Blocage de l’aide humanitaire à Gaza: ouverture d’une enquête en France pour complicité de génocide
Le parquet national antiterroriste a ouvert une information judiciaire pour complicité de génocide, incitation au génocide et complicité de crimes contre l’humanité contre des Franco-Israéliens soupçonnés d’avoir participé à des actions de blocage de l’aide humanitaire à Gaza entre janvier et mai 2024, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.L’ouverture de cette enquête fait suite à une plainte déposée en novembre 2024 par l’Union juive française pour la paix (UFJP) et une victime franco-palestinienne qui dénonçait “l’organisation, la participation et l’appel à participer à des actions concrètes de blocage de l’aide humanitaire à destination du territoire occupé de Gaza, notamment en empêchant physiquement le passage des camions aux postes frontières contrôlés par l’armée israélienne”.”Nous sommes très satisfaites de cette décision parfaitement cohérente avec la démonstration factuelle et juridique et les preuves objectives apportées par les parties civiles et attendons de voir si la suite de l’instruction sera tout aussi cohérente”, ont réagi les avocates des plaignants, Mes Damia Taharraoui et Marion Lafouge auprès de l’AFP.”La période de prévention”, c’est-à-dire la période à laquelle se sont déroulés les faits visés par l’enquête, “remonte à janvier 2024, à un moment où personne ne voulait entendre parler de génocide”, ont-elles souligné.Leur plainte avec constitution de partie civile pour complicité de génocide et incitation à la commission d’un génocide vise des figures de “Israël is forever” et “Tzav-9”, des associations pro-Israël, présentées comme ayant la nationalité française.Selon une source proche du dossier, le réquisitoire introductif du parquet national antiterroriste (Pnat) date du 21 mai, et vise des faits qui se seraient déroulés aux postes frontières de Nitzana et Kerem Shalom.
Blocage de l’aide humanitaire à Gaza: ouverture d’une enquête en France pour complicité de génocide
Le parquet national antiterroriste a ouvert une information judiciaire pour complicité de génocide, incitation au génocide et complicité de crimes contre l’humanité contre des Franco-Israéliens soupçonnés d’avoir participé à des actions de blocage de l’aide humanitaire à Gaza entre janvier et mai 2024, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.L’ouverture de cette enquête fait suite à une plainte déposée en novembre 2024 par l’Union juive française pour la paix (UFJP) et une victime franco-palestinienne qui dénonçait “l’organisation, la participation et l’appel à participer à des actions concrètes de blocage de l’aide humanitaire à destination du territoire occupé de Gaza, notamment en empêchant physiquement le passage des camions aux postes frontières contrôlés par l’armée israélienne”.”Nous sommes très satisfaites de cette décision parfaitement cohérente avec la démonstration factuelle et juridique et les preuves objectives apportées par les parties civiles et attendons de voir si la suite de l’instruction sera tout aussi cohérente”, ont réagi les avocates des plaignants, Mes Damia Taharraoui et Marion Lafouge auprès de l’AFP.”La période de prévention”, c’est-à-dire la période à laquelle se sont déroulés les faits visés par l’enquête, “remonte à janvier 2024, à un moment où personne ne voulait entendre parler de génocide”, ont-elles souligné.Leur plainte avec constitution de partie civile pour complicité de génocide et incitation à la commission d’un génocide vise des figures de “Israël is forever” et “Tzav-9”, des associations pro-Israël, présentées comme ayant la nationalité française.Selon une source proche du dossier, le réquisitoire introductif du parquet national antiterroriste (Pnat) date du 21 mai, et vise des faits qui se seraient déroulés aux postes frontières de Nitzana et Kerem Shalom.
En Roumanie, entre inquiétude et colère autour d’une mine historique inondée
Devant la célèbre mine de sel de Praid, dans l’est de la Transylvanie roumaine, des panneaux “Défense d’entrer” accueillent les visiteurs. Les fortes pluies de la semaine dernière, qui ont envahi ses couloirs, ont entraîné la fermeture sine die du site, provoquant la déception des touristes et l’inquiétude de toute une région.”Ca fait mal au coeur”, déplore Ioan Mera, venu visiter la cathédrale souterraine de 2,7 kilomètres de profondeur, présentée comme l’une des plus grandes d’Europe.”Ce site est un monument historique, notre trésor”, explique à l’AFP le touriste de 55 ans au sujet de la réserve de sel en service depuis le XVIIIe siècle.Des intempéries ont transformé la paisible rivière Corund en un tempétueux torrent, au débit sans précédent en 30 ans, et la mine a été gagnée par l’eau.L’état d’urgence a été décrété en raison du risque d’effondrement des galeries les plus anciennes, des dizaines de villageois ont été évacués et les 130 mineurs se retrouvent au chômage technique.Près de 40.000 personnes d’une province voisine sont aussi privées d’eau potable en raison de l’augmentation de la salinité dans les nappes phréatiques. – “Chambres vides” -Alors que la mine avait accueilli en 2024 un demi-million de personnes, avec un tourisme, florissant depuis l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne en 2007, les professionnels du tourisme s’alarment.Lorsqu’il a ouvert ses chambres d’hôtes il y a 18 ans, Alexandru Muntean, 58 ans, ne comptait qu’une centaine de concurrents. Un chiffre multiplié par quatre depuis, grâce à l’attractivité des souterrains partiellement reconvertis en centre de traitement des maladies respiratoires.”Des dizaines de milliers de personnes y ont été soignées”, raconte Attila Ambrus, un autre quinquagénaire ayant ouvert sa demeure aux curistes. “Aujourd’hui, les six chambres sont vides, nous n’avons aucune réservation et celles qui avaient été faites ont été annulées”, déplore-t-il sous le soleil revenu.Des travaux pour pomper la boue et déplacer le lit du cours d’eau en cause ont commencé et des experts sont arrivés sur les lieux pour évaluer la situation sans pouvoir descendre dans la mine à ce stade.- “Coller des rustines” -Le gouvernement a approuvé 60 millions d’euros d’aide au tissu économique local et demandé le soutien de l’UE.Le voisin hongrois, Viktor Orban, a également proposé un soutien financier, la majorité des 6.500 habitants de Praid étant issus de la communauté magyare, première minorité de Roumanie. A l’image du maire Laszlo Nyagrus, qui évoque “une situation unique, dramatique pour l’ensemble de la région”. S’il espère que le site pourra être sauvé, il pense déjà à l’après et à la diversification des sources de revenus.Comme bien souvent en Roumanie, où la corruption est endémique et les pouvoirs publics mal-aimés, on cherche des responsables. Et “on les trouvera”, a promis en visite sur place le président Nicusor Dan, fraîchement élu sur la promesse d’un dégagisme des élites aux manettes depuis des décennies.Les problèmes d’infiltrations d’eau étaient connus depuis 2007, ont admis les autorités.C’est certain, il y a eu “négligence” de la part de “ceux qui ne se donnent pas la peine de protéger” le patrimoine, lance M. Muntean, sans toutefois avancer d’éléments concrets. Si au lieu de “coller des rustines”, des “vrais travaux” avaient été réalisés, “la nature n’aurait pas causé de tels ravages”, s’emporte Attila Ambrus.Il faut désormais compter avec une violence destructrice décuplée par le réchauffement climatique, a rappelé Nicusor Dan, alors que la Roumanie a déjà été touchée l’an dernier par des inondations meurtrières dans l’est du pays.
En Roumanie, entre inquiétude et colère autour d’une mine historique inondée
Devant la célèbre mine de sel de Praid, dans l’est de la Transylvanie roumaine, des panneaux “Défense d’entrer” accueillent les visiteurs. Les fortes pluies de la semaine dernière, qui ont envahi ses couloirs, ont entraîné la fermeture sine die du site, provoquant la déception des touristes et l’inquiétude de toute une région.”Ca fait mal au coeur”, déplore Ioan Mera, venu visiter la cathédrale souterraine de 2,7 kilomètres de profondeur, présentée comme l’une des plus grandes d’Europe.”Ce site est un monument historique, notre trésor”, explique à l’AFP le touriste de 55 ans au sujet de la réserve de sel en service depuis le XVIIIe siècle.Des intempéries ont transformé la paisible rivière Corund en un tempétueux torrent, au débit sans précédent en 30 ans, et la mine a été gagnée par l’eau.L’état d’urgence a été décrété en raison du risque d’effondrement des galeries les plus anciennes, des dizaines de villageois ont été évacués et les 130 mineurs se retrouvent au chômage technique.Près de 40.000 personnes d’une province voisine sont aussi privées d’eau potable en raison de l’augmentation de la salinité dans les nappes phréatiques. – “Chambres vides” -Alors que la mine avait accueilli en 2024 un demi-million de personnes, avec un tourisme, florissant depuis l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne en 2007, les professionnels du tourisme s’alarment.Lorsqu’il a ouvert ses chambres d’hôtes il y a 18 ans, Alexandru Muntean, 58 ans, ne comptait qu’une centaine de concurrents. Un chiffre multiplié par quatre depuis, grâce à l’attractivité des souterrains partiellement reconvertis en centre de traitement des maladies respiratoires.”Des dizaines de milliers de personnes y ont été soignées”, raconte Attila Ambrus, un autre quinquagénaire ayant ouvert sa demeure aux curistes. “Aujourd’hui, les six chambres sont vides, nous n’avons aucune réservation et celles qui avaient été faites ont été annulées”, déplore-t-il sous le soleil revenu.Des travaux pour pomper la boue et déplacer le lit du cours d’eau en cause ont commencé et des experts sont arrivés sur les lieux pour évaluer la situation sans pouvoir descendre dans la mine à ce stade.- “Coller des rustines” -Le gouvernement a approuvé 60 millions d’euros d’aide au tissu économique local et demandé le soutien de l’UE.Le voisin hongrois, Viktor Orban, a également proposé un soutien financier, la majorité des 6.500 habitants de Praid étant issus de la communauté magyare, première minorité de Roumanie. A l’image du maire Laszlo Nyagrus, qui évoque “une situation unique, dramatique pour l’ensemble de la région”. S’il espère que le site pourra être sauvé, il pense déjà à l’après et à la diversification des sources de revenus.Comme bien souvent en Roumanie, où la corruption est endémique et les pouvoirs publics mal-aimés, on cherche des responsables. Et “on les trouvera”, a promis en visite sur place le président Nicusor Dan, fraîchement élu sur la promesse d’un dégagisme des élites aux manettes depuis des décennies.Les problèmes d’infiltrations d’eau étaient connus depuis 2007, ont admis les autorités.C’est certain, il y a eu “négligence” de la part de “ceux qui ne se donnent pas la peine de protéger” le patrimoine, lance M. Muntean, sans toutefois avancer d’éléments concrets. Si au lieu de “coller des rustines”, des “vrais travaux” avaient été réalisés, “la nature n’aurait pas causé de tels ravages”, s’emporte Attila Ambrus.Il faut désormais compter avec une violence destructrice décuplée par le réchauffement climatique, a rappelé Nicusor Dan, alors que la Roumanie a déjà été touchée l’an dernier par des inondations meurtrières dans l’est du pays.
French grandmother files ‘genocide’ complaint over Gaza killings
The grandmother of two children with French nationality killed in an Israeli strike in Gaza has filed a legal complaint in Paris, accusing Israel of “genocide” and “murder”, her lawyer said Friday.Jacqueline Rivault filed her complaint with the “crimes against humanity” section of the Court of Paris, lawyer Arie Alimi said.Rivault hopes the fact her daughter’s children, aged six and nine, were French citizens means the country’s judiciary will decide it has jurisdiction to designate a magistrate to investigate the allegations.Rights groups, lawyers and some Israeli historians have described the Gaza war as “genocide”.But Israel, created in the aftermath of the Nazi Holocaust of Jews during World War II, vehemently rejects the explosive term.The complaint states that “two F16 missiles fired by the Israeli army” killed Janna, six, and Abderrahim Abudaher, nine, in northern Gaza on October 24, 2023.They and their family had sought refuge in another home “between Faluja and Beit Lahia” after leaving their own two days earlier due to heavy bombardment, the 48-page document stated.One missile entered “through the roof and the second directly into the room where the family was”, it said.Abderrahim was killed instantly, while his sister Janna died shortly after being taken to hospital.The complaint argues the “genocide” allegation is based on the air strike being part of a larger Israeli project to “eliminate the Palestinian population and submit it to living conditions of a nature to entail the destruction of their group”.Though formally against unnamed parties, the complaint explicitly targets Prime Minister Benjamin Netanyahu, the Israeli government and the military.- Mother convicted -The children’s brother Omar was severely wounded but still lives in Gaza with their mother, identified as Yasmine Z., the complaint said.A French court in 2019 convicted Yasmine Z. in absentia of having funded a “terrorist” group over distributing money in Gaza to members of Palestinian militant groups Hamas and the Islamic Jihad.Hamas’s unprecedented attack on Israel on October 7, 2023 resulted in the deaths of 1,218 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.Militants abducted 251 hostages, 55 of whom remain in Gaza, including 32 the Israeli military says are dead.Israel’s retaliatory offensive in Hamas-run Gaza has killed 54,677 people, mostly civilians, according to the health ministry there, figures the United Nations deems reliable.No court has so far ruled the ongoing conflict is a genocide.But in rulings in January, March and May 2024, the International Court of Justice, the United Nations’ highest judicial organ, told Israel to do everything possible to “prevent” acts of genocide during its military operations in Gaza.The International Criminal Court has issued arrests against Netanyahu and ex-defence minister Yoav Gallant for alleged war crimes and crimes against humanity.It also issued an arrest warrant for Hamas military chief Mohammed Deif over allegations of crimes against humanity and war crimes in the October 7 attack, but the case against him was dropped in February after confirmation Israel had killed him.ICC prosecutor Karim Khan initially sought warrants against Hamas leaders Yahya Sinwar and Ismail Haniyeh as well, but dropped those applications after their deaths in Israeli attacks.
Kalach rangées, les talibans prennent la plume pour leurs mémoires de guerre
Assis dans les fauteuils du pouvoir en Afghanistan, plusieurs talibans profitent du calme restauré pour coucher sur papier leurs mémoires de guerre, une manière de raconter leur version des 20 ans d’affrontement avec les Occidentaux qu’ils accusent de travestir la “réalité”.Pléthore de livres ont été écrits sur la guerre contre le mouvement ultra-rigoriste et la défaite cuisante des Occidentaux, qui n’ont pas su empêcher sa reconquête fulgurante du pouvoir à l’été 2021.”Qu’importe tout ce que les étrangers ont écrit sur nous, ils ont largement ignoré la réalité de ce qui nous est arrivé et les raisons pour lesquelles nous avons été forcés de combattre”, affirme à l’AFP Khalid Zadran, membre du réseau Haqqani à la réputation sanglante, propulsé porte-parole de la police de Kaboul.Dans son pavé de 600 pages en pachto publié en avril, il raconte les premières incursions américaines dans sa province de Khost, au sud de Kaboul, son enfance bercée par les récits d'”atrocités” et son désir de rejoindre les talibans au nom de la “liberté” de son pays.”J’ai été témoin chaque jour d’histoires horribles, de corps en lambeaux sur le bas-côté de la route”, écrit-il dans “15 minutes”, dont le titre s’inspire d’une attaque de drone américain à laquelle il a réchappé… à un quart d’heure près.”Il faut dire les faits: l’Amérique, contrairement à ses affirmations, a commis des actes cruels et barbares, détruit notre pays avec des bombes, détruit des infrastructures et semé la discorde (…) à travers les nations”, assène Muhajer Farahi, vice-ministre de l’Information et de la Culture.Dans “Mémoires de jihad, 20 ans sous occupation”, il affirme que les talibans ont tenté de négocier avec les Etats-Unis le sort d’Oussama Ben Laden, dont Washington voulait la tête après les attentats du 11 septembre 2001.En vain, clame-t-il.- “Dragon” américain -“Il était clair que les Américains avaient déjà planifié l’occupation de l’Afghanistan”, écrit M. Farahi, qui ne croit pas à la “guerre contre le terrorisme”.”Au début, les Afghans ont pensé qu’un incident survenu à des milliers de kilomètres de chez eux dans un pays occidental ne les toucherait pas (…) Puis tout le monde s’est rendu compte que des innocents de notre pays seraient punis”, raconte-t-il.La guerre a opposé pendant 20 ans les forces talibanes à une coalition de 38 pays membres de l’Otan menée par les Etats-Unis, en soutien à la République afghane.Des dizaines de milliers d’Afghans ont péri dans les combats et des attentats commis par les talibans. De même que près de 6.000 soldats étrangers, dont 2.400 Américains.Pour M. Farahi, la guerre est le résultat de la volonté de l’Occident d'”imposer sa culture et son idéologie à d’autres nations”.Son carnet de bord embrouillé, disponible dans pas moins de cinq langues, mêle souvenirs de terrain et chapitres pamphlétaires contre le “dragon assoiffé de sang” américain.L’ouvrage “révèle les vérités qui n’ont pas été dites auparavant car les médias, occidentaux surtout, ont présenté une image différente de la guerre”, affirme-t-il à l’AFP.Selon lui, les moudjahidines pourtant bien moins équipés ont remporté la victoire grâce à leur union et l’aide de Dieu.- Nouveau front -D’autres écrits avaient été produits par des talibans pour vanter leurs faits d’armes et les prouesses de l'”émirat islamique”, narratif dominant aujourd’hui en Afghanistan. Mais peu ont pris la forme d’autobiographies, qui séduisent un public voulant comprendre la guerre “vue de l’intérieur”, estime Khalid Zadran.Son livre tiré à 2.000 exemplaires s’est si vite vendu que 1.000 autres sont en préparation, ainsi qu’une version en dari, assure-t-il.De nombreux chapitres font mention de Bowe Bergdahl, soldat américain otage cinq ans. Ils racontent les périples dans les montagnes de la frontière afghano-pakistanaise pour le changer de planque, la tentative de le convertir à l’islam, sa petite amie aux Etats-Unis…Mais peu de cas est fait des civils tués dans des attentats, suicides notamment, ayant semé la terreur dans le pays.M. Farahi assure que les talibans ont “veillé à sauver les vies des civils et des innocents”, taclant au passage ses compatriotes ayant collaboré avec la police pro-occidentale et “sali” le pays.Les deux récits s’arrêtent en 2021 et ne portent donc pas sur la métamorphose des combattants, passés des montagnes reculées aux bureaux à moquette de la capitale.Là, leur combat est diplomatique: les talibans bataillent pour que leur gouvernement soit reconnu par la communauté internationale, qui continue de lui reprocher son “apartheid de genre” envers les femmes.”La guerre est désormais terminée”, avance M. Farahi, “et nous voulons de bonnes relations avec chacun”.Même avec le “dragon assoiffé de sang”.
Organisation des élections: LFI mène la charge contre les instituts de sondage
Interdire les sondages avant de connaître la liste définitive des candidats, les encadrer strictement pour éviter qu’ils n’influent sur le vote: La France insoumise (LFI) a de nouveau poussé ses pions vendredi contre les instituts d’opinion à la faveur d’un rapport d’une commission parlementaire sur l’organisation des élections.Le rapport de la commission d’enquête, qui a auditionné 120 personnes, est divisé en trois parties distinctes: la position de son président, Thomas Cazenave (Renaissance), celle du rapporteur Antoine Léaument (LFI) et enfin celle des autres groupes participant aux travaux.C’est le député Antoine Léaument, proche de Jean-Luc Mélenchon, qui s’est chargé de poursuivre la charge des Insoumis contre les instituts de sondages.Le macroniste Thomas Cazenave a ainsi relevé devant des journalistes 115 recommandations “très politiques” du rapporteur. Selon l’entourage de ce dernier, le rapport a néanmoins été adopté par la commission grâce aux voix de la gauche, du groupe indépendant Liot et à l’abstention des centristes. Traumatisés par l’échec de leur leader au seuil du 2e tour des présidentielles de 2017 (600.000 voix) et 2022 (400.000 voix), les troupes de Jean-Luc Mélenchon n’ont eu de cesse de dénoncer un biais défavorable chez les sondeurs. Ils “peuvent commettre de très lourdes erreurs, qui ne sont pas sans effet sur les choix électoraux”, constate Antoine Léaument qui demande l’interdiction pure et simple des sondages “avant que la liste définitive des candidats ou des listes en lice à une élection ne soit connue”, soit quelques semaines avant l’élection. Parmi ses recommandations également, figure l’interdiction des sondages d’intentions de vote au deuxième tour d’une élection avant de connaître l’issue du premier.Il critique notamment la capacité des instituts – dont onze ont été auditionnés en table ronde, puis quatre en face à face – à “constituer des échantillons réellement représentatifs de la population française, en particulier sur le plan politique”. “Rien ne m’a convaincu dans les auditions, longues, que nous avons faites qu’il y avait un biais des sondeurs”, a contredit Thomas Cazenave. “Il y a une grande diversité chez les sondeurs, il y a finalement une grande concurrence, il y a des techniques professionnelles, il y a une commission des sondages qui les vérifie”, a-t-il argumenté. Les deux députés se rejoignent davantage sur la question des ingérences étrangères et sur la volonté de “renforcer les moyens humains, techniques et financiers alloués aux services institutionnels chargés de la lutte contre les ingérences étrangères, en particulier Viginum”, selon la recommandation du rapporteur. “Il faudra aussi probablement aller plus loin dans la coopération avec les plateformes et les réseaux sociaux pour détecter de manière très rapide les manipulations à l’œuvre, les faux comptes relais de fausses informations”, a abondé M. Cazenave. Ce dernier a enfin souhaité “la poursuite de nos travaux” sur les “initiatives para-politiques”, en citant le projet Pericles du milliardaire ultra-conservateur Pierre-Edouard Stérin qui a refusé à deux reprises d’honorer sa convocation devant la commission.Une idée partagée par Antoine Léaument, qui réclame la mise en place d’une nouvelle commission d’enquête parlementaire sur ce sujet et “plus largement sur les tentatives d’ingérences financières dans les élections”. parl-lum/hr/rhl
“Tout ne se règle pas avec la police”: à Argenteuil, des médiateurs contre le harcèlement scolaire
A la sortie du collège mardi midi, Sajaa, 11 ans, se glisse discrètement derrière Hakim, solide gaillard flanqué d’une polaire estampillée “Médiation urbaine” pour lui glisser à l’oreille qu’un élève la frappe. “Je vais lui parler à la sortie”, répond fermement le médiateur. Depuis une dizaine d’années, Hakim et Mohammed se rendent quotidiennement à la sortie des établissements scolaires, des terrains de sport et dans les quartiers d’Argenteuil (Val-d’Oise). Ces 16 agents municipaux sont formés spécialement pour repérer les cas de harcèlement scolaire et prévenir les rixes. Une façon de déminer des situations explosives sans recourir systématiquement à la répression, dans une ville meurtrie par la mort quatre ans plus tôt d’Alisha, 14 ans, harcelée et jetée dans la Seine par des camarades de collège.Pour ce qui concerne Sajaa, Hakim explique qu’il va mettre l’élève harceleur “face à ces actions” devant “tout le monde”. “Si tu leur dis +ce n’est pas bien+, ça rentre par là, ça sort par là”, mime-t-il en montrant ses oreilles. Il faut “rentrer dans leur ego”, leur dire “tu es un lâche”. “C’est ça qui marche avec eux”, conclut-il. Souvent, l’élève finit par “s’excuser” et “arrêter”. “Tous les jours, tu dois en remettre une couche”, soupire-t-il. Mais “à force de te voir, ça les dissuade”. – “Confiance” -Un dispositif qui fonctionne grâce à la “confiance” que les équipes de médiateurs ont réussi à inspirer aux parents et aux jeunes, expliquent, flattés, Mohammed et Hakim, habitants de toujours du quartier du Val d’Argent, qui ne peuvent traverser une rue sans “checker” tel “chef”, tel “beau gosse”, telle “petite”.”Beaucoup de jeunes ont un lien particulier avec les médiateurs” qui sont “des capteurs de terrain”, explique à l’AFP Chems Akrouf, directeur de la sécurité et de la prévention de la commune d’Argenteuil.”On va leur dire qu’un jeune a été tabassé ou qui est le bouc émissaire d’une classe”, poursuit-il en précisant que les médiateurs “ne sont pas là pour dénoncer à la police, mais pour essayer de diminuer l’agressivité des jeunes”. A l’inverse, un incident détecté par la police doit être “transmis au volet prévention” pour “aller au coeur de la difficulté”, détaille M. Akrouf. “Tout ne se règle pas avec la police”, affirme cet ancien agent de renseignement, même si dans les cas graves, les familles sont incitées à déposer plainte. – “Un peu délaissés” -Depuis la mort d’Alisha, les équipes ont été renforcées. Six agents supplémentaires ont été recrutés et l’un est depuis 2023 spécifiquement dédié à la veille sur les réseaux sociaux. “Toutes ces actions ne visent qu’à une seule chose, ne pas laisser un jeune être isolé”, affirme M. Akrouf. Car “pour un rien, ça peut exploser”, soupire Hakim, au volant de sa Scenic grise. Il dit avoir confisqué avec Mohammed “une centaine de couteaux”, depuis qu’il a commencé à travailler. “Il y a beaucoup de familles en détresse, monoparentales, des jeunes un peu délaissés”, raconte Hakim. “Le plus compliqué”, c’est quand les harceleurs “ne voient pas le mal”, déplore-t-il, leur répétant patiemment de se mettre à la place de l’autre. Mais, parvenu devant le collège Lucie Aubrac, il sourit. Ici, les bagarres permanentes ont cessé, les tensions se sont apaisées. “On n’a plus trop de problèmes de harcèlement. Nos efforts portent leurs fruits.” Des élèves d’un autre collège de la ville, Paul Vaillant Couturier, ont même reçu un prix national, le 21 mai, récompensant leur affiche contre le harcèlement scolaire, qui sera utilisée dans toute la France. “Ca signifie beaucoup”, explique Narjes, 14 ans, l’une des conceptrices de l’affiche, elle-même victime de harcèlement grave en primaire. A l’AFP, en marge de la présentation de leur prix jeudi, elle confie: “Je vois qu’on peut écouter les autres et que je peux me défendre”.







