Un jeune de 17 ans se met en cause dans l’attaque à la grenade à Grenoble

Un jeune de 17 ans, interpellé près de Grenoble, s’est mis en cause dans l’attaque à la grenade dans cette ville, et des vérifications sont en cours, a indiqué vendredi à l’AFP une source proche du dossier.Le mineur est en garde à vue dans un autre dossier, et les enquêteurs ne disposent pas à ce stade d’éléments l’incriminant dans l’attaque à la grenade du 12 février, a précisé cette source, confirmant une information du journal Le Parisien.Selon le parquet de Lyon, qui supervise l’enquête sur l’attaque à la grenade, un jeune homme a bien été placé en garde à vue pour une tentative d’homicide à Grenoble, mais celle-ci porte sur des faits distincts. L’adolescent a été contrôlé par des gendarmes mercredi à l’extérieur de Grenoble, alors qu’il portait un fusil à pompe. Il a immédiatement dit “qu’il s’était fait tirer dessus” après avoir été “payé pour tuer des gens”, a indiqué à l’AFP le procureur Thierry Dran.Le mineur a été placé en garde à vue pour port d’armes, association de malfaiteurs et tentative d’homicide en bande organisée. Sa garde à vue peut durer 96 heures. Mais “il n’est pas entendu sur l’attaque à la grenade”, a souligné le procureur.Mercredi 12 février, vers 20H15, un homme cagoulé s’est introduit armé d’un fusil d’assaut dans le bar l’Aksehir du quartier populaire Village olympique, dans le sud de Grenoble. Il a dégoupillé une grenade à fragmentation sans dire un mot et pris la fuite. La déflagration a fait quinze blessés, dont six graves.L’enquête a été confiée à la Juridiction interrégionale spécialisée contre la criminalité organisée (Jirs) de Lyon.

Ukraine: Pretoria veut un processus incluant “toutes les parties” et invite Zelensky

L’Afrique du Sud a plaidé vendredi pour un processus de résolution du conflit ukrainien impliquant “toutes les parties”, quelques jours après des discussions américano-russes sans l’Ukraine, et invité Volodymyr Zelensky pour une prochaine visite d’Etat. Lors d’un échange qui semble avoir eu lieu jeudi, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue ukrainien Zelensky ont “convenu de la nécessité urgente d’un processus de paix inclusif qui implique toutes les parties à la recherche d’une solution au conflit”, a indiqué le premier dans un bref message publié sur X.”L’Afrique du Sud reste déterminée à soutenir le processus de dialogue entre la Russie et l’Ukraine”, assure M. Ramaphosa, à la proximité jusqu’ici revendiquée avec Moscou, alors que Russes et Américains ont commencé à discuter mardi à Ryad d’un règlement du conflit en Ukraine, sans y convier cette dernière.”Je me réjouis de l’accueillir bientôt en Afrique du Sud pour une visite d’État”, a ajouté M. Ramaphosa à propos de M. Zelensky, sans préciser de date.L’Afrique du Sud préside en ce moment le G20 et accueille à ce titre jusqu’à vendredi soir une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres à Johannesburg, prélude au sommet du G20 prévu en novembre dans la même ville, le premier sur le continent africain.La réunion de cette semaine intervient dans une période fortes tensions avec les Etat-Unis, qui ont décidé de ne pas y participer.Washington et Pretoria affichent de nombreuses divergences sur des dossiers tels que la guerre en Ukraine, la guerre à Gaza ou la récente loi sud-africaine sur l’expropriation de terres, dénoncée par Donald Trump qui a en représailles coupé toute aide financière à l’Afrique du Sud.Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a justifié son absence du G20 en accusant le gouvernement hôte d’avoir un programme “anti-américain” et de vouloir “utiliser” le sommet pour le promouvoir, notamment en matière de “diversité” et de “changement climatique”.L’échange entre Volodymyr Zelensky et Cyril Ramaphosa semble dater de jeudi. Le président ukrainien l’avait “remercié” sur les réseaux sociaux pour “le soutien de l’Afrique du Sud à la souveraineté et à l’intégralité territoriale de l’Ukraine”.”Il est important que nos pays partagent la même position: rien à propos de l’Ukraine sans l’Ukraine”, avait-il ajouté.Le président sud-africain a annoncé jeudi avoir tenu des discussions bilatérales notamment avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.En octobre, Cyril Ramaphosa avait qualifié la Russie d'”allié cher” et d'”ami précieux”.Pressé de questions jeudi par les nombreux médias russes à sa descente de l’estrade sur les liens entre l’Afrique du Sud et la Russie, Cyril Ramaphosa a dit avoir “des relations avec beaucoup de pays dans le monde”. “Il apparaît que la Russie est l’un d’entre eux, la Grande-Bretagne en est un autre, la France aussi”, a-t-il énuméré.Son ministre des Affaires étrangères Ronald Lomala doit prononcer à 14h45 locales (12h45 GMT) le discours de clôture de cette réunion, après une série de réunions bilatérales avec ses homologues russe, chinois et allemand, a détaillé son porte-parole Chrispin Phiri.Interrogé sur les liens entre Pretoria et l’Europe, qui ont chacun fait l’objet de salves de critiques américaines depuis l’investiture de Donald Trump il y a un mois, le porte-parole a simplement répondu à quelques médias: “On partage des valeurs communes et, quand elles sont attaquées, on les défend ensemble.”

Hospitalisé depuis une semaine, le pape a passé une bonne nuit et “s’est levé”

Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l’hôpital Gemelli de Rome, où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a annoncé vendredi le Vatican, dans un climat d’interrogations sur sa capacité à assurer sa charge.”La nuit s’est bien passée. Ce matin, le pape François s’est levé et a pris son petit déjeuner”, indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation. Un nouveau bulletin de santé doit être publié en fin d’après-midi, aux alentours de 16H30 GMT.Selon le bulletin diffusé jeudi soir, “l’état clinique du Saint-Père s’améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables”.Le pape reçoit ses plus proches collaborateurs, lit, signe des documents et passe des appels téléphoniques, a indiqué une source vaticane.Jeudi, des cardinaux s’étaient montrés encourageants sur l’état de santé du pape argentin, assurant qu’il était “sur la bonne voie”.François a été admis à l’hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle. Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher.- Messages, dessins et prières -Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.Aucune indication n’a été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n’a pas précisé si François, qui n’est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l’Angélus.L’hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.Elles relancent également les spéculations sur la possible démission du pape, alimentées par les opposants à François, notamment dans les milieux conservateurs.L’évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d’enfants.Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.”Nous prions pour lui, nous espérons qu’il se rétablira et qu’il pourra continuer à accompagner l’Église dans sa mission”, a confié vendredi à l’AFPTV Miguel Miró, un fidèle espagnol.

Hospitalisé depuis une semaine, le pape a passé une bonne nuit et “s’est levé”

Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l’hôpital Gemelli de Rome, où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a annoncé vendredi le Vatican, dans un climat d’interrogations sur sa capacité à assurer sa charge.”La nuit s’est bien passée. Ce matin, le pape François s’est levé et a pris son petit déjeuner”, indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation. Un nouveau bulletin de santé doit être publié en fin d’après-midi, aux alentours de 16H30 GMT.Selon le bulletin diffusé jeudi soir, “l’état clinique du Saint-Père s’améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables”.Le pape reçoit ses plus proches collaborateurs, lit, signe des documents et passe des appels téléphoniques, a indiqué une source vaticane.Jeudi, des cardinaux s’étaient montrés encourageants sur l’état de santé du pape argentin, assurant qu’il était “sur la bonne voie”.François a été admis à l’hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle. Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher.- Messages, dessins et prières -Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.Aucune indication n’a été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n’a pas précisé si François, qui n’est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l’Angélus.L’hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.Elles relancent également les spéculations sur la possible démission du pape, alimentées par les opposants à François, notamment dans les milieux conservateurs.L’évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d’enfants.Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.”Nous prions pour lui, nous espérons qu’il se rétablira et qu’il pourra continuer à accompagner l’Église dans sa mission”, a confié vendredi à l’AFPTV Miguel Miró, un fidèle espagnol.

Argentina to observe two days national mourning for Bibas brothers

Argentina announced two days of national mourning on Thursday after the bodies of two Israeli Argentine children who had been taken hostage by Hamas were handed over by the group.Hamas delivered the bodies of four hostages on Thursday, three of which it said were members of the Bibas family — Shiri Bibas and her two young sons.While the identities of the Bibas boys, Kfir and Ariel were confirmed by Israeli forensics, they said Shiri was not among them, as the militants had claimed.Argentina’s president Javier Milei will call for two-days of national mourning, his office said in an official statement.”The President’s office expresses its strongest condemnation of the terrorist group Hamas, following confirmation of the murder of the children of the Israeli Argentine Bibas family,” it said.According to the assessment by Israel’s National Center of Forensic Medicine, the children were brutally murdered in captivity by Hamas terrorists in November 2023.”It is monstrous that such events occurred in this century, and that their deaths were motivated by a single motive: being Jewish,” the statement read.Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu accused Hamas of committing a “cruel and evil” violation of the Gaza ceasefire deal by failing to return the mother.A Hamas official told AFP on Friday that it was likely the body of captive Shiri Bibas had been “mistakenly mixed” with others who were killed and buried under the rubble in Gaza.They also said the group had informed the mediators in November 2023 that it was ready to hand over the bodies of the three Bibas family members.”Mediators were informed at the time and it was also announced in a statement when the Bibas family was killed along with their captors in an Israeli air strike,” the official said.The two Bibas boys had become symbols of the hostage crisis along with their mother Shiri Bibas.During their attack on Israel on October 7, 2023, that triggered the Gaza war, Hamas filmed and later broadcast footage showing the Bibas family’s abduction from their home near the Gaza border.Ariel was then aged four, while Kfir was the youngest hostage at just nine months old.Their father Yarden Bibas, who was also seized during the attack, was released earlier this month but had been separated from the rest of his family.”The Argentine republic demands the immediate release of all hostages and trusts that the terrorist group will be reduced to ashes and will become nothing more than a horrible memory in world history,” added the Argentine government in its statement.Milei also extended his “condolences to the family, especially to Yarden Bibas, the children’s father, who after suffering the torment of being kidnapped for 484 days is now facing his worst nightmare.

Bétharram: les gardes à vue touchent à leur fin, Bayrou dénonce une “mécanique du scandale”

François Bayrou a dénoncé vendredi une “mécanique du scandale” dans l’affaire Bétharram en fustigeant ceux qui mettent en cause son attitude passée, à l’heure où s’achèvent les premières gardes à vue après un an d’enquête sur des accusations de violences physiques et sexuelles.”Vous voyez bien la mécanique du scandale qu’on cherche”, a déclaré le Premier ministre devant des journalistes au sortir d’une réunion de travail à Matignon.Dans une vidéo diffusée jeudi par Mediapart, une ancienne professeure de mathématiques de cet établissement catholique du Béarn, où François Bayrou a scolarisé certains de ses enfants et où son épouse a enseigné le catéchisme, réaffirme avoir alerté le couple au milieu des années 1990.”Ces protagonistes, je ne les connais pas, ma femme non plus”, a affirmé le chef du gouvernement, évoquant l’affaire Baudis où “les accusations étaient plus graves, plus obscènes contre lui” et où finalement “on s’est rendu compte à la fin qu’il n’y avait rien”.L’ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis, avait été mis en cause à tort dans une affaire de proxénétisme, viols et meurtres en 2003. “Il n’y a rien de plus infamant que de viser la famille de quelqu’un pour l’atteindre politiquement”, a lancé celui qui répète, depuis deux semaines, n’avoir “jamais été informé” dans le passé des faits dénoncés aujourd’hui -des témoins affirmant le contraire.Trois hommes (un religieux et deux laïcs nés en 1931, 1955 et 1965) avaient été interpellés mercredi pour des “viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées”, sur une période allant de 1957 à 2004.Le prêtre nonagénaire a été relâché jeudi, sans précisions du parquet sur la suite de la procédure judiciaire, et les victimes espèrent des mises en cause à l’issue des gardes à vue des deux surveillants, en début d’après-midi.- “L’Etat n’a pas été au rendez-vous” -Ces interpellations interviennent un an après le lancement d’une vaste enquête sur cet établissement presque bicentenaire des Pyrénées-Atlantiques, longtemps réservé aux garçons, avec son pensionnat à la réputation stricte dans toute la région.Le collectif de victimes de Bétharram a recensé 132 plaintes. Les victimes, enfants ou adolescents à l’époque des faits, décrivent des masturbations et fellations imposées ou subies plusieurs fois par semaine, des châtiments corporels, menaces et humiliations.”L’État n’a pas été au rendez-vous” dans cette affaire, a regretté de son côté la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, vendredi sur BFMTV/RMC, jugeant “difficile de comprendre” pourquoi il n’a pas réagi plus tôt.L’établissement qui n’a été inspecté qu’une seule fois en 1996 -le rapport, renié récemment par son auteur, n’avait rien relevé d’anormal malgré une première affaire de violences- doit faire l’objet d’une inspection académique la semaine du 17 mars.La ministre veut accélérer les contrôles des établissements privés, quasi inexistants jusque-là, “avec un objectif 40%” dans les 24 mois. Elle a suggéré ne pas “s’interdire” des inspections inopinées.Mme Borne a également déploré “l’exploitation politique” de cette affaire.- “Soutane ouverte” -Les trois interpellations sont intervenues quatre jours après une réunion entre des victimes et François Bayrou à la mairie de Pau.Parmi les plaintes recensées, une poignée ne sont pas frappées par la prescription, estime le porte-parole des victimes Alain Esquerre, lui-même ancien pensionnaire de Bétharram.Des plaignants interrogés par l’AFP mettent en cause les trois suspects.”J’ai subi des punitions, des violences, on nous caressait à la sortie des douches, personne ne disait rien, on avait neuf ans !”, enrage Brice Ducos, 49 ans, interne à Bétharram entre 1984 et 1991, ciblant l’un des deux surveillants surnommé Cheval à l’époque.Allusion à la chevalière qu’il portait à une main et qu’il retournait avant de gifler un élève, en lui disant: “Regarde ce que tu m’obliges à faire”, témoigne un autre ancien, scolarisé de 1973 à 1980, qui a requis l’anonymat.Antoine (prénom modifié), 48 ans, incrimine, lui, l’autre surveillant. “J’ai été son protégé”, dit-il, évoquant des agressions sexuelles sous la tente lors de sorties scouts, puis des masturbations hebdomadaires, quatre ans durant, quand il habitait chez lui.Jean-Marie Delbos, 78 ans, accuse, lui, le nonagénaire, “jeune ecclésiastique” quand il le vit arriver au dortoir en 1957. Il “venait la nuit, soutane ouverte, s’accroupir au pied du lit pour faire des attouchements et des fellations”, raconte-t-il.Des “faits graves”, “en contradiction totale avec l’esprit de l’enseignement catholique”, avait réagi jeudi la Conférence des évêques de France.

Bétharram: les gardes à vue touchent à leur fin, Bayrou dénonce une “mécanique du scandale”

François Bayrou a dénoncé vendredi une “mécanique du scandale” dans l’affaire Bétharram en fustigeant ceux qui mettent en cause son attitude passée, à l’heure où s’achèvent les premières gardes à vue après un an d’enquête sur des accusations de violences physiques et sexuelles.”Vous voyez bien la mécanique du scandale qu’on cherche”, a déclaré le Premier ministre devant des journalistes au sortir d’une réunion de travail à Matignon.Dans une vidéo diffusée jeudi par Mediapart, une ancienne professeure de mathématiques de cet établissement catholique du Béarn, où François Bayrou a scolarisé certains de ses enfants et où son épouse a enseigné le catéchisme, réaffirme avoir alerté le couple au milieu des années 1990.”Ces protagonistes, je ne les connais pas, ma femme non plus”, a affirmé le chef du gouvernement, évoquant l’affaire Baudis où “les accusations étaient plus graves, plus obscènes contre lui” et où finalement “on s’est rendu compte à la fin qu’il n’y avait rien”.L’ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis, avait été mis en cause à tort dans une affaire de proxénétisme, viols et meurtres en 2003. “Il n’y a rien de plus infamant que de viser la famille de quelqu’un pour l’atteindre politiquement”, a lancé celui qui répète, depuis deux semaines, n’avoir “jamais été informé” dans le passé des faits dénoncés aujourd’hui -des témoins affirmant le contraire.Trois hommes (un religieux et deux laïcs nés en 1931, 1955 et 1965) avaient été interpellés mercredi pour des “viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées”, sur une période allant de 1957 à 2004.Le prêtre nonagénaire a été relâché jeudi, sans précisions du parquet sur la suite de la procédure judiciaire, et les victimes espèrent des mises en cause à l’issue des gardes à vue des deux surveillants, en début d’après-midi.- “L’Etat n’a pas été au rendez-vous” -Ces interpellations interviennent un an après le lancement d’une vaste enquête sur cet établissement presque bicentenaire des Pyrénées-Atlantiques, longtemps réservé aux garçons, avec son pensionnat à la réputation stricte dans toute la région.Le collectif de victimes de Bétharram a recensé 132 plaintes. Les victimes, enfants ou adolescents à l’époque des faits, décrivent des masturbations et fellations imposées ou subies plusieurs fois par semaine, des châtiments corporels, menaces et humiliations.”L’État n’a pas été au rendez-vous” dans cette affaire, a regretté de son côté la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, vendredi sur BFMTV/RMC, jugeant “difficile de comprendre” pourquoi il n’a pas réagi plus tôt.L’établissement qui n’a été inspecté qu’une seule fois en 1996 -le rapport, renié récemment par son auteur, n’avait rien relevé d’anormal malgré une première affaire de violences- doit faire l’objet d’une inspection académique la semaine du 17 mars.La ministre veut accélérer les contrôles des établissements privés, quasi inexistants jusque-là, “avec un objectif 40%” dans les 24 mois. Elle a suggéré ne pas “s’interdire” des inspections inopinées.Mme Borne a également déploré “l’exploitation politique” de cette affaire.- “Soutane ouverte” -Les trois interpellations sont intervenues quatre jours après une réunion entre des victimes et François Bayrou à la mairie de Pau.Parmi les plaintes recensées, une poignée ne sont pas frappées par la prescription, estime le porte-parole des victimes Alain Esquerre, lui-même ancien pensionnaire de Bétharram.Des plaignants interrogés par l’AFP mettent en cause les trois suspects.”J’ai subi des punitions, des violences, on nous caressait à la sortie des douches, personne ne disait rien, on avait neuf ans !”, enrage Brice Ducos, 49 ans, interne à Bétharram entre 1984 et 1991, ciblant l’un des deux surveillants surnommé Cheval à l’époque.Allusion à la chevalière qu’il portait à une main et qu’il retournait avant de gifler un élève, en lui disant: “Regarde ce que tu m’obliges à faire”, témoigne un autre ancien, scolarisé de 1973 à 1980, qui a requis l’anonymat.Antoine (prénom modifié), 48 ans, incrimine, lui, l’autre surveillant. “J’ai été son protégé”, dit-il, évoquant des agressions sexuelles sous la tente lors de sorties scouts, puis des masturbations hebdomadaires, quatre ans durant, quand il habitait chez lui.Jean-Marie Delbos, 78 ans, accuse, lui, le nonagénaire, “jeune ecclésiastique” quand il le vit arriver au dortoir en 1957. Il “venait la nuit, soutane ouverte, s’accroupir au pied du lit pour faire des attouchements et des fellations”, raconte-t-il.Des “faits graves”, “en contradiction totale avec l’esprit de l’enseignement catholique”, avait réagi jeudi la Conférence des évêques de France.