En Hongrie, un féminicide provoque le sursaut
Un féminicide passé sous les radars: quand Erika Renner, elle-même agressée il y a 10 ans par son ex-compagnon, a vu le fiasco d’une récente enquête de la police en Hongrie, elle n’a pas été surprise.”Les agresseurs sévissent toujours en toute impunité et les victimes restent largement ignorées”, regrette auprès de l’AFP cette fonctionnaire, qui a dû se battre pendant des années pour obtenir justice.Après la mort fin janvier d’une Japonaise de 43 ans, la police a d’abord avancé la piste d’un incendie accidentel, ignorant les antécédents de violences commises par son ancien mari et moquant même les voix sceptiques sur les réseaux sociaux. Il a fallu plusieurs jours pour que l’homme soit arrêté alors que la pression publique montait.Dans un très rare mea culpa, la police s’est alors excusée envers “tous ceux qui se sont sentis, à juste titre, indignés, offensés, insultés” et le gouvernement a promis zéro tolérance sur le sujet.”Un joli slogan” mais c’est une réforme d’ampleur qui s’impose, selon Mme Renner, pour éviter que “d’autres vies soient perdues”.- Non à la Convention d’Istanbul -Plus de 54% des Hongroises disent avoir subi des volences psychologiques, physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, le taux le plus élevé de l’UE, selon une étude menée entre 2020 et 2024 par l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA).C’est aussi dans le pays d’Europe centrale que les victimes signalent le moins les cas aux autorités: moins de 16% le font.La faute à des préjugés machistes qui restent forts et à une certaine indifférence des autorités, de l’avis des experts.Sous le dirigeant nationaliste Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, la question a rarement été évoquée par le gouvernement jusqu’à ce récent féminicide.La Hongrie a d’ailleurs refusé de ratifier la Convention d’Istanbul, premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes pour prévenir les violences faites aux femmes, dénonçant son “approche idéologique”.Entré en vigueur en août 2014, ce texte fait l’objet de campagnes de désinformation de la part de l’extrême droite en Europe, qui le présente comme un cheval de Troie pour faire avancer une prétendue théorie du genre, selon des associations féministes.Alors la tragédie qui a coûté la vie à cette ressortissante japonaise peut-elle faire bouger les choses?Les excuses de la police sont “absolument inédites”, commente Julia Spronz, avocate au sein de l’ONG Patent représentant des victimes depuis 30 ans.”Malheureusement l’affaire est emblématique” d’un fonctionnement généralisé: “ils ont tenté de la mettre sous le tapis et ont communiqué avec arrogance”, dit-elle. Mais comme cette fois l’erreur a été portée “sur la place publique, ils n’ont eu d’autre choix que de s’attaquer au fond du problème”.- Des violences “romancées” -La police a engagé des procédures disciplinaires contre plusieurs de ses enquêteurs et promis de rouvrir l’ensemble des dossiers de violences conjugales de l’an passé.”J’essaie d’être optimiste mais un changement significatif nécessite des ressources conséquentes”, réagit Fanni Des, experte de l’association NANE.Et aussi une réelle volonté politique derrière les discours. Or le parti Fidesz au pouvoir a rejeté cette semaine une proposition de l’opposition destinée à permettre aux femmes de réclamer une mesure d’éloignement immédiate en cas de danger, le gouvernement défendant “une approche prudente en raison de la nature sensible et délicate du sujet”.A l’heure actuelle, ce type de mesures sont rarement utilisées et les poursuites quasi inexistantes. “Battre sa femme” mène à peu de conséquences, les faits sont en général “minimisés et romancés”, explique la militante.Elle appelle aussi à instaurer un soutien adapté aux victimes de violences conjugales, “actuellement pas reconnues légalement” comme une catégorie à part entière.”C’est à sens unique: le dispositif actuel met l’agresseur au centre au détriment de proies vulnérables”, confirme Erika Renner, encore traumatisée par l’attaque subie en 2013 quand son ex-partenaire a débarqué chez elle, l’a droguée et a aspergé ses parties intimes avec une substance chimique qui l’a laissée mutilée. La quinquagénaire a ainsi appris la semaine dernière par les médias la prochaine libération conditionnelle de son tortionnaire, trois ans avant la fin de la peine.”Je n’ai pas peur mais je veux qu’on respecte mes droits”, insiste-t-elle.
La fusée européenne Ariane 6 réalise son premier vol commercial
Un “lancement parfait” et “une nouvelle ère” pour l’Europe, se félicite-t-on chez Arianespace. La fusée Ariane 6 a placé jeudi en orbite un satellite militaire embarqué pour le compte de la France, un premier vol commercial lourd d’enjeux pour la souveraineté spatiale européenne.La manoeuvre a été effectuée à l’heure prévue, un peu plus d’une heure après le décollage réalisé depuis Kourou, en Guyane française.Après avoir vu son départ plusieurs fois repoussé, dont lundi au dernier moment, le lanceur s’est élancé à 13h24 heure locale (16H24 GMT), sous une météo pluvieuse, avec à son bord le satellite d’observation de la Terre CSO-3. Ariane 6 a disparu dans les nuages quelques secondes après. Le public d’officiels venus assister en direct à l’envol était bien plus clairsemé que lors de la dernière tentative, le 3 mars, de nombreuses personnes n’ayant pu rester en Guyane. Dans la salle Jupiter, les équipes ont retenu leur souffle jusqu’à la mise en orbite.”On ne pouvait pas rêver un meilleur scénario, ça a été un lancement parfait”, a commenté devant la presse David Cavaillolès, président exécutif d’Arianespace.”On a un nouveau lanceur qui est parfaitement fiable et qui surtout, est au service des intérêts vitaux de la France et de l’Europe. Donc c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le spatial français européen”, a-t-il ajouté.”Être souverain dans l’espace, avoir un accès autonome à l’espace, pour moi c’est très simple, ça veut dire qu’on doit être capable d’envoyer où on veut, quand on veut, les satellites qu’on veut, y compris les satellites militaires les plus sensibles, sans demander l’accord de quelque autre puissance que ce soit, et aujourd’hui, c’est ce qu’on vient de faire”, a-t-il encore dit.- A la seconde près -Le lancement avait été avorté lundi, trente minutes avant l’heure prévue, en raison du dysfonctionnement d’une vanne sur un des tuyaux d’avitaillement. Cette vanne est un “dispositif lourd” de 150 kg, avait alors expliqué M. Cavaillolès. Les tests effectués avant le tir “montraient qu’on avait un comportement anormal”. Par conséquent, “la seule bonne décision était d’interrompre la chronologie jusqu’à permettre de comprendre le dysfonctionnement et le traiter”.Cette mission, hautement symbolique, vise à sceller la souveraineté retrouvée de l’Europe spatiale, en plein contexte de rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie.Le satellite CSO-3 (pour “composante spatiale optique”), qu’Ariane 6 a placé en orbite à 800 km, doit compléter la mini-constellation de surveillance de la Terre pour le ministère français de la Défense et améliorer ses capacités de renseignement.Pour cette mission, la fenêtre de tir était à la seconde près, l’armée française souhaitant une orbite précise pour optimiser la qualité des prises de vues. Initialement prévue en décembre, la mission avait déjà été reportée au 26 février, puis au 3 mars, une pratique courante dans le secteur spatial. – “Garder notre place” -En Europe, seules la France et l’Italie disposent de satellites militaires, respectivement cinq avec celui lancé jeudi et deux, alors que les Etats-Unis comme la Chine comptent “des centaines” de satellites militaires ou civils et militaires, selon Philippe Steininger, auteur du livre “Révolutions spatiales” et consultant du Cnes, l’agence spatiale française.Le satellite CSO-3 attendait depuis 2022 d’être lancé; ses deux prédécesseurs, CSO-1 et CSO-2, ont été envoyés en 2018 et 2020 par des vaisseaux russes Soyouz.Après le dernier vol d’Ariane 5 en 2023, Ariane 6 a décollé pour la première fois en juillet 2024. Les Européens avaient été privés d’accès à l’espace pendant plusieurs mois puisqu’ils n’utilisent plus de Soyouz depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022.L’autre fusée européenne légère, Vega-C, n’a repris les vols qu’en décembre 2024, après avoir été immobilisée pendant deux ans dans la foulée d’un accident ayant entraîné la perte de satellites.Le secteur est aussi bousculé par la montée en puissance de SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, qui a renforcé son influence en devenant un membre éminent de l’administration de Donald Trump.”L’Europe doit assurer sa propre sécurité”, avait défendu lundi le directeur du transport spatial de l’Agence spatiale européenne, Toni Tolker-Nielsen, en insistant sur la nécessité de viser plus de lancements annuels avec Ariane 6, jusqu’à 12, contre cinq prévus en 2025.
La Chine promet de répondre fermement aux pressions des Etats-Unis
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a dénoncé vendredi les tentatives d’imposer une “loi de la jungle” dans le monde et promis que Pékin répondrait “fermement” à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le président américain a imposé cette semaine de nouveaux droits de douane généralisés sur les produits chinois, après une mesure similaire en février. Ils devraient affecter des centaines de milliards d’euros d’échanges commerciaux.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump bouleverse l’ordre international, entre la pression exercée sur l’Ukraine pour négocier un accord de paix avec la Russie et sa proposition de déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza.Dans ce contexte, Wang Yi, lors d’une conférence de presse, a présenté vendredi la Chine comme un phare de “stabilité” dans un monde instable. Il a défendu la coopération sino-américaine en matière de lutte antidrogue, notamment sur le fentanyl. C’est au nom d’une collaboration jugée insuffisante dans ce domaine que Washington a imposé ses droits de douane sur les produits chinois.Les Etats-Unis n’auraient pas dû “répondre par de l’ingratitude, et encore moins en imposant des taxes injustifiées”, a déploré Wang Yi.”Il y a environ 190 pays dans le monde”, a-t-il ajouté. “Imaginez si chaque pays mettait l’accent sur sa propre priorité et croyait en (sa) force et (son) statut, le monde verserait dans la loi de la jungle.”- “Pas de vainqueur” -L’actuelle politique américaine n’est ainsi “pas celle d’un grand pays responsable”, a estimé Wang Yi.Le ministre s’exprimait en marge de la session parlementaire annuelle, le principal événement politique de l’année en Chine.Wang Yi en a profité pour plaider en faveur de relations sino-américaines apaisées.”Si la coopération est choisie, elle peut aboutir à un bénéfice réciproque. Mais si la pression continue, la Chine répondra fermement”, a-t-il souligné.Sur le dossier de l’Ukraine, envahie par l’armée russe le 24 février 2022, l’expérimenté diplomate a également appelé, comme le fait Pékin depuis le début de la guerre, à négocier la paix.”Il n’y a pas de vainqueur dans un conflit, et il n’y a pas de perdant dans une négociation”, a-t-il déclaré. “La Chine salue et soutient tous les efforts en faveur de la paix.”Dans le même registre, le ministre a appelé “les grandes puissances” à “promouvoir un cessez-le-feu total et durable à Gaza et accroître l’aide humanitaire” dans le territoire côtier, où une trêve est en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.- “Dénigrer la Chine” -La Chine a promis cette semaine qu’elle se battrait “jusqu’au bout” si les Etats-Unis poursuivent leur guerre commerciale, critiquant un bras de fer qui “déstabilise” l’économie mondiale.Le géant asiatique s’est fixé mercredi un objectif de croissance annuel “d’environ 5%”, ambitieux au moment où la guerre commerciale entre Pékin et Washington pèse sur une économie chinoise déjà lestée par une consommation atone et une crise dans l’immobilier.Au niveau régional, les tensions entre la Chine et les Etats-Unis ont persisté tout au long de l’année écoulée, notamment autour de l’île de Taïwan, que Pékin revendique.”Réaliser l’unification complète de la patrie est l’aspiration commune de tous les Chinois. C’est la tendance générale de l’histoire et c’est une juste cause”, a plaidé Wang Yi.”Jouer la carte de Taïwan pour essayer de contrer la Chine, c’est comme essayer de mettre son bras pour arrêter un train en marche”, a-t-il souligné, une apparente référence au soutien militaire et politique de Washington à Taipei.Wang Yi a également évoqué l’autre dossier régional sensible, celui de la mer de Chine méridionale, où Pékin revendique la quasi-totalité les îlots, au détriment d’autres pays voisins.Le ministre a accusé vendredi les Philippines d’avoir volontairement provoqué des incidents ces derniers mois avec des navires ou des aéronefs chinois, près de zones disputées.”Chaque fois que les Philippines mènent une action en mer, c’est sur la base d’un scénario écrit par des forces extérieures à la région, et sous les caméras des médias occidentaux, qui filment en direct”, a déclaré Wang Yi.”Cette pièce de théâtre suit toujours le même schéma et le même objectif: délibérément dénigrer la Chine”, a-t-il affirmé.
La Chine promet de répondre fermement aux pressions des Etats-Unis
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a dénoncé vendredi les tentatives d’imposer une “loi de la jungle” dans le monde et promis que Pékin répondrait “fermement” à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le président américain a imposé cette semaine de nouveaux droits de douane généralisés sur les produits chinois, après une mesure similaire en février. Ils devraient affecter des centaines de milliards d’euros d’échanges commerciaux.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump bouleverse l’ordre international, entre la pression exercée sur l’Ukraine pour négocier un accord de paix avec la Russie et sa proposition de déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza.Dans ce contexte, Wang Yi, lors d’une conférence de presse, a présenté vendredi la Chine comme un phare de “stabilité” dans un monde instable. Il a défendu la coopération sino-américaine en matière de lutte antidrogue, notamment sur le fentanyl. C’est au nom d’une collaboration jugée insuffisante dans ce domaine que Washington a imposé ses droits de douane sur les produits chinois.Les Etats-Unis n’auraient pas dû “répondre par de l’ingratitude, et encore moins en imposant des taxes injustifiées”, a déploré Wang Yi.”Il y a environ 190 pays dans le monde”, a-t-il ajouté. “Imaginez si chaque pays mettait l’accent sur sa propre priorité et croyait en (sa) force et (son) statut, le monde verserait dans la loi de la jungle.”- “Pas de vainqueur” -L’actuelle politique américaine n’est ainsi “pas celle d’un grand pays responsable”, a estimé Wang Yi.Le ministre s’exprimait en marge de la session parlementaire annuelle, le principal événement politique de l’année en Chine.Wang Yi en a profité pour plaider en faveur de relations sino-américaines apaisées.”Si la coopération est choisie, elle peut aboutir à un bénéfice réciproque. Mais si la pression continue, la Chine répondra fermement”, a-t-il souligné.Sur le dossier de l’Ukraine, envahie par l’armée russe le 24 février 2022, l’expérimenté diplomate a également appelé, comme le fait Pékin depuis le début de la guerre, à négocier la paix.”Il n’y a pas de vainqueur dans un conflit, et il n’y a pas de perdant dans une négociation”, a-t-il déclaré. “La Chine salue et soutient tous les efforts en faveur de la paix.”Dans le même registre, le ministre a appelé “les grandes puissances” à “promouvoir un cessez-le-feu total et durable à Gaza et accroître l’aide humanitaire” dans le territoire côtier, où une trêve est en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.- “Dénigrer la Chine” -La Chine a promis cette semaine qu’elle se battrait “jusqu’au bout” si les Etats-Unis poursuivent leur guerre commerciale, critiquant un bras de fer qui “déstabilise” l’économie mondiale.Le géant asiatique s’est fixé mercredi un objectif de croissance annuel “d’environ 5%”, ambitieux au moment où la guerre commerciale entre Pékin et Washington pèse sur une économie chinoise déjà lestée par une consommation atone et une crise dans l’immobilier.Au niveau régional, les tensions entre la Chine et les Etats-Unis ont persisté tout au long de l’année écoulée, notamment autour de l’île de Taïwan, que Pékin revendique.”Réaliser l’unification complète de la patrie est l’aspiration commune de tous les Chinois. C’est la tendance générale de l’histoire et c’est une juste cause”, a plaidé Wang Yi.”Jouer la carte de Taïwan pour essayer de contrer la Chine, c’est comme essayer de mettre son bras pour arrêter un train en marche”, a-t-il souligné, une apparente référence au soutien militaire et politique de Washington à Taipei.Wang Yi a également évoqué l’autre dossier régional sensible, celui de la mer de Chine méridionale, où Pékin revendique la quasi-totalité les îlots, au détriment d’autres pays voisins.Le ministre a accusé vendredi les Philippines d’avoir volontairement provoqué des incidents ces derniers mois avec des navires ou des aéronefs chinois, près de zones disputées.”Chaque fois que les Philippines mènent une action en mer, c’est sur la base d’un scénario écrit par des forces extérieures à la région, et sous les caméras des médias occidentaux, qui filment en direct”, a déclaré Wang Yi.”Cette pièce de théâtre suit toujours le même schéma et le même objectif: délibérément dénigrer la Chine”, a-t-il affirmé.
Dans les villages du Bangladesh, le long combat contre la mortalité maternelle
Elle s’est tortillée sur sa chaise et a rougi d’embarras, avant d’afficher un large sourire. “Donner la vie, c’est le moment le plus important et le plus critique pour une femme. Je suis fière de pouvoir être avec elles à ce moment-là ”.A 25 ans, Nargis Akhter n’a pas le titre de sage-femme, encore moins le diplôme. Mais elle en assume largement les charges.Elle-même mère d’une fille et d’un garçon, cette Bangladaise du district rural de Bishwambharpur (nord) est devenue “assistante de naissance” après un deuxième accouchement compliqué.”Mon mari m’a envoyé dans une clinique pour apprendre à accoucher. Ça m’a plu, j’ai décidé de le faire pour les autres”, dit-elle. “Ici, beaucoup de femmes n’ont pas accès à des soins de qualité”.En cinq ans, elle a pratiqué plus de 400 accouchements.Dans son village perdu au milieu des rizières, la jeune femme est le maillon anonyme d’une longue chaîne de soins et de solidarités tressée par les autorités sanitaires du Bangladesh pour protéger les mères et leurs nouveaux-nés.Dans ce pays pauvre à majorité musulmane, où les traditions imposent encore aux femmes d’accoucher à domicile, ce réseau a fait des miracles.Ces vingt dernières années, le taux de mortalité des femmes enceintes a chuté de 72%, à 123 morts pour 100.000 naissances. Celui des bébés de 69%, à 20 morts pour 100.000 naissances, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Mais ces progrès restent fragiles. Dépendants du maigre flux d’argent public, de la générosité des ONG et organisations internationales et, surtout, de l’engagement des acteurs de la chaîne, autorités, personnels de santé et volontaires.- Tout-venant -Ce jour-là , Nargis Akhter examine une mère et sa fille née il y a trois semaines dans cette “clinique communautaire” du village de Miarchior.Ici pas de blouses blanches, mais des volontaires formés comme elle au tout-venant des grossesses et des naissances.”Je voulais accoucher chez moi mais je n’étais pas en bonne santé”, raconte la mère, Mafia Akhter. “Mon premier bébé est mort et je me suis dit que si je n’allais pas à l’hôpital ça pourrait recommencer (…) J’ai donc accouché ici”.”Je n’accepte une patiente que si je suis sûre qu’il n’y a pas de risque”, complète l’assistante de naissance. “Sinon, je l’envoie dans un centre où elle pourra consulter un médecin ou une sage-femme”.Ce deuxième rideau du réseau, celui des cas délicats, c’est l’affaire du Dr Abdullahel Maruf.Depuis quatre ans, il dirige l’hôpital du district. Jusqu’à 500 patients par jour, pour deux tiers des femmes enceintes et des jeunes mères.Chaque année, 7 à 8 parturientes y décèdent. Et pour le médecin, c’est beaucoup trop.”On pourrait facilement réduire ce chiffre si nous avions tous les effectifs requis”, peste-t-il. Sur les cinq postes de médecins de son établissement, seuls trois sont pourvus.”On ne laisse jamais un patient sans soin mais ils doivent parfois attendre longtemps leur prise en charge”, reconnaît le Dr Maruf.- “Victoire” -“On ne peut pas changer la géographie”, ajoute-t-il, “en cas d’urgence, il faut du temps pour arriver ici”. La région est noyée sous les pluies six mois par an. Et à la saison sèche, les villages reculés sont inaccessibles à la seule ambulance du district.Plutôt que de ruminer sa frustration, le médecin préfère souligner la réussite d’une autre part de son travail, la sensibilisation des populations. Désormais, 70% des femmes du district accouchent dans un centre de santé plutôt que chez elles.”C’est notre plus grande victoire”, s’enorgueillit-il.Lui-même ne compte pas son temps pour prêcher la bonne parole aux quatre coins du district.”Il est primordial de signaler chaque grossesse dans votre communauté pour que tous puissent bénéficier des meilleurs soins”, lance ce jour-là le Dr Maruf à des femmes de la localité de Majhertek.Comme le directeur de l’hôpital, ils sont nombreux à participer à ce porte-à -porte d’éducation sanitaire.Parmi eux, Alimgir Hosen, 36 ans. Ce matin, il explique à une mère comment enfiler un harnais pour porter son bébé prématuré à même la peau.”Je suis un peu un médecin de la prévention”, se targue-t-il.Malgré les succès de ce réseau sanitaire au plus près du terrain, le Bangladesh reste encore loin des objectifs fixés par l’ONU pour 2030 en matière de mortalité maternelle et néonatale.”Les défis demeurent, qu’il s’agisse d’offre ou d’accès aux soins. Seulement 41% des femmes bénéficient de quatre visites prénatales”, décrit Golam Mothabbir, de l’ONG Save the Children.- “Contraintes financières” -“Et à cause des mentalités”, ajoute-t-il, “les femmes ne décident toujours pas elles-mêmes de leur santé. Elle dépendent de leur mari, ou d’autres”.Maya Vandenent, du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), opine. “D’énormes progrès ont été accomplis (…) mais le mouvement se ralentit”.Un chiffre l’inquiète. Le Bangladesh ne consacre que 0,8% de son produit intérieur brut (PIB) à la santé publique. “Le gouvernement doit vraiment augmenter sa contribution”, souligne-t-elle.Dans son bureau du ministère de la Santé à Dacca, le conseiller spécial Sayedur Rahman concède volontiers que la santé publique n’est pas forcément la priorité politique de l’heure.Sept mois après la chute de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina, le gouvernement provisoire du prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus bataille pour sortir le pays du chaos et organiser des élections.Médecin et universitaire, le Pr. Rahman dresse la liste de ses priorités en spécialiste.”Il nous faut des ressources pour créer un réseau national d’ambulances, recruter plus d’anesthésistes, ouvrir des salles d’opération”, énumère-t-il, “nos contraintes financières impactent directement les taux de mortalité maternelle et néonatale”.Très loin de la capitale, Nargis Akhter veut croire, elle, que le combat est en passe d’être gagné.”Ici, presque plus aucune femme ne meurt en accouchant”, souligne la volontaire. “Et pour moi, c’est le plus important”.
Inside The Pantry: South Africa’s nightlife and diversity collideFri, 07 Mar 2025 06:31:20 GMT
From insomniacs to party-goers, doting couples, tired paramedics and Johannesburg’s golden youth, The Pantry, a petrol station doubling as a gourmet deli, has become unmissable on the nightlife scene of South Africa’s biggest city.Open 24 hours a day, the establishment which opened three years ago is a haven for revellers looking for a midnight snack …
Apple step closer to seeing end of Indonesia iPhone sales ban
Indonesia approved local certificates for more than a dozen Apple products on Friday, the industry ministry said, moving the tech giant a step closer to having a ban lifted on iPhone sales in Southeast Asia’s biggest economy.Apple struck a deal with Indonesia last month to invest in the country of 280 million after months of deadlock over the tech titan’s failure to meet regulations requiring phones to be built with at least 40 percent of components made locally. “We have issued local content requirement certificates for 20 Apple products,” Industry Ministry spokesperson Febri Hendri Antoni Arief said in a statement. It did not specify the products that were certified, but local media reported they included the latest iPhone 16 model.Apple now needs to obtain a series of certificates and approvals from various ministries, the statement said.Jakarta rejected a $100 million investment proposal from Apple in November, saying it lacked the “fairness” required by the government. Apple later agreed to invest $150 million in building two facilities — one in Bandung in West Java province to produce accessories, and another in Batam for AirTags.Industry Minister Agus Gumiwang Kartasasmita said last month that Apple had also committed to building a semiconductor research and development centre in Indonesia, calling it a “first of its kind in Asia”.Despite the ban on iPhone sales in Indonesia, the government had allowed the devices to be brought in if they were not being traded commercially. Indonesia has also banned the sale of Google Pixel phones for failing to meet the 40 percent local parts requirement.Â