L’IA entre en religion, les croyants sont divisés

Imam IA, sermon généré automatiquement, androïde bouddhiste ou Jésus virtuel, l’intelligence artificielle s’invite de plus en plus dans l’espace religieux, suscitant des réactions contrastées chez les fidèles.Marie, Joseph, Jésus, les apôtres quasiment au complet, ils sont tous là pour répondre aux questions écrites des utilisateurs de l’application “Text With Jesus”, qui compte plusieurs milliers d’abonnés payants.”Ça a une vocation éducative”, décrit Stéphane Peter, patron de Catloaf Software, éditeur de l’application. “C’est un nouveau moyen d’approcher les sujets religieux de manière interactive.”Si l’en-tête de la conversation mentionne qu’il s’agit bien d’une interface d’intelligence artificielle, Moïse ou Jésus ne le reconnaissent pas clairement lorsque la question leur est posée.”C’est un équilibre délicat”, reconnaît Stéphane Peter.Il constate que la nouvelle version de ChatGPT, GPT-5, sur laquelle est bâtie “Text With Jesus”, “suit beaucoup mieux les instructions” et peut donc chercher à coller au personnage, “niant (être un chatbot) avec plus de conviction”.”Il y a eu beaucoup de critiques de personnes qui trouvaient ça blasphématoire”, raconte Stéphane Peter, “mais si vous regardez sur l’App Store, c’est plutôt bien noté (4,7 sur 5).”Catholic Answers, média apostolique, a pu vérifier la sensibilité du sujet avec le lancement, au printemps 2024, de son propre avatar, “Père Justin” (Father Justin), un personnage IA animé.”De nombreuses personnes se sont offusquées du fait que nous utilisions un personnage de prêtre”, se remémore Christopher Costello, responsable technologique chez Catholic Answers.Quelques jours plus tard, le groupe a privé de son titre cet assistant virtuel, désormais rebaptisé simplement Justin.”Nous ne voulons pas remplacer les humains”, assure Christopher Costello, “mais simplement aider.”- “Ça manquait de coeur” -Des équivalents de ces applications existent déjà pour toutes les religions majeures, de Deen Buddy (islam) à AI Buddha (bouddhisme), en passant par Vedas AI (hindouisme), la plupart se présentant comme une interface avec les textes sacrés et non comme l’incarnation d’une divinité.Nica, Philippine anglicane de 28 ans, utilise ChatGPT “presque tous les jours, principalement pour l’analyse des écritures”, même si le pasteur de sa paroisse cherche à l’en dissuader.”C’est une couche supplémentaire”, dit-elle. “Je fais partie d’une communauté chrétienne et mon mari et moi avons des mentors spirituels. Mais parfois, quelque chose me traverse l’esprit sur la Bible et je veux une réponse immédiatement.”Rares sont ceux qui reconnaissent ouvertement s’entretenir de religion avec un assistant IA, bien que certaines applications aient été téléchargées plusieurs millions de fois.”Les gens qui croient ne devraient pas recourir à un chatbot” pour parler de leur foi, considère Emanuela, une Italienne croisée à la sortie de la cathédrale St. Patrick à New York. “C’est mieux d’échanger avec d’autres croyants.”Le rabbin Gilah Langner, de la communauté Kol Ami, juge, en particulier, que la Halakhah, la Loi juive, est source d’interprétation infinie et requiert que “quelqu’un vous connecte avec la tradition”.”Avec l’IA, il est possible que vous ayez quelque chose de très nuancé, mais il n’y aura pas de lien émotionnel”, dit-elle. De manière générale, selon Gilah Langner, l’IA “a tendance à isoler les gens”.Quant à l’Eglise chrétienne, elle ne rejette pas en bloc l’IA, loin de là.Stéphane Peter dit avoir échangé avec des membres du clergé, dont certains “avaient la même opinion que moi sur le fait que ça pouvait permettre d’éduquer les gens”.En mars 2024, le pape François avait nommé le responsable de l’entité dédiée à l’IA Google DeepMind, Demis Hassabis, membre de l’organe du Vatican chargé des sciences.Et, comme dans quasiment tous les espaces de la société, des ecclésiastiques expérimentent avec l’IA générative.En novembre 2023, le pasteur Jay Cooper de la Violet Crown City Church à Austin (Texas) a ainsi confié le contenu d’une de ses messes à un assistant IA.Le pasteur avait communiqué à l’avance sur son initiative pour éviter toute méprise.”Certains ont mal réagi”, dit-il. “Pour eux, nous étions devenus une église IA.” A l’inverse, cette messe 2.0 a attiré des curieux, peu habitués des offices religieux, des “gamers” notamment.A l’épreuve, le logiciel a fait une “interprétation juste” de la Bible, selon lui. “Il n’y avait rien de bizarre.”Même s’il a visiblement été intrigué et réfléchit à d’autres moyens d’intégrer l’IA, Jay Cooper n’a pas renouvelé l’expérience.”Je suis content que nous l’ayons fait”, assure-t-il, “mais cela manquait de coeur et d’âme par rapport à ce que nous faisons d’habitude.”

Morocco king calls for social reforms amid youth-led protests

Morocco’s King Mohammed VI on Friday said improving public education and healthcare was a priority, but made no reference to the youth movement that has been staging nationwide protests for sweeping social reforms.”We have set as priorities… the creation of jobs for young people, and the concrete improvement of the education and health sectors,” the monarch said in his annual address to the opening session of parliament.The royal speech had been much anticipated by the protesters, who have taken to the streets almost every night since September 27.The unrest that has rocked the usually stable north African country has been fuelled by recent reports of the deaths of eight pregnant women at a public hospital in the city of Agadir, which critics condemn as a symptom of a failing system.Demonstrators have been calling for a change in government and for Prime Minister Aziz Akhannouch to resign.Many Moroccans have also expressed frustration at public spending as Morocco pushes ahead with major infrastructure projects in preparation for the 2030 World Cup, which it will co-host with Portugal and Spain.The king pleaded that “there should be no contradiction or competition between major national projects and social programmes”.On Thursday, the online-based collective calling the protests, GenZ 212 — whose founders remain unknown — demanded a “crackdown on corruption” and a “radical modernisation of school textbooks”.They also called for a national plan to renovate hospitals, recruit more doctors and healthcare workers, particularly in remote areas, and raise public health insurance reimbursement rates from 50 percent to 75 percent.Official figures show a lack of education in Morocco is a key driver of the country’s poverty, which has, nevertheless, fallen from nearly 12 percent of the population in 2014 to 6.8 percent in 2024.The government made a fresh call on Thursday for dialogue with the protesters, saying their “message has been received” and vowing to “work quickly to mobilise resources and address shortfalls”.Rallies have been largely peaceful, though some nights have seen spates of violence and acts of vandalism.Three people were killed in clashes with security forces last week, while police have made dozens of arrests.

Aux Îles Salomon, les bombes de la Seconde Guerre mondiale continuent de tuer

Dennis Phillip labourait à la main son potager des Îles Salomon lorsqu’il entendit un bruit sourd: une bombe non explosée, une parmi les dizaines de milliers qui jonchent encore ce petit pays du Pacifique, plusieurs décennies après la Seconde Guerre mondiale.Entre 1942 et 1945, forces japonaises et Alliés se sont affrontés à travers ces îles, faisant des dizaines de milliers de victimes. Les combats ont cessé mais les bombes sont restées, enfouies sous les maisons, les écoles, les commerces, les terrains de football… Et le jardin de Dennis. Les archives sont fragmentaires, mais des estimations suggèrent que des dizaines de personnes ont été tuées, et plus encore blessées par ces engins. Disséminées sous des paysages idylliques, les bombes font partie du quotidien des Îles Salomon. Bernadette Miller Wale, habitante de l’archipel, jouait avec lorsqu’elle était petite. “On voyait des objets, on les touchait, on les déplaçait, on ne se rendait pas vraiment compte du danger”, raconte-t-elle à l’AFP. Elle et ses amis les faisaient même exploser volontairement, pour créer des “feux d’artifice de jardin”.Mais tout s’est assombri l’an dernier, lorsqu’une explosion a tué deux de ses amis près de sa maison. “C’était un dimanche après-midi. J’étais assise avec ma fille et ma belle-famille, quand nous avons entendu l’explosion”, se souvient-elle.Ses amis cuisinaient dans leur jardin, autour d’un feu de camp.”La bombe était proche de la surface, mais personne ne s’en était rendu compte”, explique Bernadette, qui s’emploie depuis à sensibiliser les habitants du pays à ce danger.Mais du point de vue de certains militants, les locaux ne devraient pas avoir à résoudre seuls ce problème, car leur pays n’est responsable de cette situation. Sur les 50.000 bombes retrouvées ces 14 dernières années, plus des deux tiers sont américaines, 17% sont japonaises et 3% proviennent d’Angleterre, d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’autres pays.- “Tout le monde” est concerné -Ce décompte provient de l’ONG internationale The Halo Trust, spécialisée dans le déminage. Elle travaille à cartographier le pays et identifier les zones les plus touchées. Elle place un point jaune à chacun des dizaines de milliers d’endroits où des explosifs ont été neutralisés par la police.Et au niveau de la capitale Honiara, difficile de faire 100 mètres sans tomber sur un point jaune.”Tout le monde connaît quelqu’un qui a été touché”, affirme à l’AFP Emily Davis, qui dirige l’opération de l’ONG aux Îles Salomon. “Soit ils ont trouvé quelque chose dans leur jardin, soit leurs enfants l’ont trouvé, soit ils connaissent quelqu’un qui a été blessé ou qui est malheureusement décédé à la suite de l’explosion d’un engin”, développe-t-elle.- “Dix centimètres de profondeur” -À Bloody Ridge, près de Honiara, théâtre d’un des affrontements les plus meurtriers entre Japonais et Américains, la création du premier parc national du pays a été ralentie par la quantité de bombes enfouies. La zone est “saturée”, explique Björn Svensson, conseiller au ministère de la Culture et du Tourisme des Îles Salomon. Quelques semaines avant la visite de l’AFP, des ouvriers ont trouvé trois grenades à main dans le sol, “à environ 10 centimètres de profondeur”, précise-t-il.  Le Premier ministre de l’archipel, Jeremiah Manele, a déclaré que cette question lui tenait “particulièrement à cœur”. Mais pour l’heure, le développement des opérations reste limité. The Halo Trust est par exemple partiellement soutenue par le département d’État américain, dont le financement doit prendre fin en juin 2026. “Nous travaillons à la rédaction d’un rapport qui montre l’ampleur du problème, puis nous collaborerons avec le gouvernement des Îles Salomon et la police”, explique Emily Davis. Cette opération reste bien plus modeste qu’une précédente qu’elle a suivie au Laos, où plus de 1.500 personnes travaillaient sur le sujet. Mais Emily Davis espère: “Qui sait, peut-être qu’un jour nous aurons autant de personnel pour les Îles Salomon.”

Ukraine : la Russie pilonne le réseau énergétique, un enfant tué

L’Ukraine a subi l’une des plus importantes attaques russes contre son réseau énergétique, plongeant vendredi dans le noir des centaines de milliers de foyers et causant la mort d’un enfant de sept ans.La Russie multiplie depuis plusieurs semaines à l’approche de l’hiver les frappes sur les infrastructures énergétiques et ferroviaires de l’Ukraine, faisant craindre que, comme les années précédentes, des millions de personnes ne se retrouvent sans chauffage.Selon l’opérateur du réseau électrique ukrainien, Ukrenergo, les bombardements de la nuit ont privé de courant “un nombre significatif d’usagers” dans la capitale Kiev et neuf autres régions de l’est, du sud, du nord et du centre. Maksym Timtchenko, le PDG du principal acteur privé du secteur, DTEK, a fait état de “centrales thermiques gravement endommagées”.Dans la soirée, DTEK a indiqué avoir rétabli l’électricité chez au moins 678.000 consommateurs (foyers et entreprises) et poursuivre son travail à “régime soutenu” pour rétablir le courant.Ces chiffres illustrent l’ampleur de la coupure — l’une des plus graves depuis le début de la guerre  — dans une ville qui comptait environ 3 millions d’habitants avant l’invasion russe de 2022.Une source au sein du secteur ukrainien de l’énergie a expliqué qu’en raison du temps nuageux, de nombreux drones russes avaient “réussi à contourner la défense antiaérienne”.Lors d’une conférence de presse vendredi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que cette météo avait réduit les capacités antiaériennes ukrainiennes de “20 à 30%”.Il a appelé son homologue américain Donald Trump à “faire pression” sur Vladimir Poutine pour qu’il arrête les attaques aériennes contre l’Ukraine.”J’espère qu’il utilisera tous les instruments, les Tomahawks (des missiles longue portée américains dont Kiev espère la livraison, NDLR), les sanctions, la diplomatie, les mesures financières et les droits de douane: tout pour arrêter Poutine”, a-t-il insisté.Selon les autorités, les frappes ont fait au moins un mort – un garçon de sept ans dans la région de Zaporijjia (sud) – et 33 blessés.- “Nuit terrible” -“Depuis plusieurs semaines, les Russes font tout pour plonger le pays dans l’obscurité”, avait dénoncé plus tôt vendredi Volodymyr Zelensky, qualifiant l’attaque de “cynique et calculée”.Il avait une nouvelle fois plaidé pour une “action décisive” des Occidentaux qu’il exhorte à livrer des systèmes de défense antiaérienne supplémentaires.L’armée russe a de son côté affirmé avoir visé des sites énergétiques alimentant “le complexe militaro-industriel” ukrainien.”Ce fut une nuit terrible” avec “des explosions tout le temps”, a témoigné auprès de l’AFP Valentyna, une habitante de la capitale.Dans la soirée, la Première ministre Ioulia Svyrydenko a annoncé que l’eau courante, également coupée pendant des heures chez certains consommateurs, avait été rétablie dans tous les quartiers de Kiev.D’après l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a envoyé 465 drones et tiré 32 missiles sur l’Ukraine, dont respectivement 405 et 15 ont été abattus, toujours selon cette source.Des journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu dans la nuit plusieurs explosions ainsi que le vrombissement de drones d’attaque.Selon le correspondant de guerre russe Alexandre Kots, deux centrales électriques ont été touchées à Kiev et au moins six autres à travers l’Ukraine.- “Semer le chaos” -M. Zelensky avait déjà dénoncé cette semaine la multiplication des attaques contre des cibles énergétiques. Il a estimé que l’objectif de la Russie était de “semer le chaos” au sein de la population.Autre signe de la pression russe, les autorités ukrainiennes ont annoncé jeudi de nouvelles évacuations de civils à Kramatorsk et Sloviansk, dans l’est, où se déroule l’essentiel des combats.Le secteur gazier ukrainien est aussi mis à rude épreuve par les frappes russes, ce qui pourrait pousser l’Ukraine à recourir à de coûteuses importations. L’hiver dernier, les bombardements russes avaient déjà réduit de moitié la production ukrainienne de gaz.Et selon un décompte de l’ONU rendu public vendredi, le mois de septembre a été particulièrement meurtrier pour les civils ukrainiens, confirmant “la tendance inquiétante à la violence intense” contre la population.L’Ukraine vise elle aussi régulièrement la Russie, ciblant en particulier les raffineries, ce qui y a provoqué une hausse des prix du carburant depuis l’été.M. Zelensky a estimé cette semaine que les pénuries de carburant en Russie se chiffraient “à hauteur de 20% des besoins”.L’Ukraine a aussi récemment bombardé une centrale électrique dans la région russe frontalière de Belgorod, y causant des coupures de courant.

Un photographe de l’AFP blessé dans une attaque de colons israéliens en Cisjordanie

Un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) a été blessé vendredi dans une attaque de colons israéliens dans le nord de la Cisjordanie alors qu’il couvrait la cueillette des olives dans une localité palestinienne.”En trente ans de carrière, c’est la première fois que je fais face à une violence de cette sorte”, a déclaré Jaafar Ashtiyeh, photographe palestinien basé à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.”Si je n’étais pas parvenu à m’échapper, ils m’auraient tué”, a-t-il ajouté.Selon son témoignage, M. Ashtiyeh couvrait la cueillette des olives à Beita, village palestinien au sud de Naplouse, et plus particulièrement une action de solidarité de militants pacifistes israéliens et étrangers venus soutenir les habitants face aux attaques répétées de colons israéliens des environs contre les champs d’oliviers pendant la période de récolte.Peu après midi (09H00 GMT), deux groupes de colons israéliens armés de bâtons et de pierres – environ 70 personnes au total – ont attaqué les cueilleurs d’olives et les journalistes présents, a indiqué M. Ashtiyeh.Touché par plusieurs pierres, au dos, au bras et à la main, M. Ashtiyeh a été déchargé de l’hôpital dans l’après-midi et souffre de contusions.Sa voiture, comme une poignée d’autres stationnées à bonne distance du champ, a été caillassée avant d’être incendiée par les assaillants.Selon M. Ashtiyeh, des soldats israéliens présents sur les lieux avant même le début de l’attaque n’ont rien fait pour entraver la progression des assaillants, mais ont au contraire tiré des grenades lacrymogènes et des balles caoutchoutées en direction des cueilleurs d’olives et des activistes pour les disperser.”Nous condamnons fermement cette attaque scandaleuse qui illustre une fois de plus l’environnement de travail de plus en plus dangereux pour nos journalistes en Cisjordanie”, a déclaré Mehdi Lebouachera, rédacteur en chef central de l’AFP.”Nous exhortons l’armée israélienne non seulement à garantir la protection des journalistes dans l’exercice de leur métier, mais également à veiller à ce que les auteurs de violences à leur encontre soient traduits en justice”, a ajouté M. Lebouachera.Contactée par l’AFP pour donner sa version de l’incident, l’armée israélienne n’avait pas encore répondu vers 20H15 (17H15 GMT).Selon le ministère de la Santé palestinien, 36 personnes ont été blessées vendredi à la suite d’attaques de colons à Beita et dans d’autres localités des environs, la plupart pour des blessures légères ou modérées, à l’exception de deux blessés par balles.Les violences en Cisjordanie ont explosé depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. 

Cédric Jubillar résiste au feu roulant de son interrogatoire

Bien qu’agité de tics nerveux, Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine, a résisté vendredi au feu roulant de quatre heures de questions devant la cour d’assises du Tarn, réaffirmant avec aplomb ne pas avoir “fait de mal” à l’infirmière disparue.Debout dans son box vitré, le peintre-plaquiste de 38 ans, vêtu d’un pull gris, a été interrogé tous azimuts, notamment sur les menaces de mort rapportées par sa propre mère et deux amis, qu’il a reconnu avoir prononcées, pour partie, avant la disparition de Delphine née Aussaguel, fin 2020.”C’est une expression que j’utilise fréquemment”, a-t-il affirmé, droit comme un I, en réponse à une question de la présidente de la cour, Hélène Ratinaud, qui lui rappelait ces propos, “Je vais la tuer”, rapportés par un de ses amis. C’est “comme quand je dis des gros mots, c’est exactement pareil”, a-t-il déclaré, mettant ça sur le compte de son “tempérament”.Des “signes avant-coureurs”, comme dans un “séisme”?, lui a demandé l’avocat général Pierre Aurignac: “non”, a-t-il répondu fermement, estimant plus tard que “tout le monde cherche à m’incriminer”.”Je n’ai jamais fait de mal à Delphine”, a martelé l’accusé, comme il n’a eu de cesse de le répéter lors des trois premières semaines de son procès.- “Mal au coeur” -Au début de cet interrogatoire très attendu, ce père de deux enfants a affirmé n’avoir “jamais levé la main” sur sa femme, déclarant: “Je l’aime encore et je l’aimerai toujours”.Enumérant les éléments établissant l’adultère de son épouse, qu’il avait découverts les semaines précédant sa disparition, Me Mourad Battikh, avocat des parties civiles, le presse de s’exprimer sur son état d’esprit de l’époque: “Le Cédric Jubillar, impulsif, nerveux, qu’est-ce qu’il ressent à ce moment-là?”. “De la trahison, du mensonge, rien de plus”, rétorque l’accusé.”De la colère, de la haine?, relance l’avocat. “Non pas du tout”, répond le peintre-plaquiste. “Un désir de vengeance?, essaie encore Me Battikh. “Non pas du tout”, répète M. Jubillar. “Ça fait mal au cœur, mais c’est tout”, minimise l’homme, rigide.Un autre avocat des parties civiles tente aussi de questionner le ressenti de l’accusé à l’époque, alors que les preuves de la relation extraconjugale de son épouse s’accumulent: les achats de lingerie, les locations de voiture pour aller retrouver son amant, le récit de Louis, le fils du couple, qui dit avoir vu “l’ami de maman” en visio.”Chaque jour, vous découvrez quelque chose et vous ne montez pas en température? Vous restez stoïque?”, l’interroge Me Laurent Nakache-Haarfi. “Exactement”, déclare simplement M. Jubillar.Souvent agité de mouvements nerveux et de tics, se grattant le crâne et le cou, il a reconnu que oui, il traitait Delphine de “salope”, mais “c’est un mot que j’emploie souvent, j’ai toujours été un vulgaire personnage”, énonce-t-il comme une évidence.Ce “côté bad boy a dû lui plaire au début, mais à la fin, ça l’a saoulée”, a estimé M. Jubillar qui, à propos de la volonté de séparation exprimée par son épouse, a déclaré: “Je ne voulais pas divorcer, mais je n’avais pas le choix.”- “Spontané -La présidente a relaté les mois qui ont précédé la disparition de Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, revenant par exemple sur les échanges de messages entre elle et son mari, où transparaissent la tension au sein du couple, mais aussi les tentatives de l’accusé de reconquérir sa compagne.”Ça va, M. Jubillar? Je vois que vous transpirez”, lui lance un moment Hélène Ratinaud. “Oui, ça va”, lui répond-il.A la sortie de l’audience, l’un de ses avocats, Me Alexandre Martin, l’a trouvé “sincère et spontané” tandis que son autre conseil, Me Emmanuelle Franck, a insisté: “On a quand même quelqu’un qui reconnaît assez facilement un certain nombre de choses qui sont loin de lui être avantageuses, mais qui continue à dire +Par contre, dans la nuit du 15 au 16 décembre, je n’ai rien fait à Delphine+”.La présidente de la cour a défini une dizaine de thèmes pour l’interrogatoire de l’accusé et entend le poursuivre “une grosse partie de la journée de lundi”. Verdict attendu le 17 octobre.

Cédric Jubillar résiste au feu roulant de son interrogatoire

Bien qu’agité de tics nerveux, Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine, a résisté vendredi au feu roulant de quatre heures de questions devant la cour d’assises du Tarn, réaffirmant avec aplomb ne pas avoir “fait de mal” à l’infirmière disparue.Debout dans son box vitré, le peintre-plaquiste de 38 ans, vêtu d’un pull gris, a été interrogé tous azimuts, notamment sur les menaces de mort rapportées par sa propre mère et deux amis, qu’il a reconnu avoir prononcées, pour partie, avant la disparition de Delphine née Aussaguel, fin 2020.”C’est une expression que j’utilise fréquemment”, a-t-il affirmé, droit comme un I, en réponse à une question de la présidente de la cour, Hélène Ratinaud, qui lui rappelait ces propos, “Je vais la tuer”, rapportés par un de ses amis. C’est “comme quand je dis des gros mots, c’est exactement pareil”, a-t-il déclaré, mettant ça sur le compte de son “tempérament”.Des “signes avant-coureurs”, comme dans un “séisme”?, lui a demandé l’avocat général Pierre Aurignac: “non”, a-t-il répondu fermement, estimant plus tard que “tout le monde cherche à m’incriminer”.”Je n’ai jamais fait de mal à Delphine”, a martelé l’accusé, comme il n’a eu de cesse de le répéter lors des trois premières semaines de son procès.- “Mal au coeur” -Au début de cet interrogatoire très attendu, ce père de deux enfants a affirmé n’avoir “jamais levé la main” sur sa femme, déclarant: “Je l’aime encore et je l’aimerai toujours”.Enumérant les éléments établissant l’adultère de son épouse, qu’il avait découverts les semaines précédant sa disparition, Me Mourad Battikh, avocat des parties civiles, le presse de s’exprimer sur son état d’esprit de l’époque: “Le Cédric Jubillar, impulsif, nerveux, qu’est-ce qu’il ressent à ce moment-là?”. “De la trahison, du mensonge, rien de plus”, rétorque l’accusé.”De la colère, de la haine?, relance l’avocat. “Non pas du tout”, répond le peintre-plaquiste. “Un désir de vengeance?, essaie encore Me Battikh. “Non pas du tout”, répète M. Jubillar. “Ça fait mal au cœur, mais c’est tout”, minimise l’homme, rigide.Un autre avocat des parties civiles tente aussi de questionner le ressenti de l’accusé à l’époque, alors que les preuves de la relation extraconjugale de son épouse s’accumulent: les achats de lingerie, les locations de voiture pour aller retrouver son amant, le récit de Louis, le fils du couple, qui dit avoir vu “l’ami de maman” en visio.”Chaque jour, vous découvrez quelque chose et vous ne montez pas en température? Vous restez stoïque?”, l’interroge Me Laurent Nakache-Haarfi. “Exactement”, déclare simplement M. Jubillar.Souvent agité de mouvements nerveux et de tics, se grattant le crâne et le cou, il a reconnu que oui, il traitait Delphine de “salope”, mais “c’est un mot que j’emploie souvent, j’ai toujours été un vulgaire personnage”, énonce-t-il comme une évidence.Ce “côté bad boy a dû lui plaire au début, mais à la fin, ça l’a saoulée”, a estimé M. Jubillar qui, à propos de la volonté de séparation exprimée par son épouse, a déclaré: “Je ne voulais pas divorcer, mais je n’avais pas le choix.”- “Spontané -La présidente a relaté les mois qui ont précédé la disparition de Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, revenant par exemple sur les échanges de messages entre elle et son mari, où transparaissent la tension au sein du couple, mais aussi les tentatives de l’accusé de reconquérir sa compagne.”Ça va, M. Jubillar? Je vois que vous transpirez”, lui lance un moment Hélène Ratinaud. “Oui, ça va”, lui répond-il.A la sortie de l’audience, l’un de ses avocats, Me Alexandre Martin, l’a trouvé “sincère et spontané” tandis que son autre conseil, Me Emmanuelle Franck, a insisté: “On a quand même quelqu’un qui reconnaît assez facilement un certain nombre de choses qui sont loin de lui être avantageuses, mais qui continue à dire +Par contre, dans la nuit du 15 au 16 décembre, je n’ai rien fait à Delphine+”.La présidente de la cour a défini une dizaine de thèmes pour l’interrogatoire de l’accusé et entend le poursuivre “une grosse partie de la journée de lundi”. Verdict attendu le 17 octobre.

Au Mans, loin des tractations parisiennes, Le Pen seule en piste et en campagne

Des camions, des casques et des selfies à la pelle: pendant que les autres chefs de parti étaient réunis dans le huis clos brûlant de l’Elysée, Marine Le Pen s’est rendue vendredi au congrès des pompiers au Mans, plus que jamais “en campagne”.Deux scènes, deux ambiances. A Paris, dans le secret du Palais, la “réunion de marchands de tapis” pour “éviter des élections”. Au Mans, en plein soleil, la cheffe de file de l’extrême droite venue répéter que “la seule solution c’est de prononcer la dissolution”.Aucun doute, à deux pas du mythique circuit automobile, Marine Le Pen est lancée pied au plancher sur la route des prochains scrutins. “On est en campagne permanente”, dit-elle. Mais le rythme s’accélère.Lundi déjà, elle a convoqué ses troupes à l’Assemblée nationale, dans la foulée de la démission de Sébastien Lecornu. Désormais la consigne est simple: “Etre en circo, sur le terrain”, rapporte un élu.Pour donner l’exemple, elle parade mercredi au Sommet de l’élevage près de Clermont-Ferrand, tandis que le Premier ministre démissionnaire achève ses “ultimes négociations”. Sans elle. “La plaisanterie a assez duré”, tranche-t-elle, promettant de “censurer tous les gouvernements, jusqu’à la dissolution”.La revoici donc, s’offrant un véritable bain de foule au grand raout des soldats du feu. Comme dans son élément, la patronne du parti à la flamme dit oui à tout: selfies, peluches, bonbons…Entre les vêtements ignifugés et les véhicules sérigraphiés, elle marque quelques arrêts prolongés sur les stands de Mayotte et d’Airbus, se fait prendre en photo avec Pompy, la mascotte du salon… Toujours flanquée du député de l’Aude Julien Rancoule, 32 ans dont la moitié comme pompier volontaire.Au détour d’une allée, une exposante surgit, lui tend un sachet de nourriture pour animaux: “Pour vos chats, Mme Le Pen!”. Un autre en revanche, serre les dents à son passage: “Plus vite elle passe, mieux c’est”.- “Monter en puissance” -Mais Marine Le Pen prend son temps pour déambuler. Pas comme Bruno Retailleau, passé en coup de vent à la mi-journée, pour un discours en tant que ministre démissionnaire de l’Intérieur.Protocolaire et crépusculaire: “Je terminerai mes fonctions par ce congrès”, déclare-t-il avant de s’engouffrer dans la voiture qui le ramène prestement à l’Elysée avec les autres chefs de parti.”Je l’ai croisé sur la route, il avait un rendez-vous à ce qu’il paraît”, ironise la dirigeante du RN, qui en profite pour enfoncer son rival, “terriblement décevant” à Beauvau depuis un an. “Il sort du gouvernement, très bien, il va enfin être dans l’opposition”, ajoute-t-elle.Au passage, elle déplore de ne pas avoir été invitée à l’Elysée et s’en prend aussi à Emmanuel Macron, qui selon elle, “ne respecte pas les institutions” et se place “en rupture” avec sa fonction présidentielle.Le chef de l’Etat “ne peut pas faire comme si le RN n’existait pas” insiste-t-elle, l’accusant comme les autres participants de vouloir “contourner la démocratie”.Message martelé, pour mieux opposer “deux images”, d’un côté celle “qui est proche du peuple”, de l’autre “ceux qui sont dans l’entre-soi malsain”, souligne son conseiller Philippe Olivier. Ce ne serait même qu’un tour de chauffe: “On va pas s’essouffler, on va monter en puissance”La triple candidate présidentielle en a vu d’autres. Accompagnée de sa soeur Marie-Caroline, battue de peu l’an dernier dans la 4e circonscription de la Sarthe, elle observe les camions rouges alignés, toutes échelles déployées.Et se rappelle “la nacelle lors de l’attentat de la villa Poirier” qui avait visé leur père Jean-Marie en 1976. Traumatisme fondateur pour celle qui a repris le flambeau, et l’envie d’en découdre.

AFP photographer injured in West Bank settler attack

An AFP photographer was injured in an attack by Israeli settlers on Friday while covering the olive harvest in a Palestinian village in the occupied West Bank.”In my 30-year career, this is the first time I have faced violence of this kind,” said Jaafar Ashtiyeh, a Palestinian photographer based in the city of Nablus.”If I hadn’t managed to escape, they would have killed me,” he added.Israel has occupied the West Bank since 1967, and Israeli settlements there are expanding, and violence soaring.Ashtiyeh said he had been covering the olive harvest in the village of Beita, particularly looking at the work of Israeli and foreign peace activists who had come to support residents in the face of repeated settler attacks during the harvest season.Shortly after midday (0900 GMT), two groups of Israeli settlers armed with sticks and stones — numbering around 70 people in total — attacked the olive pickers and journalists at the scene.Hit by several stones in the back, arm and hand, Ashtiyeh was discharged from hospital in the afternoon and is suffering from bruising.His car, along with a handful of others parked at a safe distance from the field, was stoned and then set on fire by the assailants.Ashtiyeh said Israeli soldiers who were present before the attack did nothing to stop the attackers from advancing, but instead fired tear gas and rubber bullets at the olive pickers and activists to disperse them.”We strongly condemn this outrageous attack which is another illustration of the increasingly dangerous working environment for our journalists in the West Bank,” said Mehdi Lebouachera, AFP’s Global Editor-In-Chief.”We urge the Israeli military to not only ensure the protection of journalists going about their work but also to ensure that the perpetrators are brought to justice,” he added.Contacted by AFP about the incident, the Israeli military did not immediately respond.The Palestinian health ministry said settler attacks injured 36 people on Friday in Beita and other nearby villages, with most of them suffering minor or moderate injuries, with the exception of two who were wounded by gunfire.