans à la moyenne nationale en 2008, d’après le ministère de l’Environnement.Il n’existe pas de données sur les taux de cancer dans les villages, et ni les autorités locales ni le ministère de l’Environnement n’ont répondu aux sollicitations de l’AFP.Tous les ouvriers interrogés par l’AFP à Xa Cau et Minh Khai ont affirmé avoir des collègues ou des proches atteints d’un cancer.L’exposition prolongée à cet “environnement toxique” expose inévitablement les habitants à des “risques sanitaires” élevés, observe Xuan Quach, coordinateur de l’organisation Alliance zéro déchet Vietnam.”Faire ce travail a forcément des effets sur la santé”, estime Dat, 60 ans, qui trie du plastique à Xa Cau depuis dix ans. “Dans ce village, les cas de cancer ne manquent pas.”

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“Des cancers plein le village”: la face sombre du recyclage au Vietnam

Lanh est convaincue que les tonnes de plastique recyclées dans son village près de Hanoï, au Vietnam, ont provoqué le cancer du sang de son mari, mais elle continue de passer ses journées à trier les ordures pour pouvoir payer ses frais médicaux.Accroupie entre des montagnes de plastique, elle arrache minutieusement les étiquettes de bouteilles de Coca-Cola, d’Evian et de thé local afin qu’elles puissent être fondues et transformées en petits granulés réutilisables.”Ce travail est extrêmement sale. La pollution environnementale est vraiment très importante”, témoigne cette femme de 64 ans, qui a demandé à n’être identifiée que par son prénom. “Il y a des cas de cancer plein le village, des gens qui n’attendent plus que de mourir.”Situé au sud de Hanoï, la capitale vietnamienne étouffée par le smog, Xa Cau est l’un des centaines de villages dits “artisanaux” qui recyclent une petite partie des 1,8 million de tonnes de déchets plastique générées chaque année au Vietnam.Le recyclage vaut mieux que les décharges sauvages, mais les méthodes rudimentaires utilisées localement et le manque de règlementation génèrent des émissions dangereuses et exposent les ouvriers à des produits chimiques toxiques, selon les experts. “Le contrôle de la pollution de l’air est nul dans ce type d’installations”, pointe Hoang Thanh Vinh, spécialiste du sujet au sein du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). “ La manière actuelle de recycler dans les villages n’est absolument pas bonne pour l’environnement.”- Bouée de sauvetage -La plupart des déchets vient du Vietnam, dont l’appétit de consommation a explosé avec la rapide croissance économique du pays, peuplé de 100 millions d’habitants. Mais une partie vient aussi d’autres pays d’Asie, ainsi que d’Europe et des États-Unis, qui en envoient chaque année des centaines de milliers de tonnes. “Les déchets nationaux ne suffisent pas. Je dois importer de l’étranger”, confirme Dinh, la voix couverte par le vacarme des lourdes machines de son usine de granulés de polypropylène à Minh Khai, un autre “village de plastique” près de Hanoï. Le secteur a été une bouée de sauvetage pour beaucoup de villageois, créant emplois et revenus dans des communautés en difficulté.”Cette activité nous permet de nous enrichir”, se félicite Nguyen Thi Tuyen, 58 ans, qui vit avec son mari dans une maison à deux étages à Xa Cau. “Aujourd’hui, toutes les maisons sont en dur, alors que nous n’étions avant qu’un village de paysans.”- “Forcément des effets” -Le gouvernement vietnamien a pris des mesures pour limiter les dégâts environnementaux, en interdisant notamment de brûler les déchets non recyclables ou en encourageant à construire des usines plus modernes et plus propres.Mais les déchets inutilisables continuent d’être brûlés ou jetés dans des terrains vagues, et les eaux usées non traitées sont souvent déversées directement dans les cours d’eau, relève Hoang Thanh Vinh. D’après le spécialiste, une analyse de sédiments a révélé à Minh Khai “une contamination très élevée au plomb et la présence de dioxines”, ainsi que de furane : autant de substances associées au cancer.L’espérance de vie de leurs habitants était inférieure de 10 ans à la moyenne nationale en 2008, d’après le ministère de l’Environnement.Il n’existe pas de données sur les taux de cancer dans les villages, et ni les autorités locales ni le ministère de l’Environnement n’ont répondu aux sollicitations de l’AFP.Tous les ouvriers interrogés par l’AFP à Xa Cau et Minh Khai ont affirmé avoir des collègues ou des proches atteints d’un cancer.L’exposition prolongée à cet “environnement toxique” expose inévitablement les habitants à des “risques sanitaires” élevés, observe Xuan Quach, coordinateur de l’organisation Alliance zéro déchet Vietnam.”Faire ce travail a forcément des effets sur la santé”, estime Dat, 60 ans, qui trie du plastique à Xa Cau depuis dix ans. “Dans ce village, les cas de cancer ne manquent pas.”

Attentat à Sydney: l’enquête avance, le gouvernement évoque “l’idéologie de l’Etat islamique”

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a indiqué mardi que les auteurs de l’attentat meurtrier sur une plage de Sydney étaient probablement “motivés par l’idéologie” du groupe “Etat islamique” alors que l’enquête apporte un faisceau d’indices croissant.Dimanche soir, Sajid et Naveed Akram, un père et son fils, ont ouvert le feu à au moins 40 reprises, pendant une dizaine de minutes sur la foule rassemblée sur la plage de Bondi pour la fête juive de Hanouka, faisant au moins 15 morts et 42 blessés.Les autorités ont qualifié l’attentat d’antisémite mais n’avaient jusque-là donné que peu de détails sur les motivations des assaillants.Mardi, Anthony Albanese a évoqué une radicalisation des deux assaillants avant l’attentat. “Il semblerait que cela ait été motivé par l’idéologie de l’Etat islamique” (EI) a déclaré le chef du gouvernement à la chaîne nationale ABC.- Voyage aux Philippines -Le véhicule retrouvé près de la plage de Bondi était immatriculé au nom du fils, contenait deux drapeaux de l’Etat islamique et des engins explosifs improvisés, a déclaré plus tard Mal Lanyon, responsable de la police de Nouvelle-Galles-du-Sud.M. Lanyon a précisé que la police enquêtait sur un récent voyage aux Philippines effectué par le père et le fils. Le Bureau de l’Immigration des Philippines a confirmé mardi que le père et le fils s’étaient rendus dans le pays entre le 1er et le 28 novembre, respectivement avec un passeport indien et australien, et que leur finale était la région de Davao, sur l’île méridionale de Mindanao.De petits groupes de combattants islamistes ayant prêté allégeance à l’Etat islamique (EI) subsistent sur l’île de Mindanao, en dépit de la signature d’un pacte de paix en 2014 entre le gouvernement et le Front islamique de libération Moro.Selon M. Albanese, le plus jeune assaillant, Naveed Akram, 24 ans, avait fait l’objet de vérifications des renseignements australiens en 2019, sans paraître constituer à l’époque de menace immédiate. “Il a attiré leur attention en raison de ses relations avec d’autres”, “deux des personnes avec lesquelles il était associé ont été inculpées et sont allées en prison, mais il n’a pas été considéré à l’époque comme un potentiel suspect”, a rapporté M. Albanese.Le jour de l’attaque, l’homme a dit à sa mère qu’il partait en ville pour pêcher, selon des médias.Les autorités pensent qu’il s’est en fait retranché dans un appartement de location avec son père pour préparer l’attaque.Armés de fusils, les deux hommes ont criblé la plage de balles pendant dix minutes avant que la police n’abatte Sajid, âgé de 50 ans.Arrêté par la police et grièvement blessé, Naveed se trouve lui, dans le coma à l’hôpital, sous la surveillance des forces de l’ordre. Le Premier ministre s’est rendu mardi au chevet d’Ahmed Al Ahmed, qui a réussi à arracher le fusil d’un des assaillants.”Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur”, a souligné M. Albanese.Grièvement blessé, et cloué au lit, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes qui lui souhaitent du bien dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux mardi matin.- “Prendre les mesures adéquates” -Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force cet attentat qui a tué 15 personnes âgées de 10 ans à 87 ans, dont un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans, Eli Schlanger et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en Ukraine.Pour le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu, la décision australienne de reconnaitre la Palestine plus tôt cette année a mis de “l’huile sur le feu de l’antisémitisme”.Le gouvernement a “échoué à prendre des mesures adéquates pour protéger la communauté juive” a déclaré à l’AFP le président de l’Australian jewish association.Les chefs des Etats et territoires d’Australie se sont réunis lundi pour convenir du renforcement de la “législation sur les armes à feu”, qui a permis au père Sajid Akram de posséder six armes.Le pays n’avait pas été frappé par une telle tuerie depuis le massacre de Port Arthur en 1996, qui avait fait 35 victimes en Tasmanie, au sud de l’Australie. L’attentat avait été suivi d’un programme de rachat d’armes et de nouvelles restrictions sur les armes semi-automatiques.