Premier cas autochtone de chikungunya en 2025 en métropole, dans le Var

Un premier cas autochtone de chikungunya en 2025 en métropole a été détecté mercredi dans le Var, dans la commune de La Crau, a annoncé l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur dans un communiqué vendredi.Un seul cas autochtone de ce virus transmis par le moustique tigre avait été détecté en 2024 en métropole, en Ile-de-France, aucun en 2023. Depuis 2010 la France métropolitaine avait connu une trentaine de cas autochtones de ce virus. Jusque-là, depuis le début de l’année, tous les cas de chikungunya recensés en métropole provenaient de contaminations hors du territoire, essentiellement à la Réunion, cette île française dans l’océan Indien frappée depuis plusieurs mois par une épidémie sans précédent depuis vingt ans de ce virus.”Des mesures immédiates sont mises en œuvre pour limiter tout risque de propagation”, a assuré l’ARS Paca, en évoquant notamment une démoustication réalisée dans la commune, “sur la voie publique et dans les jardins privés situés autour du cas”, afin d’éliminer le plus rapidement possible les gîtes larvaires et les moustiques adultes.De même une enquête en porte à porte va être conduite dans les logements du quartier concerné pour identifier les personnes qui pourraient présenter des symptômes.On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire nationale et n’a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours qui précèdent l’apparition des symptômes.Cette année l’épidémie de chikungunya, maladie se traduisant par des fièvres et des douleurs articulaires, a surtout frappé l’île de La Réunion, avec 23 morts, même si elle poursuit maintenant son déclin. On estime que 200.000 personnes ont été contaminées dans l’île depuis janvier.Si l’épidémie recule franchement à la Réunion, elle poursuit encore sa dynamique à Mayotte, également dans l’océan Indien, où elle s’est déclarée plus tardivement. Selon le dernier bilan, 746 cas ont été signalés depuis le début de l’année, mais ce chiffre apparaît probablement sous-estimé.Les températures plus chaudes qui touchent actuellement l’Hexagone favorisent l’activité des moustiques tigres, vecteurs de ce virus mais aussi de ceux de la dengue et du Zika.En 2024, il y avait eu également 83 cas autochtones de dengue en métropole, entre les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. Apparu en métropole en 2004, le moustique tigre continue en tous cas son expansion rapide sur le territoire, et notamment vers le nord: début 2025 il était implanté dans 81 départements, soit 84% des départements métropolitains, selon de nouvelles données diffusées mi-mai par Santé publique France.La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique mais aussi de l’urbanisation et des déplacements, autant de facteurs qui favorisent la propagation du moustique tigre, selon une étude publiée dans la revue Lancet Planetary Health mi-mai. Face à cette progression, et pour tenter de l’enrayer, plusieurs milliers de moustiques tigres mâles rendus stériles par rayons X ont été lâchés mi-mai à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), dans le cadre d’une expérimentation d’une ampleur inédite en France métropolitaine. Avec cette technique de l’insecte stérile (TIS), utilisée depuis des décennies dans le secteur agricole, la descendance des femelles, uniques responsables des piqûres, serait peu à peu neutralisée et les populations devraient mécaniquement décroître.

Trump wins temporary stay to keep control of National Guard ahead of LA protests

The Trump administration won a temporary reprieve to retain control of California National Guard troops at least until Tuesday after a day of legal tussling over the president’s decision to send them to quell demonstrations in Los Angeles that erupted over immigration raids.US District Judge Charles Breyer originally ordered Donald Trump on Thursday to return control of the reserve force to California’s Governor Gavin Newsom on June 17, ruling that the president’s actions were “illegal.”The Department of Justice (DOJ) slammed Breyer’s Thursday order as “an extraordinary intrusion on the President’s constitutional authority as Commander in Chief” and lodged an immediate appeal. An appeals court then issued its own ruling within minutes that stayed Breyer’s order until a hearing set for Tuesday so that it had time to consider the DOJ’s appeal.That means Trump will keep control of the National Guard in California during protests planned for Saturday.Sporadic though spectacular violence has rocked Los Angeles over days of demonstrations against immigration raids launched by the Trump administration.But the clashes fell “far short” of the “rebellion” the president described to justify his decision to send in the National Guard, Breyer said in a 36-page opinion released Thursday. Trump’s actions “were illegal… He must therefore return control” of the guardsmen to Newsom, Breyer said.Newsom was quick to celebrate Breyer’s order — potentially a much-needed win on just one of several fronts that Democratic California is fighting against the White House.Trump “is not a monarch, he is not a king, and he should stop acting like one,” the 57-year-old Democrat said.- ‘Voice for the people’ – Protests over the immigration crackdown first began in Los Angeles a week ago and were largely confined to just a few blocks of the sprawling city.Damage included vandalism, looting, clashes with law enforcement and several torched driverless taxis.Trump, who has repeatedly exaggerated the scale of the unrest, deployed 4,000 National Guard troops and 700 US Marines to Los Angeles despite the objections of local officials, claiming that they had lost control of the “burning” city.It was the first time since 1965 that a US president deployed the National Guard over the wishes of a state governor.Critics have accused Trump of a power grab, with protesters in Los Angeles on Thursday angry about his immigration crackdown. “What brings me out here? The people that were taken, people who don’t have voices. We are the voice for the people,” said Jasmine, who held a placard that said “Abolish ICE,” the US Immigration and Customs Enforcement.Trump was unrepentant, declaring again on Friday he “saved LA” and that “if I didn’t send the Military into Los Angeles, that city would be burning to the ground right now.”Anger at Trump’s raids and the use of masked, armed immigration agents backed by uniformed soldiers has roused protests in other cities, including San Francisco, Chicago and San Antonio, Texas.In Georgia, a Mexican citizen died in an ICE facility, Mexico’s foreign ministry said Thursday, adding that it was trying to “clarify the facts, confirm the official cause of death.”- ‘Reeks of totalitarianism’ -Breyer’s ruling came after California’s stand-off with the administration ratcheted up earlier Thursday, when a sitting US senator was handcuffed and forcibly removed from a news conference about the immigration raids.Video footage shows California Senator Alex Padilla, a Democrat, being pushed from the room at a federal building in Los Angeles as he tried to ask Homeland Security Secretary Kristi Noem about the raids.”I’m Senator Alex Padilla. I have questions for the secretary,” he said as two men grappled with him in front of journalists, including from AFP.Footage filmed by Padilla’s staff outside the room shows the senator being pushed to the ground and handcuffed.The incident “reeks of totalitarianism,” Senate Minority Leader Chuck Schumer said, calling for an investigation.The White House hit back, claiming without evidence that Padilla “lunged toward Secretary Noem.”Trump was elected last year after promising to launch historic mass deportations.But with his mounting crackdown rippling through industries heavily reliant on immigrant labor, Trump said he had heard employers’ complaints and hinted at a forthcoming policy shift.”We’re going to have an order on that pretty soon, I think,” he said.The nationwide “No Kings” protests on Saturday will coincide with a highly unusual military parade that Trump is attending in the US capital.The parade, featuring warplanes and tanks, has been organized to celebrate the 250th anniversary of the founding of the US Army but also happens to be on the day of Trump’s 79th birthday.

À Royan, l’architecture des fifties de retour en grâce

Devant la villa Grille-Pain, une visite guidée s’attarde pour observer la cage d’escalier, en arcs bleus et pavés de verre, qui s’incurve sur la façade. Après un long désamour, la ville de Royan revendique son patrimoine des années 1950, devenu tendance.”Il a fallu du temps pour regarder cette architecture différemment. Pendant des décennies, on ne voyait que du béton, donc +c’était moche+”, relate Charlotte de Charette, responsable du service du Patrimoine de la commune.Après les bombardements alliés de 1945, la Perle de l’Atlantique et ses villas Belle Époque sont un champ de ruines. La cité balnéaire doit alors être reconstruite selon une architecture néoclassique héritée des années 1930, mêlée d’éléments régionalistes.Mais la lecture d’une revue spécialisée, par l’architecte-urbaniste en chef Claude Ferret et son équipe, change la donne: ils y découvrent le complexe de Pampulha au Brésil, dessiné pour la ville de Belo Horizonte par Oscar Niemeyer, dont le modernisme tropical va nettement influencer leurs travaux.”La reconstruction de Royan s’est enrichie d’un vocabulaire lyrique et joyeux, à l’opposé de la rigueur des lignes d’un Le Corbusier, lui-même inspirateur de Niemeyer”, commente Vincent Bertaud du Chazaud, ex-architecte-conseil pour la ville et auteur de plusieurs ouvrages. “Le tropicalisme se traduit ici en héliotropisme avec une architecture qui s’offre au soleil et tempère ses ardeurs.”Claustras, auvents, brise-soleils, persiennes et pergolas favorisent les jeux d’ombres et de lumière. Pilotis, hublots, escaliers hélicoïdaux, emploi de couleurs vives et autres détails inventifs créent des effets en façade.- Prise de conscience -Reste que cette architecture a longtemps été mal aimée. “Pour les habitants, il était difficile de se projeter dans une ville aussi neuve, aussi innovante et pas bourgeoise”, explique Pascale Francisco, directrice du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) en Charente-Maritime.Claude Ferret leur répondait qu’il “ne faisait pas Royan pour eux mais pour leurs enfants”. Mais personne ne s’émeut, en 1985, quand son casino, chef d’œuvre des fifties, est détruit pour laisser la place à un projet immobilier… jamais réalisé. “Comme au spectacle, on regardait la grue faire table rase” du passé, se remémore l’adjointe à la Culture, Nadine David.Cette destruction entraîne cependant une prise de conscience de la valeur de ce patrimoine, qui conduit à protéger notamment l’église Notre-Dame, édifice de béton brut classé aux Monuments historiques en 1988.En 1996, une Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager (ZPPAUP) est créée, transformée en Site patrimonial remarquable (SPR) vingt ans plus tard, et la municipalité obtient le label Ville d’Art et d’Histoire en 2011.Fière de son identité, Royan revendique désormais pleinement son héritage.Elle a rénové plusieurs bâtiments emblématiques, dont sa “cathédrale de béton”, ainsi surnommée par André Malraux, victime de la carbonatation de son béton brut de décoffrage: le sel du sable marin utilisé pour la construire fait rouiller les armatures métalliques et éclater la pierre. Le palais des congrès a aussi déjà bénéficié d’une rénovation et celle du front de mer est en cours.- Unique -“Ces architectes, proches des Beaux-Arts, avaient une grande liberté et allaient vite. Ce serait compliqué aujourd’hui, notamment pour des questions d’assurance”, juge l’architecte Jérémy Nadau, qui fut chargé de redonner au marché de la ville son lustre d’antan et sa luminosité.Pour Sandu Hangan, architecte en chef des Bâtiments de France dans le département, ce travail de valorisation a permis aux habitants “de se rendre compte du caractère unique de leur patrimoine”.Si les propriétaires de maisons individuelles sont souvent en quête de meilleurs performances énergétiques ou d’aménagement, l’époque n’est plus à tout casser. “On n’a plus beaucoup de problèmes à faire entendre l’intérêt que ces bâtiments présentent”, estime le responsable administratif.Face à l’arrivée de nouveaux habitants, leur préservation reste toutefois un “combat de tous les instants”, nuance Pascale Francisco.”Il faut re-sensibiliser en permanence, expliquer pourquoi il faut rénover le portillon, les garde-corps, le portail des années 1950 avec un artisan, plutôt que d’installer le modèle en PVC d’une enseigne de bricolage. La ville n’est pas standard, l’idée c’est de la conserver ainsi”, souligne la directrice du CAUE 17… admettant que c’est aussi “une affaire de goût”.

Téhéran qualifie de “déclaration de guerre” l’attaque israélienne massive contre l’Iran

L’Iran a qualifié vendredi l’attaque israélienne de “déclaration de guerre” après des frappes massives d’Israël contre une centaine de cibles dont des sites nucléaires, qui ont tué les deux plus hauts responsables militaires de la République islamique.Alors que les appels à la désescalade se multiplient à travers le monde après cette attaque d’une ampleur sans précédent contre l’Iran, de nouvelles explosions ont été entendues à la mi-journée dans le nord-ouest de l’Iran. Des médias locaux ont fait état d’une nouvelle frappe sur le centre d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre), et d’un incendie à l’aéroport de Tabriz (nord-ouest). Les frappes, notamment sur Téhéran, surviennent alors que la pression ne cessait d’augmenter sur l’Iran pour son programme nucléaire, Israël et des Etats occidentaux le soupçonnant de vouloir se doter de l’arme atomique, ce que dément Téhéran. “Mort à Israël, mort à l’Amérique!”, ont crié dans la matinée des Iraniens venus manifester dans le centre de la capitale, brandissant des drapeaux iraniens. Ahmad Moadi, un retraité de 62 ans, appelle à une “réponse cinglante” contre Israël, un pays non reconnu par l’Iran.L’opération a débuté dans la nuit et visé des sites militaires et nucléaires dans plusieurs régions iraniennes. L’armée israélienne a notamment affirmé que les installations souterraines du site de Natanz avaient été touchées.- “De nombreux jours” -Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a averti que l’opération militaire durerait “de nombreux jours”, et l’armée israélienne indiqué que ses avions de combat continuaient de frapper le territoire iranien. Tôt vendredi, le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, a été tué dans une frappe sur le quartier général des Gardiens de la Révolution à Téhéran, comme un autre dirigeant de la puissante armée idéologique de la République islamique.  Le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, et six scientifiques du programme nucléaire iranien ont également péri dans des frappes, qui ont aussi blessé un haut conseiller du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, selon des médias locaux.Au moins 95 personnes ont été blessés à travers le pays, selon la télévision d’Etat.Une frappe a notamment touché un immeuble du quartier cossu de Nobonyad, dans le nord de Téhéran. Les secouristes s’affairent au milieu des débris du bâtiment endommagé, tandis que la zone est bouclée par un important dispositif de sécurité. Des familles en pleurs et des badauds se sont rassemblés à proximité. L’armée israélienne a indiqué qu’environ 200 avions avaient visé une centaine de cibles à travers le pays. Le site de Natanz a été visé “plusieurs fois” dès le début de l’attaque, selon la télévision d’Etat, qui a montré une épaisse fumée noire s’en élevant. Les sites nucléaires “ne doivent jamais être attaqués”, a dénoncé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) selon laquelle “aucune augmentation des niveaux de radiation n’a(vait) été observée” sur ce site. Trois sites militaires dans le nord-ouest ont également été visés, d’après la télévision iranienne.Israël “a frappé au coeur du programme de missiles balistiques de l’Iran”, a affirmé M. Netanyahu, saluant le “succès” de cette opération.L’armée israélienne a indiqué disposer de renseignements prouvant que Téhéran s’approchait du “point de non-retour” vers la bombe atomique. Selon elle, “le régime iranien avait un plan concret pour détruire l’Etat d’Israël”. – “Pas de limites” -Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié l’attaque de “déclaration de guerre”, et appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à réagir.Les forces armées iraniennes ont averti auparavant qu’elles n’auraient “pas de limites” dans leur riposte. L’ayatollah Ali Khamenei a promis un sort “douloureux” à Israël.Quant aux Etats-Unis, allié indéfectible de l’Etat hébreu, ils seront “responsables des conséquences” de l’attaque, a assuré Téhéran.Quelques heures après les premières frappes, l’armée israélienne a fait état d'”environ 100 drones” lancés par l’Iran vers le territoire israélien et un responsable militaire a indiqué en début d’après-midi que l’armée continuait à en intercepter.La Jordanie, voisine d’Israël, a déclaré aussi avoir intercepté des drones et missiles qui avaient violé son espace aérien.La dernière attaque israélienne contre l’Iran annoncée publiquement remonte à octobre 2024 quand Israël avait dit avoir mené des raids aériens sur des cibles militaires en représailles au tir de quelque 200 missiles iraniens vers le territoire israélien, mais elle n’avait pas l’ampleur de celle de vendredi.Alors que plusieurs pays de la région comme l’Arabie saoudite ou la Turquie ont dénoncé l’attaque israélienne, les dirigeants étrangers ont pour la plupart appelé, à l’instar des Nations unies, à la retenue et à la désescalade.Le Hamas, en guerre contre Israël à Gaza depuis plus de 20 mois, les rebelles yéménites houthis et le Hezbollah libanais, tous alliés de Téhéran, ont vivement condamné les frappes.Les cours du pétrole ont flambé de plus de 12%, faisant redouter de fortes perturbations sur les approvisionnements d’or noir.Signe de l’extrême fébrilité dans la région, les compagnies aériennes dans le Golfe, comme la principale, Emirates, ont annulé plusieurs vols en provenance et à destination de l’Irak, la Jordanie, le Liban, l’Iran et la Syrie. Air France a annoncé la suspension de ses vols entre Paris et Tel Aviv.Le président américain Donald Trump, qui doit réunir vendredi son conseil de sécurité nationale, a affirmé avoir été prévenu à l’avance de l’opération. Le secrétaire d’Etat Marco Rubio a indiqué que Washington n’était pas impliqué dans l’attaque et que la “priorité” de Washington était de protéger ses forces dans la région. – Risque de “conflit massif” -Téhéran avait menacé mercredi de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations sur le nucléaire entre Washington et Téhéran. Un sixième cycle de pourparlers, à la tenue désormais incertaine, était prévu dimanche à Mascate.Face au risque d’un “conflit massif” au Moyen-Orient, Washington a réduit son personnel diplomatique dans la région, en Irak notamment. Des ambassades américaines au Moyen-Orient ont appelé leurs ressortissants à faire preuve de prudence.L’enrichissement de l’uranium est la principale pierre d’achoppement dans les discussions visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’une levée des lourdes sanctions imposées au pays.Washington exige que l’Iran y renonce totalement, ce que Téhéran refuse, y voyant un droit “non négociable”.Téhéran avait dit jeudi vouloir augmenter de manière “significative” sa production d’uranium enrichi avec la prochaine construction d’un nouveau site, en réponse à l’adoption par l’AIEA d’une résolution le condamnant pour “non-respect” de ses obligations en matière nucléaire.L’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium au niveau de 60%, selon l’agence basée à Vienne. Il faut un minerai enrichi à 90% pour fabriquer une bombe atomique.

Téhéran qualifie de “déclaration de guerre” l’attaque israélienne massive contre l’Iran

L’Iran a qualifié vendredi l’attaque israélienne de “déclaration de guerre” après des frappes massives d’Israël contre une centaine de cibles dont des sites nucléaires, qui ont tué les deux plus hauts responsables militaires de la République islamique.Alors que les appels à la désescalade se multiplient à travers le monde après cette attaque d’une ampleur sans précédent contre l’Iran, de nouvelles explosions ont été entendues à la mi-journée dans le nord-ouest de l’Iran. Des médias locaux ont fait état d’une nouvelle frappe sur le centre d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre), et d’un incendie à l’aéroport de Tabriz (nord-ouest). Les frappes, notamment sur Téhéran, surviennent alors que la pression ne cessait d’augmenter sur l’Iran pour son programme nucléaire, Israël et des Etats occidentaux le soupçonnant de vouloir se doter de l’arme atomique, ce que dément Téhéran. “Mort à Israël, mort à l’Amérique!”, ont crié dans la matinée des Iraniens venus manifester dans le centre de la capitale, brandissant des drapeaux iraniens. Ahmad Moadi, un retraité de 62 ans, appelle à une “réponse cinglante” contre Israël, un pays non reconnu par l’Iran.L’opération a débuté dans la nuit et visé des sites militaires et nucléaires dans plusieurs régions iraniennes. L’armée israélienne a notamment affirmé que les installations souterraines du site de Natanz avaient été touchées.- “De nombreux jours” -Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a averti que l’opération militaire durerait “de nombreux jours”, et l’armée israélienne indiqué que ses avions de combat continuaient de frapper le territoire iranien. Tôt vendredi, le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, a été tué dans une frappe sur le quartier général des Gardiens de la Révolution à Téhéran, comme un autre dirigeant de la puissante armée idéologique de la République islamique.  Le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, et six scientifiques du programme nucléaire iranien ont également péri dans des frappes, qui ont aussi blessé un haut conseiller du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, selon des médias locaux.Au moins 95 personnes ont été blessés à travers le pays, selon la télévision d’Etat.Une frappe a notamment touché un immeuble du quartier cossu de Nobonyad, dans le nord de Téhéran. Les secouristes s’affairent au milieu des débris du bâtiment endommagé, tandis que la zone est bouclée par un important dispositif de sécurité. Des familles en pleurs et des badauds se sont rassemblés à proximité. L’armée israélienne a indiqué qu’environ 200 avions avaient visé une centaine de cibles à travers le pays. Le site de Natanz a été visé “plusieurs fois” dès le début de l’attaque, selon la télévision d’Etat, qui a montré une épaisse fumée noire s’en élevant. Les sites nucléaires “ne doivent jamais être attaqués”, a dénoncé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) selon laquelle “aucune augmentation des niveaux de radiation n’a(vait) été observée” sur ce site. Trois sites militaires dans le nord-ouest ont également été visés, d’après la télévision iranienne.Israël “a frappé au coeur du programme de missiles balistiques de l’Iran”, a affirmé M. Netanyahu, saluant le “succès” de cette opération.L’armée israélienne a indiqué disposer de renseignements prouvant que Téhéran s’approchait du “point de non-retour” vers la bombe atomique. Selon elle, “le régime iranien avait un plan concret pour détruire l’Etat d’Israël”. – “Pas de limites” -Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié l’attaque de “déclaration de guerre”, et appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à réagir.Les forces armées iraniennes ont averti auparavant qu’elles n’auraient “pas de limites” dans leur riposte. L’ayatollah Ali Khamenei a promis un sort “douloureux” à Israël.Quant aux Etats-Unis, allié indéfectible de l’Etat hébreu, ils seront “responsables des conséquences” de l’attaque, a assuré Téhéran.Quelques heures après les premières frappes, l’armée israélienne a fait état d'”environ 100 drones” lancés par l’Iran vers le territoire israélien et un responsable militaire a indiqué en début d’après-midi que l’armée continuait à en intercepter.La Jordanie, voisine d’Israël, a déclaré aussi avoir intercepté des drones et missiles qui avaient violé son espace aérien.La dernière attaque israélienne contre l’Iran annoncée publiquement remonte à octobre 2024 quand Israël avait dit avoir mené des raids aériens sur des cibles militaires en représailles au tir de quelque 200 missiles iraniens vers le territoire israélien, mais elle n’avait pas l’ampleur de celle de vendredi.Alors que plusieurs pays de la région comme l’Arabie saoudite ou la Turquie ont dénoncé l’attaque israélienne, les dirigeants étrangers ont pour la plupart appelé, à l’instar des Nations unies, à la retenue et à la désescalade.Le Hamas, en guerre contre Israël à Gaza depuis plus de 20 mois, les rebelles yéménites houthis et le Hezbollah libanais, tous alliés de Téhéran, ont vivement condamné les frappes.Les cours du pétrole ont flambé de plus de 12%, faisant redouter de fortes perturbations sur les approvisionnements d’or noir.Signe de l’extrême fébrilité dans la région, les compagnies aériennes dans le Golfe, comme la principale, Emirates, ont annulé plusieurs vols en provenance et à destination de l’Irak, la Jordanie, le Liban, l’Iran et la Syrie. Air France a annoncé la suspension de ses vols entre Paris et Tel Aviv.Le président américain Donald Trump, qui doit réunir vendredi son conseil de sécurité nationale, a affirmé avoir été prévenu à l’avance de l’opération. Le secrétaire d’Etat Marco Rubio a indiqué que Washington n’était pas impliqué dans l’attaque et que la “priorité” de Washington était de protéger ses forces dans la région. – Risque de “conflit massif” -Téhéran avait menacé mercredi de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations sur le nucléaire entre Washington et Téhéran. Un sixième cycle de pourparlers, à la tenue désormais incertaine, était prévu dimanche à Mascate.Face au risque d’un “conflit massif” au Moyen-Orient, Washington a réduit son personnel diplomatique dans la région, en Irak notamment. Des ambassades américaines au Moyen-Orient ont appelé leurs ressortissants à faire preuve de prudence.L’enrichissement de l’uranium est la principale pierre d’achoppement dans les discussions visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’une levée des lourdes sanctions imposées au pays.Washington exige que l’Iran y renonce totalement, ce que Téhéran refuse, y voyant un droit “non négociable”.Téhéran avait dit jeudi vouloir augmenter de manière “significative” sa production d’uranium enrichi avec la prochaine construction d’un nouveau site, en réponse à l’adoption par l’AIEA d’une résolution le condamnant pour “non-respect” de ses obligations en matière nucléaire.L’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium au niveau de 60%, selon l’agence basée à Vienne. Il faut un minerai enrichi à 90% pour fabriquer une bombe atomique.