PS: pas d’accord entre la direction et les opposants d’Olivier Faure

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et son concurrent Nicolas Mayer-Rossignol, ne feront pas la “synthèse” tant attendue pour tenter de rassembler le parti, ont annoncé dimanche, au dernier jour du congrès, les opposants d’Olivier Faure.Au cour de ce congrès, la direction du premier secrétaire réélu Olivier Faure et ses opposants, menés par le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol qui a échoué de peu à devenir le patron du PS, se sont écharpés sur la relation que le PS doit entretenir avec La France insoumise.Les deux courants étaient proches d’un accord sur un texte de synthèse, mais le camp de Nicolas Mayer-Rossignol a voulu faire insérer dans la nuit de samedi à dimanche la phrase suivante: “Nous ne ferons pas d’accord national et programmatique aux législatives avec LFI”.Ce que le camp d’Olivier Faure a refusé de faire. Le premier secrétaire a régulièrement affirmé que son parti n’irait “pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle” de 2027 et qu’il n’y aurait pas d’accord national aux municipales avec les Insoumis.Mais, en cas de dissolution de l’Assemblée nationale et de risque d’accès de l’extrême droite au pouvoir, il refuse d’exclure des discussions avec LFI. “Nous regrettons que cet amendement n’ait pas été accepté. C’était le seul amendement qui nous séparait d’un accord”, a indiqué dimanche devant la presse Nicolas Mayer-Rossignol.Il a déploré une nouvelle fois un manque de clarté, estimant que le sujet de la relation à LFI “a été caché” par la direction, qui “faisait croire que c’était derrière nous”.”Aucune synthèse n’est possible de notre point de vue”, a renchéri le député de l’Eure Philippe Brun, l’un de ses proches: “Nous ne pouvons accepter une synthèse à vil prix”. Dans le camp d’Olivier Faure, l’eurodéputé Pierre Jouvet a expliqué que la direction refusait de “se positionner en permanence par rapport LFI”, et n’avait “aucune obsession permanente” vis-à-vis de la formation de Jean-Luc Mélenchon.A ce stade, les discussions sont toujours en cours avec le courant de Boris Vallaud pour aboutir à un pacte de gouvernance, a précisé le courant Faure. A l’issue du congrès, “tout le monde sera associé, notamment dans la préparation des élections municipales et dans la définition du projet du Parti socialiste”, a assuré M. Jouvet.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Ethiopie, confronté à un pompage massif, le lac Dembel meurt à petit feu

Tout autour du lac Dembel, à 120 kilomètres d’Addis Abeba, un son revient en permanence : celui des groupes électrogènes reliés à des pompes qui aspirent son eau petit à petit, menaçant de l’assécher, illustration des défaillances dans la gestion de la précieuse ressource en Ethiopie. Ces pompes ronronnantes irriguent des milliers de parcelles agricoles qui nourrissent des centaines de milliers de personnes autour du vaste lac de 255 km2. A trop puiser d’eau, elles mettent pourtant leur propre survie en danger. “Si les choses continuent ainsi, le lac pourrait, à long terme, disparaître”, sa profondeur étant passée à “environ 2 mètres”, contre 4 en moyenne en 1990, s’inquiète Desalegn Regassa, un cadre de Wetlands International, une ONG militant pour la préservation de l’environnement.Les pompes tournent “24 heures sur 24”, sans aucune régulation, constate, dépité, M. Desalegn. “L’année dernière, nous en avons recensé 6.000, et il pourrait y en avoir davantage aujourd’hui”, s’attriste-t-il. Durant la visite de l’AFP, deux énormes camions citernes sont en outre venus remplir leurs cuves pour un projet d’autoroute à proximité.Une bonne gestion de l’eau est pourtant essentielle pour l’Ethiopie, géant d’Afrique de l’Est d’environ 130 millions d’habitants, qui connait une forte croissance démographique.Malgré des pluies plutôt abondantes dans le centre et l’est du pays, certaines régions, notamment dans le Sud-Ouest où vit la majorité de la population éthiopienne, sont régulièrement touchées par des sécheresses.- “Encadrement politique médiocre” -“Les défis liés à l’eau en Éthiopie ont été aggravés par un encadrement politique médiocre” ainsi que des “arrangements institutionnels inefficaces” pour la gestion de la ressource, pointe le Stockholm international water institute.Et cette ONG suédoise travaillant sur la gouvernance de l’eau, active depuis des années dans le pays, de pointer des “exemples flagrants d’échecs” en la matière, avec notamment la disparition du lac Alemaya (à 500 km à l’est d’Addis Abeba) du fait, déjà, d’un pompage excessif.Si l’agriculture assèche petit à petit le lac Dembel, elle est aussi responsable de la dégradation de la qualité de l’eau, à cause de l’utilisation de produits chimiques. A quelques dizaines de mètres du lac, Habib Bobasso remplit un pulvérisateur qu’il met ensuite sur son dos. Le fermier de 35 ans actionne une petite pompe avant de répandre abondamment des pesticides sur sa petite parcelle d’oignons. Une odeur âcre s’en dégage. “Il y a beaucoup de vers qui peuvent endommager les plantes”, justifie l’homme à la fine moustache, qui ne porte pas de gants, hormis un châle qui lui cache le nez. Sans produits chimiques, “nous pourrions perdre l’intégralité de la récolte”, affirme-t-il.Mais M. Habib reconnaît que les pesticides et engrais sont “préjudiciables aussi bien pour les humains que pour le lac”. Ils “dégradent également le sol. Aujourd’hui, la qualité de notre récolte n’est pas la même que les années précédentes” et les rendements sont “faibles”, regrette-t-il.- Faune extrêmement riche -La dégradation de l’environnement touche également les pêcheurs, qui constatent une raréfaction de la ressource halieutique. Dès l’aube, Belachew Derib prend place dans son petit bateau et pagaie plusieurs centaines de mètres pour remonter ses filets.Et tous les jours, son constat est identique. Depuis trente ans, du fait du “nombre croissant d’activités sur les rives” et de l’augmentation de la population, les prises sont en diminution, observe ce pêcheur de 60 ans, casquette vissée sur la tête, qui exerce cette activité depuis 1988.”Autrefois, nous pouvions attraper 20 à 30 poissons par jour. Aujourd’hui, les jeunes pêcheurs ont la chance d’en attraper deux ou trois”, déplore le sexagénaire, à qui le lac a permis de “gagner (sa) vie toutes ces années”, “construire (sa) maison” et “subvenir aux besoins de ses trois enfants”.Face à cette situation, les autorités fédérales tentent de réagir. Une loi été votée en mai au Parlement éthiopien pour faire payer l’extraction de l’eau et doit encore être appliquée.”L’objectif est de faire en sorte que tous les utilisateurs paient pour les ressources en eau, qu’ils les utilisent de manière responsable”, explique Andualem Gezahegne, en charge à Batu, grande ville située près du lac, de l’administration du bassin de la vallée du Rift.Tous les matins, avant que le cagnard ne frappe, de nombreux pêcheurs rament sur le lac pour remonter leurs filets, au milieu d’une faune extrêmement riche, où hippopotames cohabitent avec canards et autres marabouts, de grands oiseaux. Et toujours, en permanence, le bruit des pompes.

En Ethiopie, confronté à un pompage massif, le lac Dembel meurt à petit feu

Tout autour du lac Dembel, à 120 kilomètres d’Addis Abeba, un son revient en permanence : celui des groupes électrogènes reliés à des pompes qui aspirent son eau petit à petit, menaçant de l’assécher, illustration des défaillances dans la gestion de la précieuse ressource en Ethiopie. Ces pompes ronronnantes irriguent des milliers de parcelles agricoles qui nourrissent des centaines de milliers de personnes autour du vaste lac de 255 km2. A trop puiser d’eau, elles mettent pourtant leur propre survie en danger. “Si les choses continuent ainsi, le lac pourrait, à long terme, disparaître”, sa profondeur étant passée à “environ 2 mètres”, contre 4 en moyenne en 1990, s’inquiète Desalegn Regassa, un cadre de Wetlands International, une ONG militant pour la préservation de l’environnement.Les pompes tournent “24 heures sur 24”, sans aucune régulation, constate, dépité, M. Desalegn. “L’année dernière, nous en avons recensé 6.000, et il pourrait y en avoir davantage aujourd’hui”, s’attriste-t-il. Durant la visite de l’AFP, deux énormes camions citernes sont en outre venus remplir leurs cuves pour un projet d’autoroute à proximité.Une bonne gestion de l’eau est pourtant essentielle pour l’Ethiopie, géant d’Afrique de l’Est d’environ 130 millions d’habitants, qui connait une forte croissance démographique.Malgré des pluies plutôt abondantes dans le centre et l’est du pays, certaines régions, notamment dans le Sud-Ouest où vit la majorité de la population éthiopienne, sont régulièrement touchées par des sécheresses.- “Encadrement politique médiocre” -“Les défis liés à l’eau en Éthiopie ont été aggravés par un encadrement politique médiocre” ainsi que des “arrangements institutionnels inefficaces” pour la gestion de la ressource, pointe le Stockholm international water institute.Et cette ONG suédoise travaillant sur la gouvernance de l’eau, active depuis des années dans le pays, de pointer des “exemples flagrants d’échecs” en la matière, avec notamment la disparition du lac Alemaya (à 500 km à l’est d’Addis Abeba) du fait, déjà, d’un pompage excessif.Si l’agriculture assèche petit à petit le lac Dembel, elle est aussi responsable de la dégradation de la qualité de l’eau, à cause de l’utilisation de produits chimiques. A quelques dizaines de mètres du lac, Habib Bobasso remplit un pulvérisateur qu’il met ensuite sur son dos. Le fermier de 35 ans actionne une petite pompe avant de répandre abondamment des pesticides sur sa petite parcelle d’oignons. Une odeur âcre s’en dégage. “Il y a beaucoup de vers qui peuvent endommager les plantes”, justifie l’homme à la fine moustache, qui ne porte pas de gants, hormis un châle qui lui cache le nez. Sans produits chimiques, “nous pourrions perdre l’intégralité de la récolte”, affirme-t-il.Mais M. Habib reconnaît que les pesticides et engrais sont “préjudiciables aussi bien pour les humains que pour le lac”. Ils “dégradent également le sol. Aujourd’hui, la qualité de notre récolte n’est pas la même que les années précédentes” et les rendements sont “faibles”, regrette-t-il.- Faune extrêmement riche -La dégradation de l’environnement touche également les pêcheurs, qui constatent une raréfaction de la ressource halieutique. Dès l’aube, Belachew Derib prend place dans son petit bateau et pagaie plusieurs centaines de mètres pour remonter ses filets.Et tous les jours, son constat est identique. Depuis trente ans, du fait du “nombre croissant d’activités sur les rives” et de l’augmentation de la population, les prises sont en diminution, observe ce pêcheur de 60 ans, casquette vissée sur la tête, qui exerce cette activité depuis 1988.”Autrefois, nous pouvions attraper 20 à 30 poissons par jour. Aujourd’hui, les jeunes pêcheurs ont la chance d’en attraper deux ou trois”, déplore le sexagénaire, à qui le lac a permis de “gagner (sa) vie toutes ces années”, “construire (sa) maison” et “subvenir aux besoins de ses trois enfants”.Face à cette situation, les autorités fédérales tentent de réagir. Une loi été votée en mai au Parlement éthiopien pour faire payer l’extraction de l’eau et doit encore être appliquée.”L’objectif est de faire en sorte que tous les utilisateurs paient pour les ressources en eau, qu’ils les utilisent de manière responsable”, explique Andualem Gezahegne, en charge à Batu, grande ville située près du lac, de l’administration du bassin de la vallée du Rift.Tous les matins, avant que le cagnard ne frappe, de nombreux pêcheurs rament sur le lac pour remonter leurs filets, au milieu d’une faune extrêmement riche, où hippopotames cohabitent avec canards et autres marabouts, de grands oiseaux. Et toujours, en permanence, le bruit des pompes.

Vautrin ne veut plus que les enfants de moins de trois ans soient exposés aux écrans

La ministre de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin promet “d’interdire l’exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l’âge de trois ans” dans un entretien dimanche au JDD, même si elle convient que cette “idée” relève d’un changement de paradigme de toute la société.Cette interdiction devra s’appliquer “partout, y compris à la maison” bien que les autorités “ne soient pas chez les gens pour le vérifier”, précise Catherine Vautrin.C’est une façon “d’insuffler l’idée que ça ne se fait pas”, justifie la ministre qui fait un parallèle avec “l’interdiction de la fessée”.”La police n’est pas allée vérifier dans les foyers si l’interdiction était appliquée, mais le fait de la proclamer a fini par ancrer l’idée qu’on ne tape pas un enfant, même d’une +petite+ fessée”.La ministre prévoit cependant de publier “dans les toutes prochaines semaines un arrêté interdisant les écrans dans les lieux d’accueil des enfants de moins de trois ans”. “Les professionnels ont déjà une forte sensibilité à l’impact des écrans sur les tout-petits. Ils ont contribué à l’élaboration d’un référentiel sur la qualité d’accueil qui mentionne déjà cette interdiction, et cela leur donnera une assise encore plus forte pour conseiller les parents”, a expliqué Mme Vautrin.  Des informations seront également envoyées aux parents via la Caisse d’allocations familiales et la Caisse d’assurance maladie, avec des mentions dans le carnet de santé et le carnet de maternité, a-t-elle précisé. Le carnet de santé entré en vigueur au 1er janvier stipule “pas d’écran avant trois ans”, et préconise un usage “occasionnel, limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte” entre “trois et six ans”.Le gouvernement mènera en outre “des campagnes de communication, de façon à ce que personne ne puisse nous dire: +Je ne savais pas.+”Fin avril, un rapport publié par des experts de la santé a appelé à une “prise de conscience collective” face aux effets délétères des écrans sur les plus jeunes, chez lesquels l’exposition aux tablettes, à la télévision, aux ordinateurs, aux téléphones ou aux jeux vidéo “altèrent durablement la santé et les capacités intellectuelles”.En avril 2024, une commission d’experts avait remis au président de la République Emmanuel Macron un rapport avec une batterie de préconisations dont celle de ne pas exposer aux écrans les enfants de moins de trois ans. 

L’attaque israélienne sur l’Iran, énième démonstration des capacités du Mossad

Au-delà de la seule opération militaire, l’attaque d’Israël sur l’Iran s’est appuyée, affirment des analystes, sur un méticuleux travail du Mossad, son service de renseignement extérieur, capable depuis des années d’infiltrer le pouvoir de la République islamique.L’histoire dira si l’opération “Lion dressé” privera l’Iran de sa capacité à se doter de l’arme nucléaire, ce qu’elle-même dément convoiter. Mais elle fera date dans la liste des campagnes majeures des espions israéliens.”Cela montre la supériorité opérationnelle et en termes de renseignement d’Israël sur l’Iran”, affirme sans détour à l’AFP Danny Citrinowicz, de l’Institut des études de sécurité nationale de Tel-Aviv.En juillet dernier, l’Iran avait déjà été humilié par l’assassinat, à Téhéran, d’Ismaïl Haniyeh, chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas. Depuis, l’Iran “n’a pas été capable de colmater les failles de son système”, estime-t-il.- “Des centaines d’agents” -L’offensive, selon des médias israéliens et américains, a associé des drones, préalablement introduits en Iran, à des missiles et avions de chasse. Selon le journaliste israélien spécialisé Barak Ravid, “des centaines d’agents du Mossad, à la fois à l’intérieur de l’Iran et au siège, ont été impliqués, y compris une unité spéciale d’opérateurs iraniens travaillant pour le Mossad”.Dans le centre du pays, des commandos “avaient positionné des systèmes d’armes guidées en plein air près des lanceurs de missiles sol-air iraniens”. Le service a aussi “déployé secrètement des systèmes d’armes et des technologies sophistiquées cachées dans des véhicules”.Ce déploiement a détruit la défense aérienne iranienne, ouvrant la voie aux avions de chasse et missiles israéliens, ainsi que les batteries susceptibles de viser Israël en riposte.- Ciblage des hauts responsables  -Selon les médias israéliens, l’opération – qui rappelle la récente attaque ukrainienne de drones en Russie – a été préparée pendant entre 8 mois et deux ans. Mais s’est appuyée sur une infiltration israélienne bien plus ancienne.”Cela fait plus de 15 ans qu’Israël suit le programme nucléaire” iranien, relève Michael Horowitz, géopoliticien israélien. Les frappes constituent “l’aboutissement d’années de collecte de renseignements et de pénétration de la République islamique”.La liste des victimes iraniennes de premier plan est prestigieuse: chef d’état-major, patron des Gardiens de la révolution et l’ensemble de son service aérospatial, et neuf scientifiques du nucléaire. Entre autres. “C’est assez chirurgical”, souffle une source sécuritaire européenne, même si l’opération a fait des victimes collatérales: “Il y un impressionnant degré de précision et de maîtrise”.- L’obsession iranienne -En septembre, le Mossad avait stupéfié le monde en attaquant le Hezbollah libanais avec des bipeurs chargés d’explosifs. Selon les autorités libanaises, le bilan s’est élevé à 39 morts et des milliers de blessés, dont un grand nombre de civils, valant à Israël une pluie de condamnations.Auparavant, la liste des assassinats ciblés d’ennemis d’Israël avait déjà forgé depuis des années la réputation du Mossad.Après l’opération bipeurs, Alain Chouet, ex-numéro trois des renseignements extérieurs français (DGSE), était “persuadé qu’Israël (avait) sous le coude une demi-douzaine de structures capables d’agir à n’importe quel moment” en Iran.Samedi, il a confirmé, arguant que le Mossad pouvait “mobiliser beaucoup d’agents sur peu de sujets, quand les services Occidentaux sont censés avoir une couverture planétaire”. En face, “le contre-espionnage iranien est un service de sécurité surtout concentré sur les menaces intérieures”.D’où une désastreuse infiltration israélienne, dont se sont émus publiquement de hauts responsables iraniens, et que ne compensent pas les exécutions régulières de condamnés présentés comme des agents d’Israël.- Le rôle de Washington -Quant au rôle de l’administration américaine, allié indéfectible d’Israël, il demeure aujourd’hui très flou. Mais il semble réel, volontairement ou pas.Les relations entre le président américain et le Premier ministre israélien ont été récemment décrites comme dégradées. Donald Trump a récemment réservé quelques camouflets à Benjamin Netanyahu: accord signé sans lui avec les rebelles Houthis du Yémen, discussions en direct avec le Hamas palestinien, voyage dans le Golfe sans passer par Tel-Aviv, levée des sanctions contre la Syrie.La veille de l’opération, Trump avait appelé son allié à ne pas frapper l’Iran, jugeant “proche” un accord sur le nucléaire qu’il ne voulait pas voir “capoter”. A Téhéran, comme d’ailleurs à Washington – sommet de l’Etat mis à part -, la surprise a été totale, relèvent des observateurs.Reste une autre leçon: la guerre moderne fait la part belle au renseignement et opérations clandestines. Pour sidérer et paralyser son adversaire, analyse Benjamin Jensen, du think tank CSIS à Washington, il faut “associer la puissance aérienne avec des opérations spéciales, pour générer des effets simultanés dans la profondeur du champ de bataille”.

Trump flexes military might at parade as protests sweep US

President Donald Trump hosted the largest US military parade in decades on his 79th birthday as protesters rallied across the country to accuse him of acting like a dictator.Trump hailed the United States as the “hottest country in the world” after watching tanks, aircraft and troops file past him in Washington on Saturday to honor the 250th anniversary of the US army.It formed a stark split screen with turmoil at home and abroad, as police used teargas to disperse protesters in Los Angeles and US ally Israel traded missile fire with Iran in a rapidly escalating conflict in the Middle East.Trump’s parade on an overcast night in Washington came after hundreds of thousands of “No Kings” demonstrators thronged the streets in cities including New York, Philadelphia, Houston and Atlanta.The Republican largely avoided his usual domestic political diatribes in an unusually brief speech and instead focused on praising the US army, saying that they “fight, fight, fight, and they win, win, win.”The display of military might comes as Trump asserts his power domestically and on the international stage.Trump used his parade address to send a warning to Washington’s adversaries of “total and complete” defeat, with the United States increasingly at risk of entanglement in Israel’s conflict with Iran. “Time and again, America’s enemies have learned that if you threaten the American people, our soldiers are coming for you,” Trump said.- ‘Happy Birthday’ -Trump had openly dreamed since his first term as president of having a grand military parade of the type more often seen in Moscow or Pyongyang.The last such parade in the United States was at the end of the Gulf War in 1991.Trump stood and saluted on a stage outside the White House as tanks rumbled past, aircraft roared overhead and nearly 7,000 troops marched by. Troops and military hardware from different eras passed by, with an announcer reeling off US victories in battles with Japanese, German, Chinese and Vietnamese forces in past wars.The army said the parade cost up to $45 million.The crowd sang “Happy Birthday” and there were occasional chants of “USA! USA!” but the atmosphere was less intense than one of the barnstorming rallies that swept Trump to power.The White House said that “over 250,000 patriots showed up” for the event, without providing evidence. Communications Director Steven Cheung described the “No Kings” protests as a “complete and utter failure.””No Kings” organizers said protesters gathered in hundreds of places, with AFP journalists seeing large crowds in several cities.Organizers said they were protesting against Trump’s dictatorial overreach, particularly what they described as the strongman symbolism of the parade.”I think people are mad as hell,” Lindsay Ross, a 28-year-old musician, told AFP in New York, where tens of thousands of people rallied.Some protesters targeted Trump’s Mar-a-Lago estate in Palm Beach, Florida, while a small group even gathered in Paris.- ‘Display of authoritarianism’ -“I think it’s disgusting,” protester Sarah Hargrave, 42, said in the Washington suburb of Bethesda, describing Trump’s parade as a “display of authoritarianism.”Thousands turned out in Los Angeles to protest against Trump’s deployment of troops in the country’s second-largest city following clashes sparked by immigration raids.”He’s trying to bully Los Angeles into complying with everything that he’s trying to do, and we’re not going to do that. We’re a city of immigrants,” a protester who gave his name as Armando told AFP. After a day of largely peaceful protests, police unexpectedly began moving people away from the LA protest area, igniting confusion and anger among demonstrators caught off guard and unsure of where to go.Police on horseback pushed crowds back as law enforcement fired tear gas and flash-bang grenades hours ahead of an 8:00 pm (0300 GMT) curfew. Police officials said a “small group of agitators” had begun throwing rocks, bottles and fireworks at officers, prompting the decision to deploy tear gas and order the crowd to disperse.Violence shattered the calm elsewhere, with a shooting at a “No Kings” demonstration in the western US city of Salt Lake City. At least one person was critically injured and three people were taken into custody, police said.The killing of a Democratic lawmaker and her husband in the northern state of Minnesota on Saturday, in what the governor called a targeted attack, also cast a pall over the parade.Trump was quick to condemn the attacks outside Minneapolis in which former state speaker Melissa Hortman and her husband were killed, while another state lawmaker and his wife were hospitalized with gunshot wounds.

“Un combat acharné”: en Irlande, vers l’exhumation de 796 bébés morts dans un foyer religieux

“Quand j’ai commencé, personne ne voulait écouter”, se remémore Catherine Corless. En 2014, elle révélait que 796 enfants avaient été inhumés anonymement dans un foyer en Irlande. Plus de dix ans plus tard, les premières exhumations vont commencer.”Ce fut un combat acharné”, se souvient cette femme aujourd’hui âgée de 71 ans que l’AFP à rencontré à Tuam, dans l’Ouest de l’Irlande, près de site où les exhumations vont se dérouler. Lundi, des experts boucleront le périmètre de l’ancienne fosse sceptique du foyer St Mary des sœurs du Bon Secours. Objectif: procéder aux recherches dès le mois de juillet.Tout commence en 2014. Cette année-là, Catherine Corless met au jour des preuves attestant du décès de 796 enfants – des nouveau-nés jusqu’à l’âge de neuf ans – dans ce foyer située dans une petite ville située à 220 kilomètres de Dublin.Ses recherches ont conduit à une découverte macabre : une fosse commune.”Il n’y avait aucun registre d’enterrement, pas de cimetière, pas de statue, pas de croix, absolument rien”, se rappelle-t-elle.Surtout “quand j’ai commencé, personne ne voulait écouter (…) je suppliais: sortez ces bébés de ces égouts, offrez-leur l’enterrement chrétien digne qu’on leur a refusé”, raconte-t-elle. En vain.L’institution a été rasée en 1972 et a laissé place à un lotissement. La fosse sceptique, elle, est restée intacte.- “Illégitimes” -Lorsque les recherches de Catherine Corless ont été publiées, elles ont provoqué une onde de choc en Irlande, révélant de manière brutale le traitement réservé aux enfants nés hors mariage.Pendant des décennies, la société, l’État et l’Église catholique – qui a historiquement eu une main de fer sur les comportements en Irlande –  ont relégué les femmes enceintes non mariées dans des “maisons mère et enfant”. Après l’accouchement dans ces institutions, les enfants étaient séparés de leur mère, puis souvent adoptés.A la suite des révélations de Mme Corless, des enquêtes ont été lancées dans le pays. Elles ont établi que 56.000 femmes célibataires et 57.000 enfants sont passés par 18 foyers de ce type entre 1922 et 1998. Parmi eux, environ 9.000 enfants sont morts.Certaines de ces maisons étaient financées et gérées par les autorités sanitaires locales, d’autres par les ordres religieux catholiques. Le foyer de Tuam, lui, était administré par les sœurs du Bon Secours.”Tous ces bébés étaient baptisés, et pourtant l’Église a détourné le regard. Pour elle, cela ne comptait pas : ils étaient illégitimes, point final”, accuse-t-elle.- “Sales petits secrets” -Malgré la découverte de premiers restes humains en 2016 et 2017, il a fallu attendre 2022 pour qu’une loi autorise officiellement les fouilles.Une lenteur que dénonce Anna Corrigan, étrillant ce qu’elle appelle une “justice à l’irlandaise”. Elle avait une cinquantaine d’années lorsqu’elle a découvert que sa mère, décédée en 2012, avait donné naissance à Tuam à deux garçons: John et William.Aucun certificat de décès n’a été établi pour William, et celui de John n’a pas fait l’objet d’une supervision médicale. Les rares documents auxquels Anna a pu accéder laissent planer de nombreuses zones d’ombre.Dans sa cuisine, elle montre à l’AFP un rapport de 1947, qui indique que John était “un enfant triste et émacié”, alors qu’il était né en bonne santé un an plus tôt.William,lui, aurait pu faire l’objet d’une adoption illégale à l’étranger.”Il y a en Irlande de sales petits secrets qu’on préfère cacher. Le pays a une image vertueuse à l’étranger, mais il a aussi un côté sombre, sinistre”, lâche-t-elle, accusant les autorités de “tergiversations”.En 2023, une équipe a enfin été nommée pour mener les opérations à Tuam. Sa mission: retrouver, identifier et inhumer dignement les restes qui seront exhumés.Des échantillons ADN seront prélevés auprès de personnes capables d’attester un lien familial avec les bébés morts dans ce foyer.”Je n’aurais jamais cru voir ce jour arriver. Tant d’obstacles ont été franchis”, confie Catherine Corless.Mais, lucide, elle sait, que les fouilles ne fourniront pas toutes les réponses. “Même si on parvient à identifier quelques restes, cela n’apportera pas la paix à tout le monde”, souffle-t-elle.

“Un combat acharné”: en Irlande, vers l’exhumation de 796 bébés morts dans un foyer religieux

“Quand j’ai commencé, personne ne voulait écouter”, se remémore Catherine Corless. En 2014, elle révélait que 796 enfants avaient été inhumés anonymement dans un foyer en Irlande. Plus de dix ans plus tard, les premières exhumations vont commencer.”Ce fut un combat acharné”, se souvient cette femme aujourd’hui âgée de 71 ans que l’AFP à rencontré à Tuam, dans l’Ouest de l’Irlande, près de site où les exhumations vont se dérouler. Lundi, des experts boucleront le périmètre de l’ancienne fosse sceptique du foyer St Mary des sœurs du Bon Secours. Objectif: procéder aux recherches dès le mois de juillet.Tout commence en 2014. Cette année-là, Catherine Corless met au jour des preuves attestant du décès de 796 enfants – des nouveau-nés jusqu’à l’âge de neuf ans – dans ce foyer située dans une petite ville située à 220 kilomètres de Dublin.Ses recherches ont conduit à une découverte macabre : une fosse commune.”Il n’y avait aucun registre d’enterrement, pas de cimetière, pas de statue, pas de croix, absolument rien”, se rappelle-t-elle.Surtout “quand j’ai commencé, personne ne voulait écouter (…) je suppliais: sortez ces bébés de ces égouts, offrez-leur l’enterrement chrétien digne qu’on leur a refusé”, raconte-t-elle. En vain.L’institution a été rasée en 1972 et a laissé place à un lotissement. La fosse sceptique, elle, est restée intacte.- “Illégitimes” -Lorsque les recherches de Catherine Corless ont été publiées, elles ont provoqué une onde de choc en Irlande, révélant de manière brutale le traitement réservé aux enfants nés hors mariage.Pendant des décennies, la société, l’État et l’Église catholique – qui a historiquement eu une main de fer sur les comportements en Irlande –  ont relégué les femmes enceintes non mariées dans des “maisons mère et enfant”. Après l’accouchement dans ces institutions, les enfants étaient séparés de leur mère, puis souvent adoptés.A la suite des révélations de Mme Corless, des enquêtes ont été lancées dans le pays. Elles ont établi que 56.000 femmes célibataires et 57.000 enfants sont passés par 18 foyers de ce type entre 1922 et 1998. Parmi eux, environ 9.000 enfants sont morts.Certaines de ces maisons étaient financées et gérées par les autorités sanitaires locales, d’autres par les ordres religieux catholiques. Le foyer de Tuam, lui, était administré par les sœurs du Bon Secours.”Tous ces bébés étaient baptisés, et pourtant l’Église a détourné le regard. Pour elle, cela ne comptait pas : ils étaient illégitimes, point final”, accuse-t-elle.- “Sales petits secrets” -Malgré la découverte de premiers restes humains en 2016 et 2017, il a fallu attendre 2022 pour qu’une loi autorise officiellement les fouilles.Une lenteur que dénonce Anna Corrigan, étrillant ce qu’elle appelle une “justice à l’irlandaise”. Elle avait une cinquantaine d’années lorsqu’elle a découvert que sa mère, décédée en 2012, avait donné naissance à Tuam à deux garçons: John et William.Aucun certificat de décès n’a été établi pour William, et celui de John n’a pas fait l’objet d’une supervision médicale. Les rares documents auxquels Anna a pu accéder laissent planer de nombreuses zones d’ombre.Dans sa cuisine, elle montre à l’AFP un rapport de 1947, qui indique que John était “un enfant triste et émacié”, alors qu’il était né en bonne santé un an plus tôt.William,lui, aurait pu faire l’objet d’une adoption illégale à l’étranger.”Il y a en Irlande de sales petits secrets qu’on préfère cacher. Le pays a une image vertueuse à l’étranger, mais il a aussi un côté sombre, sinistre”, lâche-t-elle, accusant les autorités de “tergiversations”.En 2023, une équipe a enfin été nommée pour mener les opérations à Tuam. Sa mission: retrouver, identifier et inhumer dignement les restes qui seront exhumés.Des échantillons ADN seront prélevés auprès de personnes capables d’attester un lien familial avec les bébés morts dans ce foyer.”Je n’aurais jamais cru voir ce jour arriver. Tant d’obstacles ont été franchis”, confie Catherine Corless.Mais, lucide, elle sait, que les fouilles ne fourniront pas toutes les réponses. “Même si on parvient à identifier quelques restes, cela n’apportera pas la paix à tout le monde”, souffle-t-elle.