China vows to fight US trade war ‘to the end’

China vowed to fight a trade war with the United States “to the end” on Thursday, as tariffs from Washington buffeted the global economy and threatened to hit Beijing’s lagging growth.Beijing set an ambitious annual growth target of around five percent this week, vowing to make domestic demand its main economic driver as the escalating trade confrontation with the United States hit exports.US President Donald Trump imposed more blanket tariffs on Chinese imports this week, following a similar move last month — levies expected to hit hundreds of billions of dollars in total trade between the world’s two largest economies.Commerce Minister Wang Wentao warned that US tariffs threatened to “disrupt the stability of the global industrial supply chain and hinder the development of the global economy”.”If the United States continues down this wrong path, we will fight to the end,” he told reporters, decrying what he called “unilateralism and bullying” by Washington.China’s top economic planner Zheng Shanjie acknowledged that “uncertainty in the external environment is further increasing”.But, he said, China has “full confidence” that it can reach its growth goal this year.”We have the basic support and guarantee of achieving this year’s growth target of around five percent,” Zheng said, speaking alongside Wang on the sidelines of Beijing’s annual “Two Sessions” political meetings.”We are also facing some problems — such as insufficient domestic demand, production and operation difficulties in some industries and some enterprises,” Zheng added.”However, we feel that these difficulties and challenges… can all be overcome and solved”.- Spending to expand -China’s headline growth figure, announced by Premier Li Qiang on Wednesday at an annual Communist Party conclave, was broadly in line with an AFP survey of analysts.But experts say it is ambitious considering the scale of China’s economic challenges — and are hoping officials will unveil further economic support this week.On Thursday, central bank chief Pan Gongsheng said the country would cut interest rates further this year “as appropriate, based on domestic and international economic and financial situations”.Beijing’s central bank cut two key interest rates to historic lows in October.Finance Minister Lan Fo’an vowed Thursday to “further expand” fiscal spending in 2025.That, he said, would promote “the sustainable and healthy development of the economy and society”.China has struggled to regain its footing since the Covid-19 pandemic, as domestic consumption flags and a persistent debt crisis in the vast property sector drags on.Trump’s latest round of tariffs has deepened the challenges.Beijing announced its own measures on Tuesday in retaliation to Washington’s latest tariff hike and vowed it would fight a trade war to the “bitter end”.The moves will see China impose levies of up to 15 percent on a range of US agricultural products including soybeans, pork and wheat starting from early next week.

Tarifs douaniers de Trump: à la frontière, les entreprises mexicaines en quête de plan B

L’industrie mexicaine le long de la frontière avec les Etats-Unis pense à se retourner vers le marché intérieur pour résister au choc dévastateur des tarifs douaniers du président Trump.Dans les environs de Tijuana, plus de 200 usines de sous-traitance (maquiladoras) qui exportent vers les Etats-Unis vont subir de plein fouet les tarifs douaniers à 25% imposés par le président américain.Fournitures médicales, matériaux semi-conducteurs, composants électroniques: tous les secteurs “se verront affectés” par les tarifs entrés en vigueur depuis mardi,  a expliqué à l’AFP José Luis Contreras, le président de l’Association des industries de Mesa de Otay.L’industrie automobile, un autre secteur fortement orienté vers le marché américain, a obtenu un répit d’un mois annoncé par Trump ce mercredi.A Tijuana, les “maquiladoras” importent des pièces détachées afin de les transformer en produits finis et de les exporter ensuite, principalement aux États-Unis.Chaque année, plus d’un million de camions de marchandises traversent la frontière dans cette région dont les grands parcs industriels abritent 400 entreprises.Elles doivent “réorienter” leur activité vers le marché interne” devant la menace de Trump, lance Contreras. Selon lui, cela implique de reproduire à l’intérieur du pays les chaînes de production de l’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM).Il veut trouver des nouveaux marchés et mettre fin aux restrictions légales pour les “maquiladoras”, qui doivent exporter un certain pourcentage de leur production, ajoute-t-il.Mais il faut “agir rapidement”, puisque “l’aspect social est très important”, prévient Contreras. Quelque 80 000 emplois sont en jeu dans les usines de sous-traitance en cette partie de la frontière, longue au total de 3.100 kilomètres, selon cet entrepreneur en métallurgie.La présidente mexicaine, Claudia SheinBaum, annoncera dimanche ses mesures pour répliquer aux tarifs douaniers de Trump, si aucun accord n’est trouvé entre-temps, alors que les deux chefs d’Etat pourraient se parler ce jeudi. La présidente a affirmé ce mercredi que si les tarifs douaniers sont maintenus, son gouvernement est prêt à trouver de nouveaux partenaires commerciaux.- Des “plaisanteries” sans avenir – Trump a imposé des tarifs à 25% au Mexique et au Canada, qu’il accuse d’être incapables de lutter contre l’immigration illégale et le trafic de fentanyl, un puissant opioïde à l’origine de surdoses mortelles aux États-unis chaque année.Dans sa croisade protectionniste, le président américain, qui souhaite relocaliser des entreprises sur le territoire américain, s’en prend également à la Chine et à l’Union européenne.Les analystes estiment que les tarifs douaniers menacent de déclencher une récession au Mexique, dont 80% des exportations vont aux États-Unis. En y ajoutant les mesures de représailles, ces tarifs nuiront également à l’économie américaine, en répercutant les coûts sur les entreprises, les travailleurs et les consommateurs, ajoutent les experts.  Du même coup, les tarifs américains pourraient pousser leurs partenaires régionaux dans les bras de la Chine, leur grand concurrent. “Il y aura quelques perturbations, mais (…) pas beaucoup”, a déclaré Trump mardi soir devant le Congrès.”Les plaisanteries de Trump (…) ne pourront pas se poursuivre encore longtemps”, estime Contreras, qui doute que les États-Unis puissent remplacer rapidement la main-d’œuvre et les compétences développées au Mexique pendant des décennies d’échanges commerciaux. La confiance des consommateurs américains a atteint en février sa baisse mensuelle la plus importante depuis août 2021, selon un sondage du Conference Board.- Une guerre sans gagnant – Les Mexicains qui  traversent par milliers la frontière au poste de San Ysidro -l’un des plus importants au monde- ont la certitude qu’il n’y aura pas de gagnant à la guerre tarifaire lancée par Trump.”Ce sera très difficile pour Trump de revenir complètement en arrière”, croit Moisés Arroyo, un mécanicien retraité de 72 ans qui a les nationalités mexicaine et américaine, dans la longue file de voitures pour passer de Tijuana à San Diego.Son compatriote Carlos Nava, un américain de 58 ans, observe une baisse de son activité comme chauffeur Uber à San Diego.”Nous allons arrêter d’aller consommer” de l’autre côté de la frontière, selon Arroyo, qui a l’habitude d’aller faire des courses à San Diego.

La Bourse de Paris en hausse, focalisée sur l’Europe de la défense

La Bourse de Paris évolue en hausse jeudi, profitant encore de l’effervescence autour des annonces d’importants investissements dans le secteur de la défense en Allemagne comme dans le reste de l’Europe.Vers 10H00, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,20%, à 8.190,26 points, soit un petit gain de 16,51 points. La veille, il avait terminé en progression de 1,56%, à 8.173,75 points, dopé par les annonces d’investissements massifs de l’Allemagne et de la Commission européenne pour renforcer le secteur de la défense.Les vingt-sept pays de l’UE et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se retrouvent jeudi pour un sommet extraordinaire sur l’Ukraine, destiné à rassurer ce pays et à muscler la défense européenne après l’altercation spectaculaire entre le président américain Donald Trump et M. Zelensky vendredi.Le président Emmanuel Macron a affirmé mercredi soir que “des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants”.Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé par M. Trump, la Commission européenne a dévoilé un plan pour “réarmer l’Europe”, visant à mobiliser quelque 800 milliards d’euros.En parallèle, l’Allemagne a pris mardi un virage encore impensable il y a peu en annonçant qu’elle allait débloquer des centaines de milliards d’euros pour son réarmement.”Évidemment, le défi réside dans la manière dont la BCE (la Banque centrale européenne, NDLR) gère tout cela”, a relevé Neil Wilson, analyste de TipRanks.com.Les investisseurs attendent jeudi la décision de politique monétaire de la BCE, avec en ligne de mire une nouvelle baisse des taux d’intérêt.L’industrie et la défense en têteLes valeurs de l’industrie et de la défense prennent la tête du CAC 40 jeudi, poussées par les perspectives d’importants investissements européens dans le secteur.Côté défense, Thales grimpait de 5,54%, à 259 euros, vers 10H00, et Dassault Aviation progressait de 5,85%, à 303,80 euros.Côté industrie, le titre du sidérurgiste ArcelorMittal gagnait 6,00%, à 31,98 euros, et celui du géant des matériaux Saint-Gobain prenait 2,24%, à 102,80 euros.L’automobile rassuréeDonald Trump a concédé mercredi une exemption d’un mois aux droits de douane de 25% imposés au Canada et au Mexique pour le secteur crucial de l’automobile, à la demande des constructeurs américains.De quoi rassurer les constructeurs français, comme Stellantis (+3,25 à 11,96 euros vers 10H00), fortement présent au Mexique. Renault se gonflait de 1,30% à 49,83 euros. Les équipementiers Valeo (+7,14% à 10,03 euros), Forvia (+4,83% à 8,42 euros) et OPMobility (+3,43% à 10,54 euros) profitaient aussi de la dynamique.Air France-KLM s’envole, JCDecaux brilleL’action du groupe de transport aérien franco-néerlandais Air France-KLM décollait de 14,80%, à 10,50 euros, vers 10H00, le marché accueillant avec enthousiasme des résultats annuels 2024 jugés solides.De même, le titre du géant français de l’affichage publicitaire JCDecaux s’envolait de 13,58%, à 16,39 euros, vers 10H00, les investisseurs saluant ses résultats 2024.

Supérettes: Seven & i se renforce face à Couche-Tard et introduit sa branche américaine en Bourse

Le japonais Seven & i, soucieux de se recentrer sur sa chaîne de supérettes 7-Eleven, va céder son activité de supermarchés et introduire sa branche américaine en Bourse: une façon de se renforcer, sous l’égide d’un nouveau PDG, face aux convoitises de son rival canadien Couche-Tard.Le géant nippon de la distribution exploite 85.000 7-Eleven dans une vingtaine de pays, la première chaîne mondiale de magasins de proximité –segment où il est leader aux Etats-Unis. Or, le groupe a annoncé jeudi vouloir faire entrer en Bourse d’ici fin 2026 sa filiale américaine exploitant les 7-Eleven aux Etats-Unis, tout y en conservant une participation de contrôle.Dans le même temps, Seven & i a conclu un accord pour céder une participation majoritaire dans son chaîne de supermarchés Ito-Yokado au fonds américain Bain Capital pour 5,37 milliards de dollars.Des ressources qui permettront au groupe japonais d’engager un massif rachat de ses propres actions à hauteur de 2.000 milliards de yens (13,4 milliards de dollars) d’ici 2030. L’information avait prématurément fuité, faisant bondir son titre de 10% jeudi en séance à la Bourse de Tokyo.Ces transformations visent à muscler sa rentabilité et sa valorisation, face à une proposition de rachat par le poids-lourd canadien de la distribution Alimentation Couche-Tard (ACT) qui valorise le groupe japonais à 47 milliards de dollars.Cherchant à échapper à une prise de contrôle, la famille Ito (du fondateur de Seven & i) avait entamé à l’automne des pourparlers avec une société d’investissement pour racheter l’ensemble des titres du groupe et le sortir de la Bourse. Mais ces discussions ont échoué la semaine dernière.Seven & i avait également dévoilé mi-octobre un plan de restructuration visant à se concentrer sur ses supérettes 7-Eleven, en créant une unité distincte pour gérer ses autres filiales (banque, supermarchés, vente en ligne…): recentrage censé le renforcer face aux prétentions de Couche-Tard.La cession de l’activité supermarchés s’inscrit dans ce projet, tout comme son projet de réduire à moins de 40% ses parts dans ses activités bancaires.L’opération de rachat d’actions massive serait également de nature à doper la valorisation des titres restant en circulation –de sorte à dissuader une offensive de Couche-Tard.-“Revenir aux fondamentaux”-Pour mener ces initiatives, Seven & i va remplacer son PDG Ryuichi Isaka par Stephen Dacus, 64 ans, actuellement administrateur indépendant du groupe et qui en deviendra le premier patron non-japonais.Parlant couramment japonais, c’est un vétéran du secteur de la distribution dans l’archipel, où il a dirigé les activités de l’américain Walmart.”J’ai moi-même travaillé dans un 7-Eleven dans ma jeunesse: mon père était franchisé, je devais y travailler de nuit (…) une expérience formidable qui m’a permis d’apprécier combien nos franchisés travaillent dur et sont essentiels à notre réussite”, a déclaré M. Dacus devant la presse.Justement, “alors que nous avons récemment perdu notre élan et des parts de marché (…) nous devons revenir aux fondamentaux, agir plus rapidement pour réduire la complexité de notre activité, diminuer les coûts, investir dans ce qui compte pour nos clients”, a-t-il martelé.L’introduction en Bourse de la branche 7-Eleven américaine permettra à celle-ci “de se concentrer sur les besoins uniques de (son) marché”, tout en conservant les “synergies existantes”. Elle “accélérera la croissance en permettant une autonomie décisionnelle et une flexibilité financière accrues”, a plaidé Stephen Dacus.-Trésor national au Japon-Couche-Tard, qui contrôle quelque 16.700 magasins dans 31 pays et possède l’enseigne Circle K, avait assuré la semaine dernière vouloir continuer de travailler à “un accord amical” avec Seven & i.Un mariage donnerait naissance à un mastodonte international de la distribution –au risque d’engendrer des difficultés de la part des autorités anti-monopole aux Etats-Unis.Tout en rappelant ces obstacles anti-trust prévisibles, Seven & i n’a pas totalement fermé la porte: le “comité spécial” formé par l’entreprise japonaise “continuera d’évaluer en profondeur toutes les pistes de création de valeur, y compris les discussions avec ACT, ainsi qu’avec potentiellement d’autres parties” a assuré M. Dacus.Le dossier est scruté par le gouvernement japonais, qui a classé mi-septembre Seven & i comme entreprise “essentielle”: un quart des 7-Eleven se trouvent au Japon, où ces supérettes omniprésentes vendent aussi bien des plats à emporter que des billets de concert et proposent des services de proximité.

7-Eleven owner seeks to fend off takeover with buyback, US IPO

The Japanese owner of 7-Eleven announced on Thursday a raft of new measures to fend off a takeover by a Canadian rival, including a huge share buyback and an IPO of its US unit.The announcements are the latest twist in a saga that began last year, when Seven & i rebuffed a takeover offer worth nearly $40 billion from Canada’s Alimentation Couche-Tard (ACT).”We’re convinced that now is the time to take our initiatives to the next level, and our leadership will further pursue the improvement of shareholder value and implement transformative policies,” outgoing company president Ryuichi Isaka said in a statement.”We have decided to conduct an initial public offering (IPO) of our SEI shares that operate the North American convenience store business, 7-Eleven, on one of the major US stock exchanges by the second half of 2026,” Seven & i said.It said it plans to buy back two trillion yen ($13.2 billion) of its own shares, using funds generated by that IPO and other restructuring measures.The company also plans to sell its non-convenience-store business — comprising supermarkets, restaurants and other assets — to US private investment firm Bain Capital for $5.4 billion.Seven & i, which operates some 85,000 convenience stores worldwide, also named Stephen Dacus as its first foreign chief executive to replace Isaka.Reports of the raft of measures, that appeared before the retailer’s announcement, caused its shares to surge as much as 10 percent in afternoon trade.They later trimmed those gains and were trading up 6.5 percent before the market closed.- Behemoth -ACT’s takeover would be the biggest foreign buyout of a Japanese firm, merging the 7-Eleven, Circle K and other franchises to create a global convenience store behemoth.Japan’s Yomiuri daily reported this week that a special committee scrutinising ACT’s raised offer of reportedly around $47 billion had decided formally to reject that too.Isaka told a news conference on Thursday that an ACT takeover would pose “serious US antitrust challenges”, and that there had been “no meaningful progress” towards resolving them.”Hence the proposal has no assurance that it would be in the best interest of group shareholders and other stakeholders,” Isaka said through an interpreter.He added however: “We will continue to examine and consider all strategic options, including the proposal from ACT, in order to realize the unlocking of our share value for our shareholders.”- Rice balls -7-Eleven, the world’s biggest convenience store brand, began in the United States but has been wholly owned by Seven & i since 2005.Its stores are a beloved institution in Japan, selling everything from concert tickets to pet food and fresh rice balls, although sales have been flagging.ACT, which began with one store in Quebec in 1980, runs nearly 17,000 convenience store outlets worldwide, including Circle K.Dacus told the news conference that his father was a 7-Eleven franchisee in the United States and that he worked weekend night shifts as a teenager.”I had no way of knowing that nearly 50 years later, I would be selected to run the global parent company of my father’s small store,” Dacus said in Japanese.”As you all know, recently we have lost some momentum. We have to humbly face the fact that we have lost some market share,” he added through an interpreter.

Au Tadjikistan, ni hijabs ni minijupes pour les femmes

Jupes trop courtes, mais hijabs trop longs. Au Tadjikistan, les femmes sont sommées de s’habiller “à la tadjike” par les autorités de ce pays musulman laïque d’Asie centrale qui justifient leur lutte contre l’influence étrangère et l’islam radical par la défense de l’identité nationale.Le gouvernement s’immiscera dans la garde-robe des Tadjikes avec un livre destiné aux filles et femmes “de tout âge”, leur recommandant que porter “au travail, à la maison, au théâtre et lors de fêtes”.Publié en juillet prochain, ce manuel est basé sur des “sources scientifiques et historiques”, a indiqué à l’AFP un responsable du ministère de la Culture, Khourched Nizomi.Une décision qui laisse sceptique Firouza Naïmova, pharmacienne, quant aux priorités du gouvernement.”Il y a beaucoup de problèmes économiques et sociaux : le manque d’électricité, la qualité de l’air, l’émigration” vers la Russie, dit à l’AFP la quinquagénaire, rencontrée à Douchanbé, capitale de la plus pauvre des ex-républiques soviétiques.”Pourquoi veut-on donner des leçons aux femmes ? Elles peuvent choisir leurs propres vêtements. Ou au maximum, tenir compte de l’avis de leur famille”, estime Mme Naïmova.Cette édition “surpassera les précédentes” promettent les autorités. La dernière en 2018 invitait à bannir les “vêtements européens dénudés, minijupes, décolletés, mais aussi le noir et les hijabs” au profit de robes traditionnelles aux couleurs vives.- “Piétinent nos valeurs” -Sur demande d’Emomali Rakhmon, président depuis 1992, une loi adoptée en juin 2024 interdit “l’importation et la vente de vêtements étrangers ainsi que leur port dans les lieux publics” et enjoint aux Tadjiks de respecter “le port des vêtements nationaux”.”Au Tadjikistan, les femmes ont toujours subi des pressions sur leur tenue vestimentaire”, explique à l’AFP Farzona Saïdzoda, co-autrice du projet féministe “Tell me sister”.”Sous l’URSS le hijab n’était pas porté car considéré comme étranger à notre culture, à l’Asie centrale. Mais cela vaut aussi pour les vêtements plus ouverts, plus courts”, poursuit Mme Saïzoda.Les médias étatiques relaient la parole présidentielle en fustigeant les “prétendues artistes” mettant des minijupes, les “imitateurs” du style américain et les femmes portant le hijab.Cette politique de contrôle strict a débuté après la victoire des forces ex-communistes du président Rakhmon contre une coalition de démocrates et d’islamistes lors d’une guerre civile aux dizaines de milliers de morts (1992-1997).Le pouvoir entreprend de solidifier une nation divisée et d’éradiquer l’islam en tant que force politique, à l’instar de toute opposition.Car après des décennies d’athéisme soviétique, l’indépendance a vu un retour du religieux dans une société en proie à des difficultés économiques, avec l’enrôlement de Tadjiks dans des organisations jihadistes au Moyen-Orient ou en Afghanistan voisin.”La situation est inquiétante. Ceux qui portent les vêtements étrangers comme le hijab se croient différents, intelligents et supérieurs aux autres. Ils ne sont rien et piétinent nos valeurs, sapent notre identité”, a tempêté M. Rakhmon.- Barbe de facto interdite -Les autorités ont redoublé d’ardeur après l’arrestation en Russie de Tadjiks accusés de l’attentat dans une salle de spectacle moscovite en mars 2024, revendiqué par le groupe Etat islamique.”Je porte le hijab depuis neuf ans. Je n’avais jamais eu de problème jusqu’à cette année, où on m’a demandé de montrer mes cheveux dans un ministère, puis au marché”, raconte à l’AFP Djamila, médecin.”Au printemps, certaines de mes amies (en hijab) ont été arrêtées et elles ont eu une amende”, assure-t-elle.Sur les réseaux sociaux, des vidéos non vérifiées par l’AFP montrent des scènes similaires.”Le président a décidé qu’il était totalement interdit de porter des vêtements étrangers. Si vous voulez cachez votre cou, nouez le foulard différemment pour que ça paraisse tadjik”, explique devant un hôpital une dame à d’autres femmes voilées.Et les autorités comptent sur les couturiers pour soutenir la “relance des traditions nationales”.”Nous créons des robes modernes en utilisant notre riche tradition culturelle, pour les porter au quotidien”, explique Khourched Sattorov dans son atelier.”Pour les femmes qui souhaitent couvrir leurs cheveux, nous avons des tissus nationaux”, montre-t-il.Ces restrictions vestimentaires pourraient bientôt s’appliquer aux hommes.Le port de la barbe, de facto interdit, suffit pour être suspecté de soutenir des “groupes terroristes”, et le ministère de la Culture a indiqué à l’AFP réfléchir à “un manuel distinct”.

Au Tadjikistan, ni hijabs ni minijupes pour les femmes

Jupes trop courtes, mais hijabs trop longs. Au Tadjikistan, les femmes sont sommées de s’habiller “à la tadjike” par les autorités de ce pays musulman laïque d’Asie centrale qui justifient leur lutte contre l’influence étrangère et l’islam radical par la défense de l’identité nationale.Le gouvernement s’immiscera dans la garde-robe des Tadjikes avec un livre destiné aux filles et femmes “de tout âge”, leur recommandant que porter “au travail, à la maison, au théâtre et lors de fêtes”.Publié en juillet prochain, ce manuel est basé sur des “sources scientifiques et historiques”, a indiqué à l’AFP un responsable du ministère de la Culture, Khourched Nizomi.Une décision qui laisse sceptique Firouza Naïmova, pharmacienne, quant aux priorités du gouvernement.”Il y a beaucoup de problèmes économiques et sociaux : le manque d’électricité, la qualité de l’air, l’émigration” vers la Russie, dit à l’AFP la quinquagénaire, rencontrée à Douchanbé, capitale de la plus pauvre des ex-républiques soviétiques.”Pourquoi veut-on donner des leçons aux femmes ? Elles peuvent choisir leurs propres vêtements. Ou au maximum, tenir compte de l’avis de leur famille”, estime Mme Naïmova.Cette édition “surpassera les précédentes” promettent les autorités. La dernière en 2018 invitait à bannir les “vêtements européens dénudés, minijupes, décolletés, mais aussi le noir et les hijabs” au profit de robes traditionnelles aux couleurs vives.- “Piétinent nos valeurs” -Sur demande d’Emomali Rakhmon, président depuis 1992, une loi adoptée en juin 2024 interdit “l’importation et la vente de vêtements étrangers ainsi que leur port dans les lieux publics” et enjoint aux Tadjiks de respecter “le port des vêtements nationaux”.”Au Tadjikistan, les femmes ont toujours subi des pressions sur leur tenue vestimentaire”, explique à l’AFP Farzona Saïdzoda, co-autrice du projet féministe “Tell me sister”.”Sous l’URSS le hijab n’était pas porté car considéré comme étranger à notre culture, à l’Asie centrale. Mais cela vaut aussi pour les vêtements plus ouverts, plus courts”, poursuit Mme Saïzoda.Les médias étatiques relaient la parole présidentielle en fustigeant les “prétendues artistes” mettant des minijupes, les “imitateurs” du style américain et les femmes portant le hijab.Cette politique de contrôle strict a débuté après la victoire des forces ex-communistes du président Rakhmon contre une coalition de démocrates et d’islamistes lors d’une guerre civile aux dizaines de milliers de morts (1992-1997).Le pouvoir entreprend de solidifier une nation divisée et d’éradiquer l’islam en tant que force politique, à l’instar de toute opposition.Car après des décennies d’athéisme soviétique, l’indépendance a vu un retour du religieux dans une société en proie à des difficultés économiques, avec l’enrôlement de Tadjiks dans des organisations jihadistes au Moyen-Orient ou en Afghanistan voisin.”La situation est inquiétante. Ceux qui portent les vêtements étrangers comme le hijab se croient différents, intelligents et supérieurs aux autres. Ils ne sont rien et piétinent nos valeurs, sapent notre identité”, a tempêté M. Rakhmon.- Barbe de facto interdite -Les autorités ont redoublé d’ardeur après l’arrestation en Russie de Tadjiks accusés de l’attentat dans une salle de spectacle moscovite en mars 2024, revendiqué par le groupe Etat islamique.”Je porte le hijab depuis neuf ans. Je n’avais jamais eu de problème jusqu’à cette année, où on m’a demandé de montrer mes cheveux dans un ministère, puis au marché”, raconte à l’AFP Djamila, médecin.”Au printemps, certaines de mes amies (en hijab) ont été arrêtées et elles ont eu une amende”, assure-t-elle.Sur les réseaux sociaux, des vidéos non vérifiées par l’AFP montrent des scènes similaires.”Le président a décidé qu’il était totalement interdit de porter des vêtements étrangers. Si vous voulez cachez votre cou, nouez le foulard différemment pour que ça paraisse tadjik”, explique devant un hôpital une dame à d’autres femmes voilées.Et les autorités comptent sur les couturiers pour soutenir la “relance des traditions nationales”.”Nous créons des robes modernes en utilisant notre riche tradition culturelle, pour les porter au quotidien”, explique Khourched Sattorov dans son atelier.”Pour les femmes qui souhaitent couvrir leurs cheveux, nous avons des tissus nationaux”, montre-t-il.Ces restrictions vestimentaires pourraient bientôt s’appliquer aux hommes.Le port de la barbe, de facto interdit, suffit pour être suspecté de soutenir des “groupes terroristes”, et le ministère de la Culture a indiqué à l’AFP réfléchir à “un manuel distinct”.