Une liste d’Algériens à expulser de France bientôt transmise à Alger

Paris s’apprête à transmettre aux autorités algériennes une première liste d’Algériens à expulser de France, avec le souhait qu’Alger s’en saisisse pour amorcer un réchauffement des relations diplomatiques aujourd’hui empoisonnées par la question migratoire et le dossier du Sahara occidental.Trois sources gouvernementales ont indiqué jeudi à l’AFP que cette liste, comprenant “plusieurs dizaines” de noms, devait être officiellement adressée à l’Algérie très prochainement, une source évoquant “cette semaine”, une autre “aujourd’hui ou demain”, la troisième notant le caractère “imminent”.”C’est une première liste”, avait indiqué mercredi sur la radio RTL le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, faisant lui-même état de quelques dizaines de personnes.Le refus de l’Algérie d’accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par Paris, dont l’auteur d’un attentat qui a fait un mort le 22 février à Mulhouse (est de la France), a fini d’envenimer des relations déjà très dégradées depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental fin juillet 2024.En accédant à une demande du Maroc, pour qui le Sahara est une cause existentielle, Emmanuel Macron a déclenché de sérieuses turbulences avec Alger. Et les rapports se sont encore tendus avec la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, que Paris juge arbitraire.La liste des Algériens expulsables, en l’état, semble loin des aspirations de Bruno Retailleau, qui avait initialement évoqué plusieurs centaines de personnes. Mais d’autres listes pourraient suivre.M. Retailleau a rencontré mercredi Emmanuel Macron, “en tête à tête”, a indiqué à l’AFP un proche du président français. “Sur l’Algérie, on en fait beaucoup sur leurs divergences”, a-t-il souligné, alors qu’ils “sont d’accord sur le principe: expulser des Algériens” sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).Pour autant, le chef de l’Etat souhaite ne pas crisper davantage le pouvoir algérien sur la question migratoire, pour éviter un effet boomerang sur d’autres sujets sensibles comme le maintien des échanges en matière de renseignement anti-terroriste.- Intérêt sécuritaire -En toile de fond du réchauffement des relations diplomatiques, se joue en effet la nécessaire coopération pour lutter efficacement contre le jihadisme au Sahel.La France a intérêt à la stabilité de l’Algérie, le plus grand pays d’Afrique, entouré de voisins dont la situation sécuritaire est chaotique.En outre, Paris a en tête le possible retour, de Syrie, de jihadistes algériens ou franco-algériens, une menace potentielle pour la France.Des diplomates français jugeaient récemment que les deux pays étaient dans une situation “de quasi-rupture”.Emmanuel Macron s’est, lui, efforcé de calmer le jeu en appelant à cesser de “se parler par voie de presse”. “C’est ridicule, ça ne marche jamais comme cela”, avait-il lancé fin février.Une réponse au président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui avait dénoncé le “climat délétère” entre les deux pays dans un entretien au journal L’Opinion, évoquant alors la nécessité de reprendre le dialogue, à la condition qu’Emmanuel Macron en exprime le souhait.La presse algérienne avait salué “les propos apaisants” du chef de l’Etat français tout en regrettant la surenchère de Bruno Retailleau.Interrogé sur une potentielle reprise de dialogue direct entre les deux présidents, l’Elysée n’a pas répondu.Cette semaine, c’est le ministre français des Affaires étrangères qui a signalé la volonté de Paris de reprendre langue avec Alger.”Bien sûr que la France aspire à avoir de bonnes relations avec l’Algérie, qui est un pays voisin avec lequel nos relations sont denses”, a assuré Jean-Noël Barrot. “Pour cela, il faut que ces relations s’apaisent. Mais l’apaisement, ça ne se décrète pas unilatéralement”, a-t-il néanmoins souligné.Il a également appelé les autorités algériennes à se saisir de la liste des ressortissants algériens à expulser afin qu’elle “initient ainsi une nouvelle phase de nos relations qui nous permette de traiter nos différends et d’amorcer d’éventuelles coopérations stratégiques”.Pour l’heure, la crispation semble intacte. Les élus de Marseille, Montpellier et Nice ont annoncé que l’Algérie avait rompu ses relations consulaires avec ces villes du sud.”Nous n’avons reçu aucune notification officielle faisant étant de la suspension, par des consulats algériens, de leurs activités consulaires”, a assuré une source diplomatique à l’AFP. “La remise d’une liste de noms à expulser offre un répit mais ne désactive pas les causes de la crise”, souligne Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève. “Seule une reprise de l’action diplomatique et d’un dialogue peuvent permettre une sortie honorable”.bur-fff-abh-Dt/dab/ybl

EU, South Africa leaders vow deeper ties amid US threatsThu, 13 Mar 2025 17:49:33 GMT

The European Union and South Africa vowed to deepen cooperation at a summit on Thursday as both grapple with aid and trade threats from the new US administration.European Commission head Ursula von der Leyen also plans to mobilise a 4.7-billion-euro ($5 billion) investment package in South Africa that includes funding for a transition to clean …

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Fears grow of renewed conflict in Ethiopia’s TigrayThu, 13 Mar 2025 17:47:09 GMT

Clashes between rival factions in the Ethiopian region of Tigray have raised the spectre of a new war between Ethiopia and Eritrea, analysts and residents said Thursday.International powers and the United Nations have expressed concern and called for “urgent dialogue” to de-escalate the tensions. Ethiopia’s most northerly region, bordering Eritrea, saw a devastating war between 2020 …

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IOC strike $3 bn deal with NBC in US up to 2036 Olympics

The International Olympic Committee on Thursday announced a $3 billion deal for NBC Universal to broadcast the Olympics until 2036 in the United States.The IOC said the deal, which extends the current agreement with the US broadcaster by four years, was “a major contribution to the long-term financial stability of the entire Olympic Movement”.The extension of the rights covers the Salt Lake City Winter Games in 2034 and the 2036 Summer Olympics, for which the host city is yet to be decided.The new deal elevates Comcast NBC Universal to the status of a “strategic partner” of the IOC rather than just a media rights holder, the IOC said in a statement.The Executive Board of the IOC has approved the agreement and has authorised the next IOC president, who will be elected on March 20, to sign the agreement after they take office in June 2025.NBC’s previous Olympic rights deal was signed in 2014 and was valued at $7.75 billion. It covered the Summer and Winter Games until 2032.The current IOC president Thomas Bach said the new deal with NBC “goes far beyond the traditional media rights agreement”.”Thanks to their innovative approach, serving on all platforms from linear to streaming and digital, we can now take our partnership to new heights,” Bach added.NBC’s coverage of the 2024 Paris Olympics reached an average of 67 million viewers a day across its broadcast, cable and streaming platforms.Viewers streamed 23.5 billion minutes of NBC’s coverage from Paris, led by its streaming service Peacock, representing a 40 percent rise on all prior Olympic Summer and Winter Games combined.

Catastrophe écologique au Brésil: un procès géant contre BHP s’est achevé à Londres

Les dommages pourraient se compter en dizaines de milliards de livres: le procès contre le géant minier australien BHP, jugé pour la rupture dévastatrice d’un barrage de résidus toxiques en 2015 au Brésil, s’est achevé jeudi à Londres. Des centaines de milliers de victimes réclament réparation.Experts et victimes se sont succédé depuis fin octobre devant la Haute Cour de Londres, chargée de déterminer la responsabilité de BHP dans cette affaire titanesque, qui avait créé un émoi considérable.”Je rendrai mon jugement dès que possible”, a simplement déclaré la juge Finola O’Farrell en conclusion du procès. La décision n’est toutefois pas attendue avant juin ou juillet et les éventuels dommages et intérêts devront attendre un deuxième procès, peut-être en octobre 2026.Pour les avocats des demandeurs, “BHP était au courant, pratiquement dès le début, du risque sérieux que représentait le barrage de résidus de Mariana pour les communautés environnantes et l’environnement”.Mais “les entreprises essaient simplement de payer le moins possible”, a affirmé jeudi l’un d’eux, Tom Goodhead, à l’AFP.Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage minier de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est du Brésil), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques sur 650 kilomètres le long du fleuve Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique.- Forêt tropicale -Le barrage était exploité par Samarco, dont BHP et la compagnie brésilienne Vale étaient copropriétaires.La catastrophe a fait 19 morts, privé plus de 600 personnes de leur foyer, tué des milliers d’animaux et dévasté des zones de forêt tropicale protégée.BHP avait à l’époque deux sièges, dont un à Londres, ce qui explique cet énorme procès civil dans la capitale britannique.L’entreprise, qui affirme que l’eau du fleuve a retrouvé sa qualité depuis les faits, reconnaît une “tragédie” mais estime avoir démontré, lors du procès à Londres, qu’elle a su “privilégier la sécurité et agir de manière responsable”.Elle assure aussi que plus de 430.000 personnes ont déjà reçu une compensation au Brésil, où les autorités ont annoncé en octobre un nouvel accord d’indemnisation de l’ordre de 30 milliards de dollars avec BHP et Vale.”Nous respectons la procédure de Londres. Nous continuons notre défense ici, mais nous considérons que le Brésil est le meilleur endroit pour aborder toutes ces questions”, a affirmé à l’AFP jeudi Fernanda Lavarello, une dirigeante de BHP au Brésil.Les victimes espèrent obtenir davantage de la justice britannique. Elles soutiennent que la majorité des 620.000 plaignants au procès de Londres (dont 46 municipalités brésiliennes, des entreprises et plusieurs peuples autochtones) ne sont pas couverts par l’accord brésilien.- 36 milliards de livres -Le montant des dommages et intérêts réclamés dans la capitale britannique promet d’être énorme: il est évalué à 36 milliards de livres (soit 43 milliards d’euros ou 46 milliards de dollars) par les avocats des plaignants.Mariana est “la ville la plus touchée”, mais “malheureusement, les sommes accordées” au Brésil aux municipalités “ont été très basses”, a affirmé le maire Juliano Duarte jeudi à l’AFP, indiquant qu’une grande partie des indemnisations est attribuée “au gouvernement fédéral et au gouvernement de l’État”.”Nous espérons une meilleure justice à Londres, recevoir des sommes proportionnées à l’ampleur de la tragédie et nous espérons également que le paiement ne sera pas étalé sur 20 ans, comme cela est le cas au Brésil”, ajoute-t-il.Un peu plus loin, Pamela Fernandes, la mère d’Emanuele Vitoria, une petite fille de cinq ans qui a perdu la vie, dit être à Londres “pour la justice” car “pour moi, au Brésil, justice n’a pas été rendue”.Elle s’étrangle de la relaxe en novembre de BHP et Vale sur le plan pénal par un tribunal brésilien, pour absence de preuves sur leur responsabilité dans la rupture du barrage.Mais les vies perdues “sont des preuves”, assène-t-elle, pour qui il y a, au Brésil, “un manque d’intérêt, un manque d’effort. Ou alors c’est l’argent qui parle plus fort”.

Catastrophe écologique au Brésil: un procès géant contre BHP s’est achevé à Londres

Les dommages pourraient se compter en dizaines de milliards de livres: le procès contre le géant minier australien BHP, jugé pour la rupture dévastatrice d’un barrage de résidus toxiques en 2015 au Brésil, s’est achevé jeudi à Londres. Des centaines de milliers de victimes réclament réparation.Experts et victimes se sont succédé depuis fin octobre devant la Haute Cour de Londres, chargée de déterminer la responsabilité de BHP dans cette affaire titanesque, qui avait créé un émoi considérable.”Je rendrai mon jugement dès que possible”, a simplement déclaré la juge Finola O’Farrell en conclusion du procès. La décision n’est toutefois pas attendue avant juin ou juillet et les éventuels dommages et intérêts devront attendre un deuxième procès, peut-être en octobre 2026.Pour les avocats des demandeurs, “BHP était au courant, pratiquement dès le début, du risque sérieux que représentait le barrage de résidus de Mariana pour les communautés environnantes et l’environnement”.Mais “les entreprises essaient simplement de payer le moins possible”, a affirmé jeudi l’un d’eux, Tom Goodhead, à l’AFP.Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage minier de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est du Brésil), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques sur 650 kilomètres le long du fleuve Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique.- Forêt tropicale -Le barrage était exploité par Samarco, dont BHP et la compagnie brésilienne Vale étaient copropriétaires.La catastrophe a fait 19 morts, privé plus de 600 personnes de leur foyer, tué des milliers d’animaux et dévasté des zones de forêt tropicale protégée.BHP avait à l’époque deux sièges, dont un à Londres, ce qui explique cet énorme procès civil dans la capitale britannique.L’entreprise, qui affirme que l’eau du fleuve a retrouvé sa qualité depuis les faits, reconnaît une “tragédie” mais estime avoir démontré, lors du procès à Londres, qu’elle a su “privilégier la sécurité et agir de manière responsable”.Elle assure aussi que plus de 430.000 personnes ont déjà reçu une compensation au Brésil, où les autorités ont annoncé en octobre un nouvel accord d’indemnisation de l’ordre de 30 milliards de dollars avec BHP et Vale.”Nous respectons la procédure de Londres. Nous continuons notre défense ici, mais nous considérons que le Brésil est le meilleur endroit pour aborder toutes ces questions”, a affirmé à l’AFP jeudi Fernanda Lavarello, une dirigeante de BHP au Brésil.Les victimes espèrent obtenir davantage de la justice britannique. Elles soutiennent que la majorité des 620.000 plaignants au procès de Londres (dont 46 municipalités brésiliennes, des entreprises et plusieurs peuples autochtones) ne sont pas couverts par l’accord brésilien.- 36 milliards de livres -Le montant des dommages et intérêts réclamés dans la capitale britannique promet d’être énorme: il est évalué à 36 milliards de livres (soit 43 milliards d’euros ou 46 milliards de dollars) par les avocats des plaignants.Mariana est “la ville la plus touchée”, mais “malheureusement, les sommes accordées” au Brésil aux municipalités “ont été très basses”, a affirmé le maire Juliano Duarte jeudi à l’AFP, indiquant qu’une grande partie des indemnisations est attribuée “au gouvernement fédéral et au gouvernement de l’État”.”Nous espérons une meilleure justice à Londres, recevoir des sommes proportionnées à l’ampleur de la tragédie et nous espérons également que le paiement ne sera pas étalé sur 20 ans, comme cela est le cas au Brésil”, ajoute-t-il.Un peu plus loin, Pamela Fernandes, la mère d’Emanuele Vitoria, une petite fille de cinq ans qui a perdu la vie, dit être à Londres “pour la justice” car “pour moi, au Brésil, justice n’a pas été rendue”.Elle s’étrangle de la relaxe en novembre de BHP et Vale sur le plan pénal par un tribunal brésilien, pour absence de preuves sur leur responsabilité dans la rupture du barrage.Mais les vies perdues “sont des preuves”, assène-t-elle, pour qui il y a, au Brésil, “un manque d’intérêt, un manque d’effort. Ou alors c’est l’argent qui parle plus fort”.

Argentine: un journaliste dans un état critique au lendemain d’une manifestation de retraités

Un photojournaliste argentin est sorti jeudi d’une chirurgie d’urgence à la tête qui, selon son père, lui a “sauvé la vie”, après avoir reçu la veille un tir de projectile alors qu’il couvrait une marche pour la défense des retraités à Buenos Aires, qui a dégénéré en affrontements entre police et manifestants.Dans ces heurts, parmi les plus violents en 15 mois de présidence de Javier Milei, des pierres et projectiles divers ont visé la police, qui a fait usage de balles en caoutchouc, de canons à eau et de gaz lacrymogène à de nombreuses reprises pour repousser les manifestants, venus par centaines, sur la place du Parlement et devant la Casa Rosada, siège du gouvernement national.Le bilan est de 45 blessés, parmi lesquels 20 policiers et 25 civils blessés, dont le photojournaliste Pablo Grillo, a indiqué la mairie de Buenos Aires.Âgé de 35 ans, le journaliste indépendant a été touché à la tête par un projectile alors qu’il prenait des photos de la manifestation mercredi, comme le montre un vidéo relayée sur les réseaux sociaux.Transporté dans un hôpital de la capitale, il a subi une chirurgie qui “lui a sauvé la vie”, a déclaré jeudi matin son père Fabian Grillo à la chaîne de télévision locale C5N. “Le processus de récupération possible commence”, a-t-il ajouté, en précisant qu’une autre intervention était prévue dans la journée “pour mesurer la pression de l’autre côté du cerveau”.Les proches du journaliste attribuent la blessure à la police.Depuis des années, chaque mercredi à Buenos Aires, les retraités -parfois juste quelques dizaines, parfois plus- se mobilisent contre la dégradation de leur pouvoir d’achat de longue date, en particulier une chute brutale aux premiers mois de la présidence de l’ultralibéral Milei.Cette fois, des supporters de divers clubs de football du pays s’étaient joints à la manifestation. A la fois pour appuyer les revendications de leurs aînés, et protester contre la dureté de la réponse policière lors des mercredis précédents. Quelques syndicats et organisations de gauche radicale étaient également présents.-“Groupes violents”-Le maire de Buenos Aires, Jorge Macri, a estimé lors d’une conférence de presse jeudi que les troubles observés la veille étaient le fait de “groupes violents très organisés” ayant causé des dommages évalués à 260 millions de pesos (environ 225.000 euros). La ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, a défendu la réaction de la police, assurant sur la chaîne LN+ que certains manifestants étaient venus “préparés pour tuer”. Le chef de cabinet de Javier Milei, Guillermo Francos, a lui comparé la manifestation à “une sorte de coup d’État” et parlé de la blessure infligée à Pablo Grillo comme d’un “accident imprévu”.Sur les 124 personnes arrêtées, 114 ont été libérées jeudi matin par une juge qui a estimé que les informations concernant leur interpellation étaient “imprécises”, dépourvues de données “relatives au délit spécifique” censé avoir été commis.Une décision vivement critiquée par la présidence argentine. “Ceux qui militent pour l’impunité à chaque décision sont également complices”, a réagi son porte-parole Manuel Adorni.-“Cibles”-L’Association des Reporters Graphiques d’Argentine (ARGRA), au sein de laquelle Pablo Grillo a suivi des études, a condamné la réponse de la police. Les photoreporters sont “des cibles à réprimer” aux yeux du ministère de la Sécurité, a-t-elle accusé.En plus de Pablo Grillo, une vingtaine de journalistes qui couvraient la manifestation ont été touchés par des balles en caoutchouc tirées par les forces de l’ordre, selon l’association.Dans la nuit de mercredi à jeudi, des bruits de casseroles pour dénoncer la répression ont résonné dans plusieurs quartiers de Buenos Aires et des centaines d’Argentins se sont mobilisés spontanément depuis différents points de la ville jusqu’à la Casa Rosada, exigeant jusqu’à l’aube le départ de Mme Bullrich et du président Milei.

Trafic de cocaïne depuis la Guyane: jusqu’à huit ans de prison ferme pour d’anciens policiers

D’anciens policiers aux frontières de l’aéroport de Cayenne, impliqués dans un vaste trafic de cocaïne vers l’Hexagone, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à huit ans de prison ferme jeudi par le tribunal correctionnel de Créteil.Des condamnations inférieures aux réquisitions du parquet qui avait demandé 10 ans d’emprisonnement pour deux des policiers et l’oncle de l’un d’entre eux. Elles s’accompagnent d’amendes d’un montant maximum de 80.000 euros ainsi que d’interdictions temporaires de séjour dans les aéroports et d’interdictions définitives d’exercer un métier dans la fonction publique.Au total, 20 personnes ont été jugées dans ce dossier pendant près de deux semaines, dont 11 jeunes ex-policiers de l’aéroport Félix-Eboué en Guyane, pour des faits s’étalant entre mars 2022 et juin 2023.  Les prévenus, parmi lesquels se trouvaient aussi un recruteur, des proches d’un des policiers ou encore des mules (des personnes chargées du transport de la drogue), étaient poursuivis pour avoir participé à un réseau dans lequel la cocaïne était dissimulée dans des cubitainers de rhum, placés par les agents de police dans les sous-plafonds des sanitaires de l’aéroport.Ces récipients, où la drogue était diluée dans du liquide, étaient ensuite remplacés par des cubitainers achetés à la boutique hors taxes de l’aéroport. Les produits stupéfiants pouvaient  également être dissimulés dans des couches, des valises à double-fond, voire dans les sous-vêtements des mules.Les policiers mis en cause s’assuraient que des pastilles de couleur dispensant des contrôles avant l’embarquement étaient bien apposées sur le passeport des mules. Cette technique visait à contourner le dispositif “100% contrôle des passagers” mis en place à l’aéroport de Cayenne en octobre 2022 pour endiguer le flux de cocaïne au départ de la Guyane.- “Répression pénale très dure” -Les enquêteurs ont pu remonter la piste du réseau après la découverte de cocaïne transportée par des mules lors de divers contrôles douaniers à l’aéroport d’Orly. Lors d’un vaste coup de filet à Cayenne et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), entre les 27 et 29 juin 2023, treize des mis en cause avaient été interpellés. Dix kilos de cocaïne et près de 60.000 euros en espèces avaient alors été saisis, selon le parquet de Créteil.Quatorze des vingt prévenus comparaissaient détenus. Une importante escorte policière a été déployée au moment du délibéré.”Il y a actuellement une politique de répression pénale très dure à l’égard du narcotrafic”, a réagi Me Jano El Hayek, qui défendait un ancien agent de police, condamné à deux ans de prison ferme. “J’ose espérer que le tribunal n’a pas jugé que des policiers mais surtout des hommes”, a-t-il ajouté.  “Je trouve les peines globalement sévères au regard des profils de chacun”, a abondé Me Marion Coiffier, qui s’est toutefois dit partiellement soulagée que sa cliente, une ex-policière, écope de 12 mois avec sursis et non de prison ferme.”En France, on rend les peines en fonction des personnalités et j’ai peur qu’avec cette décision, on ait plus jugé l’uniforme que la personne en elle-même”, a avancé le conseil.Les prévenus ont 10 jours pour interjeter appel.

Ethiopie: au Tigré, des affrontements internes font craindre un retour de la guerre

Officiers renvoyés, ville prise par des hommes armés: des affrontements entre deux factions du parti au pouvoir au Tigré font craindre un retour de la guerre dans cette région du nord de l’Ethiopie, dans un contexte de tensions avec l’Erythrée voisine.Le Tigré a été le théâtre entre novembre 2020 et novembre 2022 d’un des conflits les plus violents des dernières décennies entre les forces fédérales, appuyées par des milices locales et l’armée érythréenne, et les rebelles tigréens.Cette guerre a entraîné la mort d’au moins 600.000 personnes dans cette région d’environ 6 millions d’habitants, selon l’Union africaine. Les armes se sont finalement tues après un accord de paix signé à Pretoria, en Afrique du Sud.Mais depuis plusieurs mois, des retards sur la mise en oeuvre de l’accord nourrissent des tensions croissantes au sein du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti qui gouverne la région après avoir été autrefois hégémonique en Ethiopie. Un haut cadre du parti, Getachew Reda, placé à la tête d’une administration intérimaire par les autorités fédérales, s’oppose au numéro 1 du TPLF, Debretsion Gebremichael.Mardi, l’administration intérimaire du Tigré a annoncé le renvoi le trois hauts gradés des Forces de défense du Tigré (TDF, armée locale). Une décision non reconnue par M. Debretsion. Le même jour, des hommes en armes fidèles à ce dernier ont pris le contrôle d’Adigrat, la deuxième ville du Tigré, proche de l’Erythrée. “La tension est de retour en ville, la population craint de revenir aux mauvais jours de la période de guerre”, a déclaré à l’AFP un habitant de la ville, qui a requis l’anonymat.La prise de contrôle d’Adigrat est “une action contre le gouvernement fédéral”, “un coup d’Etat militaire”, souligne à l’AFP Kjetil Tronvoll, un professeur à la Oslo New University College, spécialiste de la zone.Mercredi, l’administration intérimaire, dans un communiqué peu explicite, a demandé au gouvernement éthiopien de lui “apporter une assistance nécessaire”. Interrogé jeudi sur cette formulation, Getachew Reda s’est contenté de préciser que cette assistance ne devait pas être militaire.- Guerre imminente ? -Dans ce climat tendu, plus de vingt chancelleries, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Union européenne, ont “invité” jeudi toutes les parties prenantes à la “désescalade et à s’engager dans un dialogue urgent”. “Il ne doit pas y avoir de retour de la violence”, ont-elles exhorté dans un message posté sur X. Un appel réitéré par Stéphane Dujarric, porte-parole du chef de l’ONU Antonio Guterres, qui a aussi souligné lors d’un briefing à la presse que l’organisation suit “de près l’évolution de la situation” et a rappelé “l’importance de la mise en Å“uvre des dispositions de l’accord de cessation des hostilités pour parvenir à une paix durable en Éthiopie”.”Compte tenu des affrontements internes en cours au Tigré, notamment à Adigrat et dans la capitale régionale Mekele”, la France “déconseille” désormais “formellement tout déplacement dans l’ensemble de la région du Tigré”, selon son ministère des Affaires étrangères.Les autorités fédérales éthiopiennes ne se sont pour l’heure pas prononcées sur la situation. Le Premier ministre Abiy Ahmed “reste silencieux sur la question, évaluant les rapports de force au Tigré. Comme il mise toujours sur le plus fort, il pourrait conclure un accord avec Debretsion pour préserver ses propres intérêts”, alors qu’il s’était rapproché de Getachew Reda depuis la fin de la guerre, observe M. Tronvoll.La diplomatie française a également enjoint “d’éviter tout déplacement non indispensable” dans le nord de la région Afar, frontalière de l’Erythrée, alors que les tensions vont croissantes entre les deux voisins.”A tout moment, une guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée pourrait éclater”, a averti lundi dans un article publié sur Africa Report le général Tsadkan Gebretensae, stratège des forces du Tigré et haut gradé dans l’administration intérimaire. Ethiopie et Erythrée ont connu des relations en dents de scie depuis l’indépendance de cette dernière en 1993. De 1998 à 2000, ils se sont livré une guerre pour des différends territoriaux qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Abiy Ahmed a obtenu en 2019 le prix Nobel de la paix après avoir conclu un accord de paix avec le président érythréen Issaias Afeworki, au pouvoir sans partage depuis 1993, qui avait brièvement permis une réouverture des frontières.Les relations se sont à nouveau tendues après la guerre du Tigré. Fin février, Asmara a accusé son voisin de “campagne intense de dénigrement”. “Nous sommes au bord d’un nouveau conflit entre l’Érythrée et l’Éthiopie depuis deux ans, mais nous ignorons quel en sera le déclencheur”, craint Kjetil Tronvoll.Selon le site Africa Intelligence, une réunion s’est tenue fin janvier à Asmara entre le président érythréen et des membres haut placés des TDF, proches de Debretsion Gebremichael, que son armée combattait pourtant durant la dernière guerre. Dans un communiqué, M. Debretsion a nié l’existence de cette réunion.