Au Koweït, des dizaines de milliers de personnes déchues de leur nationalité

Après avoir été citoyenne du Koweït pendant plus de deux décennies, Lama tombe des nues en découvrant qu’elle ne l’est plus, comme des dizaines de milliers d’autres personnes déchues de leur nationalité ces derniers mois. C’est en voulant payer son cours de gym qu’elle apprend que son compte bancaire est temporairement gelé, car l’Etat du Golfe lui a retiré sa nationalité, acquise par mariage. “C’était un choc”, raconte Lama, originaire de Jordanie. Comme d’autres personnes interrogées par l’AFP, elle s’exprime sous un pseudonyme par crainte de représailles.”Etre une citoyenne respectueuse de la loi pendant plus de 20 ans et se réveiller un jour pour découvrir qu’on ne l’est plus (…) ce n’est pas normal”, dit cette grand-mère d’une cinquantaine d’années.     Ces révocations massives s’inscrivent dans le cadre de réformes menées par l’émir, cheikh Mechal al-Ahmad al-Sabah, qui a dissous le Parlement peu après son arrivée au pouvoir fin 2023 et suspendu partiellement la Constitution. Sa nouvelle politique semble vouloir restreindre la citoyenneté aux personnes ayant des liens de sang avec le Koweït, remodelant l’identité de ce pays pétrolier de près de cinq millions d’habitants – dont seulement un tiers de Koweïtiens-, et peut-être aussi son électorat après des années de paralysie politique, selon des analystes.Dans un discours prononcé en mars, l’émir avait promis de “rendre le Koweït à son peuple d’origine, propre et exempt d’impuretés”.  – “Sans précédent” -Lama fait partie des plus de 37.000 personnes, dont au moins 26.000 femmes, déchues de leur nationalité depuis août 2024, d’après des données officielles compilées par l’AFP, et qui pourraient être sous-estimées selon des médias locaux. Si les retraits de nationalité ne sont pas rares dans le pays, ce “volume est certainement sans précédent”, affirme Bader al-Saif, de l’Université du Koweït.Le Koweït compte déjà les “Bidounes” (“sans” en arabe), une communauté d’apatrides estimée à 100.000 personnes comprenant celles qui n’ont pas obtenu la citoyenneté à la fin du protectorat britannique en 1961 et leurs descendants.Les nouvelles mesures ont aboli la naturalisation par mariage, qui n’était possible que pour les femmes, retirant la nationalité à toutes celles qui l’avaient obtenue depuis 1987. Selon les données officielles, 38.505 sont devenues koweïtiennes par alliance entre 1993 et 2020.La campagne a visé aussi les binationaux –la double nationalité étant interdite–, les personnes ayant obtenu la naturalisation de manière frauduleuse et des personnalités devenues koweïtiennes pour leur contribution à la société, notamment des artistes. “Du jour au lendemain, je suis devenue apatride”, déplore Amal, une femme d’affaires naturalisée il y a près de 20 ans, qui se bat désormais contre cette mesure.”Le droit à la nationalité est un droit humain fondamental, et le fait de ne pas le respecter et de ne pas le garantir peut avoir des conséquences désastreuses sur la vie des gens, comme (…) les Bidounes ne le savent que trop bien”, souligne Mansoureh Mills, d’Amnesty International. Pour Bader Al-Saif, la nouvelle campagne renvoie “à la notion d’identité: qui sommes-nous en tant que nation?”.Si le Koweït est le seul pays du Golfe doté d’un Parlement élu au suffrage universel, il n’octroie des droits politiques qu’aux personnes nées d’un père koweïtien. – “Electorat plus petit” -Après l’invasion du pays par l’Irak en 1990, les autorités ont accordé le droit de vote aux personnes naturalisées depuis plus de 20 ans, ainsi qu’aux enfants nés après la naturalisation de leur père, en signe “d’encouragement à l’unité nationale”, rappelle Bader Al-Saif.Mais les nouveaux dirigeants semblent avoir une autre vision du nationalisme, excluant “les personnes qui n’ont pas de racines profondes dans le pays”, affirme Giorgio Cafiero, directeur général de Gulf State Analytics. Pour Melissa Langworthy, chercheuse au sein du groupe Includovate, les femmes naturalisées se “voient dire clairement qu’elles ne sont pas les reproductrices idéales de la nation”. “Ils s’en sont pris aux mères, le cœur de la famille”, déplore Lama. “Nous sommes les mères et les grands-mères des enfants de ce pays”, dit-elle. Présentées comme une campagne de lutte contre les fraudeurs, les mesures ont été bien accueillies au départ mais ont vite été critiquées. Les autorités mettent sur le même plan “des femmes innocentes et des fraudeurs”, déplore un Koweïtien dont la femme a été visée. Fonctionnaire à la retraite, celle-ci a vu sa retraite suspendue pendant six mois et son prêt bancaire gelé. Les autorités ont promis de traiter ces femmes comme des Koweïtiennes pour les prestations sociales, mais sans droits politiques. Avec cette campagne, “les dirigeants koweïtiens cherchent peut-être à réduire le nombre de citoyens afin de constituer un électorat plus petit et plus facile à gérer politiquement”, estime Giorgio Cafiero, en référence aux crises politiques à répétition dans la monarchie.

Syria to help locate missing Americans: US envoy

Syria’s new authorities have agreed to help the United States locate and return Americans who went missing in the war-ravaged country, a US envoy said on Sunday, in another sign of thawing bilateral ties.The announcement came a day after the United States formally lifted sanctions on Syria, ending more than a decade of diplomatic freeze.Relations have steadily improved since former president Bashar al-Assad was overthrown by an Islamist-led offensive in December.”The new Syrian government has agreed to assist the USA in locating and returning USA citizens or their remains,” US special envoy for Syria Tom Barrack wrote on X, describing it as a “powerful step forward”.”The families of Austin Tice, Majd Kamalmaz, and Kayla Mueller must have closure,” he added, referring to American citizens who had gone missing or been killed during Syria’s devastating civil war that erupted in 2011.Tice was working as a freelance journalist for Agence France-Presse, The Washington Post, and other outlets when he was detained at a checkpoint in August 2012.Kamalmaz, a Syrian-American psychotherapist, was believed to have died after being detained under the Assad government in 2017.Mueller was an aid worker kidnapped by the Islamic State group, which announced her death in February 2015, saying she was killed in a Jordanian air strike, a claim disputed by US authorities.”President (Donald) Trump has made it clear that bringing home USA citizens or honoring, with dignity, their remains is a major priority everywhere,” said Barrack, who also serves as the US ambassador to Turkey.”The new Syrian Government will aid us in this commitment,” he added.- Americans killed by IS -A Syrian source aware of the talks between the two countries told AFP there were 11 other names on Washington’s list, all of them Syrian-Americans.The source added that a Qatari delegation began this month, at Washington’s request, a search mission for the remains of American hostages killed by IS.Britain-based war monitor the Syrian Observatory for Human Rights meanwhile said that “the Qatari delegation is still searching in Aleppo province for the bodies of American citizens executed by IS”.Two US journalists, James Foley and Stephen Sotloff, were videotaped in 2014 being beheaded by a militant who spoke on camera with a British accent.El Shafee Elsheikh, a jihadist from London, was found guilty in 2022 of hostage-taking and conspiracy to murder US citizens — Foley and Sotloff, as well as aid workers Peter Kassig and Kayla Mueller.The formal lifting of US sanctions also coincided with Syria’s new authorities reshuffling their interior ministry to include fighting cross-border drug and people smuggling, as they seek to improve ties with the West.The lifting of sanctions paves the way for reconstruction efforts in the war-torn country, where authorities are relying on foreign assistance to help foot the enormous cost of rebuilding.The sanctions relief is on condition that Syria does not provide a safe haven for terrorist organisations and ensures security for religious and ethnic minorities, the US Treasury Department said.Trump shook hands with Syria’s jihadist-turned-interim President Ahmed al-Sharaa earlier this month during a visit to Saudi Arabia.- Sharaa in Turkey -Barrack’s statement comes a day after he met Syrian interim president, Ahmed al-Sharaa, in Istanbul, during Sharaa’s third visit to Turkey since the fall of Assad.The Syrian presidency said on Sunday that Sharaa and his accompanying delegation met with Turkish officials in Ankara, including Vice President Cevdet Yilmaz and financial officials.Yilmaz said in a statement that they discussed “deepening our economic cooperation in the new period”, adding that his country will “continue to provide all kinds of support to the Syrian people in their peace, development and reconstruction process”.As part of Syria’s efforts to strengthen its institutions, the interior ministry appointed new security chiefs in 12 provinces on Sunday.It did not say how the chiefs were chosen nor did it share much information about them, but the list includes former security officials in Hayat Tahrir al-Sham, the Sharaa-led Islamist group that spearheaded the December offensive.The new authorities faced criticism when military appointments in December included six foreign fighters.After meeting Sharaa in Riyadh this month, US President Donald Trump demanded that “foreign terrorists” leave Syria.Damascus had previously told Washington in a letter that it would “freeze the promotions of foreign fighters” and form a committee to review previous promotions, according to a Syrian source with knowledge of the letter.The source requested anonymity as they were not allowed to brief the media on the topic.

A Dijon, La Mecque des motos anciennes et ses 30.000 pèlerins

“On est là pour la sauvegarde d’un patrimoine”: comme chaque année depuis des décennies, quelque 30.000 passionnés se sont retrouvés pour un week-end près de Dijon, “comme en famille”, pour le plus grand rassemblement de motos anciennes en Europe.Sur les champs aménagés en parkings autour du circuit de Dijon-Prenois, des milliers de motos s’alignent jusqu’à l’horizon, briquées par leurs fiers propriétaires comme pour aller à la grand-messe. Sous les arbres alentours, certains ont planté leur tente. D’autres ont stationné leur camping-car là où ils pouvaient, dans un joyeux chaos à la Woodstock.”On a environ 30.000 visiteurs en un week-end”, explique à l’AFP Lilian Martorell, 54 ans, directeur du développement des éditions LVA, organisatrice de la 31e édition des Coupes Moto Légende. Anglais, Allemands, Belges… “Toute l’Europe est présente”, se réjouit-il.Mark Haughey, lui, est venu de Watford, dans la banlieue nord de Londres, avec un petit bijou de mécanique, dont il tapote tendrement le très basique siège de cuir à gros ressorts: une mythique Norton 500, “de 1928!”. Mark, 65 ans, compte parmi le gros millier de participants qui amènent leur moto “vintage” pour leur faire faire quelques tours de roue. “Il faut les utiliser. Pas seulement les admirer, il faut les faire rouler”, assure l’Anglais, venu avec une dizaine d’amis “pour la sixième fois ici”. “Je conduis des motos depuis que je suis haut comme ça. C’est que du plaisir”.De vénérables ancêtres défilent ainsi sur le goudron dijonnais, parfois cahin-caha, comme la plus vieille d’entre-elles, une Harley datant de 1905. Mais ici, “il n’y a pas de compétition, prévient Lilian Martorell, que des démonstrations, du plaisir avant tout”.- “Le souvenir des pionniers” -“On vient pour l’ambiance. C’est vraiment festif”, confirme Alexis, jeune père de famille motard, assis sur l’herbe face au circuit avec son épouse Morgane et ses deux enfants, Céleste et Anatole.”Des motos comme ça, on n’en voit pas tous les jours”, apprécie-t-il en contemplant avec des yeux d’enfants des bécanes légendaires descendre les lacets goudronnés. Parmi les plus regardées figurent les fameuses motos de course de “Gérald”, comme tout le paddock appelle Gérald Armand, un collectionneur de 69 ans qui a fait de sa passion un métier.”J’achète des motos authentiques pour garder le souvenir de cette période des pionniers. Pas pour le côté financier. Ca, je m’en contrefiche. Pour moi, une moto a une âme. Mon but est de préserver le patrimoine”, explique Gérald. Le passionné est venu avec une dizaine de ses motos qui comptent parmi les plus titrées au monde, comme la Yamaha 750 sur laquelle Patrick Pons est devenu, en 1979, le premier Français champion du monde dans un sport mécanique. “J’ai eu à peu près 1.000 motos qui me sont passées entre les mains. Il m’en reste 50 actuellement”. “C’est un patrimoine vivant qu’il faut entretenir”, confirme Lilian Martorell. Durant deux jours, les tours de piste vont ainsi se succéder, des “Messieurs Tout-le-Monde” roulant aux côtés de stars comme “le roi Ago”, Giacomo Agostini, 82 ans, légende des circuits avec 15 titres de champion du monde.Parmi les pétarades de gros mono-cylindres, et les effluves d’huile de ricin – le meilleur des lubrifiants comme le sait tout vrai connaisseur -, des milliers de fans se retrouvent ainsi dans un esprit bon enfant.On déplie la table de camping sur un coin d’herbe ou un bout de goudron, on met les merguez sur le barbecue et on retrouve les copains de l’an dernier.”C’est comme une famille. Une grande”, explique Walter Schwerz, venu d’Eschweiler, près d’Aix-la-Chapelle. “Je viens depuis dix ans”, se remémore-t-il en caressant sa Bimota Meccanica, très célèbre moto de course.”On retrouve les amis”, dit-il. “J’aime ce sentiment d’être tous ensemble” 

Une nouvelle attaque massive sur l’Ukraine fait au moins 12 morts

L’Ukraine a subi une nouvelle attaque aérienne massive tôt dimanche matin, qui a fait au moins 12 morts, quelques heures avant un dernier échange de prisonniers qui s’est tenu entre la Russie et l’Ukraine.Il s’agit de la deuxième nuit de bombardements importants contre l’Ukraine. Selon l’armée de l’air ukrainienne, le pays a subi une attaque combinée de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones.Elle a dit avoir abattu 45 de ces missiles, ainsi que 266 drones. “Des attaques aériennes ennemies ont été signalées dans 22 endroits, et des chutes de débris de missiles et de drones abattus dans 15 endroits”, a-t-elle précisé.Dans la nuit de vendredi à samedi, quelque 250 drones et 14 missiles balistiques avaient été détectés, ciblant en majorité la capitale.”Sans pression vraiment forte sur les dirigeants russes, cette brutalité ne peut être stoppée. Les sanctions aideront certainement”, a réagi dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, appelant à cibler “les faiblesses de l’économie russe”.Il a demandé aux Etats-Unis, aux pays européens et “tous ceux cherchant la paix” à faire preuve de “détermination” pour pousser son homologue russe Vladimir Poutine à “terminer la guerre”.Après ces frappes, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a appelé à exercer sur Moscou “la plus forte pression internationale”.Pour sa part, comme la veille, l’armée russe a déclaré avoir frappé pendant la nuit des entreprises du “complexe militaro-industriel” ukrainien.Depuis mi-février, l’administration américaine de Donald Trump multiplie les appels à un cessez-le-feu et s’est rapprochée pour cela de Moscou, mais sans résultat probant pour l’heure.- “Nous ne pardonnerons jamais” -Dans la région de Kiev, les attaques russes ont fait quatre morts et 26 blessés, selon un bilan actualisé de l’administration régionale.”On a vu que toute la rue était en feu”, témoigne auprès de l’AFP Tetiana Iankovska, une retraitée de 65 ans qui a survécu à des tirs ayant endommagé le village de Markhalivka, au sud-ouest de Kiev.Oleksandre a aussi eu la vie sauve et dit ne pas croire aux tractations diplomatiques en cours. “On n’a pas besoin de négociations, mais d’armes, de beaucoup d’armes pour les stopper. Parce que la Russie ne comprend que la force”, lâche cet homme de 64 ans qui n’a pas souhaité donner son nom.Selon les secours ukrainiens, un homme est mort par ailleurs dans la région méridionale de Mykolaïv, fauché par une frappe de drone, et quatre autres personnes dans la région de Khmelnytskyi, dans l’ouest de l’Ukraine. Un petit garçon de 8 ans et une fillette de 12 ans, ainsi qu’un adolescent de 17 ans, frères et soeurs, ont aussi perdu la vie dans un bombardement russe dans la région de Jytomir (nord-ouest). “Que le souvenir de Roman, Tamara et Stanislav soit avec nous pour toujours. Nous ne pardonnerons jamais”, a déploré leur établissement scolaire dans un message sur Facebook.Selon M. Zelensky, outre Kiev, ces “attaques délibérées sur des villes ordinaires” ont ciblé douze régions.A Moscou, le maire Sergueï Sobianine a mentionné plus d’une dizaine de drones ukrainiens au dessus de la capitale russe, mais n’a pas signalé de victimes.Quatre aéroports moscovites ont été temporairement fermés puis rouverts tôt dimanche, selon l’agence de l’aviation Rossaviatsia.L’armée russe a annoncé avoir neutralisé 110 drones ukrainienne au-dessus du pays pendant la nuit.- Nouvel échange -Ces bombardements sont intervenus peu avant la tenue de la troisième et dernière étape d’un vaste échange de prisonniers au format 1.000 pour 1.000, seul résultat tangible des pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul.Kiev et Moscou ont annoncé dimanche que 303 prisonniers de guerre de chaque camp avaient été échangés.L’échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat est l’un des derniers domaines de coopération entre les deux pays, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.La diplomatie russe avait indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant “les conditions d’un accord durable” pour régler le conflit, qui sera transmis à Kiev une fois l’échange de prisonniers finalisé.Mais sur le front, les affrontements se poursuivent et l’armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, continue de grignoter du terrain dans certains secteurs, malgré de lourdes pertes.Dimanche, elle a ainsi revendiqué la prise d’un village ukrainien, Romanivka, dans la région orientale de Donetsk, l’épicentre des combats.

Une nouvelle attaque massive sur l’Ukraine fait au moins 12 morts

L’Ukraine a subi une nouvelle attaque aérienne massive tôt dimanche matin, qui a fait au moins 12 morts, quelques heures avant un dernier échange de prisonniers qui s’est tenu entre la Russie et l’Ukraine.Il s’agit de la deuxième nuit de bombardements importants contre l’Ukraine. Selon l’armée de l’air ukrainienne, le pays a subi une attaque combinée de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones.Elle a dit avoir abattu 45 de ces missiles, ainsi que 266 drones. “Des attaques aériennes ennemies ont été signalées dans 22 endroits, et des chutes de débris de missiles et de drones abattus dans 15 endroits”, a-t-elle précisé.Dans la nuit de vendredi à samedi, quelque 250 drones et 14 missiles balistiques avaient été détectés, ciblant en majorité la capitale.”Sans pression vraiment forte sur les dirigeants russes, cette brutalité ne peut être stoppée. Les sanctions aideront certainement”, a réagi dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, appelant à cibler “les faiblesses de l’économie russe”.Il a demandé aux Etats-Unis, aux pays européens et “tous ceux cherchant la paix” à faire preuve de “détermination” pour pousser son homologue russe Vladimir Poutine à “terminer la guerre”.Après ces frappes, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a appelé à exercer sur Moscou “la plus forte pression internationale”.Pour sa part, comme la veille, l’armée russe a déclaré avoir frappé pendant la nuit des entreprises du “complexe militaro-industriel” ukrainien.Depuis mi-février, l’administration américaine de Donald Trump multiplie les appels à un cessez-le-feu et s’est rapprochée pour cela de Moscou, mais sans résultat probant pour l’heure.- “Nous ne pardonnerons jamais” -Dans la région de Kiev, les attaques russes ont fait quatre morts et 26 blessés, selon un bilan actualisé de l’administration régionale.”On a vu que toute la rue était en feu”, témoigne auprès de l’AFP Tetiana Iankovska, une retraitée de 65 ans qui a survécu à des tirs ayant endommagé le village de Markhalivka, au sud-ouest de Kiev.Oleksandre a aussi eu la vie sauve et dit ne pas croire aux tractations diplomatiques en cours. “On n’a pas besoin de négociations, mais d’armes, de beaucoup d’armes pour les stopper. Parce que la Russie ne comprend que la force”, lâche cet homme de 64 ans qui n’a pas souhaité donner son nom.Selon les secours ukrainiens, un homme est mort par ailleurs dans la région méridionale de Mykolaïv, fauché par une frappe de drone, et quatre autres personnes dans la région de Khmelnytskyi, dans l’ouest de l’Ukraine. Un petit garçon de 8 ans et une fillette de 12 ans, ainsi qu’un adolescent de 17 ans, frères et soeurs, ont aussi perdu la vie dans un bombardement russe dans la région de Jytomir (nord-ouest). “Que le souvenir de Roman, Tamara et Stanislav soit avec nous pour toujours. Nous ne pardonnerons jamais”, a déploré leur établissement scolaire dans un message sur Facebook.Selon M. Zelensky, outre Kiev, ces “attaques délibérées sur des villes ordinaires” ont ciblé douze régions.A Moscou, le maire Sergueï Sobianine a mentionné plus d’une dizaine de drones ukrainiens au dessus de la capitale russe, mais n’a pas signalé de victimes.Quatre aéroports moscovites ont été temporairement fermés puis rouverts tôt dimanche, selon l’agence de l’aviation Rossaviatsia.L’armée russe a annoncé avoir neutralisé 110 drones ukrainienne au-dessus du pays pendant la nuit.- Nouvel échange -Ces bombardements sont intervenus peu avant la tenue de la troisième et dernière étape d’un vaste échange de prisonniers au format 1.000 pour 1.000, seul résultat tangible des pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul.Kiev et Moscou ont annoncé dimanche que 303 prisonniers de guerre de chaque camp avaient été échangés.L’échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat est l’un des derniers domaines de coopération entre les deux pays, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.La diplomatie russe avait indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant “les conditions d’un accord durable” pour régler le conflit, qui sera transmis à Kiev une fois l’échange de prisonniers finalisé.Mais sur le front, les affrontements se poursuivent et l’armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, continue de grignoter du terrain dans certains secteurs, malgré de lourdes pertes.Dimanche, elle a ainsi revendiqué la prise d’un village ukrainien, Romanivka, dans la région orientale de Donetsk, l’épicentre des combats.

Présidentielle en Pologne: démonstration de force de chaque camp à une semaine du 2e tour

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dimanche à Varsovie à la faveur de deux grandes manifestations rivales avant le second tour de l’élection présidentielle dimanche prochain qui oppose un candidat pro-européen à un nationaliste.Une “grande marche des patriotes” a convergé vers la place de la Constitution, avec le maire pro-UE de la capitale, Rafal Trzaskowski, 53 ans, soutenu par le gouvernement centriste de Donald Tusk et qui est arrivé en tête au premier tour.”Ces élections sont l’occasion de construire, de créer et non de détruire”, a-t-il lancé à ses partisans.La “marche pour la Pologne” de l’historien nationaliste Karol Nawrocki, 42 ans, devait elle se terminer sur la place du Château dans la vieille ville de Varsovie, les manifestants scandant des chants patriotiques ou religieux et brandissant notamment des pancartes demandant l’arrêt de l’immigration.”Le changement arrive. Nous allons gagner!”, a assuré M. Nawrocki.Selon ses organisateurs, la marche du candidat nationaliste a réuni environ 200.000 personnes, tandis que, selon le Premier ministre Donald Tusk, les pro-Trzaskowski étaient 500.000.Des chiffres toutefois largement nuancés par le site polonais Onet, selon lequel le rassemblement de M. Nawrocki à réuni 70.000 personnes, contre 160.000 pour celui de M. Trzaskowski.Ce dernier a viré en tête d’un cheveu dimanche dernier au premier tour de la présidentielle, obtenant 31% contre 30% pour M. Nawrocki. Pour le deuxième tour, les sondages prévoient une égalité parfaite, avec les deux candidats à 46,3%.La victoire de M. Trzaskowski permettrait de mettre fin à une cohabitation difficile du gouvernement pro-européen du Premier ministre Donald Tusk avec le chef de l’Etat sortant Andrzej Duda, alors que le succès de son adversaire nationaliste pourrait la compliquer davantage.Une victoire de M. Nawrocki, un partisan du président américain Donald Trump, pourrait aussi ébranler le soutien indéfectible de la Pologne à l’Ukraine voisine : il s’oppose en effet à l’adhésion de Kiev à l’Otan et a dénoncé les avantages accordés au million de réfugiés ukrainiens en Pologne, pays d’Europe centrale de 38 millions d’habitants.”Je suis polonais et donc je vote pour un candidat qui garantira notre avenir et agira comme un contrepoids au gouvernement actuel”, explique Piotr Slaby, employé dans le secteur secteur financier à Przemysl (sud-est) et venu participer à la “marche pour la Pologne”.”Nous avons un gouvernement cosmopolite. Il veut introduire l’euro et nous allons perdre notre souveraineté”, a renchéri Piotr Nowak, technicien de 41 ans, qui habite Varsovie.De nombreux drapeaux de l’UE et LGBTQ flottaient au dessus de la “grande marche des patriotes” de M. Trzaskowski.Olivia, une étudiante de 20 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille, dit soutenir M. Trzaskowski “avant tout parce qu’il veut protéger les personnes LGBTQ et les droits des femmes sur la question de l’avortement”.Kurnik Irek, un homme d’affaires de 52 ans, a déclaré qu’un vote pour M. Trzaskowski était “le seul moyen d’aller vers l’Europe” plutôt que la Russie.

Présidentielle en Pologne: démonstration de force de chaque camp à une semaine du 2e tour

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dimanche à Varsovie à la faveur de deux grandes manifestations rivales avant le second tour de l’élection présidentielle dimanche prochain qui oppose un candidat pro-européen à un nationaliste.Une “grande marche des patriotes” a convergé vers la place de la Constitution, avec le maire pro-UE de la capitale, Rafal Trzaskowski, 53 ans, soutenu par le gouvernement centriste de Donald Tusk et qui est arrivé en tête au premier tour.”Ces élections sont l’occasion de construire, de créer et non de détruire”, a-t-il lancé à ses partisans.La “marche pour la Pologne” de l’historien nationaliste Karol Nawrocki, 42 ans, devait elle se terminer sur la place du Château dans la vieille ville de Varsovie, les manifestants scandant des chants patriotiques ou religieux et brandissant notamment des pancartes demandant l’arrêt de l’immigration.”Le changement arrive. Nous allons gagner!”, a assuré M. Nawrocki.Selon ses organisateurs, la marche du candidat nationaliste a réuni environ 200.000 personnes, tandis que, selon le Premier ministre Donald Tusk, les pro-Trzaskowski étaient 500.000.Des chiffres toutefois largement nuancés par le site polonais Onet, selon lequel le rassemblement de M. Nawrocki à réuni 70.000 personnes, contre 160.000 pour celui de M. Trzaskowski.Ce dernier a viré en tête d’un cheveu dimanche dernier au premier tour de la présidentielle, obtenant 31% contre 30% pour M. Nawrocki. Pour le deuxième tour, les sondages prévoient une égalité parfaite, avec les deux candidats à 46,3%.La victoire de M. Trzaskowski permettrait de mettre fin à une cohabitation difficile du gouvernement pro-européen du Premier ministre Donald Tusk avec le chef de l’Etat sortant Andrzej Duda, alors que le succès de son adversaire nationaliste pourrait la compliquer davantage.Une victoire de M. Nawrocki, un partisan du président américain Donald Trump, pourrait aussi ébranler le soutien indéfectible de la Pologne à l’Ukraine voisine : il s’oppose en effet à l’adhésion de Kiev à l’Otan et a dénoncé les avantages accordés au million de réfugiés ukrainiens en Pologne, pays d’Europe centrale de 38 millions d’habitants.”Je suis polonais et donc je vote pour un candidat qui garantira notre avenir et agira comme un contrepoids au gouvernement actuel”, explique Piotr Slaby, employé dans le secteur secteur financier à Przemysl (sud-est) et venu participer à la “marche pour la Pologne”.”Nous avons un gouvernement cosmopolite. Il veut introduire l’euro et nous allons perdre notre souveraineté”, a renchéri Piotr Nowak, technicien de 41 ans, qui habite Varsovie.De nombreux drapeaux de l’UE et LGBTQ flottaient au dessus de la “grande marche des patriotes” de M. Trzaskowski.Olivia, une étudiante de 20 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille, dit soutenir M. Trzaskowski “avant tout parce qu’il veut protéger les personnes LGBTQ et les droits des femmes sur la question de l’avortement”.Kurnik Irek, un homme d’affaires de 52 ans, a déclaré qu’un vote pour M. Trzaskowski était “le seul moyen d’aller vers l’Europe” plutôt que la Russie.

Emmanuel Macron est arrivé au Vietnam pour le début d’une tournée en Asie du Sud-Est

Emmanuel Macron est arrivé dimanche soir à Hanoï, au Vietnam, pour démarrer une tournée en Asie du Sud-Est qui le mènera, jusqu’à vendredi, en Indonésie puis à Singapour, ont constaté des journalistes de l’AFP.Le président français, accompagné de son épouse Brigitte Macron, sera reçu lundi par son homologue vietnamien Luong Cuong et par le secrétaire général du Parti communiste To Lam, pour cette première de trois visites d’Etat en un peu moins d’une semaine. Mardi, il rencontrera des acteurs du secteur de l’énergie, thème-clé de sa visite, et échangera avec des étudiants vietnamiens.Après s’être rendu plusieurs fois en Inde et en Chine, mais aussi dans des pays de l’océan Pacifique comme Vanuatu ou la Papouasie-Nouvelle Guinée, et récemment dans l’océan Indien, il entend mettre à profit ce nouveau déplacement pour défendre sa “stratégie indopacifique”.”Partout, je dirai une chose simple: la France est une puissance de paix et d’équilibres. Elle est un partenaire fiable, qui croit au dialogue et à la coopération. Quand certains choisissent le repli, la France choisit de bâtir des ponts”, a-t-il dit sur le réseau X à son arrivée à Hanoï.”C’est dans cette région de l’Indopacifique que se joue une part de notre avenir à tous, Françaises et Français. Les grands défis du siècle — climatiques, économiques, géopolitiques — ne pourront être relevés qu’en coopération avec nos partenaires, et tout particulièrement avec cette région du monde, carrefour essentiel des échanges mondiaux, haut lieu d’innovation, de croissance et de technologie”, a-t-il ajouté.- “Puissance d’équilibre” -Enoncée dès 2018, cette stratégie consiste à proposer une troisième voie aux pays de la région, pris en tenailles dans la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine, et trouve selon Paris toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.Au Vietnam, où Emmanuel Macron se rend pour la première fois, cette posture de “puissance d’équilibre” peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa “diplomatie du bambou”.L’Elysée espère y “renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports et la défense”. Plusieurs patrons d’entreprises françaises accompagnent le président dans tout ou partie de sa tournée, dont ceux d’EDF, Dassault Aviation, Airbus Aviation, Naval Group, Eramet ou encore CMA GCM.Les anciens liens coloniaux rendent la relation franco-vietnamienne complexe. Le chef de l’Etat rendra lundi matin un hommage à la mémoire des combattants de la guerre d’Indochine qui se battirent pour l’indépendance.Il sera aussi reçu lundi par le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, considéré comme le dirigeant le plus puissant du pays, qu’il avait lui-même accueilli à Paris en octobre. Les deux hommes déjeuneront au temple de la Littérature, lieu emblématique de la culture vietnamienne.Mardi soir, le président français s’envolera pour l’Indonésie, et il terminera sa tournée vendredi à Singapour, où il prononcera le discours d’ouverture du Shangri-La Dialogue, plus grand forum sur la sécurité et la défense en Asie.

Emmanuel Macron est arrivé au Vietnam pour le début d’une tournée en Asie du Sud-Est

Emmanuel Macron est arrivé dimanche soir à Hanoï, au Vietnam, pour démarrer une tournée en Asie du Sud-Est qui le mènera, jusqu’à vendredi, en Indonésie puis à Singapour, ont constaté des journalistes de l’AFP.Le président français, accompagné de son épouse Brigitte Macron, sera reçu lundi par son homologue vietnamien Luong Cuong et par le secrétaire général du Parti communiste To Lam, pour cette première de trois visites d’Etat en un peu moins d’une semaine. Mardi, il rencontrera des acteurs du secteur de l’énergie, thème-clé de sa visite, et échangera avec des étudiants vietnamiens.Après s’être rendu plusieurs fois en Inde et en Chine, mais aussi dans des pays de l’océan Pacifique comme Vanuatu ou la Papouasie-Nouvelle Guinée, et récemment dans l’océan Indien, il entend mettre à profit ce nouveau déplacement pour défendre sa “stratégie indopacifique”.”Partout, je dirai une chose simple: la France est une puissance de paix et d’équilibres. Elle est un partenaire fiable, qui croit au dialogue et à la coopération. Quand certains choisissent le repli, la France choisit de bâtir des ponts”, a-t-il dit sur le réseau X à son arrivée à Hanoï.”C’est dans cette région de l’Indopacifique que se joue une part de notre avenir à tous, Françaises et Français. Les grands défis du siècle — climatiques, économiques, géopolitiques — ne pourront être relevés qu’en coopération avec nos partenaires, et tout particulièrement avec cette région du monde, carrefour essentiel des échanges mondiaux, haut lieu d’innovation, de croissance et de technologie”, a-t-il ajouté.- “Puissance d’équilibre” -Enoncée dès 2018, cette stratégie consiste à proposer une troisième voie aux pays de la région, pris en tenailles dans la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine, et trouve selon Paris toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.Au Vietnam, où Emmanuel Macron se rend pour la première fois, cette posture de “puissance d’équilibre” peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa “diplomatie du bambou”.L’Elysée espère y “renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports et la défense”. Plusieurs patrons d’entreprises françaises accompagnent le président dans tout ou partie de sa tournée, dont ceux d’EDF, Dassault Aviation, Airbus Aviation, Naval Group, Eramet ou encore CMA GCM.Les anciens liens coloniaux rendent la relation franco-vietnamienne complexe. Le chef de l’Etat rendra lundi matin un hommage à la mémoire des combattants de la guerre d’Indochine qui se battirent pour l’indépendance.Il sera aussi reçu lundi par le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, considéré comme le dirigeant le plus puissant du pays, qu’il avait lui-même accueilli à Paris en octobre. Les deux hommes déjeuneront au temple de la Littérature, lieu emblématique de la culture vietnamienne.Mardi soir, le président français s’envolera pour l’Indonésie, et il terminera sa tournée vendredi à Singapour, où il prononcera le discours d’ouverture du Shangri-La Dialogue, plus grand forum sur la sécurité et la défense en Asie.