Intelligence artificielle: pourquoi certains pays interdisent-ils DeepSeek?

L’irruption du robot conversationnel R1 de la start-up chinoise DeepSeek a stupéfié l’industrie de la tech par sa capacité à égaler ses concurrents américains pour un coût moindre, rebattant les cartes de l’intelligence artificielle (IA).Mais ce chatbot à peine lancé, plusieurs gouvernements ont déjà restreint son utilisation, invoquant des menaces pour la sécurité nationale ou de potentielles fuites d’informations sensibles.L’AFP fait le point sur la situation: – Qui a interdit DeepSeek? -L’Italie est le premier pays à avoir ouvert une enquête sur DeepSeek, à qui elle a interdit de traiter les données d’utilisateurs italiens. En 2023, l’organisme de surveillance italien avait déjà temporairement bloqué le chatbot d’OpenAI dans le pays, ChatGPT, pour des raisons de confidentialité.Après l’Italie, les autorités taïwanaises ont interdit à leurs fonctionnaires et à des infrastructures-clés d’utiliser les applications de la start-up chinoise, invoquant des risques pour “la sécurité nationale de l’information”.Cette décision a été suivie quelques jours plus tard par l’Australie.En Corée du Sud, plusieurs ministères, dont celui qui supervise les relations avec la Corée du Nord, ont bloqué l’accès à DeepSeek sur leurs ordinateurs. Ces mesures de blocage concernent également les “PC militaires”.Aux Etats-Unis, une proposition de loi a été présentée par des parlementaires pour empêcher l’utilisation de DeepSeek – qualifiée d'”entreprise affiliée au Parti communiste chinois” par le représentant Darin LaHood – sur les appareils du gouvernement pour des raisons de cybersécurité.- Que craignent-ils? -Les conditions générales de DeepSeek renferment une section sur la transmission des données personnelles à des tiers, très semblable à celle de ChatGPT, le robot conversationnel de son rival américain OpenAI.Mais “en Chine, lorsque le gouvernement demande l’accès aux données des utilisateurs, les entreprises sont légalement tenues de les fournir”, relève Youm Heung-youl, enseignant et spécialiste de la sécurité des données à l’université Soonchunhyang en Corée du Sud.Selon la politique de confidentialité de DeepSeek, la start-up chinoise collecte également des informations sur “les frappes au clavier”, c’est-à-dire toute interaction qu’un utilisateur effectue avec une touche de son clavier.Pékin affirme pour sa part que le gouvernement chinois “n’exigera jamais des entreprises ou des individus qu’ils collectent ou stockent illégalement des données”.La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une “politisation des questions économiques, commerciales et technologiques”.- Des inquiétudes justifiées? -La décision de la Corée du Sud de restreindre l’utilisation de DeepSeek répond à de “véritables inquiétudes”, mais témoigne également de “leur réflexe de suivre la ligne des Etats-Unis”, souligne Vladimir Tikhonov, professeur d’études coréennes à l’université d’Oslo. Les Etats-Unis sont un partenaire clé de la Corée du Sud, où sont stationnés des dizaines de milliers de soldats américains pour la protéger de son voisin du Nord.Selon M. Tikhonov, Séoul “ne peut pas opérer seule dans une situation de guerre à grande échelle. On s’attend donc plus ou moins à ce qu’elle suive les directives de l’armée américaine en matière de cybersécurité”.Mais, note-t-il, “aucune grande entreprise de la tech n’est politiquement neutre”. “Google stocke les données relatives à l’historique de navigation et il est naïf de penser qu’elles ne sont pas partagées avec des agences gouvernementales lorsqu’elles en font la demande”, poursuit le professeur.Il reconnaît toutefois que la collaboration des grandes entreprises de la tech avec les autorités chinoises est probablement “plus approfondie”.- DeepSeek, une surprise? -“DeepSeek a été lancé en mai 2023, et une chose pareille ne peut pas émerger du jour au lendemain”, estime Park Seung-chan, professeur d’économie chinoise à l’université sud-coréenne de Yongin.Pour les experts, DeepSeek a notamment vu le jour grâce aux investissements massifs de la Chine ces dernières années dans la recherche et le développement. Selon les données de la Chambre de commerce sud-coréenne, la Chine se classe au deuxième rang mondial des investisseurs en recherche et développement, tout juste derrière les Etats-Unis.”Je vois (l’irruption du robot conversationnel R1, ndlr) comme un coup calculé qui a été préparé avant l’ère Trump, et nous devrions prêter attention aux deuxième et troisième vagues de DeepSeek”, avertit M. Park.- Quelles leçons? -DeepSeek dit avoir utilisé des puces H800, moins performantes que d’autres modèles mais autorisées pour l’exportation vers la Chine jusqu’à fin 2023.”Si DeepSeek a réellement utilisé des H800, cela signifie que même sans semi-conducteurs dernier cri, des résultats semblables pourraient être obtenus avec des semi-conducteurs standard, tant que le logiciel est bon”, explique Park Ki-soon, professeur à l’université Sungkyunkwan en Corée du Sud.De quoi mettre sens dessus dessous l’industrie des semi-conducteurs, dont la Corée du Sud et Taïwan sont à la pointe.”Des pays comme les Etats-Unis et la Chine investissent des ressources et des talents considérables dans le développement de logiciels”, souligne Park Ki-soon, pour qui DeepSeek est la preuve que tous les gouvernements devraient davantage soutenir ce secteur.

Intelligence artificielle: pourquoi certains pays interdisent-ils DeepSeek?

L’irruption du robot conversationnel R1 de la start-up chinoise DeepSeek a stupéfié l’industrie de la tech par sa capacité à égaler ses concurrents américains pour un coût moindre, rebattant les cartes de l’intelligence artificielle (IA).Mais ce chatbot à peine lancé, plusieurs gouvernements ont déjà restreint son utilisation, invoquant des menaces pour la sécurité nationale ou de potentielles fuites d’informations sensibles.L’AFP fait le point sur la situation: – Qui a interdit DeepSeek? -L’Italie est le premier pays à avoir ouvert une enquête sur DeepSeek, à qui elle a interdit de traiter les données d’utilisateurs italiens. En 2023, l’organisme de surveillance italien avait déjà temporairement bloqué le chatbot d’OpenAI dans le pays, ChatGPT, pour des raisons de confidentialité.Après l’Italie, les autorités taïwanaises ont interdit à leurs fonctionnaires et à des infrastructures-clés d’utiliser les applications de la start-up chinoise, invoquant des risques pour “la sécurité nationale de l’information”.Cette décision a été suivie quelques jours plus tard par l’Australie.En Corée du Sud, plusieurs ministères, dont celui qui supervise les relations avec la Corée du Nord, ont bloqué l’accès à DeepSeek sur leurs ordinateurs. Ces mesures de blocage concernent également les “PC militaires”.Aux Etats-Unis, une proposition de loi a été présentée par des parlementaires pour empêcher l’utilisation de DeepSeek – qualifiée d'”entreprise affiliée au Parti communiste chinois” par le représentant Darin LaHood – sur les appareils du gouvernement pour des raisons de cybersécurité.- Que craignent-ils? -Les conditions générales de DeepSeek renferment une section sur la transmission des données personnelles à des tiers, très semblable à celle de ChatGPT, le robot conversationnel de son rival américain OpenAI.Mais “en Chine, lorsque le gouvernement demande l’accès aux données des utilisateurs, les entreprises sont légalement tenues de les fournir”, relève Youm Heung-youl, enseignant et spécialiste de la sécurité des données à l’université Soonchunhyang en Corée du Sud.Selon la politique de confidentialité de DeepSeek, la start-up chinoise collecte également des informations sur “les frappes au clavier”, c’est-à-dire toute interaction qu’un utilisateur effectue avec une touche de son clavier.Pékin affirme pour sa part que le gouvernement chinois “n’exigera jamais des entreprises ou des individus qu’ils collectent ou stockent illégalement des données”.La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une “politisation des questions économiques, commerciales et technologiques”.- Des inquiétudes justifiées? -La décision de la Corée du Sud de restreindre l’utilisation de DeepSeek répond à de “véritables inquiétudes”, mais témoigne également de “leur réflexe de suivre la ligne des Etats-Unis”, souligne Vladimir Tikhonov, professeur d’études coréennes à l’université d’Oslo. Les Etats-Unis sont un partenaire clé de la Corée du Sud, où sont stationnés des dizaines de milliers de soldats américains pour la protéger de son voisin du Nord.Selon M. Tikhonov, Séoul “ne peut pas opérer seule dans une situation de guerre à grande échelle. On s’attend donc plus ou moins à ce qu’elle suive les directives de l’armée américaine en matière de cybersécurité”.Mais, note-t-il, “aucune grande entreprise de la tech n’est politiquement neutre”. “Google stocke les données relatives à l’historique de navigation et il est naïf de penser qu’elles ne sont pas partagées avec des agences gouvernementales lorsqu’elles en font la demande”, poursuit le professeur.Il reconnaît toutefois que la collaboration des grandes entreprises de la tech avec les autorités chinoises est probablement “plus approfondie”.- DeepSeek, une surprise? -“DeepSeek a été lancé en mai 2023, et une chose pareille ne peut pas émerger du jour au lendemain”, estime Park Seung-chan, professeur d’économie chinoise à l’université sud-coréenne de Yongin.Pour les experts, DeepSeek a notamment vu le jour grâce aux investissements massifs de la Chine ces dernières années dans la recherche et le développement. Selon les données de la Chambre de commerce sud-coréenne, la Chine se classe au deuxième rang mondial des investisseurs en recherche et développement, tout juste derrière les Etats-Unis.”Je vois (l’irruption du robot conversationnel R1, ndlr) comme un coup calculé qui a été préparé avant l’ère Trump, et nous devrions prêter attention aux deuxième et troisième vagues de DeepSeek”, avertit M. Park.- Quelles leçons? -DeepSeek dit avoir utilisé des puces H800, moins performantes que d’autres modèles mais autorisées pour l’exportation vers la Chine jusqu’à fin 2023.”Si DeepSeek a réellement utilisé des H800, cela signifie que même sans semi-conducteurs dernier cri, des résultats semblables pourraient être obtenus avec des semi-conducteurs standard, tant que le logiciel est bon”, explique Park Ki-soon, professeur à l’université Sungkyunkwan en Corée du Sud.De quoi mettre sens dessus dessous l’industrie des semi-conducteurs, dont la Corée du Sud et Taïwan sont à la pointe.”Des pays comme les Etats-Unis et la Chine investissent des ressources et des talents considérables dans le développement de logiciels”, souligne Park Ki-soon, pour qui DeepSeek est la preuve que tous les gouvernements devraient davantage soutenir ce secteur.

Intelligence artificielle: pourquoi certains pays interdisent-ils DeepSeek?

L’irruption du robot conversationnel R1 de la start-up chinoise DeepSeek a stupéfié l’industrie de la tech par sa capacité à égaler ses concurrents américains pour un coût moindre, rebattant les cartes de l’intelligence artificielle (IA).Mais ce chatbot à peine lancé, plusieurs gouvernements ont déjà restreint son utilisation, invoquant des menaces pour la sécurité nationale ou de potentielles fuites d’informations sensibles.L’AFP fait le point sur la situation: – Qui a interdit DeepSeek? -L’Italie est le premier pays à avoir ouvert une enquête sur DeepSeek, à qui elle a interdit de traiter les données d’utilisateurs italiens. En 2023, l’organisme de surveillance italien avait déjà temporairement bloqué le chatbot d’OpenAI dans le pays, ChatGPT, pour des raisons de confidentialité.Après l’Italie, les autorités taïwanaises ont interdit à leurs fonctionnaires et à des infrastructures-clés d’utiliser les applications de la start-up chinoise, invoquant des risques pour “la sécurité nationale de l’information”.Cette décision a été suivie quelques jours plus tard par l’Australie.En Corée du Sud, plusieurs ministères, dont celui qui supervise les relations avec la Corée du Nord, ont bloqué l’accès à DeepSeek sur leurs ordinateurs. Ces mesures de blocage concernent également les “PC militaires”.Aux Etats-Unis, une proposition de loi a été présentée par des parlementaires pour empêcher l’utilisation de DeepSeek – qualifiée d'”entreprise affiliée au Parti communiste chinois” par le représentant Darin LaHood – sur les appareils du gouvernement pour des raisons de cybersécurité.- Que craignent-ils? -Les conditions générales de DeepSeek renferment une section sur la transmission des données personnelles à des tiers, très semblable à celle de ChatGPT, le robot conversationnel de son rival américain OpenAI.Mais “en Chine, lorsque le gouvernement demande l’accès aux données des utilisateurs, les entreprises sont légalement tenues de les fournir”, relève Youm Heung-youl, enseignant et spécialiste de la sécurité des données à l’université Soonchunhyang en Corée du Sud.Selon la politique de confidentialité de DeepSeek, la start-up chinoise collecte également des informations sur “les frappes au clavier”, c’est-à-dire toute interaction qu’un utilisateur effectue avec une touche de son clavier.Pékin affirme pour sa part que le gouvernement chinois “n’exigera jamais des entreprises ou des individus qu’ils collectent ou stockent illégalement des données”.La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une “politisation des questions économiques, commerciales et technologiques”.- Des inquiétudes justifiées? -La décision de la Corée du Sud de restreindre l’utilisation de DeepSeek répond à de “véritables inquiétudes”, mais témoigne également de “leur réflexe de suivre la ligne des Etats-Unis”, souligne Vladimir Tikhonov, professeur d’études coréennes à l’université d’Oslo. Les Etats-Unis sont un partenaire clé de la Corée du Sud, où sont stationnés des dizaines de milliers de soldats américains pour la protéger de son voisin du Nord.Selon M. Tikhonov, Séoul “ne peut pas opérer seule dans une situation de guerre à grande échelle. On s’attend donc plus ou moins à ce qu’elle suive les directives de l’armée américaine en matière de cybersécurité”.Mais, note-t-il, “aucune grande entreprise de la tech n’est politiquement neutre”. “Google stocke les données relatives à l’historique de navigation et il est naïf de penser qu’elles ne sont pas partagées avec des agences gouvernementales lorsqu’elles en font la demande”, poursuit le professeur.Il reconnaît toutefois que la collaboration des grandes entreprises de la tech avec les autorités chinoises est probablement “plus approfondie”.- DeepSeek, une surprise? -“DeepSeek a été lancé en mai 2023, et une chose pareille ne peut pas émerger du jour au lendemain”, estime Park Seung-chan, professeur d’économie chinoise à l’université sud-coréenne de Yongin.Pour les experts, DeepSeek a notamment vu le jour grâce aux investissements massifs de la Chine ces dernières années dans la recherche et le développement. Selon les données de la Chambre de commerce sud-coréenne, la Chine se classe au deuxième rang mondial des investisseurs en recherche et développement, tout juste derrière les Etats-Unis.”Je vois (l’irruption du robot conversationnel R1, ndlr) comme un coup calculé qui a été préparé avant l’ère Trump, et nous devrions prêter attention aux deuxième et troisième vagues de DeepSeek”, avertit M. Park.- Quelles leçons? -DeepSeek dit avoir utilisé des puces H800, moins performantes que d’autres modèles mais autorisées pour l’exportation vers la Chine jusqu’à fin 2023.”Si DeepSeek a réellement utilisé des H800, cela signifie que même sans semi-conducteurs dernier cri, des résultats semblables pourraient être obtenus avec des semi-conducteurs standard, tant que le logiciel est bon”, explique Park Ki-soon, professeur à l’université Sungkyunkwan en Corée du Sud.De quoi mettre sens dessus dessous l’industrie des semi-conducteurs, dont la Corée du Sud et Taïwan sont à la pointe.”Des pays comme les Etats-Unis et la Chine investissent des ressources et des talents considérables dans le développement de logiciels”, souligne Park Ki-soon, pour qui DeepSeek est la preuve que tous les gouvernements devraient davantage soutenir ce secteur.

Intelligence artificielle: pourquoi certains pays interdisent-ils DeepSeek?

L’irruption du robot conversationnel R1 de la start-up chinoise DeepSeek a stupéfié l’industrie de la tech par sa capacité à égaler ses concurrents américains pour un coût moindre, rebattant les cartes de l’intelligence artificielle (IA).Mais ce chatbot à peine lancé, plusieurs gouvernements ont déjà restreint son utilisation, invoquant des menaces pour la sécurité nationale ou de potentielles fuites d’informations sensibles.L’AFP fait le point sur la situation: – Qui a interdit DeepSeek? -L’Italie est le premier pays à avoir ouvert une enquête sur DeepSeek, à qui elle a interdit de traiter les données d’utilisateurs italiens. En 2023, l’organisme de surveillance italien avait déjà temporairement bloqué le chatbot d’OpenAI dans le pays, ChatGPT, pour des raisons de confidentialité.Après l’Italie, les autorités taïwanaises ont interdit à leurs fonctionnaires et à des infrastructures-clés d’utiliser les applications de la start-up chinoise, invoquant des risques pour “la sécurité nationale de l’information”.Cette décision a été suivie quelques jours plus tard par l’Australie.En Corée du Sud, plusieurs ministères, dont celui qui supervise les relations avec la Corée du Nord, ont bloqué l’accès à DeepSeek sur leurs ordinateurs. Ces mesures de blocage concernent également les “PC militaires”.Aux Etats-Unis, une proposition de loi a été présentée par des parlementaires pour empêcher l’utilisation de DeepSeek – qualifiée d'”entreprise affiliée au Parti communiste chinois” par le représentant Darin LaHood – sur les appareils du gouvernement pour des raisons de cybersécurité.- Que craignent-ils? -Les conditions générales de DeepSeek renferment une section sur la transmission des données personnelles à des tiers, très semblable à celle de ChatGPT, le robot conversationnel de son rival américain OpenAI.Mais “en Chine, lorsque le gouvernement demande l’accès aux données des utilisateurs, les entreprises sont légalement tenues de les fournir”, relève Youm Heung-youl, enseignant et spécialiste de la sécurité des données à l’université Soonchunhyang en Corée du Sud.Selon la politique de confidentialité de DeepSeek, la start-up chinoise collecte également des informations sur “les frappes au clavier”, c’est-à-dire toute interaction qu’un utilisateur effectue avec une touche de son clavier.Pékin affirme pour sa part que le gouvernement chinois “n’exigera jamais des entreprises ou des individus qu’ils collectent ou stockent illégalement des données”.La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une “politisation des questions économiques, commerciales et technologiques”.- Des inquiétudes justifiées? -La décision de la Corée du Sud de restreindre l’utilisation de DeepSeek répond à de “véritables inquiétudes”, mais témoigne également de “leur réflexe de suivre la ligne des Etats-Unis”, souligne Vladimir Tikhonov, professeur d’études coréennes à l’université d’Oslo. Les Etats-Unis sont un partenaire clé de la Corée du Sud, où sont stationnés des dizaines de milliers de soldats américains pour la protéger de son voisin du Nord.Selon M. Tikhonov, Séoul “ne peut pas opérer seule dans une situation de guerre à grande échelle. On s’attend donc plus ou moins à ce qu’elle suive les directives de l’armée américaine en matière de cybersécurité”.Mais, note-t-il, “aucune grande entreprise de la tech n’est politiquement neutre”. “Google stocke les données relatives à l’historique de navigation et il est naïf de penser qu’elles ne sont pas partagées avec des agences gouvernementales lorsqu’elles en font la demande”, poursuit le professeur.Il reconnaît toutefois que la collaboration des grandes entreprises de la tech avec les autorités chinoises est probablement “plus approfondie”.- DeepSeek, une surprise? -“DeepSeek a été lancé en mai 2023, et une chose pareille ne peut pas émerger du jour au lendemain”, estime Park Seung-chan, professeur d’économie chinoise à l’université sud-coréenne de Yongin.Pour les experts, DeepSeek a notamment vu le jour grâce aux investissements massifs de la Chine ces dernières années dans la recherche et le développement. Selon les données de la Chambre de commerce sud-coréenne, la Chine se classe au deuxième rang mondial des investisseurs en recherche et développement, tout juste derrière les Etats-Unis.”Je vois (l’irruption du robot conversationnel R1, ndlr) comme un coup calculé qui a été préparé avant l’ère Trump, et nous devrions prêter attention aux deuxième et troisième vagues de DeepSeek”, avertit M. Park.- Quelles leçons? -DeepSeek dit avoir utilisé des puces H800, moins performantes que d’autres modèles mais autorisées pour l’exportation vers la Chine jusqu’à fin 2023.”Si DeepSeek a réellement utilisé des H800, cela signifie que même sans semi-conducteurs dernier cri, des résultats semblables pourraient être obtenus avec des semi-conducteurs standard, tant que le logiciel est bon”, explique Park Ki-soon, professeur à l’université Sungkyunkwan en Corée du Sud.De quoi mettre sens dessus dessous l’industrie des semi-conducteurs, dont la Corée du Sud et Taïwan sont à la pointe.”Des pays comme les Etats-Unis et la Chine investissent des ressources et des talents considérables dans le développement de logiciels”, souligne Park Ki-soon, pour qui DeepSeek est la preuve que tous les gouvernements devraient davantage soutenir ce secteur.

Trump lance des sanctions contre la CPI, Israël s’en félicite

Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale, accusée d’avoir “engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël”, qui s’en est “félicité” vendredi.Dans un communiqué sur X, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a assuré que la CPI poursuivait “de façon agressive les dirigeants élus d’Israël, la seule démocratie au Moyen-Orient”. Selon lui, la Cour n’a aucune légitimité dans la mesure où Israël et les Etats-Unis ne sont “pas membres de la CPI”. Le Conseil européen a en revanche qualifié le décret américain de “menace” pour l’indépendance de l’institution judiciaire internationale. “Sanctionner la CPI menace l’indépendance de la Cour et mine l’ensemble du système de justice internationale”, a déclaré sur X Antonio Costa, qui préside l’instance représentant les dirigeants des 27.Le texte, diffusé jeudi par la Maison Blanche, interdit l’entrée aux Etats-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de la CPI.Le décret prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux Etats-Unis par ces mêmes personnes.Les noms des individus visés n’ont pas été rendus publics dans l’immédiat. De précédentes sanctions prises par le précédent gouvernement Trump en 2020 avaient visé Fatou Bensouda, alors procureure de la Cour.Selon le texte diffusé par la Maison Blanche, la CPI a “engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël”, des références aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et de militaires israéliens dans la bande de Gaza.- “Regrets” des Pays-Bas -Les Pays-Bas, qui abritent la Cour pénale internationale, ont fait part de leurs “regrets” après l’annonce du décret.”Le travail de la Cour est essentiel pour le combat contre l’impunité”, a soutenu le ministre néerlandais des Affaires étrangères Caspar Veldkamp sur le réseau social X.Les républicains américains et de nombreux démocrates s’étaient indignés de l’émission d’un mandat d’arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, reçu mardi par le président américain, ainsi que contre l’ancien ministre de la Défense israélien Yoav Gallant.Ses juges ont estimé qu’il y avait des “motifs raisonnables” de soupçonner les deux hommes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour la guerre à Gaza, qui a suivi l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.Benjamin Netanyahu avait qualifié la décision d’antisémite, tandis que l’ancien président américain, le démocrate Joe Biden, avait qualifié de “scandaleux” les mandats d’arrêt contre les Israéliens.Ni les Etats-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI, une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre.Fondée en 2002, la Cour établie à La Haye compte aujourd’hui 124 Etats membres et n’a prononcé depuis sa création qu’une poignée de condamnations.La décision de Donald Trump est annoncée peu après qu’il a provoqué une commotion internationale en déclarant que les Etats-Unis allaient prendre possession de la bande de Gaza et en assurer le développement économique et immobilier, tandis que les Palestiniens qui y résident seraient déplacés, dans des conditions qu’il n’a pas précisées, vers un ou plusieurs pays voisins.

Trump lance des sanctions contre la CPI, Israël s’en félicite

Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale, accusée d’avoir “engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël”, qui s’en est “félicité” vendredi.Dans un communiqué sur X, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a assuré que la CPI poursuivait “de façon agressive les dirigeants élus d’Israël, la seule démocratie au Moyen-Orient”. Selon lui, la Cour n’a aucune légitimité dans la mesure où Israël et les Etats-Unis ne sont “pas membres de la CPI”. Le Conseil européen a en revanche qualifié le décret américain de “menace” pour l’indépendance de l’institution judiciaire internationale. “Sanctionner la CPI menace l’indépendance de la Cour et mine l’ensemble du système de justice internationale”, a déclaré sur X Antonio Costa, qui préside l’instance représentant les dirigeants des 27.Le texte, diffusé jeudi par la Maison Blanche, interdit l’entrée aux Etats-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de la CPI.Le décret prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux Etats-Unis par ces mêmes personnes.Les noms des individus visés n’ont pas été rendus publics dans l’immédiat. De précédentes sanctions prises par le précédent gouvernement Trump en 2020 avaient visé Fatou Bensouda, alors procureure de la Cour.Selon le texte diffusé par la Maison Blanche, la CPI a “engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël”, des références aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et de militaires israéliens dans la bande de Gaza.- “Regrets” des Pays-Bas -Les Pays-Bas, qui abritent la Cour pénale internationale, ont fait part de leurs “regrets” après l’annonce du décret.”Le travail de la Cour est essentiel pour le combat contre l’impunité”, a soutenu le ministre néerlandais des Affaires étrangères Caspar Veldkamp sur le réseau social X.Les républicains américains et de nombreux démocrates s’étaient indignés de l’émission d’un mandat d’arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, reçu mardi par le président américain, ainsi que contre l’ancien ministre de la Défense israélien Yoav Gallant.Ses juges ont estimé qu’il y avait des “motifs raisonnables” de soupçonner les deux hommes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour la guerre à Gaza, qui a suivi l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.Benjamin Netanyahu avait qualifié la décision d’antisémite, tandis que l’ancien président américain, le démocrate Joe Biden, avait qualifié de “scandaleux” les mandats d’arrêt contre les Israéliens.Ni les Etats-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI, une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre.Fondée en 2002, la Cour établie à La Haye compte aujourd’hui 124 Etats membres et n’a prononcé depuis sa création qu’une poignée de condamnations.La décision de Donald Trump est annoncée peu après qu’il a provoqué une commotion internationale en déclarant que les Etats-Unis allaient prendre possession de la bande de Gaza et en assurer le développement économique et immobilier, tandis que les Palestiniens qui y résident seraient déplacés, dans des conditions qu’il n’a pas précisées, vers un ou plusieurs pays voisins.

Richard Ferrand, le dernier grognard de Macron près de devenir Sage

Il se serait imaginé “éteindre la lumière” des quinquennats d’Emmanuel Macron comme Premier ministre, mais Richard Ferrand, fidèle d’entre les fidèles du chef de l’Etat, va concourir pour la direction du Conseil constitutionnel. Une consécration pour cet ex-président de l’Assemblée issu de la gauche, resté un influent entremetteur politique.Vendredi 13 décembre 2024, 10H30, un nom s’affiche sur le téléphone de Richard Ferrand: François Bayrou. “Richard, il nous faut nous voir”, souffle le patron du MoDem, à peine sorti du bureau d’Emmanuel Macron où il tente d’arracher sa nomination comme Premier ministre.Pourquoi, en plein bras de fer, M. Bayrou passe-t-il une heure à écumer sa colère dans un appartement de la rive gauche de Paris ? Car il sait Richard Ferrand l’un des rares capables de décoder la psyché élyséenne, après dix années à cotoyer Emmanuel Macron. “Il a un positionnement unique auprès du président qui est de pouvoir vraiment tout lui dire, sans filtre, et le président l’écoute pour de vrai. Ce lien-là je ne l’ai jamais vu s’éteindre”, témoigne l’ancien ministre Stanislas Guerini.Un poids que M. Ferrand, 62 ans, s’emploie à minimiser auprès de ses interlocuteurs, faisant valoir qu’il y avait “des sujets sur lesquels” il pouvait “emporter la conviction” du président. “D’autres, ce sont des bouteilles à la mer”, s’amuse-t-il.Sans mandat électif depuis 2022, désormais à la tête d’une société de conseil, M. Ferrand n’en conserve pas moins un pied en politique, au point d’être maintes fois cité pour Matignon. Il est aperçu devisant avec François Hollande devant Notre-Dame le jour de la réouverture, à une table de restaurant avec les ex-ministres Eric Dupond-Moretti et Olivier Dussopt, tandis que fuitent des bribes de ses échanges avec Nicolas Sarkozy…Et cet adepte de la formule ciselée, amateur de bonne chère et de rugby, d’ironiser sur le taux de remplissage de sa messagerie à l’heure des remaniements, ou sur les floraisons de mots doux – et intéressés – qu’on lui susurre à l’adresse du président, y compris d’opposants notoires. – Garant -Du commando originel qui a contribué à amener M. Macron au pouvoir en 2017, beaucoup ont pris le large, usés, déçus voire balayés par les affres de la politique. Mais Richard Ferrand, qui végétait au mitan des années 2010 dans le marais des députés socialistes avant d’être propulsé sur le devant de la scène par l’aventure macroniste, est arrimé dans la garde rapprochée. Y compris après sa défaite aux législatives de 2022, après dix ans de mandat dans le Finistère où cet Aveyronnais d’origine avait jeté l’ancre. Y compris aussi après avoir essuyé dès l’été 2017, tout juste nommé ministre de la Cohésion des territoires, une tempête judiciaire avec le dossier des Mutuelles de Bretagne. Mis en examen pour “prise illégale d’intérêts”, il a vu le feuilleton se clore en octobre 2022, la Cour de cassation confirmant la prescription de faits que M. Ferrand estime de toutes façons “pas établis”.Père de deux jeunes filles et d’un fils plus âgé issu d’un premier mariage, cet ancien journaliste et dirigeant d’une agence de graphisme s’est souvent dit meurtri par cette affaire. Cela l’a aussi amené à réserver sa réponse pour se porter candidat à la présidence du Conseil constitutionnel. Pas tant une question d’envie: comment refuser de s’inscrire dans les pas de Laurent Fabius et Jean-Louis Debré, qui furent également ses prédécesseurs à la présidence de l’Assemblée ? Une manière aussi de se poser en garant des institutions en cas d’arrivée de forces populistes à l’Elysée en 2027.C’est lundi qu’Emmanuel Macron devrait proposer son nom pour la présidence du conseil constitutionnel, en même temps que Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher désigneront deux autres de ses membres. Ses ennuis passés pourraient-ils amener députés et sénateurs à rejeter la candidature de M. Ferrand ?”Je pense qu’il prend une banane à la fin”, prédit une ancienne ministre, notant que l’ombre portée d’Emmanuel Macron ne représentait guère un avantage. L’adversité pourrait-elle même venir de son camp, où la page Macron commence à se tourner, avec la prise de contrôle du parti par Gabriel Attal ? Visant notamment M. Ferrand, l’entourage de l’ex-Premier ministre avait d’ailleurs moqué l’an dernier dans la presse l’influence des “boomers” qui voudraient faire de la Ve République un “Ehpad”. A l’inverse, un cadre de la majorité fait valoir l’expérience au Perchoir (2018-2022) de M. Ferrand “qui a plutôt donné le sentiment de respecter chacun”. Avant de tempérer: “Comme on est dans un moment politique où tout le monde veut faire la peau de tout le monde, on ne sait pas”.

Richard Ferrand, le dernier grognard de Macron près de devenir Sage

Il se serait imaginé “éteindre la lumière” des quinquennats d’Emmanuel Macron comme Premier ministre, mais Richard Ferrand, fidèle d’entre les fidèles du chef de l’Etat, va concourir pour la direction du Conseil constitutionnel. Une consécration pour cet ex-président de l’Assemblée issu de la gauche, resté un influent entremetteur politique.Vendredi 13 décembre 2024, 10H30, un nom s’affiche sur le téléphone de Richard Ferrand: François Bayrou. “Richard, il nous faut nous voir”, souffle le patron du MoDem, à peine sorti du bureau d’Emmanuel Macron où il tente d’arracher sa nomination comme Premier ministre.Pourquoi, en plein bras de fer, M. Bayrou passe-t-il une heure à écumer sa colère dans un appartement de la rive gauche de Paris ? Car il sait Richard Ferrand l’un des rares capables de décoder la psyché élyséenne, après dix années à cotoyer Emmanuel Macron. “Il a un positionnement unique auprès du président qui est de pouvoir vraiment tout lui dire, sans filtre, et le président l’écoute pour de vrai. Ce lien-là je ne l’ai jamais vu s’éteindre”, témoigne l’ancien ministre Stanislas Guerini.Un poids que M. Ferrand, 62 ans, s’emploie à minimiser auprès de ses interlocuteurs, faisant valoir qu’il y avait “des sujets sur lesquels” il pouvait “emporter la conviction” du président. “D’autres, ce sont des bouteilles à la mer”, s’amuse-t-il.Sans mandat électif depuis 2022, désormais à la tête d’une société de conseil, M. Ferrand n’en conserve pas moins un pied en politique, au point d’être maintes fois cité pour Matignon. Il est aperçu devisant avec François Hollande devant Notre-Dame le jour de la réouverture, à une table de restaurant avec les ex-ministres Eric Dupond-Moretti et Olivier Dussopt, tandis que fuitent des bribes de ses échanges avec Nicolas Sarkozy…Et cet adepte de la formule ciselée, amateur de bonne chère et de rugby, d’ironiser sur le taux de remplissage de sa messagerie à l’heure des remaniements, ou sur les floraisons de mots doux – et intéressés – qu’on lui susurre à l’adresse du président, y compris d’opposants notoires. – Garant -Du commando originel qui a contribué à amener M. Macron au pouvoir en 2017, beaucoup ont pris le large, usés, déçus voire balayés par les affres de la politique. Mais Richard Ferrand, qui végétait au mitan des années 2010 dans le marais des députés socialistes avant d’être propulsé sur le devant de la scène par l’aventure macroniste, est arrimé dans la garde rapprochée. Y compris après sa défaite aux législatives de 2022, après dix ans de mandat dans le Finistère où cet Aveyronnais d’origine avait jeté l’ancre. Y compris aussi après avoir essuyé dès l’été 2017, tout juste nommé ministre de la Cohésion des territoires, une tempête judiciaire avec le dossier des Mutuelles de Bretagne. Mis en examen pour “prise illégale d’intérêts”, il a vu le feuilleton se clore en octobre 2022, la Cour de cassation confirmant la prescription de faits que M. Ferrand estime de toutes façons “pas établis”.Père de deux jeunes filles et d’un fils plus âgé issu d’un premier mariage, cet ancien journaliste et dirigeant d’une agence de graphisme s’est souvent dit meurtri par cette affaire. Cela l’a aussi amené à réserver sa réponse pour se porter candidat à la présidence du Conseil constitutionnel. Pas tant une question d’envie: comment refuser de s’inscrire dans les pas de Laurent Fabius et Jean-Louis Debré, qui furent également ses prédécesseurs à la présidence de l’Assemblée ? Une manière aussi de se poser en garant des institutions en cas d’arrivée de forces populistes à l’Elysée en 2027.C’est lundi qu’Emmanuel Macron devrait proposer son nom pour la présidence du conseil constitutionnel, en même temps que Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher désigneront deux autres de ses membres. Ses ennuis passés pourraient-ils amener députés et sénateurs à rejeter la candidature de M. Ferrand ?”Je pense qu’il prend une banane à la fin”, prédit une ancienne ministre, notant que l’ombre portée d’Emmanuel Macron ne représentait guère un avantage. L’adversité pourrait-elle même venir de son camp, où la page Macron commence à se tourner, avec la prise de contrôle du parti par Gabriel Attal ? Visant notamment M. Ferrand, l’entourage de l’ex-Premier ministre avait d’ailleurs moqué l’an dernier dans la presse l’influence des “boomers” qui voudraient faire de la Ve République un “Ehpad”. A l’inverse, un cadre de la majorité fait valoir l’expérience au Perchoir (2018-2022) de M. Ferrand “qui a plutôt donné le sentiment de respecter chacun”. Avant de tempérer: “Comme on est dans un moment politique où tout le monde veut faire la peau de tout le monde, on ne sait pas”.