Emballages, électroménager, batteries: le réemploi, un défi économique de longue haleine

“Des investissements très importants”… qui ne seront rentables que dans plusieurs années: l’économie du réemploi (vrac, emballages, reconditionnement) reste à parfaire et portera ses fruits à long terme, selon les acteurs de l’économie présents au salon Reuse Economy Expo.Alors que les Français consomment en moyenne 11,2 tonnes de matières premières par an et par habitant (dont la moitié pour les matériaux de construction), “on a la responsabilité en tant que consommateurs de faire des choix”, a jugé le président de l’Agence pour la transition écologique (Ademe), Sylvain Waserman, lors d’une table ronde organisée en ouverture de ce salon qui se tient lundi et mardi à ParisOr, selon lui, si de grandes marques “lancent des produits et essaient de franchir le pas, il n’y a pas forcément la réponse du consommateur”.Le retard qu’accuse la France par rapport à ses objectifs est manifeste. S’agissant des emballages ménagers, le taux de réemploi était de 1,1% en 2023, alors que la loi Agec sur l’économie circulaire a fixé un objectif de 5% pour 2023 et de 10% pour 2027.Pourtant, la demande existe, à en croire certains acteurs de poids: “40% des consommateurs souhaitent que le distributeur leur propose des manières plus durables” de consommer, signale Pauline Guillaume, cheffe de projet RSE (responsabilité sociétale des entreprises) du groupe de distribution Carrefour.Le distributeur vise 300 millions d’euros de ventes en vrac et en réemploi d’ici 2026, un montant modeste par rapport à un chiffre d’affaires qui se compte en milliards, mais déjà rehaussé par rapport à l’objectif de départ, a-t-elle souligné.Pour autant, même pour de grands groupes, le risque d’erreur existe, comme l’explique Elodie Bernadi, directrice RSE pour L’Oréal France. Si le géant de la cosmétique propose aujourd’hui des recharges dans la plupart de ses catégories de produits, il s’est “planté au début”.”On a cru qu’il suffisait de mettre nos top références en rechargeables et que ça allait se vendre tout seul”, rapporte-t-elle, avant de se rendre compte que l’aspect vertueux était “nécessaire, mais pas suffisant”.- Economie de la fonctionnalité -Le groupe a depuis revu sa copie et propose à ses distributeurs des recharges en moyenne “entre 15 et 20% moins cher au prix au litre que leur format parent”, les distributeurs en France restant toutefois “seuls maîtres de leur prix”. En outre, “l’économie du réemploi demande des investissements très importants” au départ, souligne Mme Guillaume, qui énumère les étapes supplémentaires à mettre en place, par exemple pour les emballages consignés: “la collecte, le lavage, le tri…””Pour que ça se mette en place, il faut du courage aux entreprises”, d’autant que ce sont des investissements “qui vont porter leurs fruits dans plusieurs années”, relève-t-elle.Et pour une moindre rentabilité, à en croire un spécialiste du sujet. “Si on avait gagné plus d’argent avec le réemploi, ça fait longtemps qu’on le ferait déjà”, estime auprès de l’AFP Fabrice Bonnifet, président du C3D, une association qui regroupe plus de 380 directeurs RSE d’entreprises et d’organisations.Il faut “renforcer le cadre législatif” et le principe pollueur-payeur, juge M. Bonnifet.”La rentabilité, elle va venir”, assure Célia Rennesson, directrice générale du Réseau Vrac et Réemploi, organisateur de Reuse Economy Expo, car “les matières premières coûtent de plus en plus cher et/ou on va potentiellement nous les interdire”.D’où la nécessité de repenser les modèles économiques: “on va vendre différemment, on va peut-être vendre moins certains produits, mais à côté, on va ajouter du service, on va ajouter de la location”.Son réseau prône le recours à un certain nombre de “leviers”, au premier rang desquels la “standardisation” des produits (emballages et pièces détachées) pour mutualiser les coûts.Dans cette “économie de la fonctionnalité”, conclut M. Bonnifet, pour “passer de l’obsolescence programmée à la pérennité programmée”, il faudra que l’industriel “reste propriétaire de ses produits” et qu’il ait “tout intérêt à ce que le produit dure le plus longtemps possible”.

Bangladesh top court acquits Islamist leader on death row: lawyer

Bangladesh’s top court on Tuesday overturned a conviction against a key leader of the country’s main Islamist party, who had been on death row since being sentenced under the regime ousted last year.A.T.M. Azharul Islam, from the Jamaat-e-Islami party, and who has been in custody since 2012, was acquitted of crimes against humanity by the Supreme Court, which ordered his release.Islam, who was born in 1952, was among six senior political leaders convicted during the tenure of Sheikh Hasina, whose 15-year-long autocratic rule as prime minister ended in August 2024 when a student-led revolt forced her to flee.Political parties, including Jamaat-e-Islami, are readying for hugely anticipated elections which the interim government has vowed will take place by June 2026 at the latest.Islam’s lawyer Shishir Monir said he was “fortunate” because the five other senior political leaders who had been convicted — four from Jamaat-e-Islami, and another from the key Bangladesh National Party (BNP) — had already been hanged.”He got justice because he is alive”, Monir told reporters. “The appellate division failed to review the evidence in other cases for crimes against humanity”.Islam had been sentenced to death in 2014 for rape, murder and genocide during Bangladesh’s 1971 independence war from Pakistan.Jamaat-e-Islami supported Islamabad during the war, a role that still sparks anger among many Bangladeshis today.- ‘Seek your pardon’ -They were rivals of Hasina’s father, Sheikh Mujibur Rahman of the Awami League — who would become Bangladesh’s founding figure.Hasina banned Jamaat-e-Islami during her tenure and cracked down on its leaders.Islam appealed in 2015, but the court upheld the verdict in 2019, and he filed a review petition in 2020.Hasina, 77, fled to India last year as crowds stormed her palace, and she remains there in self-imposed exile — with her Awami League party itself now banned.She has defied Dhaka’s extradition request to face charges of crimes against humanity related to the crackdown that killed at least 1,400 protesters in her failed bid to claw onto power.With Hasina gone, Islam appealed his conviction again, filing an appeal on February 27.On Tuesday, the full bench, led by Chief Justice Syed Refaat Ahmed, acquitted him.Supporters of Jamaat-e-Islami celebrated. Leader Shafiqur Rahman told reporters that the party was also remembering those who had been hanged.”They were the victims of judicial killings,” he said.”If they were alive today, they could have led the country in the right direction. People will always remember their contributions to the nation”.As political parties jostle for power, rivals of Jamaat-e-Islami have also questioned its historical role in supporting Pakistan during the 1971 war.”We, as individuals or as a party, are not beyond making mistakes”, Rahman said, without specifying further what he referred to, and declining to take questions.”We seek your pardon, if we have done anything wrong”.

Nord: le bilan d’un incendie monte à 3 morts dont 2 enfants  

Le bilan final de l’incendie d’une maison mardi à Attiches (Nord) est monté à trois morts, un homme et deux enfants, a annoncé la préfecture à l’AFP.Après la découverte du corps d’un homme et d’un enfant dans un premier temps, le corps d’un deuxième enfant a été retrouvé dans les décombres, une fois l’incendie maîtrisé par les pompiers.Deux autres enfants et la mère de famille ont survécu et ont été transportés à l’hôpital, sans pronostic vital engagé. Il s’agissait d’une famille avec quatre enfants âgés “entre trois et dix ans”, a précisé la préfecture.La maison qui a brûlé se trouve dans la rue principale, où les maisons sont mitoyennes, selon le maire d’Attiches, Luc Foutry, interrogé par l’AFP.Le sinistre, qui se serait déclenché vers 03H30-04H00 du matin selon lui, “a pris assez rapidement mais ne s’est pas propagé aux autres maisons” a-t-il expliqué. “Les personnes ont dû être surprises dans leur sommeil”, “c’est un drame”, a estimé M. Foutry. “Tout le voisinage a eu très peur”.

Les Bourses européennes ouvrent sans entrain

Les Bourses européennes évoluent sans véritable moteur mardi, gagnées par le climat d’attente autour des relations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 0,17%, quand Francfort gagnait 0,08% et Londres 0,84%, tandis que Milan était stable à +0,02%.

Le Népalais Kami Rita Sherpa atteint le sommet de l’Everest pour la 31e fois, battant son propre record

L’alpiniste népalais Kami Rita Sherpa a atteint le sommet de l’Everest pour la 31e fois mardi, battant son propre record d’ascensions de la plus haute montagne au monde, a annoncé l’organisateur de son expédition.”Félicitations au légendaire Kami Rita Sherpa pour sa 31e ascension réussie de l’Everest, le plus grand nombre d’ascensions de l’histoire”, a déclaré dans un communiqué Seven Summit Treks.Guide de montagne depuis plus de 20 ans, Kami Rita Sherpa, actuellement âgé de 55 ans, s’est hissé pour la première fois sur le “Toit du monde”, culminant à 8.849 mètres d’altitude, en 1994. C’était pour une expédition commerciale.Depuis, il a atteint le sommet de l’Everest presque chaque année, guidant des clients.”Kami Rita Sherpa n’a plus besoin d’être présenté”, a déclaré mardi l’organisateur de son expédition. “Il n’est pas seulement un héros national de l’escalade, mais un symbole mondial de l’Everest lui-même”.En 2024, l’alpiniste népalais est monté deux fois au sommet de l’Everest, battant à chaque fois un nouveau record.- “Atteindre de nouveaux sommets” -“Je suis heureux de ce record, mais les records finissent par être battus”, avait-il déclaré à l’AFP le 12 mai 2024, après avoir atteint la cime de l’Everest pour la 29e fois.Seven Summit Treks a indiqué mardi qu’il guidait une expédition de l’armée indienne pour sa 31e ascension, soulignant qu’il avait “non seulement atteint le sommet lui-même, mais qu’il (avait) également conduit et guidé les derniers membres de l’équipe jusqu’au sommet”.Himal Gautam, directeur de la section alpinisme et aventure au sein du ministère du Tourisme népalais, a souligné que le record établi par Kami Rita Sherpa “contribue à permettre à l’alpinisme népalais d’atteindre de nouveaux sommets”.Surnommé “Monsieur Everest”, Kami Rita Sherpa est né en 1970 à Thame, un village de l’Himalaya, vivier d’alpinistes chevronnés.Il a grandi dans la vallée himalayenne à regarder son père, puis son frère, partir en expédition en tant que guides de montagne, avant de marcher sur leurs traces.En 2019, il était monté au sommet de l’Everest à deux reprises en l’espace de six jours.Un autre alpiniste népalais, Tashi Gyalzen Sherpa, 29 ans, est rentré mardi à Katmandou, la capitale du Népal, avec un record en poche.Il a réalisé 4 expéditions jusqu’au sommet de l’Everest en 15 jours, dont la dernière le 23 mai, selon 8K Expeditions.”Je suis fier — c’était un objectif très difficile,  mais j’ai réussi”, s’est félicité auprès de l’AFP Gyalzen Sherpa, à son retour à Katmandou, où sa famille et des fans de l’alpinisme étaient là pour l’accueillir. “Jusqu’à présent, des pionniers l’ont escaladé plusieurs fois, mais pas quatre fois en une saison”, a-t-il expliqué.- Plus de 1.100 permis -Cette année, Katmandou a accordé plus de 1.100 permis d’ascension pour la saison de printemps (avril-juin), dont 458 pour l’Everest, ce qui représente une manne financière de plus de 5 millions de dollars (4,38 millions d’euros) pour le pays.Plus de 500 alpinistes et leurs guides ont déjà atteint le sommet de l’Everest depuis le début de la saison des ascensions dans l’Himalaya, selon le département du tourisme du Népal. Cette année, le nombre de personnes décédées lors de l’ascension de l’Everest est moins élevé que les années précédentes.Deux alpinistes, un Philippin et un Indien, sont morts dans les camps de haute altitude.Kami Rita Sherpa compte d’autres sommets de plus de 8.000 mètres à son palmarès, dont le K2 au Pakistan, deuxième plus haute montagne au monde.Mi-mai, l’alpiniste britannique Kenton Cool, 51 ans, a gravi l’Everest pour la 19e fois, battant son propre record, celui de grimpeur non Népalais ayant réussi le plus grand nombre d’ascensions du sommet le plus haut de la planète.L’Everest a été officiellement vaincu pour la première fois le 29 mai 1953 par le Néo-Zélandais Sir Edmund Hillary et le sherpa népalais Tensing Norkay.L’année dernière, plus de 800 alpinistes l’ont atteint, dont 74 du côté nord du Tibet.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Au Ghana, le changement climatique met en péril villages et vestiges de l’esclavage

De grandes vagues salées viennent se briser chaque jour contre les ruines du Fort Prinzenstein, sur la côte ghanéenne, là où autrefois des murs épais retenaient des milliers d’Africains réduits en esclavage, avant leur périple à travers l’Atlantique.  Depuis des siècles, ce littoral porte le poids du commerce des esclaves africains vers le continent américain. Mais aujourd’hui, il succombe à la nature et à l’abandon, ses 550 km rongés par la montée du niveau de la mer et les activités humaines incontrôlées.Des villages disparaissent, emportant avec eux un patrimoine vieux de plusieurs siècles, et des activités côtières essentielles à l’économie ghanéenne (ports, pêche, pétrole et gaz) sont menacées.À quelques mètres du fort, Ernestina Gavor nettoie un verre derrière un bar.”J’espère que cela survivra encore quelques années”, déclare-t-elle à l’AFP, dans ce restaurant dont les recettes repose essentiellement sur l’afflux de touristes.Le Fort Prinzenstein, un comptoir colonial fortifié construit par les Danois à la fin du 18e siècle et aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, fait partie des sites les plus menacés sur la côte ghanéenne.James Akorli, son gardien depuis 24 ans, a vu le golfe de Guinée ronger sa structure et ses souvenirs.Autrefois, la côte était à environ six kilomètres du fort, raconte-t-il. Le village dans lequel il est né, et que sa famille a dû quitter en 1984, a également été englouti.Aujourd’hui, seulement 10% du fort originel subsiste.Les cachots qui abritaient des femmes esclaves sont encore visibles, mais ceux des hommes ont disparu sous l’effet de l’érosion côtière.”Ce fort avait une grande importance”, raconte M. Akorli à l’AFP. “Maintenant, nous perdons tout, notre histoire, nos maisons et nos moyens de subsistance”.- Mur de défense -Les châteaux et forts du Ghana, en particulier ceux de Cape Coast et d’Elmina, attirent chaque année des milliers de visiteurs, principalement des Afro-américains cherchant à renouer avec leur héritage ancestral.Selon Chris Gordon, professeur et spécialiste de l’environnement à l’Université du Ghana, le prix des travaux nécessaires pour protéger les vestiges de l’esclavage et les habitations dépasse largement les moyens actuels du pays.”Il vous faudrait les types de protections côtières qu’ils ont aux Pays-Bas”, explique-t-il à l’AFP.Samuel Yevu, 45 ans, fait partie des déplacées récents, après que des vagues déferlantes ont dévasté son village de Fuvemeh en mars dernier.”Avant, nous avions des cocotiers, des filets de pêche, tout. Maintenant, tout est parti”, raconte Yevu, dont la famille dort depuis dans une salle de classe d’école.En 2000, le Ghana a lancé un projet de mur de défense contre la mer de 100 millions de dollars pour protéger des communautés comme Keta, où se trouve le Fort Prinzenstein. Si ce projet a sauvé la ville, il a déplacé l’érosion vers l’est, dévastant des villages comme Agavedzi et Aflao.Des interventions à court terme, comme l’édification de digues et de murs, peuvent aggraver l’érosion en redirigeant l’énergie de l’océan vers d’autres zones, avertissent les experts.Selon une étude de l’Université du Ghana, le pays pourrait perdre des monuments clés comme le château de Christiansborg et le mausolée de Kwame Nkrumah dans les décennies à venir si rien n’est fait.La disparition progressive du Fort Prinzenstein est particulièrement marquante en raison de son rôle unique dans la région dans la traite transatlantique. Les esclaves en provenance de plusieurs zones d’Afrique de l’Ouest étaient marqués, triés et expédiés depuis ce comptoir, même après que la Grande-Bretagne a interdit la traite des esclaves en 1807.”C’est le seul fort de la région du Volta. Ni le Togo, ni le Bénin, ni le Nigeria n’en ont”, souligne son gardien James Akorli.-  “Comme perdre un cimetière” -Au fort de Cape Coast, un guide touristique redoute de voir ce site subir le même sort.”Si ce fort disparaît, ce sera comme perdre un cimetière de millions de personnes. Ce n’est pas juste l’histoire du Ghana, c’est l’histoire du monde”,  explique-t-il, en souhaitant garder l’anonymat. Pour Edmond Moukala, représentant de l’UNESCO au Ghana, le problème majeur n’est pas l’érosion, mais la négligence.”S’il y avait eu un entretien régulier, nous ne serions pas témoins de cette détérioration sévère. Ces bâtiments étaient censés durer des siècles. Mais la négligence, le développement urbain et le vandalisme ont détruit beaucoup d’entre eux”, estime M. Moukala.A Keta, James Akorli lance un appel pressant aux autorités: “Elles doivent intervenir de toute urgence, restaurer ce fort pour stimuler les visites, afin que nos frères de la diaspora ne perdent pas leurs racines”.strs/ks/emd