Ultime vote sur le budget de la Sécu à l’Assemblée, tractations sous tension sur celui de l’Etat

Sauf surprise, l’Assemblée nationale devrait définitivement adopter mardi le budget de la Sécurité sociale pour 2026, un succès arraché à force de concessions par Sébastien Lecornu, qui risque toutefois de ne pas réussir le même pari pour le budget de l’État, à l’issue bien plus incertaine.Alors qu’approche la date butoir du 31 décembre, l’heure est aux dernières tractations. Tous les yeux sont désormais braqués sur le projet de loi de finances (PLF), avec des négociations décisives jusqu’au weekend.Il y a une semaine pourtant, beaucoup doutaient d’une possible adoption du premier des deux textes budgétaires, la loi de financement de la Sécurité sociale, qui doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites.Pour le PS, qui a érigé cette mesure en condition de sa non-censure, l’étape doit marquer le succès de sa stratégie de négociation avec l’exécutif. Et pour le Premier ministre, elle couronnerait au moins temporairement sa méthode du compromis.Après un dernier passage express au Sénat vendredi, le texte revient mardi dans l’hémicycle. Si les députés renouvellent le scrutin serré de la semaine dernière (247 voix contre 234), le texte deviendrait le premier budget adopté sans 49.3 sous ce quinquennat. Les socialistes, quoique dans l’opposition, avaient consenti à massivement voter pour. Hésitant jusqu’au dernier moment à voter contre, les Ecologistes s’étaient en majorité abstenus. Et malgré les consignes d’abstention de leur parti, 18 députés LR et 9 Horizons l’avaient soutenu.Au gouvernement, une issue semblable est attendue mardi, même s’il “faut veiller à ce qu’il n’y ait pas de démobilisation” dans l’hémicycle, concède un ministre.Les Insoumis appellent eux les écologistes à changer leur vote : “j’espère que certains auront réfléchis ce week-end”, a lancé mardi en conférence de presse le député LFI Hadrien Clouet, évoquant un budget qui mettra les hôpitaux “à l’os”.”Il n’y a pas de logique” à changer de vote, a répondu Léa Balage El Mariky, porte-parole du groupe écologiste, estimant que l’abstention majoritaire du groupe ne serait pas “un soutien” au texte, mais à “un certain nombre d’avancées” obtenues par les parlementaires.- “Que ça s’arrête” -Tout au long des débats, le gouvernement a vu sa copie profondément remaniée par les députés, qui ont supprimé le gel des pensions de retraite et minima sociaux, et contraint l’exécutif à renoncer à doubler les franchises médicales.Les syndicats FO et CGT ont toutefois appelé à des rassemblements devant l’Assemblée, critiquant notamment la limitation de la durée des arrêts maladie, ou une taxe sur les mutuelles dont ils craignent la répercussion sur les cotisations.”Cette TVA sur la santé, cette taxe d’un milliard, pèsera à terme sur nos concitoyens”, a prévenu le président de la Mutualité, Eric Chenut, mardi matin sur RTL, annonçant que les complémentaires à statut mutualiste augmenteront leurs cotisations en 2026 en moyenne de 4,3% (contrats individuels) et 4,7% (contrats d’entreprise).Quant au déficit anticipé pour la Sécurité sociale, il serait de 19,4 milliards d’euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Mais au prix de transferts de 4,5 milliards d’euros des caisses de l’Etat vers celles de la Sécu.Des transferts qui contribuent à compliquer l’équation pour le budget de l’Etat, où ils doivent être compensés.La copie du budget de l’Etat adoptée lundi au Sénat, qui a peiné à trouver des économies significatives dans les dépenses, porterait le déficit à 5,3% du PIB. Or le gouvernement a placé l’objectif à 5%.Une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs doit tenter de trouver un accord vendredi et possiblement samedi, une opération périlleuse au vu des divergences entre les deux chambres.Les négociations avant et pendant la CMP porteront notamment sur la question des recettes, alors que les socialistes réclament des mesures de justice fiscale, quand la droite se montre intransigeante dans son refus de nouveaux prélèvements.Même en cas d’accord, il faudra encore qu’il puisse être adopté la semaine prochaine à l’Assemblée. Et ce alors que les socialistes promettent cette fois de s’abstenir au mieux, et les Écologistes de voter contre.Autres possibilités: utiliser le 49.3 en s’assurant d’une non-censure dans la foulée, ou se résoudre à une loi spéciale, avec une reprise des négociations en janvier.Une dernière option loin de remporter l’enthousiasme général.”Il faut que ça s’arrête cette séquence budgétaire”, estime un cadre socialiste. “On connaît toutes les données du problème. Si le compromis est possible, alors il faut qu’il ait lieu maintenant.”

Ecole inclusive: les AESH, un métier “si beau” mais si mal considéré

Sans elles, pas d’école inclusive: les AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap), des femmes dans leur grande majorité, sont indispensables mais si précaires et mal considérées que le métier peine à attirer, laissant des centaines d’enfants en grande difficulté sans accompagnement.Sheynesse Tani, 33 ans, est AESH dans le 15e arrondissement de Marseille. Elle décrit à l’AFP une vraie “vocation”: “notre rôle c’est de créer les conditions pour que l’élève puisse entrer dans les apprentissages, ça crée un lien incroyable”. L’intégration à l’école des enfants porteurs d’un handicap, prévue par la loi depuis 2005, repose principalement sur les AESH comme Sheynesse.Pourtant, selon des chiffres de l’Education nationale, à la rentrée de septembre, près de 49.000 élèves en situation de handicap étaient en attente d’un tel accompagnement, dont plus de 7.500 dans l’académie d’Aix-Marseille, la plus mal dotée en la matière.C’est “un métier si beau” mais un vrai sacerdoce, résume Sheynesse Tani: à ses débuts, elle a accompagné un enfant “qui criait, qui frappait”. “Je gagnais 698 euros par mois, je me faisais frapper, il faut être folle pour accepter ça…”Mardi, à l’appel d’une intersyndicale enseignante, elles manifestent dans toute la France, aux côtés des personnels enseignants, pour réclamer un statut de fonctionnaire.- “Grande précarité” -“Elles ont une expertise, elles minimisent les crises des élèves et, pourtant, elles sont très mal considérées”, explique Frédéric Grimaud, professeur des écoles et chercheur, auteur d’une étude sur les AESH pour le syndicat FSU-Snuipp, majoritaire dans le 1er degré.Il a interrogé plus de 2.600 AESH et peut dresser leur profil: le plus souvent des femmes, très éloignées de l’emploi, de plus de 50 ans.En temps partiel imposé (24 heures maximum soit le temps que passe un enfant à l’école), au mieux en CDI mais pas fonctionnaires, elles sont “dans une grande précarité”. “J’en connais qui font le marché aux puces le matin avant l’école, c’est du bricolage”, raconte-t-il.Plus que la précarité, ce que regrette Sabine Savelli, AESH à Marseille également, c’est d’être “invisible”. Ca commence dès le recrutement, selon elle: les AESH sont “jetées dans une classe”, sans réelle formation. En 60 heures seulement, elles n’apprennent “pas du tout comment exercer (leur) métier”.Reformuler les consignes, les traduire avec des signes pour les enfants dits “non-verbaux”, qui ne parlent pas, gérer leur fatigue, leurs colères: “on l’apprend sur le tas”.- Pas de casier ni de place -Pourtant dans les écoles, les AESH n’ont “pas de place”, poursuit Frédéric Grimaud. Ni enseignantes ni personnel municipal, elles n’ont pas de casier pour poser leurs affaires, de salle pour se reposer ou manger.Mais surtout, insiste-t-il, elles ne sont représentées dans aucune instance: ni au conseil de classe, ni au conseil d’école ni même lors des réunions avec les parents.Une professeure des écoles, rencontrée par l’AFP lors d’une manifestation, lâche: “moi, je les considère comme mes égales, ce sont des collaboratrices, s’il en manque une, tout s’écroule… et pourtant elles sont vues comme inférieures”.  Un manque de place et de considération, exacerbé par la carence de personnel. “On doit souvent gérer plusieurs enfants, aux situations très différentes”, déplore Sabine Savelli. Contacté par l’AFP, le rectorat a indiqué que, si le taux de carence s’établissait à 33% en septembre, fin octobre “le taux effectif d’élèves accompagnés s’établit à 92%”.Mais ces chiffres cachent, selon Frédéric Grimaud, une réalité plus nuancée. “La plupart des enfants partagent leur AESH avec d’autres”, détaille-t-il. “On réduit le temps avec elle dans les prescriptions et un enfant à qui on aura prescrit 18 heures d’AESH par exemple n’en aura que 9”.Résultat: une “scolarité hachée”, “on conseille aux parents de ne pas les mettre à l’école les demi-journées où ils n’ont pas d’AESH”.Selon un rapport parlementaire rendu public mardi, le ratio moyen d’élèves par équivalent temps plein d’AESH, à 6,8 en 2024, constitue “un indice fort de l’état de saturation des effectifs déployés”. Le député socialiste rapporteur de cette commission d’enquête, Sébastien Saint-Pasteur, plaide pour une revalorisation du statut qui “aura une plus-value importante sur l’attractivité” du métier, soulignant que “des familles ne seront pas obligées d’arrêter de travailler, des enfants auront des réussites éducatives plus fortes, et donc des insertions professionnelles plus épanouies”.

BBC says will fight Trump’s $10 bn defamation lawsuit

The BBC said Tuesday it would fight a $10-billion lawsuit brought by US President Donald Trump against the British broadcaster over a documentary that edited his 2021 speech ahead of the US Capitol riot.”As we have made clear previously, we will be defending this case,” a BBC spokesperson said in a statement sent to AFP, adding the company would not be making “further comment on ongoing legal proceedings.”The lawsuit, filed in federal court in Miami, seeks “damages in an amount not less than $5,000,000,000” for each of two counts against the British broadcaster, for alleged defamation and violation of the Florida Deceptive and Unfair Trade Practices Act.The video that triggered the lawsuit spliced together two separate sections of Trump’s speech on January 6, 2021 in a way that made it appear he explicitly urged supporters to attack the Capitol, where lawmakers were certifying Joe Biden’s 2020 election win.The lawsuit comes as the UK government on Tuesday launched the politically sensitive review of the BBC’s Royal Charter, which outlines the corporation’s funding and governance and needs to be renewed in 2027.As part of the review, it launched a public consultation on issues including the role of “accuracy” in the BBC’s mission and contentious reforms to the corporation’s funding model, which currently relies on a mandatory fee for anyone in the country who watches television.Minister Stephen Kinnock stressed after the lawsuit was filed that the UK government “is a massive supporter of the BBC”.The BBC has “been very clear that there is no case to answer in terms of Mr Trump’s accusation on the broader point of libel or defamation. I think it’s right the BBC stands firm on that point,” Kinnock told Sky News on Tuesday.Trump, 79, had said the lawsuit was imminent, claiming the BBC had “put words in my mouth”, even positing that “they used AI or something.”The documentary at issue aired last year before the 2024 election, on the BBC’s “Panorama” flagship current affairs program.- Apology letter -“The formerly respected and now disgraced BBC defamed President Trump by intentionally, maliciously, and deceptively doctoring his speech in a brazen attempt to interfere in the 2024 Presidential Election,” a spokesperson for Trump’s legal team said in a statement to AFP.”The BBC has a long pattern of deceiving its audience in coverage of President Trump, all in service of its own leftist political agenda,” the statement added.The British Broadcasting Corporation, whose audience extends well beyond the United Kingdom, faced a period of turmoil last month after a media report brought renewed attention to the edited clip.The scandal led the BBC director general, Tim Davie, and the organisation’s top news executive, Deborah Turness, to resign.Trump’s lawsuit says the edited speech in the documentary was “fabricated and aired by the Defendants one week before the 2024 Presidential Election in a brazen attempt to interfere in and influence the Election’s outcome to President Trump’s detriment.”The BBC has denied Trump’s claims of legal defamation, though BBC chairman Samir Shah has sent Trump a letter of apology.Shah also told a UK parliamentary committee last month the broadcaster should have acted sooner to acknowledge its mistake after the error was disclosed in a memo, which was leaked to The Daily Telegraph newspaper.The BBC lawsuit is the latest in a string of legal actions Trump has taken against media companies in recent years, several of which have led to multi-million-dollar settlements.

Stocks retreat ahead of US jobs, oil drops on Ukraine hopes

Stock markets mostly fell Tuesday as investors prepared for key US jobs and inflation data, while oil prices slumped on renewed hopes for an end to Russia’s war in Ukraine.A deal to end the war could ease sanctions on Russian oil, adding to oversupply concerns already weighing on the market.International oil benchmark Brent dropped below $60 per barrel for the first time since May, while the main US crude contract WTI also declined.US President Donald Trump said Monday that a deal to end the Ukraine war was closer than ever, after Washington said it offered Kyiv NATO-like security guarantees and voiced confidence Moscow would accept.”I think we’re closer now than we have been ever,” Trump told reporters, after he spoke to Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky and a host of European leaders.European defence stocks slid Tuesday following the update on the talks, analysts said. “A peace deal between Russia and the Ukraine looks to be back on the agenda but there have already been multiple false dawns this year,” noted Derren Nathan, head of equity research at Hargreaves Lansdown.London and Frankfurt stock markets both slid, while Paris ticked up, after Asian markets closed lower.Weak UK jobs data strengthened expectations that the Bank of England will trim borrowing costs on Thursday. The European Central Bank is set to hold interest rates steady this week.Investors’ attention turns to the release later in the day of US November jobs data and the delayed reading for October, which will be followed on Thursday by consumer price index figures.”From a market perspective, the most important question is whether the report opens the door for more rate cuts in the early part of next year,” said Jim Reid, managing director at Deutsche Bank.He added that a softer labour market could support bets for further Federal Reserve rate cuts. Worries over the tech sector were also weighing on sentiment, with recent warnings about an AI-fuelled bubble compounded by disappointing earnings last week from Oracle and Broadcom.Speculation that vast sums invested in artificial intelligence will take some time to make returns, if at all, has also acted as a drag.Seoul lost more than two percent, while Tokyo, Hong Kong and Shanghai were all down more than one percent. The yen held gains against the dollar ahead of an expected rate hike by the Bank of Japan on Friday.- Key figures at around 1050 GMT -London – FTSE 100: DOWN 0.3 percent at 9,720.34 pointsParis – CAC 40: UP 0.1 percent at 8,131.27 Frankfurt – DAX: DOWN 0.3 percent at 24,169.16Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.6 percent at 49,383.29 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 1.5 percent at 25,235.41 (close)Shanghai – Composite: DOWN 1.1 percent at 3,824.81 (close)New York – Dow: DOWN 0.1 percent at 48,416.56 points (close)Euro/dollar: UP at $1.1760 from $1.1750 on MondayDollar/yen: DOWN at 154.89 yen from 155.25Pound/dollar: UP at $1.3422 from $1.3372Euro/pound: DOWN at 87.61 pence from 87.87Brent North Sea Crude: DOWN 1.6 percent at $59.62 per barrelWest Texas Intermediate: DOWN 1.7 percent at $55.85 per barrel

L’accusation prend ses réquisitions au procès de Lafarge pour financement du terrorisme

“C’est l’histoire d’un dérapage”: l’accusation a commencé à réquérir mardi au procès du cimentier français Lafarge et de huit anciens responsables, soupçonnés d’avoir payé des groupes jihadistes en Syrie jusqu’en 2014, dont le groupe Etat islamique (EI), dans le but d’y maintenir l’activité d’une cimenterie, en pleine guerre civile.Au terme de quatre semaines de débats, et après les plaidoiries des parties civiles, la parole est désormais donnée aux deux représentantes du parquet national antiterroriste (Pnat) à l’encontre des prévenus, jugés pour financement d’entreprises terroristes et pour certains aussi pour non-respect de sanctions financières internationales.”Nous ne sommes pas dans une affaire financière mais dans une affaire de nature terroriste”, a débuté Aurélie Valente. Pour la procureure, “peu importe le niveau d’élaboration des circuits financiers”, “seule compte la finalité des flux financiers”.Avec Lafarge, avalé en 2015 par le groupe suisse Holcim, comparaissent à Paris l’ancien PDG du cimentier français Bruno Lafont, cinq ex-responsables de la chaîne opérationnelle ou de la chaîne de sûreté de l’entreprise et deux intermédiaires syriens, dont l’un, central dans le dossier, vit à l’étranger et ne s’est pas présenté au procès.Lafarge est soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), plusieurs millions d’euros à des groupes rebelles jihadistes – dont certains, comme l’EI et Jabhat al-Nosra, ont été classés comme “terroristes” – afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie. Cette usine avait ouvert en 2010 avec un investissement de 680 millions d’euros.Alors que les autres multinationales avaient quitté le pays en 2012, Lafarge n’a évacué cette année-là que ses employés de nationalité étrangère et maintenu l’activité de ses salariés syriens jusqu’en septembre 2014, date à laquelle le groupe EI a pris le contrôle de l’usine.- “Fonctionnement systémique” -“C’est l’histoire d’un dérapage, d’un dévoiement qui fait que la société Lafarge, fleuron de l’industrie francaise, en est venue à financer des organisations terroristes, dans une seule visée: mercantile”, a estimé Aurélie Valente. Elle a dénoncé un “fonctionnement systémique” de la société, qui en est venue à considérer les organisations terroristes comme des “partenaires économiques, des interlocuteurs commerciaux”.”L’usine a fonctionné, coûte que coûte, alors que d’autres sont partis”, a renchéri l’autre représentante du ministère public, Olga Martin-Belliard. Elle a fustigé la “distance cynique”, “assumée” des prévenus par rapport à “leur action” et “la loi”. “Là où nous attendions peut-être des regrets, nous avons entendu la fierté, l’absence de remise en cause”, a-t-elle déploré.La société, qui a déjà accepté de payer une amende de 778 millions de dollars aux Etats-Unis dans le cadre d’un accord de plaider-coupable, risque cette fois-ci jusqu’à 1,125 million d’euros d’amende pour le financement du terrorisme. Pour la violation d’embargo, l’amende encourue est nettement plus lourde, allant jusqu’à 10 fois le montant de l’infraction qui sera retenu in fine par la justice.Les personnes physiques risquent de leur côté dix ans d’emprisonnement et 225.000 euros d’amende pour le financement du terrorisme.Pendant le procès, divers courriels et compte-rendus échangés entre les différents protagonistes, dont certains sont accablants, ont été méticuleusement examinés par le tribunal correctionnel. Les prévenus ont expliqué avoir été l’objet de “racket” de la part des différentes factions armées qui encerclaient l’usine, et y avoir cédé, pensant que la situation ne durerait pas aussi longtemps.La thèse de la défense, selon laquelle les autorités françaises – diplomatie et services de renseignement – approuvaient la présence de Lafarge en Syrie et étaient au courant des versements aux jihadistes, s’est dégonflée à l’audience.La société faisait effectivement remonter en haut lieu des informations du terrain, ont témoigné plusieurs personnes, dont l’ancien directeur de la sûreté du groupe, Jean-Claude Veillard, qui avait été mis en examen dans le dossier avant de bénéficier d’un non-lieu. Mais cela ne signifiait pas que les autorités savaient que le groupe finançait les groupes armés et qu’elles lui avaient donné un “blanc-seing”, ont déclaré ces témoins.Dans leurs plaidoiries vendredi, les avocats des parties civiles avaient déjà dénoncé le cynisme des prévenus. La position de l’ex-patron Bruno Lafont, qui réfute avoir été au courant des versements illicites, a été notamment critiquée. Après les réquisitions, ce sera au tour des avocats de la défense de plaider, jusqu’au 19 décembre. Le délibéré est attendu en 2026.

Suicide bomber kills five soldiers in northeast Nigeria: sourcesTue, 16 Dec 2025 11:01:30 GMT

A suicide bomber struck a military position in northeastern Nigeria near the border with Cameroon, killing at least five soldiers, security and local defence sources said.The attacker targeted a military position in Firgi near the town of Pulka in Borno state on Sunday, sources told AFP on Monday night and Tuesday morning.Militants have intensified raids …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Suède: hausse record des émissions de gaz à effet de serre en 2024

Les gaz à effet de serre en Suède ont augmenté de 7% en 2024, la plus importante augmentation depuis 2010, à cause de l’utilisation accrue du diesel sur les routes du pays, a annoncé mardi l’agence pour la protection de l’environnement.Les émissions de l’année se sont élevées à l’équivalent de 47,5 millions de tonnes de dioxyde de carbone, une hausse de plus de 3 millions de tonnes par rapport à 2023, relève l’agence dans un communiqué.Il s’agit d’une augmentation sans précédent depuis 1990, à l’exception de 2010, au moment de la reprise de l’économie après la crise financière, souligne-t-elle. “Cela s’explique principalement par l’utilisation accentuée de diesel fossile dans le transport routier et par les machines de chantier”, selon l’agence. Le secteur des transports et de la construction est désormais le plus émetteur en Suède. L’allègement de la fiscalité sur les carburants constituait une mesure électorale phare, entérinée en septembre 2023 dans le budget du gouvernement conservateur soutenu par le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède (SD).De nombreuses institutions indépendantes ont depuis alerté sur le risque que le pays ne puisse tenir ses différents objectifs de neutralité carbone. “Au cours des 15 dernières années, la tendance a été à la baisse des émissions et nous semblions avoir de bonnes chances d’atteindre à la fois l’objectif national intermédiaire et l’engagement européen pour 2030. L’augmentation des émissions en 2024 a rendu cette perspective plus difficile”, a déclaré Roger Sedin, chef de l’unité des objectifs climatiques au sein de l’agence.Le pays scandinave s’est fixé un objectif à l’horizon 2045 de zéro émission nette, soit cinq ans avant celui de l’UE.

RDC: le groupe armé M23 affirme qu’il va se retirer d’Uvira, à la demande de Washington

Le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda a affirmé mardi qu’il allait retirer ses forces d’Uvira dans l’est de la RDC, à la demande de Washington, qui avait promis de répondre à une “claire violation” de l’accord de paix. Après s’être emparé des grandes villes de Goma en janvier et Bukavu en février dernier dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le groupe armé M23 a lancé une nouvelle offensive début décembre dans la province orientale du Sud-Kivu, le long de la frontière burundaise, au moment où la RDC et le Rwanda signaient un accord de paix à Washington sous l’égide de Donald Trump.Le M23 s’est emparé mercredi de la ville stratégique d’Uvira, qui compte plusieurs centaines de milliers d’habitants, lui permettant de contrôler la frontière terrestre entre la RDC et le Burundi, soutien militaire de Kinshasa.Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait promis samedi de répondre à une “claire violation” de l’accord de paix par le groupe soutenu par Kigali. L’ambassadeur américain à l’ONU avait accusé Kigali de mener la région vers la “guerre”. Mardi, le dirigeant de la branche politique du M23, Corneille Nangaa, a annoncé dans un communiqué que le M23 “retirera unilatéralement ses forces de la ville d’Uvira, comme l’a demandé la médiation américaine”, sans préciser de calendrier. Il a ajouté avoir “décidé de prendre une mesure unilatérale visant à instaurer la confiance afin de donner” au processus de paix “toutes les chances de réussir”. Le texte appelle “les garants du processus de paix à mettre en place des mesures adéquates pour la gestion de la ville”, notamment sa “démilitarisation”, la “protection de sa population” et la mise en place “d’une force neutre”. – “Apaiser les Américains” -Après cette annonce, le M23 occupait toujours Uvira mardi matin, et ses combattants étaient visibles aux points stratégiques de la ville, ou patrouillant dans les rues, selon plusieurs sources locales contactées par l’AFP. “On attend voir s’ils vont réellement se retirer ou si c’est juste une annonce pour apaiser les Américains et distraire Kinshasa”, déclare un représentant de la société civile à Uvira sous couvert de l’anonymat. Le Rwanda n’a jamais reconnu officiellement son soutien au M23, mais a été directement mis en cause par Washington après l’offensive du M23 sur Uvira. L’ambassadeur américain à l’ONU avait notamment dénoncé vendredi “l’ampleur et la sophistication” de l’implication du Rwanda dans l’est de la RDC, l’accusant d’y avoir déployé 5.000 à 7.000 soldats. De son côté, le M23 a toujours nié ses liens avec Kigali, et clame sa volonté de renverser le régime du président congolais Félix Tshisekedi. L’accord de Washington vise à pacifier l’est congolais, frontalier du Rwanda et riche en ressources naturelles mais en proie à des violences meurtrières depuis plus de 30 ans.Il prévoit une contrepartie économique promettant à l’industrie de pointe américaine un approvisionnement en minerais stratégiques de RDC, qui, autrement, pourraient être acheminés vers la Chine.Premier producteur mondial de cobalt, essentiel pour les batteries de véhicules électriques, la RDC, deuxième plus vaste pays d’Afrique, détient aussi dans ses sous-sols au moins 60% des réserves mondiales de coltan, minerai stratégique pour l’industrie électronique.- “Gifle” -L’offensive sur Uvira a fait des dizaines de morts, au moins 100 blessés par balles, et plus de 200.000 déplacés, selon des ONG et l’ONU. Le Burundi, qui avait déployé 18.000 militaires en soutien à Kinshasa, a retiré la majorité de son contingent après l’offensive de décembre, mais une partie se trouve toujours dans la province du Sud-Kivu, et a battu en retraite ces derniers jours vers le sud de la ligne de front, selon des sources militaires burundaises. Le ministre burundais des Affaires étrangères avait qualifié mercredi l’offensive du M23 de “gifle aux Etats-Unis” et réclamé des sanctions contre Kigali.Le contrôle d’Uvira et de la plaine de la Ruzizi permet au M23 de s’ouvrir une voie vers les provinces méridionales, notamment le Haut-Katanga (à plus  de 500 km) et ses immenses ressources minières, selon des experts. Une progression vers le sud impliquerait pour le groupe armé de traverser les plateaux du Sud-Kivu, région montagneuse et enclavée, où des combats ont encore lieu mardi entre les forces gouvernementales et une milice alliée au M23, selon des sources locales. Le M23 prétend défendre les intérêts des Banyamulenge, une communauté tutsi de l’est aux lointaines origines rwandaises et dont les membres sont bien implantés au sein des forces armées congolaises. 

Dermatose, Mercosur: Lecornu entame une réunion sur l’agriculture avec ministres et préfets

Sébastien Lecornu a entamé mardi à Matignon une réunion sur l’agriculture avec plusieurs ministres et préfets, alors qu’une partie des agriculteurs critiquent la gestion par le gouvernement d’une épizootie touchant les élevages, et que la profession s’oppose à la signature du traité de libre-échange avec le Mercosur.”Le moment est très sensible”, a reconnu en arrivant la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. Etaient présents également Laurent Panifous (Relations avec le Parlement), Maud Bregeon (porte-parole), Amélie de Montchalin (Comptes publics), et Nicolas Forissier (Commerce extérieur). D’autres ministres étaient représentés. Plusieurs préfets de départements du sud-ouest touchés par la dermatose nodulaire contagieuse participent aussi à cette réunion en visio-conférence (Ariège, Aude, Gers, Haute-Garonne, Hautes Pyrénées, Landes, Pyrénées Atlantiques, Pyrénées orientales).Une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxième syndicat) et de la Confédération paysanne (3e), manifeste sa colère depuis plusieurs jours contre la stratégie gouvernementale d’abattage systématique d’un troupeau de bovins dès la détection d’un cas de cette maladie très contagieuse.L’exécutif doit par ailleurs gérer une autre colère agricole contre la signature du traité de libre échange avec des pays du Mercosur. La FNSEA, premier syndicat agricole, a appelé à manifester à Bruxelles jeudi à l’occasion du sommet des chefs d’Etat européens invités à valider l’accord.Les 27 doivent approuver à la majorité qualifiée cette semaine ce traité, négocié depuis de longues années avec plusieurs pays d’Amérique du Sud, afin que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen puisse le parapher lors d’un sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu au Brésil.Mais la France y reste opposée. Lundi soir à Berlin, Emmanuel Macron a été “très clair avec la présidente de la Commission et le président du Conseil européen (Antonio Costa) sur le fait que le compte n’y était pas à ce stade pour protéger les agriculteurs français”, a indiqué son entourage mardi matin.La France plaide donc pour un report en 2026 du vote prévu cette semaine au Conseil européen. Mardi, la cheffe de file des députés du Rassemblement national Marine Le Pen a appelé le chef de l’Etat à “dire non” à cet accord plutôt que de simplement demander qu’il soit repoussé.L’exécutif européen a opposé au président français une fin de non-recevoir lundi. Ce traité est “de la plus haute importance pour l’Union européenne”, sur “le plan économique, diplomatique et géopolitique”, a souligné un porte-parole de la Commission, qui maintient son calendrier.Une signature est “absolument nécessaire cette semaine”, a renchéri l’Allemagne, fervent défenseur de cet accord avec lequel elle espère relancer ses exportations industrielles.Ce traité favoriserait les exportations européennes de voitures, de machines, de vins et de spiritueux. En retour, il faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, ce qui alarme les filières.

Le fils de Rob et Michele Reiner inculpé pour meurtres

Nick Reiner, 32 ans, fils du cinéaste américain Rob Reiner, a été arrêté pour les meurtres de son père et de sa mère Michele Singer et doit être présenté devant un juge mardi pour être formellement inculpé, selon la police de Los Angeles.Le jeune homme, connu pour ses addictions, a été incarcéré dans une prison du comté de Los Angeles, sans possibilité de libération sous caution. Rob Reiner, 78 ans, auteur notamment de la comédie romantique à succès “Quand Harry rencontre Sally” et de “The Princess Bride”, une parodie de contes de fées à l’humour décalé, a été retrouvé mort dimanche au côté de son épouse, la photographe Michele Singer, 68 ans, dans leur maison de Brentwood, un quartier huppé de la métropole californienne.”Il a été établi que les époux Reiner avaient été victimes d’homicide. L’enquête a également révélé que Nick Reiner était responsable de leur mort”, a déclaré la police de Los Angeles dans un communiqué.Le suspect, arrêté dès dimanche soir, avait perturbé une fête de fin d’année où il était invité avec ses parents la veille du meurtre, a rapporté mardi NBC News.Selon la chaîne, citant “deux personnes au fait de la situation”, Nick Reiner “a mis mal à l’aise les autres invités” en raison de son comportement. “Les parents de Reiner étaient bouleversés et gênés par le comportement de leur fils et s’inquiétaient pour sa santé”, a rapporté un autre témoin, cité par NBC News.Selon le New York Times, “Rob et Nick Reiner se sont disputés violemment”.Nick, un des trois enfants du couple (Rob Reiner avait un autre enfant issu d’un premier mariage), vivait de façon intermittente chez ses parents. Il évoquait ouvertement son expérience en matière de traitement de la toxicomanie, qu’il avait contractée à l’âge de 15 ans.Dans un podcast, il affirmait avoir suivi 18 cures de désintoxication durant son adolescence.Nick Reiner racontait aussi des anecdotes sur son comportement instable. Une fois, a-t-il raconté en 2018 dans un autre podcast, après avoir passé des jours sans dormir sous l’effet de la cocaïne, il s’était mis à “frapper tout ce qui lui tombait sous la main” chez ses parents. Lorsqu’il refusait de rester en cure de désintoxication à l’adolescence, il se retrouvait parfois à la rue ou dans des refuges. Il avait confié au magazine People en 2016 avoir été sans-abri à plusieurs reprises dans le Maine, le New Jersey et le Texas.En 2015, Rob et Nick Reiner ont collaboré sur le film “Being Charlie”, inspiré du passé de toxicomanie de Nick.- “Démence anti-Trump” -Avant l’annonce de son arrestation, Donald Trump s’est déchaîné sur son réseau Truth social contre Rob Reiner, assurant que son décès était le résultat de son anti-trumpisme “enragé”.Sa mort “serait due à la colère qu’il a suscitée chez d’autres” avec un “syndrome de démence anti-Trump” incurable, a écrit le président américain, poursuivant à la troisième personne: “Il était connu pour rendre les gens FOUS par son obsession enragée contre le président Donald J. Trump”.Critiqué par des élus de son propre camp, Donald Trump a ensuite réitéré ses propos à la Maison Blanche. “C’était une personne dérangée, de l’avis de Trump”, a-t-il dit, toujours à la troisième personne. “Je n’étais pas fan de Rob Reiner du tout, en aucune manière.”La mort du couple a provoqué une onde de choc aux Etats-Unis et les réactions ont afflué de la part des stars hollywoodiennes et des personnalités politiques, dont l’ex-président Barack Obama.Militant de longue date proche des démocrates, le cinéaste était un défenseur du droit au mariage pour tous et un critique virulent de l’administration Trump.