Ukraine : la Russie dit “non négociable” son annexion des territoires occupés

La Russie a martelé jeudi que son annexion des territoires ukrainiens qu’elle occupe était “non négociable”, au moment où le Premier ministre britannique Keir Starmer doit rencontrer Donald Trump pour faire valoir la position européenne sur le règlement du conflit en Ukraine.En parallèle, Russes et Américains s’entretiennent depuis la matinée à Istanbul pour relancer leurs relations bilatérales, faisant craindre à Kiev et aux Européens d’être mis de côté dans de futurs pourparlers de paix.Ces discussions russo-américaines, les deuxièmes en moins de deux semaines, ont été saluées par Vladimir Poutine, qui a estimé le même jour qu’elles suscitaient “un certain espoir” pour le règlement des “problèmes stratégiques systémiques”, dont le conflit ukrainien.Face aux Etats-Unis, le principal soutien de l’armée ukrainienne depuis le déclenchement de l’assaut russe en février 2022, le Kremlin a d’ores et déjà montré qu’il n’était pas enclin à faire de compromis territoriaux.Ses demandes pour mettre un terme à l’offensive restent inchangées : l’Ukraine doit céder quatre régions partiellement occupées de l’est et du sud, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renoncer à entrer dans l’Otan.”Les territoires qui sont devenus des sujets de la Fédération de Russie (…) font partie intégrante de notre pays. C’est absolument incontestable et non négociable”, a insisté jeudi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.- “Dialogue sérieux” -Kiev affirme, de son côté, toujours contrôler 500 kilomètres carrés dans la région frontalière russe de Koursk, ayant toutefois perdu les deux tiers des territoires que ses soldats y avaient saisis à l’issue d’une opération à l’été 2024.L’armée russe a d’ailleurs revendiqué jeudi avoir repris aux forces ukrainiennes le village de Nikolski dans cette région, après avoir annoncé la veille la conquête de deux autres localités dans le même secteur.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait précédemment évoqué l’idée d’un “échange de territoires” avec Moscou, ce que le Kremlin avait rejeté.A ce stade, Américains et Russes, qui ont entamé un rapprochement spectaculaire en deux semaines sous l’impulsion de Donald Trump et de Vladimir Poutine, semblent vouloir faire jeu à part et discuter du dossier ukrainien sans la présence des Ukrainiens, ni des Européens.S’exprimant à propos des contacts russo-américains, Vladimir Poutine a appelé jeudi les Occidentaux à faire preuve de “pragmatisme” et d’une “vision réaliste” de la situation.Il a répété que son pays était ouvert à “un dialogue sérieux” sur l’Ukraine, tout en accusant les “élites occidentales” de vouloir “perturber ou compromettre” les discussions naissantes avec Washington.Les présidents russe et américain se sont parlé au téléphone le 12 février, brisant la politique d’isolement des Occidentaux contre Moscou.Dans la foulée, Russes et Américains ont dit vouloir une remise à plat de leurs relations bilatérales, notamment au sujet du fonctionnement des ambassades et des consulats, après de multiples expulsions de représentants dans leurs missions diplomatiques respectives.- Pas de solutions “rapides” -C’est sur ce sujet précis que des diplomates russes et américains échangent à Istanbul.La Russie a toutefois tempéré les ardeurs, assurant ne pas croire, pour l’instant, en des changements majeurs dans ses relations avec Washington.”Personne ne s’attend à ce que les solutions soient faciles et rapides”, a souligné Dmitri Peskov, tout en disant voir une volonté” mutuelle “d’écouter et d’entendre l’autre”.La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a déclaré que Moscou espérait que cette réunion soit “la première d’une série” pour “surmonter les divergences” et “renforcer la confiance”.Outre le dossier ukrainien, Vladimir Poutine réclame plus globalement la réorganisation de l’architecture sécuritaire européenne, soit un retrait des forces de l’Otan d’Europe orientale, car il considère cette alliance comme une menace existentielle pour la Russie.La perspective d’un sommet Poutine-Trump inquiète les Européens et Kiev, qui insistent sur la nécessité d’obtenir “une paix durable” avec des “garanties de sécurité” pour l’Ukraine afin d’éviter une nouvelle attaque russe à l’avenir en cas d’arrêt prochain des hostilités.Le président français Emmanuel Macron l’a rappelé à Donald Trump lundi à la Maison Blanche et Keir Starmer devrait faire de même jeudi à l’occasion de son entretien avec le milliardaire.Semblant faire cavalier seul, ce dernier avait pour sa part affirmé mercredi que c’était aux Européens, et non aux Etats-Unis, de fournir ces “garanties” à Kiev, malgré les demandes répétées de Volodymyr Zelensky. Le chef de l’Etat ukrainien est attendu jeudi en Irlande, selon les médias de ce pays, une étape de son voyage vers Washington où il entend finaliser un accord-cadre sur l’exploitation des ressources minières ukrainiennes et interroger Donald Trump sur l’avenir de l’aide américaine.

WHO decides mpox epidemic still global health emergencyThu, 27 Feb 2025 13:10:33 GMT

Mpox remains an international public health emergency, the World Health Organization said Thursday after deciding the epidemic still merits the highest level of alert, with cases rising and its geographic spread widening.”The mpox upsurge continues to meet the criteria of a public health emergency of international concern (PHEIC),” said a WHO statement.The emergency committee on …

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La justice met un coup d’arrêt au chantier de l’A69

Le tribunal administratif de Toulouse a mis un coup d’arrêt jeudi à l’imposant chantier de l’A69 en annulant l’arrêté préfectoral qui l’autorisait, une première pour une infrastructure routière de cette envergure en France, signant un revers pour l’Etat.”L’arrêté du 1er mars 2023 par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont délivré à la société Atosca une autorisation (…) en vue de la réalisation des travaux de la liaison autoroutière entre Verfeil et Castres, dite A69″ est “annulé”, selon la décision du tribunal consultée par l’AFP.L’Etat va faire appel de la suspension du chantier, qu’engendre automatiquement la décision du tribunal, a annoncé le ministère des Transports. Le ministre Philippe Tabarot a qualifié la situation d'”ubuesque: un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain”, selon un communiqué.Pour sa part, le collectif d’opposants à l’A69 La Voie est libre (LVEL) a immédiatement salué “une décision historique qui porte un coup d’arrêt définitif à un projet inutile, destructeur et irresponsable, que nous dénonçons avec force depuis plusieurs années. C’est un grand jour pour le droit environnemental.”L’arrêt du tribunal “dénonce l’irresponsabilité de l’Etat et du concessionnaire pour avoir engagé les travaux sans attendre. Ce passage en force, dopé au déni institutionnel, vient d’être stoppé net”, s’est encore réjoui LVEL.Pour ses promoteurs, cet axe visait surtout à désenclaver “le bassin de vie” du sud du Tarn, qui “a besoin de se connecter aux équipements de la capitale régionale” Toulouse, comme l’aéroport ou les hôpitaux, selon Yasser Abdoulhoussen, directeur de projet, chargé du pilotage de l’A69 à la préfecture du Tarn.Cette décision va “priver d’emploi des milliers de personnes, paralyser l’économie du sud du Tarn et, plus largement, tous les grands projets d’infrastructures en France”, a aussitôt regretté, dans un communiqué, l’ancien député du Tarn Bernard Carayon, maire de Lavaur, dont la commune longeait le tracé.- Engins rangés -Cette décision signifie l’arrêt immédiat du chantier, car un appel devant la justice administrative n’est pas suspensif.Avant même la décision, sur le chantier côté castrais de l’autoroute de 53 km qui devait relier Toulouse à Castres fin 2025, les engins étaient rangés à la mi-journée, contrairement à l’habitude, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu une petite pelleteuse en train d’être hissée sur un camion, à quelques dizaines de mètres du site où des “écureuils” occupent encore un arbre marqué pour être abattu.Le tribunal a suivi l’avis de la rapporteure publique, qui avait par deux fois demandé au tribunal administratif de Toulouse “l’annulation totale” de l’arrêté préfectoral qui a permis d’entamer le chantier en 2023.A l’audience du 18 février, cette magistrate, Mona Rousseau, avait réaffirmé que les gains espérés de la future autoroute n’étaient pas suffisants pour établir une “raison impérative d’intérêt public majeur” justifiant les atteintes à l’environnement commises par le projet.”Dans tout l’historique de la jurisprudence sur les autoroutes en France, aucun projet autoroutier n’a été annulé pour des raisons environnementales”, avait déclaré à l’AFP Julien Bétaille, maître de conférences en droit de l’environnement à l’université Toulouse Capitole.Cette annulation visant pour la première fois une autoroute signifie qu'”un verrou a sauté dans la mentalité du juge administratif”, a-t-il dit avant la décision du tribunal administratif.- Une première -De fait, c’est la première fois en France qu’une infrastructure routière d’une telle importance est interrompue par un jugement, et non par une décision politique, comme l’abandon du projet d’A45 Lyon/Saint-Etienne en 2018.Le cas du contournement du village touristique de Beynac, en Dordogne, retoqué par la justice administrative, concerne un ouvrage de moindre envergure, avec un budget initial plus de dix fois inférieur aux 450 millions d’euros que doit coûter l’A69.Le bitume n’avait pas encore été coulé mais Atosca, constructeur et futur concessionnaire de l’autoroute, affirmait avoir déjà “concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”.”Cette décision est incompréhensible”, a estimé le député du Tarn Jean Terlier, dans un communiqué. “Comment accepter que les juges n’aient pas pris en compte la situation du chantier avec près de 300 millions d’euros de travaux déjà engagés, 45% des terrassements réalisés, 70% des ouvrages d’art construits et plus de 1.000 salariés du concessionnaire qui se retrouveront demain sans emploi”.

La justice met un coup d’arrêt au chantier de l’A69

Le tribunal administratif de Toulouse a mis un coup d’arrêt jeudi à l’imposant chantier de l’A69 en annulant l’arrêté préfectoral qui l’autorisait, une première pour une infrastructure routière de cette envergure en France, signant un revers pour l’Etat.”L’arrêté du 1er mars 2023 par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont délivré à la société Atosca une autorisation (…) en vue de la réalisation des travaux de la liaison autoroutière entre Verfeil et Castres, dite A69″ est “annulé”, selon la décision du tribunal consultée par l’AFP.L’Etat va faire appel de la suspension du chantier, qu’engendre automatiquement la décision du tribunal, a annoncé le ministère des Transports. Le ministre Philippe Tabarot a qualifié la situation d'”ubuesque: un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain”, selon un communiqué.Pour sa part, le collectif d’opposants à l’A69 La Voie est libre (LVEL) a immédiatement salué “une décision historique qui porte un coup d’arrêt définitif à un projet inutile, destructeur et irresponsable, que nous dénonçons avec force depuis plusieurs années. C’est un grand jour pour le droit environnemental.”L’arrêt du tribunal “dénonce l’irresponsabilité de l’Etat et du concessionnaire pour avoir engagé les travaux sans attendre. Ce passage en force, dopé au déni institutionnel, vient d’être stoppé net”, s’est encore réjoui LVEL.Pour ses promoteurs, cet axe visait surtout à désenclaver “le bassin de vie” du sud du Tarn, qui “a besoin de se connecter aux équipements de la capitale régionale” Toulouse, comme l’aéroport ou les hôpitaux, selon Yasser Abdoulhoussen, directeur de projet, chargé du pilotage de l’A69 à la préfecture du Tarn.Cette décision va “priver d’emploi des milliers de personnes, paralyser l’économie du sud du Tarn et, plus largement, tous les grands projets d’infrastructures en France”, a aussitôt regretté, dans un communiqué, l’ancien député du Tarn Bernard Carayon, maire de Lavaur, dont la commune longeait le tracé.- Engins rangés -Cette décision signifie l’arrêt immédiat du chantier, car un appel devant la justice administrative n’est pas suspensif.Avant même la décision, sur le chantier côté castrais de l’autoroute de 53 km qui devait relier Toulouse à Castres fin 2025, les engins étaient rangés à la mi-journée, contrairement à l’habitude, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu une petite pelleteuse en train d’être hissée sur un camion, à quelques dizaines de mètres du site où des “écureuils” occupent encore un arbre marqué pour être abattu.Le tribunal a suivi l’avis de la rapporteure publique, qui avait par deux fois demandé au tribunal administratif de Toulouse “l’annulation totale” de l’arrêté préfectoral qui a permis d’entamer le chantier en 2023.A l’audience du 18 février, cette magistrate, Mona Rousseau, avait réaffirmé que les gains espérés de la future autoroute n’étaient pas suffisants pour établir une “raison impérative d’intérêt public majeur” justifiant les atteintes à l’environnement commises par le projet.”Dans tout l’historique de la jurisprudence sur les autoroutes en France, aucun projet autoroutier n’a été annulé pour des raisons environnementales”, avait déclaré à l’AFP Julien Bétaille, maître de conférences en droit de l’environnement à l’université Toulouse Capitole.Cette annulation visant pour la première fois une autoroute signifie qu'”un verrou a sauté dans la mentalité du juge administratif”, a-t-il dit avant la décision du tribunal administratif.- Une première -De fait, c’est la première fois en France qu’une infrastructure routière d’une telle importance est interrompue par un jugement, et non par une décision politique, comme l’abandon du projet d’A45 Lyon/Saint-Etienne en 2018.Le cas du contournement du village touristique de Beynac, en Dordogne, retoqué par la justice administrative, concerne un ouvrage de moindre envergure, avec un budget initial plus de dix fois inférieur aux 450 millions d’euros que doit coûter l’A69.Le bitume n’avait pas encore été coulé mais Atosca, constructeur et futur concessionnaire de l’autoroute, affirmait avoir déjà “concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”.”Cette décision est incompréhensible”, a estimé le député du Tarn Jean Terlier, dans un communiqué. “Comment accepter que les juges n’aient pas pris en compte la situation du chantier avec près de 300 millions d’euros de travaux déjà engagés, 45% des terrassements réalisés, 70% des ouvrages d’art construits et plus de 1.000 salariés du concessionnaire qui se retrouveront demain sans emploi”.

La justice met un coup d’arrêt au chantier de l’A69

Le tribunal administratif de Toulouse a mis un coup d’arrêt jeudi à l’imposant chantier de l’A69 en annulant l’arrêté préfectoral qui l’autorisait, une première pour une infrastructure routière de cette envergure en France, signant un revers pour l’Etat.”L’arrêté du 1er mars 2023 par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont délivré à la société Atosca une autorisation (…) en vue de la réalisation des travaux de la liaison autoroutière entre Verfeil et Castres, dite A69″ est “annulé”, selon la décision du tribunal consultée par l’AFP.L’Etat va faire appel de la suspension du chantier, qu’engendre automatiquement la décision du tribunal, a annoncé le ministère des Transports. Le ministre Philippe Tabarot a qualifié la situation d'”ubuesque: un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain”, selon un communiqué.Pour sa part, le collectif d’opposants à l’A69 La Voie est libre (LVEL) a immédiatement salué “une décision historique qui porte un coup d’arrêt définitif à un projet inutile, destructeur et irresponsable, que nous dénonçons avec force depuis plusieurs années. C’est un grand jour pour le droit environnemental.”L’arrêt du tribunal “dénonce l’irresponsabilité de l’Etat et du concessionnaire pour avoir engagé les travaux sans attendre. Ce passage en force, dopé au déni institutionnel, vient d’être stoppé net”, s’est encore réjoui LVEL.Pour ses promoteurs, cet axe visait surtout à désenclaver “le bassin de vie” du sud du Tarn, qui “a besoin de se connecter aux équipements de la capitale régionale” Toulouse, comme l’aéroport ou les hôpitaux, selon Yasser Abdoulhoussen, directeur de projet, chargé du pilotage de l’A69 à la préfecture du Tarn.Cette décision va “priver d’emploi des milliers de personnes, paralyser l’économie du sud du Tarn et, plus largement, tous les grands projets d’infrastructures en France”, a aussitôt regretté, dans un communiqué, l’ancien député du Tarn Bernard Carayon, maire de Lavaur, dont la commune longeait le tracé.- Engins rangés -Cette décision signifie l’arrêt immédiat du chantier, car un appel devant la justice administrative n’est pas suspensif.Avant même la décision, sur le chantier côté castrais de l’autoroute de 53 km qui devait relier Toulouse à Castres fin 2025, les engins étaient rangés à la mi-journée, contrairement à l’habitude, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu une petite pelleteuse en train d’être hissée sur un camion, à quelques dizaines de mètres du site où des “écureuils” occupent encore un arbre marqué pour être abattu.Le tribunal a suivi l’avis de la rapporteure publique, qui avait par deux fois demandé au tribunal administratif de Toulouse “l’annulation totale” de l’arrêté préfectoral qui a permis d’entamer le chantier en 2023.A l’audience du 18 février, cette magistrate, Mona Rousseau, avait réaffirmé que les gains espérés de la future autoroute n’étaient pas suffisants pour établir une “raison impérative d’intérêt public majeur” justifiant les atteintes à l’environnement commises par le projet.”Dans tout l’historique de la jurisprudence sur les autoroutes en France, aucun projet autoroutier n’a été annulé pour des raisons environnementales”, avait déclaré à l’AFP Julien Bétaille, maître de conférences en droit de l’environnement à l’université Toulouse Capitole.Cette annulation visant pour la première fois une autoroute signifie qu'”un verrou a sauté dans la mentalité du juge administratif”, a-t-il dit avant la décision du tribunal administratif.- Une première -De fait, c’est la première fois en France qu’une infrastructure routière d’une telle importance est interrompue par un jugement, et non par une décision politique, comme l’abandon du projet d’A45 Lyon/Saint-Etienne en 2018.Le cas du contournement du village touristique de Beynac, en Dordogne, retoqué par la justice administrative, concerne un ouvrage de moindre envergure, avec un budget initial plus de dix fois inférieur aux 450 millions d’euros que doit coûter l’A69.Le bitume n’avait pas encore été coulé mais Atosca, constructeur et futur concessionnaire de l’autoroute, affirmait avoir déjà “concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”.”Cette décision est incompréhensible”, a estimé le député du Tarn Jean Terlier, dans un communiqué. “Comment accepter que les juges n’aient pas pris en compte la situation du chantier avec près de 300 millions d’euros de travaux déjà engagés, 45% des terrassements réalisés, 70% des ouvrages d’art construits et plus de 1.000 salariés du concessionnaire qui se retrouveront demain sans emploi”.

La justice met un coup d’arrêt au chantier de l’A69

Le tribunal administratif de Toulouse a mis un coup d’arrêt jeudi à l’imposant chantier de l’A69 en annulant l’arrêté préfectoral qui l’autorisait, une première pour une infrastructure routière de cette envergure en France, signant un revers pour l’Etat.”L’arrêté du 1er mars 2023 par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont délivré à la société Atosca une autorisation (…) en vue de la réalisation des travaux de la liaison autoroutière entre Verfeil et Castres, dite A69″ est “annulé”, selon la décision du tribunal consultée par l’AFP.L’Etat va faire appel de la suspension du chantier, qu’engendre automatiquement la décision du tribunal, a annoncé le ministère des Transports. Le ministre Philippe Tabarot a qualifié la situation d'”ubuesque: un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain”, selon un communiqué.Pour sa part, le collectif d’opposants à l’A69 La Voie est libre (LVEL) a immédiatement salué “une décision historique qui porte un coup d’arrêt définitif à un projet inutile, destructeur et irresponsable, que nous dénonçons avec force depuis plusieurs années. C’est un grand jour pour le droit environnemental.”L’arrêt du tribunal “dénonce l’irresponsabilité de l’Etat et du concessionnaire pour avoir engagé les travaux sans attendre. Ce passage en force, dopé au déni institutionnel, vient d’être stoppé net”, s’est encore réjoui LVEL.Pour ses promoteurs, cet axe visait surtout à désenclaver “le bassin de vie” du sud du Tarn, qui “a besoin de se connecter aux équipements de la capitale régionale” Toulouse, comme l’aéroport ou les hôpitaux, selon Yasser Abdoulhoussen, directeur de projet, chargé du pilotage de l’A69 à la préfecture du Tarn.Cette décision va “priver d’emploi des milliers de personnes, paralyser l’économie du sud du Tarn et, plus largement, tous les grands projets d’infrastructures en France”, a aussitôt regretté, dans un communiqué, l’ancien député du Tarn Bernard Carayon, maire de Lavaur, dont la commune longeait le tracé.- Engins rangés -Cette décision signifie l’arrêt immédiat du chantier, car un appel devant la justice administrative n’est pas suspensif.Avant même la décision, sur le chantier côté castrais de l’autoroute de 53 km qui devait relier Toulouse à Castres fin 2025, les engins étaient rangés à la mi-journée, contrairement à l’habitude, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu une petite pelleteuse en train d’être hissée sur un camion, à quelques dizaines de mètres du site où des “écureuils” occupent encore un arbre marqué pour être abattu.Le tribunal a suivi l’avis de la rapporteure publique, qui avait par deux fois demandé au tribunal administratif de Toulouse “l’annulation totale” de l’arrêté préfectoral qui a permis d’entamer le chantier en 2023.A l’audience du 18 février, cette magistrate, Mona Rousseau, avait réaffirmé que les gains espérés de la future autoroute n’étaient pas suffisants pour établir une “raison impérative d’intérêt public majeur” justifiant les atteintes à l’environnement commises par le projet.”Dans tout l’historique de la jurisprudence sur les autoroutes en France, aucun projet autoroutier n’a été annulé pour des raisons environnementales”, avait déclaré à l’AFP Julien Bétaille, maître de conférences en droit de l’environnement à l’université Toulouse Capitole.Cette annulation visant pour la première fois une autoroute signifie qu'”un verrou a sauté dans la mentalité du juge administratif”, a-t-il dit avant la décision du tribunal administratif.- Une première -De fait, c’est la première fois en France qu’une infrastructure routière d’une telle importance est interrompue par un jugement, et non par une décision politique, comme l’abandon du projet d’A45 Lyon/Saint-Etienne en 2018.Le cas du contournement du village touristique de Beynac, en Dordogne, retoqué par la justice administrative, concerne un ouvrage de moindre envergure, avec un budget initial plus de dix fois inférieur aux 450 millions d’euros que doit coûter l’A69.Le bitume n’avait pas encore été coulé mais Atosca, constructeur et futur concessionnaire de l’autoroute, affirmait avoir déjà “concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”.”Cette décision est incompréhensible”, a estimé le député du Tarn Jean Terlier, dans un communiqué. “Comment accepter que les juges n’aient pas pris en compte la situation du chantier avec près de 300 millions d’euros de travaux déjà engagés, 45% des terrassements réalisés, 70% des ouvrages d’art construits et plus de 1.000 salariés du concessionnaire qui se retrouveront demain sans emploi”.