Au Vatican, un premier pèlerinage LGBT+ pour plus de diversité dans l’Eglise

Une première au Vatican: un millier de catholiques LGBT+ et leurs proches effectuent ce weekend un pèlerinage dans le cadre de l'”Année sainte”, un “signal important” vers davantage de diversité dans l’Eglise catholique.Ils sont plus de 1.400, originaires d’une vingtaine de pays à avoir répondu à l’invitation de l’association italienne “La Tenda di Gionata” (La tente de Jonathan) pour participer à l’année jubilaire de l’Eglise, organisée tous les 25 ans.Aucune audience privée n’a eu lieu avec le pape Léon XIV. Mais si des groupes LGBT+ se sont déjà rendus au Vatican, c’est la première fois qu’un tel pèlerinage est inscrit au calendrier officiel du Jubilé.Yveline Behets, femme transgenre de 68 ans venue de Bruxelles, a parcouru 130 km à pied avec une trentaine de personnes LGBT+ le long de la Via Francigena pour rejoindre Rome.Devant les “difficultés relationnelles et culturelles” au sein du milieu catholique où elle ne se sent “pas toujours reconnue”, elle attend que l’Eglise accorde plus de place à “la pluralité”.”Il ne faut pas se tromper sur le mot accueil: nous ne sommes pas des étrangers accueillis exceptionnellement ou plus régulièrement, nous faisons partie de la même famille”, souligne-t-elle, vêtue d’un T-shirt blanc portant les couleurs de l’arc-en-ciel.L’Eglise est comparable à “une montagne que l’on grimpe et il y a plusieurs versants”. “On ne voit pas les choses toujours de la même manière mais c’est comme ça et c’est très heureux.”- “Méconnaissance” -Derrière une croix aux couleurs de l’arc-en-ciel, les participants ont remonté samedi après-midi la principale artère menant au Vatican pour franchir la “Porte sainte” de l’imposante basilique Saint-Pierre.Dans la matinée, des centaines d’entre eux ont participé à une messe présidée par le vice-président de la conférence épiscopale italienne à la Chiesa del Gesu, en plein centre de Rome, après une une veillée de prière vendredi ponctuée de témoignages.”C’est un signal vraiment important pour nous de se sentir plus inclus” dans l’Église, confie à l’AFP Hugo, franco-québécois de 35 ans, qui préfère taire son nom de famille pour des raisons de confidentialité.Il espère que ce signal “permettra à des gens qui sont un peu mi-figue, mi-raisin, de s’autoriser à être plus accueillants envers les homosexuels au sein de l’Église”.Mais dans une institution deux fois millénaire dont le catéchisme considère les actes homosexuels comme “intrinsèquement désordonnés”, la route est encore longue.”Il y a des peurs et une forme de méconnaissance concernant la vie des homosexuels”, déplore-t-il.”Si tout le monde rencontrait tout le monde, je pense qu’il y aurait beaucoup de murs qui tomberaient.”Selon lui, “il reste des blocages”, notamment pour les couples pour lesquels “l’accès aux sacrements est remis en question”.- “Former les éducateurs” -De son élection en 2013 à sa mort en avril, le pape François, ardent défenseur d’une Eglise ouverte à “tous, tous, tous”, a multiplié les gestes d’accueil envers la communauté LGBT, sans pour autant faire évoluer la doctrine.Sa décision fin 2023 d’ouvrir les bénédictions aux couples de même sexe a provoqué une levée de boucliers dans les milieux conservateurs, notamment en Afrique.Quelle décision prendra son successeur américain, jusqu’ici très discret sur la question?Pour Beatrice Sarti, une Italienne de 60 ans venue accompagner son fils homosexuel, “il reste encore beaucoup à faire”, à commencer par le changement de mentalités.”Beaucoup de nos enfants ne vont plus à l’église (…) parce qu’on leur a fait sentir qu’ils ont tort. Cela doit absolument changer”, explique cette femme originaire de Bologne (Nord), également membre du comité de La Tenda di Gionata.”Le plus urgent serait de former les éducateurs, les séminaires, les prêtres et les évêques, en commençant par le bas, le catéchisme, le magistère” même si “c’est un processus très lent.”En 12 ans de pontificat, le pape François “n’a pas eu peur de prononcer les mots”, ce qui a “beaucoup dédramatisé le sujet de l’homosexualité au sein de l’Église”, salue Hugo.”Ce n’est plus un gros mot. Et ça, je pense que c’est juste une porte ouverte pour plein d’autres évolutions”, veut-il croire.

Macron, en quête d’un Premier ministre, remet les mains dans le cambouis national

Une main tendue aux socialistes, le pied sur le frein face à leur programme économique, et un oeil ouvert sur de probables remous sociaux et financiers. Emmanuel Macron prépare l’après-Bayrou, en quête d’un Premier ministre ouvert sur sa gauche… mais capable aussi de le protéger.A peine sorti d’un sommet sur l’Ukraine, voilà que le président doit remettre les mains dans le cambouis national.Lundi, tout le monde s’attend à ce que le gouvernement de François Bayrou soit renversé à l’Assemblée nationale. Dès le soir, les regards se tourneront vers l’Elysée.Le chef de l’Etat prendra-t-il la parole? Recevra-t-il les partis? Les questions, et le sentiment de déjà-vu, sont les mêmes à chaque épisode du feuilleton de l’instabilité politique née de la dissolution ratée de l’Assemblée nationale l’an dernier.”Le président (Macron) proclame qu’il veut aller vite”, rapporte un macroniste historique. “Il l’a déjà dit par le passé”, tempère un autre proche, rappelant sa tendance à procrastiner lorsqu’il s’agit de nommer.Au final, “je n’ai pas l’impression qu’il ait tranché”, assure un ministre.Les stratèges présidentiels ont plusieurs échéances en tête qui devraient l’inciter à brusquer son naturel: le mouvement “Bloquons tout” mercredi, suivi le 18 septembre d’une mobilisation syndicale; entre les deux, l’agence Fitch pourrait dégrader vendredi la note de la dette, envoyant un signal inquiétant aux marchés financiers.Puis, le 22 septembre, depuis la tribune de l’ONU à New York, Emmanuel Macron doit reconnaître l’Etat de Palestine, son grand rendez-vous diplomatique qu’il prépare depuis des mois.”Ce qui l’intéresse, c’est l’international, et il a besoin de stabilité pour ça”, théorise un député socialiste.D’autant que son impopularité bat des records depuis 2017 et que les appels de LFI et du RN à sa démission connaissent un écho croissant dans l’opinion: 64% des Français la souhaitent, selon un sondage.De fait, le président de la République s’est borné à invoquer la “responsabilité” et la “stabilité”, prenant soin de ne pas devancer la chute de son allié historique.Mais dans le huis clos élyséen, il prépare la suite, et exhorte la coalition gouvernementale à “travailler avec les socialistes”.Justement, leur patron, Olivier Faure, a fait acte de candidature pour Matignon, à la tête d’un gouvernement de gauche, sans LFI, mais aussi sans les macronistes, avec lesquels il serait seulement prêt à négocier des compromis.Sans qu’on en connaisse l’origine, l’idée a flotté ces derniers jours qu’Emmanuel Macron caresserait l’idée de le nommer. Pourtant, aucun des nombreux proches et interlocuteurs du président interrogés par l’AFP ne l’imaginent emprunter cette voie.”Si Faure expliquait qu’il veut prendre le pouvoir avec nous”, dans une nouvelle alliance entre les socialistes et la macronie, “ça pourrait avoir de la valeur”, explique un cadre du camp présidentiel. “Mais ce n’est pas du tout ce qu’il dit.”Ce sera “difficile pour les gens du bloc central de concéder le soutien voire seulement la neutralité à ceux-là mêmes qui ont voté contre” l’équipe Bayrou, abonde un ministre.Ces mêmes sources voient plutôt le locataire de l’Elysée se tourner, à nouveau, vers un profil de la droite ou du centre. “Quelqu’un dans le bloc central, plutôt proche du président, mais qui sache discuter avec le PS” pour négocier un pacte de non-censure plus durable que sous François Bayrou, résume un ténor du gouvernement.Il s’agira du troisième Premier ministre en un an dans ce périmètre et les mêmes noms circulent que lors des précédentes nominations.Parmi eux, les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Eric Lombard (Economie). Ou encore le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand.Ces dernières heures, une source au fait de la réflexion présidentielle évoquait un pressing important auprès de l’ex-chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, 78 ans et retiré de la politique active.M. Macron avait déjà tenté en décembre de convaincre son ami breton d’aller à Matignon, en vain. Aujourd’hui, l’ex-socialiste serait moins ferme dans son refus, selon cette source.”En réalité, ça dépendra de ce que le PS accepte”, glisse un proche du président.Tous préviennent que pour obtenir la non-censure du PS, il faudra lui “offrir de vraies victoires politiques”.Parmi les totems que les socialistes espèrent décrocher, un effort budgétaire revu à la baisse, mais aussi une remise en cause de la retraite à 64 ans et une taxation substantielle des plus riches.Or sur ces deux derniers points, Emmanuel Macron “n’acceptera jamais”, prévient un fidèle de la première heure. C’est pour cela qu’il veut choisir un Premier ministre “dans sa zone de confort”.

Droits de douane: 88 opérateurs suspendent leurs services postaux avec les Etats-Unis, selon l’ONU

Au total 88 opérateurs ont suspendu entièremement ou partiellement leurs services postaux avec les Etats-Unis, conduisant à une chute de plus de 80% du trafic vers ce pays à la suite de l’imposition de nouveaux droits de douane par Washington, a annoncé samedi l’agence postale de l’ONU.L’Union postale universelle (UPU) travaille au “développement rapide d’une nouvelle solution technique qui permettra de relancer l’acheminement du courrier vers les Etats-Unis”, assure son directeur général, Masahiko Metoki, dans un communiqué.Selon l’UPU, les données échangées entre les opérateurs postaux via son réseau électronique montrent que le trafic vers les Etats-Unis a diminué de 81% au vendredi 29 août par rapport au vendredi précédent.”En outre, 88 opérateurs postaux ont informé l’UPU qu’ils avaient suspendu tout ou partie de leurs services postaux vers les Etats-Unis jusqu’à ce qu’une solution soit mise en Å“uvre”, a indiqué l’agence de l’ONU.Parmi ces entreprises figurent notamment la Deutsche Post allemande, ou l’opérateur postal britannique Royal Mail.Basée à Berne, capitale suisse, l’UPU a été fondée en 1874 et compte 192 Etats membres. Elle fixe les règles des échanges postaux internationaux et formule des recommandations pour améliorer les services.Par décret du 30 juillet dernier, l’administration américaine a décidé, avec effet au 29 août, de supprimer l’exemption de droits de douane qui bénéficiait jusqu’alors aux petits colis postaux (les envois de marchandises d’une valeur égale ou inférieure à 800 dollars, soit 686 euros).Ces colis sont depuis lors soumis aux mêmes taux de droits de douane que ceux appliqués aux autres importations en provenance des pays d’origine. Soit par exemple, 15% pour les pays de l’Union européenne (UE) ou 50% pour l’Inde. Seuls les envois entre particuliers d’une valeur de moins de 100 dollars (86 euros) restent exemptés de droits.Cette décision avait suscité une vague d’annonces de la part de services postaux, de plusieurs pays, de suspendre les envois de colis à destination des Etats-Unis.Outre la brièveté du délai de mise en oeuvre de la décision, le problème réside surtout dans le fait que le décret oblige “les transporteurs et autres parties autorisées à percevoir à l’avance, auprès des expéditeurs, les droits de douane et à en transférer les montants consolidés au Bureau des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis”, avait expliqué l’UPU fin août.Le président américain Donald Trump avait justifié cette décision par une volonté de “mettre fin à une faille catastrophique utilisée, entre autres, pour éviter des droits de douane et envoyer des opioïdes synthétiques ainsi que d’autres produits dangereux”.Initialement la mesure américaine, prise début 2025, visait seulement la Chine et Hong Kong, dans le cadre de l’offensive de l’administration Trump contre les géants du commerce en ligne Shein et Temu. Elle a été généralisée à tous les pays, pour en assurer son efficacité. 

Droits de douane: 88 opérateurs suspendent leurs services postaux avec les Etats-Unis, selon l’ONU

Au total 88 opérateurs ont suspendu entièremement ou partiellement leurs services postaux avec les Etats-Unis, conduisant à une chute de plus de 80% du trafic vers ce pays à la suite de l’imposition de nouveaux droits de douane par Washington, a annoncé samedi l’agence postale de l’ONU.L’Union postale universelle (UPU) travaille au “développement rapide d’une nouvelle solution technique qui permettra de relancer l’acheminement du courrier vers les Etats-Unis”, assure son directeur général, Masahiko Metoki, dans un communiqué.Selon l’UPU, les données échangées entre les opérateurs postaux via son réseau électronique montrent que le trafic vers les Etats-Unis a diminué de 81% au vendredi 29 août par rapport au vendredi précédent.”En outre, 88 opérateurs postaux ont informé l’UPU qu’ils avaient suspendu tout ou partie de leurs services postaux vers les Etats-Unis jusqu’à ce qu’une solution soit mise en Å“uvre”, a indiqué l’agence de l’ONU.Parmi ces entreprises figurent notamment la Deutsche Post allemande, ou l’opérateur postal britannique Royal Mail.Basée à Berne, capitale suisse, l’UPU a été fondée en 1874 et compte 192 Etats membres. Elle fixe les règles des échanges postaux internationaux et formule des recommandations pour améliorer les services.Par décret du 30 juillet dernier, l’administration américaine a décidé, avec effet au 29 août, de supprimer l’exemption de droits de douane qui bénéficiait jusqu’alors aux petits colis postaux (les envois de marchandises d’une valeur égale ou inférieure à 800 dollars, soit 686 euros).Ces colis sont depuis lors soumis aux mêmes taux de droits de douane que ceux appliqués aux autres importations en provenance des pays d’origine. Soit par exemple, 15% pour les pays de l’Union européenne (UE) ou 50% pour l’Inde. Seuls les envois entre particuliers d’une valeur de moins de 100 dollars (86 euros) restent exemptés de droits.Cette décision avait suscité une vague d’annonces de la part de services postaux, de plusieurs pays, de suspendre les envois de colis à destination des Etats-Unis.Outre la brièveté du délai de mise en oeuvre de la décision, le problème réside surtout dans le fait que le décret oblige “les transporteurs et autres parties autorisées à percevoir à l’avance, auprès des expéditeurs, les droits de douane et à en transférer les montants consolidés au Bureau des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis”, avait expliqué l’UPU fin août.Le président américain Donald Trump avait justifié cette décision par une volonté de “mettre fin à une faille catastrophique utilisée, entre autres, pour éviter des droits de douane et envoyer des opioïdes synthétiques ainsi que d’autres produits dangereux”.Initialement la mesure américaine, prise début 2025, visait seulement la Chine et Hong Kong, dans le cadre de l’offensive de l’administration Trump contre les géants du commerce en ligne Shein et Temu. Elle a été généralisée à tous les pays, pour en assurer son efficacité. 

“Larmes et douleur” après un éboulement dévastateur au Soudan

Des centaines de corps retrouvés, sans doute beaucoup plus sous la boue, et des survivants ayant “tout perdu”. Au Soudan, le responsable d’une équipe d’humanitaires allée dans un village reculé, a raconté à l’AFP les conséquences du glissement de terrain dévastateur.”Quand notre équipe est arrivée dans le village, bien sûr, il était difficile d’imaginer que sous la boue se trouvait tout un village et qu’il y avait des centaines de corps”, a déclaré vendredi depuis Port-Soudan Francesco Lanino de l’organisation Save the Children.Une équipe de l’ONG est parvenue la veille à rejoindre le village de Tarasin, dans un massif montagneux du Darfour, dans l’ouest du pays, enseveli sous la boue depuis dimanche soir.Selon les derniers bilans des autorités locales et de Save the Children, 373 corps ont été récupérés, dont beaucoup d’enfants. Vu le nombre estimé d’habitants avant la catastrophe, on craint plus de 1.000 décès. Seules 150 personnes, dont 40 enfants, ont été retrouvées à Tarasin et dans les villages voisins.”Il y a beaucoup de larmes et de douleur parce qu’ils ont perdu beaucoup de leurs proches, beaucoup d’enfants. Et bien sûr, ils ne savaient pas et ne savent toujours pas comment les secourir ou tenter de récupérer les corps”, décrit M. Lanino, rapportant les témoignages de son équipe sur place. – “Trois glissements de terrain” -“Certains hommes de la communauté locale ont commencé, ou ont tenté, de secourir des personnes, mais ils n’avaient pas d’outils comme des pelles ou des machines pour creuser le sol. Alors ils ont creusé avec leurs mains (…) pour essayer de retrouver leurs proches, leurs corps, avec une sorte de désespoir car les survivants se retrouvent sans maison, sans nourriture, sans bétail, sans rien”. “Ils ne savent pas où aller, où trouver un endroit sûr, car toutes les zones sont affectées par les fortes pluies”. Et puis, révèle M. Lanino, trois glissements de terrain successifs auraient en fait touché la région : “selon les informations que nous avons reçues, la zone a été frappée par trois glissements de terrain différents, le premier dimanche à 17 heures (….), le deuxième lundi dans une zone voisine car c’est une sorte de vallée (…) et le troisième mardi, exactement dans le même secteur de Tarasin, touchant également les gens qui tentaient de secourir les victimes”.Alors parmi les survivants, “beaucoup redoutent un nouveau glissement de terrain. Ils ont entendu des craquements dans les montagnes et les sommets voisins”. En plus des proches tués et des habitations détruites, “environ 5.000 têtes de bétail, vaches, chameaux et chèvres, sont également ensevelies sous la boue”, détaille encore M. Lanino. “Les gens ont vraiment tout perdu”.- Risques d’épidémies -Save the Children a envoyé dans les montagnes de Jebel Marra une équipe de 11 professionnels, dont des médecins, des infirmiers et des sage-femmes, qui ont atteint le village après dix heures de trajet “très difficile” à dos d’âne sous une pluie battante. La région reculée n’a ni accès routier, réseau mobile ou service gouvernemental fonctionnel.L’équipe a décidé “d’établir immédiatement une structure de santé d’urgence”, avec “des groupes de soutien psychosocial pour les femmes et les enfants. Et “les premières demandes reçues concernent la nourriture, des couvertures et des abris”, témoigne-t-il.”Il existe un risque élevé de contamination des sources d’eau. Il y avait déjà des cas de choléra dans la région et nous sommes très inquiets qu’une nouvelle et importante épidémie de choléra puisse toucher les survivants, mais aussi toutes les zones environnantes”.Le glissement de terrain s’est produit pendant la saison des pluies qui atteint son pic entre juillet et octobre, dans ce pays ravagé depuis avril 2023 par une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et qualifiée par l’ONU de l’une des pires crises humanitaires de l’histoire contemporaine.

“Larmes et douleur” après un éboulement dévastateur au Soudan

Des centaines de corps retrouvés, sans doute beaucoup plus sous la boue, et des survivants ayant “tout perdu”. Au Soudan, le responsable d’une équipe d’humanitaires allée dans un village reculé, a raconté à l’AFP les conséquences du glissement de terrain dévastateur.”Quand notre équipe est arrivée dans le village, bien sûr, il était difficile d’imaginer que sous la boue se trouvait tout un village et qu’il y avait des centaines de corps”, a déclaré vendredi depuis Port-Soudan Francesco Lanino de l’organisation Save the Children.Une équipe de l’ONG est parvenue la veille à rejoindre le village de Tarasin, dans un massif montagneux du Darfour, dans l’ouest du pays, enseveli sous la boue depuis dimanche soir.Selon les derniers bilans des autorités locales et de Save the Children, 373 corps ont été récupérés, dont beaucoup d’enfants. Vu le nombre estimé d’habitants avant la catastrophe, on craint plus de 1.000 décès. Seules 150 personnes, dont 40 enfants, ont été retrouvées à Tarasin et dans les villages voisins.”Il y a beaucoup de larmes et de douleur parce qu’ils ont perdu beaucoup de leurs proches, beaucoup d’enfants. Et bien sûr, ils ne savaient pas et ne savent toujours pas comment les secourir ou tenter de récupérer les corps”, décrit M. Lanino, rapportant les témoignages de son équipe sur place. – “Trois glissements de terrain” -“Certains hommes de la communauté locale ont commencé, ou ont tenté, de secourir des personnes, mais ils n’avaient pas d’outils comme des pelles ou des machines pour creuser le sol. Alors ils ont creusé avec leurs mains (…) pour essayer de retrouver leurs proches, leurs corps, avec une sorte de désespoir car les survivants se retrouvent sans maison, sans nourriture, sans bétail, sans rien”. “Ils ne savent pas où aller, où trouver un endroit sûr, car toutes les zones sont affectées par les fortes pluies”. Et puis, révèle M. Lanino, trois glissements de terrain successifs auraient en fait touché la région : “selon les informations que nous avons reçues, la zone a été frappée par trois glissements de terrain différents, le premier dimanche à 17 heures (….), le deuxième lundi dans une zone voisine car c’est une sorte de vallée (…) et le troisième mardi, exactement dans le même secteur de Tarasin, touchant également les gens qui tentaient de secourir les victimes”.Alors parmi les survivants, “beaucoup redoutent un nouveau glissement de terrain. Ils ont entendu des craquements dans les montagnes et les sommets voisins”. En plus des proches tués et des habitations détruites, “environ 5.000 têtes de bétail, vaches, chameaux et chèvres, sont également ensevelies sous la boue”, détaille encore M. Lanino. “Les gens ont vraiment tout perdu”.- Risques d’épidémies -Save the Children a envoyé dans les montagnes de Jebel Marra une équipe de 11 professionnels, dont des médecins, des infirmiers et des sage-femmes, qui ont atteint le village après dix heures de trajet “très difficile” à dos d’âne sous une pluie battante. La région reculée n’a ni accès routier, réseau mobile ou service gouvernemental fonctionnel.L’équipe a décidé “d’établir immédiatement une structure de santé d’urgence”, avec “des groupes de soutien psychosocial pour les femmes et les enfants. Et “les premières demandes reçues concernent la nourriture, des couvertures et des abris”, témoigne-t-il.”Il existe un risque élevé de contamination des sources d’eau. Il y avait déjà des cas de choléra dans la région et nous sommes très inquiets qu’une nouvelle et importante épidémie de choléra puisse toucher les survivants, mais aussi toutes les zones environnantes”.Le glissement de terrain s’est produit pendant la saison des pluies qui atteint son pic entre juillet et octobre, dans ce pays ravagé depuis avril 2023 par une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et qualifiée par l’ONU de l’une des pires crises humanitaires de l’histoire contemporaine.

Dans les vignes bordelaises, le pari de nouveaux cépages plus résistants

Dans la fraîcheur de la nuit, sur des parcelles du Bordelais, une machine vendange des rangs de souvignier gris pour la cave coopérative locale, qui voit dans ce cépage hybride et résistant une des réponses aux enjeux du vignoble.Ce raisin au teint rose à maturité est issu du croisement entre le bronner, une variété de blanc allemande, et le cabernet sauvignon, raisin rouge traditionnel du bordelais.Il est connu pour sa résilience au mildiou et à l’oïdium, deux maladies fongiques de la vigne dont la récurrence est accrue par le changement climatique, ce qui permet de réduire le recours aux traitements.”Ça change radicalement, on est sur deux à quatre interventions maximum par an”, explique Thierry Bergeon, qui cultive quatre hectares de souvignier gris à Civrac-de-Blaye (Gironde). Soit jusqu’à six fois moins qu’avec les cépages traditionnels.Les feuilles et la peau, plus épaisses, protègent aussi contre certains insectes ravageurs comme la cicadelle et la tordeuse (vers) de la grappe, et résistent mieux à la grêle si elle n’est pas trop violente. Ce cépage est également réputé plus adapté au froid.”Pluie, grêle précoce, sécheresse… On voit chaque année des épisodes climatiques plus extrêmes que la précédente (…) il est donc indispensable d’adapter notre vignoble aux changements”, estime Damien Malejacq, directeur marketing du groupe Tutiac.Cette grosse coopérative basée à Marcillac dans le nord du département, élue cave de l’année 2025 par la Revue du vin de France, réunit 400 vignerons exploitant 5.000 hectares au sein de 15 appellations bordelaises.En 2014, comme d’autres acteurs viticoles, elle a planté 14 cépages résistants sur une parcelle test et réalisé des micro-vinifications, en lien avec l’Inrae et la Chambre d’agriculture, pour apprécier leur adaptabilité au terroir et au climat bordelais… sans perdre de vue la typicité aromatique et gustative des vins locaux.- Le choix de l’IGP -Quatre ans plus tard, deux ont été privilégiés pour les premières plantations à plus grande échelle: souvignier gris pour le blanc –que les dégustations à l’aveugle rapprochaient du sauvignon– et vidoc pour le rouge. Le soreli (blanc) s’est ajouté en 2022, avec 34 hectares plantés au total aujourd’hui. Pour commercialiser des bouteilles en 100% résistants, la coopérative de Tutiac a dû cependant opter pour l’Indication géographique protégée (IGP) Atlantique, label à la réglementation plus souple que celle de l’AOC bordelaise.Celle-ci limite en effet l’emploi de ces variétés à 5% de la surface des exploitations –leur proportion atteint 10% chez Thierry Bergeon, qui cultive aussi du soreli et du vinoc– et à 10% de l’assemblage final des vins.”On a fait le choix de faire du 100% pour faire connaître ces cépages au consommateur, mettre en avant leurs qualités, plutôt que de les masquer au milieu des autres”, souligne Damien Malejacq, convaincu que l’avenir de la viticulture bordelaise, en quête de nouveaux buveurs, passe par cette “phase d’évangélisation”.”Il y a vraiment un marché à prendre avec ces vins, qui plaisent à une autre clientèle”, approuve Thierry Bergeon.Michel-Éric Jacquin, qui vient de prendre la présidence des appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur (la moitié de la production du vignoble), est du même avis: “ces nouveaux cépages, qui sont de nouveaux produits, de nouveaux goûts, ont de quoi séduire le consommateur” – qui boude de plus en plus le vin, en particulier le rouge.Le dirigeant prône le basculement de l’AOC Bordeaux en IGP afin de donner aux viticulteurs une plus grande liberté de production, sans toucher au Bordeaux supérieur.Dans la région, une autre coopérative d’envergure basée à Duras (Lot-et-Garonne), Berticot-Graman, a suivi la même stratégie d’innovation depuis 2016 en misant sur des cépages hybrides résistants – vidoc mais aussi floréal, marselan, arinarnoa, etc. – qui alimentent une gamme vendue, elle aussi, en IGP Atlantique.

Dans les vignes bordelaises, le pari de nouveaux cépages plus résistants

Dans la fraîcheur de la nuit, sur des parcelles du Bordelais, une machine vendange des rangs de souvignier gris pour la cave coopérative locale, qui voit dans ce cépage hybride et résistant une des réponses aux enjeux du vignoble.Ce raisin au teint rose à maturité est issu du croisement entre le bronner, une variété de blanc allemande, et le cabernet sauvignon, raisin rouge traditionnel du bordelais.Il est connu pour sa résilience au mildiou et à l’oïdium, deux maladies fongiques de la vigne dont la récurrence est accrue par le changement climatique, ce qui permet de réduire le recours aux traitements.”Ça change radicalement, on est sur deux à quatre interventions maximum par an”, explique Thierry Bergeon, qui cultive quatre hectares de souvignier gris à Civrac-de-Blaye (Gironde). Soit jusqu’à six fois moins qu’avec les cépages traditionnels.Les feuilles et la peau, plus épaisses, protègent aussi contre certains insectes ravageurs comme la cicadelle et la tordeuse (vers) de la grappe, et résistent mieux à la grêle si elle n’est pas trop violente. Ce cépage est également réputé plus adapté au froid.”Pluie, grêle précoce, sécheresse… On voit chaque année des épisodes climatiques plus extrêmes que la précédente (…) il est donc indispensable d’adapter notre vignoble aux changements”, estime Damien Malejacq, directeur marketing du groupe Tutiac.Cette grosse coopérative basée à Marcillac dans le nord du département, élue cave de l’année 2025 par la Revue du vin de France, réunit 400 vignerons exploitant 5.000 hectares au sein de 15 appellations bordelaises.En 2014, comme d’autres acteurs viticoles, elle a planté 14 cépages résistants sur une parcelle test et réalisé des micro-vinifications, en lien avec l’Inrae et la Chambre d’agriculture, pour apprécier leur adaptabilité au terroir et au climat bordelais… sans perdre de vue la typicité aromatique et gustative des vins locaux.- Le choix de l’IGP -Quatre ans plus tard, deux ont été privilégiés pour les premières plantations à plus grande échelle: souvignier gris pour le blanc –que les dégustations à l’aveugle rapprochaient du sauvignon– et vidoc pour le rouge. Le soreli (blanc) s’est ajouté en 2022, avec 34 hectares plantés au total aujourd’hui. Pour commercialiser des bouteilles en 100% résistants, la coopérative de Tutiac a dû cependant opter pour l’Indication géographique protégée (IGP) Atlantique, label à la réglementation plus souple que celle de l’AOC bordelaise.Celle-ci limite en effet l’emploi de ces variétés à 5% de la surface des exploitations –leur proportion atteint 10% chez Thierry Bergeon, qui cultive aussi du soreli et du vinoc– et à 10% de l’assemblage final des vins.”On a fait le choix de faire du 100% pour faire connaître ces cépages au consommateur, mettre en avant leurs qualités, plutôt que de les masquer au milieu des autres”, souligne Damien Malejacq, convaincu que l’avenir de la viticulture bordelaise, en quête de nouveaux buveurs, passe par cette “phase d’évangélisation”.”Il y a vraiment un marché à prendre avec ces vins, qui plaisent à une autre clientèle”, approuve Thierry Bergeon.Michel-Éric Jacquin, qui vient de prendre la présidence des appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur (la moitié de la production du vignoble), est du même avis: “ces nouveaux cépages, qui sont de nouveaux produits, de nouveaux goûts, ont de quoi séduire le consommateur” – qui boude de plus en plus le vin, en particulier le rouge.Le dirigeant prône le basculement de l’AOC Bordeaux en IGP afin de donner aux viticulteurs une plus grande liberté de production, sans toucher au Bordeaux supérieur.Dans la région, une autre coopérative d’envergure basée à Duras (Lot-et-Garonne), Berticot-Graman, a suivi la même stratégie d’innovation depuis 2016 en misant sur des cépages hybrides résistants – vidoc mais aussi floréal, marselan, arinarnoa, etc. – qui alimentent une gamme vendue, elle aussi, en IGP Atlantique.

Dans les vignes bordelaises, le pari de nouveaux cépages plus résistants

Dans la fraîcheur de la nuit, sur des parcelles du Bordelais, une machine vendange des rangs de souvignier gris pour la cave coopérative locale, qui voit dans ce cépage hybride et résistant une des réponses aux enjeux du vignoble.Ce raisin au teint rose à maturité est issu du croisement entre le bronner, une variété de blanc allemande, et le cabernet sauvignon, raisin rouge traditionnel du bordelais.Il est connu pour sa résilience au mildiou et à l’oïdium, deux maladies fongiques de la vigne dont la récurrence est accrue par le changement climatique, ce qui permet de réduire le recours aux traitements.”Ça change radicalement, on est sur deux à quatre interventions maximum par an”, explique Thierry Bergeon, qui cultive quatre hectares de souvignier gris à Civrac-de-Blaye (Gironde). Soit jusqu’à six fois moins qu’avec les cépages traditionnels.Les feuilles et la peau, plus épaisses, protègent aussi contre certains insectes ravageurs comme la cicadelle et la tordeuse (vers) de la grappe, et résistent mieux à la grêle si elle n’est pas trop violente. Ce cépage est également réputé plus adapté au froid.”Pluie, grêle précoce, sécheresse… On voit chaque année des épisodes climatiques plus extrêmes que la précédente (…) il est donc indispensable d’adapter notre vignoble aux changements”, estime Damien Malejacq, directeur marketing du groupe Tutiac.Cette grosse coopérative basée à Marcillac dans le nord du département, élue cave de l’année 2025 par la Revue du vin de France, réunit 400 vignerons exploitant 5.000 hectares au sein de 15 appellations bordelaises.En 2014, comme d’autres acteurs viticoles, elle a planté 14 cépages résistants sur une parcelle test et réalisé des micro-vinifications, en lien avec l’Inrae et la Chambre d’agriculture, pour apprécier leur adaptabilité au terroir et au climat bordelais… sans perdre de vue la typicité aromatique et gustative des vins locaux.- Le choix de l’IGP -Quatre ans plus tard, deux ont été privilégiés pour les premières plantations à plus grande échelle: souvignier gris pour le blanc –que les dégustations à l’aveugle rapprochaient du sauvignon– et vidoc pour le rouge. Le soreli (blanc) s’est ajouté en 2022, avec 34 hectares plantés au total aujourd’hui. Pour commercialiser des bouteilles en 100% résistants, la coopérative de Tutiac a dû cependant opter pour l’Indication géographique protégée (IGP) Atlantique, label à la réglementation plus souple que celle de l’AOC bordelaise.Celle-ci limite en effet l’emploi de ces variétés à 5% de la surface des exploitations –leur proportion atteint 10% chez Thierry Bergeon, qui cultive aussi du soreli et du vinoc– et à 10% de l’assemblage final des vins.”On a fait le choix de faire du 100% pour faire connaître ces cépages au consommateur, mettre en avant leurs qualités, plutôt que de les masquer au milieu des autres”, souligne Damien Malejacq, convaincu que l’avenir de la viticulture bordelaise, en quête de nouveaux buveurs, passe par cette “phase d’évangélisation”.”Il y a vraiment un marché à prendre avec ces vins, qui plaisent à une autre clientèle”, approuve Thierry Bergeon.Michel-Éric Jacquin, qui vient de prendre la présidence des appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur (la moitié de la production du vignoble), est du même avis: “ces nouveaux cépages, qui sont de nouveaux produits, de nouveaux goûts, ont de quoi séduire le consommateur” – qui boude de plus en plus le vin, en particulier le rouge.Le dirigeant prône le basculement de l’AOC Bordeaux en IGP afin de donner aux viticulteurs une plus grande liberté de production, sans toucher au Bordeaux supérieur.Dans la région, une autre coopérative d’envergure basée à Duras (Lot-et-Garonne), Berticot-Graman, a suivi la même stratégie d’innovation depuis 2016 en misant sur des cépages hybrides résistants – vidoc mais aussi floréal, marselan, arinarnoa, etc. – qui alimentent une gamme vendue, elle aussi, en IGP Atlantique.