Le Royaume-Uni durcit sa politique d’asile
Le gouvernement travailliste britannique présente lundi une grande réforme pour durcir sa politique d’asile et d’immigration, espérant décourager les arrivées de migrants sur de petits bateaux qu’il peine à endiguer et qui alimentent la montée de l’extrême droite dans le pays.Voici les mesures déjà connues, et déjà très critiquées, de cette réforme défendue par la ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood comme “la plus ambitieuse” mise en place au Royaume-Uni pour réduire l’immigration irrégulière.- Statut temporaire pour les réfugiés -Le statut de réfugié va devenir temporaire. Les réfugiés devront “rentrer dans leur pays d’origine dès qu’il sera jugé sûr” et leur situation sera réexaminée tous les 30 mois.Ils devront attendre 20 ans, contre cinq actuellement, pour demander un titre de résidence permanente, une mesure largement inspirée du modèle danois.Les possibilités d’appels en cas de refus d’asile seront réduites.En parallèle, le gouvernement a promis d’ouvrir de nouvelles voies d’immigration légale, sans plus de détail à ce stade.Depuis le 1er janvier, 39.292 personnes sont arrivées au Royaume-Uni à bord de petites embarcations, soit plus qu’en 2024. La quasi-totalité demandent l’asile une fois sur le territoire britannique.- Accès aux aides limité -Le gouvernement travailliste prévoit de supprimer le soutien financier automatique de l’Etat aux demandeurs d’asile.Actuellement, le gouvernement leur verse une allocation hebdomadaire et leur fournit un hébergement, mais le recours – coûteux – à des hôtels pour loger les demandeurs d’asile est très critiqué.Les aides sociales seront également supprimées “pour ceux qui ont le droit de travailler et qui peuvent subvenir à leurs besoins” mais ne le font pas, ou encore pour les personnes condamnées.Le gouvernement n’a pas démenti lundi une information du tabloïd The Sun, selon laquelle il envisage de puiser dans les ressources (argents, biens) des personnes demandant l’asile pour financer leur hébergement. “Il est normal que les personnes possédant des biens contribuent à leur prise en charge”, a déclaré le secrétaire d’Etat à l’immigration Alex Norris sur Times radio.- Révision de l’application de la CEDH -Le gouvernement veut modifier l’application au Royaume-Uni de la Convention européenne des droits de l’homme pour faciliter les expulsions.Shabana Mahmood compte réduire le champ de son article 8 sur le droit au respect de la vie privée et familiale. Seules les personnes ayant des membres de leur famille proche déjà au Royaume-Uni (enfants, parents) pourront rester dans le pays.Londres entend aussi réformer la loi sur l’esclavage moderne, découlant de l’article 3 de la CEDH, pour réduire son champ d’application devant les tribunaux en matière de demande d’asile.A terme, le Royaume-Uni souhaite ouvrir des négociations pour modifier cet article.Les demandes d’asile ont augmenté de 18% en 2024, alors qu’elles baissaient de 13% dans l’ensemble de l’Union européenne sur la même période, selon les chiffres du gouvernement. Plus de 400.000 demandes ont été enregistrées depuis 2021, contre 150.000 sur la période 2011-2015.- Menaces sur les visas – Le gouvernement menace de restreindre l’octroi de visas à l’Angola, la Namibie et la RDC, qu’il accuse de ne pas coopérer suffisamment pour réadmettre leurs ressortissants en situation irrégulière.Ils ont “un mois” pour améliorer les choses, a prévenu lundi Alex Norris sur la chaîne Sky News.Selon Londres, cela concerne “des milliers” de personnes en situation irrégulière actuellement au Royaume-Uni.D’autres pays pourraient aussi être ciblés, notamment ceux qui affichent “des taux élevés de demandes d’asile” de personnes entrées légalement au Royaume-Uni.- Un plan déjà critiqué -Shabana Mahmood doit présenter la totalité de son plan devant le Parlement lundi après-midi, mais les premières mesures suscitent une vive opposition au sein du Labour et d’ONG d’aides aux demandeurs d’asile.Le député travailliste Tony Vaughan a déploré une rhétorique qui encourage une “culture de la division”, tandis que l’association Refugee Council a qualifié ces mesures de “dures” et “inutiles”.Le secrétaire d’Etat Alex Norris a rejeté lundi toute “considération de politique” politicienne, alors que certains accusent le Labour, à la peine dans les sondages, de vouloir chasser sur les terres du parti anti-immigration Reform UK, largement en tête des intentions de vote.
Ouverture du procès d’un médecin jugé pour viols et agressions sexuelles sur des jeunes patients
Le procès d’un médecin qui se prétendait spécialiste de la sexualité des adolescents, en particulier ceux atteints de troubles de l’autisme ou porteurs de handicap, accusé de viols et agressions sexuelles sur 13 jeunes patients, s’est ouvert lundi devant la cour criminelle de l’Hérault. Pull bleu, cheveux coupés courts, lunettes sur visage fin et corps chétif, Philippe Moulin, 54 ans, est arrivé dans le box des accusés muni d’une pile de papiers, a constaté une journaliste de l’AFP.”Il est dans un déni profond”, a introduit d’emblée le Dr Jean-Claude Penochet, premier expert psychiatrique à prendre la parole. “Son domicile est devenu cabinet, un sextoy est devenu un outil médical, il s’est construit une bulle de légitimité imperméable au contexte réel”, a expliqué l’expert, relevant chez l’accusé un “mécanisme pervers, pédophile”.En présence de quelques victimes installées sur le banc des parties civiles, cette première journée sera consacrée à l’enquête de personnalité, puis l’audition d’experts avant d’entendre l’accusé et son entourage proche, notamment son ex-compagnon. Le procès est prévu pour durer cinq jours, le verdict est attendu vendredi.L’accusé a exercé dans plusieurs établissements de la région de Montpellier et à son domicile. Depuis son interpellation en octobre 2021, après des plaintes de parents, il n’a cessé de nier tout geste déplacé, les justifiant par des raisons médicales.Diplômé en 2000, le Dr Moulin, après avoir exercé une quinzaine d’années en gériatrie, s’est tourné vers la santé sexuelle des adolescents. Il se prétendait “andrologue pédiatrique”, une spécialité qui n’existe pas en France.Le médecin intervenait parallèlement comme conférencier auprès d’associations s’occupant d’enfants autistes ou handicapés, parvenant ainsi à gagner la confiance des parents et créant des liens avec certains jeunes en prétendant par exemple partager leur passion pour les jeux vidéo.Lors des dizaines de consultations qui ont suivi, dont certaines à son domicile ou dans sa voiture, le médecin prenait systématiquement les mesures des testicules et du sexe des adolescents, au repos et en érection. Il leur demandait aussi de se masturber devant lui, les masturbait lui-même avec un vibromasseur ou à l’aide d’une vaginette afin de recueillir leur sperme.
Bangladesh signs 30-year Maersk lease for main port
Bangladesh signed on Monday a 30-year lease with global shipping giant Maersk to run a new container terminal at its largest port, a major deal inked despite dockers’ concerns.”It will be our economic gateway. It will open doors to the future” and help boost economic growth, interim leader Muhammad Yunus said in a statement.Bangladesh, the world’s second-largest garment exporter, relies heavily on Chattogram port — formerly known as Chittagong and strategically located on the Bay of Bengal — for the vast majority of imports and exports.The port is Bangladesh’s main trade gateway and a vital hub in the global garment supply chain.Shipping giant A.P. Moller–Maersk will develop the Laldia Container Terminal on the city’s outskirts through its APM Terminals subsidiary, according to Yunus’s statement.”This is a new beginning for the country,” the interim leader said.The lease agreement “opens a new door for larger and more diversified investment”, he added.Officials at the Chattogram Port Authority said the contract involves APM Terminals investing about $550 million over the next three years to develop the site, boosting cargo-handling efficiency, safety and transparency.APM Terminals will then operate the facility for the remainder of the 30-year concession.This is the first major port deal signed with foreign firms under Yunus, whose interim administration took over after the government of Sheikh Hasina was toppled in a mass uprising in August 2024.The role of foreign operators has sparked anger among some, with dockers this month escalated a strike, worried for their jobs.But supporters of the project say foreign expertise and investment would modernise operations.UAE-based DP World has expressed interest in operating another facility, Chattogram’s New Mooring Container Terminal, and port officials say contract negotiations continue.The government is also in talks with Medlog SA, part of the Switzerland-based Mediterranean Shipping Company (MSC), for an inland terminal on the outskirts of the capital Dhaka.
Bangladesh signs 30-year Maersk lease for main port
Bangladesh signed on Monday a 30-year lease with global shipping giant Maersk to run a new container terminal at its largest port, a major deal inked despite dockers’ concerns.”It will be our economic gateway. It will open doors to the future” and help boost economic growth, interim leader Muhammad Yunus said in a statement.Bangladesh, the world’s second-largest garment exporter, relies heavily on Chattogram port — formerly known as Chittagong and strategically located on the Bay of Bengal — for the vast majority of imports and exports.The port is Bangladesh’s main trade gateway and a vital hub in the global garment supply chain.Shipping giant A.P. Moller–Maersk will develop the Laldia Container Terminal on the city’s outskirts through its APM Terminals subsidiary, according to Yunus’s statement.”This is a new beginning for the country,” the interim leader said.The lease agreement “opens a new door for larger and more diversified investment”, he added.Officials at the Chattogram Port Authority said the contract involves APM Terminals investing about $550 million over the next three years to develop the site, boosting cargo-handling efficiency, safety and transparency.APM Terminals will then operate the facility for the remainder of the 30-year concession.This is the first major port deal signed with foreign firms under Yunus, whose interim administration took over after the government of Sheikh Hasina was toppled in a mass uprising in August 2024.The role of foreign operators has sparked anger among some, with dockers this month escalated a strike, worried for their jobs.But supporters of the project say foreign expertise and investment would modernise operations.UAE-based DP World has expressed interest in operating another facility, Chattogram’s New Mooring Container Terminal, and port officials say contract negotiations continue.The government is also in talks with Medlog SA, part of the Switzerland-based Mediterranean Shipping Company (MSC), for an inland terminal on the outskirts of the capital Dhaka.
India Delhi car bomb accused appears in court
Indian anti-terrorism investigators on Monday presented in court a suspect linked to last week’s deadly car-bomb in New Delhi, one of two men accused of involvement in the suicide attack.Officials have not disclosed any details on the motives or organisational backing of the alleged attackers, both of whom they say came from Indian-administered Kashmir.Kashmir has been divided between India and Pakistan since their independence from British rule in 1947, and both claim the Himalayan territory in full. Tensions remain high between New Delhi and Islamabad.The National Investigation Agency (NIA) said suspect Amir Rashid Ali is accused of having “conspired with the alleged suicide bomber, Umar Un Nabi, to unleash the terror attack” last Monday.The NIA put the death toll at 10, though hospital officials told AFP that at least 12 people had been killed. It remains unclear whether Nabi is included in the tally.An AFP photographer saw Ali being taken under heavy guard from a police truck to to a New Delhi court to face charges.Indian media reported that the court had ordered he be held in custody for 10 days by the NIA.The November 10 blast erupted near a busy metro station close to the Red Fort in Old Delhi, where the prime minister delivers the annual Independence Day address.Prime Minister Narendra Modi has called the attack a “conspiracy” and vowed to bring the “perpetrators, their collaborators and their sponsors” to justice.Nabi was a medical professor at a university in Haryana state, just outside the capital, while Ali had allegedly travelled to Delhi to “facilitate the purchase of the car which was eventually used as a vehicle-borne improvised explosive device (IED)”, according to the NIA.India has provided no further information on the alleged motives or network behind the two suspects.The bombing was the worst attack since April 22, when 26 mainly Hindu civilians were killed at the tourist site of Pahalgam in Indian-administered Kashmir.New Delhi accused Pakistan of backing that attack, claims Islamabad denied.In May, India launched strikes inside Pakistan, triggering four days of intense cross-border conflict that killed at least 70 people.After a ceasefire, Modi vowed that “any attack on Indian soil will be considered as an act of war”.Separately on Monday, army chief General Upendra Dwivedi issued a pointed warning to Pakistan, comparing the brief May conflict to a “trailer” rather than a full-length film.”I’d like to say that the movie hasn’t even started — only a trailer was shown, and, after the trailer, it was over within 88 hours,” Dwivedi said in a speech at a defence conference in New Delhi.”So, we’re fully prepared for the future, and if Pakistan gives us such an opportunity, we’d like to provide them with a thorough education — on how a responsible nation should behave with its neighbours.”
Macron et Zelensky signent un accord jugé “historique” par Kiev, qui veut acheter 100 Rafale à l’avenir
Volodymyr Zelensky a signé lundi avec Emmanuel Macron à Paris une “déclaration d’intention” qu’il a qualifiée d'”historique” en vue de l’achat futur d’avions de combat français Rafale, dont l’Ukraine se doterait ainsi pour la première fois, et de systèmes de défense aérienne nouvelle génération.Le président français a accueilli son homologue sur la base de Villacoublay, au sud-ouest de Paris, où des industriels ont présenté ces fleurons de l’armement tricolore au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie.Ils ont signé une “déclaration d’intention qui porte sur la coopération relative à l’acquisition par l’Ukraine d’équipements de défense français”.Selon l’Elysée, cet accord, qui se projette “sur un horizon d’une dizaine d’années”, prévoit de possibles contrats à venir pour “l’acquisition par l’Ukraine de matériel de défense français neuf”: “de l’ordre de 100 Rafale, avec leurs armements associés”, ainsi que le système de défense aérienne SAMP-T nouvelle génération, “en cours de développement”, et des systèmes de radar.Sont aussi concernées “de nouvelles acquisitions de bombes propulsées (AASM Hammer)”, et des drones, a précisé la présidence française.Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué “un accord historique” qui prévoit “un renforcement significatif” de l'”aviation de combat, de la défense aérienne, et d’autres équipements de défense” de Kiev.Le président ukrainien avait déjà signé le mois dernier une lettre d’intention en vue d’acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen.Ce changement d’approche permet d’afficher un tournant par rapport aux cessions d’armements par les pays occidentaux alliés, qui sont la règle depuis le début, en février 2022, de l’invasion de son pays par la Russie. Et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après une éventuelle issue du conflit.Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de la guerre en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l’orée de l’hiver. Dans la nuit de dimanche à lundi, des frappes russes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, selon les autorités locales.Elle a lieu aussi au moment où l’Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l’un de ses proches.”Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l’est et on l’est en particulier dans ce processus d’adhésion à l’Union européenne” entamé par l’Ukraine, a rappelé samedi le ministre français délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.- “Force multinationale” -La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n’avait jusqu’ici pas été question de voir l’Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l’aviation de combat français.Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération présenté au président ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d’interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.Après cette visite à Villacoublay, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendent au mont Valérien, à l’ouest de Paris, visiter l’état-major de la “force multinationale Ukraine” que Paris et Londres préparent pour qu’elle puisse être déployée dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu et des “garanties de sécurité” à fournir à Kiev.Mis en place par la “coalition de volontaires”, à laquelle participent, selon l’Elysée, 35 pays en incluant l’Ukraine, cet état-major “fonctionne” et est “dès à présent” capable “de déployer une force dès le lendemain d’un cessez-le-feu”, assure-t-on côté français.Les garanties de sécurité envisagées pour l’Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l’armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.Dans l’après-midi à l’Elysée, les deux dirigeants participeront à un “forum drones franco-ukrainien”.Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L’Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.






