De Téhéran à Toronto par la Turquie : une Iranienne fuit la guerre

Traînant deux valises et un sac à dos, Homa semble épuisée après avoir franchi la frontière turque au terme d’un long voyage depuis Téhéran, où elle était en vacances lorsque la guerre israélo-iranienne a éclaté. Analyste financière au Canada, cette femme de 40 ans s’est retrouvée bloquée à Téhéran lorsque l’Iran a fermé son espace aérien après qu’Israël a lancé une vaste campagne de bombardements avant l’aube, vendredi dernier. Homa, qui n’a pas donné son nom de famille, a rapidement cherché un autre moyen de sortir, trouvant un bus pour la frontière nord-ouest de l’Iran avec la Turquie, un voyage de 850 kilomètres.Après avoir vécu quatre jours de conflit, elle a quitté Téhéran mardi à 20 heures et est arrivée mercredi après-midi au poste frontière de Kapikoy, dans la province de Van, à l’est de la Turquie. De nombreuses personnes quittaient Téhéran, comme sa propre famille qui s’est rendue à Shahriar, une ville voisine située à une trentaine de kilomètres à l’ouest, sur un trajet qui a duré “des heures, en raison de la circulation dense”, a-t-elle dit. “Ils ne sont pas en sécurité, je m’inquiète pour eux”.À ce jour, l’Iran affirme qu’au moins 224 personnes ont été tuées dans les attaques israéliennes visant les infrastructures militaires et nucléaires de l’Iran, tandis qu’Israël affirme qu’au moins 24 personnes sont mortes dans les représailles de Téhéran. Malgré son long voyage, Homa a encore un long chemin à parcourir avant de retrouver sa famille à Toronto. “Pour l’instant, je vais à Erzurum, puis à Istanbul, puis à Dubaï et enfin à Toronto”, a-t-elle précisé avant d’entamer la prochaine étape de cinq heures.- Messageries sous sourveillance – La situation à Téhéran “n’est pas bonne. J’ai eu l’impression de ne pas être en sécurité”, a-t-elle confié à l’AFP, ajoutant que le bruit des missiles était effrayant et qu’il était impossible de dormir. “Je n’ai pas pu dormir pendant cinq nuits consécutives”, a-t-elle déclaré à l’AFP, expliquant que les bombardements dans l’est de la ville l’avaient obligée à se déplacer vers le nord. La communication est difficile. “Je n’ai même pas réussi à faire fonctionner le VPN. Telegram, WhatsApp, Instagram sont tous filtrés et le WiFi fonctionne par intermittence”, a-t-elle dit.Kapikoy, qui se trouve à 100 kilomètres à l’est de la ville turque de Van, au bord du lac, est le principal point de passage entre la Turquie et l’Iran. Jusqu’à présent, il ne semble pas y avoir eu d’afflux massif d’Iraniens traversant la frontière. Les autorités turques n’ont pas donné de chiffres sur le nombre de personnes arrivées depuis vendredi. Mercredi après-midi, des correspondants de l’AFP ont vu un flux régulier d’Iraniens arriver, mais pas en grand nombre, et un nombre similaire repasser en Iran, soit quelques centaines au maximum. – “comment osez-vous?” -Un responsable des douanes au point de passage a estimé qu’il n’y avait rien d’inhabituel dans ces chiffres, Van étant une destination populaire pour les touristes iraniens. “Il n’y a rien d’inhabituel par rapport à l’année dernière. Malgré la guerre, les arrivées sont assez stables”, a-t-il dit à l’AFP sans donner son nom. Malgré cela, les vols entre Van et Istanbul affichent complet dans les deux sens depuis des jours, tout comme les autocars longue distance. Les chauffeurs de bus turcs affirment que les chiffres ont augmenté au cours de la semaine dernière.”Nous avions l’habitude d’avoir trois ou quatre bus entre 20 heures et 8 heures du matin, mais maintenant nous en avons 30″, a dit à l’AFP le chauffeur Ismail Metin, précisant que beaucoup se dirigent vers Istanbul, à quelque 1.500 kilomètres de là. De nombreux Iraniens ont également été aperçus en train d’essayer de rentrer chez eux, notamment Ramin Rad, 37 ans, qui travaille dans le secteur du carrelage.Il se trouvait à Van pour son travail lorsque les bombardements ont commencé et espérait rentrer à Urmia, la plus grande ville de la province iranienne de l’Azerbaïdjan occidental. “Ma famille est en sécurité”, a-t-il assuré, ajoutant que la guerre ne déstabiliserait pas le régime. “Comment osez-vous changer le régime d’Allah ? Si Dieu le veut, les musulmans gagneront”, a-t-il dit.

Municipales à Marseille: le RN Franck Allisio, premier à se lancer dans la bataille

Premier à se lancer officiellement dans la campagne des municipales 2026 à Marseille, Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône, a annoncé mercredi être “le candidat du Rassemblement national” et de ses “alliés” pour “remettre Marseille en ordre”.Une candidature, soutenue par Marine Le Pen et Jordan Bardella, visant à proposer “une véritable alternance” face aux “deux sortants qui co-dirigent Marseille” depuis respectivement cinq et 10 ans, le maire divers gauche Benoît Payan et la présidente divers droite de la métropole Aix-Marseille Provence Martine Vassal, a ajouté le délégué départemental du Rassemblement national (RN).”On sait très bien que la métropole a autant de pouvoir sur Marseille que le maire de Marseille, et on voit l’échec” auquel cela a conduit, a estimé Franck Allisio, également président du groupe RN au Conseil régional et visé à ce titre par une enquête pour détournement de biens publics.Ex-LR, le député RN, élu dans la 12e circonscription qui comprend notamment les villes de Marignane et de Vitrolles, a précisé vouloir remettre de l’ordre “au sens large, (…) partout dans notre quotidien”, que ce soit “dans nos rues, dans nos écoles, dans nos transports, dans les poubelles, dans la finance de la ville”. Un “ordre juste”, a-t-il complété, adoptant le slogan de Ségolène Royal, candidate socialiste à la présidentielle 2007.Le député de 44 ans, favorable à la réforme du mode de scrutin municipal pour Paris, Lyon et Marseille, qui doit passer devant la commission mixte paritaire le 24 juin, n’a pas précisé dans quel secteur de Marseille il se présenterait, estimant que cela “viendra bien après”.Aux élections municipales 2020, il avait été candidat dans les 11e et 12e arrondissements de Marseille (6e secteur), sur la liste du leader RN d’alors, le sénateur Stéphane Ravier, qui avait ensuite rejoint le parti d’Éric Zemmour “Reconquête!” lors de la présidentielle de 2022, avant de créer son propre mouvement “Marseille d’abord”.Dans le cadre d’une quadrangulaire, la liste RN était arrivée en troisième position au second tour (21,18%), derrière le candidat de l’alliance de gauche Yannick Ohanessian (34,11%) et le maire de secteur sortant (LR) Julien Ravier (35,37%).- “Soit Payan, soit moi” -Interrogé sur un possible rapprochement avec Stéphane Ravier, figure la plus connue de l’extrême droite dans la région, Franck Allisio a rappelé que ce dernier avait été “élu et réélu sénateur par les voix des élus du RN en majorité”.”Il a fait ce qu’il a fait” et pour les prochaines municipales “il fera ce qu’il veut”, mais “je connais peu de gens qui se suicident deux fois”, a-t-il noté.De son côté, Stéphane Ravier, interrogé par l’AFP, a appelé à l’union. “J’en appelle à l’intelligence du camp national, à ranger les flingues” car “l’expérience nous a montré qu’on ne gagnait jamais seul une ville comme celle-là”.Une alliance avec Martine Vassal, qui soulignait récemment auprès de l’AFP son “travail sur l’union” de la droite, sans indiquer toutefois si elle serait candidate –comme lors des dernières municipales–, n’est pas non plus à l’ordre du jour, selon M. Allisio.”Très vite, j’ai vu qu’elle se rapprochait beaucoup plus de M. Payan que de nous, donc (…) je leur conseille de clarifier les choses et de se mettre ensemble. D’ailleurs je crois que M. Payan lui aussi tend la main à Mme Vassal”. Mais “le vrai match, c’est le second tour, c’est soit Payan, soit moi”, a-t-il assuré.Ex-PS devenu divers gauche, le maire de Marseille Benoît Payan n’a pas encore annoncé être candidat à sa succession, ce qui lui donnerait toutefois l’opportunité d’être cette fois directement élu. Maire depuis décembre 2020, il a seulement accédé à ce fauteuil après le retrait, officiellement “pour raisons de santé”, de l’élue écologiste Michèle Rubirola, porte drapeau de l’alliance de gauche qui avait remporté l’élection six mois plus tôt, après 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin (LR).Mais la constitution d’une alliance à gauche reste plus incertaine que jamais, alors que La France insoumise, qui n’a pas fait partie de l’équation en 2020 mais a gagné depuis en poids politique, veut présenter une liste distincte. Liste à laquelle plusieurs élus écologistes de la majorité municipale pourraient se rallier, plutôt qu’à Benoît Payan.

Sites porno: l’État va contester la suspension de l’arrêté sur la vérification de l’âge

Le gouvernement va contester la suspension par la justice de l’arrêté imposant aux sites pornographiques situés dans l’Union européenne de vérifier l’âge de leurs utilisateurs, a indiqué mercredi à l’AFP la ministre en charge du Numérique.”Les autorités françaises se pourvoiront en cassation devant le Conseil d’État pour rétablir l’obligation immédiate des sites visés par l’arrêté”, a déclaré Clara Chappaz.Saisi par la société Hammy Media, propriétaire du site Xhamster basée à Chypre, le tribunal administratif de Paris a décidé lundi la suspension en urgence de cet arrêté, dans l’attente de voir s’il est compatible avec le droit européen.Publié en février, il étendait aux sites basés dans l’UE l’obligation d’empêcher les mineurs d’accéder à leurs contenus, conformément à une loi votée en 2024, sous peine de sanctions du gendarme du numérique et de l’audiovisuel, l’Arcom, pouvant aller jusqu’au blocage.Les éditeurs de sites X doivent exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de double anonymat qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité.”Ce type de contentieux n’est ni nouveau, ni exceptionnel”, a rappelé la ministre, dénonçant “une résistance juridique forte” de la part des sites concernés “qui utilisent tous les moyens pour s’exonérer de leurs obligations”.Ces dernières années, les associations de protection de l’enfance et les plateformes X ont multiplié les procédures devant les tribunaux en France autour de cette question.De son côté, l’Arcom a affirmé à l’AFP qu’elle continuerait d’agir “à l’encontre des sites établis en France et en dehors de l’Union européenne” et rappelé “qu’au niveau européen, une action d’ampleur commence à se déployer” également.Bruxelles a notamment ouvert fin mai une enquête contre quatre sites soupçonnés de ne pas prendre de mesures suffisantes pour empêcher les mineurs d’accéder à leurs contenus.La Commission avait aussi indiqué qu’elle collaborerait avec les autorités nationales pour veiller à ce que de plus petites plateformes pornographiques appliquent les mêmes règles.Le 12 juin, l’Arcom avait effectué une première mise en garde contre cinq sites pornographiques basés dans l’Union européenne, dont Xhamster faisait partie.Hébergé à Chypre, Aylo, maison mère des géants du secteur Youporn et Pornhub a suspendu l’accès à ses sites début juin pour protester contre cette obligation.

L’Appel du 18 juin exposé avant d’être rangé dans l’armoire de fer

L’exposition du manuscrit de l’Appel du 18 juin, de la main de Charles de Gaulle, a été inaugurée mercredi à Paris, avant qu’il ne rejoigne définitivement l’armoire de fer contenant les documents les plus précieux de l’histoire de France.Le musée des Archives nationales montre au public jusqu’au 1er septembre ce manuscrit remis à l’État par la famille de Gaulle.”La famille est très heureuse d’avoir procédé à cette remise. Il ne s’agit pas seulement de l’Appel du 18 juin. Il s’agit aussi, vous le verrez sur le plateau là-bas, du petit mot de ma grand-mère qui l’accompagne, écrit soigneusement sur une carte de visite, et qui donne, si j’ose dire, toute son authenticité au document en question”, a affirmé Yves de Gaulle, petit-fils du général, lors de la cérémonie.L’exposition de ces deux feuilles recto-verso, avec de nombreuses ratures, contenant le texte du discours prononcé sur les ondes de la BBC le 18 juin 1940, est gratuite.Le manuscrit doit ensuite rejoindre les réserves, dans l’armoire conçue inviolable pour l’Assemblée nationale en 1791.”Dans cette armoire, que la Révolution nous a léguée, il côtoiera tous les grands autres documents de l’histoire de France. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789, toutes les Constitutions et lois constitutionnelles, dont celle de 1958, qui n’est pas étrangère, évidemment, au général de Gaulle”, a indiqué la ministre de la Culture Rachida Dati.L’armoire contient d’autres trésors de l’histoire nationale comme les prototypes de l’étalon du système métrique, le journal de Louis XVI en 1789, le Serment du Jeu de paume, etc..Un arrêt du Conseil d’État en 2018 a fait des archives du général de Gaulle lors de sa période à Londres, en tant que chef de la France libre, des archives publiques.La famille de Gaulle a remis aux Archives nationales un ensemble de 1.300 documents, dont un journal de guerre de 1915 de Charles de Gaulle, alors capitaine, ou sa correspondance avec Georges Pompidou, entre 1946 et 1969, a souligné Yves de Gaulle.

Contrôle de migrants aux frontières dans les gares et bus: “4.000” forces de l’ordre mobilisées, annonce Retailleau

Quelque “4.000” forces de l’ordre seront mobilisées mercredi et jeudi lors d’opérations de contrôles nationales contre l’immigration illégale dans les gares et les bus, a annoncé mercredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.”Dans ces 48 heures, on va mobiliser 4.000 gendarmes, des policiers, des douaniers, des forces Sentinelle (armée, NDLR) pour interpeller des clandestins”, a détaillé Bruno Retailleau sur Cnews et Europe 1.”Depuis le début de l’année, nous en avons interpellé 47.000″, a affirmé Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l’immigration son thème de prédilection.Dans une note adressée notamment aux préfets et consultée par l’AFP, le ministre de l’Intérieur a donné des instructions pour que soit menée une opération nationale de contrôle “des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ”. Celui qui est aussi chef de file des Républicains a vanté dans ce document une “augmentation conséquente d’interception d’ESI (étrangers en situation irrégulière) ces dernières semaines (+28%)” et une “opération nationale de contrôle des flux”, menée les 20 et 21 mai et ayant débouché sur plus de 750 interpellations.Plusieurs syndicats (CGT, Solidaires et FSU) ainsi que le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) ont dénoncé “une opération xénophobe prenant pour bouc émissaire les plus précaires parmi les précaires”.Ces opérations “s’apparentent à des +rafles+”, ajoute leur communiqué, en déplorant une “escalade nauséabonde visant des travailleurs et travailleuses qui se rendent sur le lieu de travail et qui aujourd’hui et demain, un peu plus que d’habitude, le feront la peur au ventre”.  Mercredi, le ministre de l’Intérieur a déclaré avoir “réintroduit de façon beaucoup plus serrée qu’avant” le contrôle aux frontières, avec une “force frontière” composée de policiers, gendarmes, douaniers et militaires. “Ce que je veux dire, c’est que les clandestins ne sont pas les bienvenus en France de la façon la plus ferme et la plus définitive”, a-t-il lancé.

Contrôle de migrants aux frontières dans les gares et bus: “4.000” forces de l’ordre mobilisées, annonce Retailleau

Quelque “4.000” forces de l’ordre seront mobilisées mercredi et jeudi lors d’opérations de contrôles nationales contre l’immigration illégale dans les gares et les bus, a annoncé mercredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.”Dans ces 48 heures, on va mobiliser 4.000 gendarmes, des policiers, des douaniers, des forces Sentinelle (armée, NDLR) pour interpeller des clandestins”, a détaillé Bruno Retailleau sur Cnews et Europe 1.”Depuis le début de l’année, nous en avons interpellé 47.000″, a affirmé Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l’immigration son thème de prédilection.Dans une note adressée notamment aux préfets et consultée par l’AFP, le ministre de l’Intérieur a donné des instructions pour que soit menée une opération nationale de contrôle “des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ”. Celui qui est aussi chef de file des Républicains a vanté dans ce document une “augmentation conséquente d’interception d’ESI (étrangers en situation irrégulière) ces dernières semaines (+28%)” et une “opération nationale de contrôle des flux”, menée les 20 et 21 mai et ayant débouché sur plus de 750 interpellations.Plusieurs syndicats (CGT, Solidaires et FSU) ainsi que le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) ont dénoncé “une opération xénophobe prenant pour bouc émissaire les plus précaires parmi les précaires”.Ces opérations “s’apparentent à des +rafles+”, ajoute leur communiqué, en déplorant une “escalade nauséabonde visant des travailleurs et travailleuses qui se rendent sur le lieu de travail et qui aujourd’hui et demain, un peu plus que d’habitude, le feront la peur au ventre”.  Mercredi, le ministre de l’Intérieur a déclaré avoir “réintroduit de façon beaucoup plus serrée qu’avant” le contrôle aux frontières, avec une “force frontière” composée de policiers, gendarmes, douaniers et militaires. “Ce que je veux dire, c’est que les clandestins ne sont pas les bienvenus en France de la façon la plus ferme et la plus définitive”, a-t-il lancé.

Tentatives de suicide, automutilations: “hausse massive” des hospitalisations d’adolescentes et de jeunes femmes

Alors que la santé mentale est grande cause nationale en 2025, les hospitalisations d’adolescentes et de femmes jeunes pour tentatives de suicide ou automutilations ont augmenté massivement l’an dernier en France, notamment chez les 10-14 ans, selon des chiffres publiés mercredi.Près de 82.000 personnes âgées de 10 ans ou plus ont été hospitalisées au moins une fois pour un geste auto-infligé l’an dernier, soit une hausse de 6% comparé à 2023, et près des deux tiers d’entre elles (64%) étaient des femmes, précise le service statistique des ministères sociaux (Drees).Cela recouvre le nombre de tentatives de suicide et d’automutilation non suicidaires (scarifications, brûlures, coups contre un mur…) mais n’inclut pas les passages aux urgences sans hospitalisation, ni les hospitalisations en psychiatrie, en soins de suite ou à domicile.Si le nombre de patients hospitalisés a peu varié de 2013 à 2019, avant de diminuer fortement en 2020, il “augmente continûment depuis”, indique la Drees, qui s’appuie sur les données du système national de données de santé (SNDS).La France connaît des hausses d’hospitalisations d’adolescentes et de femmes jeunes pour tentatives de suicide ou automutilations “massives”, constate-t-elle. Chez “les très jeunes filles âgées de 10 à 14 ans”, elles ont bondi de 22% entre 2023 et 2024, chez les 15-19 ans de 14%.Le nombre de patientes plus âgées a aussi progressé: de 4% pour les 20-24 ans et de 9% pour les 25-29 ans, “deux classes d’âge avec le plus de personnes hospitalisées”. Après avoir très fortement progressé entre 2020 et 2021, le nombre d’hospitalisations de patientes de moins de 20 ans a reflué en 2022 et 2023, avant de repartir à la hausse en 2024. A contrario, le nombre d’hospitalisations de femmes de 40 à 60 ans a baissé régulièrement depuis 2012.Chez les hommes, majoritaires parmi les décès par suicides, les hospitalisations pour tentatives de suicides ont augmenté de +17% chez les 15-19 ans, +8% chez les 20-24 ans et +7% chez les 25-29 ans comparé à 2023, et de +9% chez les 40-44 ans.”La brutale dégradation de la santé mentale d’une importante minorité d’adolescentes et de femmes de moins de 30 ans est un phénomène international apparu dans les années 2010, que la crise sanitaire de 2020 paraît avoir accentué”, rapporte la Drees. “Bien qu’il soit difficile de déterminer les causes de cette détérioration, une hypothèse semble se démarquer, pointant le mésusage des réseaux sociaux et les agressions spécifiques à cette population qui peuvent y avoir lieu”, note-t-elle. Le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder a annoncé le 11 juin un plan pour la santé mentale et la psychiatrie, qui a largement déçu les professionnels de santé.

Ultime opération sauvetage pour le conclave des retraites

Pour éviter l’échec après presque quatre mois de concertation, le conclave des retraites initié par François Bayrou se donne une journée de plus pour conclure, le 23 juin, mais le patronat ne cache pas ses doutes, et l’opposition de gauche demande des comptes au Premier ministre.Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, s’est montrée la plus allante mercredi au lendemain d’une longue séance de négociation, à l’issue de laquelle les désaccords semblaient encore profonds.”La CFDT sera au rendez vous lundi”, a-t-elle indiqué à l’AFP. “Il y a des avancées sociales qu’on doit pouvoir concrétiser notamment pour les +essentiels+” que sont entre autres le sujet des femmes, a-t-elle poursuivi.Mais le patron du Medef Patrick Martin s’est dit plus tôt sur France 2 “très réservé” sur la présence de l’organisation patronale à l’ultime réunion, même s’il doit encore “consulter ses instances”.”Nous n’étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus”, a-t-il estimé, s’opposant à des propositions syndicales qui vont “dans le sens d’une altération du financement” des retraites.”Si le patronat ne vient pas le 23, on saura qui a mis fin aux négociations et ce ne sera pas nous!”, a commenté auprès de l’AFP Cyril Chabanier, patron de la CFTC, qui assène encore: “quand Patrick Martin dit ce matin +on ne bougera pas+, c’est sûr qu’une dernière réunion ne servira à rien”.La CFE-CGC va “rester jusqu’au bout”, a assuré son président François Hommeril sur BFM Business, même si Christelle Thieffinne, négociatrice de ce syndicat, est “pessimiste” pour un accord.- “Lignes écarlates” – La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) devrait revenir lundi à la table des négociations, mais avec des “lignes rouges, voire écarlates”, avait de son côté prévenu Eric Chevée, son représentant, après la longue et infructueuse journée de négociations qui s’est prolongé tard dans la nuit de mardi à mercredi.Dans l’incapacité de se mettre d’accord sur un texte commun, les partenaires sociaux se sont séparés en convenant qu’il reviendrait à Jean-Jacques Marette, l’animateur des discussions, de proposer lundi un texte de synthèse, un “texte de la dernière chance” selon l’expression de Christelle Thieffinne.Parmi toutes les propositions qui pourraient être retenues pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants à l’issue des discussions.Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (1 enfant), ou 23 meilleures années (2 enfants), d’après les indications fournies par les participants.Sur la pénibilité, les termes de l’accord potentiel semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l’instauration d’un compte pénibilité, prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques. Mais le patronat privilégiera-t-il la reconversion au départ anticipé en retraite ?Sur l’âge de départ sans décote, l’accord se ferait autour d’un âge abaissé à 66 ans et demi contre 67 ans. L’âge de départ sans décote est l’âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l’on n’a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172). Il semble acquis que le dispositif des carrières longues soit alors restreint et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l’âge de 21 ans.- CSG, retraités -Pour parvenir à l’équilibre financier en 2030, la CSG serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l’inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.La prime seniors, évoquée en début de semaine par François Bayrou, serait elle enterrée.La réussite ou non de ce conclave est un instant de vérité pour le Premier ministre, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, mercredi sur RTL, même si LFI aura besoin de l’appui d’autres groupes à gauche pour pouvoir techniquement la déposer.”Il faut qu’on mette cette question des retraites derrière, ça fait depuis deux ans qu’on ne parle que de ça”, a plaidé Astrid Panosyan-Bouvet.L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.pgr-lby-grd-bat/alu/dsa

Ultime opération sauvetage pour le conclave des retraites

Pour éviter l’échec après presque quatre mois de concertation, le conclave des retraites initié par François Bayrou se donne une journée de plus pour conclure, le 23 juin, mais le patronat ne cache pas ses doutes, et l’opposition de gauche demande des comptes au Premier ministre.Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, s’est montrée la plus allante mercredi au lendemain d’une longue séance de négociation, à l’issue de laquelle les désaccords semblaient encore profonds.”La CFDT sera au rendez vous lundi”, a-t-elle indiqué à l’AFP. “Il y a des avancées sociales qu’on doit pouvoir concrétiser notamment pour les +essentiels+” que sont entre autres le sujet des femmes, a-t-elle poursuivi.Mais le patron du Medef Patrick Martin s’est dit plus tôt sur France 2 “très réservé” sur la présence de l’organisation patronale à l’ultime réunion, même s’il doit encore “consulter ses instances”.”Nous n’étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus”, a-t-il estimé, s’opposant à des propositions syndicales qui vont “dans le sens d’une altération du financement” des retraites.”Si le patronat ne vient pas le 23, on saura qui a mis fin aux négociations et ce ne sera pas nous!”, a commenté auprès de l’AFP Cyril Chabanier, patron de la CFTC, qui assène encore: “quand Patrick Martin dit ce matin +on ne bougera pas+, c’est sûr qu’une dernière réunion ne servira à rien”.La CFE-CGC va “rester jusqu’au bout”, a assuré son président François Hommeril sur BFM Business, même si Christelle Thieffinne, négociatrice de ce syndicat, est “pessimiste” pour un accord.- “Lignes écarlates” – La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) devrait revenir lundi à la table des négociations, mais avec des “lignes rouges, voire écarlates”, avait de son côté prévenu Eric Chevée, son représentant, après la longue et infructueuse journée de négociations qui s’est prolongé tard dans la nuit de mardi à mercredi.Dans l’incapacité de se mettre d’accord sur un texte commun, les partenaires sociaux se sont séparés en convenant qu’il reviendrait à Jean-Jacques Marette, l’animateur des discussions, de proposer lundi un texte de synthèse, un “texte de la dernière chance” selon l’expression de Christelle Thieffinne.Parmi toutes les propositions qui pourraient être retenues pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants à l’issue des discussions.Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (1 enfant), ou 23 meilleures années (2 enfants), d’après les indications fournies par les participants.Sur la pénibilité, les termes de l’accord potentiel semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l’instauration d’un compte pénibilité, prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques. Mais le patronat privilégiera-t-il la reconversion au départ anticipé en retraite ?Sur l’âge de départ sans décote, l’accord se ferait autour d’un âge abaissé à 66 ans et demi contre 67 ans. L’âge de départ sans décote est l’âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l’on n’a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172). Il semble acquis que le dispositif des carrières longues soit alors restreint et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l’âge de 21 ans.- CSG, retraités -Pour parvenir à l’équilibre financier en 2030, la CSG serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l’inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.La prime seniors, évoquée en début de semaine par François Bayrou, serait elle enterrée.La réussite ou non de ce conclave est un instant de vérité pour le Premier ministre, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, mercredi sur RTL, même si LFI aura besoin de l’appui d’autres groupes à gauche pour pouvoir techniquement la déposer.”Il faut qu’on mette cette question des retraites derrière, ça fait depuis deux ans qu’on ne parle que de ça”, a plaidé Astrid Panosyan-Bouvet.L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.pgr-lby-grd-bat/alu/dsa