La Bourse de Paris attentiste face à Trump

La Bourse de Paris évolue à tâtons jeudi, évaluant prudemment l’impact des premières annonces de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.Vers 10H00, le CAC 40 perdait 0,07% à 7.831,43 points, en recul de 6,54 points. La veille, l’indice vedette avait gagné 0,86%, à 7.837,40 points. “Il faut garder en tête que la bourse parisienne n’est pas immunisée contre (…) le risque Trump”, a résumé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement au sein de Pictet AM.De retour depuis mardi à la Maison Blanche, le nouveau président américain a agité la menace d’un relèvement drastique des droits de douane pour le Mexique, le Canada dès février, mais aussi pour l’Union européenne et la Chine.Si l’absence de mesure immédiate a d’abord rassuré les marchés européens, qui ont grimpé ces derniers jours, l’attentisme est désormais de mise.L’intervention de Donald Trump en visioconférence à Davos sera dans ce contexte particulièrement suivie à 17H00.La séquence est prévue pour durer 45 minutes, avec une session de questions-réponses avec de grands patrons dont la liste est toujours en cours de finalisation.Pendant ce temps, la saison des résultats bat son plein.Le géant français de la parfumerie Interparfums (+0,84% à Paris) a présenté jeudi avant la séance ses résultats annuels, avec des ventes en hausse. Suivra le spécialiste du tourisme Pierre et Vacances. Côté indicateurs, le climat des affaires est resté stable à un niveau bas en janvier en France, s’établissant à 95 contre 94 en décembre, soit en légère augmentation d’un point.Dans l’industrie, l’indicateur qui synthétise le climat des affaires est en baisse à 95 points, et les chefs d’entreprises se montrent plus pessimistes sur les carnets de commandes. Outre-Atlantique, les investisseurs attendent les chiffres du chômage américain pour la deuxième semaine de janvier, publiés vers 13H30 GMT. Cet indice, déterminant pour évaluer la suite de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), est très scruté.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,27%, contre 3,26% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,53%.Succès pour ValnevaLe groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva a publié mercredi soir des “résultats positifs” chez les enfants pour son essai clinique de phase 2 évaluant les effets de son candidat vaccin à injection unique contre le virus du chikungunya. “Les résultats de cette étude (…) pourraient permettre de lancer une étude de phase 3 chez l’enfant” dès “le quatrième trimestre 2025”, selon le groupe.Le titre de l’entreprise grimpait de 1,76% à 2,20 euros sur le SBF 120.

Avec la bénédiction de Trump, le trublion de la tech Larry Ellison revient au centre du jeu

Du possible rachat de TikTok à un projet géant d’infrastructures pour l’intelligence artificielle (IA), le cofondateur du groupe américain Oracle Larry Ellison est impliqué dans plusieurs dossiers chauds, remis sur le devant de la scène par son ami Donald Trump.Le fantasque entrepreneur, qui reste président et responsable technique de la société qu’il a cofondée il y a près d’un demi-siècle (1977), avait déjà favorablement positionné Oracle dans la course à l’IA. Spécialisée depuis ses débuts dans la gestion de bases de données, la société a ainsi fait sa révolution au milieu des années 2010 pour devenir un acteur majeur du “cloud” (informatique à distance), essentiel à l’IA.Mardi, lors d’un grand raoût à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a réuni Larry Ellison avec le patron de la société japonaise SoftBank et celui d’OpenAI pour annoncer un projet d’investissements privés massifs dans l’IA.La nouvelle coentreprise Stargate, qui réunit les trois partenaires, s’est engagée à injecter au moins 500 milliards de dollars dans la construction et la gestion de centres de données.”Le centre que nous bâtissons sera le plus grand ordinateur jamais construit”, a promis Larry Ellison à la sortie de la Maison Blanche.A 80 ans révolu, le natif de New York, troisième fortune mondiale (229 milliards de dollars) selon Forbes, se voit en rouage essentiel de la révolution IA, qui va notamment transformer la médecine, d’après lui.”On pourra faire de la détection de cancer en utilisant l’IA sur des prélèvements sanguins”, a-t-il pris comme exemple. En cas d’identification d’une tumeur, il sera possible de développer “un vaccin adapté spécifiquement à votre cancer, disponible en 48 heures. C’est la promesse de l’IA.”Le projet Stargate offre un accélérateur majeur à Oracle qui, s’il est un acteur reconnu du cloud, pèse moins de 5% du marché mondial, bien loin du trio composé de Google, Microsoft et Amazon, qui en contrôlent près des deux tiers.”Stargate apparaît plus gros que ce que nous anticipions depuis un an que les spéculations circulent”, a commenté Angelo Zino, analyste du cabinet CFRA. “Le projet peut offrir une croissance significative à Oracle.”- Au chevet de TikTok -Personnage haut en couleurs, Larry Ellison n’a jamais caché son immense ambition, clamant, à la fin des années 90, qu’il allait rendre Microsoft obsolète, puis promettant plus récemment de détrôner Amazon sur le cloud.Abandonné à quelques mois par sa mère, élevé dans un quartier populaire de Chicago, ce patron athlétique est une figure hors norme dans le milieu de la tech, pourtant peuplé d’individus atypiques.Sympathisant républicain de longue date, il s’est rapproché de Donald Trump dès sa première campagne, au point d’affecter, en 2016, des cadres d’Oracle à l’équipe de transition avant l’entrée du promoteur immobilier à la Maison Blanche.En 2020, le chef de l’Etat se tourne vers lui pour trouver une issue au dossier TikTok. Il donne sa bénédiction à un montage qui prévoit une prise de participation de Walmart et d’Oracle.Mais la transaction tombe à l’eau et Donald Trump prend un décret interdisant TikTok, lequel sera retoqué par la justice américaine. Pressé par le gouvernement américain, TikTok choisit Oracle comme unique prestataire de cloud aux Etats-Unis.Interrogé mardi, le président s’est dit favorable à un scénario incluant le rachat de la plateforme par Elon Musk pour la sauver d’une disparition aux Etats-Unis, prévue par une loi du Congrès. “J’aimerais bien aussi que Larry (Ellison) l’achète”, a-t-il enchaîné, l’intéressé qualifiant cette possible transaction de “bon deal”.Dans cette nouvelle ère marquée par les efforts ostensibles des grands patrons de la tech pour se faire une place dans le premier cercle Trump, Larry Ellison a une longueur d’avance.Mardi, le président a eu pour lui des mots louangeurs, comparables à ceux qu’il a utilisés pour parler d’Elon Musk, un proche désormais à qui il a confié une mission de réduction des dépenses publiques.”C’est un homme incroyable”, a dit Donald Trump, le présentant comme “le patron d’un peu tout”, en référence à sa diversification dans d’autres domaines que l’informatique.”Nous n’aurions pas pu faire ça sans vous”, lui a répondu Larry Ellison. “Cela aurait tout simplement été impossible.”

Avec la bénédiction de Trump, le trublion de la tech Larry Ellison revient au centre du jeu

Du possible rachat de TikTok à un projet géant d’infrastructures pour l’intelligence artificielle (IA), le cofondateur du groupe américain Oracle Larry Ellison est impliqué dans plusieurs dossiers chauds, remis sur le devant de la scène par son ami Donald Trump.Le fantasque entrepreneur, qui reste président et responsable technique de la société qu’il a cofondée il y a près d’un demi-siècle (1977), avait déjà favorablement positionné Oracle dans la course à l’IA. Spécialisée depuis ses débuts dans la gestion de bases de données, la société a ainsi fait sa révolution au milieu des années 2010 pour devenir un acteur majeur du “cloud” (informatique à distance), essentiel à l’IA.Mardi, lors d’un grand raoût à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a réuni Larry Ellison avec le patron de la société japonaise SoftBank et celui d’OpenAI pour annoncer un projet d’investissements privés massifs dans l’IA.La nouvelle coentreprise Stargate, qui réunit les trois partenaires, s’est engagée à injecter au moins 500 milliards de dollars dans la construction et la gestion de centres de données.”Le centre que nous bâtissons sera le plus grand ordinateur jamais construit”, a promis Larry Ellison à la sortie de la Maison Blanche.A 80 ans révolu, le natif de New York, troisième fortune mondiale (229 milliards de dollars) selon Forbes, se voit en rouage essentiel de la révolution IA, qui va notamment transformer la médecine, d’après lui.”On pourra faire de la détection de cancer en utilisant l’IA sur des prélèvements sanguins”, a-t-il pris comme exemple. En cas d’identification d’une tumeur, il sera possible de développer “un vaccin adapté spécifiquement à votre cancer, disponible en 48 heures. C’est la promesse de l’IA.”Le projet Stargate offre un accélérateur majeur à Oracle qui, s’il est un acteur reconnu du cloud, pèse moins de 5% du marché mondial, bien loin du trio composé de Google, Microsoft et Amazon, qui en contrôlent près des deux tiers.”Stargate apparaît plus gros que ce que nous anticipions depuis un an que les spéculations circulent”, a commenté Angelo Zino, analyste du cabinet CFRA. “Le projet peut offrir une croissance significative à Oracle.”- Au chevet de TikTok -Personnage haut en couleurs, Larry Ellison n’a jamais caché son immense ambition, clamant, à la fin des années 90, qu’il allait rendre Microsoft obsolète, puis promettant plus récemment de détrôner Amazon sur le cloud.Abandonné à quelques mois par sa mère, élevé dans un quartier populaire de Chicago, ce patron athlétique est une figure hors norme dans le milieu de la tech, pourtant peuplé d’individus atypiques.Sympathisant républicain de longue date, il s’est rapproché de Donald Trump dès sa première campagne, au point d’affecter, en 2016, des cadres d’Oracle à l’équipe de transition avant l’entrée du promoteur immobilier à la Maison Blanche.En 2020, le chef de l’Etat se tourne vers lui pour trouver une issue au dossier TikTok. Il donne sa bénédiction à un montage qui prévoit une prise de participation de Walmart et d’Oracle.Mais la transaction tombe à l’eau et Donald Trump prend un décret interdisant TikTok, lequel sera retoqué par la justice américaine. Pressé par le gouvernement américain, TikTok choisit Oracle comme unique prestataire de cloud aux Etats-Unis.Interrogé mardi, le président s’est dit favorable à un scénario incluant le rachat de la plateforme par Elon Musk pour la sauver d’une disparition aux Etats-Unis, prévue par une loi du Congrès. “J’aimerais bien aussi que Larry (Ellison) l’achète”, a-t-il enchaîné, l’intéressé qualifiant cette possible transaction de “bon deal”.Dans cette nouvelle ère marquée par les efforts ostensibles des grands patrons de la tech pour se faire une place dans le premier cercle Trump, Larry Ellison a une longueur d’avance.Mardi, le président a eu pour lui des mots louangeurs, comparables à ceux qu’il a utilisés pour parler d’Elon Musk, un proche désormais à qui il a confié une mission de réduction des dépenses publiques.”C’est un homme incroyable”, a dit Donald Trump, le présentant comme “le patron d’un peu tout”, en référence à sa diversification dans d’autres domaines que l’informatique.”Nous n’aurions pas pu faire ça sans vous”, lui a répondu Larry Ellison. “Cela aurait tout simplement été impossible.”

Dans le Val-de-Marne, une municipale anticipée en forme de ballon d’essai pour les Insoumis

“Vous êtes au courant qu’il y a des élections municipales bientôt?”. Tract à la main, Louis Boyard tente de convaincre les habitants de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, de l’élire maire de la ville. Un scrutin anticipé qui sera un vrai test pour la stratégie de LFI.Au second tour des législatives de 2024, le jeune député insoumis a fait un score de 61% dans cette ville, où la préfecture a décidé en décembre d’organiser ce dimanche et le 2 février une municipale après de multiples scandales politiques locaux.  De quoi donner des espoirs à Louis Boyard, qui conduit une liste dont il vante la mixité, représentative de la ville et de ses quartiers populaires.Sur le papier, Villeneuve-Saint-Georges est un terreau fertile pour que poussent les velléités municipales des Insoumis: c’est la ville la plus pauvre (avec un taux de pauvreté de 34%) et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne. Parfait pour le mouvement de gauche radicale, qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Samedi dernier, entouré de ses militants, Louis Boyard faisait du porte-à-porte dans les quartiers nord de la ville, sous le ballet incessant des avions en phase d’atterrissage à l’aéroport voisin d’Orly . Dans un HLM, l’ancien syndicaliste lycéen et chroniqueur de l’émission “Touche pas à mon poste” toque à la porte de Zhaira, 45 ans. Cette mère de famille travaille dans une école de la ville, mais ne connaît pas Louis Boyard. Ce dernier attire son attention sur une photo sur son tract: celle de Jean-Luc Mélenchon, qui viendra lui prêter main forte en meeting jeudi, à trois jours du premier tour. “Je l’aime bien lui”, sourit Zhaira.”Mélenchon, ça permet aux gens de nous situer idéologiquement, ça crédibilise”, explique à l’AFP le député de 24 ans. “La stratégie des Insoumis, c’est de nationaliser les enjeux, et nous c’est de les localiser. Mais les gens ont besoin d’un maire, pas d’un influenceur”, persifle en retour un responsable communiste.Car Louis Boyard ne conduit pas la seule liste de gauche dans cette élection. Il est notamment opposé à une liste d’union, composée de socialistes, communistes et écologistes.- “Le cas chimiquement pur” – “On a fait une liste d’union, on a tendu la main aux Insoumis et on continue de la tendre”, indique à l’AFP Daniel Henry, le candidat PCF à la tête de cette liste. “Il y a sur cette liste des gens qui copinent avec les fondateurs du printemps républicain”, mouvement de défense de la laïcité honni des Insoumis, accuse en retour Louis Boyard, pour justifier son cavalier seul. Les communistes peuvent estimer avoir pour eux une légitimité historique à diriger cette ville, marquée par son fort héritage cheminot: ils y ont contrôlé la mairie plus de 30 ans depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020. “D’accord, les communistes ont dirigé la ville il y a 15 ans, mais ils y ont fait 3% aux européennes”, quand les Insoumis ont fait un score de 39%, répond Manuel Bompard. Le coordinateur national de LFI qualifie même la situation politique à Villeneuve de “cas chimiquement pur”: à savoir ces villes anciennement communistes de la “ceinture rouge” de banlieue parisienne où les Insoumis ont fait des très bons scores aux dernières élections, leur donnant ainsi des ambitions pour les prochaines municipales.Car en 2026, La France insoumise fêtera ses 10 ans. Et pour cet anniversaire, elle veut s’offrir un bon nombre de villes. Malgré ses 71 députés, le mouvement de gauche radicale manque cruellement d’élus locaux et en cas de victoire de Louis Boyard, Villeneuve-Saint-Georges avec ses 35.000 villes habitants deviendrait immédiatement la plus grande commune à hisser le drapeau insoumis.Comme pour toute élection partielle, et alors que le candidat LFI Lyes Louffok a connu une sévère défaite dans une législative la semaine dernière, “il faut donner aux gens une raison de se mobiliser”. “Si la mobilisation est importante on peut gagner”, assure Manuel Bompard.Alors, sur le terrain, les Insoumis reproduisent leurs recettes qui leur ont valu de récents succès électoraux dans les grandes métropoles et leurs banlieues. “Villeneuve Saint-Georges sera la ville qui s’est engagée pour la Palestine en 2025”, a ainsi promis Louis Boyard lors de son lancement de campagne.

Elon Musk veut en découdre avec Wikipédia à cause d’une référence à son salut polémique

Maître absolu sur X, Elon Musk n’aime pas les déconvenues sur d’autres plateformes: le milliardaire s’en prend à Wikipédia, où la page qui lui est dédiée fait désormais référence à son salut polémique lors de l’investiture de Donald Trump, considéré comme nazi par certains.Mais Jimmy Wales, le fondateur de la célèbre encyclopédie en ligne, a fait comprendre qu’il ne comptait pas se laisser intimider.Propriétaire majoritaire de X, Elon Musk y a permis une désinformation encore plus abondante et, ses critiques l’en accusent, une mise en avant des idées de la droite radicale, à commencer par celles des partisans du président américain Donald Trump, dont il est devenu très proche.De son côté, Jimmy Wales se veut le chantre de la neutralité et des faits avérés. – “Propagande” et “faits” -L’objectif de Wikipédia est de permettre aux rédacteurs de créer un contenu “clair et reconnaissant les différents points de vue existants” malgré “la montée des sentiments de division, de l’esprit partisan, des guerres culturelles et de tout cela”, a-t-il affirmé en décembre dans une interview au média Intelligencer. A l’origine de la récente brouille: un geste troublant d’Elon Musk le jour de l’investiture de Donald Trump. Pour saluer la foule, il a fermement levé la main d’une manière semblable, selon ses détracteurs et des historiens, au salut nazi.Depuis mercredi, ce geste largement commenté aux Etats-Unis et à travers le monde figure sur la page biographique d’Elon Musk sur Wikipédia ainsi que sur celle consacrée au salut nazi.Sur la page d’Elon Musk, Wikipédia précise que le geste a été “perçu par un certain nombre d’observateurs comme un salut nazi” mais que le milliardaire s’en est défendu. Ce qui n’a pas empêché le principal intéressé d’attaquer le site, l’accusant de reprendre la “propagande” des médias traditionnels, l’une de ses cibles privilégiées. Il a appelé ses partisans à ne plus financer Wikipédia.Des “faits”, pas de la propagande, a répliqué Jimmy Wales, lui aussi sur X. “Elon n’est pas content que Wikipédia ne soit pas à vendre”, s’est-il amusé, référence au rachat en 2022 de X, alors Twitter, par l’homme d’affaires, pour 44 milliards de dollars.- “Déclin de la confiance” -Gérée par la fondation à but non lucratif Wikimedia Foundation, Wikipédia est une sorte d’ovni dans le monde de la tech, aujourd’hui dominé par des mastodontes comme Google et Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp). La plateforme se veut l’un des derniers symboles de l’idéalisme des débuts d’internet, donnant la parole aux internautes du monde entier.Fondée le 15 janvier 2001, Wikipédia a démarré en anglais mais s’est rapidement déployée à travers le monde avec, aujourd’hui, des contenus disponibles en plus de 300 langues.”Le déclin de la confiance dans le journalisme et la politique est très fort, ce qui, dans certains cas, se traduit chez les gens par un sentiment de colère et d’être perdus”, a estimé Jimmy Wales dans son interview à Intelligencer. Mais au sein de la communauté Wikipédia, a-t-il affirmé, “nous continuons à travailler, en essayant d’être neutres et clairs”. Après le rachat de Twitter par Elon Musk en 2022, qu’il a rebaptisé X, les équipes chargées de la modération des contenus ont été remplacées par des “community notes”, des messages postés par les utilisateurs pour contredire la véracité d’un message ou la nuancer en ajoutant du contexte. Elon Musk clame défendre ainsi la liberté d’expression mais les spécialistes estiment que la plateforme est devenue un paradis de la désinformation.

Éducation à la sexualité: Borne défend un programme “indispensable”

L’éducation à la vie affective et sexuelle est “indispensable”, a déclaré jeudi la ministre de l’Education Elisabeth Borne alors que ce programme, devant être mis en oeuvre dans tous les établissements scolaires à la prochaine rentrée, a connu plusieurs contretemps.”Cette éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité est absolument indispensable”, a déclaré Mme Borne sur France Inter. Ce programme doit entrer en vigueur à la prochaine rentrée scolaire dans toutes les écoles, collèges et lycées et prévoit trois séances annuelles, selon des éléments transmis à l’AFP par le ministère.Le texte, qui devait initialement être appliqué à la dernière rentrée, sera finalement examiné mercredi prochain par le Conseil supérieur de l’éducation, une instance regroupant notamment les représentants des professeurs et des parents d’élèves.Il doit permettre de relancer dans les écoles, collèges et lycées le principe d’une éducation à la vie affective et sexuelle. Celle-ci est théoriquement imposée par la loi depuis 2001, mais elle est très peu enseignée.L’élaboration de ce programme a fait l’objet d’une fronde de la part d’associations conservatrices, puis par des responsables politiques, qui dénoncent notamment la présence d’une “théorie du genre”.”C’est à partir du lycée qu’on évoque cette notion d’identité de genre” dans le programme, a affirmé Mme Borne sur France Inter, soulignant la logique d’évoquer un concept présent dans le code pénal.Les documents consultés par l’AFP ne font pas mention du terme précis d'”identité de genre” avant la seconde. Toutefois, la notion seule de “genre”, différenciée du “sexe biologique”, est évoquée à partir de la cinquième.Plus largement, Mme Borne a souligné que les questions de sexualité n’étaient pas évoquées avant le collège. Seuls les sujets liés à la “vie affective et relationnelle” sont abordés à l’école primaire.”C’est un programme qui est très attentif à apporter les bonnes informations en fonction de l’âge de l’élève, qui doit permettre de transmettre des valeurs très importantes de respect de soi, de respect de l’autre, de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes”, a conclu la ministre.Au sein du précédent gouvernement, mené par Michel Barnier, le ministre délégué à la Réussite scolaire, Alexandre Portier, avait exprimé son rejet du programme en l’état, avant d’être recadré par sa ministre de tutelle, Anne Genetet. Aucun des deux n’a été reconduit dans l’actuel gouvernement de François Bayrou.

Turquie: l’incendie d’un hôtel d’altitude a fait 78 morts, selon un bilan définitif

L’incendie qui a pris au piège en pleine nuit mardi les résidents d’un hôtel dans une station de ski du centre de la Turquie a fait 78 morts, a indiqué jeudi le ministère de la Justice, annonçant la fin du travail d’identification des victimes.Un précédent bilan communiqué mercredi soir par le parquet de Bolu, le chef-lieu de la province où la catastrophe s’est produite, faisait état de 79 morts.Des familles entières ont péri dans l’incendie de l’hôtel Grand Kartal de Kartalkaya, qui a éclaté mardi peu avant 03H30 du matin (00H30 GMT), selon les autorités.Les accusations de négligence se sont multipliées depuis. Des rescapés et experts ont notamment souligné que le système d’alarme incendie de l’hôtel de douze étages n’avait pas fonctionné.La présidente de la Chambre d’architecture d’Ankara, Derya Basyilmaz, venue sur place, a également affirmé à l’AFP que l’établissement ne comptait qu’un seul escalier servant d’issue de secours et que celui-ci n’était pas “conforme aux normes”.Onze personnes, dont un adjoint au maire de Bolu, le chef des pompiers de la ville, le propriétaire du Grand Kartal, son directeur général et son chef-électricien ont été arrêtées depuis mardi dans le cadre d’une enquête des autorités.

Vers un retour à un régime civil au Gabon: présidentielle le 12 avril

L’élection présidentielle au Gabon se tiendra le 12 avril, a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement, étape décisive vers le retour à un régime civil promis par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2023 qui a chassé la dynastie Bongo. “Le collège électoral est convoqué le samedi 12 avril 2025” a annoncé Séraphin Akuré Davain, porte-parole du gouvernement de transition dans la nuit de mercredi à jeudi à l’issu d’un conseil des ministres.Porté au pouvoir par la junte qui a renversé le président Ali Bongo en août 2023, le général Brice Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils au terme de deux ans de transition, mais ne cache pas ses ambitions présidentielles, selon les médias locaux.Le 30 août 2023, une heure après l’annonce officielle de l’élection d’Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat depuis 2009, la junte militaire baptisée “Comité pour la transition et la restauration des institutions” (CTRI) avait proclamé la “fin du régime Bongo” en dénonçant un scrutin frauduleux. Les militaires ont dissout les institutions avant de nommer 98 députés et 70 sénateurs d’un parlement de transition, membres de partis politiques ou de la société civile issus de l’ex-opposition au régime Bongo mais aussi de sa majorité.- Calendrier anticipé -Jusqu’à présent, le calendrier de la transition a été rigoureusement suivi voire anticipé. Le régime militaire a annoncé procéder à la révision des listes électorales du 2 au 31 janvier, soit trois mois plus tôt que le calendrier initial. Lundi, un nouveau code électoral a été adopté autorisant notamment les magistrats et militaires à se présenter sous conditions aux élections.Une disposition vivement critiquée par certains opposants, qui craignent qu’elle ne permettre à ces professions de s’ingérer dans le processus politique via les armes ou des décisions judiciaires.Ils dénoncent également une disposition taillée sur mesure pour permettre au général Oligui de se maintenir au pouvoir après la transition. Une nouvelle Constitution, approuvée en septembre dernier par le Parlement de transition avait été votée par référendum avec 91,64% de “oui” en novembre.Les 173 articles de la nouvelle loi fondamentale, fruit de contributions récoltées au printemps lors d’un dialogue national, consacrent entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel doté d’un pouvoir exécutif fort, sans Premier ministre et l’impossibilité d’une transmission dynastique du pouvoir.Son deuxième article grave dans le marbre l’accession au pouvoir de la junte menée par le général Oligui le 30 août 2023, avec l’instauration d’une “fête de la libération”.L’article 170 exonère de poursuites et de condamnation “les acteurs des événements allant du 29 août 2023 à l’investiture du président de la transition”, le 4 septembre.  Plusieurs dispositions ne pourront faire l’objet d’aucune révision future. Parmi elles: la limite de deux mandats présidentiels successifs, le mode d’élection au suffrage universel direct ou encore le mariage réservé à deux individus de sexes opposés.